Master and Cucumber, acte VII : the final

By  | 29 janvier 2011 | Filed under: Actualité

J’aime l’Open d’Australie… son sol­eil éclatant, son am­bian­ce in­com­par­able de tour­noi de plage, son pub­lic sur­chauffé (cinq minutes de chaque côté à feu doux) et imbibé (laiss­er marin­er dans la bière puis bien ar­ros­er avec le jus de cuis­son), son court bleu comme l’océan et ses matches de folie ou la no­tion du meil­leur des cinq sets est plus qu’une vue de l’esprit. Chaque année en jan­vi­er la magie opère, les im­ages reçues de down under ap­portent un rayon de sol­eil ten­nistique sur l’oc­cident glacé et morose. Ne boudons pas notre plaisir et mor­dons à be­lles dents dans le menu gastronomique (ou pas…) of­fert pour les dernières journées de com­péti­tion.

Oui, j’ai re­pris l’intro de Karim. C’est un hom­mage doublé d’un runn­ing gag. Et en plus, j’avais la flem­me.

Le match du jour: Novak Djokovic (3) vs Andy Mur­ray (5). Con­fron­ta­tions: 4/3.

Nous voici donc arrivés à la dernière étape du Grand chelem des anti­podes… Vous at­tendiez Nadal et son «Rafas­lam» ? Vous at­tendiez Feder­er, le tenant du titre, plus grand joueur de tous les temps, cuisini­er émérite et quad­ru­ple champ­ion olym­pique de la batail­le de pouces ? Ben non.

L’Es­pagnol s’est blessé pour la 12956e fois (livre Gui­ness des re­cords, rub­rique « médecins mil­liar­daires »), tan­dis que la chèvre la plus puis­sante de la galaxie a subi la loi de Novak « navaikun­poumon­mercipour­lagref­fe » Djokovic.

Le Serbe, parlons-en : ses de­rni­ers résul­tats seraient con­sidérés comme im­pres­sion­nants si nous ne viv­ions pas une époque durant laquel­le tous les re­cords s’amusent à être bat­tus par deux cinglés.

Nole vient d’at­teindre la fin­ale de l’US Open pour la deuxième fois, a été demi-finaliste du Mast­ers de Londres, et va donc dis­put­er une secon­de fin­ale de suite en Grand chelem à Mel­bour­ne.

Il est à noter qu’il a égale­ment re­mporté la Coupe Davis en écrasant de toute sa clas­se une crevet­te neurasthénique et un champ­ion de 100 mètres se trouvant là par hasard.

Statis­tique in­téres­sante, il est le second joueur à battre le Suis­se au gros nez, vain­queur de 16 tit­res en Grand chelem (le Suis­se, pas le gros nez), dans deux tour­nois majeurs d’affilée, ce qui en dit long sur son niveau ac­tuel.

Durant ce tour­noi, Novak n’a quasi­ment jamais été inquiété, si ce n’est par Dodig (son seul match en sess­ion de jour, sous la chaleur…) et sur­tout par Feder­er au cours d’un match be­aucoup plus serré que le score ne l’in­dique. Il s’est montré sol­ide sur tous les as­pects pos­sibles : physique, tech­nique et ment­al. La sur­face et les bal­les, très len­tes, lui con­vien­nent par­faite­ment. Ne re­stent à son débit qu’une re­lative faib­lesse au filet, et cette im­press­ion lan­cinan­te que, s’il est ex­cel­lent dans tous les domaines, il n’est le meil­leur nulle part…

Son ad­versaire sera donc le second li­eutenant du duopole affamé : Andy «PZ» Mur­ray. Ahh, Mur­ray… Vous con­nais­sez l’amour de l’auteur de ces lig­nes pour ce joueur ! En 2010, l’Ecos­sais a joué un ten­nis fan­tastique… pen­dant deux semaines, à l’Open d’Australie just­e­ment. Mais un cer­tain Feder­er l’a brutale­ment ramené sur Terre en trois sets aussi secs que les mol­lets de Gil­les Simon. Les câlins de môman n’y ont rien changé, Baby Murène n’a plus jamais retro­uvé ce niveau dans un tour­noi majeur.

Et voilà qu’en début de tour­noi, Andy nous gratifie de matchs mait­risés de bout en bout, ne lais­sant que 22 jeux en quat­re tours… Le fin de l’er­rance, au bout d’un an ? C’était bien mal le connaître ! Le stress né de cette en­tame par­faite a rattrapé le petit An­drew à par­tir des quarts, et il ne doit sa qualifica­tion pour la fin­ale qu’à des ad­versaires trop in­expérimentés pour pro­fit­er de l’oc­cas­ion, ac­compagnés tout de même de quel­ques éclairs lais­sant en­trevoir son vérit­able talent.

L’issue de ce match dépend donc avant tout de la faculté de Mur­ray à gérer la pre­ss­ion. Une première sol­u­tion a été en­visag­ée par la Reine d’Angleter­re, qui a of­ficiel­le­ment de­mandé que la fin­ale se joue à huis-clos, pro­posi­tion poli­ment refusée par le di­rec­teur du tour­noi (« Com­plète­ment stone, la vieil­le », nous a t-il déclaré en aparté) .

Mais comme il est im­pos­sible de savoir ce qui pas­sera par la tête d’Andy (et même si quel­que chose y pas­sera) pen­dant cette fin­ale, rabattons-nous sur une ras­suran­te an­alyse tech­nique : si Djokovic joue au même niveau que lors de sa demi-finale, il y a de for­tes chan­ces qu’il l’em­porte tant il fut con­stant dans l’ex­cell­ence.

Cepen­dant, jouer deux matches de suite à ce niveau reste une ex­cep­tion, et cela lais­se une chan­ce à Mur­ray, dont le re­v­ers à deux mains sera mieux à même de con­tr­er celui du Serbe. Mais pour le reste… Djokovic est meil­leur en coup droit, ris­que de se régaler sur les deuxièmes bal­les ad­verses, et reste plus réguli­er dans les longs échan­ges que réclame cette sur­face. Et les capacités d’ag­ress­ion de Mur­ray re­stent limitées, mis à part en re­v­ers. Reste le talent de l’Ecos­sais pour end­or­mir l’ad­versaire, cass­er son rythme… Quoi qu’il ar­rive, si Mur­ray s’en­ferme dans la filière de Djokovic, il cédera comme Feder­er avant lui. A lui de trouv­er la clé.

Prono prophétique: Djokovic en 4 sets.

Il ex­is­te une rumeur selon laquel­le la fin­ale du tour­noi féminin se jouerait égale­ment ce week-end. Etant donné que chacune des per­son­nes ayant essayé de re­gard­er un match de cette quin­zaine a été retro­uvé morte sept jours plus tard, noyée par un flot at­roce de fautes di­rec­tes, une ex­press­ion d’in­tense ter­reur sur le visage, je vous en­courage vive­ment à ne pas y prêter at­ten­tion.

C’est non sans une cer­taine émo­tion que je re­fer­me ma dernière pro­duc­tion con­sacrée à cet Open d’Australie 2011. Ce tour­noi aura été riche d’en­seig­ne­ments, les con­clus­ions que nous pour­rons en tirer, nombreuses, et sur­tout, je vais enfin pouvoir aller me co­uch­er. Bonne nuit.

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281 Responses to Master and Cucumber, acte VII : the final

  1. Damien 30 janvier 2011 at 11:21

    Quel point remporté par Djoko !

  2. Arno 30 janvier 2011 at 11:22

    Murray essaye d’accélérer… Et se prend un mur!!!!!

  3. Damien 30 janvier 2011 at 11:22

    Djoko a su accélérer à chaque fois au bon moment, chapeau.

  4. isabelle 30 janvier 2011 at 11:23

    nole va servir en 1er; tout comme dans les 2 1ers sets. avantage certain en fin de set

  5. Coach Kevinovitch 30 janvier 2011 at 11:30

    On parlait beaucoup de Troicki et l’effet Coupe Davis mais c’est Djokovic qui est en train de le connaître actuellement.

    Si Murray ne gagne pas le tournoi en ne gagnant pas à un set aujourd’hui, il aura sans doute gagné le record d’être le premier joueur de l’ère Open à disputer ses trois premières finales en GC sans remporter le moindre set.

    Au moment où je dis ça, balle de break pour Murray.

  6. Coach Kevinovitch 30 janvier 2011 at 11:30

    Break Murray, le début d’une remontée façon Lendl 1984?

  7. Arno 30 janvier 2011 at 11:31

    Et break Murray sur un jeu très mal négocié par Djoko qui doit commencer réellement à cogiter. A voir comment ça va tourner sur ce set.

  8. Babolat 30 janvier 2011 at 11:32

    Murray ne revient de 2 sets 0 que contre Gasquet. ;)

    • Damien 30 janvier 2011 at 11:33

      mdr

  9. Coach Kevinovitch 30 janvier 2011 at 11:34

    Debreak, mais la WTA c’est hier, non? :mrgreen:

  10. Arno 30 janvier 2011 at 11:34

    PZ dans toute sa splendeur. Quel smash!!!!!!!!!

    • Damien 30 janvier 2011 at 11:36

      Il se place très mal pour faire ce smatch, pas étonnant qu’il le rate.

  11. May 30 janvier 2011 at 11:34

    Quelle attitude de looser quand même.

  12. MONTAGNE 30 janvier 2011 at 11:37

    Faut il remonter à RG 84 pour voir une finale de GC où le vainqueur remonte de 0/2 ?

    • Babolat 30 janvier 2011 at 11:41

      Nan… pas si loin. Roland garros 99. Agassi/Medvedev. Roland 2004 Gaudio/Coria. Par contre… c’est toujours à Roland… c’est rigolo ça. :0

    • Nath 30 janvier 2011 at 11:43

      Non, je vois déjà RG 99 sans chercher. Mais RG 84 représente une première victoire en GC d’un joueur déjà plusieurs fois finaliste, plus comparable à ce qui se joue aujourd’hui.

  13. Baptiste 30 janvier 2011 at 11:37

    on est tres tres loin du niveau de l’annee derniere!

    • Damien 30 janvier 2011 at 11:40

      perso, j’avais trouvé la finale de l’an dernier très décevante car Murray faisait du Murray et ne jouait pas bien lors des 2 1ers sets. Le 3eme en revanche était très bon des 2 cotés.

  14. Jérôme 30 janvier 2011 at 11:38

    En quelques mots, parce que je n’ai peu de temps et je fais que jeter un oeil par intermittences :
    1 – Le monde entier sait aujourd’hui que Murray mérite à 100% le surnom de PZ dont nous l’avons affublé.
    2 – On ne peut pas aujourd’hui être un grand champion, un n°1 mondial vainqueur de plusieurs tournois du GC sans avoir un bon coup droit.
    3 – Murray a plus de coups à sa palette que Djoko, mais Djoko a une chose essentielle que Murray n’a pas : un « coeur », des tripes. Le jeu du serbe est peut-être plus stéréotypé, mais lui au moins il y va à fond, avec une niaque qui est lar marque des vrais champions.

  15. Nath 30 janvier 2011 at 11:38

    Depuis le début du tournoi (et pendant la finale), Djoko est bien meilleur que Murray pour les challenges (6 bons sur 13 vs 5/19). Mon stream s’est arrêté :(

  16. Quentin 30 janvier 2011 at 11:39

    La différence d’attitude est flagrante entre les 2 joueurs: un champion et un PZ

  17. Arno 30 janvier 2011 at 11:39

    Le Top 4 est mort, vive le Top 3!!!!!

  18. Grand Chelem 30 janvier 2011 at 11:41

    Djokovic est impressionnant…

  19. Damien 30 janvier 2011 at 11:47

    Bon, je vous laisse, soyez sages.
    Djoko va gagner et il le mérite amplement.

  20. Julien 30 janvier 2011 at 11:48

    Le vert c’est vraiment une couleur horrible….

  21. Julien 30 janvier 2011 at 11:49

    Magnifique volée…

  22. Colin 30 janvier 2011 at 11:50

    Combien il a duré ce jeu? un quart d’heure?

  23. Arno 30 janvier 2011 at 11:50

    DJOKOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOO!!!!!!!!!!

    Quelle défense, quel échange!

  24. isabelle 30 janvier 2011 at 11:51

    great passing :)

  25. Julien 30 janvier 2011 at 11:51

    Game over…
    Je plussoie le post de Jérôme plus haut…
    Le niveau de jeu est inquiétant pour l’avenir…Vite du neuf mais pas eux…

  26. Colin 30 janvier 2011 at 11:51

    Ça fait bizarre de voir le père Djokovic non affublé d’un horrible T-shirt à l’effigie géante de son fils.

  27. Babolat 30 janvier 2011 at 11:54

    La dernière fois qu’un joueur s’est imposé en Australie après avoir été mené deux sets zéro en finale, c’était en 1965 avec la victoire de Roy Emerson sur Fred Stolle. 7-9, 2-6, 6-4, 7-5, 6-1

  28. Arno 30 janvier 2011 at 11:56

    Bienvenue à la WTA…

    • Nath 30 janvier 2011 at 11:58

      Ça fait un moment que je le dis.

      • Arno 30 janvier 2011 at 11:58

        Et tu as bien raison…

  29. Nath 30 janvier 2011 at 11:57

    Il nous a joué quoi, là, Murray ? 8O 2 balles de débreak, la première sauvée par un ace de Djoko, qui se fait breaker sur une amortie ratée, la deuxième du match ?

  30. Marque 30 janvier 2011 at 12:00

    http://www.youtube.com/watch?v=Z0GFRcFm-aY

    Djoko va gagner et c’est normal

    Aprés des débuts présomptueux, il a su se remettre en question et chercher des solutions pour progresser. Même si il s’est trompé de chemin , le démarche était bonne et il est normal que cela paye

    Murray est persuadé d’avoir toute les cartes en main et que ce n’est qu’une question de temps. Il se trompe, les résultats le prouvent. Tant qu’il ne changera pas son approche de la compétition , il restera placé mais jamais gagnant dans les grands rendez-vous

    Nadal reste le favori de RG, et Fed de Wimb, mais ils sont en fin de course, et c’est normal.

    Le contraire prouverait plus une performance pharmaceutique que sportive

    Tournons la page sans regrets, juste quelques remerciements pour tout ce temps passé

  31. Arno 30 janvier 2011 at 12:00

    C’est dingue ce qui se passe, là… L’école du petit bras!!!

  32. Nath 30 janvier 2011 at 12:01

    « Se niega Murray », dit le commentateur d’ESPN :lol:

  33. isabelle 30 janvier 2011 at 12:10

    radio open d’australie c’est pas mal a ecouter, des commentateurs enthousiastes, ça donne l’impression que le match est exhaltant! c’est mieux que d’ecouter canal

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