Une bonne tranche de vie en mode bord de court et expérience personnelle, voilà ce qui vous attend ici. Durant les saisons 2010 et 2011, j’ai intégré l’équipe d’un des nombreux clubs de Normandie. Par respect d’un certain anonymat, je tairai le nom du club et je donnerai des noms d’emprunt aux joueurs. Mais qui sait, l’un de nos adversaires nous reconnaîtra peut-être ? Ce serait un savoureux hasard, avouons-le ! Entre souvenirs de matchs et démarche pour intégrer une équipe, voici les images qui m’ont marquées pendant ces deux années.
La Normandie est une terre de tennis. Il y a énormément de clubs, on trouve des courts très facilement et on peut enchaîner les tournois comme un vrai professionnel. Si j’ai toujours joué au tennis, je n’avais jamais fait l’effort de m’inscrire en club et de disputer des compétitions. Pour tout vous dire, l’ambiance « club » n’a jamais été mon truc et le milieu du tennis est parfois assez irrespirable. Je parle en connaissance de cause, pour avoir assisté à une multitude de matchs officiels d’amis ou de membres de ma famille. En 2010 cependant, poussé par un ami proche qui jouait en club depuis des années et qui disputait les tournois régionaux par équipe, je me suis enfin décidé à passer le cap. L’équipe de la ville de B. avait besoin d’un cinquième membre pour palier aux éventuelles absences d’un titulaire. Je connaissais très bien trois des quatre coéquipiers, c’est donc tout naturellement que je me suis jeté dans le bain. Le prix dérisoire de la licence est une incitation à l’inscription, c’est parfait pour les plus jeunes !
Les rencontres ont lieu le dimanche matin, aux mois de mai pour les phases de poules et de juin pour les phases finales. L’équipe de B. était en plein essor et montait en grade depuis des années. Il faut dire que la composition était solide. Quentin, le grand gaillard de la photo et l’ami qui m’avait poussé à m’inscrire, est puissant et volontaire. Invaincu en simple depuis des années, il se sert de son très gros service pour assurer sa mise en jeu et son jeu rafraichissant fait plaisir à voir : service-volée, amorties, revers à une main. Grand fan de Pat Rafter, il lui ressemble dans l’attitude. Le numéro 2 , Vincent, est un autre grand morceau – 1m93 – et est aussi un très bon ami. Fan de Safin, c’était le seul gaucher de l’équipe avant mon arrivée. Démarche lente entre les points et attitude détachée, il possède lui aussi un très bon service. Associé à Quentin pour le double, ils sont invaincus depuis leur entrée dans la compétition. Le numéro 3 de l’équipe, François, est le plus âgé d’entre nous. C’est même le seul à dépasser les 25 ans ! Accrocheur, battant, il ne laisse jamais tomber l’affaire et a poussé plus d’un adversaire au-delà de ses limites… Et parfois même au-delà de ses nerfs ! Véritable « papa » de l’équipe et jamais avare de conseils, c’est lui qui encourage le plus l’équipe. Il est aussi le capitaine de l’équipe et le grand gestionnaire des transports et du calendrier des rencontres. Le quatrième larron, Jean, est un admirateur absolu de Juan Carlos « El Mosquito » Ferrero et possède la prise la plus improbable qui soit : un vrai pongiste ! Même s’il perd parfois son sang-froid et s’incline lors d’affrontements à sa portée, c’est un pilier indispensable de cette équipe de potes.
2010
C’est parti pour mon baptême du feu. Nous jouons à l’extérieur, dans un petit club perdu dans la campagne. Le club-house de fortune nous tire quelques sourires : il faut bien ça pour me faire oublier un peu la pression. C’est mon premier match officiel, je dois assurer et ne pas décevoir l’équipe. Les joueurs qui nous reçoivent sont adorables et la rencontre s’annonce sous les meilleurs auspices. Les courts ne sont pas de grande qualité mais je suis trop concentré pour m’en plaindre. Je mène rapidement 5-2 dans le premier set. Les choses se passent bien, mes coéquipiers viennent de temps en temps près du grillage pour m’encourager. Je me déconcentre en jouant en dilettante et je me fais remonter à 5 jeux partout. L’alerte est de courte durée, je breake à nouveau, empoche le set et fais la différence d’entrée de deuxième manche : 7-5 2-0. Je joue sans prendre trop de risques, je sais que je ne joue que le numéro 4 de l’équipe adverse et que j’ai la situation bien en main. Je gagne sur le score de 7/5 6/3, double break dans le deuxième set et pas peu fier de ma performance. Non-classé, je viens de prendre le meilleur sur un 30-4. Nous gagnons la rencontre sans perdre un seul point, la saison s’annonce bien.
Un nouveau dimanche matin, une rencontre à domicile cette fois. J’ai rapidement perdu mon match, 6/1 6/3. Je n’ai pas réussi à jouer libéré et je ressens une extrême frustration. J’en profite pour aller encourager mes coéquipiers. Vincent mène confortablement sur un court en quick. Son adversaire ne fait pas le poids et je le surprends à tenter tout et n’importe quoi, conscient de son emprise sur la rencontre. Sur la balle de match il monte au filet, son adversaire effectue un lob propre et en profite pour atteindre le filet. Vincent court, se retrouve face à moi mais ne se retourne pas pour renvoyer la balle : passing en tweener sur balle de match ! J’applaudis, son adversaire aussi. Cette performance lui vaut bien d’en griller une petite : on est sportif du dimanche ou on ne l’est pas !
Pour la finale de la saison 2010, le directeur du club nous a offert des tenues assorties : on se croirait en Coupe Davis ! Nous jouons dans l’un des plus beaux complexes de la région, nous avons même l’honneur de la terre battue ! Cette fois je ne suis présent qu’en observateur et c’est bien normal. Il fait très chaud, de nombreux matchs ont lieu en même temps que les nôtres et l’ambiance est bonne. La finale se passe sans accroc ou presque. Seul Jean, pris par l’enjeu, n’arrive pas à se décontracter. Son adversaire a la mise en jeu la plus étrange qu’il m’ait été donné de voir, Dolgopolov a un geste de service très propre à côté de lui ! La saison est bouclée en terminant donc premier du championnat par équipe 3e division, sans perdre une seule rencontre, comme l’année précédente. Si mon rôle dans cette victoire a été minime, l’ambiance de l’équipe m’a séduite et je suis partant pour rempiler à la saison suivante.
La nouvelle saison a commencé et les matchs de poule s’enchaînent dans une très bonne dynamique. Toujours invaincus, nous nous rendons dans un superbe résidence privée pour disputer un nouveau match. Le paysage est superbe, le club house somptueux et nos adversaires presque à l’heure : la journée débute bien ! Encore aujourd’hui, je ne serai aligné qu’en cas de victoire assurée après les matchs de simple. Le championnat par équipes se joue en quatre simples et un double, rarement décisif et donc parfois donné à une équipe quand elle est menée 4-0 ou 3-1. En fonction des obligations de chacun, cela représente un gain de temps. Ainsi vient l’heure de jouer le double : je suis aligné avec Jean, le numéro 4 de l’équipe. Je veux faire bonne impression dans ce cadre idyllique et la crispation l’emporte sur le jeu. Nos adversaires sont des jumeaux et sont les numéros 1 et 2 de leur équipe. Nous prenons une leçon et nos frappes se refusent à rester dans le court, pourtant le schéma adopté est simple : coups croisés entre les deux joueurs de fond de court jusqu’à ce que l’occasion se présente pour le volleyeur d’achever le point. Nous ne marquerons qu’un seul misérable jeu mais, petite satisfaction, sur mon service. La conclusion est d’ailleurs très belle : après que le deuxième adversaire est monté au filet, je me lâche sur un gros passing de coup droit croisé qui vient mordre la ligne de couloir extérieure. François trouve là une raison de se lâcher enfin et m’applaudit.
Nous voilà à nouveau en finale ! Nous la disputons au tennis club de Deauville, entre les fameuses Planches et l’hôtel Normandy. J’y joue souvent et je connais le paradoxe du lieu : le panorama est superbe mais les courts en terre battue sont de mauvaise qualité. Comme l’année précédente, les finales de tous les niveaux de compétition se jouent aujourd’hui et le planning est chargé. Il fait très chaud, le vent ne souffle quasiment pas, l’attente s’annonce longue. Nous rencontrons nos adversaires et nous discutons avec eux histoire de passer le temps et de ne pas passer pour des morts de faim. La moyenne d’âge est, d’au moins, 30 ans (rendez-vous compte !). C’est Jean qui ouvre les hostilités contre l’autre numéro 4. Il n’est pas en forme et il appréhende mal la chaleur. Il se braque, se frustre. En face son adversaire est solide et prend les cadeaux qui lui sont offerts. Pendant ce temps, l’équipe adverse s’énerve des fautes de pieds fréquentes de Jean et nous le fait très clairement savoir. Ils ont raison mais il est interdit de parler aux joueurs sur le court, en plus le service de Jean n’est pas son point fort donc l’impact de ces fautes de pied est minime… Je constate que la compétition échauffe vite les esprits. Je passe au match de Vincent qui a commencé juste avant la fin du premier match. L’organisation lui a réservé une mauvaise surprise : un court en terre battue synthétique. La surface n’a rien à voir avec de la vraie terre battue, c’est extrêmement glissant et… c’est tout. Rien de bien intéressant donc. Sur le chemin du court, l’adversaire de Vincent lui glisse en rigolant : »Attention à toi, au club on m’appelle le petit Nadal ! » J’échange un sourire avec Vincent et l’échauffement commence.
Les deux premiers matchs sont finis et le score et de 1 point partout. Il fait de plus en plus chaud et l’attente pèse dans les jambes de deux équipes. François entame son match, un combat long et très physique, comme il les aime. Armé de sa pommade anti-maux de dos, il se sent pousser des ailes ! Il l’emporte finalement à force de contres et de nombreuses contestations qui nous amusent mais, assez étonnamment, que son adversaire ne goûte pas… C’est au tour de Quentin de jouer, l’enjeu n’est rien de moins que le titre 2011 ! Nous sommes tous sereins car nous avons confiance en son service. Mais Quentin ne joue jamais sur terre battue… Son déplacement n’est pas adapté et ses services moins perforants qu’à l’accoutumée. Face à la chaleur et au savoir-faire de son opposant, il étouffe. Le point est perdu, le titre va se jouer au match de double décisif ! C’est un scénario parfait pour le suspense mais c’est un motif de pression supplémentaire. Naturellement, Quentin et Vincent composent notre équipe de double, en face ce sont les numéros 1 et 4, soit les deux vainqueurs du jour, qui sont alignés. Le score final m’échappe maintenant mais nous avons perdu. Notre finale nous permet tout de même d’accéder au championnat de première division pour l’année 2012. Forcément déçus mais fiers de notre parcours, nous n’avons pas mis plus de trois heures avant de nous retrouver autour d’un barbecue, à parler un peu de tennis, et beaucoup d’autre chose.
Que retenir de ces humbles instantanés ? Le plaisir de trouver un groupe solide, d’apporter sa pierre à l’édifice, de passer des bons moments. Car c’est bien de cela qu’il s’agit : jouer sérieusement, encourager ses coéquipiers, déconner avec ses potes. Même si mon importance au sein de cette équipe de bras cassés est faible, je ne risque pas d’oublier que le tennis reste avant tout un jeu. Et c’est bien le principal.
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C’est moi ou Fed se déplace mal? Rouillé ou surface ? Je le trouve lent.
Alors moi le coup de la terre battue bleue ça ne me fait ni chaud, ni froid. Tout au plus je remarque que Tiriac a quelque part quand même réussi son coup, puisque les fans ne parlent que de ça. L’accueil des joueurs est glacial ? Pas grave, c’est tout le tournoi de Madrid qui est très médiocre pour un M1000, et ça n’empêche que tout le monde y revient toujours, année après année. Après, le père Tiriac reste un businessman : le jour où le tournoi ne marchera plus, il fera comme il a fait à Stuttgart, il retirera ses billes et ira jouer les aventuriers dans le pays à la mode.
Pas passionnant comme match en tous les cas.
Un peu soporifique même…
La terre battue bleue? En tant qu’adorateur de la (saison sur) terre battue, ça me dérange d’avoir l’impression de voir un match sur ciment US.
Je n’en reviens pas. Fed fait dans son froc sur son service à la seule perspective de devoir jouer le match sur un tie-break contre Raonic.
il le gagne quand même.
Mine de rien les Masters 1000 ne déchaînent plus les foules. Quand on fait le compte il y a presque toujours quelque chose à critiquer : le duo Indian Wells-Miami trop long, Monte Carlo magnifique mais au statut brouillon, Madrid très amateur, Shanghai presque vide jusqu’à la finale, Paris souvent boudé par les meilleurs et à la surface indéfinie d’une année sur l’autre… Reste le tournoi de Rome, superbe et chargé d’histoire. Le duo nord américain de l’été me plaît beaucoup, notamment Cincinatti et sa surface vraiment différente. 3 tournois sur 9, c’est peu…
40/0. Puis balle de break-match. Fed échappe temporairement à la correctionnelle mais je maintiens. A ce niveau de retour et de jeu de fond de court, je ne vois pas comment il peut gagner ni breaker ni même gagner un tie-break.
S’il s’en sort ça tiendra du miracle
Le service de Raonic semble baisser
ALLEEEEZ !!!!
Voilaaaaaa !!!
Fed a carrément élevé son niveau sur ce jeu.
ben voilà…
YEEEEESSSS !
Doudou qui se met enfin à prendre le jeu à son compte. Mais Raonic n’a pas baissé les bras. Il sauve la 1ère balle de break sur un passing de revers long de ligne avec un coup de poignet façon Federer.
Le miracle a temporairement lieu ! Allez, on se bouge !
ça va bien mieux depuis qu’il arrive à faire durer les échanges.
non seulement il gagne plus de points mais en plus ça lui permet de rentrer dans le match
Et Doudou marque 3 points en retour sur première balle en un jeu, alors qu’il était bloqué à… 1 depuis le début du match.
Du coup, break. Et set.
Fallait pas non plus faire chier.
CHAMPAGNE !!! Quel enchaînement service-demi-volée amortie !!!
La demi-volée pour les nuls, écrit par Doudou…
Et hop : retour de revers amorti gagnant !
T’as un stream qui tient le choc, Jérôme ?? Le mien me fait rater un point sur deux…
Voilà.
http://www.sportlemon.tv/v-4/0/62/v-406286.html
Fort aimable.
Gros danger. Federer petit bras et ayant du mal à contrôler.
Heureusement que Raonic a tapé comme un bourrin sans réfléchir : il aurait à mon avis suffi qu’il fasse jouer 2 coups de plus à Federer en remettant bénéficier d’une faute adverse.
Balèze Raonic, poser des problèmes à Federer sur TB c’est pas rien.
Malheureusement pour lui Fed va gagner le match à l’expérience je pense.
Re-danger.
Pourquoi Fed ne slice-t-il pas en revers pour faire plier les jambes au géant vert ?
Il s’en sort bien Fed.
Mais Raonic se remet à très bien servir.
Compliqué comme match.
OUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUF !!!!!!!
Pas passé loin, cette fois, mais superbe réaction de Fed.
Ca a été très très chaud. Federer a sauvé la 1ère des 2 balles de break par un superbe enchaînement service-volée amortie croisée. Mais il s’en est fallu de très peu que Rahan ne le plante sur le retour.
Deux balles de break sauvées dont une sur un service-volée en second service… Il a pas froid aux yeux le père Fed…
C’est chaud. Raonic ne lâche pas, ça va être dur de passer.
Attention …
Il est solide Raonic. S’il gagne ce match, il l’aura vraiment mérité même si c’est loin d’être du bon Federer, le Canadien a du mental et de la volonté.
Et ce qui devait arriver arriva: casse-cravate.
Tie-break
On sort les incantations, les poupées vaudous et les pattes de lapin…
YESSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSS !!!!!!!!!!!!!!!!!!
ouuuuuuufff
C’est bon avec un superbe retour en coup droit !
Bon, et ben ce fut compliqué, c’est le moins qu’on puisse dire… Mais c’est passé et c’est bien là le principal !
Très bon Raonic qui a servit 21 aces tout de même !
Excellent au service mais très fébrile dans les moments clé, j’appelle pas ça un très bon Raonic.
Les stats de Raonic sont excellentes