Sur l’écran noir, les lignes blanches

By  | 24 août 2010 | Filed under: Insolite

Dans les années 90, je me re­mets à jouer au ten­nis, en pre­nant des cours col­lec­tifs dans un joli petit club, sis dans un cadre ver­doyant : le ten­nis club de Cor­enc. Après les cours, nous nous retro­uvons pour sirot­er une menthe à l’eau ou une bière au bar-restaurant du club.

L’un des murs est orné d’une af­fiche du film « La Femme d’à Côté » de François Truf­faut ; Fanny Ar­dant et Gérard De­par­dieu, tout à leur pass­ion dévoran­te (et fatale), ne semblent pas con­cernés par nos dis­cuss­ions oiseuses d’après match. Quant à moi, j’ai tel­le­ment eu l’habitude de décorer les murs de mes chambres suc­ces­sives avec des af­fiches de cinéma géantes que la présence de celle-ci dans ce club­house ne me semble pas saug­renue.

Quel­ques temps plus tard, ayant l’oc­cas­ion de re­voir une nouvel­le fois l’avant-dernière œuvre Truf­faldien­ne, je m’at­telle au jeu habituel de tout grenob­lois de souc­he ou d’adop­tion vision­nant ce film : re­con­naître les lieux du tour­nage. Et enfin (!) je com­prends pour­quoi son souvenir est cul­tivé dans mon nouveau club de ten­nis : celui-ci est tout simple­ment un décor récur­rent du film.

Et même plus qu’un décor : un lieu du jeu soci­al où la bour­geoisie loc­ale dépein­te par Truf­faut se re­ncontre le week-end auto­ur d’une raquet­te et d’un verre. Il ac­cueil­le trois scènes cruciales pour l’évolu­tion dramatique du film, et la pat­ronne du club, Mme Jouve, est la nar­ratrice de l’his­toire. Comme les deux héros de cette tragédie moder­ne, c’est aussi une vic­time de la pass­ion amoureuse : elle y a perdu l’usage de ses jam­bes quel­ques années auparavant suite à une ten­tative de suicide ratée.

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Truf­faut n’est bien sûr pas le pre­mi­er cinéaste à avoir utilisé un club ou un court de ten­nis pour y faire évolu­er ses per­son­nages. Son alter-ego de la nouvel­le vague, Jean-Luc Godard, qui est d’ail­leurs un grand amateur de ten­nis en général et de John McEn­roe en par­ticuli­er, a par­semé nombre de ses films de cita­tions ten­nistiques. Par ex­em­ple, la séqu­ence d’ouver­ture de « Pier­rot le fou » (1965) au jar­din du Luxem­bourg (photo ci-contre).

En 2007, Godard re­ncontre Cathy Tan­vi­er, ex n°1 française, après avoir lu son auto­biog­raphie, et lui pro­pose dans la foulée de tenir le pre­mi­er rôle de « Film Socialis­me », présenté en com­péti­tion au fes­tiv­al de Can­nes 2010. En l’abs­ence de l’er­mite de Rolle, coincé en Suis­se pour cause de mal­adie, c’est l’an­cien­ne cham­pion­ne qui ira sur la Croiset­te défendre le film (cf. cet ar­ticle de Nice-Matin : Godard ab­sent, Cathy Tan­vi­er porte le Film-Socialisme).

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Dans un re­gistre plus com­ique, en 1952, Jac­ques Tati, dans ses célèbres « Vacan­ces de Mon­sieur Hulot », fait du héros qu’il in­car­ne un champ­ion du di­manche, cap­able grâce à son seul ser­vice canon (au mouve­ment in­énarr­able, et, dis­ons… peu con­ven­tion­nel !), de gagn­er le tour­noi or­ganisé par les vacan­ci­ers de la petite sta­tion balnéaire de Loire-Atlantique, décor de cette char­mante (et sur­année) comédie.

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Au mitant des années 70, Yves Robert et son scénaris­te Jean-Loup Dabadie font des quat­re co­pains parisiens de « Un éléphant ça trom­pe énormément » (joués par Roc­hefort, Lanoux, Bras­seur et Bedos) des joueurs oc­casion­nels, se retro­uvant sur un court co­uvert pour des matchs de doub­le (et ac­cessoire­ment y re­cevoir dans une scène d’anthologie la visite in­opin­ée et déchaînée de la mère ab­usive de Bedos, jouée par Marthe Vil­lalon­ga). Pour l’anec­dote, Bedos avait une cer­taine habitude du man­ie­ment de la raquet­te au cinéma, puis­qu’il in­car­nait déjà un champ­ion de ten­nis dans « Dragées au Poiv­re » de Jac­ques Barati­er (1963).

Dans le deuxième volet de la saga éléphan­tesque (« Nous irons tous au para­dis »), ayant acheté une maison avec ten­nis située près d’un aé­roport, c’est coiffés de cas­ques anti-bruit que nos quat­re compères pratiquent leur sport préféré, sous les vrom­bisse­ments des av­ions qui décol­lent…

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Au même mo­ment, à New-York, Woody Allen tente plus ou moins ad­roite­ment de séduire la belle « Annie Hall » (Diane Keaton) en l’em­menant au cinéma, dans des gale­ries d’art et même… jouer au ten­nis, ce qui nous vaud­ra la photo col­lec­tor de Woody au sac Dun­lop.

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Re­stons à New York, où dans les années 2000 le réalisateur Wes An­der­son et son alter-ego Noah Baum­bach ont prouvé un at­tache­ment récur­rent au ten­nis en général et à l’US Open en par­ticuli­er.

Dans « La Famil­le Tenen­baum » (“The Royal Tenen­baums”, 2001), An­der­son nous conte l’his­toire d’une famil­le dont les trois en­fants sont con­sidérés comme des petits génies : l’aîné, Chas (Ben Still­er) est un as de la fin­an­ce ; sa sœur Mar­got (Gwyneth Paltrow) écrit des pièces de théâtre avec plus ou moins de succès ; Ric­hie, le petit de­rni­er (Luke Wil­son) est un champ­ion de ten­nis. Toujours habillé en tenue Fila, et af­fublé d’un ban­deau Bor­gi­en, celui que ses fans sur­nom­maient “The Baum­er” a bi­zar­re­ment arrêté sa carrière en pleine gloire à 26 ans, suite à un match où il a « pété les plombs ».

En pleine demi-finale des “US Nation­als”, dis­putés sur gazon (joli an­achronis­me) à Windswept Fields (toute re­ssemblan­ce avec Forest Hills et Flush­ing Meadows est bien sûr pure­ment for­tuite !), face à un ad­versaire in­di­en appelé San­jay Gandhi, Ric­hie Tenen­baum enchaîne les fautes di­rec­tes, enlève en plein match ses chaus­sures et une chaus­sette, et finit par s’as­soir par terre en plein jeu à 0-6 0-6 0-4.

Pas de sus­pen­se quant à la cause de ce “meltdown” : ce n’est pas un bur­nout à la Borg, mais un chag­rin d’amour, la fille qu’il aime en sec­ret en ayant épousé un autre.

À la fin du film, après une ten­tative de suicide ratée, qui le rapproc­he enfin de son aimée, Ric­hie en­seig­ne le ten­nis à des gamins des quar­ti­ers défavorisés de New-York, sur le toit d’un YMCA, en es­sayant de leur apprendre la « prise de Rod Laver ».

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Dans « Les Be­rkman se séparent » (“The Squid and The Whale”, 2004), film auto­biog­raphique de Baum­bach dont l’ac­tion se situe au début des années 80 à Brook­lyn, le cadet des frères Be­rkman, Frank, 12 ans, pratique le ten­nis (détail qui sent le vécu : il a un post­er de Ilie Nas­tase placardé au de­ssus de son lit). Son pro­fes­seur de ten­nis, Ivan, jouit d’une cer­taine gloriole au sein du club du quar­ti­er, car il aurait joué et gagné un match à l’US Open dans les années 70. Wil­liam Baldwin in­terprète de façon réjouis­sante le rôle d’Ivan, en se tri­mbalant un air d’imbécile heureux pas piqué des han­netons. Malgré cela, lorsque les parents Be­rkman se séparent, c’est bien avec Ivan, idole de son fils cadet, que la mère (Laura Li­nney) aura sa première aven­ture post-conjugale, ce qui ne man­quera pas de pro­voqu­er in­compréhens­ion et mépris chez le père (Jeff Daniels), uni­ver­sitaire bril­lant (et écrivain au talent déclinant) pour qui tout homme qui n’a pas au moins un PhD est, sur l’échel­le de l’évolu­tion, à peine plus haut que le lémuri­en.

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Mais curieuse­ment, ce sont les films noirs qui ont le mieux utilisé la dramatur­gie du jeu de ten­nis pour l’intégrer habile­ment dans la trame de l’his­toire.

Woody Allen, en­core lui, a fait avec « Match Point » en 2005 un re­tour gag­nant au drame criminel, 15 ans après sa précédente in­curs­ion dans ce genre (« Maris et Fem­mes », 1991). Son héros, Chris Wil­ton, issu d’un milieu modes­te, est un ex-tennisman pro­fes­sion­nel re­con­verti dans les leçons de ten­nis par­ticuliè­res pour ric­hes lon­doniens. Si l’ac­teur qui in­terprète Chris, l’ir­landais Jonat­han Rhys-Meyers, est aussi crédible en ex-pro que Gaël Mon­fils en Nel­son Man­dela, il est en re­vanche par­fait en gendre idéal, suave en ap­par­ence, cal­culateur et cruel en de­ss­ous. Le film s’ouvre sur l’image ralen­tie d’une balle de ten­nis qui vient heurt­er la bande du filet, tan­dis qu’en voix off, Chris mono­logue sur le thème de la chan­ce dans l’exist­ence : « Celui qui a dit ‘Je préfère la chan­ce au talent’ avait un re­gard pénétrant sur la vie. Les gens n’osent pas ad­mettre à quel point leur vie dépend de la chan­ce. Ça fait peur de pens­er que tant de choses échap­pent à notre contrôle. Dans un match de ten­nis, il y a des in­stants quand la balle frap­pe le haut du filet, où elle peut soit pass­er de l’autre côté, soit re­tomb­er en arrière. Avec un peu de chan­ce elle passe et on gagne. Ou peut-être qu’elle ne passe pas, et on perd. » La suite sera une il­lustra­tion pratique de cette théorie.

Chris séduit puis épouse Chloé, la sœur d’un de ses élèves, Tom ; il s’introduit ainsi dans une famil­le huppée, est em­bauché de­rec­hef dans la société de son beau-père, où il grim­pe rapide­ment dans la hié­rarchie. Tout semble aller pour le mieux pour cet ar­rivis­te doué, mais la belle mécanique s’en­raye : Chris tombe bête­ment amoureux de Nola Rice, la petite amie américaine de son beau-frère, elle aussi ex­térieure à ce milieu soci­al (elle se pique d’être actrice), mais qui ne saura pas s’y faire une place (Tom finit par la plaqu­er, au pro­fit d’une an­gla­ise plus « social­ly com­patib­le »). La scène de la première re­ncontre entre Chris et Nola est un som­met de sen­sualité ; de­bout près d’une table de ping-pong, la belle américaine (il faut dire qu’elle est in­terprétée par Scar­lett Johansson) semble tout à fait dis­ponib­le pour une par­tie de raquet­tes… ou plus si af­finités. La pass­ion dévoran­te qui s’instaurera bientôt entre les amants adultères va finir par menac­er l’édifice que Chris a mis tant d’éner­gie à bâtir, et, comme dans un bon vieil Hitchcock, le meurtre de la maîtres­se en­combran­te va de­venir pour Chris la seule échap­patoire pour éviter le scan­dale -divorce, li­cen­cie­ment, déclassement-. À la fin du film, Woody Allen re­prend la métap­hore de la balle de ten­nis « let », appliquée cette fois à la bague d’une vic­time jetée précipitam­ment par l’as­sassin dans la Tam­ise, mais qui a re­bon­di sur la ram­barde et est re­tombée « du mauvais côté », sur le trot­toir. Just­ice im­manen­te ? Même pas : la pièce à con­vic­tion sera ramassée par un de­al­er pas­sant par là. Celui-ci, retro­uvé mort peu de temps après avec la bague dans sa poche, end­os­sera post mor­tem le co­stume du co­up­able idéal, met­tant hors de cause l’as­sassin chan­ceux. Le film, d’une noir­ceur ter­rifian­te, se clôt sur la nais­sance du fils de Chris et Chloé, à qui son oncle souhaite d’avoir… toute la chan­ce pos­sible.

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L’influ­ence hitchcoc­kien­ne est éviden­te dans « Match Point ». Im­pos­sible en effet de ne pas faire le rapproc­he­ment entre l’œuvre du réalisateur New-Yorkais tournée à Londres, et « L’In­connu du Nord Ex­press » (“Strang­ers on a Train”), film qu’­Hitchcock le Lon­doni­en tour­na aux USA en 1951. Jean-Luc Godard écrira ainsi dans les Cahi­ers du Cinéma à la sor­tie du film d’Hitchcock que celui-ci était une for­mid­able il­lustra­tion de « la con­di­tion de l’homme moder­ne, qui est d’échapp­er à la déchéance sans le secours des dieux ». Déjà, un jeune et beau champ­ion de ten­nis amateur y était tiraillé entre deux fem­mes, et sor­tait de ce di­lem­me par le meurtre. Marié, dans son « bled » de Met­calf, à une effroy­able mégère, nymphomane de sur­croit, Guy Haines (Far­ley Grang­er) aime et voud­rait épous­er la jeune, belle et dis­tin­guée Anne Mor­ton, fille de sénateur, et mem­bre de la haute société de Was­hington. À l’oc­cas­ion d’une re­ncontre for­tuite dans un train avec un per­son­nage méphis­tophélique nommé Bruno An­thony, gold­en boy dégénéré, notre « héros » va in­volon­taire­ment sign­er l’arrêt de mort de son épouse: « Tuez mon père détesté, je m’oc­cupe de votre femme » est en effet le deal que lui pro­pose en sub­stan­ce l’ex­centrique hériti­er. Dans les deux cas, aucune chan­ce que les polici­ers découv­rent l’auteur du meurtre puis­que celui-ci aura été com­mis par un par­fait étrang­er, sans aucun mobile ap­parent. Croyant à une plaisan­terie, Guy fait mine d’approuv­er ce plan démoniaque. Mais lorsque Bruno ac­complit sa part du contra­t, re­nvoyant l’indélicate épouse ad pat­res, Guy se retro­uve sus­pecté du meurtre par la police, et pressé par Bruno de re­nvoy­er l’as­censeur et d’oc­cire son ric­hissime pater­nel…

Le ten­nis tient un rôle im­por­tant dans l’his­toire élaborée par Hitchcock et ses scénaris­tes (d’ail­leurs, dans le roman origin­al de Pat­ricia Highsmith dont le film est l’adap­ta­tion, le héros n’était pas ten­nisman mais architec­te). Ainsi, le drame se dénoue à l’oc­cas­ion du tour­noi de Forest Hills (alors l’US Open Amateurs) où Guy doit dis­put­er un match, alors que dans le même temps, Bruno l’as­sassin, déçu par Guy qui a refusé d’honor­er le « pacte », re­part vers Met­calf pour déposer sur le lieu du crime un briquet ap­partenant à Guy, pre­uve censée l’ac­cabl­er. Celui-ci choisit de dis­put­er son match pour ne pas éveill­er les soupçons des polici­ers qui le suivent en per­man­ence, mais avec l’in­ten­tion de le re­mport­er au plus vite, puis d’échapp­er à la vigilan­ce de ses pan­dores et de filer à Met­calf pour pouvoir y ar­riv­er avant la nuit et déjouer le sinistre plan de Bruno. Hitchcock nous régale alors d’un doub­le sus­pen­se, car tan­dis que Guy, d’habitude non­chalant et at­tentis­te dans son jeu, prend à la gorge son ad­versaire et lui im­pose une cad­ence in­fer­nale dans l’enchaî­ne­ment des points, pro­voquant la sur­pr­ise des com­men­tateurs radio, Bruno égare tem­poraire­ment le briquet dans une bouc­he d’égout, et ses ef­forts pour le récupérer à trav­ers la gril­le font écho à ceux de Guy pour s’im­pos­er sur le gazon new-yorkais. Il re­mpor­tera fin­ale­ment son match en 4 man­ches et ar­rivera à Met­calf pour faire éclat­er in ex­tremis la vérité…

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En­core un polar, cette fois-ci adapté d’un roman d’Agat­ha Chris­tie, « L’Heure Zéro » de Pasc­al Thomas (2007) fait à la fois référence à Jac­ques Tati (le per­son­nage du com­mis­saire joué par François Morel a un côté « Mon­sieur Hulot en vacan­ces », dans une am­bian­ce similaire de villégia­ture de bord de mer) et à Hitchcock : le per­son­nage prin­cip­al, l’élégant Guil­laume Neuvil­le, in­terprété par Mel­vil Poupaud, est aussi beau et lisse que Far­ley Grang­er dans « L’In­connu du Nord-Express » et comme lui, il est champ­ion de ten­nis. Sa carrière de joueur a vite avorté car il n’avait pas le « kill­ing in­stinct », plus préoccupé par le beau jeu (son re­v­ers, est, paraît-il, une mer­veil­le) que par le résul­tat. Lorsque sa tante, la ric­hissime Camil­la Tres­silian (Daniel­le Dar­rieux), est as­sas­sinée, tout semble de prime abord l’ac­cus­er… Oui, mais les in­dices sen­tent le traquenard à plein nez. Et les coups portés à la vieil­le dame l’ont été par un gauch­er, or, Guil­laume est droiti­er. Une deuxième série d’in­dices ac­cuse en­suite l’ex-femme de Guil­laume, la fragile Aude (Chiara Mastroian­ni), qui de sur­croit est gauchère. Il faud­ra toute la mal­ice du com­mis­saire, via l’in­terven­tion tar­dive d’un témoin oc­ulaire plus ou moins fab­riqué, pour con­fondre Guil­laume, qui avait im­aginé ce scénario di­abolique pour se veng­er de son ex-femme ; et c’était en fait du re­v­ers, de son « fameux » re­v­ers, qu’il avait frappé sa tante.

Chris Wil­ton (« Match Point »), Guil­laume Neuvil­le (« L’Heure Zéro »), à qui il faut ajout­er Tony Wen­dice (ten­nisman pro­fes­sion­nel à la re­traite in­terprété par Ray Mil­land dans le « Le Crime était Pre­sque Par­fait » (“Dial M for Murd­er”) d’Hitchcock (1954), et qui décide de faire as­sas­sin­er sa riche épouse (Grace Kelly) par dépit amoureux autant que par cupidité) : trois ten­nism­en, autant de criminels.

Décidément, quand il faut trouv­er qui est le tueur de femme dans un polar, misez sur le joueur de ten­nis…

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An­nexe

Cet ar­ticle ne serait pas com­plet si l’on n’y sig­nalait l’exist­ence d’une comédie sen­timen­tale plus ou moins nunuc­he, « Wimbledon » (en VF « La Plus Belle Vic­toire ») de Ric­hard Loncraine (2003). Le prin­cip­al intérêt de ce film, pour ne pas dire le seul, est d’avoir été, comme son titre origin­al l’in­dique, tourné en par­tie à l’intérieur même du All En­gland Lawn Ten­nis and Croquet Club. Dans les rôles prin­cipaux, Paul Bet­tany et Kirst­en Dunst ont subi un en­traî­ne­ment physique de 4 mois orchestré par Pat Cash, pour avoir l’air crédib­les en champ­ions de ten­nis.

Evi­dem­ment on trouve du ten­nis en petite ou gran­de quan­tité dans d’aut­res films dont, hélas, mes souvenirs sont trop loin­tains voire in­exis­tants pour que j’aie pu les ab­ord­er ici (peut-être à l’oc­cas­ion d’une suite, qui sait ?) : « Chambre avec Vue » de James Ivory (1986), « Le De­rni­er Em­pereur » de Be­rnar­do Be­rtoluc­ci (1985), « Le Jar­din des Finzi-Contini » de Vit­torio de Sica (1971), « Le Genou de Claire » de Eric Rohm­er (1970), « Blow Up » de Mic­helan­gelo An­tonioni (1966), « Mademoisel­le Gagne-Tout » de Geor­ge Cukor (1952)… Cela peut aussi tourn­er à la parodie complète, comme par ex­em­ple un match de doub­le démoniaque dans « Les Sorcières d’Eastwick » de Geor­ge Mill­er (1987), ou en­core l’ap­pari­tion de Vijay Am­ritraj dans un James Bond (« Oc­topus­sy », 1983).

Enfin, n’oubl­ions pas le documen­taire tourné par Wil­liam Klein à Roland Gar­ros en 1981, et sob­re­ment in­titulé « The French ». Ce film nous a déjà été lar­ge­ment présenté par Alex puis par Chris­tian en d’aut­res lieux. J’en pro­fite pour re­mer­ci­er au pas­sage Alex, pour m’avoir aiguillé sur « L’In­connu du Nord-Express ».

Ad­dendum

Une suite à cet ar­ticle est dis­ponib­le ici : Sur l’écran noir, les lig­nes blanches… Epi­sodes 2 et 3 (« Borg McEn­roe » et « Battle of the Sexes »)

About

Sous d'aut­res cieux et en d'aut­res temps, je fus connu sous le sob­riquet de "Colin Mail­lard et Tar­temp­ion".

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245 Responses to Sur l’écran noir, les lignes blanches

  1. Chewbacca 26 août 2010 at 23:27

    Oh mon Dieu c’est plié !Dabul rime avec Ras’Ghul qui veut dire: »tête d’ogre » en Auvergnat!je ne vois vraiment pas comment il pourra se sortir de là si le Rose est toujours à la mode.

    Je rigole bien sûr Priscilla folle du désert va lui trouer le fion et pour Soderling ce sera le même tarif avec un diamètre encore plus large.

    Le 17e est en marche!

    Vive Roger Federer , Vive Télérama,Vive les Bobos!

  2. Cochran 26 août 2010 at 23:45

    En théorie, Fed aussi avait un boulevard jusqu’en 1/4 à Wimbly, et on a vu 2 premiers tours hyper accrochés avant la défaite que l’on sait face à l’OGM tchèque. Les tableaux, à part donner du grain à moudre quelques jours avant les hostilités, ça n’a jamais prédit grand chose…

    Pour Nadalito, je le vois aller loin cette année, si pas au bout. Il est plutôt frais, sur une spirale somme toute assez positive et n’a pas grand chose à perdre. Il sait qu’il peut tout donner sur cette quinzaine et se reposer le reste de l’année car il n’aura pas de Davis Cup à défendre et jouer à Londres en décembre, ça le gonfle. A voir mais je doute qu’il se fasse sortir avant les demies où, à part un Murray en feu, seul un Nalbide retrouvé (j’y crois pas) est vraiment capable de lui prendre 3 sets (Gulbis ? Ahahahah, Gulbis, il ne passera même pas la première semaine).

    N’a qu’un poumon, lui, ne franchira pas la passe de 4 défaites consécutives face au Suisse, il perdra avant. Chaleur ou vent, piqure de moustique transgénique ou public américain contre lui, il aura des excuses toutes trouvées pour justifier que cette année, c’est pas encore la bonne.

    Hungry Murray peut aller au bout si sa mère ne le tue pas avant. Il sera frais, en confiance et ‘achement content de retourner à l’USO, tournoi qu’il préfère par dessus tout. De La Poutre en déprime, peu de joueurs pourront le battre. Un bon Davy aurait pu le gêner mais à moins qu’il arrive en finale, ils ne se joueront pas. Fed, bien sûr, peut lui sortir l’adage de jamais 2 sans 3, mais je pense que s’ils se retrouvent en finale, Dumbo passera devant cette fois. La succession demie et finale en deux jours, ça commence à peser pour lui (cf finale l’an dernier, il a fini cramé).

    Pour le Suisse, il faut voir ses premiers tours. S’il gagne en 3 sets mais en jouant bof bof, on dira que, comme souvent, il monte en régime et que c’est de bonne augure pour la suite. S’il gagne en jouant mal, en perdant des sets, ça commencera à puer du pet sévère et Sod sera ravi de doubler la mise. S’il perd avant les 1/4, ben ce sera une nouvelle série qui s’arrêtera !

    J’espère juste que tous les matchs intéressants ne se joueront pas entre 3 et 8h du mat…

    • Cochran 26 août 2010 at 23:46

      de bon augure*

  3. Alex 27 août 2010 at 03:21

    Oui oui, je me rappelle de cette discussion au sujet de l’inconnu …. Merci de me citer, j’avais deviné à la lecture de l’article que j’avais une part de responsabilité -même et surtout lointaine- avec cet EXCELLENT article : le fond et la forme !!
    Je sortais du cinéma Utopia, qui repasse quelques vieux trucs des fois, et j’avais été frappé par l’efficacité de la mise en scène de Hitchcock filmant du tennis, son découpage rendant la partie complètement crédible. j’en arrivais à suivre la partie et oublier presque l’intrigue principale du film…
    @ Clémency, désolé que tu n’aies pas aimé Match point, que j’avais trouvé très bon, immoral (comme la vie souvent), et tranchant d’avec son style précédent humoristique névrosé métaphorique, en pondant là un véritable drame romantique virant subitement au thriller. Ah, Clémence, je suis quand même sûr que tu es une belle de match ;)
    Et Scarlett elle est plus belle que Thomas !!

    J’ai pas pu lire tous vos comms, donc ça peut-être déjà été dit : Dans Tanguy, la scène où Dussolier sert dans la nuque de son fils pour s’en « débarrasser » est savoureuse.

    Grandissime Colin ! Il illumine le blanc écran de ses lignes noires…

  4. Alex 27 août 2010 at 03:26

    Ah merde ! Les retweets de 15love apparaissent ici !!! Don’t follow the fool man :lol:

  5. Jérôme 27 août 2010 at 06:53

    Au fait, les parieurs en folie, maintenant qu’on a le tableau de Flushing quand est-ce qu’on lance nos pronos sur les 8 quarts de finalistes ? ;-)

  6. Rabelaisan 3 septembre 2010 at 19:08

    Colin, ton article est admirable. Les photos sont magnifiques et ça donne envie de voir ou revoir certains classiques.
    En revanche, tu oublies la place essentielle tenue par le court de tennis dans le cinema bis du samedi soir sur canal des années 70. Il y a notamment un film dont le titre m’échappe avec l’admirable Brigitte L qui utilisait magnifiquement la géométrie du court et ses accessoires (filet, chaise d’arbitre) pour filer la métaphore tennistique.
    Entre autres dialogues presque ciselés comme du Audiart: « on fait un penis, euh un tennis » ou « tiens bien le manche », etc. A l’adolescence, je n’avais pas découvert ce chef d’oeuvre méconnu sans un certain émoi.

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