La défaite en face (3/3)

By  | 14 août 2010 | Filed under: Bord de court

Epi­sode 5- Amicale­ment vôtre

14h25. Jean-François, Roland (qui a décidé d’être juge de cha­ise pour ce match) et moi-même en­trons sur le court n° 7. L’at­mosphère est orageuse. Pas sur le court mais dans le ciel. De­puis quel­ques heures des nuages noirs planent au-dessus de la Mal­com­be et la menace se précise sérieuse­ment. Le ciel est de plus en plus gris. Loin de ces con­sidéra­tions météorologiques, je me de­man­de ce que je fais là, en demi-finale, après un demi-match. J’ai beau le détest­er, Blond-Blond a raison, c’est ridicule. Espérons que ma pre­sta­tion con­tre Ram­borg ne le soit pas aussi.

Jean-François je le con­nais­sais peu, pour ne pas dire pas du tout. Les amabilités que nous av­ions échangées avant d’entr­er dans l’arène étaient même la plus lon­gue con­ver­sa­tion que nous euss­ions jamais eue. Nous n’étions pas du même monde, que ce soit dans la vie ou sur le ter­rain. Jean-François était ce qu’on pouvait ap­pel­er un fils de bonne famil­le. Sans en être une carica­ture, il en était un bon ex­em­ple. Jamais un mot plus haut que l’autre mais une manière de se tenir, de se com­port­er, qui montre une cer­taine éduca­tion, à défaut d’une éduca­tion cer­taine, toujours bien mis, même sur le court où la tenue blanche, im­macul­ée, était de rigueur. La rigueur était du reste le point fort de Jean-François. Dans le jeu il était à la fois appliqué et déter­miné. Que ce soit sur son ser­vice ou sur celui de son ad­versaire Ram­borg pre­nait la di­rec­tion des op­éra­tions après deux échan­ges tout au plus. C’était un champ­ion d’échecs qui, une fois l’avan­tage pris, ne lais­sait que peu de chan­ces à son ad­versaire. Peu à peu il améliorait sa posi­tion, com­pliquait la vôtre et le mat de­venait in­éluct­able. J’avais déjà fait les frais de cette stratégie échiquéenne.

Un joueur qui sait mari­er à la per­fec­tion le ten­nis et les échecs : Ric­hard Gas­quet

Bien que nous soyons tous de niveaux fort dis­parates, Roland tenait à ce que chacun d’entre nous re­ncontrât tous les aut­res mem­bres du club, ne serait-ce qu’une fois dans la saison, même pour une demi-heure. « C’est comme ça qu’on apprend » aimait-il à dire. Après quel­ques semaines au club mes jetons de présence furent assez nombreux pour que j’eusse le privilège de re­ncontr­er « Il Maestro ». J’en avais en­ten­du parl­er mais je ne l’avais jamais vu jus­que là, nous n’étions pas dans le même groupe d’entraî­ne­ment. Ce fut un mas­sacre. Bal­lotté de droite à gauc­he, de long en large, de fond en com­ble, je subis la loi de Jean-François sans coup férir. Seules quel­ques volées de bon aloi sauvèrent mon hon­neur. Après ma défaite (je dis « défaite » mais on ne com­ptait pas les points lors de ces échanges-là, tant mieux pour moi !) le débrief­ing fut cuisant. Roland me prit à l’écart, peu amène : « Mais qu’est-ce que t’as fichu enfin ? »

- Ma foi, ce que j’ai pu ! J’ai appliqué les bases, jouer le re­v­ers le plus pos­sible.

- Ah oui ? Tes coups droits décroisés à répéti­tion c’était pour l’embêter sur son re­v­ers, c’est ça ?

- Ben, oui.

- Alors tu vas me faire plaisir de re­gard­er ton ad­versaire quand tu joues. Jean-François est gauch­er ! »

15h15. Alors que, tel un cabri, je suis allé, al­ti­er, quérir la balle au meil­leur mo­ment un « Klong » aussi sinistre que typique m’a in­formé de­rec­hef que mon coup ne pour­rait être qu’un désastre. Raaahhhh ! Une er­reur de centrage ! Water­loo, la Bérézina, aus­sitôt des im­ages de déroutes napol­éonien­nes s’im­posent alors à mon esprit. Mais en­core ce n’étaient là que des batail­les alors que moi, je dis­pute un match de ten­nis ! Que pèsent quel­ques mil­li­ers de cadav­res de grog­nards face à une défaite en deux sets secs ? Je dis­ais que je dis­putais un match de ten­nis ? Non, je par­ticipe à la vic­toire de mon ad­versaire en jouant tous les coups à l’env­ers. Je n’ai même pas marqué un jeu !

Tan­dis que la balle dis­paraît au-dessus du gril­lage, en­gloutie au tréfonds d’une di­mens­ion para­llèle dont elle ne re­ssor­tira sans doute jamais, il con­vient de trouv­er un moyen de sauv­er la face, même si elle est co­uver­te d’acné. « Oh, di­antre, une des gen­tilles cor­des de ma ci-devant raquet­te ne se serait-elle pas sub­ite­ment brisée ! » m’écriai-je. Pour être honnête mes mots ex­acts furent plus pro­bab­le­ment « P***** de b***** de raquet­te de m**** ! » mais d’une part, ce n’est guère poli d’écrire cela, vous en con­viendrez, et de plus ceci me contra­int à taper be­aucoup d’astéris­ques et je ne sais jamais où cette p***** de b***** de touc­he de m**** se trouve sur le clavi­er.

Re­venons sur le court. Je suis mené 0-6, 0-4 puis­que mon énième faute di­rec­te vient de me faire per­dre un nouveau jeu de ser­vice. Mon esprit spor­tif me pous­se à con­tinu­er même si mon cer­veau me rap­pelle op­por­tuné­ment que Ram­borg est bien meil­leur que moi et que mes chan­ces de l’em­port­er sont in­fimes. Je vous aurais bien raconté le début du match mais je n’étais tel­le­ment pas là que c’est im­pos­sible. Avant d’entr­er dans ce long co­uloir de désola­tion qu’est cette re­ncontre sans cesse flot­taient dans mon esprit les pires mes­sages de motiva­tions : « Ne t’énerve pas, ne frap­pe pas trop fort, ne t’im­patien­te pas à l’échan­ge, n’oub­lie pas qu’il est gauch­er… ». Noyé dans cette mer de néga­tions, de­venue bien vite un océan de négativité, j’ai sombré corps et biens.

Roland, juché sur sa cha­ise d’ar­bitre, m’in­terroge : « T’as un blême avec ta pelle, gamin ? ». Je vais pour répondre « Non je me suis trompé » quand je con­state en jetant un bref coup d’œil à ma raquet­te qu’une corde est bel et bien brisée. Tudieu ! Cela ne lais­se pas de me sur­prendre. Que faire dorénavant ? Je n’ai point d’autre raquet­te. Soudain mon cer­veau est as­sail­li par les sirènes de la défaite et leur chant envoûtant : « Ab­an­donne ! Ab­an­donne ! Abrège tes souffran­ces. De toute façon dans cinq minutes c’est fini alors… ». Alors, non ! Tel un Ulys­se des co­urts je reste sourd a ces ap­pels, d’autant plus que Roland, mon Zeus, de­scen­du de ses cieux, s’approc­he de moi avec toute la bi­en­veil­lance dont il est cap­able. C’est tout de même grâce à lui que je suis ici, en demi-finale qui plus est. Tan­dis que mon divin coach prend ma raquet­te afin de con­stat­er la cat­astrop­he je me souviens de ses mots lorsqu’il m’avait con­vain­cu de par­ticip­er à ce tour­noi.

C’était un soir après l’entraî­ne­ment. Roland m’avait at­tendu à la sor­tie des ves­tiaires, l’air soucieux. « Dis, gamin, il faut qu’on parle tous les deux ! Tu peux me dire pour­quoi tu ne t’es pas in­scrit au tour­noi ? » Je ne savais pas quoi répondre d’autre que « Je n’ai pas le niveau. ». Roland s’em­porta alors : « Le niveau de quoi ? C’est un tour­noi de ten­nis, tu es un joueur de ten­nis, tu viens jouer, c’est pas com­pliqué ! Qu’est-ce que tu as ? Tu as peur de per­dre c’est ça ? Moi je forme des joueurs de ten­nis, pas des gag­neurs de ten­nis. D’ail­leurs on dit « joueur de ten­nis » pas « gag­neur de ten­nis », non ? Tu sais petit, celui qui a envie de gagn­er il ne gagne pas toujours, celui qui a peur de per­dre il a déjà perdu mais celui qui a envie de jouer il gagne toujours de toute façon. Et toi t’es pas le nouveau Noah, tu seras peut-être jamais classé mais t’es un bon p’tit joueur alors viens jouer, merde ! ».

Com­ment re­fus­er après un tel plaidoy­er ? Je par­vins à ar­ticul­er : « Oui, d’ac­cord, je m’inscris ». Roland m’honora alors de sa « spéciale » as­sor­tie de la fin­ale « franche hilarité» avant d’ac­hev­er la con­ver­sa­tion à sa façon : « Il me semblait bien que t’étais pas si con que ça. Allez re­ntre chez toi main­tenant, grand cake ! »

15h18. Le coach pose ma raquet­te con­tre le gril­lage puis an­non­ce le funes­te di­ag­nostic : « Bon, ben elle est morte ! Va fal­loir t’en trouv­er une autre.» Jean-François, qui était venu se re­ndre com­pte par lui-même de la situa­tion, réagit aus­sitôt : « J’en ai deux dans mon sac de raquet­tes si vous voulez ! » Son « vous » s’ad­resse au coach, pas à moi. Je n’exis­te pas vrai­ment pour lui et je dois re­con­naître que ce n’est pas le match d’aujourd’hui qui pour­rait lui ap­port­er la moindre pre­uve que je suis bien en vie. Roland rétor­que « Non, t’as une tens­ion bien spéciale toi, ça n’ira pas ». Une voix familiè­re re­ten­tit soudain derrière le gril­lage : « Eh, at­tendez, j’ar­rive, je prête la mien­ne, j’ar­rive ! » Dam­ned ! Ric­hard, mon ami, mon bour­reau en cette oc­cas­ion précise, pous­se la porte du court et nous re­joint, rayon­nant, avec son ab­omina­tion à la main : sa raquet­te grand tamis !!!

Je suis au bord de l’explos­ion nucléaire. On ne va quand même pas ajout­er le ridicule à l’humilia­tion, non ? J’ai déjà assez honte comme ça, les gars. Com­ment me sor­tir de ce guêpier ? Com­ment re­fus­er ? Alors que Super­pote me tend sa poêle à frire en souriant, j’improv­ise : « At­tends, je ne peux pas ac­cept­er. Une raquet­te c’est comme une femme, ça ne se prête pas ! »

Con­statant alors les mines ahu­ries de mes in­ter­locuteurs, je m’aperçois que j’ai dû utilis­er là l’ar­gu­ment le plus foireux de tous les temps. Raahhh ! Je ne vais pas y co­up­er, il va fal­loir que je ter­mine ce match avec l’us­tensile de cuisine de Super­pote. Ô rage, ô déses­poir !

En me con­fiant sa raquet­te Ric­hard me glis­se à l’oreil­le : « C’est quand même pas très bien parti, hein»… « Ah, tu avais re­mar­qué ? » lui réponds-je sur un ton que je voud­rais détaché en em­poig­nant l’objet du délit. Mais qui a pu de­ssin­er un truc aussi at­roce ? J’ai l’impress­ion de me retro­uv­er dans une case d’un Mic­key Para­de ou d’un Pic­sou Géant. En me replaçant pour re­cevoir, tan­dis que Ric­hard quit­te le court, j’en­tends une voix aisément re­con­naiss­able qui goguenar­de « Vas-y l’OTNI ! Vas-y ! Fais-nous rêver ! » Crétin de Blond-Blond ! Pas de doute si le gril­lage a été in­venté ce n’est pas pour éviter que les bal­les ail­lent trop loin mais plutôt pour protéger les spec­tateurs imbéciles des joueurs vin­dicatifs.

Jean-François sert. Vert de rage je frap­pe de toutes mes for­ces dans la balle sans me souci­er du tim­ing et en­core moins du place­ment. Juste un coup pour me défoul­er. Hulk qui frap­pe avec la raquet­te de Mic­key, ça c’est vrai­ment comi(c)que !

"Quand Capri pas con­tent, lui toujours faire ainsi."

Un peu apaisé et per­suadé d’avoir fait faute je me rends aus­sitôt de l’autre côté du court pour récep­tionn­er le pro­chain ser­vice. C’est alors que j’en­tends Roland an­nonc­er « 0-15 ». « 0-15 » ? Com­ment ça « 0-15 » ? Je n’ai pour­tant pas en­ten­du la musique de la 4ème di­mens­ion ! Franche­ment si jamais mon re­tour est dans le court c’est que nous nageons en pleine science-fiction. Je fixe la raquet­te de la honte avec cir­conspec­tion. Cet outil serait-il, à l’instar d’Ivan Lendl, aussi dis­gracieux qu’ef­ficace ?

Epi­sode 6 – Vent de révolte

A l’autre bout du ter­rain, Ram­borg, aussi sur­pris que moi j’ai l’impress­ion, se re­place pour ser­vir. Il décoche une mine qui part extérieur. J’avais senti le coup, en cinq pas aériens je suis sur la balle et je délivre un re­v­ers si croisé que Godef­roy de Bouil­lon en per­son­ne ne l’aurait pas renié. Le cyborg reste scotché à des mètres de la balle, à nouveau trans­percé. Jean-François, comme l’as­sistan­ce, semble stupéfait. Pour être tout à fait honnête je ne le suis pas moins ! Alors qu’il se re­position­ne, je con­state que, pour la première fois de la re­ncontre, mon op­posant me re­gar­de vrai­ment. Et je parierai bien qu’il com­m­ence à dout­er, un tout petit peu cer­tes mais ce tout petit peu me con­vient très bien. Je décide de tent­er d’élar­gir l’éven­tuel­le brèche en jouant le gars sûr de lui et de son fait. Au lieu d’at­tendre la balle un mètre derrière la ligne, comme je l’ai fait de­puis le début du match, je me place juste de­vant avec le re­gard cruel du chac­al qui a repéré une proie blessé. De l’esbroufe pure et dure, quoi ! Le pire est que ça fonction­ne. Une doub­le faute et un coup droit dévissé de Ter­minator plus tard me voilà enfin pour­vu d’un jeu. Un jeu blanc !

En­couragé par ce demi-exploit, je par­viens enfin, à la pause, à re­mettre mes neurones dans le bon ordre pour an­alys­er la situa­tion. Après une rapide con­cer­ta­tion avec moi-même je décide d’arrêter de forc­er mes coups et de ser­vir comme je sais le faire sur ma mise en jeu. Pas de force, juste le mouve­ment. Et ça marche ! Au lieu d’un pro­jec­tile tendu qu’il re­nvoyait assez facile­ment mon ad­versaire se retro­uve à re­cevoir des bal­les qui re­bon­dissent très haut, ce qui le gêne con­sidérab­le­ment lorsqu’el­les ar­rivent sur son re­v­ers. En cinq points mon jeu est plié. 2-4. Jean-François semble un peu agacé quand vient son tour d’en­voy­er. Et ça va se con­firm­er lors d’un point où, tels des mulets, nous nous entêtons à jouer coup droit décroisé en tapant comme des sourds. Le champ­ion est vexé, il ne réfléchit plus et veut me cor­rig­er. Mais le ral­lye de coups droits tour­ne en ma faveur. Pen­dant le point un gron­de­ment loin­tain s’était fait en­tendre. Il n’émanait d’aucun des deux rivaux. Il semblerait que l’orage tant craint à Baume-les-Dames soit plutôt de­stiné à Besançon. Le vent a dû tourn­er. Oui, c’est cela ! Le vent a tourné, Ram­borg, et il se lève ! Ne l’entends-tu pas souffl­er de plus en plus fort ? Désor­mais mon bras ap­portera la tempête, il déchainera la foud­re. Je suis le dompteur de tor­nades, celui qui chevauc­he l’ouragan. En ce jour de ton­nerre vénère mon sacre. Orage, ô des es­poirs, enfin !

Les points s’enchaînent et ma sen­sa­tion d’in­vincibilité s’ac­centue. Malgré de nombreuses égalités les échan­ges primor­diaux fin­is­sent toujours par m’être favor­ables, je pre­nds même le ser­vice de Jean-François pour la troisiè­me fois con­sécutive sur une volée chan­ceuse qui reste dans le court par mirac­le. 5-4 pour moi. Vous y croyez à ça ? Moi, à peine. C’est là que le bât bles­se. J’ai tel­le­ment du mal à croire que je mène, que je sers pour la man­che, que j’en rate totale­ment mon jeu de ser­vice. Deux doub­les fautes, une volée dans le filet, un coup droit de­hors et nous voilà à 5-5. Mal remis de ma contre-performance je lais­se échapp­er le jeu suivant piteuse­ment. 6 à 5. Pen­dant la pause je tente de ras­sembl­er mes esprits. Mon re­gard se pose sur Roland. Il a raison Roland (norm­al c’est le coach) ! Je suis un joueur de ten­nis alors je vais jouer. L’enjeu, c’est quoi ? Per­dre con­tre Ram­borg ? Et quand bien même, tout le monde s’y at­tend. Aucune pre­ss­ion à avoir, je n’ai qu’à m’amus­er en faisant au mieux.

Ragail­lardi par son re­tour en tête Jean-François semble avoir totale­ment retro­uvé ses esprits. C’est sûre­ment le pre­mi­er jeu du match où les deux ad­versaires sont au maxi­mum de leur capacité. Mes ser­vices côté re­v­ers sont moins ef­ficaces. Je suis ad­miratif, Jean-François s’est déjà adapté à un coup qui le gênait hor­rible­ment il y a peu ! Après quat­re points très dis­putés nous nous retro­uvons à 30 par­tout. J’ai beau avoir décidé de jouer sans pre­ss­ion, je tremble un tout petit peu avant de ser­vir pour le point suivant. Allez, en avant, car­casse ! Une fois de plus je tente service-volée pour forc­er le de­stin, le pass­ing de Jean-François qui part comme une fusée côté re­v­ers me met en gran­de dif­ficulté, je plon­ge et je ne par­viens à re­nvoy­er qu’une balle molle en plein milieu de court. Tan­dis que je me relève je vois la balle fuser tout près de moi et ter­min­er dans le co­uloir juste derrière la ligne. Ouf ! « 30-40 » an­non­ce Roland. Ah, non !!! Je m’apprête à con­test­er quand mon ad­versaire dit posément « Non, elle est de­hors ma balle, coach. ». Clas­se, le mon­sieur ma foi ! Pen­dant la désan­nonce je pro­fite que Jean-François me re­gar­de pour le salu­er avec ma raquet­te comme le ferait un mous­quetaire avec sa rapière. Il sourit. Un bon sourire, sans ir­onie.

Bien, après ses polites­ses, il serait op­por­tun de co­up­er court. Qui sait com­bi­en d’aut­res oc­cas­ions d’égalis­er j’ob­tiendrai ? Une in­voca­tion à Stefan (Ed­berg) et Geor­ges (Be­nson) puis je me lance ! Cette fois-ci pas de balle ar­rondie, j’ai mis la pêche, his­toire de sur­prendre et… c’est un ace ! Jean-François n’a même pas bougé. Tan­dis que Roland an­non­ce le tie-break je me rends com­pte que Jean-François est resté au même end­roit. Pre­squ’im­mobile, il re­gar­de au trav­ers du gril­lage quel­qu’un ou quel­que chose. Au bout de quel­ques in­ter­min­ables secon­des il re­vient au jeu en dodelinant de la tête comme s’il était for­te­ment contra­rié. Contra­riété im­médiate­ment con­stat­ée sur le ter­rain. Ram­borg nous gratifie tout d’abord d’une double-faute d’anthologie avec deux bal­les planant loin au-dessus des lig­nes. Puis, sur mes deux en­gage­ments, il re­nvoie à chaque fois un mis­sile dans le filet. A 3 à 0 pour moi je suis plutôt con­tent mais je ne com­prends pas ce qu’il se passe. Où est le joueur qui me tenait la dragée haute ? Jean-François jette des re­gards noirs toujours du même côté du gril­lage et ne se soucie plus vrai­ment du match. Troublé par son com­por­te­ment, ainsi que par un vent de­venu violent, je finis par déjouer aussi. Des suites de points per­dants nous amènent à 6-4 pour moi. Un de­rni­er re­tour dans le co­uloir et me voici déclaré vain­queur du deuxième set pen­dant que quel­ques gout­tes com­men­cent à tomb­er. A nouveau un gron­de­ment se fait en­tendre. Plus pro­che que la première fois. Roland à l’air d’hésiter mais fin­ale­ment il me de­man­de de ser­vir pour le pre­mi­er jeu de la dernière man­che.

Alors que nous av­ions dis­puté à peine trois points dans des con­di­tions plutôt pénib­les ce sont soudain des trom­bes d’eau qui s’abat­tent sur le court. Jean-François et moi n’at­tendons pas de con­sig­nes ! Après avoir récupéré nos af­faires tant bien que mal, nous nous précipitons sous le préau pour nous ab­rit­er, re­joig­nant ainsi les spec­tateurs et les of­ficiels qui nous y avaient précédés.

Epi­sode 7 – Alea jacta est

Le préau s’avérait un re­fuge bien peu sûr en raison des éclairs ainsi que d’un vent violent qui rabat­tait la pluie. Très rapide­ment, tout le monde finit donc par être hébergé au gym­nase. Au mo­ment d’entr­er Jean-François se com­por­ta bi­zar­re­ment. En pas­sant auprès d’un jeune gars, qui m’était in­con­nu, il eut une sorte de recul, comme mû par un dégoût, que je ne com­pris pas. Sur le coup, je voulus de­mand­er à Ric­hard, qui n’était jamais très loin de moi, ce qu’il pouvait bien se pass­er entre Ram­borg et ce type mais dans la cohue qui régnait je n’en eus pas le temps. Je suivis le mouve­ment de la foule qui voulait à tout prix s’ab­rit­er.

Une fois à l’intérieur du gym­nase j’en pro­fitai pour me re­ndre au ves­tiaire afin de troqu­er mon mail­lot et mon short trempés con­tre un pan­talon et une veste de sur­vête­ment. Mal­heureuse­ment je n’avais pas pensé à em­men­er des chaus­settes, ni des chaus­sures de re­chan­ge. Mes pas étaient soulignés par des « Floc ! Floc ! » du plus bel effet. Alors que je viens juste de finir de me rhabill­er, j’en­tends une voix pincée : « Je peux en­tr­er, vous êtes décent ? ». C’est Ric­hard qui plaisan­te. Je lui rétor­que : « Mais oui tu peux en­tr­er, imbécile ! Ou plutôt c’est moi qui sors.» Au sor­tir du ves­tiaire, je trouve Ric­hard en gran­de con­ver­sa­tion avec Jean-François. Ils se con­nais­sent un petit peu parce qu’ils font par­tie du club de­puis un cer­tain temps, cer­tes, mais sur­tout parce qu’ils sont du même quar­ti­er et fréquen­tent le même lycée. Sans être vrai­ment amis ils sont suf­fisam­ment pro­ches pour que Ric­hard ap­pelle Jean-François « Jeff » et assez dis­tants pour que je n’ai jamais eu, jusqu’à aujourd’hui, l’oc­cas­ion de les côtoyer en même temps. Je re­mar­que que « Jeff » a eu, lui aussi, re­cours à la sol­u­tion sur­vête­ment mais je con­state, avec envie, que lui a des chaus­settes et des chaus­sures sèches. Bien en­ten­du tout est im­pecc­able, même sa co­if­fure malgré la pluie bat­tante que nous avons tous deux subie. Une vraie gravure de mode. On di­rait une photo issue d’une page du cat­alogue des « 3 Cuis­ses » ou de « la Déroute ». Ce que c’est d’avoir la clas­se, quand même. Je me rends vite com­pte que j’ar­rive, en fait, en plein milieu d’une con­trover­se :

« – Alors, t’as bien vu que ma raquet­te elle est super ! » dit Ric­hard en s’ad­ressant à Jeff.

« - Ca dépend peut-être aussi de celui qui la tient » répond Jean-François.

« - Pfuui ! C’est ça. Vas-y essaies-là ! Tu ver­ras bien. Tu peux lui donn­er, Philip­pe ? »

J’ac­quies­ce, je far­fouil­le dans mon sac et je tends à Ram­borg l’hor­reur suprême des co­urts. Il grimace :

« - Y’a pas à dire, elle est moche quand même ! »

Jeff con­sent tout de même à em­poign­er l’objet du délit et fait quel­ques mouve­ments à vide avec la poêle à frire. Satis­fait par ces pre­mi­ers es­sais, il de­man­de une balle et com­m­ence à jouer con­tre le mur du gym­nase, il semble ravi. « Waouh c’est di­ngue comme les ef­fets sont faciles avec ça ! » puis, me re­gar­dant « Allez, on con­tinue la demie con­tre le mur. Pre­nds ma raquet­te ». Je suis es­tomaqué : « T’es sérieux, Jean-François ?»

- Mais non, on ne com­ptera pas les points. On tape des bal­les pour s’amus­er. Enfin si ça te dit. Eh, au fait, tu peux m’ap­pel­er Jeff tu sais ! »

Cela me con­vient par­faite­ment, je m’em­pare donc de sa raquet­te afin de re­lev­er le défi am­ical. Mais l’esprit de com­péti­tion est tel­le­ment chevillé à nos corps que, très vite, les échan­ges sym­pat­hiques lais­sent la place aux bal­les vicieuses, chacun de nous cherchant des an­gles de plus en plus im­prob­ables. Ce qui me met au sup­plice car j’ai un mal fou à maîtris­er la raquet­te de Jean-François. Après une bonne demi-heure de ce qu’on pour­rait ap­pel­er de la « pelote franc-comtoise », nous décidons de faire une pause. Jeff se di­rige vers les toilet­tes tan­dis que je m’as­sieds sur un matelas de­stiné à la récep­tion du saut en hauteur, auprès de Ric­hard. Mes pensées vagabon­dent, je me dis que Jeff m’est net­te­ment supérieur. Jamais je ne serais par­venu à cadr­er quoi que ce soit avec sa raquet­te sur un vrai ter­rain, c’est cer­tain. Et pen­dant le match je me suis retro­uvé à utilis­er un atout majeur dont mon ad­versaire ne pouvait en aucun cas dis­pos­er. C’est plutôt in­jus­te.

J’en suis là de mes réflex­ions lorsque j’en­tends dans mon dos « Salaud, con­nard, je vais te cass­er la gueule ! ». Je me re­tour­ne pour con­stat­er que c’est Jean-François qui profère ces in­sul­tes ! Il est au paroxys­me de la rage, menaçant le gars que j’avais vu à l’entrée du gym­nase. Je ne com­prends rien à la situa­tion mais, sen­tant la rixe venir, je m’approc­he à toute al­lure des pro­tagonis­tes et par­viens à cein­tur­er Jeff juste avant qu’il ne tente de décoch­er un coup de poing à as­somm­er un bœuf. Mais quel­le mouc­he l’a donc piqué ? Jean-François est un peu plus petit que moi mais be­aucoup plus musclé, j’ai un mal fou à le maîtris­er malgré le re­nfort de Ric­hard qui m’a re­joint. Heureuse­ment j’aperçois soudain deux paires de mains qui s’accroc­hent au mail­lot du forc­ené. J’iden­tifie les pos­sesseurs des paluc­hes rapide­ment. Blond-Blond et Brun-Brun ?!?! Les BB à la re­scous­se ? Je n’aurais jamais cru que nous fiss­ions un jour cause com­mune.

Au bout d’un bref in­stant de lutte Ram­borg se rend com­pte qu’à quat­re con­tre un il ne l’em­portera pas et ab­an­donne le com­bat. Nous le lâchons à sa de­man­de et il part s’isol­er dans un coin. L’al­terca­tion, bien que bruyan­te, a été plutôt discrète fin­ale­ment, elle n’a pas attiré l’at­ten­tion. Ou ceux qui en ont été témoins ont dû croire à une plaisan­terie. Blond-Blond, sur un ton co­ur­roucé, in­time l’ordre au jeune in­con­nu de s’éloign­er : « Dégage, pauv­re tâche !»

«- Oh, ça va, on peut plaisant­er tout de même !»

«- Quand c’est drôle seule­ment.»

«- Vous exagérez les gars !»

«- Non, c’est toi qui as exagéré. Tu sauras peut-être un jour pour­quoi. Allez, dégage main­tenant ! »

Un peu incrédule, le jeune homme finit par con­sen­tir à s’éloign­er. J’avoue que je suis aussi perdu que lui quant à la sig­nifica­tion des pro­pos de Blond-Blond : « Mais qu’est-ce qu’il a dit à la fin ? Et c’est qui ce type ? » lui demandé-je.

« - C’est le gag­nant de l’autre demi-finale. Il a expédié son ad­versaire du jour et après il est allé voir votre match. Vers la fin du deuxième set il a balancé une re­mar­que du genre : « Jeff, il joue comme sa sœur ».

- C’est vrai que c’est pas très drôle mais il n’y a pas de raison de s’énerv­er comme ça. »

Blond-Blond mar­que un temps. Quand il se remet à parl­er sa voix est éton­nam­ment douce : « La sœur de Jean-François a eu un ac­cident de moto il y a deux ans. Elle est en fauteuil roulant ».

Un fris­son me par­court l’échine. « Il était au co­urant le gars ?

- Non, je crois pas. Sinon j’aurais laissé Jeff lui re­faire le portrait.

- Mais pour­quoi il a fait ça ? » La réponse de Blond-Blond est cinglan­te :

« - A ton avis ? En fin­ale il préfèrerait re­ncontr­er qui ? Il a cherché un truc pour décon­centr­er l’ad­versaire qu’il craig­nait le plus. Tout ce que je souhaite main­tenant c’est que Jeff le cor­rige en fin­ale».

Fatalitas ! Me voici au milieu d’une af­faire d’hon­neur. Au fond moi aussi j’aimerais bien voir Jean-François mas­sacr­er l’autre ab­ruti sur le ter­rain mais, bon, je ne peux pas non plus le laiss­er gagn­er exprès. Le laiss­er gagn­er ? Mais éco­utez moi donc ce paon, con­fit dans sa suf­fisan­ce comme un mar­ron de Noël dans son glaçage ! Sans le chan­ge­ment de raquet­te, qui m’a doté d’une épée laser alors que je dis­posais auparavant d’un sabre de bois, et l’in­terven­tion de l’autre salopard le match serait peut-être déjà fini.

« Jeff ! Philip­pe ! Venez m’voir ! » La voix im­posan­te de Roland résonne dans le gym­nase. Nous re­joig­nons le coach qui a l’air soucieux. Il nous entraîne à sa suite dans un petit bureau, ferme la porte et pous­se un gros soupir avant de parl­er : « Bon, les gars, on a un souci. Pour aujourd’hui c’est plié, on ne peut plus jouer. Une autre com­péti­tion est prévue de­main. En in­sis­tant lour­de­ment auprès des or­ganisateurs j’ai réussi à ob­tenir un créneau d’une heure et demie sur un court. Vu comme vous vous accroc­hez on ar­rivera jamais à faire tenir la fin de votre demie et la fin­ale dans de laps de temps. Vous voyez où je veux en venir ? » Jeff et moi nous re­gar­dons un peu bête­ment.

« Ok, vous fatiguez pas le ciboulot. Va fal­loir désign­er le vain­queur de votre match sur le tapis vert. ». Tu par­les d’une nouvel­le ! « Et com­ment vous allez faire ? » de­man­de Jean-François ?

Roland prend une lon­gue re­spira­tion avant de répondre : « Il y a plusieurs écoles, les gars. Enfin je di­rais qu’il y en a trois ! Soit on con­sidère que celui qui menait au mo­ment de l’in­terrup­tion a gagné.

- C’est com­plète­ment con ! » interviens-je. Roland sourit. Il a dû pre­ndre mon at­titude pour du fair-play mais en fait, à ce mo­ment précis, je ne me souvenais même plus que je menais 30-15 avant l’in­terrup­tion. Je trouvais juste le procédé com­pléte­ment stupide.

« - Plutôt d’ac­cord avec toi. Soit on con­sidère que celui qui a le plus de jeux a gagné

- C’est pas très in­tel­ligent non plus », re­prend Jean-François.

« Bien d’ac­cord. Alors il reste la troisiè­me sol­u­tion, la plus stupide mais la plus équit­able au fond…un toss,» Roland far­fouil­le dans ses poc­hes mais visib­le­ment elles sont vides. « Zut, j’ai dû tout mettre dans la mac­hine à café. L’un d’entre vous aurait pas une pièce ? ». Une pièce ? Mais oui j’ai une pièce ! Mon porte-bonheur, qui ne me quit­te jamais, est just­e­ment dans une poche de ma veste de sur­vête­ment. « J’en ai une de pièce, coach ». Je la con­fie à Roland en lui de­man­dant le privilège de pouvoir choisir en pre­mi­er. « Vu que c’est ta pièce, ça me paraît ac­cept­able. T’en pen­ses quoi, Jeff ? ». Jean-François haus­se les épaules tout en faisant une moue qui in­dique que peu lui im­por­te. J’énonce mon choix fort et clair : « Pile ! ». Le coach fait virevolt­er la pièce de mon­naie en l’air, la re­cueil­le dans sa main droite puis la re­tour­ne con­tre le plat de sa main gauc­he. Nous con­templons le résul­tat. « Face ! » an­non­ce Roland. Jean-François, comme Roland du reste, est gêné, il s’ex­cuse pre­sque. Je le tran­quill­ise : « Ecoute, il fal­lait bien un vain­queur. Ca aurait pu tomb­er sur moi. C’est comme ça ! ». Et la vérité est que je ne suis ab­solu­ment pas déçu. Nous nous ser­rons la main, chaleureuse­ment, comme les grands spor­tifs que nous som­mes, puis notre trio re­gag­ne la gran­de salle du gym­nase.

18h30. La pluie a enfin cessé. Les bour­rasques aussi. Il va être temps de re­gagn­er son chez soi. Après le coup de théâtre du toss un groupe im­prob­able où figurent Ric­hard, Jeff, les BB et moi s’est con­stitué spon­tané­ment, nous avons tous at­tendu la fin de l’orage dans un coin du gym­nase en papotant. Ce fut une trêve plus qu’agréable entre vrais et faux en­nemis. Après avoir ras­semblé mes af­faires, je dis au re­voir à ma mauva­ise troupe. Ric­hard d’abord, puis Jeff, qui ne sait pas trop quoi dire. En lui ser­rant la main je lui glis­se « Fais-moi plaisir ! Rends à l’autre ab­ruti la mon­naie de ma pièce ! » Jean-François sourit en me broyant la main: « Alors là, je ferai tout pour. Tu peux en être con­vain­cu !». En pas­sant de­vant les BB je tente une blague : « Alors les gars, je vous ai fait rêver ? » Blond-Blond rétor­que aus­sitôt : « C’est pos­sible. En tout cas tu nous as bien end­or­mis. ». C’est of­ficiel, la trêve est finie.

18h45. Sur le chemin du re­tour je pense au match, à son dénoue­ment. Nat­halie, ma plus jeune sœur, se moquera sans doute gen­ti­ment de moi. Si jamais elle me croit ! La journée a quand même été très étran­ge. Allez, il n’y a rien à re­grett­er, j’ai fait tout ce qu’il fal­lait, c’est bien le meil­leur des deux joueurs qui s’est qualifié. Je n’ai plus qu’à espérer une belle et franche vic­toire de Jeff désor­mais. Mac­hinale­ment je joue avec la pièce que j’avais remisée dans la poche de mon pan­talon. Ma pièce fétiche. Celle que mon oncle, pre­stidigitateur amateur, m’avait of­fer­te pour mes dix ans. Je me souviens en­core de ma sur­pr­ise lorsqu’il l’avait fait ap­paraître de nulle part avant de me la donn­er. C’est cette pièce qui m’a déjà per­mis et me per­mettra de gagn­er tant de paris au fil des ans. Et pour cause, elle est truquée, elle a deux côtés « face ».

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Capri est indéfini.

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306 Responses to La défaite en face (3/3)

  1. fieldog 15 août 2010 at 17:13

    Je me rapelle de cette phrase de Viard à l’encontre du suisse en 2008 : « Là Fed se ferait bacher par Djokovic »

    Aujourd’hui c’est Viard qui se fait bacher par 15love… La roue tourne :mrgreen:

    • Franck-V 15 août 2010 at 17:14

      Ceci dit, si Diana n’en avait pas parlé, je n’y pensais même plus à Viard :-)

      Merci de nous rappeler ces chers disparus.

      • fieldog 15 août 2010 at 17:20

        Moi je croyais qu’il ne commentait même plus après toutes les conneries débitées qui l’ont complètement décrédibilisé… C’est pour dire!

    • DIANA 15 août 2010 at 17:24

      Ca va saucisse ?

      Il est quoi au juste, le Viard ? pro Nadal je sais, pro Djoko, je sais, mais plutôt anti Fed tout court? et l’autre idiot qui l’accompagnait dans les commentaires d’en rajouter une couche pour se faire bien voir.

      Qu’il préfère X ou Y, c’est son droit, mais en plus, il a une voix de croque-mort ce mec, et des discours somme toute sombres dans l’ensemble. Je repense simplement à, comment s’appelait-il déjà, ce commentateur joyeux, fabuleux, qui a pris sa retraite il y a quelques années? ben, il ferait bien, le Viard, de se passer en boucle des commentaires, histoire de revoir sa copie. Néanmoins, je pense que Canal a perdu les droits des Masters pour Orange, et c’est tant mieux, tout et autant que Orange n’ait pas la bonne idée de faire appel à lui.

      • Franck-V 15 août 2010 at 17:28

         » je pense que Canal a perdu les droits des Masters pour Orange »

        Ça va lui manquer de ne plus pouvoir commenter les tournois les plus durs de la saison.. surtout que ça nécessitait une analyse poussée :-)

      • fieldog 15 août 2010 at 17:33

        Salut toi :)

        Alors comme ça plus assez courageuse pour suive le tennis la nuit…?

        • DIANA 15 août 2010 at 17:39

          Eh non, finie l’époque où je me levais en pleine nuit pour regarder Sampras à l’US Open. Le problème aussi, c’est que Fed me donne tant d’émotions avec ses matches, qu’après, je suis incapable de retrouver le sommeil :) Alors, voilà pourquoi je suis sérieuse maintenant. Même le samedi soir :mrgreen:
          Comment s’appelait-il, ce commentateur sympa?

        • fieldog 15 août 2010 at 17:42

          C’est l’âge ça…! :) Mais non, je plaisante. Je vois de quel commentateur tu parles mais je n’arrive pas à remettre un nom.

    • Franck-V 15 août 2010 at 17:26

      Après tout, c’est peut-être la clientèle tennis de canal, ça doit plaire :-)

  2. DIANA 15 août 2010 at 17:43

    J’ai trouvé : Jean-Paul Loth, que le vilain Bîmes a exclu de la possible présidence de la FFT : salopard.

    • fieldog 15 août 2010 at 17:44

      Ah non, c’est pas à lui que je pensais.

    • Franck-V 15 août 2010 at 17:48

      Si ce n’est Jean Paul, c’est donc son frère, Hervé Duthu.

      • fieldog 15 août 2010 at 17:50

        Oui je pensais à lui, journaliste dans les années 80-90 il me semble…

  3. Jeanne 15 août 2010 at 18:00

    Moi (du temps ancien où je regardais à la TV) j’aimais bien F. Verdier, auteur des mémorables Tuesday Poisson, Kukushpanier, Verkerk et sa tête de poisson-lune, etc.

  4. Nath 15 août 2010 at 18:18

    Merci Capri, cette dernière partie est surprenante, c’est finalement celle que j’ai préférée. Très différente des précédentes, il n’y a que 2 intermèdes, je crois. J’ai beaucoup ri à la lecture du dialogue avec Roland juste après les quelques échanges avec « Jeff ».
    J’avais vu venir le coup de la pièce à double face, faut dire que tu as donné les indices pour…
    Bref, j’ai bien aimé le feuilleton 15LT de l’été :P

  5. Lionel 15 août 2010 at 18:23

    Match similaire, contre Berdych hier, avec niveau bien moindre.

    Je maitrise tranquille, me fais remonter comme un cake, et je m`en sors comme un chevre.
    Bref, c`est mieux qu`avant mais va falloir revoir les finitions.
    Bref bref, c`est fou comme l`interet mondial du tennis repose sur Popol, Rogè et Mirka¡

    • DIANA 15 août 2010 at 18:45

      C’est vrai, et pourtant, il va bien falloir penser à changer le cap, mais pour aller où??? :mrgreen:

  6. Le concombre masqué 15 août 2010 at 19:36

    il pleut?

  7. Le concombre masqué 15 août 2010 at 19:55

    mon lien rame a mort vous en avez un bon svp?

    • Franck-V 15 août 2010 at 20:00

      Ça rame aussi chez moi, Et Fed breaké d’entrée. :roll:

    • Jean 15 août 2010 at 20:01

      Image à chier mais stable chez moi.

    • Nath 15 août 2010 at 20:02

      Vous pouvez tenter ça : http://tiny.cc/k5mtl

      • Jeanne 15 août 2010 at 20:05

        Marrant, Nath ton lien a plus d’une minute de retard

        • Nath 15 août 2010 at 20:11

          Je lirai pas les derniers posts alors 8O

      • Franck-V 15 août 2010 at 20:15

        Ce n’est pas exactement ça, il y a effectivement du retard..et ça revient tout d’un coup au direct, ainsi tu passes de 15-0 à.. 40-15 sans savoir ce qui s’est passé.

        C’est du brutal :-)

  8. Le concombre masqué 15 août 2010 at 20:00

    inregardable pour moi. Je vais devoir attendre sport + et me passer de vos commentaires éclairés pour le match

    • Le concombre masqué 15 août 2010 at 20:00

      pour preserver le suspense

  9. Le concombre masqué 15 août 2010 at 20:01

    bon match à tous!

    • DIANA 15 août 2010 at 20:06

      Je crains que l’affaire ne soit vite pliée, le Fed est épuisé pour se faire double breaker ainsi. C’était prévisible.

    • Franck-V 15 août 2010 at 20:09

      Un départ cata avec 2 breaks d’entrée, le temps que je trouve un stream (qui lague toujours), un débreak.

  10. Jeanne 15 août 2010 at 20:08

    Débreak, Rodg’ lancé ?

  11. DIANA 15 août 2010 at 20:09

    Ouah, il débreake, c’est toujours ça de pris :)Le diesel semble se mettre en route, mais bon, même pas 12h de récup après les matches accrochés qu’il a eus, faut pas se leurrer.

  12. Robin 15 août 2010 at 20:11
    • Clément 15 août 2010 at 20:18

      Oui chez moi aussi maintenant alors que c’était impossible à regarder y a encore 10 minutes, je pense que les serveurs des différents sites ont été très engorgés au tout début. Là ça va bien mieux.
      Tout ça pour dire : concombre, reviens !

  13. Jeanne 15 août 2010 at 20:17

    A part le début un peu lent, je le trouve bien le Suisse pour l’instant

  14. David 15 août 2010 at 20:17

    Je trouve Murray extrêmement agressif surtout. mais le match semble être lancé maintenant

  15. Cochran 15 août 2010 at 20:17

    Monte en régime le Fed, mais le break de retard me parait difficile à rattraper. Ce mauvais départ risque de lui couter cher…

  16. David 15 août 2010 at 20:20

    Quand il joue comme ça, Murray ressemble beaucoup à Nalbandian avec un service plus puissant et un coup droit plus friable

  17. Cochran 15 août 2010 at 20:22

    Pourquoi Fed mitraille le revers du Scot ? Tout revient en fusée…

    • Jeanne 15 août 2010 at 20:24

      oui je comprends pas

  18. David 15 août 2010 at 20:26

    A part les 4 premiers jeux, je trouve que c’est un bon Fed quand même. Mais Murray est vraiment costaud pour l’instant.

  19. Cochran 15 août 2010 at 20:26

    à ce train là, le 2ième set se décidera au Tie-break. Je doute que Fed débreak.

    • Cochran 15 août 2010 at 20:30

      et pourtant !

    • Arno 15 août 2010 at 20:31

      Doute plus souvent, mon ami.

    • Franck-V 15 août 2010 at 20:31

      Si, il peut :-) mais se refaire breaker juste derrière, aussi.

      En tout cas, Murray sait que 2 breaks d’avance (ou trop tôt) , pas encore suffisant.

      • Franck-V 15 août 2010 at 20:37

        bon je dis plus rien…

        • Cochran 15 août 2010 at 20:38

          je doute qu’il aille au tie-break dans ce 1er set…

  20. David 15 août 2010 at 20:28

    Quel revers bloqué !

  21. David 15 août 2010 at 20:30

    2 balles de debreak

  22. David 15 août 2010 at 20:31

    Et débreak !! 5-5

  23. Clément 15 août 2010 at 20:31

    Double faute et débreak ! Mwarf !

    • Clément 15 août 2010 at 20:36

      Incroyable ce que le niveau peut fluctuer d’un point à l’autre : coup droit baduf, revers long de ligne incroyable, volée superbe et amortie minable à la suite !

      • Nath 15 août 2010 at 20:40

        Et ça continue, des 2 côtés en plus !

  24. David 15 août 2010 at 20:31

    Ça va lui trotter dans la tête à l’écossais

  25. Nath 15 août 2010 at 20:36

    Debreak – rebreak, ils se font des politesses maintenant ?

  26. Cochran 15 août 2010 at 20:37

    n’importe quoi ses coups là…

    • David 15 août 2010 at 20:38

      j’ai beaucoup aimé la tentative d’amortie en coup droit. Federer a quand même bien gentiment remis Murray en selle

  27. Arno 15 août 2010 at 20:37

    Et rebreak de Murray. C’est un peu « WTA-like », quand même.

    • Arno 15 août 2010 at 20:39

      5 breaks en 11 jeux, c’est bien ça…

  28. Jean 15 août 2010 at 20:38

    Roger qui dévisse, ça lui fait un rapport avec la Coupe.

    • Arno 15 août 2010 at 20:39

      T’es sorti??

      • Jean 15 août 2010 at 20:42

        Bah non, il pleut.

  29. Cochran 15 août 2010 at 20:39

    « Tu vois Rog’, moi aussi je peux foirer mes amorties »

  30. Arno 15 août 2010 at 20:41

    De toute façon, tout ceci n’est qu’une aimable exhibition destinée à tromper l’adversaire en vue de l’USO…

  31. rony 15 août 2010 at 20:42

    Il est facile la muraine.

    • Clément 15 août 2010 at 20:43

      En gagnant plus de points derrière sa seconde balle que sa première dans ce 1er set, vraiment décousu ce match pour l’instant…

  32. Cochran 15 août 2010 at 20:43

    Marrant comme ils peuvent tous les 2 varier le très bon et le très mauvais sur 2 coups ! Issue logique pour ce set où Murray aura fait moins de fautes mais surtout plus de points gagnants que Roger. Pas mal pour un mec qui ne fait que défendre ^^

  33. Franck-V 15 août 2010 at 20:43

    Un piteux départ qui se paye quand même à la fin du set.

    C’est pas Jean qui sort, c’est Roger du coup, normal à la Coupe Rogers, je suis le mouvement, Arno.

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