L’autre jour, je parlais tennis avec mon fils d’un an, et je lui expliquais qu’avant, les Amerloques dominaient le tennis (j’aurais pu aussi lui dire qu’avant avant, les Anglais, les Français et même les Australiens avaient les meilleurs joueurs du monde, mais, d’abord, il n’aurait pas compris, ensuite, quoi merde c’est pas le sujet). Il m’a regardé, les yeux ronds : « Mais papa t’es con ou quoi (on est très proches). Les Étasuniens, c’est juste des gros serveurs sans revers, c’est tout ! »
Et là, j’ai pris trente ans dans la gueule d’un seul coup. J’ai arrêté de secouer mon fils, je l’ai enfin reposé dans son couffin et j’ai repris un Subutex.
Depuis longtemps la question revient en bon marronnier : où en est le tennis US ?
Quoi, comment ? Le pays qui éclate la Chine au niveau des médailles aux derniers JO va bientôt être meilleur en soccer qu’en tennis ?
Alors que le tournoi le plus important de l’autre pays de la peine de mort est sur le point de se conclure, alors que le plus récent pilier du tennis US trace sa route, il faut en avoir le cœur net.
Voilà : des chiffres. Des chiffres. Des stats. Des virgules. Calculette. Tap tap. Gniark gniark. Infirmiers.
Dernier Grand chelem obtenu par un fils de l’oncle Sam : l’US Open 2003, Roddick bat Ferrero 6/3 7/6 6/3.
Salut l’ami… Je n’ai que modérément goûté ton tennis, mais j’ai adoré ton esprit, tes interviews et tes défaites de champion. J’ai adoré aussi que tu quittes ton meilleur ennemi Suisse sur une victoire, lui qui t’a privé de toutes tes autres finales en majeur. L’A-rod arena va me manquer. Pour moi, c’est la retraite la plus émouvante de cette génération, qui pourtant en a vu beaucoup…
2003 donc… Soit bientôt 9 ans de disette, évidemment la plus longue de toute l’ère Open.
Et on voit mal qui va l’arrêter prochainement (Isner vainqueur en Grand chelem, ça reste hautement improbable).
Pour ce qui est d’un n°1 mondial, n’en parlons même pas.
Il y a eu 52 Grands chelems américains dans l’ère Open (les Suédois sont deuxièmes avec 25, autre grande nation en déclin, faut que je pense à réveiller brutalement mon fils pour lui parler de Sundström).
Des grands champions comme Ashe, Smith, Connors, McEnroe, Agassi, Chang, Sampras, Courier, Roddick… et même Lendl, qui a quand même gagné trois titres après sa naturalisation, le 7 juillet 1992 : Munich et deux fois Tokyo !
Fort de toutes ces belles réflexions, l’autre jour, je traînais sur la page Wiki de Connors, et je faisais défiler ses trophées, hallucinant un peu plus à chaque page qui passait : US, US, US, mais bordel, ce mec n’est jamais sorti de ses frontières pour arracher ses 109 titres ?!
Alors quoi ? Quid de l’état des lieux du rôle des tournois US dans les palmarès des meilleurs ?
Attends attends, tu vas voir.
En fouillant un peu, je me rends compte que le déclin de l’empire américain est non seulement à prendre du point de vue des palmarès absolus des joueurs, mais aussi des palmarès relatifs, et partant, des tournois.
En effet mes bon amis :
Sur les 109 titres de Connors, il y en a 78 aux USA, soit 71, 56 % !
42/77 pour Mac, soit 54, 55%
26/64 pour Sampras, soit 40,62%
38/94 pour Lendl, soit 40,43 %
18/63 pour Borg, soit 28,57%
18/76 pour Fed, soit 23,68%
5/23 pour Murray, soit 21,74%
6/31 pour Djoko, soit 19,35%
3/46 pour Nadal (pour 5 finales perdues sur 21), soit 6,5% !
Il n’y aurait pas comme une tendance baissière ?
Les joueurs / les tournois… Le déclin des USA dans le tennis serait donc double…
Saperlipopette !
Des raisons ? Je veux !
Des enseignements ? Pardi !
D’abord, la plus grande facilité d’engranger les tournois locaux dans les années 1970/80 qui a conduit à ces records (pas de Masters 1000 obligatoires, moins de dispersion géographique).
Ensuite, la razzia nationaliste de Connors aux USA, qui d’ailleurs relativise son nombre de titres (même si rien ne dit qu’il n’aurait pas autant cartonné à l’extérieur : pour mémoire, il n’a participé que deux fois à l’Open d’Australie, pour un titre et une finale).
Où, eh oui ça fait mal, on s’aperçoit également que Lendl est le plus varié des trois premiers détenteurs de titres en termes de dispersion géographique… Et donc quelque part le plus méritoire, non ? Bon ok, il n’y a jamais eu de Tchèque Open Series.
Dernier point : Nadal doit parfaire son anglais.
Tant que j’y suis, et là je rebondis sur un grand nombre d’échanges, notamment sur l’idée d’un « Nadal super Vilas » chère à Jérôme, j’ai calculé pour les surfaces.
A noter qu’il faut ici relativiser car ça a pas mal changé avec le temps : quand j’avais encore la possibilité de perdre mes dents sans que ce soit grave, il y avait par exemple le har-tru, terre battue US de couleur verte, surface de l’US Open de 1975 à 1977. Il y avait aussi, dans les temps des moins de vingt ans que je ne veux plus connaître, beaucoup plus de tournois sur gazon, et évidemment la moquette -qui a disparu-, sans parler du parquet – réservé aux matches de Coupe Davis en territoire dictatorial et aux entraînements de clubs en zone très urbaine.
Fort de toutes ces précisions et imprécisions donc :
Connors, c’est : 12 titres sur terre (11%) / 47 sur dur (43%) / 9 sur gazon (8,3%) / 41 sur moquette (38%)
McEnroe : 3 sur terre (4%) / 20 sur dur (26%) / 8 sur gazon (10%) / 46 sur moquette (60%)
Sampras : 3 sur terre (4,7%) / 36 sur dur (56%) / 10 sur gazon (16%) / 15 sur moquette (23%)
Lendl : 28 sur terre (30%) / 26 sur dur (28%) / 2 sur gazon (2,1%) / 38 sur moquette (40%)
Borg : 30 sur terre (48%) / 5 sur dur (8%) / 6 sur gazon (9,5%) / 22 sur moquette (35%)
Fed : 9 sur terre (12%) / 50 sur dur (69%) / 11 sur gazon (15%) / 2 sur synthétique (2,8%)
Nadal : 32 sur terre (70%) / 10 sur dur (22%) / 3 sur gazon (6,5%) / 1 sur synthétique (2%)
Djoko : 7 sur terre (23%) / 23 sur dur (74%) / 1 sur gazon (3,2%) / 0 sur synthétique
Murray : 0 sur terre / 19 sur dur (83%) / 3 sur gazon (13%) / 1 sur synthétique (4,3%)
On le savait déjà, c’est pas un scoop : Nadal est vraiment spécialisé terre (il a le même pourcentage de titres que Federer sur dur alors qu’il y a trois fois moins de tournois sur terre environ).
Où l’on constate aussi que Murray est décidément un spécialiste de dur : c’est lui qui a le plus gros pourcentage sur cette surface (et pour cause, 0 titre sur terre ! C’est bien à Roland que les TS1 ou 2 sont les plus importantes…)
Djokovic, lui, a proportionnellement deux fois plus de titres sur terre que Federer (chiffre en revanche proche pour les finales perdues : 12 pour le Suisse, 6 pour le Serbe, dont le premier tournoi gagné est d’ailleurs sur terre, aux Pays-Bas).
Où l’on doit enfin bien accepter que la moquette et les surfaces synthétiques ont disparu alors qu’elles représentaient un nombre de titres hallucinant pour nos anciens (Mac, qui y a gagné plus de la moitié de ses titres, auxquels il faut ajouter 15 défaites en finale, soit presque la moitié de ses 31 plateaux). Les acariens sont mal barrés.
McEnroe d’ailleurs, qui aimait encore moins la terre que Sampras (4% contre 4,7% de titres…), et qui n’a gagné que 26% de ses titres sur dur, soit à peine plus que Djokovic sur terre…
Borg, qui n’a gagné que 8% de titres sur dur (même si 22 tournois sur moquette).
Lendl, dont les chiffres confirment qu’il n’est pas plus un spécialiste de terre que de dur… Et dont on pourrait dire sans trop pousser mémé qui en a assez des orties qu’il a là encore le palmarès le plus équilibré en termes de surface des anciens… Désolé.
Du fait des faibles mobilités avant l’ère Open et du caractère vraiment très lapidaire de la présente, je n’ai pas « chiffré » Rosewall, Laver, Gonzalez, Tilden, Budge, Emerson…
Que leurs fans m’excusent… Ou mieux, sortent leurs calculettes.
Tags: Statistiques, US Open
Break ! Enorme ! Serena dominée…
Break sur une énième faute de Williams. J’ai vu le ratio des coups gagnants il y a un jeu : 30 contre 5 pour Serena !
5 coups gagnants pour Azarenka ? C’est vraiment la mort du petit cheval là…
zaza on fire.
7/11 au filet pour zaza sur le match.
Azarenka est venue avec un schéma tactique qui fonctionne bien. Elle garde la balle dans le court, mais lourd, long, croisé, ce qui empêche Serena d’avoir son axe d’attaque habituel.
En même temps, il n’est pas nécessaire d’être un génie pour trouver une telle tactique qui serait efficace contre Serena. En jouant long, lourd et croisé et en gardant la balle dans le court, on risque de gêner 95 % des joueuses, sauf peut-être Navratilova ou Hingis, mais elles ne jouent plus…
Difficile à réaliser avant tout.
Ce que je veux dire, c’est que Vika ne tente pas de briller par des winners. Elle dose à merveille pour désaxer Williams. Elle est gestionnaire, presque comptable. Mieux que ce que Masha fait contre Serena.
Il est vrai qu’elle ne cherche pas le point gagnant par dessus tout. Ça serait tentant pourtant car Serena ne court pas super.
De toutes façons sa tactique marche car elle gagne. C’est l’essentiel.
Quel rallye !
waooooooooh.
Quel match !
Elle sert à 200 en ce moment, la tigresse serene
Dingue, des secondes à quasi 160 !
Elle fait quand même « juste » 1m75.
Tout comme Ferrer quoi
Donc une grosse explosion dans le bras pour frapper comme ça…
héhéhéhé.
Le jeu de service titanesque que nous a sorti Serena !
0-30.
0-40
Elle ne bouge plus la Serena…
break zaza
si zaza gagne, j’aurais fait mentir tous les pronos avec mon prono lol.
Elle paraît la plus fit en cette fin de match
Mis à part cette différence colossale entre les deux joueuses en termes de nombre de fautes directes et de points gagnants, ce que montre le slamtracker quand on regarde par set et qu’Azarenka gagne la grande majorité des points, trois sur quatre, sur la deuxième balle de Serena depuis le début du deuxième set, contrairement au premier ou elle n’en gagnait qu’un sur quatre…..Au bout d’un set, Azarenka a donc trouvé la formule sur la deuxième de l’Américaine..
Cette dernière est donc très dépendante de sa première qui, quand elle passe, est toujours aussi efficace en revanche…Dans le troisième, son pourcentage remontait à 60% contre moins de 50% dans le deuxième..Si elle arrive à maintenir régulièrement un pourcentage voisin de 60% sur le set, elle a toutes les chances de l’emporter..Surtout si elle demeure aussi efficace au retour ou elle est revenu à son niveau du premier set..
Mais le temps de l’écrire, et je vois qu’elle a eu une panne de premières, est tombé à 52% sur le set et viens de se faire breaker à nouveau…
Azarenka est mainteant à 9 points gagnants contre 37 pour Williams…
On peut gagner une finale en ne réalisant qu’une dizaine de points gagnants ?
Et dire qu’on râle contre Rafa et ses ronds…
Oui. Et Azarenka nous le démontre.
Impressionnante Azarenka. Un tout petit peu de fébrilité et hop ça repart !
A deux pointssss de la coupe !
Par ailleurs, Serena se caractérise actuellement par une absence totale d’intelligence de jeu. Je ne sais pas si elle sait ce qu’elle essaie de faire…
zaza va maintenant servir pour le match
C’est quand même pas terrible la condition physique de Serena..Même avec deux premiers sets assez courts, elle est courte au troisième…donc totalement dépendante de sa première balle: 65% au premier set, 50% dans les deux suivants…
0-30
Va-t-il y avoir un débreak farfelu ?
debreake: 5-5
Un peu de fébrilité, une Serena qui a super bien frappé. Passionnant !
Allez Serena, boucle ça 7-5 !
Quelle qualité de frappe !
Je pensais que Serena était nettement au dessus de toutes les autres. Elle l’est, mais physiquement, elle n’a pas travaillé et ne tient plus la distance. A Wimbledon, cela va car son service suffit mais là, c’est limite…
Enfin, l’autre est une quiche et n’a pas été foutue de boucler le match et Serena peut gagner à l’adrénaline mais bon, c’est moyen quand même…
Sa marge tient à son mental, à la qualité de son service et à sa puissance moyenne.
Elle a franchement un mental impressionnant.
Niveau mental, les autres ne lui arrivent pas à la cheville. Et elles ont toutes peur d’elle.
A 31 piges, avec un déplacement qui n’a jamais été son point fort et qui est devenu pachydermique, elle se démerde encore bien.