L’ATP a posé son baluchon de pèlerin en Asie pendant trois semaines. Déjà de retour sur le vieux continent, c’est l’occasion de faire le bilan des cinq tournois (Bangkok, Kuala Lumpur, Pékin, Tokyo et Shanghai) disputés dans le nouveau marché que le tennis veut conquérir.
1° Andy Murray – 1090 points
Dumbo le mal-aimé a raflé la mise durant cette tournée asiatique. Seulement quart de finaliste à Pékin (balayé en deux petits sets par papy Ljubicic), l’Ecossais a su tirer les marrons du feu à Shanghai en bénéficiant d’un tableau plus que favorable en affrontant son seul top-ten en finale (n°3). Le natif de Dunblane en a profité pour faire le ménage : 5 matchs disputés, 10 sets remportés sur 10 joués, seulement 26 jeux laissés (2,6 jeux en moyenne par set), le boulot a été fait et bien fait. Surtout qu’en finale, il était confronté à Super-Biquette qui avait fait forte impression la veille. Cette finale, maîtrisée de bout en bout, démontre qu’il est bel et bien un serial winner en finale de M1000 (2 par année depuis 3 ans) et que lorsqu’il évolue à ce niveau, il est actuellement le numéro 1 sur dur. Ce qu’il n’a pas encore confirmé en Grand chelem. L’enjeu, pour lui, sera désormais de remporter des tournois d’une catégorie supérieure.
Le Masters, pour lequel il a composté son billet durant cette tournée et qu’il jouera pour la troisième année consécutive, qui plus est chez lui, à Londres, pourrait lui donner l’occasion de s’affirmer un peu plus encore au plus haut niveau. Mais est-il capable d’évoluer de manière constante au même niveau que dimanche ?
2° Novak Djokovic – 860 points
Finaliste à l’US Open, vainqueur avec la Serbie de la demi-finale de la Coupe Davis, le Serbe ne s’est guère laissé de temps de repos. Il est d’ailleurs le seul top-player capable d’enchaîner les bons résultats en Asie, avec une victoire à Pékin et une demi-finale à Shanghai contre son meilleur ennemi, Roger Federer. Le niveau de cette demi-finale fut très élevé et Nole peut être rassuré quant à son niveau de jeu. Aux oubliettes, les doubles fautes du début de saison ; au placard, les hésitations du premier semestre ! Djoko est de retour… au niveau du jeu et à sa vraie place : celle de troisième homme – qui a profité de cette tournée asiatique pour assurer sa place au Masters.
Toutefois, dans le sprint final de fin d’année, avec de nombreux points à défendre et une finale de Coupe Davis en point de mire, il n’est pas dit qu’il parvienne à conserver cette place bien longtemps.
3° Rafael Nadal – 680 points
Trois tournois en trois semaines pour l’Espagnol pour qui la saison a déjà été longue et pleine de succès. C’était sans doute un peu trop pour lui : étrangement inefficace sur balle de break contre Garcia-Lopez en demi-finale de Bangkok, se jugeant lent en huitièmes de finale de Shanghai contre Melzer, Rafa était cramé tant mentalement que physiquement. Toutefois, le numéro 1 mondial n’a pas tout perdu au passage, avec une nouvelle victoire en tournoi (Tokyo), tout de même le troisième total au niveau comptable sur cette tournée et, surtout, 1,5 millions de dollars supplémentaires sur son compte en banque .
Très confortablement installé sur son trône de numéro 1 mondial, ra-FAY-el nah-DAHL (prononciation selon le site de l’ATP). s’est vraisemblablement donné pour mission, en cette fin d’année, de remporter le dernier grand titre manquant à son palmarès : le Masters. En sera-t-il capable, dans un tournoi se jouant sur sa moins bonne surface, dans un format (3 sets) lui convenant moins et contre les meilleurs joueurs du monde ? Il s’est en tous cas donné les moyens d’y parvenir avec un programme aussi malingre que les mollets de Gilles Simon. Ne manquera-t-il toutefois pas de rythme, lui dont on sait qu’il a besoin de matchs pour trouver son meilleur niveau ?
4° Roger Federer – 600 points
Un seul tournoi disputé par le Suisse qui en a toutefois profité pour reprendre la deuxième place mondiale à Djokovic grâce à la confrontation directe remportée. Durant cette rencontre, Super-biquette a joué l’un de ses meilleurs matchs 2010, au point de susciter de grands espoirs pour la suite. Hélas, un peu moins bon en finale et surtout impuissant face à la maestria de Murray, le natif de Bâle© n’est pas parvenu à les concrétiser.
Avec un programme chargé en cette fin d’année, l’on peine à réellement cerner ses objectifs. Fera-t-il l’impasse, comme souvent, sur Bercy ? Roger a, en revanche, toujours dit et montré l’attachement qu’il portait au Masters, tournoi qu’il juge particulièrement prestigieux de par sa densité. Est-il capable, au jour d’aujourd’hui, d’enchaîner les performances de choix pour battre au moins 4 des 8 meilleurs joueurs du monde en une semaine ? Son inconstance étant désormais une marque de fabrique, il paraît impossible de répondre sans sourciller par l’affirmative. Mais impossible n’est pas GOAT…
5° Guillermo Garcia-Lopez – 520 points
C’est la surprise qu’on n’attendait pas. A 27 ans, l’Espagnol réalise le run de sa vie. Mis en confiance par son invraisemblable victoire (24 balles de break sauvées sur 26) contre son compatriote Nadal en demi-finale de Bangkok, GGL enchaine, gagne le tournoi, arrive en quarts de finale de Tokyo (défaite en trois sets contre Troicki) et de Shanghai (où il se prend deux petits sets contre Djokovic). Il obtient ainsi le meilleur classement de sa carrière (29e) et est, tout simplement, le premier homme de cette tournée asiatique derrière le Big Four!
6° David Ferrer – 480 points
Encore un Espagnol à la sixième place. Jamais gagnant, toujours placé : cette tournée est à l’image de la carrière de la turbine espagnole. Demi-finale à Kuala Lumpur (Golubev, après une victoire contre Berdych), finale à Pékin (Djoko) et huitième de finale à Shanghai (Soderling), Ferrer tient son rang et se place idéalement (7e) dans la course aux Masters. Et comme physiquement, on ne se fait pas de souci pour lui…
Peu de chance toutefois de l’y voir rééditer sa performance de 2007.
7° Juan Monaco – 360 points
Avec un seul match remporté (et encore, en trois sets, contre le 226e joueur mondial, au premier tour des qualifs de New Haven !) depuis le mois de mai, l’Argentin se retrouvait en pleine traversée du désert, confirmée par sa décevante prestation en Coupe Davis contre la France. Défait au premier tour de Tokyo par Melzer, Monaco profite d’un tableau très favorable (Serra, de Bakker, Zverev et Melzer) pour se refaire une santé, remporter quatre fois plus de matchs en cinq jours que lors des cinq derniers mois et parvenir en demi-finale de Shanghai. Où il ne pèse pas bien lourd contre Murray.
Feu de paille ou nouveau départ?
8° Gaël Monfils – 345 points
Le meilleur acteur français du moment – dans le catégorie « je surjoue » – réalise un bon tournoi de Tokyo, avec notamment en quarts de finale une victoire sur le fil contre Andy Roddick (pas au mieux de sa santé). Mais la marche est trop haute en finale face au numéro 1 mondial. A Shanghai, devant 7 spectateurs, Leurfils cède face à Gasquet.
Le Français aura a coeur de bien faire, comme l’an dernier, dans le tournoi qui lui correspond le plus : Bercy. Pour notre bien, il ferait mieux de se raviser.
9° Mikhail Youzhny – 260 points
Etonnant 9e à l’ATP, Misha tient son rang durant cette tournée asiatique. Mais, comme souvent avec lui et sans jeu de mots, c’est les montagnes russes : victorieux à Kuala Lumpur (vainqueur successif de Dolgopolov, Baghdatis, Andreev et Golubev), Youzhny sort ensuite au premier tour, tant à Pékin (contre le coupeur de tête Ljubicic) qu’à Shanghai (mauvaise défaite contre Mayer).
Dixième à la Race, le Russe a perdu une belle occasion dans le dernier M1000 d’effectuer un bon rapprochement. Finalement forfait cette semaine, il n’aura pas l’occasion de défendre son titre acquis l’an dernier chez lui à Moscou et de marquer de précieux points avant le juge de paix parisien.
10° Jarkko Nieminen – 240 points
Ancien 13e mondial, Jarkko Nieminen revient à un bon niveau (qui ne me fait pas regretter de l’avoir pris dans ma team!). Finaliste à Bangkok, quart de finaliste à Tokyo (où il doit déclarer forfait contre Stepanek, pour une forte fièvre selon mes informations), le Finlandais ne participe pas au M1000 de Shanghai.
Quid de sa fin de saison ?
11° et plus :
Ont également réussi une tournée asiatique honorable :
Isner, Ljubicic et Melzer avec 225 points gagnés. Mention spéciale pour l’Autrichien, auteur d’un très gros match contre Nadal à Shanghai. L’exploit est, hélas pour lui, resté sans lendemain. Il joue toutefois, à 29 ans, le meilleur tennis de sa vie et peut encore espérer se qualifier pour le Masters. Il lui faudra, pour cela, marquer de gros points chez lui à Vienne et à Bercy.
Stepanek (190 points), Troicki et Tsonga (180), Golubev et Chardy (160) n’ont pas non plus fait le déplacement pour rien. Mention spéciale à Tsonga pour ce bon retour à la compétition après sa blessure. En point de mire pour lui, évidemment, la finale de la Coupe Davis.
Enfin, Zverev (115 points) a mis de côté un capital précieux lui permettant d’intégrer le Top 100 (98ème).
Conclusion
Au final, il est tout de même intéressant de noter que cette tant décriée tournée asiatique ait respecté la hiérarchie mondiale, avec un Big Four au-dessus du lot. La lisibilité progressive de ces trois semaines avec deux 250, puis deux 500 pour finir par un 1000 offre un crescendo logique. Le tournoi de Shanghai, si mésestimé par les 15-loviens, a pourtant montré de très nets progrès depuis l’an dernier, tant en termes de densité compétitive qu’en termes de niveau de jeu. Nettement moins de forfaits, moins d’abandons en cours de tournoi, trois des quatre premiers mondiaux en demi-finale, il n’y a vraiment pas de quoi se plaindre. S’il n’était la programmation perturbée par la pluie et les situations incongrues qui en ont découlé, on pourrait même dire que le tournoi fut une réussite. Mais évidemment, il faudra encore du temps au tournoi pour asseoir sa légitimité et des progrès (programmation, nombre de spectateurs) pour s’assurer une certaine crédibilité aux yeux des spécialistes.
Place, maintenant et enfin, à la saison indoor!
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Je ne suis qu’en partie d’accord avec Marque, Quentin et Marc sur les comparaisons Sampras-Federer.
Il faut bien tenir compte des différences, mais aussi des ressemblances frappantes, entre les trajectoires de Sampras et Federer.
Contrairement à Federer, Sampras appartient à la famille des joueurs précoces puisqu’il gagne son 1er tournoi ATP à 18 ans et demi (Philadelphie 1990) et son 1er tournoi du GC à tout juste 19 ans, et ce non pas comme un voleur mais face à une concurrence absolument monstrueuse.
A cet âge-là, aligner successivement Muster en 1/8ème, Lendl et quart, Mac Enroe en demi et Agassi en finale, c’est énormissime. Ce 1er titre est d’ailleurs probablement le plus grand exploit de Sampras en tennis, à mettre en balance peut-être avec son 14ème et dernier titre où on avait l’impression de voir un semi-handicapé réussir à s’imposer.
Même s’il lui a fallu du temps pour digérer ce 1er exploit, Sampras n’a pas disparu à l’issue de ce 1er exploit. Il gagne le Masters en 1991. Et en 1992, je me demande encore comment il a fait pour perdre la finale de Flushing contre Edberg.
Malgré cette précocité, ce n’est qu’en 1993, au même âge que Federer, qu’il arrive au sommet du tennis. Car en 1990/91/92, les patrons du tennis mondial s’appellent Edberg, Becker et Courier, Lendl déclinant très clairement à compter de 1991.
D’ailleurs, pour ceux qui s’en souviennent, alors que Sampras devient n°1 vers le milieu du printemps, à ce moment on attend toujours qu’il confirme en GC et on lui fait un peu le reproche non pas d’être une Safina mais enfin il n’a pas un palmarès à la hauteur de ses principaux rivaux, notamment Courier qui, arrivé au top plus tard que Pete (en 1991), a remporté 4 titres du GC en 19 mois (2 RG et 2 AO).
Si on regarde enfin les périodes de domination de Pete, elles n’ont jamais duré comme ce qu’ont fait les 3 vrais monstres de l’ère open qu’ont été Connors dans les années 70 (3 ans d’affilée, brièvement interrompus par Borg, avant que l’américain reprenne sa série de semaines pour une grosse année), Lendl dans les années 80 (3 ans d’affilée) et Federer dans les années 2000 (4 ans et demi d’affilée).
En matière de concurrence, le milieu des années 90 est plus contrasté qu’il n’y parait. Courier plonge à partir de fin 1993. Agassi revient au top pour 1 année pleine, entre l’été 1994 et la fin 1995. Mais après ça, on est quand même dans une période pas folichonne du tennis, celle où c’est la WTA qui tient la vedette.
Le fait est que Federer a effectivement décliné en termes relatifs à compter de 2007/2008, aussi bien sur le plan de la motivation que de la concentration.
Pour ce qui est de Nadal, certes il n’a pas eu une grosse concurrence sur terre battue, mais en même temps, qu’est-ce que la concurrence pourrait y changer ? Borg a bien eu Vilas en face de lui et à chaque fois il l’a atomisé.
Autre différence majeure entre Sampras et Federer. Federer est un vrai joueur polyvalent, capable d’être le meilleur du monde sur toutes les surfaces, ce qu’il aurait été s’il n’avait pas eu à faire face à un monstre de la terre battue. Devoir se farcir Nadal sur TB, c’est comme devoir se farcir Borg sur TB ou Sampras sur gazon : mission quasi-impossible.
Comme on l’a déjà dit avec Franck-V, sans Nadal, Federer aurait absolument tout explosé. Il nous aurait fait 2 Grands Chelems calendaires consécutifs, remporté 4 ou 5 Roland Garros et au total à 22 titres du GC.
A l’inverse, Sampras n’était pas un joueur polyvalent mais le roi des surfaces rapides parce que le roi de l’ace et du coup droit qui claque. Pour mémoire, Pete a remporté 2 titres sur TB dans toute sa carrière. Et comme Nadal, il n’a finalement pas eu le grand rival qui aurait eu un gros impact sur son palmarès.
Rien à dire. Jeromus rex
L’alpha et l’oméga du tennis, dans un seul commentaire-fleuve.
Pour le grand exploit de Sampras, oui l’alignement astral de tous ces champions est époustouflant, mais à mon sens, seule la victoire sur Lendl est vraiment un exploit tennistique.
La preuve c’est le seul match en 5 set du lot. Muster était assez bon sur dur, mais pas fondamental non plus McEnroe ré-émergeait mais restait totalement vulnérable face aux poids et vitesse des balles des petits jeunes, Agassi n’avait pas encore appris à gagner en finale et pensait davantage aux fixations de sa chevelure qu’aux trajectoires des balles.
Mais ce fut une belle démonstration de tennis ultra-fluide et punché, un tennis atomique.
D’accord avec l’analyse de Jérôme.
@ Renshaw : tu es des nôtres depuis peu de jours, mais on a déjà tous remarqué ton sens de la nuance et ton grand amour de Federer. Que la concurrence ait été plus faible au début du règne de Federer que maintenant, c’est un fait. De là à dire qu’il n’y avait personne…C’est toujours pareil quand quelqu’un domine son sport de la tête et des épaules : est ce parce que la concurrence est inexistante…ou parce qu’il a tué, écoeuré la concurrence ?
A ce jeu là, Borg n’a eu comme concurrence sérieuse que Connors jusqu’en 76 (il l’a quasiment toujours battu ensuite sauf en 78, blessé au doigt)…Lendl n’a eu aucune concurrence en 86/87 (McEnroe et Connors out, Becker et Edberg pas à maturité…), Sampras n’a pas eu de concurrence de 96 à 98, et si Nadal, ton idole, continue à gagner, on dira que c’est face à un Federer vieillissant et 2 joueurs (Djokovic et Murray) inconstants et incapables de gagner des grands tournois ?
Tout ce qui est excessif est insignifiant…
Oui Marc, les exemples que tu cites sont probants. Je ne vais pas dire que Sampras avait une concurrence démentielle en 1996 quand le n°2 mondial était Chang. Avoir Chang comme dauphin est moins problématique qu’un Agassi.
Je n’ai pas dit que Federer ne méritait pas ses titres, juste que la concurrence à l’époque était plutôt pauvre, ce qui est un fait, que tu le veuilles ou non. Roddick n’est pas une référence, preuve en est fait qu’il est nettement inférieur dans le jeu à Murray, Djokovic ou Nadal. Safin, qui tape Federer à l’Open d’Australie après un match énorme des deux joueurs, et qui pouvait laisser entrevoir un avenir radieux pour le tennis, s’écroule complètement. C’est également un fait, et les joueurs talentueux comme Safin ou Nalbandian ne se multiplient pas comme des petits pains. Preuve enfin, la 2ème place de Nadal depuis 2005 alors qu’à l’époque, l’espagnol avait de grosses lacunes techniques et n’était pas franchement dominateur dans les majeurs.
Après, tu penses peut-être que c’est parce que Federer a tué la concurrence entre 2004 et 2007. C’est ton droit, je ne vais pas te juger pour cela.
« qui pouvait laisser entrevoir un avenir radieux pour le tennis, »
Non le tennis a connu un âge d’or entre 2004 et 2009.
Entre 2004 et 2009, il ne s’est pourtant rien passé. Moi, la période que j’ai adoré, c’est celle entre 2000 et 2001 avec Hewitt. Ça c’était un champion : hyper talentueux, créatif, humble, fair play et agréable. Vivement le retour à une telle période !
On parle de Federer mais au fait c’est quoi la concurrence de Nadal ? ils ont gagnés combien de grand chelem ?
Ha non, là c’est pas bien. Ne parle pas des choses qui fâchent. Après tout, Nadal a gagné l’US Open et Federer Stockholm. On est quittes pour cette année, non ?
Plutôt pauvre cette année. Il y a eu peu de matches de qualité côté Nadal dans les tournois du Grand Chelem.
Allez, je suis certaine de faire plaisir à Yoda :), Franckie (il est où Franckie, j’ai des angoisses d’abandon là :oops:) et .. aux autres
Cérémonie de remise du trophée ce jour
http://www.youtube.com/watch?v=QxFCWtl_TEQ
Y’a pas à dire, les Suédois, ils savent y faire
Bonsoir, j’aimerais revenir sur l’évènement de la journée, voire de la semaine, à savoir la victoire de Ruséduski sur Pete postée plus haut qui ravive quelques souvenirs douloureux.
1. Rusedski a la pire tête du con du circuit avec Tarango.
2. La victoire du même Rusedski sur Pete en finale de Bercy en 98 est un des pires souvenirs de ma carrière tennistique sur canapé. Le divin thalassémique s’était fait exploser à grands coups d’aces, de volées gagnantes et de revers shipés. L’adorable Greg était injouable (les commentateurs de l’époque avaient même parlé de « talent », l’adjectif « doué » avait été mentionné alors que Pete à la dérive était relégué au rang de tâcheron). Un spectacle indécent, obscène, l’impression d’assister impuissant à une tournante (attention, pas de jeux de mots sur cette phrase, merci).
Je m’en rappelle et j’étais dans le même état que toi, d’autant que Sampras courait après le record d’années terminées à la première place mondiale. Il était complètement lessivé psychologiquement. Rusedski en pouvait plus, il avait même annoncé viser la première place mondiale en 1999, ce qui avait fait marrer Sampras. Fort heureusement, il a disparu de la circulation après ça ^^
« Rusedski a la pire tête du con du circuit avec Tarango » => il y a aussi Karbacher.
Je veux recontextualiser le point 2. Le divin Grec visait son 6ème Olympe consécutif mais peinait comme un souffreteux, car coursé par El Chino qui avait plutôt bien cartonné dans les MS, à défaut d’accrocher un GC.
Il était notoirement cramé, ce qui sur une surface rapide comme le Taraflex de l’époque (je crois) ne pardonnait pas face à Greg. A cela s’ajoutait la pression énorme de savoir qu’à un match gagné/perdu près, Rios pouvait lui chiper son rêve majeur, celui des 6 saisons consécutives N°1.
Courier avait même acidement laché qu’il n’était possible que Pete puisse enchaîner autant de tournois sans un coup de pouce moléculaire. L’effondrement du Pâtre a apporté une forme de démenti à ces assassines assertions.
Renshaw et Jeanne, merci pour la nécessaire remise en contexte. Pete prévoyait souvent des saisons fournies en indoor où il pouvait se gaver de points, et cette année là était sans fin, à se demander s’il aurait cette première place méritée.
Je n’avais pas eu vent des suspicions de Courier à l’époque, heureusement qu’il y a prescription, sinon j’allais lui crever les pneus de sa caisse.
Courier l’avait mauvaise contre Pete depuis qu’il avait perdu des matchs clés (en particulier le match où Sampras pleurait son coach, insinuant notamment qu’il faisait du ciné), et de façon plus générale, que Pete l’avait coiffé en 1993.
Ses propos aigre-doux avaient été finalement suivis d’assez peu de réactions, mais c’était particulièrement peu élégant ; il avait pris soin de ne nommer personne, mais on pouvait très clairement voir Sampras visé dans ses propos : il indiquait un nombre de semaines consécutives à enchaîner des tournois et seul Sampras correspondait.
Depuis, le discours des uns et des autres s’est encore davantage poli et personne n’oserait commenter de la sorte.
Jamais eu écho de cela. Je suppose que tu as une source fiable. Ca m’intéresse.
Georges Frêche est mort, par coïncidence juste avant le début du tournoi de Montpellier. J’imagine qu’on va donner son nom au tournoi ou à la salle.
Ce n’est pas une coïncidence: M. Frèches ne tenait pas à assister au tournoi..
Soit dit en passant, le tableau de ce premier tournoi à Montpellier, qui reprend le créneau de Lyon, est le plus relevé de la semaine, meilleur que St Petersbourg ou Vienne..
Un petit détail sur le site du tournoi de Bercy, qui montre bien ce que devient un tournoi de tennis de nos jours. Ils ne parlent pas de tournoi mais de « show » (« tout sur le show », « le show en chiffres »). D’où les dj, la musique à la con aux changements de côté, la théâtralisation assez ridicule des entrées.
Que pensent les joueurs de ces histoires de dj et de muzak ? Ils peuvent très bien monter au créneau via l’ATP, qui forte de Fed et Nad peut menacer. On leur demande pas non plus de faire x jours de grève, hein, mais ils ont un poids, pourquoi ne pas en user. La théâtralisation, je dirais que ça peut flatter leurs égos.
Ils ont un poids, certes, mais les sponsors encore davantage.Et franchement, je ne pense pas que les joueurs soient plus perturbés que ça.
Encore aujourd’hui, Fed a insisté sur le rôle des sponsors, pas un hasard.
Quand on voit ce qui arrive à Newhaven parce que le sponsor a claqué la porte, je me dit que c’est un mal nécessaire .
Les sponsors prennent les décisions c’est clair.
Maintenant le budget d’un tournoi n’est couvert que marginalement par les entrées payantes qui sont seules sensées profiter du coté David Guetta au changement de coté. La plus grosse source de revenus pour un gros tournoi reste les droits télé.
Ou peut-être que cela ne dérange plus les joueurs. Ils doivent faire avec et s’en sont accommodés. Mais il faut noter que cette généralisation répond à un désir de plaire au grand public. En effet certaines personnes viennent assister au match sans être des spécialistes juste pour passer un moment de détente. Et ces pauses « shows » ne leur déplaisent pas.
En réalité c’est un tout autre débat que vous ouvrez là. Il y a fort à parier que dans 5 ans le tennis ne ressemblera en rien à ce que nous avons connus jusque là. Et cette nouvelle phase m’embête beaucoup. Elle est très déplaisante.
La citation du jour :
« I hope you can get back to World n° 1 as soon as possible »
Florian Mayer
Intéressant de noter comme Fed est apprécié par ses pairs.
Ne me dis pas que c’est un FFF, je n’en peux plus
J’avoue ne pas savoir, mais on peut supposer que Mayer le trouvait bien à sa place en n° 1… puisqu’il lui souhaite de la retrouver vite… à moins qu’il ne soit maso
Autre citation, mais de Fed cette fois :
« Early on, I think that feeling of wanting to prove yourself to the world and all the doubters is a very strong one, so you’re very aggressive in your ways of winning and not enjoying them, » Federer said. « Today it’s much more of the enjoyment part because I don’t need to prove myself to anyone anymore, except to myself. »
Un beau pied de nez à ses détracteurs
Bonne reprise du Suisse tout de même après l’US Open: une finale, puis un titre, avec au passage quelques bonnes victoires contre des joueurs de valeur, et une sérieuse dérouillée contre cette peste de Murène… Une semaine de repos va lui faire du bien et ensuite il visera la récupération de son titre à Bâle contre Djoko qui en est aussi..Après, le programme sera une sortie de route pas trop tardive à Bercy avant de s’attaquer sérieusement au Masters. Il a bien organisé son truc je trouve..
Salut Antoine,
d’accord avec toi, il a pris ses marques en indoor, ce qui n’est pas anodin après ce qui lui est arrivé à Bâle l’an dernier.
Au moins cette année, il ne pourra pas se reprocher quoi que ce soit.
Il a d’ailleurs fait d’une pierre deux coups, en venant soutenir ses potes suédois, conférant à ce 250 une importance certaine par le seul fait de sa présence.
Je dirais même que depuis Wimby il est en forme le bougre : finale à Toronto, victoire à Cinci, demie à l’USO, finale à Shangai et victoire à Stockholm. C’est du niveau d’un n°1 mondial. Pas sûr que Nadal ait fait mieux sur la même période (je parle bien sûr en terme quantitatif…)
Il faut dire qu’il en a fini avec ses ardoises
Plus sérieusement, quelques chiffres pour donner une idée. Post-Wimby, nous avons :
- Nadal : 20 victoires/4 défaites, soit 83% de matches gagnés
- Federer : 22/3, soit un ratio de 88%
Les défaites sont contre Murray, Baghda, GGL et Melzer pour Nadal, Murray (*2) et Djoko pour Fed.
Les victoires contre des top 5 : Nadal a battu Djoko, Fed a battu Soderling 2 fois, et Djoko également 2 fois.
Plutôt d’accord, les résultats de Fed sont très bons sur cette période. A noter qu’excepté sa défaite contre Roddick à Cinci, Djoko n’a perdu que contre les numéros 1 et 2. Son ratio est de 85%, pas mal aussi
En points, pour le post- Wimbeuldonne, ça donne un très classique
Nadal 3 220
Fed 2 920
Djok 2 600
Murray 2 510
Si Fed gagne Bâle il serait tout proche d’être le N°1 post Wimbl
Je t’imagine bien ta chambre te prendre la tête à monter 50 théories pour t’auto-persuader que Federer va redevenir n°1 mondial. Je ne te jette pas la pierre, je faisais la même chose quand j’avais 12 ans.
Je t’imagine bien dans ta chambre chercher sur quel post tu vas pouvoir balancer une vacherie. Je ne te jette pas la pierre…
Bien répondu Jean. Je connaissais le personnage avant. Je ne prends donc pas la peine de réagir à ces propos enfantins et méchants. Bref, son naturel est vite revenu au galop. Je me demandais combien de temps il allait tenir. J’ai ma réponse.
A peine une semaine avant que le naturel reprenne le dessus. Céline Dion avait donc raison.
La musique de supermarché à tous les changements de jeu, cela a commencé aux Etats-Unis et cela s’est répandu ensuite dans tous les M1000 et maintenant n’importe quel tournoi de province. L’idée est manifestement de faire patienter le chalant avant que le jeu ne reprenne parce que sinon il ne saurait plus quoi faire de sa tête et il faut donc l’occuper: à la TV, une page de pub; au stade, une minute trente de variété..
Je trouve cela totalement insupportable et le fait que les joueurs acceptent de jouer dans ces conditions ne fait que dévoiler qu’ils ne sont que les modernes gladiateurs des nouveaux jeux du cirque. C’est pitoyable..
Heureusement il reste encore les tournois du GC qui se respectent un minimum, l’US Open mis à part bien entendu..
Le jour ou l’on mettra de la musique à Roland Garros, il est clair que je n’y mettrai plus les pieds…
Oui mais pour un Antoine de perdu combien de lambdas de retrouvés ? C’est ça le problème.
Tu as entièrement raison, Jeanne. Mais j’aimerais bien avoir l’avis de quelques joueurs sur la question.
D’après Diana et d’autre le poids écrasant des sponsors finit par étouffer la voix des joueurs, il sera donc difficile de connaître le fin mot. Seul Wimbledon résistera, ou bien il n’y mettront que de la musique classique genre Purcell
Penses tu réellement qu’il existe des spectateurs qui considèrent que c’est mieux d’avoir de la musique aux changements de côté. Je ne connais pas une seule personne qui apprécie..
Antoine, ça ne m’étonnerait pas que la catégorie « personnes connues par Antoine » soit assez différente des échantillons d’études marketing servant à définir ce qui plaît aux spectateurs.
Par exemple je connais très peu de gens fans de télé-réalité ou d’émissions de poker. Pourtant il n’y a que ça.
Pour info, Fed ouvrira le bal dès lundi 1er à 18h30, excepté si son 1er adversaire est un des finalistes de Vienne, St Petersburg ou Montpellier.
A Fieldog : bien sûr que ses résultats sont plus que satisfaisants depuis après Wimby, et je serais curieuse de savoir combien en seraient capables après 12 années passées sur le circuit pro. On peut s’estimer heureux de vivre une époque avec un tel champion
Ça sent un peu la recrudescence de FFFitude, non?
Oui je reconnais ce fumet très particulier, le F-FFF, tous mes sens sont en éveil. Piste noire, danger ! Je nous place en DEFCON 3
C’est vrai ça, est-ce qu’on va faire chier David Guetta à lui crier « Let, first serve » dans les oreilles quant il mixe, nous ?
Quand même, le problème, c’est pas tellement de mettre de la musique, c’est surtout de mettre de la musique de merde.
Moi, je trouve que le concept pourrait être affiné, un petit « Pas d’ami comme toi » de Stephane Eicher pendant les Fed/Wawa ou Rafa/Söd, « Try again » d’Israël Vibration quant Murray quitte un Chelem, et même un petit coup d’Ennio avant les balles de matchs : http://www.youtube.com/watch?v=NjdCcKTXn-Q Whoua whaou wha—, wha wha wha…
Et puis bien sûr « Stewball » quant del Potro sort du court :
« « Je sais, dit mon père,
Que Stewball va gagner. »
Mais, après la rivière,
Stewball est tombé.
Quand le vétérinaire,
D’un seul coup, l’acheva,
J’ai vu pleurer mon père
Pour la première fois.
Il s’appelait Stewball.
C’était un cheval blanc.
Il était mon idole
Et moi, j’avais dix ans. »
Snif.
Je dirais même plus. Snif.
Du coup, vu qu’il est midi, je me demande si on peut le bouffer.