Monte-Carlo forever ?

By  | 16 avril 2010 | Filed under: Regards

C’est pour cer­tains le tour­noi le plus glamour de la saison de terre bat­tue. Il a volon­taire­ment gardé le côté club privé avec ses VIP à la pelle, ses rangées entières de Ray Ban ou Gucci sur de petits nez curieux qui dévis­sent de leur as­siet­te de crus­tacés de­puis la ter­rasse qui sur­plom­be le Centr­al et la mer, pour jeter un œil dis­trait sur les gladiateurs à raquet­te…

Pour­tant, Monte-Carlo s’est lar­ge­ment démoc­ratisé au fil des années, d’abord en ne pratiquant pas de prix ab­usifs pour as­sist­er aux matchs, en­suite en élar­gissant lar­ge­ment les tri­bunes pour y ac­cueil­lir, soit des touris­tes en goguet­te, soit des amateurs de ten­nis. Et du beau ten­nis de ter­riens il y en a toujours eu à Monte-Carlo, vu le nombre de titrés qui ont aussi gagné Roland-Garros la même année ou pre­sque : Bruguera (1991 – 1993), Must­er (1995 – 1996), Moya (1998), Kuert­en (1999 – 2001), Fer­rero (2002 – 2003), Nadal (2005 à 2009, série en cours).

Monte-Carlo a vécu au rythme des préten­dants suc­ces­sifs à la Coupe des mous­quetaires pen­dant de lon­gues décenn­ies. Pour­tant, le vieil adage qui veut que celui qui s’im­pose à Monaco soit un préten­dant légitime Porte d’Auteuil ris­que de ne plus être aussi vrai d’ici quel­ques années. En 2008, à l’issue d’une négocia­tion ardue avec le di­rec­teur de l’ATP et grâce au souti­en à l’époque du trio Feder­er, Nadal et Djokovic, Monte-Carlo a réussi à gard­er son statut de Mast­er 1000 mais a perdu le caractère d’en­gage­ment ob­ligatoire à ces tour­nois pour les meil­leurs. Un moindre mal com­paré au déclas­se­ment d’Ham­bourg et son re­position­ne­ment dans le calendri­er. Mais pour com­bi­en de temps ? En 2008, tous les meil­leurs sont en­core venus, hor­mis Andy Rod­dick ou Fer­nando Gon­zalez. L’an de­rni­er Roger Feder­er ne s’est décidé qu’à la dernière minute (pour honor­er son contra­t chez Rolex ?). Cette année la défec­tion du N°1 mon­di­al est d’autant plus voyan­te qu’il y a de nombreux blessés chroniques parmi le Top 10 (Davyden­ko, del Potro), ce qui empêche tout phénomène de « com­pen­sa­tion ». Dès lors, il n’est donc pas éton­nant de voir l’ar­mada es­pagnole présente en force en quarts de fin­ale du tour­noi monégas­que.

Cette édi­tion 2010 re­ssemble déjà à un re­tour de la terre aux ter­riens. On s’était lar­ge­ment habitués à voir brill­er toute sor­tes de joueurs, même les moins spécialis­tes, pen­dant la saison ocre : Be­rdych à Monte-Carlo, Rod­dick à Rome, Stepanek à Rome et Ham­bourg, Hewitt ou Ancic à Ham­bourg… Quoi j’ai oublié quel­qu’un ? Hum, ah oui, un cer­tain Roger un peu par­tout ! Pour­tant, rien ne garan­tit un re­tour dur­able des joueurs de terre, bien au contra­ire. Que de­viendra Monte-Carlo après l’ère Nadal ? Un bas­tion de purs ter­riens pour lequel les meil­leurs joueurs du monde auront du mal à se motiv­er pour venir y jouer, car trop tôt dans la saison ? Sauf que Rafael Nadal est le ter­ri­en qui cache la forêt. Si on peut être sûrs qu’un Djokovic y voud­ra son titre au moins une fois, il n’aura pas la boulimie de Nadal, qui court après son sixième titre sur le Roch­er. Derrière… Le man­que de relève de haut niveau chez les ter­riens est patent : si on y re­gar­de de plus près, l’ar­mada es­pagnole ris­que de vieil­lir vite (et peut-être mal), Nadal et Nicolas Al­mag­ro étant les deux plus jeunes Ibères du Top 100 et les pro­chains juniors tar­dant à point­er leur nez. Et côté ar­gentin on n’a pas assez de recul pour savoir si les Zebal­los, Mayer, Schwank ou del Bonis sauront emboîter le pas à Nal­bandian et del Potro, tel­le­ment leur résul­tats re­stent en­core mitigés.

La con­jonc­ture dans le futur pro­che ne semble pas favor­able à l’éclos­ion d’une nouvel­le généra­tion dorée de ter­riens. Pour ne citer qu’un ex­em­ple par­ticuliè­re­ment par­lant, il serait ques­tion que Buenos Aires ab­an­donne sa tradition­nelle sur­face en terre bat­tue au pro­fit d’une sur­face rapide. Pre­mi­er par­tisan de ce chan­ge­ment : Juan Mar­tin del Potro… L’école ar­gentine, une des plus réputées sur terre bat­tue, va-t-elle chang­er son fusil d’épaule ? Les Es­pagnols, eux, sont déjà con­scients qu’ils vont avoir une mini-dépression génération­nelle. Qui sauvera la terre bat­tue et ses tour­nois em­blématiques la pro­chaine décen­nie ? Franche­ment, je n’en ai aucune idée, mais si Monte-Carlo, Rome ou le tout récent Mad­rid déclinent d’une façon ou d’une autre, Roland-Garros aura sans doute du mal à résist­er pour main­tenir seul le pre­stige de la terre bat­tue, en par­ticuli­er avec les récents problèmes de logis­tique d’ex­pans­ion du tour­noi qui se pro­filent.

J’espère que la terre bat­tue a en­core de beaux jours de­vant elle, car bien que l’école ter­rien­ne fasse moins d’adep­tes ces de­rni­ers temps, cela reste un des jeux fin­ale­ment les plus académiques, avec une vraie con­cep­tion du jeu de ten­nis, où frapp­er fort la balle ne suf­fit pas. Il faut maîtris­er les ef­fets, le jeu de con­tre, la glis­sade… et souvent la hargne de l’ad­versaire qui vous tor­ture à loisir en re­met­tant une fois de plus la balle. Hier après-midi, Jo-Wilfried Tson­ga a vécu tout ça : si ça ne l’a pas dégoûté, on peut com­pt­er sur lui pour persévérer. J’espère qu’il reste plein de Tson­ga à venir.

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Gran­de prêtres­se de 15-LT : je désigne les pro­chains rédac­teurs quand on man­que d'ar­ticles, ils sont auto­matique­ment in­spirés pour écrire dans les plus brefs délais ! Un mirac­le ! ps mon avatar moi sur le canal St Mar­tin un jour d'hiver 2009, en pen­sant à ce que pour­rait être 15love :)

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562 Responses to Monte-Carlo forever ?

  1. Elmar 18 avril 2010 at 14:33

    J’ai presque rien vu de ce Monte Carlo. Juste vu Nalby-Djoko, et pas en entier.

    Je vous le dis, malgré le score: attention à Nalbandian qui pourrait bien créer une grosse surprise à Roland-Garros…

    Sinon, rien à voir, mais pour ceux qui aiment les beaux gestes de sport en général, de hockey sur glace en particulier, regarder ce à quoi j’ai assisté hier soir, en finale des play-off du championnat suisse: http://www.youtube.com/watch?v=5QL2EgTWEf8

    C’est le truc le plus incroyable auquel j’ai pu assisté en tant que spectateur et ça vaut vraiment le détour!

    • Elmar 18 avril 2010 at 14:35

      regardez, c’est mieux

    • Djita 18 avril 2010 at 14:39

      Waw, en effet c’est un coup super.Je ne suis pas spécialiste mais j’imagine que ce n’est pas un coup commun.

    • Sylvie 18 avril 2010 at 14:44

      Incroyable !

  2. Elmar 18 avril 2010 at 14:35

    0-30 déjà. Comme d’hab, Nadal va breaker d’entrée.

    • Elmar 18 avril 2010 at 14:36

      4 points, 4 fautes directes. La finale est déjà pliée.

  3. Sylvie 18 avril 2010 at 14:40

    Ben ceux qui pensaient que Verdasco allait inquièter Nadal, c’est mal barré. Le match risque d’être une promenade de santé.

    Au moment où j’écris Verdasco semble se réveiller un peu.

  4. Franck-V 18 avril 2010 at 14:43

    La machine à tout renvoyer est en route, c’est limite écoeurant pour Verdasco, ce point bien construit :-)

    • Jean 18 avril 2010 at 14:44

      T’as vu où il met sa volée ?

      • Franck-V 18 avril 2010 at 14:48

        Monter au filet, quand on est Espagnol, sur TB contre Nadal.. je ne vais pas critiquer la démarche.. même si en effet la conclusion pouvait être plus heureuse….

    • Elmar 18 avril 2010 at 14:46

      Joli point en effet. Mais comme souvent avec Nadal, le joli coup vient surtout du fait que l’adversaire se fourvoie…
      Du coup, Verdasco est hésitant sur le jeu suivant et le voilà déjà mené 0-40… Mental en carton-pâte.

      • hamtaro 18 avril 2010 at 14:51

        mais il faut pouvoir faire le point, ce qui est impressionnant c’est qu’il ne bouge pas on dirait qu’il savait que verdasco ferait la boulette…

  5. Alex 18 avril 2010 at 14:45

    Oh le petit passing de revers croisé !! Où l’on voit bien la main droite de Nadal aider le coup de poignet de la gauche.

  6. Sylvie 18 avril 2010 at 14:45

    Ça tourne à la correction. Les spectateurs semblent apprécier c’est étonnant.

    • Nath 18 avril 2010 at 14:54

      Ils apprécieront aussi quand Verdasco gagnera son premier jeu. C’est dommage, ce 3° jeu, il commençait à rentrer dans le match :?

  7. Elmar 18 avril 2010 at 14:50

    Dans le jeu, Verdasco pourrait embêter Nadal. Mais il est bien trop irrégulier, notamment sur les points importants.

  8. Jeanne 18 avril 2010 at 14:55

    @ Karim, merci à ce soir.

  9. Sylvie 18 avril 2010 at 14:55

    Verdasco peut-il faire comme Davy à Doha ? J’en doute.

  10. Franck-V 18 avril 2010 at 14:58

    Déjà en temps normal ça aurait été plus que dur..mais sans 1ère balle.. :roll:

  11. Jeanne 18 avril 2010 at 15:00

    Il est où le match et c’est qui le sparring ?

  12. Sylvie 18 avril 2010 at 15:01

    Verdasco qui se sent mal. Je crois surtout qu’il a mal au moral.

    • hamtaro 18 avril 2010 at 15:11

      je crois aussi peut être qu’il est stressé aussi
      sa première finale ms1000 face à un adversaire qu’il n’a jamais battu pas évident!!!

      • Sylvie 18 avril 2010 at 15:19

        J’aimerais pas être à sa place. Un central plein à craquer , première finale et l’impression de passer à côté totalement.

  13. Cochran 18 avril 2010 at 15:02

    A force de détruire tous ses adversaires sur terre, il ne va plus trouver que des joueurs résignés devant lui…

  14. Franck-V 18 avril 2010 at 15:03

    C’est grâce à ce genre de match que 40 semaines avec Nadal n°1 sembleront toujours plus longues que 280 avec Federer :mrgreen:

  15. Cochran 18 avril 2010 at 15:05

    C’est sûr que là, y a autant de suspens que dans Inspecteur Barnaby

  16. Jeanne 18 avril 2010 at 15:09

    BAGEL !

    • Cochran 18 avril 2010 at 15:10

      il veut battre le nombre de roues infligées sur un MS1000 je crois…

  17. Sylvie 18 avril 2010 at 15:10

    La grande force de Nadal sur terre c’est de donner l’impression que plus personne ne sait jouer en face de lui. En réalité ce ne sont pas les autres qui perdent leurs moyens mais lui qui leur fait perdre. Mais j’avoue que pour le spectateur non admirateur c’est assez pénible à regarder. Mais c’est impressionnant. J’ai rarement vu un joueur, même Federer, donner cette impression. Surtout d’un bout à l’autre du tournoi. Il est vraiment très fort.

    • Cochran 18 avril 2010 at 15:18

      Oui j’ai la même impression. Même quand il marche sur l’eau et qu’on ne doute pas de l’issue de la rencontre, Fed ne donne pas cette impression de rouleau compresseur imperturbable. Rafa est vraiment impressionnant dans ce registre et le côté mental compte triple à ce moment.

  18. Sylvie 18 avril 2010 at 15:15

    Le suspense, c’est Verdasco va-t-il réussir à marquer un jeu ?

  19. Franck-V 18 avril 2010 at 15:19

    En tout état de cause, Nadal n’a pas de chance.

    Autant avec la saison sur dur, une victoire accrochée aurait été largement saluée. Autant là.. ce n’est pas ce genre de tournoi qui rend comme une ardente urgence, pour le spectacle, qu’il retrouve la plénitude de ses moyens sur TB…

    enfin, ça ne fera pas une double (raging)bulle pour Verdasco, c’est déjà ça, le public y croit, là! J’ai deviné une rumeur dans les gradins :roll:

  20. Jeanne 18 avril 2010 at 15:19

    Bon l’hémorragie est stoppée, le match va-t-il pouvoir commencer ?

  21. Cochran 18 avril 2010 at 15:20

    Là à part un Fed des grands jours, un Davy gonflés aux amphets’ ou un De La Poutre on fire (limite un gonzo à 120%), je ne vois personne en mesure de bousculer Rafa. C’est fou comme le retour sur terre modifie totalement la donne le concernant.

    • Franck-V 18 avril 2010 at 15:23

      Surtout qu’à Barcelone, c’est le même genre de tableau, avec encore plus d’Espagnols, forcément :-)

      Seule différence, à la place de Djokovic, ce sera Soderling dans l’autre moitié. On verra bien.

  22. hamtaro 18 avril 2010 at 15:20

    enfin un jeu pour nando

  23. hamtaro 18 avril 2010 at 15:33

    là c’est dramatique mener 40/15 faire deux df et une faute en coup droit….

  24. Cochran 18 avril 2010 at 15:33

    Nando se réveille. Même s’il gache encore son plaisir avec 2 doubles de suite, il montre qu’il peut rivaliser avec Rafa. Mais ce n’est pas suffisant (quel passing pour obtenir le jeu !)

  25. Jérôme 18 avril 2010 at 15:35

    Je me répète, mais comment s’étonner de la tournure du match quand on voit à quel point Verdasco manque d’intelligence. Il ne construit le point que très rarement. Quand il le fait, ça marche plutôt bien. Mais sinon, il tape comme une brute. Sur le point qui donne le break à Nadal à 1/1, Verdasco lui met carrément la balle dans le tamis. Nadal n’a plus qu’à placer son passing de coup droit face à un joueur qui est aussi médiocre que vous ou moi à la volée.

    • Cochran 18 avril 2010 at 15:40

      Exactement. Il a pourtant les armes pour secouer Rafa (pas le battre, juste le secouer) mais il avoine, sans réfléchir. Dommage pour le spectacle.
      Sinon, ici ça fera 6 in a row, et à Barcelone aussi. Belle performance. Des cas similaires par le passé ?

    • Elmar 18 avril 2010 at 15:44

      La plus ahurissant au niveau de la nullité tactique de Verdasco, c’est qu’il sert constamment sur le coup droit de Nadal…

      A moins que ce soit un défaut technique et qu’il n’arrive pas vraiment à faire autre chose.

  26. hamtaro 18 avril 2010 at 15:37

    là rafa est stressé nando devrait en profiter

    • Franck-V 18 avril 2010 at 15:41

      Stressé par la perte d’un jeu, je pense… va t-il faire usage de son mental légendaire pour se relever de cela?

      La question mérite d’être posée.

  27. Jeanne 18 avril 2010 at 15:40

    n’importe quoi nando, là !

    • Jeanne 18 avril 2010 at 15:40

      il est sifflé, on dirait qu’il balance

  28. Elmar 18 avril 2010 at 15:42

    Nando s’est battu mentalement assez longtemps. Mais à 2-1 30-30, il est écoeuré par un nouveau coup impossible de Rafa (quand même chanceux pour le coup). Depuis, il balance. Perso, j’aurais craqué avant lui déjà.

  29. Djita 18 avril 2010 at 15:42

    C’est vraiment pathétique. Que ce match finisse au plus vite pour le pauvre Verdasco.

  30. Djita 18 avril 2010 at 15:51

    mdr!!!

    • Djita 18 avril 2010 at 15:52

      On voit le dépit de Verdasco. Même si Nadal a perdu le point, qu’est-ce qu’il est parti cherché comme balles! C’est juste awesome!

  31. Elmar 18 avril 2010 at 15:51

    Quel point.

    Ce Nadal est vraiment indébordable. Et il a le cul bordé de nouilles sur de nombreuses défense, on ne me l’enlèvera pas de la bouche.

  32. Elmar 18 avril 2010 at 15:56

    Vous aurez quand même remarqué que, dans un tel jeu, c’est que Fernando fait 5 fautes directes sur les 5 balles de break…

  33. Jérôme 18 avril 2010 at 15:57

    C’est surtout Verdasco qui est une buse. Je ne dis pas que Nadal n’est pas excellent. Mais il n’a même pas besoin de nous montrer ce qu’il a dans les tripes. L’autre lui balance tout.

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