Mon Roland à moi

By  | 13 juin 2013 | Filed under: Bord de court

Roland-Garros, quand on y travail­le, c’est un long tun­nel. On y entre le lundi matin des Qualifs, frais et réjoui, et l’on en re­ssort le di­manche soir de la fin­ale, rincé, essoré, sans même savoir quel jour on est… et pour­tant déprimé que ce soit déjà fini, en appréhen­dant le violent sev­rage du len­demain matin. Plongée dans cette édi­tion 2013 du tour­noi. Al­lumez les phares, c’est parti.

7h du matin. L’heure des lève-tôt. Par­tout dans les allées, le bal­let des Fen­wick bat son plein. Des tas de terre – bat­tue évidem­ment – sont dis­posés aux ab­ords des co­urts, le bruit des per­ceuses et marteaux-piqueurs ne s’arrête jamais longtemps dans ce qui sera la zone des télés et des radios. D’in­nombr­ables petites four­mis s’ac­tivent dans les allées, tan­dis que les pre­mi­ers joueurs s’entraînent sur les co­urts où vont se dis­put­er les Qualifs. Ils s’ap­pellent Quen­tin Halys, Mat­hias Bour­gue, Aman­dine Hesse, sont pour la plupart pen­sion­naires du CNE, et ce sont eux les pre­mi­ers à foul­er la terre sacrée.

8h. Les premières têtes d’af­fiche sont dans la place. Roger est déjà là, Novak aussi. Ils s’entraînent sur les co­urts prin­cipaux du com­plexe : tantôt le Chat­ri­er, en­core fermé au pub­lic, tantôt le Lengl­en, ouvert quant à lui aux pos­sesseurs d’un bi­llet pour les Qualifs. Les Qualifs, just­e­ment : débarqués en nombre du Chal­leng­er de Bor­deaux, où ils ont tapé pour la première fois sur terre bat­tue européenne, les Américains sont par­tout. Leur jeu n’est pas révolution­naire par rap­port à ce que l’on connaît déjà, mais ils ont toujours ce culot inhérent aux US Boys de toutes généra­tions. Pas de com­plexe, jamais. Tel­le­ment peu de com­plexes qu’ils seront cinq à sor­tir des Qualifs. Pas mal pour des types qui ne con­nais­saient que le har-tru il y a en­core quin­ze jours…

8h25. Une petite recréation. Le Court 1, mag­nifique écrin du stade de la Porte d’Auteuil, est désert. Un caméraman, votre ser­viteur, et puis Grigor Di­mit­rov et Horacio Zebal­los faisant des gam­mes. Un délice. Débar­rassés de tout cal­cul lié à la com­péti­tion, les deux joueurs s’en don­nent à cœur joie. Les di­agonales de re­v­ers se succèdent, lour­des et bombées pour l’Ar­gentin ahanant, ten­dues et ex­plosives pour le Bul­gare si facile. « Oh l’en­foiré! » lâche Zebal­los en riant quand, soudain, Di­mit­rov lâche une accéléra­tion croisée qui semble arrêter le temps. Super­be.

9h10. Ça y est, les Qualifs sont fin­ies. Fias­co pour les Bleus, qui ont seule­ment évité de finir fanny lors du de­rni­er match du de­rni­er jour, grâce au généreux Maxime Teixeira. Pour le reste, les fil­les sont aux fraises, ce qui n’a rien d’une nouveauté, mais voilà que les garçons aussi ont galéré. Rien in­famant pour les Halys, Tat­lot et aut­res Hémery, plus embêtant pour Mic­hon, Her­bert et sur­tout Ouan­na, grand per­dant de la co­ur­se à la wild-card et vite éliminé en Qualifs. Tan­dis que Bob Sinclar et Novak Djokovic vien­nent faire les clowns sur le Centr­al pour la troisiè­me année de suite, Maria Sharapova – jolie robe noire et… bas­kets blanches – et Rafael Nadal procèdent au tirage au sort des tab­leaux. Le brouhaha am­biant cède soudain place à un court in­stant de sil­ence quand la gran­de Russe expédie le sep­tu­ple vain­queur du tour­noi dans la par­tie de tab­leau du n°1 mon­di­al.

9h30. Errer au Player’s loun­ge et y re­cueil­lir les avis des an­ciens sur le tab­leau. Ljubicic est toujours au fait du ten­nis ac­tuel, Lecon­te un peu moins. Mar­tina Hin­gis, elle, est très occupée. Ac­capar­ée par la lec­ture du Quotidi­en de Roland, elle n’a pas le temps de répondre aux ques­tions. Amélie Maures­mo non plus. Mais elle, clas­se, répond : « Mais un peu plus tard dans la quin­zaine, pas de souci. » Genre avant la fin­ale, par ex­em­ple ?

9h50. Peut-être mon mo­ment préféré de la journée. Le stade va ouv­rir ses por­tes dans dix minutes. Sor­tie des ves­tiaires du Court 1, une nuée de ramas­seurs de bal­les s’en­vole en chan­tant vers les ter­rains.

10h. Débuts des matchs. On an­non­ce une édi­tion pluvieuse (le ther­momètre a af­fiché 3°C le vendredi matin des Qualifs, un re­cord – en­core un – de froid dans la lon­gue his­toire du tour­noi), aussi Sara Er­rani a décidé de ne pas traîner sur les co­urts. Au bout de 52 minutes chrono, elle est la première à gagn­er un match dans le tab­leau final.

10h25. Popula­tion fas­cinan­te, les gens du ten­nis pas­sent leur temps en short, bas­kets et sur­vête­ments. Même une fois sorti du court, le joueur reste dans sa tenue préférée. Tout comme son coach, même si déjà quin­quagénaire : short, bas­kets et sur­vête­ments, on vous dit. Seule ex­cep­tion, les joueurs in­diens, toujours tirés à quat­re épingles : Sania Mirza en tail­leur et sac à main Gucci, et Mahesh Bhupat­hi en co­stume trois pièces.

11h15. Sale journée pour les Françaises. Où l’on cro­ise une Pauline Par­menti­er en lar­mes dans les allées, après une cor­rec­tion subie au pre­mi­er tour, un 6/1 6/0 bien cinglant. Stéphanie Foretz en re­vanche est satis­faite : malgré la défaite 6/3 6/0 con­tre Vinci au pre­mi­er tour, son quin­zième Roland-Garros – dont une bonne par­tie grâce à l’attribu­tion de wild-cards – est selon ses dires « une édi­tion cor­rec­te. » Et de ras­sur­er ses fans en con­fir­mant qu’il y aura au moins une seizième année. Merci Stéphanie.

11h25. Toujours pas d’avis sur le tab­leau, Mar­tina ? Non ? D’ac­cord.

11h45. Le « cas » Mouratog­lou fait débat, suite à deux in­ter­views tapageuses dans L’Équipe, une à se jeter des fleurs, l’autre à démolir la for­ma­tion fédérale. Comme Pat­rice Domin­guez en son temps, en voilà un qui plaît ou qui agace, mais en tout cas ne lais­se pas in­différent dans un uni­v­ers habituel­le­ment si feutré. Les plus : une pass­ion in­déni­able pour le ten­nis qu’il a concrétisée en académie vi­able dans les Yvelines, une éloc­u­tion par­faite et une dis­ponibilité per­manen­te vis-à-vis des médias. Les moins : une ten­dance cer­taine à l’autocélébra­tion, se clairon­nant entraîneur d’une cham­pion­ne aux 13 pre­mi­ers Grands chelems con­quis sans autre as­sis­tance que son père, sa mère et sa sœur ; ainsi qu’une pro­pens­ion à réécrire l’his­toire pour mieux s’attribu­er les lauri­ers de Di­mit­rov (Peter McNamara) et sur­tout Baghdatis (Guil­laume Peyre), pas­sant pudique­ment sous sil­ence les co­uacs sur­venus avec de nombreux juniors pro­met­teurs arrivés pour­tant en gran­de pompe dans son académie. Le per­son­nage sus­cite d’autant plus la con­trover­se que le ten­nis français est ac­tuel­le­ment riche en tech­niciens de pre­mi­er plan, Sam Sumyk (Vic­toria Azaren­ka, deux Grands chelems, n°1 mon­diale) et Loïc Co­ur­teau (Amélie Maures­mo, deux Grands chelems, n°1 mon­diale) en tête. Mais un seul re­cherche avec une telle vigueur la lumière des pro­jec­teurs.

11h55. Gaël a mis le feu. Dans la par­tie de tab­leau de-la-mort-qui-tue (Gul­bis au deuxième tour, Rob­redo au troisiè­me, Al­mag­ro en huitièmes), Gaël rap­pelle à tous que c’était bien lui le mauvais client pour Be­rdych, et non l’in­verse. Co­utumi­er des pre­mi­ers tours pour­ris – Gul­bis lors du de­rni­er Wimb’, Llod­ra à l’US Open l’année où le Parisi­en vol­leyait sur tout ce qui bouge – le Tchèque dis­paraît dès le pre­mi­er tour, à l’issue d’une fan­tastique bagar­re qui lance la quin­zaine. Les cin­quiè­mes sets de Roland-Garros à l’heure entre chien et loup… Les meil­leurs mo­ments du tour­noi, quand le pub­lic s’enflam­me et que, la fatigue aidant, l’ir­ration­nel de­vient tout à coup pos­sible.

12h15. Une journée de pluie. Quel­ques matchs entre les gout­tes, une Mar­tina Hin­gis barrée à l’entrée du re­stau des joueurs du Player’s parce qu’elle avait oublié son badge… Une in­ter­view, Mar­tina ?

12h35. Au bout de 64 matchs de pre­mi­er tour, 16 des 20 échan­ges les plus longs du tour­noi sont à mettre à l’actif de Gil­les Simon et Lleyton Hewitt – dont 5 des 6 pre­mi­ers. C’est le seul match où des échan­ges ont excédé 40 frap­pes. « Vous croyez que ça m’amuse de faire des matchs à ral­longe ? » s’agace le Français.

12h40. Les tren­tenaires se re­casent. Tan­dis que papy Haas fait de la résis­tance – sa vic­time du pre­mi­er tour, Guil­laume Rufin, en­trait à peine en CP que Tommy bat­tait ses pre­mi­ers Tops 30 sur le cir­cuit mon­di­al – les joueurs de sa généra­tion ont rangé la raquet­te et gravitent auto­ur du milieu de la balle jaune : Gros­jean, Pavel et Nor­man sont co­achs, San­toro, Dechy ou Haeh­nel ont trouvé à se re­cas­er dans l’or­ganisa­tion du tour­noi. Et Mar­tina… non, rien.

12h50. Gaël Mon­fils est-il vrai­ment si dif­ficile à com­prendre que ça ? Il y a une heure de ça, il don­nait le meil­leur de lui-même con­tre Gul­bis sur le Centr­al. Et voilà qu’on le retro­uve au salon des joueurs, bras de­ssus, bras de­ss­ous, avec un mig­non petit brin de fille. Et si Mon­fils était tout simple­ment comme Yan­nick : quand tout va bien dans sa vie, tout va bien sur le court. Mais le vent tour­ne vite, et il faut toujours espérer tomb­er dans la bonne fenêtre, c’est tout. Et c’est déjà pas si mal, dans le fond.

13h05. Cédric Pioline, speak­er de Roland-Garros au même titre que Fab­rice San­toro, se prend les pieds dans le tapis, dans un an­glais toujours aussi approximatif qu’à l’époque où il avait charmé les Américains lors de sa qualifica­tion pour la fin­ale de l’US Open, il y a 20 ans : « Fran­cesca, vous avez le jeu idéal pour embêter Mar­ion, vous la faites co­urir… euh, avec vos varia­tions, votre ten­nis varié… » La Mar­ion en ques­tion aura au moins apprécié de ne pas se faire di­rec­te­ment trait­er de gros­se vache.

13h25. Même chez les jour­nalis­tes les plus aguer­ris, il y a toujours cette capacité éton­nante à en­terr­er Rafael Nadal, sans aller s’as­sur­er que le cadav­re ne re­spire plus et que le cer­cueil a bien été cerclé de chaînes. Le Major­quin perd un set con­tre Daniel Brands ? Hum, il n’est pas aussi bien que d’habitude… Il en lâche un autre face à Mar­tin Klizan ? Il joue trop mal, le huitième Roland-Garros n’est pas pour cette année. Comme si la com’ du clan major­quin fin­is­sait par s’instill­er dans les esprits des ob­ser­vateurs.

13h35. Benoît Paire, lui, a la cote. Il est même pro­bab­le­ment le seul joueur ac­tuel qui puis­se en­core en­thousiasm­er les plus vieux ob­ser­vateurs, pour­tant blasés à force d’en­quill­er les matchs tour­nois après tour­nois, sur­faces après sur­faces, années après années. Il y a quel­que chose de raf­raîchis­sant chez ce garçon. Sur le court d’abord, où son ten­nis com­plet, im­prévisib­le et très per­son­nel tranche des canons ac­tuels si répétitifs. De­puis un an que les pièces du puzzle se met­tent en place à vue d’œil, le joueur a fini par at­teindre une sorte de plénitude tech­nique et tac­tique ces dernières semaines. Hors du court aussi, il at­tire l’at­ten­tion, par sa per­son­nalité un peu folle mais at­tachan­te. Un vrai gen­til. Et sa défaite face à Nis­hikori, dans un match où à force de se mettre la pre­ss­ion la cocotte-minute aura im­plosé sous le crâne, n’y chan­gera rien. Benoît, con­tinues de pro­gress­er mais, sur­tout, re­stes toi-même !

14h05. Tommy Rob­redo joue donc toujours. Sub­rep­tice­ment, il s’est même faufilé parmi les têtes de série de Roland-Garros. Et le voilà en quarts de fin­ale, après avoir tour à tour cueil­li Igor Sijsl­ing, Gaël Mon­fils et Nicolas Al­mag­ro en cinq sets, à chaque fois après avoir perdu les deux pre­mi­ers. Trois matchs gagnés con­sécutive­ment malgré la perte des deux premières man­ches : on n’avait plus vu ça de­puis Henri Co­chet, en 1927. Pas mal pour un papy. Bon par con­tre, ça va piqu­er con­tre Ferr­er…

14h15. Les prédateurs de la savane le savent bien : le meil­leur ter­rain de chas­se, c’est le plan d’eau où toute la faune en­viron­nante vient fatale­ment s’ab­reuv­er. Re­mplacez les fauves par les jour­nalis­tes et les pro­ies par les joueurs, et vous com­prenez à quoi re­ssemble la sor­tie du re­staurant de ces de­rni­ers aux heures de repas.

14h35. « Grand chelem et Mast­ers 1000, quel­que part, pour moi, je vais aller un peu loin mais c’est pre­sque un autre sport. Jérémy m’a battu à Toron­to l’an de­rni­er ? A Toron­to, je venais des Jeux Olym­piques. J’avais fait la fête jusqu’à 5h du matin. J’ai pris l’avion, et j’ai joué à Toron­to avec douze heures de vol dans les jam­bes. Pour un Grand chelem, on ar­rive mieux préparé, c’est be­aucoup plus long et com­plète­ment différent. Le fait que ce soit en trois sets gag­nants, cela met forcément une hié­rarchie. » Jo-Wilfried Tson­ga met les points sur les « i ». « Jo » n’avait pas apprécié de per­dre con­tre Jérémy Char­dy à Toron­to l’an de­rni­er, et rap­pelle, en conf’ mais aussi sur le court, en trois sets secs, que le pat­ron du ten­nis français, c’est lui. Dans le haut du tab­leau, Grigor Di­mit­rov, tom­beur de Novak Djokovic à Mad­rid, apprend lui aussi cette leçon face au n°1 mon­di­al.

14h45. Tommy Haas vs John Isner, ou la par­tie aux 14 bal­les de match. Soit les 12 écartées par Isner durant le quat­rième set – 11 sur son ser­vice, la 12e étant gen­ti­ment ven­dangée par Tommy d’une doub­le faute sur son ser­vice – la 13e sauvée cette fois par Tommy Haas sur son ser­vice au cin­quiè­me set, avant le break décisif de l’Al­lemand, et une 14e et dernière balle de match qui sera la bonne. Ces deux-là auront trans­formé le Court 1 en cocotte-minute. Heureuse­ment qu’il n’y avait pas de match pro­grammé derrière. En par­ticuli­er pas de Gil­les Simon.

15h10. Gil­les Simon, puis­qu’il en est ques­tion. Cauc­hemar de FFF, mais aussi de FFT, tant la perte aurait été gran­de pour le tour­noi : le nouveau protégé de Jan de Witt a fail­li être l’homme-qui-a-stoppé-la-série-de-quarts-en-Grand-chelem de Roger Feder­er. Im­pens­able à l’issue d’un pre­mi­er set qui a tourné à la démonstra­tion de l’Helvète, la suite a pour­tant fait fris­sonn­er tout le monde. Gil­les Simon, l’homme qui faisait déjouer ses ad­versaires. Le coup est passé près, mais le re­cord tient toujours.

15h30. Il y a le Nadal en match, et il y a le Nadal à l’entraî­ne­ment. Rien à voir entre les deux spécimens, hor­mis l’in­tensité, l’en­gage­ment de tous les in­stants. Le « Rafa » qui s’entraîne est un joueur ig­norant le lift et re­fusant de re­cul­er (de toute manière, im­pos­sible de re­cul­er sur les co­urts an­nexes, sauf à déchir­er les bâches) : planté sur sa ligne, il prend tout en demi-volée et al­ig­ne les mines à ras du filet, long de ligne, court croisé, long de ligne, slice, court croisé, volée déposée. Ex­trême­ment im­pres­sion­nant… et à faire re­grett­er que l’Es­pagnol ne dose pas plus son jeu d’une pincée de prise de ris­que une fois passé en mode com­péti­tion.

15h55. Selon l’éter­nel prin­cipe qui veut que les cor­don­ni­ers soient toujours les plus mal chaussés, les jour­nalis­tes de ten­nis – à l’ex­cep­tion de L’Équipe qui con­tinue à mettre les moyens pour as­sur­er la co­uver­ture de l’évène­ment – sont souvent ceux qui voient le moins de matchs de­puis les gradins. Mais bien qu’occupés à suiv­re plusieurs re­ncontres à la fois, ce Waw­rinka – Gas­quet nous tire tous de nos oc­cupa­tions quand, au quat­rième set, le niveau de jeu at­teint soudain une pureté ab­solue. A par­tir du milieu du set, les deux hom­mes réalisent points gag­nants sur points gag­nants et tutoient le sub­lime. Peu im­por­te le vain­queur : à ce moment-là, il n’y en a qu’un, et c’est le Jeu.

16h20. Serena Wil­liams aurait pu per­dre. A 2-0, balle de doub­le break pour Svet­lana Kuz­netsova dans le troisiè­me set, l’Américaine n’en menait pas large. Et puis, à l’issue d’un échan­ge de furieuses, l’amor­tie de la Russe, re­ssus­citée après une année 2012 pour­rie par un genou meurtri, est sor­tie de quel­ques cen­timètres dans le co­uloir. Derrière, Wil­liams a re­pris du poil de la bête. En route pour un deuxième Roland-Garros.

17h15. Première fois de­puis 1949 que les quat­re quarts mas­culins sont tous bouclés en trois sets. Décep­tion tout de même pour les deux Suis­ses : Roger Feder­er est parti sans faire de vagues con­tre Jo-Wilfried Tson­ga, Stanis­las Waw­rinka a pris une dérouillée face à Rafael Nadal. Le « vieux » a payé son man­que de matchs dans les jam­bes de­puis jan­vi­er, le « jeune » a fac­turé son trop-plein de matchs au com­pteur ces dernières semaines, et sa déchirure à la cuis­se contra­ctée à Mad­rid…

17h45… De manière générale, on pes­tera d’ail­leurs con­tre ces tirages au sort qui con­dam­nent trop souvent les meil­leurs chal­leng­ers du mo­ment à s’entretu­er avant de s’échou­er, épuisés, sur des favoris frin­gants. Sans même parl­er de l’improb­able trio Be­rdych – Gul­bis – Mon­fils appelé à s’étrip­er pour un banal troisiè­me tour, sig­nalons aussi que Janowicz, Gas­quet et Waw­rinka étaient tous dans le même huitième, ar­bitrés par « one shot man » Zebal­los et papy Nikolay. Pen­dant ce temps, on en connaît qui ar­rivent en demi-finales en bat­tant Matosevic, Mon­tanes (cuit à point après son « run » à Nice), Lopez, An­der­son et Rob­redo (même plus cuit, mais carrément car­bonisé).

18h40. « Casse-couilles. » « Pénible. » « Relou. » Voilà quel­ques ad­jectifs qui re­ssor­tent en cette fin d’après-midi, tan­dis que Rafael Nadal vient, une énième fois, de se qualifi­er pour la fin­ale de Roland-Garros. Pas que Novak Djokovic lui soit sin­guliè­re­ment préféré – loin de là, d’ail­leurs – mais juste une envie de nouveauté, de visages différents à l’af­fiche du pal­marès de Roland-Garros. Et cette cer­titude, aussi, que de toutes les com­binaisons pos­sibles entre les quat­re joueurs en­core en lice au stade des demi-finales, seule la con­figura­tion Djokovic – Tson­ga pouvait en­core of­frir une fin­ale à sus­pen­se. Loupé, à l’issue d’un match que Nadal aurait dû gagn­er en quat­re sets, puis Djokovic en cinq, avant que l’Es­pagnol ne s’in­filtre dans la première brèche mal con­damnée par son rival en bout de cin­quiè­me. Doub­le­ment loupé d’ail­leurs que, quel­ques heures plus tard, ce sera au tour de David Ferr­er de mettre fin au rêve du ten­nis français, brutale­ment, met­tant en lumière toutes les fail­les de Jo-Wilfried Tson­ga en re­v­ers. Yan­nick, rendez-vous pour les 40 ans !

18h42. Pen­dant que Nadal et Djokovic étaient occupés à en découd­re cinq sets durant, à l’ombre du Chat­ri­er se déroulait la fin­ale qui aura peut-être été la plus pal­pitan­te de tout le tour­noi : celle du tour­noi han­dis­port mas­culin. Si le niveau général de la (jeune, ceci ex­pliquant sans doute cela) dis­cip­line est très inégal, il faut bien dire que Shin­go Kunieda et Stéphane Houdet en ont vrai­ment fait un sport de haut niveau à part entière. Il y a de la tech­nique – quel­le qualité du Japonais en re­v­ers – de la tac­tique, de l’in­tensité physique… et un scenario im­prévisib­le qui ne trouve son dénoue­ment qu’au jeu décisif du troisiè­me et de­rni­er set. Coup peu répandu dans le ten­nis han­dis­port, c’est pour­tant sur un ace que Stéphane Houdet l’em­porte fin­ale­ment. En champ­ion. Et de­vant une as­sis­tance aussi nombreuse qu’enthousias­te.

19h20. Kris­tina Mladenovic ne gag­nera pas le doub­le mixte. Dom­mage : le nom d’une joueuse de sim­ple (et de doub­le) de pre­mi­er plan – elle n’est en­core que 39e, cer­tes, mais son ap­partenan­ce rapide au Top 20 mon­di­al ne fait guère de doutes – au pal­marès aurait fait du bien à une dis­cip­line dont on peut aujourd’hui dis­cut­er l’exist­ence même : derrière les légen­des, derrière les juniors, derrière les han­dis­ports, le doub­le mixte est bien l’épreuve qui intéresse le moins les spec­tateurs. Lucie Hradec­ka, Fran­tisek Cer­mak, ça vous fait rêver, vous ?

19h50. Bilan de mes plus be­lles in­ter­views de la quin­zaine : Alex Cor­ret­ja, très clas­se voire émouvant – « Mon meil­leur souvenir de Roland-Garros ? C’est de pouvoir re­venir ici dix ans plus tard, et que tout le monde soit con­tent de me re­voir, ait gardé une belle image de moi » – Marc Ros­set et ses op­in­ions bien arrêtées quant au ten­nis ac­tuel, Gas­ton Gaudio et son petit air éter­nelle­ment tri­ste. Mon plus beau râteau – hors Mar­tina, évidem­ment : Goran Ivanisevic, occupé à tapot­er sur son téléphone, lâchant à peine un « no » sans lever la tête. Hors catégorie : Ad­riano Panat­ta, la mèche bien peignée et la chem­ise en coton d’où dépasse un paquet de Marlboro. Dans un français chan­tant : « On peut dis­cut­er, mais juste quel­ques minutes. Je pre­nds le café avec un vieil ami, Ion Tiriac. » Or s’il y a bien un homme qu’on ne dérange pas à l’heure du café, c’est bien Ion Tiriac.

20h30. Serena Wil­liams, onze ans plus tard. Dif­ficile de s’enthousiasm­er pour une fin­ale durant laquel­le Maria Sharapova se sera bien bat­tue, mais où le sus­pen­se n’aura duré que l’es­pace des trois pre­mi­ers jeux. Reste la joie de l’Américaine, et cette sen­sa­tion du temps qui passe en se souvenant que c’est en gag­nant à Paris, il y a onze ans, qu’elle avait pris le pouvoir de­vant les Cap­riati, Daven­port, Hin­gis et bien sûr Venus qui se dis­putaient alors la première place. A l’époque, le n°1 mas­culin s’ap­pelait Lleyton Hewitt, Al­bert Costa gag­nait Roland-Garros et Roger Feder­er n’était qu’un es­poir qui ne con­fir­mait pas.

21h15. Les lar­mes de Nicolas Mahut, ou l’image forte dont auront manqué (pre­sque) toutes les aut­res fin­ales de cette édi­tion 2013. Il y avait quel­que chose de poig­nant à voir l’An­gevin, 31 ans déjà, en détres­se après sa défaite en fin­ale du doub­le mes­sieurs, aux côtés de Michaël Llod­ra. La voix cassée, il parle de ses galères, son genou en mor­ceaux, sa carrière mise entre poin­tillés de­puis un an main­tenant, sa re­pr­ise sur des Fu­tures en début d’année… Pour ce beau joueur de ten­nis, la pilule est amère de n’être que « celui qui a perdu ses grands matchs » : une fin­ale de Roland-Garros, à la maison ; une fin­ale du Queen’s, l’autre tem­ple du gazon, en ayant pour­tant eu balle de match con­tre Rod­dick. Et puis bien sûr un match, « le » match, con­tre John Isner à Wimbledon. Con­scients de la belle his­toire dont ils l’ont privé, les Bryan feront pre­uve de gran­de clas­se, et Bob, au micro : « Tout le monde t’aime dans le ves­tiaire, Nico. C’est bon de te re­voir. » Ça ne coûte pas cher, cer­tes, mais on veut bien croire que c’était sincère.

21h50. Le streak­er qui, fumigène en main, a tenté de s’in­vit­er sur le Centr­al durant la fin­ale Nadal – Ferr­er, a du morfl­er, au vu du vol plané qu’un vigile lui a fait ef­fectu­er par-dessus la balustrade. Lui et ses potes op­posants au mariage homosexuel, égale­ment re­mar­qués pour avoir accroché une ban­derole « Hol­lande démiss­ion » sur le Suzanne-Lenglen, auront été la seule sur­pr­ise d’une fin­ale sans his­toire, à l’issue de laquel­le même Nadal n’osait pas laiss­er libre court à sa joie. Son pote David Ferr­er n’a pas démérité. Il n’avait juste pas le niveau re­quis.

23h. Roland-Garros s’achève. Rafael Nadal est parti se faire photog­raphi­er avec sa Coupe au pied de la Tour Eif­fel. Les équipes TV ran­gent leur at­tirail, tan­dis que les stands merchan­dis­ing sont en gran­de par­tie déjà démontés. Dans deux jours, toute trace du grand bar­num aura dis­paru, et le vais­seau amir­al de la FFT retro­uvera son som­meil an­nuel, tout juste per­turbé cet été par les cham­pion­nats de Fran­ce. Tan­dis que je re­tour­ne à ma voi­ture, j’opère mon croc­het habituel, petit plaisir quotidi­en, vers la masse sombre du Suzanne-Lenglen, et ses al­lures de soucoupe volan­te posée au beau milieu du stade – un jour, je vous écrirai une ode au Numéro 1 et au Suzanne-Lenglen, des co­urts que le monde en­ti­er nous envie pour leur tail­le humaine. Je m’y en­gouffre et, seul dans les tri­bunes où réson­naient quel­ques heures plus tôt les clameurs, ob­ser­ve le sol­eil rougeoyant se co­uch­er au-dessus de Roland-Garros. Ce soir s’ajoute un peu de sple­en : ce spec­tacle forcément magique pour tout fan de ten­nis, il faud­ra vieil­lir d’un an avant de le retro­uv­er.

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425 Responses to Mon Roland à moi

  1. Nath 15 juin 2013 at 17:36

    Merci Guillaume de nous faire partager tes impressions sur cette édition de RG, je me suis régalée à te lire. Je partage ton goût pour le court n°1, sur lequel je ne suis passée que l’espace d’un quart d’heure il y a deux ans, mais qui m’a laissé une forte impression. Malheureusement ils y programment rarement des matches qui m’intéressent. J’ai bien aimé ton anecdote sur la tenue de Sharapova pour le tirage au sort… dommage :lol: … J’ai assisté aux deux premiers sets du Robredo – Sijsling puis ai changé de court… Je ne me doutais pas de ce qui allait se produire par la suite !

  2. Conchita 15 juin 2013 at 17:44

    Génial que vekic soit en finale.

    • Kaelin 16 juin 2013 at 11:46

      yes c’est énorme. Belle perf de Allison Riske aussi, qui perd en demi-finale alors qu’elle est 167ème mondiale.

  3. Sylvie 15 juin 2013 at 17:59

    L’avis de Federer sur Monfils :

    Q: Have you had a chance to see the shot from Monfils yesterday making the rounds?

    FEDERER: I hear about it but didn’t see it yet.

    Q: I was wondering what your thoughts are on players being entertaining on court?

    FEDERER: The problem with those shots is you need the right score, the right shot, the right thing at the right time. That is when you’re up 5:0, 40:0, then you get that ball back, then nobody cares about the point really. Then if you win it or lose it both are going to be laughing. But the problem is people might say it’s arrogant or people might say it’s funny or disrespectful or cool or whatever. I think it’s kind of cool. He’s able to do it, pull it off. Because I’ve practiced with him a number of times and he tries all sorts of tricks which are not so much tennis-related, but he tries to incorporate them. Knowing Gael, that‘s what you’ve got to expect. I don’t think he does it on purpose. I think he just enjoys playing tennis when he’s out there and that’s his way of showing it.

    • Conchita 15 juin 2013 at 18:04

      Bonne analyse.

    • Antoine 15 juin 2013 at 21:08

      Oui, c’est bien analysé et on voit également le sens du politiquement correct du Suisse: « But the problem is people might say it’s arrogant or people might say it’s funny or disrespectful or cool or whatever »…Il considère donc que ce que pensent les gens est un problème pour lui..

      Pourtant quand il fait un tweener, tout le monde trouve cela super…

      Quand Gaël fait ce truc, il y en a plein la presse…

      • Babolat 15 juin 2013 at 21:26

        Ben disons que quand Fed (ou Rafa) fait le fameux tweener, c’est le seul coup possible (à moins d’être contorsionniste) pour gagner le point. Le truc que fait Gaël, c’est pour le fun et uniquement le fun. Ce n’est pas pour se foutre de la gueule de son adversaire (Tommy Haas n’est pas n’importe qui quand même) mais c’est vraiment pour jouer à la balle.
        On voit qu’il n’est pas affecté par la perte du point mais qu’il « kiffe » l’ovation du public.
        Les autres, les ténors, les cadors ne font pas ça pour les applaudissements mais… pour gagner.

        • Antoine 15 juin 2013 at 22:19

          Ce n’est pas ce que je pense..V. plus haut mon avis à la fin de l’interview.

  4. Sylvie 15 juin 2013 at 19:07

    Sinon, on a beau critiquer les toits, au Queen’s les matches ont du mal à se jouer et les deux demies vont finalement avoir lieu en même temps à priori.

    • Antoine 15 juin 2013 at 21:09

      Et alors ?

    • Sylvie 15 juin 2013 at 21:26

      Alors, ce n’était pas ce qui était prévu et les matches ont été reportés et interrompus plusieurs fois.

      • Antoine 15 juin 2013 at 22:28

        C’est normal. Chez les Roastbeefs, il pleut….Et les deux demies ont commencé en même temps et fini en même temps…

        Tu ne voudrais tout de même pas qu’après avoir défiguré le Center Court de Wimbledon, on défigure le club de la Reine qui est le plus bel endroit au monde pour jouer au tennis, non ?

        Déjà, c’est rendu immonde par ces panneaux de pub Ageon partout et un salon des membres du Club est privatisé pour en faire un espace presse durant le tournoi, ça suffit comme cela..!

        Une saloperie de toit qui servira une fois par an, merci bien et pour quoi faire ? Pour que l’on puisse suivre les deux matchs à la TV, seul et exclusif intérêt de la chose. Je suis contre la TV, je suis pour l’interdiction de la TV.

        Demain à cause du temps, la finale est programmé à midi. So what ? ils n’ont qu’à se lever de bonne heure. De toute façon on ne peut pas dire qu’ils se fatiguent : un match dure entre une et deux heures…

        • Patricia 16 juin 2013 at 10:53

          Je trouve aussi que c’est vachement moche et envahissant, ces pubs Aegon. Je préférais encore le rouge Stella Artois. Pour cette raison, les courts de Monaco me paraissent soutenir largement la comparaison avec le Queen’s, sur le plan esthétique.

          En indoor, la salle des masters à Londres est vraiment pas mal…

          Le toit de Halle a un impact direct sur la qualité du spectacle, avec la moitié du court constamment barrée de gigantesques losanges qui parasitent la géométrie. Je n’ai d’ailleurs jamais vu ça sur un court à toit….

          • Antoine 16 juin 2013 at 14:17

            Ah oui, Monaco c’est vraiment un beau tournoi et la O2 Arena est vraiment très réussie aussi. Halle, c’est vraiment un truc de supermarché. D’ailleurs, je suivais le match Haas-Roger sur ZDF et tous le spots de pub étaient pour les magasins de Gerry Weber…

  5. Babolat 15 juin 2013 at 21:16

    Finale Murray/Cilic au Queens. Je pensais que ce bon vieux Lleyton allait avoir raison de Cilic qui navigue entre bon et mois bon depuis 2 ans maintenant. (3 ans même… depuis sa 1/2 en Australie 2010 qu’a-t-il fait de marquant ?)

    Tsonga avait pris le premier set sur un malentendu. Il est clairement en dessous de l’élève de Lendl sur cette surface.

    Murray va gagner ce tournoi… et je le verrai bien soulever le trophée à Londres. Ca dépend… du tirage. Autant je le vois ok contre Djoko ou Fed… autant contre Nadal… ca me semble bien plus difficile.

    • Antoine 15 juin 2013 at 22:31

      Je n’ai pas vu le match de Cilic..Je regardais celui de JO vs la Murène mais je plains le pauvre gars qui va se prendre Hewitt au premier tour de Wimby…

      Bon match entre Jo et Murray cela dit, très intéressant pour la suite…

  6. Oluive 15 juin 2013 at 22:38

    Demain je ne pourrai voir les matches, alors je me suis fait un petit preview de Halle.

    Et c’est assez commode, parce que Youzhny et Federer se sont rencontrés lors des deux derniers Wimbledon. En huitièmes en 2011, en quarts en 2012.
    Avec un Suisse beaucoup plus en jambes que ce que j’ai pu voir de lui jusqu’ici, avec un russe qui défend sa peau, allant jusqu’à lui poser des problèmes en 2011.
    En 2012, Fed joue vraiment à un gros niveau. Et, même si Youzhny, dont le jeu certes lui convient, joue un peu court au début, lorsque, n’ayant plus rien à perdre, il lâche les chevaux en fin de match, Federer est encore capable de faire de même.

    En 2011 :
    http://www.youtube.com/watch?v=SKnsOUukrMM

    En 2012 :
    http://www.youtube.com/watch?v=KnKTAUT-dkM

    • Antoine 16 juin 2013 at 14:25

      En 2011, Roger a gagné 6-7 6-3 6-3 6-3

      En 2012, il a gagné 6-1 6-2 6-2…Deux semaines avant, à Halle, Roger avait gagné 6-4 6-1…En 2006, toujours à Halle, Roger avait gagné 6-2 6-1…

      Bref, en général, le Dr Youz prend une raclée sur herbe face à Roger. On pourra comparer avec les scores de l’année dernière..

      Pour ce qui concerne Cilic, il est mené 1-7 par Murray et ne l’a donc battu qu’une seule fois, en 1/8ème à l’US Open en 2009. Lui aussi est donc favori, mais moins nettement que Roger.

  7. Evans 16 juin 2013 at 09:36

    Le jeu de Federer est très efficace sur Herbe. Mais que c’est chiant, bon Dieu! Une vraie plaie pour le tennis.

    • Remy 16 juin 2013 at 10:10

      Surtout ne change pas d’avatar, c’est parfaitement raccord avec ton statut de troll.

    • Conchita 16 juin 2013 at 13:03

      Un conseil. Fais comme moi regarde le moins possible si tu le trouves chiant. Il y a beaucoup d’autres joueurs qui sont très intéressants à suivre. Et n’oublie pas que tu es sur un site largement acquis à la danseuse donc tu te feras égratigner et traiter de troll. Les défenses immunitaires du site sont très fortes des qu’on osé dire qu’on n’est pas à genoux devant la divinité

      • Remy 16 juin 2013 at 13:14

        Evans est un vrai troll. Mono-centré sur les anti Nadal et les pro-Fed.
        Toujours ironique, jamais dans l’analyse.
        Ses propos ne dépassent que rarement une phrase et ne concerne absolument rien d’autres dans l’univers du tennis.

        J’ai peur pour lui qu’il disparaisse dans une faille spatio-temporelle lorsque les 2 auront pris leur retraite.

        Te sens tu concerné par le portrait que je fais du troll ?
        J’en ai pas l’impression.
        Pas la peine de jouer les victimes.

        • Conchita 16 juin 2013 at 13:26

          Ne sois pas si impitoyable… tu en deviens presque cruel ! Je ne me sens aucunement victime. Je m’exprime tout simplement ! Il m’arrivera sans doute de laisser échapper que Federer est la meilleure tisane hypnotique de tous les temps mais ce sera toujours avec tendresse.

          • Kaelin 16 juin 2013 at 13:40

            si on m’avait dit un jour qu’une fan de Ferrer dirait que Federer est une tisane hypnotique… ah j’aime ce site ! ;)

  8. Kaelin 16 juin 2013 at 12:26

    http://www.servicegagnant.net/news-blois-des-confirmations-et-des-revelations-20421.html

    un ptit bilan made in servicegagnant de 3 joueurs du circuit secondaire en pleine bourre ou en forme : Carreno Busta l’espagnol, Lajovic le serbe et Reister (plus tout jeune) l’allemand, à l’occasion du challenger de Blois.

    • Conchita 16 juin 2013 at 12:52

      J’étais une grande fan de carré n’a busta mais j’avoue que sa démolition par Federer ma surprise. J’attendais une plus forte résistance.

    • Kaelin 16 juin 2013 at 13:32

      Ouep moi aussi m’enfin cette défaite n’est pas infamante non plus, malgré le score sec. Se taper Roger au 1er tour d’un GC, on a vite fait de se mettre une pression énorme et de passer à côté de son match. Federer n’a pas du tout non plus sous-estimé le bonhomme, jpense qu’on lui a conseillé de se méfier un peu vu la bonne saison sur terre du jeune espagnol et n’a pas du le laisser respirer. Après je n’ai pas vu le match, ce sont des suppositions..
      C’est un des mecs que je vais suivre d’assea près cette saison pour ma part. A voir si sur les autres surfaces il sait jouer aussi.

      Lajovic aussi fait des bons résultats depuis un bout de temps et son jeu à la « tommy Haas », comme décrit dansl’article, si ‘cest vrai, avec un très bon revers ç une main me donne d’autant plus une raison de le suivre!

      Pour Reister bon il a déjà 28 ans c’est moins intéressant même si je respecte les carrières de ces joueurs qui vivent du circuit secondaire en faisant de temps en temps des petites incursions/perfs sur le grand circuit. Type Serra, Gicquel, Robert, … chez les français. Ou Huta Galung pour les Pays Bas aussi.

      • Conchita 16 juin 2013 at 13:45

        Oui je l’ai trouvé très impressionné par le court. Le central doit vraiment terroriser ceux qui ne le connaissent pas. L’adversaire aussi une vraie légende et Federer est souvent très fort en début de tournoi. Bref on ne l’a pas vu à son meilleur… je ne connais pas du tout tes deux autres joueurs. En parlant de Serbie que devient krajinovic qui avait battu djo il y a deux ou trois ans?

        • Kaelin 16 juin 2013 at 14:13

          Apparemment Krajinovic ne fait plus grand chose puisqu’il est redescendu à la 509ème place. Il a été 170 en 2010 en effet puis a chuté continuellement depuis cet exploit de Belgrade… je ne connais pas la raison.

          Lajovic est vraiment un joueur qui monte sur le circuit secondaire, il a battu de bons joueurs récemment : Devvarman, Haase, Darcis, Starace (2fois), Sousa, Petzschner, Elias (le jeune portugais qui monte aussi unpeu), embêté plusieurs fois Volandri sans toutefois le battre. Il a le meilleur classement de sa carrière actuellement : 125ème et va monter encore tout près du top 100 s’ill gagne ce challenger de Blois.

          Reister bon je connais moins et il m’intéresse moins vu son âge.

  9. Conchita 16 juin 2013 at 13:53

    J’espère vraiment que vekic va s’imposer. Ce serait énorme! Apparemment Keys aussi à fait un bon tournoi. Le paysage change, lentement, certes.

  10. Remy 16 juin 2013 at 14:42

    Fed très bon au service mais pour le reste … Youzhny est fait une bien meilleure impression. match peu passionnant pour le moment, on attend que ça s’améliore.
    4-4

    • Nath 16 juin 2013 at 14:45

      A voir les retours dehors à 4 partout, on dirait que Federer voulait le premier jeu de service de Youyou sinon aucun. Bon au service dans les moments chauds clairement.

  11. Remy 16 juin 2013 at 14:57

    Comme contre Haas, Fed monte peu et prend le minimum de risques dans le jeu.
    Mais le service est très performant.

    balle de set Youz

    • Remy 16 juin 2013 at 14:57

      2 bons services plus tard, balle de 6-6

  12. Remy 16 juin 2013 at 15:08

    Tie break logiquement remporté par le russe.

  13. Sylvie 16 juin 2013 at 15:10

    Premier set mérité pour Youzhny qui joue mieux. Federer approximatif, lent, il n’est pas au point physiquement et n’est pas du tout convaincant. Une défaite en deux sets ne serait pas pour me surprendre.

  14. Antoine 16 juin 2013 at 15:11

    Pas inintéressant ce match entre Roger et le Dr Youz finalement…Cela a commencé à jouer à 5-5, Roger a eu une balle de break, puis a du sauver lui même une balle de set au jeu suivant et dans le tie break, c’est Youz qui a le mieux joué, la première balle de Roger étant restée au vestiaire, une seule première je crois..7-6 Youz donc…

    Il va vraiment falloir que Roger réduise le nombre de fautes directes pour redresser le tir..

    • Remy 16 juin 2013 at 15:21

      il va falloir augmenter les coups gagnants aussi

  15. Conchita 16 juin 2013 at 15:14

    Je ne regarde pas le match, mais je vois que Youz et Fed sont à égalité 49 points partout pour le premier set. Youz a donc un tout petit peu mieux joué les points importants. Je me méfie d’un retour de flamme du Suisse qui pourrait crucifier le Russe

    • Conchita 16 juin 2013 at 15:16

      Je dis une bêtise : Youz a gagné 48 points contre 46 à Fed.

  16. Remy 16 juin 2013 at 15:16

    Changement d’attitude pour Roger, plus agressif dans les frappes. Il prend le filet et rage sur ses grosses fautes directes.

  17. Antoine 16 juin 2013 at 15:25

    Il joue très bien Youzhny…je comprends mieux comment il a réglé le compte de Richie aussi facilement hier…

    Roger appuie plus maintenant et fait moins de fautes.

  18. Remy 16 juin 2013 at 15:26

    enfin un coup droit gagnant depuis la ligne de fond !

    • Remy 16 juin 2013 at 15:27

      ah non, il est faute ….

  19. Remy 16 juin 2013 at 15:32

    De ce que je vois, je sais qui je ne vais pas mettre vainqueur de Wim au RYSC :mrgreen:

  20. Conchita 16 juin 2013 at 15:32

    Ca passe pour Youz, mais Fed se fait de plus en plus menaçant. Il mène très nettement aux points. Déjà 5 points de plus gagnés.

    • Remy 16 juin 2013 at 15:36

      4 points par set pris sur le service de l’adversaire suffisent à gagner.
      D’ailleurs Fedou est en train de les aligner.
      0-40

  21. Nath 16 juin 2013 at 15:34

    Arrête les amorties Youyou, c’est pas le jour…

  22. Antoine 16 juin 2013 at 15:35

    Il est en mission le Dr Youz ! Mais il faudrait qu’il repasse plus de premières qu’au jeu précédent, sinon le break finira par arriver…

    • Antoine 16 juin 2013 at 15:37

      ..Et voilà, on le sentait arriver celui là…En surrégime Dr Youz…

    • Remy 16 juin 2013 at 15:37

      voila qui est fait avec la DD.
      break blanc.

    • Remy 16 juin 2013 at 15:39

      Fed joue bien mieux depuis le second set et cherche enfin les lignes

  23. Conchita 16 juin 2013 at 15:37

    Et voilà.

  24. Kaelin 16 juin 2013 at 15:40

    une manche partout

  25. Nath 16 juin 2013 at 15:41

    L’est bon en challenges, le Roger aujourd’hui.

  26. Sylvie 16 juin 2013 at 15:41

    Il y a du mieux chez Fed un peu aidé par quelques fautes de Youz. 3e set assez indécis tout de même.

  27. Antoine 16 juin 2013 at 15:42

    Et voilà 6-3, un set partout…Il joue plus vite et frappe plus fort Roger, bouge beaucoup mieux et le Dr Youz commence à faire un peu plus de fautes..

    • Remy 16 juin 2013 at 15:45

      mon pyjama !

    • Conchita 16 juin 2013 at 15:46

      lol !

  28. Remy 16 juin 2013 at 16:02

    break blanc again ?

    • Remy 16 juin 2013 at 16:03

      non mais break quand meme

  29. MONTAGNE 16 juin 2013 at 16:02

    J’étais absent, je viens de lire les comms d’hier.
    Je pense que Conchita marche sur les traces de Karim en ce qui concerne les pronostics, vu les scores qu’elle prédisait pour la finale de Halle.

    • Conchita 16 juin 2013 at 16:05

      Youz meilleur que je ne pensais. Mais Federer s’est compliqué la tâche, il aurait pu boucler en deux sets s’il avait mieux négocié le tb

  30. Antoine 16 juin 2013 at 16:04

    A 2-3, il l’a vraiment mis sous pression avec ce jeu blanc ou le Dr Youz n’a pas pu jouer un point..Derrière, sa première ne passe pas et cela fait break…

  31. Jérôme 16 juin 2013 at 16:13

    Tu as raison de l’appeler le docteur Youz, car il joue vraiment très bien.

    Ce n’est pas une surprise sur cette surface. Plus les conditions de jeu sont rapides, plus ça atténue les écarts entre les meilleurs techniciens et les gros cogneurs qui tentent le coup pour le coup. Cf. Berdych ou Rosol.

    En tout cas, on arrive à la 77ème.

    Fed a été trop attentiste, en retard et mal placé au 1er set. Ensuite, il a relevé le niveau.

    • Antoine 16 juin 2013 at 16:18

      Je l’appelle le Dr Youz car il est docteur en philosophie depuis deux ou trois ans…

      • Antoine 16 juin 2013 at 16:22

        Sinon, sur herbe, il ne suffit pas de frapper, il faut aussi une bonne technique mais c’est le cas du Dr Youz, mis à part ces deux ou trois points, dont un très important ou il n’a pas pu relever un slide court croisé qui n’a pas du rebondir à plus de 15 cm et qu’il a mis dans le filet…

  32. Conchita 16 juin 2013 at 16:13

    Noooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooon !!!!!!!

    • Jérôme 16 juin 2013 at 16:16

      T’as pas fini, un peu Conchita ?

    • Conchita 16 juin 2013 at 16:18

      C’est horrible, je comprends la douleur de certains quand Nadal gagne, c’est physique ! :lol:

      • Skvorecky 16 juin 2013 at 16:24

        Alors comme ça, lire 15-love t’a rendu Fed-hater? Faudrait mettre un avertissement en page d’accueil ;-)

      • Conchita 16 juin 2013 at 16:34

        C’est fou mais j’ai l’impression que oui je vis quelque chose d’intense qui ressemble à du fedhating. Moi qui me voulais neutre et noble. Je serai à fond pour Murray et Ferrer au cours de Wimbledon. Mais j’ai bien peur que Federer soit imbattable sur cette surface.

        • Skvorecky 16 juin 2013 at 16:48

          Oui, pourtant à ton arrivée tu ne semblais pas le détester! Nous sommes vraiment une mauvaise influence…

          Pour Wimbledon, soyons clairs, je soutiens Murray, Federer n’ayant à mon avis aucune chance de victoire finale. Tout le bien que je lui souhaite est de battre un bon joueur: Berdych, tiens, je trouverais ça génial! S’il peut donner du fil à retordre aux meilleurs, ce serait du bonus, même s’il risque surtout de faire long feu. Bref, prépare toi à éponger les sanglots qui vont recouvrir le site d’ici 3 semaines!

          Ferrer, lui, n’en a aucune, de chance de gain, mais il pourrait bien faire le Grand Chelem des demi-finales, ce salaud!

      • Jérôme 16 juin 2013 at 16:59

        Arrête de te payer notre tête, stp.

        Le coup de l’adolescente de 17 ans qui a des références pas de son âge, on nous l’a déjà fait. En d’autres temps ce fut une prétendue poétesse surdouée de 14 ans, étonnamment expérimentée en marivaudage virtuel.

        Elle avait meme fini en apothéose virtuelle.

        Toi tu préfères adapter Barbara Cartland au tennis, c’est bon.

        On a compris : action-réaction.

        • Conchita 16 juin 2013 at 17:23

          Excuse-moi mais ton message m’a fait exploser de rire. Je t’aime !

          • Conchita 16 juin 2013 at 17:58

            awwwwwwwwwwwwwwwwwwwwwwwwwwww <3

        • Jérôme 16 juin 2013 at 18:01

          Ah bon ?

          Je ne vois pas pourquoi au 1er degré. je ne le vois que trop au second degré.

          Aussi je te le dis tout net : ce site a du succès parce qu’il s’est voulu exigeant d’abord concernant le respect vis-à-vis de tous ses membres.

          Le respect, c’est du fond. La forme peut être fermé ou rabelaisienne. Mais le respect ce n’est pas se foutre de la g… des autres derrière des mots formellement corrects ou des antiphrases bas de gamme.

          Il y a plein d’autres sites pour ce genre de jeu.

          • Conchita 16 juin 2013 at 18:11

            Pourquoi ne fais tu pas une demande officielle. Vas au bout de ta démarche stp. La tu fais juste de la modération du dimanche et du coup elle ne suis pas impressionnée. J’adore tes colères!

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