Retour sur les finales de Roland Garros

By  | 15 mai 2019 | Filed under: Histoire

Ayant vu sur le site d’Euros­port un clas­se­ment des fin­ales de l’US Open, de la plus oub­li­able à la plus belle, je me suis lancé dans un ex­er­cice an­alogue sur les fin­ales de Roland Gar­ros. Je ne suis pas trop un adep­te des li­stes et des clas­se­ments, mais c’est l’oc­cas­ion de re­plong­er dans quelques-unes des vieil­le­ries qui me sont si chères. Je re­ven­dique la totale sub­jec­tivité de ce clas­se­ment. Et je précise m’être arrêté à 1974, ce qui total­ise 45 fin­ales. Vous allez me dire d’emblée « mais pour­quoi le clas­se­ment com­m­ence à 44 alors ? ». Lisez jusqu’au bout, vous ver­rez bien.

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44. 1977 : Vilas bat Gottfried 6/0 6/3 6/0

La cuvée de 1977 est d’emblée il­légitime : le roi Borg est ab­sent pour cause d’In­tervil­les. Et c’est sa vic­time préférée, Guil­lermo Vilas, qui rafle la mise. Aux dires des joueurs de l’époque, peu d’entre eux étaient cap­ables de faire la différence lorsqu’ils affron­taient le Suédois ou l’Ar­gentin, tant leurs jeux étaient similaires. Ce n’est que l’un face à l’autre qu’ils étalaient le fossé qui les séparait. En l’abs­ence du Roi, le Daup­hin l’em­porte logique­ment, étri­llant ses ad­versaires l’un après l’autre. Son seul op­posant vir­tuel, Nas­tase, s’incline sans gloire face à Brian Gottfried, qui at­teint là sa seule fin­ale en Grand Chelem. Le jeu of­fen­sif de l’Américain se fracas­se de­vant la puis­sance et les pass­ings de Vilas, qui ouvre enfin son com­pteur en Grand Chelem. Trois jeux marqués. Une vérit­able purge.

43. 1986 : Lendl bat Per­nfors (6/3 6/2 6/4)

Le tenant du titre Mats Wiland­er tombe très tôt cette année-là, lais­sant Ivan Lendl sans vérit­able rival. Le seul vérit­able ob­stac­le sur la route du Tchécos­lovaque est Andrès Gomez, qui lui prend un set en quarts de fin­ale. En demi-finale, le n°1 mon­di­al n’éprouve même pas le be­soin de re­tir­er son pan­talon de sur­vête­ment face à Johann Kriek. Quant à la fin­ale, son uni­que intérêt est de pro­pos­er un invité-surprise, en la per­son­ne du Suédois Mic­kael Per­nfors, le héros du tour­noi, vain­queur d’un Be­ck­er peu à l’aise sur ocre et d’un Lecon­te trop porté sur le co­urant al­ter­natif. L’issue de la re­ncontre ne fait aucun doute : le Suédois n’a aucune, vrai­ment aucune arme pour gêner Ivan. Sans cill­er, sans émo­tion, sans hésita­tion, Lendl récupère son titre perdu l’année précédente.

42. 1980 : Borg bat Gerulaitis (6/4 6/1 6/2)

La plus oub­li­able des fin­ales de Borg. Ses deux vérit­ables rivaux, McEn­roe et Con­nors, tom­bent tous les deux prématurément, lais­sant le pub­lic parisi­en une fois de plus orphelin de leurs duels électriques. Le seul intérêt de cette cuvée 1980 est la chevauchée du bel at­taquant Vitas Gerulaitis, qui at­teint la fin­ale. Il ne résiste (un peu) que le temps d’un pre­mi­er set re­lative­ment serré. Le Suédois règle en­suite ses re­tours et ses pass­ings, l’Américain ne peut rien faire. Avec 38 jeux per­dus sur l’en­semble de la quin­zaine, Björn Borg étab­lit un re­cord. Il est seul au monde sur l’ocre parisi­en.

41. 2008 : Nadal bat Feder­er (6/1 6/3 6/0)

La cat­astrop­he tant re­dout­ée des fans de Feder­er… et sans doute Roger lui-même l’a dans un coin de la tête quand il re­ntre sur le court ce jour-là. Après ses trois échecs des années précéden­tes face à Nadal, ceux qui croient sincère­ment en ses chan­ces de l’em­port­er enfin à Paris face à son rival es­pagnol pour­raient tous re­ntr­er dans une cabine téléphonique. Et la quin­zaine du Suis­se, laborieuse et hésitan­te, rend pre­sque miraculeuse sa présence en fin­ale. Be­aucoup sen­tent venir la bouc­herie en fin­ale, au point de re­grett­er que Gaël Mon­fils ait laissé pass­er autant d’oc­cas­ions lors de sa demi-finale con­tre Roger. In­cap­able de tenir l’échan­ge en re­v­ers, Roger ne semble avoir aucun jeu de re­chan­ge à pro­pos­er à Rafa, et reçoit une bien vilaine cor­rec­tion, l’une des tâches noires les plus visib­les dans son pal­marès.

40. 2003 : Fer­rero bat Ver­kerk (6/1 6/3 6/2)

Une vraie décep­tion que cette fin­ale. Car, pour im­prob­able qu’elle soit, l’épopée parisien­ne de Mar­tin Ver­kerk en 2003 n’est pas usurpée. Vain­queur de deux grands favoris du tour­noi (Moya et Coria), le Hol­landais a réussi un par­cours aussi ex­cep­tion­nel que sa fin sera brutale. En fin­ale, il n’a plus les jam­bes, et sur­tout il est écrasé psyc­hologique­ment par l’énor­mité de son par­cours et par la per­spec­tive d’en jouer, quoi qu’il ar­rive, le de­rni­er match. Per­son­ne n’était assez fou pour le donn­er favori face à Juan Car­los Fer­rero, mais on at­tendait un peu plus que six jeux marqués. Il faut dire que « Mos­quito », échaudé par son échec cuisant de l’année précédente, ne lâche ab­solu­ment rien, et pratique le jeu sûr, com­plet et puis­sant qui le porte, pour la quat­rième fois con­sécutive, dans le de­rni­er carré. Mais tant de bal­les du Hol­landais, qui mor­daient la ligne en demi-finale con­tre Coria, sor­tent cette fois d’un rien…

39. 1978 : Borg bat Vilas (6/1 6/1 6/3)

Une fin­ale idéale, mais qui montrera les li­mites de l’op­posi­tion entre Borg et Vilas. Leurs jeux jumeaux ne pro­posent pas l’op­posi­tion de styles qui caractér­ise les duels Borg-Connors. Mais ce jour-là, ils ont un com­pte à régler. L’année précédente, Guil­lermo Vilas l’avait em­porté en l’abs­ence du Roi Borg, et son tri­omphe était en­taché d’une cer­taine il­légitimité. Bref, chacun at­tend de voir si Vilas est véritab­le­ment au niveau de Borg. Ce ne sera pas le cas : dans un duel de longs échan­ges liftés du fond du court, le Suédois rap­pelle à tout le monde qui est le maître et qui est l’élève à ce jeu-là. L’Ar­gentin ne mar­que que cinq jeux, et c’est bien là la seule con­sola­tion pour le pub­lic : ce duel fermé et quel­que peu soporifique aura eu au moins le bon goût de ne pas se pro­long­er.

38. 1992 : Co­uri­er bat Korda (7/5 6/2 6/1)

Une fin­ale dans la lignée du tour­noi de Jim Co­uri­er : un cavali­er seul. L’Américain est in­touch­able et im­pres­sion­nant. Il est le tenant du titre, le n°1 mon­di­al et le favori naturel suite à sa vic­toire à Rome. Tout est de na­ture à ac­centu­er la pre­ss­ion sur ses épaules. Mais elles sont sol­ides. Un seul set perdu, face à Ivanisevic en quarts, et une cor­rec­tion in­flig­ée à Agas­si en demis. En fin­ale, Petr Korda man­que trop d’expéri­ence à ce niveau pour rivalis­er. Il fait il­lus­ion pen­dant le pre­mi­er set, avant de plier sous la cad­ence imposée par son ad­versaire. En ce prin­temps 1992, Jim Co­uri­er tient les rênes de la planète ten­nis d’une main de fer, et sur terre bat­tue, per­son­ne n’est en mesure de rivalis­er.

37. 1988 : Wiland­er bat Lecon­te (7/5 6/2 6/1)

Même score que la fin­ale de 1992, et tout aussi oub­li­able. Lecon­te est aussi décevant en fin­ale qu’il a été éblouis­sant durant la quin­zaine. La pre­ss­ion est trop forte, et passé un pre­mi­er set serré il bais­se sa garde. En face, Mats Wiland­er est au som­met de sa carrière, sa pati­ence et son in­croy­able sol­idité men­tale vont le port­er à la place de n°1 mon­di­al quel­ques mois plus tard. Le pub­lic français se faisait une joie de voir un des siens le de­rni­er di­manche, cinq ans après Noah. Mais là où Yan­nick a puisé dans le pub­lic un supplément d’éner­gie, Henri sent le re­gard du pub­lic peser sur lui, et se liquéfie. Ce qui est passé à la postérité n’est pas le match en lui-même, mais le dis­cours d’Henri qui a suivi, et qui lui vaud­ra les foud­res du pub­lic français pen­dant trois ans. Henri Lecon­te aurait pu se con­tent­er de per­dre net­te­ment cette fin­ale, il y a ajouté une touc­he per­son­nelle de ridicule et d’humour in­volon­taire. Pour cette seule raison, la fin­ale 1988 fin­ira de­vant celle de 1992. Merci Henri, et en­core bravo.

36. 2002 : Costa bat Fer­rero (6/1 6/0 4/6 6/3)

Cette année-là, le titre semble pro­mis à Juan Car­los Fer­rero. Débar­rassé de Kuert­en – son bour­reau en demi-finale des deux édi­tions précéden­tes – il im­pose son ten­nis com­plet, al­ig­nant à la suite Agas­si et Safin. Seul un Ar­gentin in­con­nu, Gas­ton Gaudio, le pous­se au cinq sets. Sa li­qué­fac­tion totale durant les deux pre­mi­ers sets est d’autant plus sur­prenan­te. En face, pour Al­bert Costa, habitué aux seconds rôles jusqu’ici, les étoiles con­nais­sent un al­ig­ne­ment uni­que. Vain­queur de Kuert­en (ou plutôt de son cadav­re), puis de Cor­ret­ja (son futur témoin de mariage, qui ne saurait lui brûler la polites­se) en demi-finale, Al­bert joue le ten­nis de sa vie et ac­cepte les cadeaux de Juan­qui sans sour­cill­er. Et après un mo­ment de réveil re­latif de Fer­rero au troisiè­me set, ce de­rni­er re­tom­be dans ses er­re­ments et lais­se son com­pat­riote filer vers une vic­toire sans gran­de émo­tion.

35. 2013 : Nadal bat Ferr­er (6/3 6/2 6/3)

Les aléas du clas­se­ment ATP font de Rafael Nadal le n°3 mon­di­al à l’ouver­ture de la quin­zaine parisien­ne. Et ce qui ris­quait d’ar­riv­er ne man­que pas d’ar­riv­er : sa demi-finale con­tre Novak Djokovic est bien la fin­ale avant la lettre. Dans l’autre par­tie de tab­leau, David Ferr­er, alias le Pou, trace sa route vers une fin­ale que sa présence régulière dans le top 5 lui per­met­tait d’espérer un jour ou l’autre. Sauf que la réalité du ter­rain est im­plac­able. En face, un Rafa sol­ide comme un roc remet toujours la balle dans le court une fois de plus que lui et fait parl­er sa puis­sance. Une fin­ale dépour­vue de sus­pen­se, à sens uni­que, au cours de laquel­le David n’aura pas démérité, mais Rafa est tout simple­ment le plus fort. L’ordre règne à Roland Gar­ros.

34. 1975 : Borg bat Vilas (6/2 6/3 6/4)

A 19 ans tout juste, Björn Borg est déjà le tenant du titre. Il prend en demi-finale une belle re­vanche en quat­re sets sur l’Itali­en Ad­riano Panat­ta, qui l’avait battu en 1973. En fin­ale se dres­se Guil­lermo Vilas. Ec­los­ion logique pour l’Ar­gentin, qui a re­mporté le Mast­ers quel­ques mois plus tôt, et qui con­fir­me ici sa montée en puis­sance. Vilas a juste un problème : Borg a le même jeu que lui, mais fait tout mieux que lui. Lors d’une fin­ale par­faite­ment maîtrisée, le Suédois prend un as­cen­dant psyc­hologique sur son rival. Alors que les deux potes ont poussé l’amitié jusqu’à s’échauff­er en­semble le matin de cette fin­ale, Vilas va pre­ndre en­suite ses dis­tan­ces avec Borg afin de s’affranchir de tout af­fect. Ce qui ne chan­gera pas grand-chose : l’Ar­gentin re­stera la vic­time préférée de Borg.

33. 1990 : Gomez bat Agas­si (6/3 2/6 6/4 6/4)

Andrés Gomez a rare­ment aussi bien joué qu’en ce prin­temps 1990. A 30 ans, il sait qu’il est pro­che de la fin. Et l’abs­ence de Lendl cette année-là, an­noncée longtemps à l’avan­ce – Ivan zappe le French pour mieux préparer Wimbledon, le grand titre qui man­que à son pal­marès – chan­ge psyc­hologique­ment la donne pour l’Equatori­en ; Ivan a été son bour­reau à quat­re re­prises Porte d’Auteuil. L’op­portunité est uni­que pour lui. Il pro­fite d’un tab­leau dégagé, et cueil­le en demi-finale un Thomas Must­er en­core un peu tendre à 22 ans. En fin­ale, André Agas­si dis­pute sa première fin­ale majeure ; si l’on en croit son auto­biog­raphie, il aura « joué pour ne pas per­dre », et sur­tout aura été davan­tage préoccupé par sa per­ruque qui menaçait de tomb­er que par ce pre­mi­er rendez-vous majeur. C’est un kid de Las Vegas bien éteint qui s’incline sans gloire, pour une fin­ale qui n’est pas restée dans les mémoires.

32. 1998 : Moya bat Cor­ret­ja (6/3 7/5 6/3)

Une des meil­leures démonstra­tions de l’im­portan­ce du ment­al en ten­nis. En ces dernières années du siècle, l’Es­pagne a la mainm­ise sur la terre bat­tue parisien­ne. Et avec Moya et Cor­ret­ja, le ten­nis ibère place en fin­ale ses deux meil­leurs es­poirs pour pre­ndre la suc­cess­ion de Bruguera (co­uronné cinq ans plus tôt). Mais Alex Cor­ret­ja a un han­dicap : il n’aime pas jouer un ami, et Car­los en est un pro­che. Il ne faut pas aller cherch­er plus loin les er­re­ments psyc­hologiques d’Alex, qui traîne sa peine pen­dant tout le match. Autre fac­teur, le vent, très présent ce jour-là, qui va aider l’un et per­turb­er l’autre. Là où Car­los se mure dans sa con­centra­tion, Alex papil­lonne, alors que les con­di­tions étaient censées avan­tag­er le meil­leur jeu de jam­bes, celui de Cor­ret­ja. Une fin­ale qui s’est jouée avant même l’entrée sur le court.

31. 2018 : Nadal bat Thiem (6/4 6/3 6/2)

Pour Dominik Thiem, c’est une première fin­ale majeure, qui con­fir­me sa montée en puis­sance après ses demi-finales de 2016 et 2017. Doté d’une force de frap­pe im­pres­sion­nante, il a pour lui une vic­toire sur Nadal à Rome en 2017 et une autre, plus récente, à Mad­rid en 2018. Bref, il est ce que la planète ten­nis peut of­frir de mieux comme (pseudo-)opposition au Taureau de Man­acor sur terre bat­tue. En face, Rafa a connu une quin­zaine un peu agitée, avec un set perdu et deux aut­res joueurs qui l’ont poussé au tie-break ; il n’est pas aussi stratosphérique qu’un an plus tôt. Ce qui ne chan­ge pas grand-chose au résul­tat. Sans pass­er à côté, Thiem mesure le gouffre qui le sépare du Monar­que ab­solu de la terre bat­tue, pratique­ment im­batt­able sur ocre au meil­leur des cinq sets, en­core plus sur ce court Philip­pe Chat­ri­er qu’il a annexé voici déjà 13 ans… Sans jouer son meil­leur ten­nis, Nadal fait parl­er son réalis­me et sa préémin­ence physique. Pour le battre à Roland, il ne suf­fit pas de frapp­er plus fort que lui.

30. 1997 : Kuert­en bat Bruguera (6/3 6/4 6/2)

L’acte de nais­sance de Guga à Roland Gar­ros. Et l’épilogue d’une quin­zaine totale­ment folle pour le jeune Brésili­en, au cours de laquel­le il a déjà vain­cu sur le fil Must­er, Med­vedev et Kafel­nikov. Un par­cours royal, et totale­ment im­prob­able pour un 66ème joueur mon­di­al, qui n’a jamais re­mporté le moindre titre sur le cir­cuit prin­cip­al. Ce n’est pas Sergi Bruguera, an­ci­en doub­le vain­queur, qui va l’arrêter. Aussi puis­sant que Med­vedev, aussi com­plet que Kafel­nikov, Guga est égale­ment aussi patient dans l’échan­ge que Bruguera. Porté par une vague de con­fian­ce gigan­tesque et par un pub­lic qui le pous­se à l’unis­son, Gus­tavo Kuert­en réussit ce jour-là le match par­fait. Toutes les varia­tions de son jeu posent un problème in­solub­le au si con­ser­vateur Bruguera, contra­int à jouer con­tre sa na­ture en at­taquant. Et lors du seul mo­ment d’in­certitude du match – la fin du deuxième set – c’est Guga qui déploie un ment­al de seig­neur et Bruguera qui se met à rater. Sergi s’est trouvé au mauvais end­roit au mauvais mo­ment.

29. 2014 : Nadal bat Djokovic (3/6 7/5 6/2 6/4)

Une décep­tion re­lative que ce Nadal-Djokovic, le sixième du nom à Roland Gar­ros, et qui débouc­he toujours sur le même résul­tat. Et toujours le même con­stat d’échec pour le Serbe, qui ne par­vient pas à tenir la dis­tan­ce physique face à ce di­able d’Es­pagnol qui file vers sa neuvième co­uron­ne Porte d’Auteuil. Rafa est pour­tant bien ner­veux en début de match, il a bien en tête que Nole est le seul à l’avoir réguliè­re­ment battu sur terre bat­tue ces dernières années. Mais à Paris, au meil­leur des cinq sets, Novak n’y ar­rive toujours pas ; il vomit même lors d’un chan­ge­ment de côté. Con­clus­ion im­plac­able et habituel­le d’une quin­zaine globale­ment assez terne : plus que jamais, la di­cta­ture Nadal ron­ronne à Roland Gar­ros. Rien à sig­nal­er.

28. 1982 : Wiland­er bat Vilas (1/6 7/6 6/0 6/4)

Les amateurs de défense et de lift seront comblés par cette fin­ale, un modèle du genre, voire un ex­er­cice de style. Borg en re­traite, Vilas a tout pour re­prendre les rênes sur la terre bat­tue parisien­ne. Mais l’Ar­gentin sous-estime le nombre de téléviseurs en Suède : les ex­ploits de Björn ont sus­cité des voca­tions. En bon clone bor­gui­en, Mats fait parl­er sa fraîcheur, sa jeunes­se (il n’a pas en­core 18 ans) et un ment­al déjà à toute épre­uve. A l’issue d’un hy­pnotique deuxième set long d’1h40, c’est Vilas, à la sur­pr­ise générale, qui craque physique­ment. Cette fin­ale, au cours de laquel­le toute in­itiative dans l’échan­ge est pro­scrite, reste à ce jour la plus lon­gue de toutes, avec 4h42 au com­pteur. Les amateurs d’op­posi­tion de styles, eux, pas­seront leur chemin…

27. 1994 : Bruguera bat Be­rasategui (6/3 7/5 2/6 6/1)

Première fin­ale 100% es­pagnole de l’his­toire. Et un Bruguera, favori et tenant du titre, qui im­pose le réalis­me de son jeu à la fougue ad­verse. Le par­cours de Be­rasategui cette année-là re­tient l’at­ten­tion ; le Bas­que a la par­ticularité de frapp­er coup droit et re­v­ers avec la même face de la raquet­te, tech­nique uni­que au plus haut niveau – et qui le re­stera. Il ne frap­pe en fait pre­sque que des coups droits, souvent définitifs de­puis le milieu du court, prise ultra-fermée, à la manière d’un pon­giste. Sergi Bruguera, au som­met de sa carrière, mobilisera toute sa con­centra­tion et sa lon­gueur de balle, pour le forc­er à re­cul­er. Al­ber­to ne rate pas sa fin­ale, mais il man­que de jeu de re­chan­ge pour rivalis­er. Avec ce jeu par­ticuliè­re­ment ex­igeant sur le plan physique, Be­rasategui se bles­sera à de nombreuses re­prises par la suite, et ne retro­uvera jamais un tel niveau.

26. 2017 : Nadal bat Waw­rinka (6/2 6/3 6/1)

Le choix de positionn­er cette fin­ale en milieu de peloton malgré son déroule­ment à sens uni­que est stric­te­ment per­son­nel. Je n’avais jamais vu un truc pareil, y com­pris venant de Nadal. Stan en­voyait trois, voire quat­re obus d’affilée, qui auraient été gag­nants con­tre n’im­porte quel ad­versaire. Là, non seule­ment toutes les bal­les re­venaient, mais chacune re­venait plus lon­gue et plus dif­ficile que la précédente. Mar­qu­er 6 jeux, dans ce con­tex­te, est un ex­ploit. Le meil­leur Nadal de tous les temps. Le travail col­oss­al de di­ver­sifica­tion de son jeu a trouvé son point d’aboutis­se­ment ce jour-là, toutes les nuan­ces du lift, de l’amor­tie, de la contre-attaque y sont passées. Tout simple­ment in­jou­able. Aux champ­ions des années 2040-2050 qui se de­man­deront dans quel­le mesure Nadal est en mesure de rivalis­er avec eux, on con­seil­lera sa fin­ale de 2017, sa meil­leure re­présen­ta­tion à ce jour.

25. 2009 : Feder­er bat Söderl­ing (6/1 7/6 6/4)

Jamais une vic­toire n’aura été aussi at­tendue par le pub­lic français, qui a eu cinq lon­gues années pour (dés)espérer qu’elle ar­rive un jour. L’événe­ment écrase le déroule­ment de la fin­ale, qui en elle-même ne sera pas fan­tastique. Robin Söderl­ing a pro­voqué le séisme ul­time du ten­nis moder­ne, en ter­rassant Nadal, le quad­ru­ple tenant du titre. La fenêtre est uni­que pour Roger, qui à l’issue d’une quin­zaine plus que chaotique réserve le meil­leur pour la fin. Face à un Suédois tendu et qui tarde à re­ntr­er dans le match, Roger prend le large très vite, puis ponctue le tie-break du deuxième set de quat­re aces sur ses quat­re points de ser­vice ; un break lui suf­fira dans le troisiè­me set. L’émo­tion est palp­able dans le de­rni­er jeu, et les lar­mes com­men­cent à co­ul­er à l’issue d’un de­rni­er ser­vice gag­nant. La bouc­le est bouclée pour le Suis­se, qui au pas­sage égale le re­cord de 14 tit­res en Grand Chelem de Pete Sampras.

24. 2012 : Nadal bat Djokovic (6/4 6/3 2/6 7/5)

La quat­rième fin­ale d’affilée en Grand Chelem entre Nole et Rafa est aussi la première oc­cas­ion pour le Serbe de boucl­er un pre­mi­er Djoko Slam. Rare­ment une fin­ale entre les deux hom­mes aura ras­semblé autant d’en­jeux, puis­que de son côté, le Major­cain a l’oc­cas­ion de mettre Borg dans ses rétroviseurs en s’offrant une septième Coupe des Mous­quetaires. La décep­tion est d’autant plus gran­de de­vant la qualité du match. Sauf que les deux champ­ions n’y sont pour rien, c’est une pluie per­sis­tante qui va démolir leurs as­sauts. In­ter­rompue une première fois lors du deuxième set, la re­ncontre sera ponctuée par les de­man­des suc­ces­sives des deux joueurs de l’in­terrompre à nouveau, voire de la re­port­er au len­demain, au détri­ment de leur con­centra­tion. Aucun des deux hom­mes ne par­viendra à re­ntr­er véritab­le­ment dans le match, les glis­sades sur la terre bat­tue humide étant par­ticuliè­re­ment dan­gereuses. La septième co­uron­ne parisien­ne du Major­cain aurait mérité mieux que ça.

23. 2016 : Djokovic bat Mur­ray (3/6 6/1 6/2 6/4)

Une des quin­zaines les plus pluvieuses, marquée de sur­croît par les ab­s­ences ou les for­faits de Feder­er, Nadal, Tson­ga et Mon­fils (les prin­cipaux an­imateurs du tour­noi de la décen­nie écoulée) débouc­he sur la seule fin­ale pouvant la sauv­er du nauf­rage intégral. Elle sera plutôt belle, quoiqu’à sens uni­que à par­tir du deuxième set. Après un pre­mi­er set éblouis­sant en défense et en contre-attaque, Andy bais­se sa garde et flanche physique­ment. Après trois échecs en fin­ale, ce sera enfin la bonne pour Novak Djokovic, qui s’y présente pour la deuxième fois en quête d’un Grand Chelem à chev­al sur deux saisons. Nole s’en­vole sans sour­cill­er vers la gloire. Son « quat­re à la suite » trône désor­mais, en com­pag­nie des 17 co­uron­nes majeures de Roger et des 9 tit­res à Roland Gar­ros de Rafa, parmi les ac­complis­se­ments majeurs du ten­nis moder­ne.

22. 2010 : Nadal bat Söderl­ing (6/4 6/2 6/4)

A la suite de l’ac­cident de l’his­toire de l’année précédente (défaite face à Söderl­ing en huitièmes de fin­ale), Rafa a à cœur de récupérer son bien et de pre­ndre sa re­vanche. Son ad­versaire en fin­ale est donc bien celui dont il rêvait… Robin fait mieux que se défendre, mais ses tor­pilles se fracas­sent sur la défense de fer de Nadal, qui ne lâche rien et l’em­porte en trois sets. Sans être la plus serrée, cette fin­ale reste l’une des plus plaisan­tes à voir parmi les fin­ales de Nadal. Non seule­ment Söderl­ing lui op­pose un son style tout en punch, mais en plus, contra­ire­ment à la fin­ale de l’année précédente, il ne passe pas à côté. Quand on de­man­de à Rafa sa cuvée parisien­ne préférée, cette édi­tion 2010 re­vient souvent.

21. 1995 : Must­er bat Chang (7/5 6/2 6/4)

1995 est vrai­ment l’année Must­er, dont la raz­zia sur ocre préfigure les épopées nadalien­nes au siècle suivant. L’Aut­richi­en étouf­fe ses ad­versaires par sa régularité et sa présence physique, qui at­teint son apogée cette année-là. Seul le jeune Al­bert Costa le pous­se aux cinq sets en quarts de fin­ale. Le de­rni­er di­manche, Mic­hael Chang lui offre une vraie op­posi­tion, et ne re­cule pas facile­ment. Mais après un départ hésitant, Thomas ral­longe ses bal­les, re­mpor­te net­te­ment la batail­le du milieu de ter­rain et prend le de­ssus. Bien qu’il s’agis­se au final d’un one-shot, le tri­omphe de l’Aut­richi­en reste l’un des plus mar­quants des années 90 ; rare­ment un joueur n’aura autant dominé à la fois le tour­noi et la saison sur terre bat­tue, et pro­duit une telle im­press­ion d’in­vincibilité.

20. 2001 : Kuert­en bat Cor­ret­ja (6/7 7/5 6/2 6/0)

Per­turbé en 1998 par la per­spec­tive de jouer un ami pro­che, Alex a cette fois bien révisé sa leçon. Et lui qui est réputé pour son jeu de défense, va démarr­er cette fin­ale tam­bour bat­tant et pre­ndre Guga à la gorge en le privant de temps d’ajus­te­ment. C’est lui qui se montre le plus en­trep­renant lors du tie-break du pre­mi­er set. Et c’est lui en­core qui se pro­cure une cruciale balle de break à 5/5 dans le deuxième… Mais son re­v­ers gag­nant échoue quel­ques cen­timètres trop loin. Le match vient de tourn­er, et Kuert­en frap­pe de plus en plus fort. Il déroule son ten­nis, et touc­he même au sub­lime au quat­rième set en in­fligeant au pauv­re Cor­ret­ja un cinglant 6/0. Troisiè­me et de­rni­er titre parisi­en pour Guga, le plus mûr, alors qu’il com­m­ence à sen­tir les prémices d’une bles­sure à la han­che qui va ruin­er sa carrière par la suite. Le Brésili­en de­ssine un cœur sur la terre bat­tue du Centr­al avant de s’al­long­er au milieu : l’apogée de son his­toire d’amour avec le pub­lic parisi­en.

19. 2006 : Nadal bat Feder­er (1/6 6/1 6/4 7/6)

Deuxième affron­te­ment Nadal-Federer Porte d’Auteuil, le pre­mi­er en fin­ale. Et les en­jeux stratégiques, qui ne varieront plus par la suite, sont d’ores et déjà à l’œuvre sur cette fin­ale. Rafael Nadal est le tenant du titre, une con­figura­tion inédite pour lui. Et ses récen­tes vic­toires sur son rival du jour en font le favori naturel. Ce sur­croît de pre­ss­ion lui fait rater com­plète­ment son pre­mi­er set, où il ac­cumule les fautes di­rec­tes. Il règle la mire en début de deuxième set, tor­turant le re­v­ers du Suis­se avec son lift qui l’at­teint à hauteur d’épaule, l’un de ses rares points faib­les. Roger com­m­ence à re­cul­er, le match est plié, même si l’écart n’est pas en­core ce qu’il de­viendra par la suite. L’Helvète par­vient à faire croire à un pos­sible cin­quiè­me set, mais Rafa lui op­pose son sang-froid dans le tie-break final. Un crève-cœur pour les fans du Suis­se, mais il n’est de vic­toire plus logique.

18. 1985 : Wiland­er bat Lendl (3/6 6/4 6/2 6/2)

A tous ceux qui ne voient en lui qu’une in­lass­able lame du fond du court, Mats Wiland­er op­pose ce jour-là un démenti cinglant, et fait l’étalage de ses im­men­ses progrès de­puis son pre­mi­er titre trois ans plus tôt. Ivan Lendl est le favori, le tenant du titre, il est plus puis­sant que lui, et la force de frap­pe du Tchécos­lovaque le prive de tout es­poir de vic­toire en se con­ten­tant d’at­tendre la faute ad­verse. Le salut de Mats pas­sera par le filet. Et il s’y rue avec succès, pro­posant à Ivan un fes­tiv­al de varia­tions entre bal­les co­ur­tes et lon­gues, coups d’at­tentes et coups gag­nants, montées à con­tretemps et jeu au filet, ce de­rni­er domaine n’étant pas celui où Wiland­er est le plus mal­ad­roit. Ne sac­hant pas à quoi s’at­tendre, Lendl s’im­patien­te et finit par déjouer totale­ment. Un chef-d’œuvre tac­tique de la part du Suédois, à montr­er dans toutes les écoles de ten­nis.

17. 2007 : Nadal bat Feder­er (6/3 4/6 6/3 6/4)

A l’époque, cette fin­ale est jugée comme la plus serrée entre les deux hom­mes. Feder­er est l’in­contest­able meil­leur joueur du monde, mais Nadal est tout aussi in­con­testab­le­ment son bour­reau sur terre bat­tue. Con­scient de ne pouvoir l’em­port­er en re­culant et en s’ex­posant au lift de Rafa sur son côté re­v­ers, Roger es­saie, jusqu’au bout, de jouer en avançant et de pre­ndre d’as­saut le filet dès que pos­sible. Cela ne suf­fira pas, mais Roger aura essayé coûte que coûte d’échapp­er à une in­éluct­able défaite en sor­tant de ses schémas tac­tiques tradition­nels. Troisiè­me co­uron­ne d’affilée Porte d’Auteuil pour l’Es­pagnol, et la com­paraison avec Borg com­m­ence vrai­ment à pre­ndre tout son sens. Au fil des années, une défaite de l’ogre ap­paraît comme de plus en plus dif­ficile à im­agin­er.

16. 1979 : Borg bat Pecci (6/3 6/1 6/7 6/4)

L’événe­ment de cette fin­ale 1979 n’est pas la quat­rième vic­toire de Borg sur l’ocre parisi­en, mais la résis­tance cor­iace et pleine de panac­he que lui aura of­fer­te son ad­versaire du jour, Vic­tor Pecci. Le Para­guay­en vient de battre Con­nors en demi-finale, Jimbo faisait son re­tour tant at­tendu à Roland Gar­ros et tout le monde rêvait de le voir défier Iceborg sur ses ter­res. Le pub­lic devra se con­tent­er de ce modes­te Sud-Américain, et il n’est per­son­ne pour im­agin­er autre chose qu’une bouc­herie syn­dicale de plus en faveur de Borg. C’est oub­li­er le poten­tiel de Pecci, mag­nifique at­taquant de terre bat­tue qui prend le filet à la moindre oc­cas­ion, comme l’a fait Pan­natta en 1976 et comme le fera Noah en 1983. Pro­fitant d’une légère décon­centra­tion du Suédois qui, menant 6/3 6/1 5/2, at­tend la faute ad­verse, l’homme à la bouc­le d’oreil­le prend tous les ris­ques et re­mon­te, jusqu’à re­mport­er le troisiè­me set au tie-break. Björn Borg se re­con­centre et re­pous­se pénib­le­ment les as­sauts ad­verses pour l’em­port­er en quat­re sets, mais c’est bien le vain­cu qui est porté en tri­omphe par le pub­lic parisi­en ce jour-là.

15. 1983 : Noah bat Wiland­er (6/2 7/5 7/6)

Un mo­ment à part, forcément. Un de ces rares mo­ments où be­aucoup, de­vant leur télé, se sont senti par­tag­er quel­que chose de com­mun avec celui qu’il voit tri­omph­er de l’autre côté de l’écran. Com­bi­en de voca­tions ten­nistiques sont nées en Fran­ce à ce moment-là ? Ce di­manche de juin 1983, le ten­nis cham­pagne de Yan­nick a at­teint son zénith pour ter­rass­er le tenant du titre Mats Wiland­er. Et la re­lative sècheres­se du score ne doit pas faire oub­li­er la tens­ion ner­veuse crois­sante de­vant le déroulé des événe­ments. Be­aucoup re­doutaient un éven­tuel quat­rième set, où les in­épuis­ables re­ssour­ces physiques du Suédois auraient rendu les choses be­aucoup plus com­pliquées. Bref, ce tie-break du troisiè­me set char­geait be­aucoup d’en­jeux, et le ser­vice gag­nant final a libéré tout le monde. Chef-d’œuvre tac­tique de la part de Noah, ce match est aussi l’un des plus im­por­tants de la carrière de Mats : ses orien­ta­tions stratégiques ultérieures témoig­nent de sa re­cherche du coup juste au bon mo­ment, et il va de­venir le grand maître tac­tici­en des années suivan­tes.

14. 2011 : Nadal bat Feder­er (7/5 7/6 5/7 6/1)

La plus belle des fin­ales Nadal-Federer, tout simple­ment parce que c’est la seule où Roger a réel­le­ment relâché son bras. L’Helvète sort d’une sub­lime vic­toire en demi-finale face à Novak Djokovic, in­fligeant au Serbe sa première défaite de l’année. La fin­ale con­tre l’in­contourn­able Nadal est quel­que peu écrasée par ce chef-d’œuvre. Con­scient d’avoir réussi un ex­ploit, con­scient aussi de ne pas être le favori de cette fin­ale, Roger sonne la char­ge sans com­plexe, et le spec­tacle est mag­nifique. Poussé dans ses re­tranche­ments, Rafa garde la tête froide dans le money time des pre­mi­ers et deuxième sets. Si Roger ar­rache le troisiè­me set, il s’af­fais­se au quat­rième, lais­sant l’Es­pagnol filer vers son 6ème titre. Le con­stat final est aussi im­plac­able que déprimant pour les fans de Feder­er : il a dominé la plus gran­de par­tie des trois pre­mi­ers sets, mais il a tout de même été mené 2 sets à 1, le tout face à un Nadal un peu plus pre­n­able que lors de ses meil­leures cuvées…

13. 1996 : Kafel­nikov bat Stich (7/6 7/5 7/6)

Sur la seule lec­ture de leurs par­cours lors de la quin­zaine, Mic­hael Stich part favori. C’est lui qui a re­bat­tu les car­tes de ce Roland Gar­ros 1996, en ter­rassant son im­men­se favori Thomas Must­er, avant de déroul­er son ten­nis total face à Pioline et Ros­set. En face, le Russe dis­pute sa première fin­ale en Grand Chelem, son par­cours a été plus facile. Les fail­les men­tales de l’Al­lemand vont lui jouer des tours lors de la fin­ale. A plusieurs re­prises il est en mesure de pre­ndre le large, mais il com­met des fautes et lais­se Iev­gueni re­venir. Ce de­rni­er garde la tête froide dans les fins de sets, pour co­iff­er son ad­versaire en trois sets. L’op­posi­tion de styles entre les par­pa­ings rus­ses et le jeu tout en touch­er de l’Al­lemand auront en tout cas oc­casionné une super­be fin­ale, à laquel­le il n’aura manqué que le sel des matchs qui se pro­lon­gent.

12. 2005 : Nadal bat Puer­ta (6/7 6/3 6/1 7/5)

Note : l’auteur de ces lig­nes ne tient pas com­pte ici de la sus­pens­ion de Mariano Puer­ta pour dopage à la suite de cette fin­ale. Seul le match lui-même a servi à positionn­er cette fin­ale 2005 dans ce clas­se­ment.

La plus belle et la plus indécise des fin­ales de Rafael Nadal est la première. Auréolé d’une im­pres­sion­nante mois­son prin­taniè­re sur terre bat­tue – qui de­viendra une habitude pour lui – Rafa a tracé sa route Porte d’Auteuil avec l’autorité d’un seig­neur. Même le n°1 mon­di­al Roger Feder­er a été net­te­ment dominé en demi-finale. Re­scapé d’un jeu de mas­sacre dans la par­tie basse du tab­leau, Mariano Puer­ta fait le tour­noi de sa vie. Sa puis­sance im­pres­sion­nante va faire des ravages, et ob­lig­er Nadal à des pro­ues­ses en défense. Et l’Ar­gentin met le feu au court Philip­pe Chat­ri­er en re­mpor­tant de just­es­se un pre­mi­er set de toute beauté. Rafa fait en­suite parl­er sa sup­ériorité physique, mais échap­pe de peu à un cin­quiè­me set face à un ad­versaire qui lâche tous ses coups en fin de match. Roland Gar­ros a son nouveau roi. Per­son­ne ne soupçonne alors que le règne va durer si longtemps…

11. 1974 : Borg bat Orantès (2/6 6/7 6/0 6/1 6/1)

Manu­el Orantès est préten­dant au titre de­puis plusieurs années lorsqu’il se présente en fin­ale en cette année 1974. Sa patte gauc­he de velours l’autor­ise à voir grand. Mais en face se dres­se un jeune Suédois de 18 ans, Björn Borg. Re­nvoyeur in­lass­able, il épuise ses ad­versaires par sa régularité de métronome. Le n°1 mon­di­al Ilie Nas­tase en sait quel­que chose, lui qui a été étrillé en fin­ale de Rome quel­ques jours plus tôt. Auteur d’un par­cours chaotique pour ar­riv­er en fin­ale, Borg est dans un pre­mi­er temps dominé par Orantès, dont les at­taques en re­v­ers font mouc­he. L’Es­pagnol pense avoir fait le plus dur en re­mpor­tant à l’ar­raché le deuxième set. Mais, comme tous les ad­versaires du Suédois, il fatigue et se dérègle au troisiè­me set. Ce deuxième set, que l’on pen­sait cruci­al, sera en fait le chant du cygne pour Orantès. Epuisé, il ne mar­que plus que deux jeux dans les trois sets suivants, lais­sant le jeune Suédois filer vers son pre­mi­er grand titre. Une vic­toire qui sera suivie de be­aucoup d’aut­res Porte d’Auteuil…

10. 1981 : Borg bat Lendl (6/1 4/6 6/2 3/6 6/1)

Sixième et dernière vic­toire de Borg sur l’ocre parisi­en, un re­cord en son temps. Et une sur­pr­ise de tail­le, puis­que le monar­que suédois est poussé aux cinq sets, ce qui ne lui était plus arrivé de­puis des années. Björn s’est in­cliné à la sur­pr­ise générale au pre­mi­er tour de Monte Carlo, ap­parais­sant hors de forme, et sa par­ticipa­tion à Roland Gar­ros a été un mo­ment in­cer­taine. Mais après un en­traine­ment in­ten­sif, c’est un Borg en mode rouleau com­pres­seur qui marche sur ses ad­versaires jusqu’à la fin­ale. Son ad­versaire sera Ivan Lendl, qui dis­pute sa première fin­ale majeure. Con­tre toute at­tente, le Tchécos­lovaque va faire mieux que résist­er. Son coup droit puis­sant fait des dégâts dans la cuiras­se bor­guien­ne. Co­up­able de quel­ques sautes de con­centra­tion, Borg se re­mobil­ise pour finir en trom­be, 6/1 au cin­quiè­me, face à un ad­versaire épuisé. Mais ce titre, le 11ème en Grand Chelem à seule­ment 25 ans, n’est pas sans soulev­er quel­ques doutes sur la motiva­tion du Suédois. Rétros­pective­ment, cette fin­ale lais­sera de nombreux in­dices sur sa satura­tion et sa démobilisa­tion pro­gres­sive. Sous le célèbre ban­deau, des idées de re­traite com­men­cent à germ­er…

9. 1991 : Co­uri­er bat Agas­si (3/6 6/4 2/6 6/1 6/4)

Af­firm­er qu’André Agas­si est le favori de cette fin­ale est sans doute ex­ces­sif. Il est plus approp­rié d’avanc­er que, des deux joueurs, il est celui qui es­suiera le plus de re­proc­hes en cas de défaite. Dans cette co­ur­te hy­pothèse se niche pro­bab­le­ment le sort de cette fin­ale. Déjà bredouil­le à deux re­prises en fin­ale de Grand Chelem, le Kid de Las Vegas sait qu’il est at­tendu au tour­nant, et que cela fait trois ans désor­mais que son pre­mi­er grand titre se fait at­tendre. Il démarre bien pied au planch­er, mais l’in­terrup­tion pour cause d’aver­se durant le deuxième set coupe son élan. Les deux cog­neurs américains, qui ont naguère par­tagé la même chambrée chez Bol­lettieri, se mènent une guer­re de posi­tion sans relâche. Tour à tour, chacun des deux joueurs, Agas­si avec son re­v­ers ou Co­uri­er avec son coup droit, prend le contrôle du ter­rain et donc l’as­cendant, et c’est sur les nerfs que va se jouer le set décisif. Dans cet ex­er­cice, là où André semble s’en­sabl­er sous le poids de la pre­ss­ion, Jim se montre, net­te­ment, le plus fort ce jour-là ; il est l’homme qui monte en cette année 1991, et son co­uron­ne­ment est tout à fait mérité. Les per­dants seront les nos­talgiques du jeu en touch­er, qui voient dans cette fin­ale le bas­cule­ment vers l’ère des cog­neurs.

8. 1987 : Lendl bat Wiland­er (7/5 6/2 3/6 7/6)

Vic­toire logique du favori face à son daup­hin naturel sur terre bat­tue, cette fin­ale est aussi le plus beau des quat­re duels Lendl-Wilander à Roland Gar­ros. Face à la puis­sance et aux nerfs d’acier de Lendl, Mats Wiland­er op­pose sa rigueur stratégique. Le Suédois est alors au cœur d’une trans­for­ma­tion de son jeu, et s’aven­ture de plus en plus au filet pour sur­prendre et con­tr­er les coups droits sur­puis­sants du n°1 mon­di­al. Mais c’est alors un work in pro­gress, et le fruit ne mûrira que l’année suivan­te, celle de son Petit Chelem. Lendl re­mpor­te de just­es­se le pre­mi­er set, puis étouf­fe son ad­versaire dans le deuxième. Wiland­er varie alors davan­tage ses trajec­toires et par­vient à semer le doute dans la tête du Tchécos­lovaque. Le quat­rième set se déroule sous le crac­hin, et les nerfs des deux champ­ions sont mis à rude épre­uve. La pluie, et la tens­ion, s’in­tensifient à l’approc­he du tie-break du quat­rième set. Et c’est Lendl, grâce notam­ment à deux pass­ings extra­or­dinaires, qui fait la différence pour s’ad­jug­er son troisiè­me titre Porte d’Auteuil sous la pluie et à la tombée de la nuit.

7. 1976 : Panat­ta bat Sol­omon (6/1 6/4 4/6 7/6)

Ad­riano Panat­ta est le grand héros de ce prin­temps 1976. Au som­met de sa forme physique, il déploie son mag­nifique ten­nis de terre bat­tue, sub­til co­cktail d’at­tente quand c’est néces­saire et d’at­taque débridée quand vient l’ouver­ture. La vic­toire de l’Itali­en préfigure celle de Noah sept ans plus tard, avec un jeu assez similaire. Tom­beur de Borg en quarts de fin­ale, Ad­riano de­vient le favori pour le titre, mais son de­rni­er ad­versaire est par­ticuliè­re­ment cor­iace. Harold Sol­omon déploie son jeu con­ser­vateur, basé sur l’at­tente de la faute ad­verse. Le bel Itali­en prend le large assez rapide­ment, mais perd le troisiè­me set et sait que la durée du match ne sera pas son alliée. Aussi il met ses dernières for­ces dans le tie-break du quat­rième set, qu’il sait décisif. Il s’offre son pre­mi­er, et uni­que, tour­noi du Grand Chelem, à l’issue de la plus chaude, et peut-être la plus belle, édi­tion des années 70. Ad­riano Panat­ta reste le seul joueur à avoir vain­cu Borg sur la terre bat­tue parisien­ne ; il l’a même fait à deux re­prises, puis­qu’il l’a aussi battu en 1973.

6. 2000 : Kuert­en bat Nor­man (6/2 6/3 2/6 7/6)

Fin­ale idéale sur le papi­er, entre les deux meil­leurs joueurs du prin­temps sur ocre. Guga fait parl­er son ex­péri­ence en début de match, face à un Mag­nus Nor­man tendu par l’enjeu de sa première fin­ale majeure. Mais le Suédois se re­prend au troisiè­me, ses coups puis­sants at­teig­nent enfin leur cible et il re­mpor­te avec auto­rité la troisiè­me man­che. Kuert­en, qui a vécu une deuxième semaine très dif­ficile, fatigue mais ne plie pas. A la puis­sance ad­verse, il réplique par son jeu plus varié et ses ful­guran­ces en re­v­ers. A 5/4, 15/40, une balle du Suédois, in­itiale­ment an­noncée faute par le juge de ligne, est déjugée par l’ar­bitre… Le match, qui était tout de même plaisant mais où les deux joueurs ne jouaient leur meil­leur ten­nis que tout à tour, bas­cule alors dans une autre di­mens­ion. Avec un co­urage et un in­stinct de sur­vie in­croy­ables, Mag­nus va sauv­er un total de 10 bal­les de match, met­tant au sup­plice les nerfs de Guga. Le Brésili­en va pour­tant tenir jusqu’au bout, l’em­portant 8/6 au tie-break du quat­rième set. 45 minutes de sus­pen­se et de tens­ion séparent la 1ère et la 11ème balle de match. Kuert­en pro­uve ce jour-là à tout le monde que son coup de ton­nerre de 1997 n’était pas un one-shot, et se place dans la co­ur­se à la place de n°1 mon­di­al. Une splen­dide fin­ale, dont le final poig­nant et extra­or­dinaire a marqué les esprits.

5. 2015 : Waw­rinka bat Djokovic (4/6 6/4 6/3 6/4)

Le chef-d’œuvre ten­nistique de Stanis­las Waw­rinka. Le match d’une vie. En face de lui se dres­se l’épouvan­tail ul­time, Novak Djokovic, n°1 mon­di­al stratosphérique qui vient enfin de ter­rass­er Nadal en quarts après six échecs sur la terre bat­tue parisien­ne (dont deux en fin­ale) et auquel le titre parisi­en, le seul qui man­que à son pal­marès, semble pro­mis. Stan prend un départ hésitant, ce qui suf­fit à lui coûter le pre­mi­er set. Toutefois, à par­tir du milieu de la première man­che, il est per­cep­tible que la puis­sance de l’Helvète gêne con­sidérab­le­ment le Serbe, et que l’out­sid­er est le plus en­trep­renant pour trouv­er des an­gles im­prob­ables. Auteur d’un récital en re­v­ers, Stan va mettre plus d’une heure à concrétiser sa domina­tion ; Nole, qui a vail­lam­ment sauvé une brouet­te de bal­les de break dans le deuxième set, finit par craqu­er à 5/4 con­tre lui. C’est le début d’un fes­tiv­al de ten­nis total de la part de Stan, qui al­ig­ne 10 points de rang au cœur du troisiè­me set et prend le large. Jusqu’au bout, Novak es­saiera de le ramen­er sur terre en variant ses trajec­toires, menant 3/1, puis balle de 5/3 dans le quat­rième. Mais jusqu’au bout Waw­rinka garde la tête froide et al­ig­ne les points gag­nants pour fonc­er vers le titre. Djoko pleure à chaudes lar­mes lors de la re­m­ise des prix, mais il n’a pas grand-chose à se re­proch­er face à une copie aussi par­faite. La plus belle fin­ale de ce début de XXIème siècle.

4. 1989 : Chang bat Ed­berg (6/1 3/6 4/6 6/4 6/2)

Pour les amateurs du service-volée, cette fin­ale, et sur­tout son dénoue­ment, font figure d’en­terre­ment puis­que c’est la dernière fois qu’un des leurs a at­teint la fin­ale. Et après un départ cat­astrop­hique, Stefan Ed­berg a bien fail­li l’em­port­er, man­quant un total de 10 bal­les de break dans le quat­rième set. Il s’écroule autant men­tale­ment que physique­ment au cin­quiè­me set, non sans avoir of­fert, avec Mic­hael Chang, une mag­nifique op­posi­tion de styles qui n’est pas si com­mune à Roland Gar­ros en fin de deuxième semaine. Mais c’est l’en­semble de la quin­zaine de Chang qu’il con­vient de men­tionn­er ici, et la quin­zaine tout court d’ail­leurs, très chaude et en­soleillée, qui a rendu la terre bat­tue sèche et rapide et of­fert des matchs mag­nifiques. Vain­queur im­prob­able et per­clus de cram­pes d’Ivan Lendl à l’issue d’un match resté dans toutes les mémoires, Mic­hael Chang récupère vite et pour­suit sa route avec l’in­soucian­ce de la jeunes­se. Com­pen­sant sa petite tail­le et son man­que de puis­sance par un jeu de jam­bes extra­or­dinaire et un sens inné du lob et du pass­ing, le sino-américain im­pres­sion­ne sur­tout par sa force men­tale. Et c’est lui qui crucifie Ed­berg de ses lobs et de ses con­trepieds dans ce cin­quiè­me set, pour ac­hev­er en vain­queur l’une des plus im­prob­ables cuvées de Roland Gar­ros. Plus jeune vain­queur d’un tour­noi du Grand Chelem à 17 ans et 3 mois, Mic­hael Chang détient toujours ce re­cord, qui semble aujourd’hui l’un des mieux gardés de tous. Et cette édi­tion 1989 ouvre une période de décalage récur­rent entre le pal­marès du French Open et celui des aut­res levées du Grand Chelem. L’ère Lendl-Wilander est révolue, vivent les années 90 !

3. 1999 : Agas­si bat Med­vedev (1/6 2/6 6/4 6/3 6/4)

Une mag­nifique fin­ale, coiffée d’un re­tour­ne­ment de situa­tion assez rare. Mais elle n’aurait pro­bab­le­ment pas eu autant de saveur si elle n’avait pas opposé deux hom­mes aussi charis­matiques et aussi in­at­tendus cette année-là, Med­vedev le di­let­tante roman­tique face à Agas­si l’an­ci­en champ­ion sur la voie de la rédemp­tion. Le pre­mi­er nommé, re­venant d’une série de bles­sures, n’est que 106ème joueur mon­di­al à l’ouver­ture du tour­noi, mais son co­cktail uni­que de puis­sance dévas­tatrice et de touch­er extra­or­dinaire ont fait des dégâts. Quant à l’Américain, il est bien sur le re­tour, mais per­son­ne ne l’at­tend plus sur l’ocre parisi­en, terre de lourds échecs de­puis ses deux fin­ales de 90-91. Mais leurs par­cours re­spec­tifs lors de cette quin­zaine ne lais­se aucune place au doute : ils sont bel et bien les deux meil­leurs de cette édi­tion. Pétrifié par l’enjeu et trans­pirant à gros­ses gout­tes en en­trant sur le ter­rain, André est in­exis­tant durant les deux pre­mi­ers sets, malgré une in­ter­rup­tion due à la pluie. Le jeu se re­sser­re au troisiè­me set, et le Russe se pro­cure une cruciale balle de break à 4/4, suite à deux doubles-fautes d’André. Ce de­rni­er tient ses nerfs, va cherch­er son salut au filet et ef­face ce qui était pre­sque une balle de match. Le match vient de bas­cul­er. Enfin libéré, Agas­si fait visit­er le ter­rain à son ad­versaire et règle enfin ses re­tours. Com­bat­tant mag­nifique, Med­vedev s’avoue vain­cu de just­es­se, 6/4 au cin­quiè­me. Les lar­mes peuvent co­ul­er des deux côtés, et le pub­lic parisi­en re­découv­re un Agas­si qui a changé de peau en quel­ques années, un Agas­si si ému de com­pt­er désor­mais les quat­re levées du Grand Chelem à son pal­marès. An­drei Med­vedev, qui aura travaillé si dur pour re­venir à ce niveau, ne se re­mettra pas de cette défaite.

2. 1993 : Bruguera bat Co­uri­er (6/4 2/6 6/2 3/6 6/3)

Ni Sergi Bruguera, ni Jim Co­uri­er n’ont sub­mergé d’émo­tion les foules parisien­nes lorsqu’ils ont tri­omphé à Roland Gar­ros. La faute sans doute à leurs jeux re­spec­tifs qui ne rivalisaient pas, en ter­mes de spec­tacle, avec leurs con­tem­porains prin­ces de l’at­taque que furent Be­ck­er, Ed­berg et aut­res Sampras. La fin­ale de 1993, reléguée dans un oubli re­latif, n’en reste pas moins un mo­ment clé dans l’his­toire de Roland Gar­ros. Parce qu’elle a mis aux prises le modèle qui avait dominé les années précéden­tes – Jim Co­uri­er, sa puis­sance et son im­pres­sion­nante présence physique – et un modèle émer­gent, celui du lift in­contrôl­able et de la défense in­ébranl­able, in­carné par Sergi Bruguera. Ce jour-là, ce ne sont pas seule­ment deux joueurs qui s’affron­tent, ce sont deux écoles.

Et le tri­omphe de Sergi in­augure la domina­tion récur­rente de l’école es­pagnole à Roland Gar­ros, domina­tion dont nous ne som­mes toujours pas sor­tis un quart de siècle plus tard. Le défi pour Sergi ne peut être plus grand : l’em­port­er face au doub­le tenant du titre qui a pour lui sa déter­mina­tion de champ­ion, son statut de n°2 mon­di­al et de doub­le tenant du titre et sa puis­sance in­tac­te. Et co­urir aux quat­re coins du ter­rain ne sera pas suf­fisant ; sa vic­toire, Bruguera ira la cherch­er en contre-attaquant, en répon­dant aux par­pa­ings de Jim par des bal­les de plus en plus pro­fon­des et en n’hésitant pas à s’aven­tur­er au filet, tout comme Co­uri­er d’ail­leurs. Cette fin­ale aux re­plis multi­ples a donc obligé chacun des deux pro­tagonis­tes à sor­tir de sa zone de con­fort pour tent­er de pre­ndre le de­ssus.

Quat­re heures de tens­ion et de sueur, une fin­ale tout simple­ment monstrueuse. Co­uri­er par­viendra à mas­qu­er les doutes qui com­men­cent à l’as­sail­lir lors de la cérémonie, en faisant de l’humour dans un français im­pecc­able sur la « vache es­pagnole » qui vient de le battre, pro­voquant l’hilarité du pub­lic. Jim Co­uri­er était un champ­ion, et ce jour-là il est tombé en champ­ion. Moins an­ec­dotique a post­eriori, le jeune Gus­tavo Kuert­en, 16 ans, se de­man­de de­vant son écran com­ment l’em­port­er sur les deux schémas tac­tiques qui vien­nent de s’affront­er ce jour-là. « En sac­hant maîtris­er les deux schémas au sein d’un même match, voire au sein d’un même point » lui répond son en­traineur Larri Pas­sos. Guga prend note. On con­nait la suite.

1. 1984 : Lendl bat McEn­roe (3/6 2/6 6/4 7/5 7/5)

Cette fin­ale a sus­cité tel­le­ment d’émo­tions que j’en par­lais en­core récem­ment avec pass­ion, 35 ans plus tard. Et le ver­dict bal­butiant de ce match, une vic­toire à la Pyrrhus de Lendl au prix d’un ef­fort d’une viol­ence inouïe, est sans appel. Il an­non­ce la prise de pouvoir du « vrai » ten­nis moder­ne, basé sur la puis­sance et l’en­duran­ce, aux dépens du ten­nis joué simple­ment à la main. Avec le recul, voir McEn­roe déroul­er son ten­nis d’esthète et réduire en pous­sière un sol­ide n°2 mon­di­al en pleine pos­sess­ion de ses moyens, a quel­que chose de fas­cinant. Sauf que ça n’a été qu’un mirage, et que le paramètre physique, alors en pleine émerg­ence dans le ten­nis, a eu raison de la fic­tion selon laquel­le le plus doué des deux doit forcément l’em­port­er. Ce con­stat s’est imposé sans préavis ce jour-là, et une large par­tie du pub­lic a eu autant de mal à le digérer que l’Américain.

Le pub­lic français a vécu d’assez loin les joutes du tri­angle Connors-Borg-McEnroe, qui of­frait de splen­dides duels à Wimbledon et à l’US Open, les vérit­ables théâtres où se jouait la pièce de la suprématie du ten­nis de­puis une di­zaine d’années. Passée la parenthèse en­chantée de 1983, un­anime­ment perçue just­e­ment comme une parenthèse, voir McEn­roe l’em­port­er était le rêve pour le pub­lic de Roland Gar­ros de plac­er pour de bon « son » tour­noi sur un pied d’égalité avec Wimbledon et l’US Open dans la mémoire col­lec­tive, avec le co­uron­ne­ment d’un n°1 mon­di­al génial, et alors au som­met de sa carrière.

Je n’en­visage pas d’ac­cord­er quel­que im­por­tance aux blagues potac­hes de Big Mac, qui ex­pliqua que c’est un micro qui l’avait décon­centré ; je ne crois d’ail­leurs pas que Mac avait réel­le­ment be­soin d’être con­centré sur le court, et par ail­leurs com­bi­en de matchs a-t-il gagné en décon­centrant son ad­versaire par ses esclandres… En re­vanche, j’ai re­cherché l’écho qu’avait eu cette fin­ale outre-Atlantique. Nos collègues américains étaient nombreux à connaître l’exist­ence de l’Europe et de la Fran­ce sur la carte du ten­nis, et suivaient les résul­tats de Roland Gar­ros, à la télé ou à la radio. Et ils se souvien­nent de ce Lendl-McEnroe comme l’un des plus beaux matchs des années 80, au point d’être quel­que peu jaloux de la pâle copie qu’en a été la fin­ale de l’US Open 1985. Chacun son tour… Ce 10 juin 1984, le centre de gravité du ten­nis s’est net­te­ment, et définitive­ment, rapproché de Paris. Rien de moins.

Hors con­cours – 2004 : Gaudio bat Coria (0/6 3/6 6/4 6/1 8/6)

In­cap­able que je suis de plac­er cette fin­ale dans mon clas­se­ment, je choisis… de la mettre à part. Du point de vue de la dramatur­gie et du sus­pen­se, elle mériterait sans aucun doute l’une des toutes premières places, sinon la première. Du point de vue du niveau de jeu pro­duit, elle mérite pro­bab­le­ment la dernière. Je me rap­pelle d’un co­pain, classé alors -2/6, qui avait as­s­isté à la fin­ale de­puis les tri­bunes ; il en était re­venu en me dis­ant que franche­ment il pen­sait jouer plus vite que ça… L’autre an­ec­dote, au micro celle-là, c’est Guy For­get en plein quat­rième set, s’ex­cusant sur le mode « je passe sans doute pour un con­nais­seur du ten­nis, mais là je dois dire que je ne com­prends stric­te­ment rien à ce qui se passe sur le ter­rain ».

Le lac­rym­al Gaudio et le san­guin Coria ont sans doute dis­puté ce jour-là l’un des pires matchs de leurs carrières re­spec­tives. Mais ils ont été égale­ment des li­vres totale­ment ouverts sur leurs émo­tions, leurs doutes et leurs re­non­ce­ments, et livré toute une foule d’in­dica­tions cruciales sur la psyché du joueur de ten­nis en ac­tion, tant ils se sont montrés, autant l’un que l’autre, in­cap­ables de mobilis­er leur sur­moi. Cer­tains matchs, dit-on, se jouent dans la tête ; celui-ci ne s’est joué que dans la tête. Et comme il fal­lait bien qu’il n’y ait qu’un seul per­dant, autant sanctionn­er le re­non­ce­ment le plus visib­le, et le plus co­up­able, celui de Guil­lermo Coria.

Selon la vers­ion de l’ar­bitre, les cram­pes de stress d’El Mago ont été con­stat­ées par le kiné du tour­noi à la fin du 3ème set. Si je pre­nds cette précau­tion épis­tolaire, c’est parce que la carrière de l’ombrageux Ar­gentin est saupoudrée de quel­ques séqu­ences de simula­tion sur le ter­rain, dont une l’année précédente con­tre le même Gaudio à Ham­bourg. Ad­mettons donc que les cram­pes de Guil­lermo (à par­tir de la fin du 3ème) aient été autre chose qu’une fic­tion, nous pouvons au moins con­stat­er qu’au 4ème set il n’es­saie pas de lutt­er sur le ter­rain, alors qu’au 5ème il es­saie. Quel­le que soit la réalité de ses problèmes physiques, le fait est qu’il a, pen­dant une par­tie du match, re­noncé à se battre. Aucun autre joueur vic­time de cram­pes n’a of­fert le spec­tacle de donn­er un set en­ti­er à l’ad­versaire sans boug­er, ils sont nombreux pour­tant à connaître cette situa­tion, et à de­voir doser leur ef­fort en at­tendant l’effet des médica­ments.

Les éner­ve­ments dont Guil­lermo Coria a été co­utumi­er pen­dant sa brève période au plus haut niveau m’ont semblé traduire, par leurs dis­propor­tions, sa dif­ficulté à sur­mont­er le sur­croît de pre­ss­ion qu’avait oc­casionné son contrôle anti-dopage positif en 2001, alors qu’il n’avait que 19 ans. La sus­pic­ion dont il était cap­able, notam­ment vis-à-vis du corps ar­bitr­al, et sa ner­vosité, étaient pro­pre­ment stupéfian­tes, et ne pouvaient s’expliqu­er par un sim­ple tempéra­ment san­guin. Sans doute Coria a-t-il perçu sa sus­pens­ion comme une in­jus­tice, au point de ne pas tolérer la moindre in­jus­tice par la suite sur le court. Dans ces con­di­tions, les dif­ficultés qu’il a re­ncontrées pour seule­ment tenir sa raquet­te, dès la fin du 3ème, ne traduisent pas seule­ment des cram­pes, mais aussi une crise de nerfs à l’approc­he d’une vic­toire qui lui ten­dait les bras. Et plutôt que de lutt­er comme le for­mid­able com­bat­tant qu’il savait être aussi, il a opté pour un re­non­ce­ment visib­le, en lais­sant filer le score, in­vitant chacun – et notam­ment Gas­ton Gaudio – à con­stat­er par lui-même que la re­montée qui s’amorçait n’était pas due au mérite de l’ad­versaire, mais à son ef­fondre­ment pour cause de cram­pes.

De tous les ad­versaires de Coria, Gas­ton Gaudio était sans doute un des seuls cap­ables de suc­comb­er à une telle tar­tufferie. Et le fait est qu’il a frôlé, vrai­ment frôlé, la défaite. Et pour le coup, lui n’a pas cherché à men­tir à qui que ce soit. Sa quin­zaine parisien­ne avait été mag­nifique ; Hewitt en quarts et Nal­bandian en demis avaient ex­plosé sous la puis­sance de son re­v­ers. Mais, aussi bril­lant fût son par­cours, en en­trant sur le ter­rain pour cette fin­ale, Gas­ton était be­aucoup plus désireux que l’his­toire se ter­mine que de la ter­min­er en vain­queur. Son com­por­te­ment auto­destruc­teur sur le ter­rain ne le prédis­posait pas à en­caiss­er l’ef­fort ment­al de sept matchs au meil­leur des cinq sets ; le septième, pour lui, était claire­ment celui de trop. Aussi, quand le pub­lic a salué bruyam­ment un point mag­nifique qu’il venait de re­mport­er au cœur du 3ème set, il s’est enfin détendu. Dans les minutes qui ont suivi un bruis­se­ment, à la fois sub­limin­al et per­cep­tible par tout un chacun, in­diquait que la ner­vosité était en train de chang­er de camp. Il serait exagéré de dire que Gas­ton s’est mis à bien jouer, mais il s’est au moins mis à jouer, au sens pre­mi­er du terme.

Au fil d’un cin­quiè­me set où les lar­mes affleuraient des deux côtés, le spec­tacle n’était plus du tout ten­nistique, il était psyc­hique. Guil­lermo Coria ten­tait bien de re­ntr­er dans le ter­rain et de faire visit­er le ter­rain à son ad­versaire, afin de boug­er le moins pos­sible ; ce n’était pas en soi une mauva­ise opt­ion tac­tique, mais c’était pour le moins con­tre na­ture de la part du for­mid­able défen­seur qu’il était. En face, Gaudio, re­tombé dans ses er­rances, était tel­le­ment ner­veux à l’approc­he d’une vic­toire aussi pre­stigieuse qu’inespérée, qu’il était à son tour de­venu in­cap­able de tenir sa raquet­te con­venab­le­ment. Aux dires de Gaudio, sur les deux bal­les de match de Coria, il n’avait jamais com­pris com­ment lui-même, Gas­ton, avait réussi à ne pas faire la faute le pre­mi­er.

C’est ici que la morale de ce match est sauve, tout en pre­nant la for­mula­tion in­ver­se de celle qui est générale­ment utilis­ée : la défaite s’est of­fer­te celui qui la méritait le plus, à savoir Guil­lermo Coria. Il était temps, pour les deux joueurs, de craqu­er pour de bon et d’aller enfin se re­pos­er. Sur un divan de préférence, et avec un bon pro­fes­sion­nel en face, car les fêlures psyc­hologiques que les deux Ar­gentins ont étalées sur la place pub­lique ce jour-là étaient vert­igineuses.

Pour le pub­lic, il ne re­stera sans doute pas le souvenir d’un match de gran­de qualité, mais plutôt le sen­ti­ment d’avoir as­s­isté à une tragédie à ciel ouvert. Sauf que là il ne s’agis­sait pas d’une re­présen­ta­tion, c’était pour de vrai. Cette fin­ale ne com­pte sûre­ment pas parmi les gran­des fin­ales de Roland Gar­ros. En re­vanche, elle a sa place dans les rares mo­ments où la di­mens­ion psyc­hologique inhérente au sport de haut niveau aura été la plus visib­le. Les voisins d’étage de ce Gaudio/­Coria de 2004, ce sont le Chang/Lendl de 1989, le Con­nors/Kriskstein de 1991 à l’US Open, dans une moindre mesure le Sampras/Cor­retja de 1996 toujours à l’US Open.

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Grand pas­sionné de ten­nis de­puis 30 ans.

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680 Responses to Retour sur les finales de Roland Garros

  1. Renaud 5 juin 2019 at 12:33

    Un mot effectivement pour les très beaux matchs (Dimitrov, Tsitsipas et donc Fed) de Stan.

    Il démontre à quel point il y a un gouffre, un monde entre lui et Tsonga auquel un bon nombre de Français, dont des figures du tennis hexagonal, avait voulu les comparer.

    L’implication, l’abnégation, le sérieux, le professionnalisme et tant d’autres choses ont définitivement manqué à ce qui aurait pu être une belle génération, avec au devant de la scène question potentiel, Monfils, Tsonga et à un degré très moindre Gasquet.

    Bref Stan pourrait très bien en avoir encore un dans la raquette, probablement pas à Wimb mais pourquoi pas dès l’USO voir en Janvier prochain en Australie….

    • Rubens 6 juin 2019 at 10:11

      Salut Renaud,

      Si les carrières de Tsonga et de Stan ont été comparées, c’est parce qu’ils sont nés la même année, et parce que leurs progressions respectives sont à peu près analogues. Finale de l’AO en 2008 pour Jo, finale à Rome en 2008 également pour Stan. Par la suite, les résultats de Jo ont été plutôt supérieurs à ceux de Stan, mais plus irréguliers aussi. En tout cas on peut reconnaître que jusqu’à 2013 les résultats de Stan et de Jo étaient similaires.

      Et puis est arrivé cet AO 2013, avec deux combats magnifiques mais vains de Stan face à Djoko (défaite 11/9 au cinquième je crois) et de Jo face à Federer. J’avais suivi à l’époque de près, je me disais que l’un et l’autre étaient sur le point de faire sauter le plafond de verre du Big Four.

      En fait, je me trompais lourdement. Parce que le problème de Stan était un problème de confiance, alors que le problème de Jo était le manque de variété de son jeu. Et là où ce match contre Djoko a constitué un déclic pour Stan et lui a fait prendre confiance en lui, la défaite de Jo face à Roger a pratiquement marqué un chant du cygne au plus haut niveau.

      Et c’est là que Stan a changé de dimension, avec une demi perdue de justesse à l’US 2013, avant l’OA 2014, etc. Et les trajectoires de Stan et de Jo ont pris une tournure définitivement différente.

      Après, je serais quand même moins sévère que toi sur Tsonga. Il n’a pas manqué de sérieux ni de professionnalisme, contrairement à Monfils et à Gasquet. Il lui a manqué un jeu plus complet, moins monolithique. Quand Djoko et Murray, par exemple, ont pris la mesure de son jeu, il ne les a plus jamais battus, et n’a plus rien eu de différent à leur proposer. Et il lui était difficile de troquer son jeu tout en punch contre un jeu plus attentiste, par exemple, tout simplement parce qu’il ne sait pas être attentiste et qu’à 25 ans il n’est plus possible de changer les fondamentaux de son jeu. Roddick a eu le même problème avant lui, avec presque le même jeu d’ailleurs.

      • Renaud 6 juin 2019 at 21:53

        Salut Rubens
        Il s’est définitivement déconsidéré à mes yeux le jour ou il a osé dire (et il l’a dit, ce n’est pas une invention journalistique ou fake news cher à Troump) que si Stan en avait gagné un il méritait d’en gagner un aussi.

        C’est le pire du pire de bas niveau de mental d’un professionnel en carton pâte, depuis quand on mérite des titres dans le sport pro ?

        Bref c’est une buse, et il est très malheureusement la plus parfait représentation de cette génération tennistique française, qui va de la buse à l’archi buse en passant par « je me la pète » mais je fais un flop dés qu’il commence à y avoir un enjeu

        Ce type surf sur une finale de GC depuis 10 ans !!!

        • Rubens 6 juin 2019 at 23:25

          Je te parlais juste de son jeu Renaud…

  2. Achtungbaby 5 juin 2019 at 14:33

    J’ai vraiment apprécié de voir Stan de retour aux affaires, mais je ne partage pas l’optimisme ambiant pour dire qu’il a retrouvé son top niveau.

    J’ai trouvé qu’il était passif contre Tsitsi, bcp trop loin de sa ligne. Il a surtout brillé par sa capacité à encaisser les attaques du grec et à sauver des caisses de BB. Sa puissance énorme lui donne parfoit l’occasion de contrer de loin, mais quel différence en termes d’intention avec le joueur de 2015.

    Contre Fed de la même façon, il sauve les meubles plus qu’autre chose.

    Donc oui il a retrouvé un niveau très consistant, mais loin de son meilleur d’après moi et loin d’un nouveau GC s’il ne change pas un peu ses intentions dans le jeu.

  3. Kristian 5 juin 2019 at 15:20

    Un des parametres a prendre en compte, c’est la meteo. Il fait un temps pourri a Paris cette semaine et ca va continuer. La terre lourde et humide Nadal n’aime pas. On se souvient qu’il s’etait fait ballader sous une pluie fine par Schwartzman l’an dernier, et par Zverev (a Rome) avant d’etre dans les 2 cas sauve par une interruption. Contre Djokovic dans ces conditions, c’est avantage au serbe. Face a Federer? Difficile. Le lift de l’ibere prend beaucoup moins, mains c’est aussi beaucoup plus lent. Pas evident pour Roger de deborder Nadal en trois sets gagnants quand ca n’avance pas. Dans tous les cas il faudra un niveau de reussite assez invraissemblable pour que le suisse s’en sorte.

    • Jo 5 juin 2019 at 15:54

      C’est en effet un élément important. Spontanément, je songe à la finale de Hambourg 2007 où dans ces conditions, Federer avait collé une bulle à Nadal au troisième set (et hurlé de soulagement) mais il était UN PEU plus jeune. La solution, c’est un remake de la bataille des surfaces de la même année. Terre sèche et vive côté Rafa, poisseuse côté Roger. ;-)

      • Patricia 5 juin 2019 at 16:53

        C’est ça, il y a 12 ans ^^!

    • Achtungbaby 5 juin 2019 at 16:27

      cf. page précédente pour voir pourquoi Fed va gagner.

      Concernant la lourdeur de la terre, je ne sais pas trop quoi penser. Contre des frappeurs à plat (Soderling, Waw, Del Potro…) Fed est indéniablement handicapé, en retrait question puissance désormais.
      Nadal n’a en effet pas cette frappe à plat si lourde, puisque ça balle tourne.
      Mais comme tu le dis, comment déborder Nadal si ça n’avance pas ?? Amorties à outrance ?

      • Paulo 5 juin 2019 at 17:15

        Mais comme tu le dis, comment déborder Nadal si ça n’avance pas ?… À part l’attirer au filet et viser l’homme jusqu’à ce que mort, ou au moins évanouissement, s’ensuive, je ne vois pas.

    • Colin 5 juin 2019 at 19:22

      Mouais, pas trop d’espoir en vue, Fed peut prendre un set au TerreMinotaure, voire deux (quoi qu’il n’y soit jamais arrivé à Roland), mais trois…
      Non sa seule chance de passer, c’est que Nadal se recasse un genou, ce qui peut très bien arriver d’ailleurs, ça ne serait pas la première fois. Comme on dit, « ça fait partie du jeu ».

  4. Elmar 5 juin 2019 at 19:55

    Et si la chance de Roger était que je m’en mêle, comme lors de la saga pré-Wimbledon de je ne sais plus quelle année?

    • Colin 6 juin 2019 at 08:22

      Un soutien d’Antoine à ton entreprise ne serait pas de trop…

      • Elmar 6 juin 2019 at 09:59

        Mon message était en grande partie destinée à le faire sortir du bois…

        Mais hélas…

        • Don J 6 juin 2019 at 13:40

          c’est vrai qu’un petit post bien senti de tonton Antoine pour nous y faire croire (à la victoire de Roger) ne serait pas de refus…

        • Antoine 6 juin 2019 at 17:38

          Je suis là, Elmar…

  5. Babolat 5 juin 2019 at 20:15

    Ben pareil, pas trop de chance pour Rodger de gagner. Stan et son jeu lui conviennent bien. En 2015, Federer était pas terrible, je l’ai trouvé plus en jambe ici mais contre Nadal, c’est nada… Il n’y arrivera pas. C’est déjà énorme de faire une demie à presque 38 balais, du jamais vu depuis 1968 et l’Américain « Pancho Gonzalez », qui venait de fêter ses 40 ans et qui… était déjà grand-père !

    • Sam 5 juin 2019 at 20:18

      Effectivement, un mec qui battrait Nadal à presque 38 balais à RG, c’est comment dire… ? Impossible.
      Allez, le PRONO : 4, 4, et 2.

      • Sam 5 juin 2019 at 20:19

        Je regrette déjà ce prono, trop optimiste : 4, 2, et 2.

    • Babolat 5 juin 2019 at 20:29

      Nan je donne un petit 7/5 6/4 6/4

      • Patricia 6 juin 2019 at 13:18

        Je pousse jusqu’à un TB ! parce qu’il y aura bcp de vent. Roger c’est un dieu quand y a du vent. En fait c’est lèse-goat de circonstancer. un DIEU, plutôt.

  6. kkfm_clan_de_cheatah 5 juin 2019 at 20:55

    N’ayant rien à regarder aujourd’hui j’ai jeté un œil au dernier « Tennis Magazine ». Comme on pouvait s’en douter après que les journalistes ont été licenciés jusqu’au dernier, il ne reste plus rien de la qualité rédactionnelle qui rendait cette publication indispensable à tout amateur de la petite balle jaune.
    Aujourd’hui encore je connais encore par cœur de nombreux résumés de match au mot près et j’ai très souvent des citations du journal qui me passent par la tête.
    Bref c’était mieux avant.

    • Rubens 6 juin 2019 at 09:13

      Il en est peut-être une dont tu te souviendras, qui date de 2003 et de l’Open d’Australie. Elle est signée Rainer Schuttler, finaliste surprise, en amont de son duel final avec Agassi : « Il peut toujours se blesser ! ». C’est ainsi que l’Allemand évaluait ses chances face au champion américain. Au final il a marqué 5 jeux.

      Cette citation m’est revenue en mémoire à la lecture de la conférence de presse de Roger avant-hier. Il a dit en partie la même chose : « Il peut avoir un problème, il peut être malade ». Ce n’est pas un grand signe de confiance de la part du maestro.

      • kkfm_clan_de_cheatah 6 juin 2019 at 09:41

        Ce n’est pas ce que j’appelle une citation de « Tennis Magazine », seulement le propos rapporté d’un joueur.

        En voilà une par exemple concernant le résumé du match Nadal – Gaudio à Monte Carlo en 2006 :

        (de mémoire, je n’ai pas ma collection avec moi)

        « [...] le revers de l’Argentin rivalisant avec le coup droit de l’Espagnol. »

        Match remporté par Nadal 5/7 6/1 6/1 que je conseille à tous les fans du revers à une main et/ou de la défense.

        Sur certains points il faut vraiment se pincer pour croire qu’un joueur est capable de ramener autant de balles avant de crucifier son adversaire d’un passing en bout de course imparable.

        Mais le niveau de Gaudio en revers au 1er set était vraiment hors ligne.

        • kkfm_clan_de_cheatah 6 juin 2019 at 09:41
        • Rubens 6 juin 2019 at 09:49

          Je sais je sais, ils ne faisaient que rapporter des propos, mais j’avais connu cette citation dans Tennis Mag, qui est resté longtemps mon magazine de référence.

  7. Renaud 5 juin 2019 at 21:56

    A la vérité il y a tout un tas de scénario ou Fed peut gagner Nadal, dans les jeux vidéos, à Hollywood, si Nadal croise un teckel agressif d’ici à vendredi pour une sévère morsure au filet, si ma tante en avait, que la météo s’en mêle et change de côté à chaque changement de côté de Fed, que mon oncle en ait aussi, Bollywood aussi, une mouche tsétsé foudroyante, un empoisonnement alimentaire ….
    Finalement ça se présente pas si mal cette affaire, Nadal est cuit ahhh heuu

    • Bapt 5 juin 2019 at 22:02

      La foudre aussi peut tomber sur lui… 

      • Anne 6 juin 2019 at 07:02

        Et comme il est terrifié par l’orage (même si contre Nishikori, ça ne s’est pas trop vu, lui qu n’était pas loin de vouloir rester sur le court pour achever son adversaire plutôt que de courir le risque de ne pas revenir sur le court avant un bail)…

  8. Nathan 6 juin 2019 at 10:44

    Bien sûr, le rouleau compresseur, c’est Rafa sur ce Roland Garros. Mais aujourd’hui, un excellent Rafa sur un tournoi ne préjuge pas forcément d’un Rafa victorieux sur le tournoi (sauf Rome qui brouille un peu les cartes de cette assertion, certes). Et les dernières rencontres, c’est Federer qui les a gagnées. Certes, sur dur. Le meilleur sur terre battue, et le plus jeune, c’est définitivement Rafa.

    Mais le tennis au plus haut niveau, c’est mental. C’est celui, non pas qui a « la haine de la défaite », selon la formule habituelle que je trouve assez stupide, mais celui qui a le moins peur de la victoire qui gagnera. Et dans ce domaine, j’ai tendance à penser que c’est Roger. Et si c’était Roger qui avait la clé aujourd’hui ? Je miserai bien une pièce sur le Maître…

    • Achtungbaby 6 juin 2019 at 12:32

      Mais c’est ce que je me tue à dire depuis hier !
      IL VA LE FAIRE !

      On oublie qu’il l’a déjà fait, à l’AO 2017. Qui donnait Fed vainqueur de ce match ? qui le donnait encore vainqueur à 3-1 dans le 5è ? Quel était l’historique de Fed contre Nadal à l’AO ? Rien ne penchait en faveur de Fed. Or il a gagné ce match, et les 4 suivants. Parce qu’il joue avec moins de pression, donc plus de relachement, et que Nadal n’est plus tout à fait Nadal, même sur TB.

      Il faut « simplement », absolument qu’il gagne le 1er set. Pour capitaliser sur la confiance qu’il a accumulé sur les 5 dernières confrontations, et rentrer dans la tête de Nadal, qui est loin d’être impérieux en effet depuis le début de la saison sur TB.

      • Patricia 6 juin 2019 at 13:23

        moi je donnais Roger vainqueur à l’AO 17. Que Nadal n’a pas gagné 11 fois… là je cale, j’avoue !

        • Achtungbaby 6 juin 2019 at 14:02

          oui bon je dis pas non plus que ça sera une partie de plaisir…

      • Nathan 6 juin 2019 at 14:00

        Si Roger n’est plus Roger, Rafa n’est plus Rafa. Qui aura perdu le plus de son identité ? That is the question…

  9. Jo 6 juin 2019 at 11:24

    Happy birthday Andre.

    https://youtu.be/PuM7jwQz5x0?t=200

  10. Renaud 6 juin 2019 at 12:54

    La clef sera le 1er set qu’il doit remporter si il veut avoir une chance, et de même dans le second set qu’il doit remporter s’il veut continuer de capitaliser, ensuite gagner le 3ème set pour se projeter en tête dans le 4ème set, qu’il remportera au métier et enfoncer définitivement le clou au 5ème par une roue de bicyclette, et la messe sera dite ahhh heuu

    Pardi, un petit 3 sets à 0 ça aurait de la gueule

    M’enfin le pire dans tout cela c’est que ce n’est qu’une 1/2 finale et qu’il faudra ensuite vaincre el N°1

    Il va être chouette ce 21ème, je me réjouis d’avance.

    • Nathan 6 juin 2019 at 13:58

      Alors il gagnera 5 sets, si j’ai bien compris ! En forme, le Roger !

  11. Montagne 6 juin 2019 at 14:57

    Est-ce que Djoko est à Paris avec son camion-car-vestiaire plus ou moins mystérieux qu’on a vu il y a quelques temps, je ne sais plus dans quel article ??

    Quelqu’un est-il au courant ? ce truc m’intrige.

  12. Nathan 6 juin 2019 at 15:05

    En ce début de set, Zverev joue avec une puissance qui fait plaisir.

  13. Rubens 6 juin 2019 at 15:12

    Excusez-moi, je vais vivre mon premier Nadal-Federer en votre compagnie, et à Roland Garros de surcroît, il faut que je me mette à niveau. Comme facteurs rendant possible une victoire de Roger, vous avez cité la lourdeur de la terre, une blessure ou une méforme de Rafa, l’absence de peur de gagner de Roger, leur H2H récent, l’importance du premier set, la lourdeur de la terre. Je vous en propose quelques autres :

    - La pluie ininterrompue ruine totalement la fin du tournoi, au point que Guy Forget se voit obligé de proposer en toute urgence aux joueurs de terminer le tournoi à Bercy.
    - L’arsenic dans la bouteille de Rafa. Quelques-uns de ses adversaires semblent s’être amusés à la déplacer en plein match, elle n’est donc pas inaccessible.
    - Un chargé de sécurité, qui se trouve être aussi un policier ayant cravaché contre les Gilets jaunes, utilise son fusil d’assaut contre Rafa en plein match.
    - Une armée de moustiques d’Afrique est lâchée sur le Central. Ils ne manqueront pas de préférer la chair nadalienne, plus jeune et plus abondante que celle du maestro.
    - Nick Kyrgios s’invite dans la tribune présidentielle, fait des grimaces à Rafa et lui envoie régulièrement des chaises. Du reste, l’avantage de cette hypothèse sera de garnir la tribune présidentielle, qui a sonné creux pendant la quinzaine.
    - Dans le même genre, Serena rapplique sur le Central et demande l’interruption du match pour taper la balle avec Roger. Rafa ne manquera pas de se refroidir pendant l’interruption.
    - Rafa, qui a défié Roge cinq fois à Roland et n’en est ressorti vainqueur qu’à cinq reprises, embauche comme consultant son vieux pote Richard Gasquet, maître ès victoires en Grand Chelem contre Federer. Avec un tel appui, nul doute que Roger peut y aller tranquille.

    • Paulo 6 juin 2019 at 16:04

      « un policier ayant cravaché contre les Gilets jaunes, utilise son fusil d’assaut contre Rafa en plein match. »

      Bien vu, le jaune du polo de Rafa pourrait induire en erreur les bas du front qui ont avec la bénédiction de leur ministre éborgné à qui mieux mieux ces mois derniers :

      https://www.sportnews.eu/wp-content/uploads/2019/05/nadal-roland-garros-2019.jpg

    • Antoine 6 juin 2019 at 17:36

      C’est l’inverse : plus les conditions de jeu sont lentes, plus les chances de Roger diminuent…

      Donc, un terrain lourd parce qu’humide, c’est une victoire presque assurée pour Nadal : certes son lift sera moins gênant car il montera moins haut sur le revers de Roger mais cet inconvénient est plus que compensé par le fait qu’il aura plus de temps pour défendre et frapper sur de bons appuis.

      Plus les conditions de jeu sont lentes, plus le joueur le plus puissant a de chances et le plus puissant des deux est Rafa. Roger a toujours eu des problèmes sur terre battue humide face à des joueurs puissants : c’est comme cela qu’il avait perdu en quarts face à Soderling en 2010 ou en finale de Monte Carlo en 2013 face à Stan : après un set et demi, il s’était mis à pleuvoir et Stan avait renversé le match.

      Et quand on regarde le H2H entre Rafa et Roger, il est bien évident que plus les conditions de jeu sont rapides, plus Roger gagne. L’idéal pour lui, surtout à son âge, c’est de jouer sur des surfaces les plus rapides possibles et c’est là qu’il a toujours obtenu ses meilleurs résultats.

  14. Nathan 6 juin 2019 at 15:42

    Et Djoko gagne le 1er set en jouant à la Djoko. C’est moche, pas enthousiasmant, efficace.

  15. Nathan 6 juin 2019 at 15:49

    Zverev s’effondre physiquement.

    • ConnorsFan 6 juin 2019 at 15:53

      Après s’être effondré mentalement lorsqu’il servait pour la première manche.

    • Nathan 6 juin 2019 at 15:58

      C’est un peu l’histoire de l’oeuf et de la poule. Perso, j’ai surtout l’impression d’un effondrement physique dès l fin du 1er set.

    • ConnorsFan 6 juin 2019 at 16:05

      C’est possible. Je me souviens d’un point important (vers 30-30) où Zverev a fait une amortie ratée. C’était moche mais sa réaction a été pitoyable : il a levé le bras vers le ciel pour marquer sa déception alors que sa balle était en vol. Lorsque Djokovic a répliqué de façon pas très convaincante, Zverev n’a rien pu faire alors qu’il avait la balle directement sur sa raquette. Il avait abandonné avant le coup de Djokovic.

  16. Nathan 6 juin 2019 at 16:15

    3 doubles de suite, Zverev out, Djoko n’au pas besoin de son camion ce soir.

    • Antoine 6 juin 2019 at 20:00

      Incroyable, non ? Et que dire de la double qui lui fait perdre le premier set ? La balle arrive au milieu du filet…

  17. Paulo 6 juin 2019 at 16:21

    Ces deux quarts sont quand même ennuyants, pas le moindre suspense… à part le Federer-Wawrinka, on n’aura donc eu trois quarts décevants.

    Et on va retrouver les 4 premières têtes de série en demie, quelle originalité !

    • Paulo 6 juin 2019 at 16:28

      Khachanov aura au moins gagné quelque chose avec ce quart de finale : l’entrée dans le top 10 lundi prochain, de même d’ailleurs que Fognini (Khachanov 9ème et Fognini 10ème).

    • Colin 6 juin 2019 at 16:31

      Babolat va répondre pour nous à la question suivante : c’était quand la dernière fois que le Big3 était au complet en 1/2 finale de GC?

      • ConnorsFan 6 juin 2019 at 16:34

        En tous cas, pour les 4 premières tête de série en demi-finales à Roland-Garros, c’était en 2011.

      • Patricia 6 juin 2019 at 19:03

        A l’AO 2013, avec Ferrer en 4 ^^

      • Babolat 7 juin 2019 at 07:58

        Trop facile. Patricia s’est jetée dessus comme la misère sur le pauvre monde. Le site de Roland dit 2012… en plus d’avoir une ergonomie digne d’un M.o.5 ou d’un T.o.9, ils ne vérifient même pas leurs infos.

      • Colin 7 juin 2019 at 10:00

        Eurosport dit que c’était à l’AO 2012 (avec Murray en 4) que les TS1..4 étaient présentes en demie pour la dernière fois.
        https://www.eurosport.fr/tennis/roland-garros/2019/thiem-c-est-ringo-starr-en-attendant-mieux_sto7317305/story.shtml

        Quant à ma question de base, à savoir ***le big3***, Eurosport (ou plutôt « Jeu, Set & Maths » car ils n’ont fait que retweeter) dit que la dernière fois c’était à Roland-Garros 2012. Or, après vérification, ils se trompent, c’était bien à l’AO 2013 comme Patricia l’a justement fait remarquer.

        Bref
        - la réponse est différente selon qu’on parle du Big3 (ma question) ou des TS1..4
        - dans les deux cas ça reste « original » puisque ça fait respectivement 6 et 7 ans que ce n’est pas arrivé

  18. Arno, l'homme des antipodes 6 juin 2019 at 16:27

    Thiem, il va quand même falloir se le coltiner… Même pour Djoko !

    • Paulo 6 juin 2019 at 16:31

      « Destruction méthodique » du jeu de Khachanov, dixit Frédéric Verdier, c’est tout à fait l’impression qu’il aura donné. Djoko devrait effectivement avoir du pain sur la planche en demie.

  19. Patricia 6 juin 2019 at 16:38

    Bon ben Thiem aura joué le match idéal dans les circonstances où il doit revenir demain : parfaitement géré, pas de jus perdu mentalement car contrôlé tactiquement et techniquement de bout en bout. Avec un jour de repos, j’aurais préféré un match plus exigeant, mais il n’aura qu’à le jouer contre Djoko… dont je sens hélas qu’il va comme d’hab faire un bond de niveau quand les circonstances l’exigent.

    • Antoine 6 juin 2019 at 17:21

      Moi je ne le trouve pas terrible,le Djoker…

      Soyons clair : il jouait un tocard nommé Zverev, lequel est plus mauvais qu’il y a un an. Il ne prend que 9 jeux à Djoko. L’année dernière, il en avait pris 7 à Thiem. Quand on regarde leur ratio W/UE respectifs aujourd’hui, cela donne un ratio correct de 24/18 pour Djoko mais de 29/12 pour Thiem, ce qui est excellentissime sur terre battue.

      Donc, je pense que Thiem va battre Djoko et très probablement comme Stan l’avait battu en 2015, en l’enfonçant progressivement avec sa puissance. Le problème de Djoko sur terre demeure qu’il n’a pas un coup très puissant. C’est pour cela qu’il n’a gagné qu’une fois…

      Non seulement Zverev est une feignasse qui ne fait rien depuis des mois mais il n’attaque que quand il est dos au mur : quand il a une balle de break contre lui par exemple. Il est beaucoup trop passif. Tsitsipas est beaucoup plus fort que lui, dans tous les domaines ou presque, et en particulier mentalement. C’est le Grec qui sera numéro un mondial et qui gagnera un premier GC, peut être dès cette saison.

      • ConnorsFan 6 juin 2019 at 18:50

        Je suis du même avis concernant Tsitsipas. Je garde quand même un oeil sur le jeune Félix, qui l’a battu à Indian Wells et qui progresse vite (lorsqu’il n’est pas blessé).

  20. Nathan 6 juin 2019 at 17:23

    De ce que j’ai vu, Thiem a fait le match parfait. Mais je ne suis pas du tout persuadé qu’il a le jeu pour gêner un Djoko en forme et remis en forme.

    • Nathan 6 juin 2019 at 17:57

      Pour battre Dojko, il faudra jouer comme Zverev…jusqu’à 5/4, en lui rentrant dedans, en servant très fort et très bien, en le privant de vitesse, tout en tenant l’échange, bref en étant très bon.

      Après bien sûr, il faut tenir pour ne pas jouer comme un « tocard », une « feignasse » ou que sais-je encore. Plus simplement Zverev manque de caisse et comme le mental n’est pas son fort, quand la caisse n’est pas là, le mental fout le camp.

      Thiem est puissant mais il donnera plus de temps à Djoko. Et quand Djoko a du temps, il s’installe dans le jeu. Donc Thiem sera battu.

      Cela dit, tout à fait d’accord avec Antoine, la terre battue lourde, ce sera pas bon du tout pour Federer.

      • Patricia 6 juin 2019 at 19:11

        Ben en fait, à RG, Thiem a vécu les deux expériences : se faire paner par Djoko et le battre. En 2016, c’est la dernière prestation du Djoko surconfiant, et la 1è demi de Thiem (qui a eu chaud contre Goffin). Il est bien plus fort aujourd’hui, physiquement, mentalement et tactiquement. En 2017, c’est lui qui met 3 sets à un Djoko serpillère, dont une bulle. Le match de demain se situe a priori quelque part entre les deux pour le niveau de Djoko (qui n’est plus éblouissant depuis la fin de l’AO, mais peut bien sûr le redevenir).
        Les conditions ne vont pas être en faveur de Thiem, en principe (vent). Mais à moins d’une ènième résurrection de Allmighty Djoko, Domi devrait lui en faire voir.

        • ConnorsFan 6 juin 2019 at 19:43

          Il me semble que Djokovic n’aime pas jouer dans le vent. Je me souviens d’une finale qu’il avait perdue contre Murray au US Open, où il ventait à écorner les boeufs. Ces conditions l’exaspéraient.

          • Elmar 6 juin 2019 at 20:04

            Exact pour le vent.
            Je me souviens d’un Djoko-Seppi dans le vent en 1ere semaine de RG il y a qq années. Seppi menait genre d’un set et un break.
            Et je me souviens de l’analyse de Mouratoglou qui expliquait que le Serbe ancrait très tôt ses appuis. Or, quand il vente, la trajectoire de la balle peut être modifiée entre le moment où il ancre ses appuis et le moment où il doit frapper la balle.

          • Elmar 6 juin 2019 at 20:06

            Je viens de vérifier. C’était en 2012 et Seppi avait même remporté les deux premiers sets.

        • Antoine 6 juin 2019 at 19:56

          C’est la dernière bulle de Djoko en GC et la dernière tout court jusqu’à celle que lui a collé Rafa en finale de Rome…Le dernier match entre Djoko et Thiem, c’était en demie à Madrid dans des conditions plus rapides qu’à Roland et alors que Thiem sortait d’un gros match la veille contre Roger. Djoko, dont ce fût le meilleur tournoi depuis Melbourne, l’avait emporté en 2 tie breaks. Ce sera une autre affaire en trois sets gagnants ici. Je donne moins d’une chance sur deux à Djoko. Or, la cote de Thiem est de 2.75. Je parie donc sans hésitation sur Thiem…

        • Nathan 6 juin 2019 at 20:40

          Et l’avenir tranchera…

  21. Renaud 6 juin 2019 at 22:01

    @ Antoine
    On sera demain si tu es un parieur hors pair ou si tu t’es laissé prendre au jeu du j’aime j’aime pas.
    Sur les 4 derniers GC (celui ci inclus) et jusqu’à présent le sieur Djoko c’est 100% de réussite.

    Ceci étant dit je n’imagine pas un un seul instant une victoire de Djoko en 3 sets car Thien est clairement le 3ème client de l’année sur cette surface, tout comme je n’imagine pas un instant une victoire de Thiem en 3 sets.

    Je penche pour une 1/2 très disputée et l’avenir dira si le vainqueur du tournoi pour la 1ère fois depuis longtemps à RG aura juste bénéficié du bon tirage.

    J’espère juste que Djoko plus probablement, ou Thiem moins attendu, n’auront pas épuisé toutes leurs ressources en 1/2 et que le vainqueur pourra alors barrer la route à Nadal.

    • Antoine 7 juin 2019 at 09:01

      Mercredi la première semaine, j’étais à Roland et à l’heure du déjeuner je faisais partie d’un petit groupe d’invités quand Marion Bartoli s’est pointée. Elle a parlé des chances des uns et des autres, ce qui est toujours un sujet qui intéresse les gens. Pour elle, il y avait deux joueurs nettement au dessus des autres et qu’on allait donc retrouver en finale, selon toute vraisemblance : Djoko et Rafa. Je l’a interrogée sur les chances de Thiem et elle m’a répondu qu’il était moins bon que l’année dernière et qu’elle ne le voyait pas aller à nouveau en finale cette année. Les résultats de Thiem durant la première semaine sont venus confirmer ce que Marion disait. Mais je trouve que Thiem est depuis spectaculairement monté en puissance : il vient de remporter 8 sets de suite et expédié en trois petits sets Gaël (pourtant bon jusque là) et Kachanov (pourtant très bon contre Del Po). Je pense donc qu’il arrive sur son pic de forme et que cela lui donne une très très bonne chance contre Djoko, légèrement supérieure à 1 chance sur 2. Ce matin, sa cote est de 2.85 : cela lui donne 1 chance sur 3 environ. Cela me semble donc un pari très raisonnable…

      • Babolat 7 juin 2019 at 11:11

        Faut dire aussi que Thiem a eu un tableau délicat. Paul au premier tour qui avait gagné Roland chez les juniors il y a 4 ans. Bublik au deuxième qui tapait comme un dingue sur tout ce qui bougeait et Cuevas ensuite qui n’est pas un Mickey sur terre battue. C’était pas simple et fallait se les farcir ces gars là.

      • Bapt 7 juin 2019 at 11:19

        Par ailleurs, sauf si on s’émousse physiquement à jouer trop longtemps, avoir des premiers tours un peu accrochés n’est pas forcément une mauvaise chose pour un joueur. Cela oblige à monter son niveau de jeu.

  22. Renaud 6 juin 2019 at 22:12

    J’oubliais Atoine, l’assertion-démonstration que Djoko n’a gagné qu’une fois est fausse dans sa formulation, il n’a gagné qu’une fois parce qu’il y avait en face Nadal, tu enlèves Nadal et tu lui rajoutes probablement 3-5 titres de + (2015, 2014,13,12,08,07,06)

    • Bapt 6 juin 2019 at 22:33

      En 2007 et 2006 c’était plutôt pour Fed !

      Mais sinon, depuis 2011 Djokovic est quand même très bon sur terre battue. C’est quand même un des premiers a avoir régulièrement battu sur cette surface Nadal en master 1000 ou ATP 500. Il reste la marche de RG toutefois.

    • Antoine 7 juin 2019 at 08:23

      Ah ! Si Nadal n’existait pas, cela aurait arrangé beaucoup de monde, dont Djoko..Mais il est là et bien là. Mais plutôt que de spéculer sur ce qui aurait pu être si… cela me paraît plus intéressant de se demander pourquoi Djoko n’a réussi à battre Nadal à Roland qu’une fois, en 2015, alors qu’il l’a battu 6 autres fois sur terre battue, dans d’autres tournois, dont il se trouve qu’ils sont disputés en deux sets gagnants…

    • Bapt 7 juin 2019 at 10:14

      Étant donné que Djoko a pu coller des deux sets secs à Rafa dans d’autres tournois sur terre battue, ce n’est pas son jeu intrinsèquement qui le rend impuissant contre Nadal sur terre battue. C’est plutôt les conditions spécifiques d’un grand chelem sur terre battue aux meilleurs des cinq sets.

      Outre l’aspect sans doute psychologique, soit l’enjeu de RG qui a dû jouer un rôle, il y a aussi le fait que c’est sans doute plus difficile de maintenir le niveau de jeu suffisant pour battre Rafa sur terre au format des 5 sets. C’était d’ailleurs le problème de Federer avant que Djoko s’y heurte.

      • Antoine 7 juin 2019 at 10:50

        Et oui, c’est plus difficile, beaucoup plus difficile : Rafa n’a perdu que 2 matchs en trois sets gagnants sur terre battue, sur un total de 118 matchs jusqu’à aujourd’hui…

      • Bapt 7 juin 2019 at 11:05

        Tout à fait. Rafa est un peu moins bon cette année que l’an dernier et qu’il y a deux ans. Mais son niveau depuis Rome est assez élevé pour que la marche soit extrêmement haute.
        Je ne pense pas que ce soit pour Djoko ni pour Thiem cette année. Peut-être que Thiem fera mieux que l’an dernier par contre.

        • Antoine 7 juin 2019 at 11:30

          Comparons les stats de Nadal en 2 sets gagnants et en 3 sets gagnants sur terre battue à ce jour, depuis ses débuts :

          2 sets gagnants : 318 victoires pour 355 matchs, soit 10.4% de défaites

          3 sets gagnants : 116 victoires sur 118 matchs, soit 1.7% de défaites.

          Si l’on s’en tient à cette stat, Nadal a 6 fois moins de chances de perdre au meilleur des cinq sets qu’en deux sets gagnants…

  23. Renaud 6 juin 2019 at 22:17

    Et donc pas parce qu’il lui manque un grand coup !!!
    Depuis la finale 2014 Nadal n’a plus gagné Djoko en GC !!!

  24. ConnorsFan 7 juin 2019 at 02:35

    En conférence de presse, on aurait demandé à Djokovic si Thiem était le Ringo Starr du Fab Four des demi-finalistes. :-)

  25. Nathan 7 juin 2019 at 09:40

    Il y a une donnée à prendre en compte : la pluie, donc les interruptions à gérer avec la possibilité aussi de couper les efforts. Est-ce que cela désavantagera les gros physiques qui donnent le meilleur d’eux-mêmes avec la longueur des matches ? Et si la pluie venait à la rescousse de Federer ? Ben quoi, faut bien arriver à se convaincre !

    • Kristian 7 juin 2019 at 09:56

      Cela va surtout desavantager Djokovic et Thiem qui, selon les cas de figures, pourraient ne pas finir leur match aujourd’hui.

      • Antoine 7 juin 2019 at 10:56

        Vu les prévisions météo, ils risquent de ne même pas commencer leur match. Il devrait aussi y avoir énormément de vent lorsque la pluie cessera vers 17h, avant de reprendre vers 21 heures. Même la première demie risque de ne pas pouvoir se disputer..

  26. Paulo 7 juin 2019 at 10:52

    Bref, qui vote pour une finale Federer-Thiem ?

    • Paulo 7 juin 2019 at 10:54

      Comme ça, au moins, non seulement Federer aura enfin battu Nadal à Roland, mais il se sera fait battre par un autre que le Majorquin en finale du GC parisien. Et il pourra tirer sa révérence l’esprit tranquille (l’an prochain après les JO).

      • Bapt 7 juin 2019 at 11:06

        S’il se fait battre par Thiem, je pense qu’il n’aura pas l’esprit tranquille mais sera très mécontent du résultat en fait.

      • Antoine 7 juin 2019 at 11:48

        Roger ne va pas arrêter après les JO de Tokyo. Dans un interview récente, il a dit qu’il n’avait pas pris de décision sur Tokyo mais laissé entendre qu’il n’irait pas, non pas parce qu’il compte s’arrêter d’ici là mais parce que c’est trop loin. Entre les lignes on comprend que sauf blessures, il sera encore là en 2021.

        Je ne vois pas pourquoi il arrêterait l’année prochaine, sauf si ses résultats sont franchement mauvais ou qu’il se blesse. Je le vois bien jouer au delà de 40 ans.

        • Paulo 7 juin 2019 at 12:06

          Pour 2020, je disais ça comme ça, au jugé, et constatant que sa famille n’était pas avec lui à Paris… me disant que peut-être, ses filles grandissant, l’envie d’une vie normale, tout ça…
          Mais tel que tu le dis, on dirait qu’il veut vraiment battre les records de Jimbo, bref, qu’il joue pour l’histoire du tennis avant tout…

          • Renaud 7 juin 2019 at 12:21

            Il aurait tort de se priver de prendre le record du nombre de tournoi en carrière, vu qu’il en semble et proche et capable, du moment qu’il prend encore du plaisir dans cette vie, ce qui est visiblement le cas. Il a largement adapté son programme, il joue ou et quand il veut sans pression, pas de quoi psychoter !!!
            Dans cette course aux records il est en tête sur un bon nombre d’entre eux, celui du nombre de GC est visiblement devenu le record N°1 (ce qui fut loin d’être le cas avant que Sampras n’égale puis ne dépasse Emerson) et Djokovic pourrait (mais c’est loin d’être fait car tout va très vite en tennis….sauf depuis le big 3 !!!) bien ravir le titre du nombre de GC en carrière, donc autant que RF se console avec d’autres records !!!

    • Antoine 7 juin 2019 at 11:20

      Pas moi…Selon les cotes, il y a environ 1 chance sur 20 que cela se produise. Selon moi, plutôt 1 sur 12 ou 13…

      • Paulo 7 juin 2019 at 11:29

        Ah mais Antoine, ce n’est pas un prono… c’est un choix du cœur, pour le coup… n’ayant pas vraiment envie de voir un énième Nadovic dimanche…

        • Antoine 7 juin 2019 at 11:42

          Dans l’absolu, cela me plairait bien comme finale. En plus, Roger aurait une bonne chance de la gagner, ne serait ce que parce que Thiem n’en a jamais gagné une. Cela dit je pense que la finale sera la même que celle de l’an passé, avec de meilleures chances pour Thiem…

          • Renaud 7 juin 2019 at 12:07

            Si Antoine a raison, ce dont je doute concernant Thiem, alors comme je le disais il s’avèrera peut-être que c’est le tirage qui aura fait le vainqueur cette année….dans le cadre d’une finale accrochée au meilleur des 5 sets avec Thiem ou Djoko cédant au physique sur la fin.
            Wait and see

  27. Nathan 7 juin 2019 at 11:40

    Formidable demie sur le Lenglen. La jeune américaine, mélange sympathique de Martina Hingis et d’André Agassi, est remontée de 5/0 à 5/5 !

  28. Nathan 7 juin 2019 at 11:55

    Formidable Anisimova ! 7/6 en revenant de 5/0. J’adore, j’adore, j’adore ce tennis ! simple, rapide, dépouillé, facile. Sur herbe, elle sera terrible, si elle continue comme ça

  29. Nathan 7 juin 2019 at 11:58

    Pauvre Barty ! Elle comprend plus rien. Dépassée en vitesse d’exécution, elle se fait crucifiée sur des amorties assassines. Du grand art !

  30. Babolat 7 juin 2019 at 12:00

    C’est une tueuse Anisimova. Elle a l’œil du tigre, c’est impressionnant à son âge. Elle a fait un début de match catastrophique mais depuis, elle a mis la machine à baffes en action. C’est du lourd.

  31. Nathan 7 juin 2019 at 12:01

    3/0 ! C’est plus du tennis, c’est du TGV !

  32. Nathan 7 juin 2019 at 12:02

    Attention n°1 en action !

  33. Nathan 7 juin 2019 at 12:04

    Tous les coups du tennis, elle les a tous ! Je rêve ou quoi, là ?

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