1989, un Roland Garros révolutionnaire ?

By  | 6 mars 2021 | Filed under: Actualité, Histoire, Légendes

Je suis récem­ment tombé sur ce « Long for­mat » signé Laurent Vergne, sur Euros­port, retraçant mag­nifique­ment l’épopée de Mic­hael Chang à Roland Gar­ros en 1989 (lien). Ar­ticle très com­plet pour son rap­pel détaillé du par­cours im­prob­able du sino-américain et du con­tex­te en­tourant cette levée 1989 de l’ocre parisi­en.

Mais c’est la dernière par­tie de l’ar­ticle, « Les para­doxes de Mon­sieur Chang », qui m’intéresse ici. En es­sayant de démêler les contra­dic­tions de cette vic­toire sur­pr­ise, Laurent Vergne met sur la table un sujet fin­ale­ment peu abordé, la sur­pr­ise d’une vic­toire aussi précoce, doublée d’une autre sur­pr­ise, qu’il n’ait jamais réussi à re­mport­er un autre titre du Grand Chelem. Mais les répon­ses pro­pos­ées par Pat­rice Clerc (di­rec­teur du tour­noi à l’époque) et Philip­pe Bouin (Pape du ten­nis à l’Equipe) semblent sujet­tes à cau­tion.

L’effet de sur­pr­ise ? Il est à doub­le face lorsque deux joueurs s’affron­tent pour la première fois. Et l’effet de sur­pr­ise ne vaut ni pour Lendl, qui avait déjà croisé le fer avec Chang lors de deux ex­hibi­tions récen­tes, ni pour Ed­berg, vain­cu à In­dian Wells par Chang quel­ques mois plus tôt et qui avait d’autant plus de raisons de se méfier. L’explica­tion de Philip­pe Bouin tient davan­tage la route, mais il faut l’étoff­er. Oui, la vites­se de déplace­ment de Chang était phénoménale, et oui ça s’est avéré in­suf­fisant par la suite pour qu’il doub­le la mise en Grand Chelem. Mais il y man­que une con­clus­ion im­por­tante : pour pre­ndre l’exem­ple de la deuxième fin­ale parisien­ne de Mic­hael en 1995, le ten­nis a connu un saut qualitatif entre 1989 et 1995. Et malgré ses progrès, notam­ment au ser­vice, le petit Américain a dû faire face à une accéléra­tion du jeu à laquel­le il n’a pas su répondre.

Révolution­naire, ce Roland Gar­ros 1989 ?

Lendl et Wiland­er

A l’orée de cette cuvée, il est im­pos­sible de ne pas men­tionn­er les deux tauli­ers du tour­noi, qui se sont par­tagés 6 des 7 édi­tions précéden­tes, et dont on peine à ne pas faire les deux favoris naturels.

Je jet­terai un voile pudique sur mon Suédois préféré, à pro­pos duquel je me suis précédem­ment livré à un com­ing out épis­tolaire. En ce prin­temps 1989, le tenant du titre est en pleine dégrin­golade et traine son vague à l’âme sur les co­urts. Le ten­nis est toujours là, mais le cœur et la tête n’y sont plus. Le Kas­parov de Växjö ne doit sa présence en quarts de fin­ale qu’à un tab­leau favor­able. Le pre­mi­er ob­stac­le, An­drei Ches­nokov, sera be­aucoup trop haut.

Le cas d’Ivan Lendl est plus énig­matique. En ce prin­temps 1989, le tyran d’Ostrava tient à nouveau fer­me­ment les rênes du ten­nis mon­di­al. Enfin titré en Australie, il n’a connu que deux fois la défaite de­puis le début de l’année. Cinq tit­res se sont ajoutés à ses étagères, dont deux à l’approc­he de la quin­zaine parisien­ne, à Forest Hills et à Ham­bourg.

In­ter­rogé à de nombreuses re­prises à pro­pos de sa défail­lance face à Chang, Ivan a livré quel­ques éléments de con­tex­te. Comme toujours quand un joueur parle de lui-même, on pre­ndra l’in­forma­tion d’où elle vient et, pour re­prendre la for­mule de Laurent Vergne, « Lendl avait perdu. C’est tout ce qui com­ptait à ses yeux, pas le chemin qui avait mené à cette défaite. » Le monde en­ti­er s’étant tapé sur les cuis­ses de­vant cette farce dont il fut le di­ndon, le re­gard, même rétros­pectif, de Lendl sur ce match est resté aux oub­liet­tes. Que le n°1 mon­di­al ait défail­li men­tale­ment de­vant un gamin de 17 ans per­clus de cram­pes est une évid­ence, mais per­son­ne ne s’est at­tardé sur la pro­pre défail­lance physique d’Ivan. Moins visib­le et moins théâtralis­ée que celle de Chang, la fatigue de Lendl n’en fut pas moins réelle. Vic­time de pépins physiques en avril, le Tchécos­lovaque avait réduit au mini­mum sa prépara­tion sur terre. Ab­sent à Monte Carlo et à Rome – contra­ire­ment aux années précéden­tes – il avait re­tardé son arrivée en Europe en s’alig­nant à Forest Hills. Il avait bien quel­ques matchs dans les pat­tes en ar­rivant Porte d’Auteuil, mais pas autant qu’il l’aurait souhaité, et pas assez pour at­teindre la plénitude de ses moyens physiques. Au cin­quiè­me set, son man­que de lucidité est flag­rant, mais il s’explique aussi par la fatigue.

Pour le reste, on ap­portera une petite nuan­ce à la légende ur­baine con­cer­nant ce match, Lendl ayant été vain­cu par un gamin ne pouvant plus march­er. Oui, Chang pouvait march­er, et même co­urir. Il souffrait, il récupérait entre les points, et même pen­dant les points grâce à ses moon­balls. Et rétros­pective­ment, la qualité ten­nistique de ce cin­quiè­me set n’est pas extra­or­dinaire, mais pas ridicule non plus.

Agas­si et Co­uri­er

Le mot « révolu­tion » est as­sor­ti à bien des sauces quand il s’agit d’évoqu­er le tri­omphe in­at­tendu de Mic­hael Chang en 1989. Mais en la matière, il re­nvoie bien davan­tage à une con­cor­dance de dates : 1989 est l’année du Bi­cen­tenaire de notre Révolu­tion nationale, mais aussi l’année des émeutes de la Place Tian’anmen à Pékin (pays d’origine de la famil­le Chang), sans oub­li­er la chute du Mur de Be­rlin quel­ques mois plus tard. On ne dis­ser­tera pas ici sur la per­tin­ence ou non du mot « révolu­tion » dans de tels événe­ments ; plusieurs secous­ses con­comitan­tes ont ef­fective­ment es­quissé un nouvel ordre mon­di­al en cette année 1989. Mais de révolu­tion ten­nistique, sig­nalée par l’arrivée de joueurs ou de matériels novateurs, il ne fut nul­le­ment ques­tion sur cette édi­tion. Si l’on doit parl­er de révolu­tion ten­nistique dans ces années-là à Roland Gar­ros, on se tour­nera davan­tage vers l’édi­tion précédente, celle de 1988.

Non pour le Lendl/McEn­roe, sub­limé à l’écran par le documen­taire – du reste in­dis­pens­able – Le crépus­cule des dieux de Be­njamin Ras­sat. En­core moins pour les réfor­mes d’ar­bitrage qu’il semble avoir in­direc­te­ment pro­voquées. Et pas davan­tage pour la caval­cade jusqu’à la fin­ale de notre Riton nation­al (en­core que le sim­ple fait qu’il ne se soit ni blessé ni autodétruit pen­dant 12 jours est en soi un re­cord per­son­nel). La gran­de nouvel­le de 1988, c’est la percée jusqu’au de­rni­er carré d’un autre adoles­cent américain, Andre Agas­si. Et cette révolu­tion n’a rien à voir avec ses tenues. En cum­ulant puis­sance de feu et prises de balle précoces, il a in­auguré une nette accéléra­tion des cad­ences dans l’échan­ge, et la prise de temps à l’ad­versaire.

Le Kid de Las Vegas n’avait alors que 18 ans et, de manière fort logique, un Mats Wiland­er alors au som­met de sa carrière l’a ramené à la raison et à ses li­mites physiques, en lui col­lant une bulle au cin­quiè­me set. Néan­moins, à l’ouver­ture de Roland Gar­ros 1989, le nom d’Agas­si est sur toutes les lèvres, et be­aucoup sont per­suadés que l’aver­tisse­ment lancé par Agas­si l’année précédente an­non­ce son co­uron­ne­ment futur sur l’ocre parisi­en.

La sur­pr­ise n’en sera que plus gran­de de voir Dédé chut­er au troisiè­me tour, face à son an­ci­en codétenu chez Bol­lettieri, Jim Co­uri­er, qui avait peu fait parl­er de lui jusqu’alors. Une sur­pr­ise, vrai­ment ? Jim n’est pas en­core le monstre physique et ment­al qu’il va de­venir, mais ce jour-là il frap­pe en­core plus fort que son rival, en man­que de sen­sa­tions, et qui ne tiendra pas la dis­tan­ce physique­ment. Pour Agas­si, l’heure est à une première re­m­ise en ques­tion. Quel­ques semaines plus tard, il fera une re­ncontre déter­minan­te pour la suite de sa carrière – et de sa vie – en la per­son­ne de Gil Reyes, et à par­tir de l’année suivan­te il ne sera plus pris en défaut sur le plan de l’en­duran­ce physique.

Quant à Co­uri­er, il n’a pas en­core 19 ans, et il va s’inclin­er à l’usure con­tre An­drei Ches­nokov au tour suivant. Les deux futurs ad­versaires de la fin­ale de 1991 vont bien pro­voqu­er un chan­ge­ment d’époque mais, pour l’un comme pour l’autre, en 1989 il est en­core trop tôt.

Man­cini

Les li­mites physiques d’Agas­si ont d’ail­leurs été mises en lumières quel­ques jours avant l’ouver­ture de la quin­zaine parisien­ne. En fin­ale de Rome, l’Américain lais­se échapp­er une balle de match au quat­rième set, avant de s’écroul­er au cin­quiè­me, face à l’épouvan­tail ter­ri­en de ce prin­temps, Al­ber­to Man­cini.

Déjà co­uronné à Monte-Carlo quel­ques semaines plus tôt, ce jeune Ar­gentin de 20 ans détonne. Des cuis­ses de rug­byman, une rapidité in­croy­able, un sens inné de la glis­sade sur terre bat­tue, et sur­tout, sur­tout, des coups d’une puis­sance jamais vue auparavant, le ténébreux Al­ber­to est le « tube » du mo­ment. Outre sa joute romaine con­tre Agas­si, c’est sa mag­nifique fin­ale monégas­que face à Be­ck­er qui mar­quera les esprits. At­teig­nant la première de ses trois fin­ales au pied du Roch­er, Boris peut raison­nable­ment croire en ses chan­ces, d’autant qu’il semble enfin avoir dompté la sci­ence du déplace­ment sur terre bat­tue. L’Al­lemand sera pour­tant dominé, de la plus sur­prenan­te des manières pour lui : en puis­sance. Saoulé de coups pen­dant quat­re heures, Be­ck­er rend les armes à l’issue de l’une des plus be­lles fin­ales de l’his­toire du tour­noi.

Arrivé à Roland Gar­ros come tête de série n°11, mais sur­tout en posi­tion de favori, Man­cini semble as­sum­er son nouveau statut. Au troisiè­me tour, il écarte sans ménage­ment une valeur sûre sur terre, son com­pat­riote Mar­tin Jaite. Mais c’est au tour suivant que son sort va se scell­er. Face à l’at­taquant helvète Jacob Hlasek, il di­lapide une avan­ce de deux sets. Il l’em­porte 6/4 au cin­quiè­me, en y lais­sant trop d’éner­gie et d’influx ner­veux. Après une mois­son prin­taniè­re fruc­tueuse mais épuisan­te, ce huitième de fin­ale, par ail­leurs l’un des plus beaux matchs du tour­noi, le lais­se ex­san­gue. En quarts de fin­ale, il n’a plus l’éner­gie et la vites­se néces­saires pour ajust­er ses pass­ings face à un nouvel at­taquant, Ed­berg, qui le li­quide en trois sets. Man­cini prend-il date pour la suite ? Même pas. Son jeu, trop gour­mand en éner­gie, l’ex­pose à de nombreuses bles­sures, et jamais il ne retro­uvera de tel­les al­titudes.

Must­er

Et quit­te à se re­plong­er dans ce Roland Gar­ros 1989, pour­quoi ne pas évoqu­er celui qui en fut le grand ab­sent, Thomas Must­er ? La référence n’a rien d’anodin lorsqu’on connaît son pal­marès sur ocre, mais sur­tout quand on se rap­pelle qu’au mo­ment où est sur­venu le ter­rible ac­cident de voi­ture à Miami alors qu’il s’apprêtait à dis­put­er la fin­ale de ce cru 1989, l’Aut­richi­en était sur une trajec­toire as­cen­dante. En demi-finale de l’Open d’Australie, il avait donné du fil à re­tordre à Ivan Lendl, et il s’apprêtait à en faire de même à Miami. Au soir de sa demi-finale floridien­ne – gagnée en cinq sets face à Yan­nick Noah – il était penché vers le co­ffre de sa voi­ture quand elle fut per­cut­ée à l’avant par un chauf­fard ivre. Pro­jeté plusieurs mètres en arrière, Must­er a le genou sévère­ment touché ; c’est de­puis un fauteuil roulant qu’il suiv­ra ce Roland Gar­ros. Nombreux alors sont ceux qui le croient définitive­ment perdu pour le ten­nis. Quel­ques mois plus tard, une photo où il frap­pe con­tre un mur avec la jambe at­tachée à un banc fera le tour du monde.

En ce début 1989, l’Aut­richi­en semblait avoir franchi un cap, en at­teig­nant la demi-finale du pre­mi­er Grand Chelem de l’année, puis la fin­ale du « cin­quiè­me Grand Chelem » floridi­en comme il était appelé à l’époque. Début mai, il poin­tait à la 6ème place mon­diale, et son pédigrée sur terre – déjà 5 tit­res – al­lait en faire de toute évid­ence un homme à éviter à Roland, et un homme auquel le titre Porte d’Auteuil semblait prédes­tiné.

Prédes­tiné, car la puis­sance et la préémin­ence physique de ce jeune gauch­er Aut­richi­en de 21 ans étaient alors inédites. Ses matchs sur terre, il les gag­nait par as­phyxie, en usant l’ad­versaire avec des frap­pes pas si liftées, mais très lour­des et très dif­ficiles à contrôler. Le jeune Nadal, à ses débuts 15 ans plus tard, s’inscrira d’ail­leurs dans une filière assez pro­che. Aucun fan­tassin de la légen­daire ar­mada suédoise des années 80 ne rival­ise avec la puis­sance du jeune Must­er qui émerge à la fin de la décen­nie. La réforme se fera at­tendre : brisée net à Miami 1989, la trajec­toire de Must­er sera une lon­gue re­construc­tion, et 6 ans lui seront néces­saires pour at­teindre la plénitude de ses moyens physiques et aller cherch­er le titre parisi­en.

Wimbledon-sur-Seine

Avant de co­uronn­er un adoles­cent, cette édi­tion uni­que en son genre a donc vu tous les can­didats au titre trébuch­er les uns après les aut­res. Mais elle a aussi, jusqu’au bout, en­tretenu l’es­poir qu’un at­taquant al­lait enfin l’em­port­er.

Pour Ed­berg et son service-volée, pour Be­ck­er et ses frap­pes sur­puis­santes, la terre bat­tue n’était évidem­ment pas une sur­face naturel­le. L’ad­versaire y bénéficiait de quel­ques précieux dixièmes de secon­des pour ajust­er ses pass­ings face à l’at­taquant scan­dinave ; quant à l’Al­lemand, son déplace­ment un peu lourd se prêtait mal aux glis­sades. L’un et l’autre, toutefois, s’étaient déjà sig­nalés Porte d’Auteuil : un quart en 1985 pour Ed­berg, un quart en 1986 et une demie en 1987 pour Be­ck­er. Lorsque le tirage au sort est connu, l’un et l’autre peuvent en­visag­er sereine­ment leur avancée dans le tour­noi. Ils se par­tagent la moitié basse du tab­leau, loin de Lendl, Wiland­er et Agas­si. Claire­ment, ils ont un coup à jouer. Et ils vont le jouer. Chacun aura toutefois un ob­stac­le Al­biceles­te à sur­mont­er avant le de­rni­er carré. Pour Be­ck­er, ce sera un huitième de fin­ale épique face à l’Ar­gentin Guil­lermo Perez-Roldan, spécialis­te de la terre bat­tue. Boris sauvera une balle de match au cin­quiè­me set, avant de s’im­pos­er sur le fil. Ed­berg, de son côté, réussit une splen­dide démonstra­tion de ten­nis of­fen­sif face à Man­cini et li­quide l’af­faire en trois sets.

On aurait du mal à im­agin­er, le jour du tirage au sort, un ob­ser­vateur pleur­er sur ce fichu hasard qui empêchera un re­make de la dernière fin­ale de Wimbledon. Deux semaines et un car­nav­al ten­nistique plus tard, nous y som­mes. Stefan et Boris vont s’affront­er pour gagn­er le droit de défier Chang pour le titre suprême. Boris a de nombreuses raisons de croire en ses chan­ces. Quel­ques mois plus tôt, en fin­ale de la Coupe Davis, il a atomisé son rival suédois ; à cette oc­cas­ion, il s’était montré bien plus à son aise sur ocre que son rival. Boris a aussi pour lui sa récente fin­ale à Monte Carlo ; bien que vain­cu, il a montré ses im­men­ses progrès dans le re­gistre du déplace­ment sur terre bat­tue. La pre­sta­tion de Boris durant les deux pre­mi­ers sets n’en sera que plus décevan­te. Apat­hique, laborieux à la re­lan­ce et auteur de nombreuses fautes gros­sières, il est dis­tancé d’emblée. Et c’est même un mirac­le qu’il s’offre un quat­rième set, Stefan s’étant pro­curé plusieurs bal­les de break au cours du troisiè­me. Sa fin­ale, le félin suédois va aller la cherch­er au cin­quiè­me : breaké d’entrée, il pro­fite d’une bais­se de régime de l’Al­lemand au ser­vice pour débreak­er aus­sitôt, et s’autor­ise même quel­ques retours-volées pour le moins osés sur les deuxièmes bal­les de Boris, et émerge en vain­queur de ce qui re­stera, en niveau de ten­nis pur, comme le plus beau match de la quin­zaine.

A 21 ans, Boris ne semble pas avoir de re­gret ex­ces­sif sur cette défaite, se dis­ant sans doute qu’une nouvel­le chan­ce s’offrira à lui. Mais il se trom­pe : 1991 sera la seule année où il se présen­tera en forme Porte d’Auteuil, et Agas­si lui sera net­te­ment supérieur en demi-finale. Et il a tort sur­tout car cette fin­ale face à Chang, il en aurait été, plus qu’Ed­berg peut-être, le net favori. Le sino-américain ne l’a em­porté qu’une fois en six re­ncontres face à Boris, parce qu’il n’avait aucune réponse à ap­port­er à la puis­sance de feu de l’Al­lemand ; lors de leur quart de fin­ale parisi­en deux ans plus tard, Mic­hael s’inclinera lour­de­ment en trois sets.

1989, la fin d’une époque

Avant de débouch­er sur le co­uron­ne­ment im­prob­able d’un gamin de 17 ans, ce Roland Gar­ros 1989 s’est donc soldé par une suc­cess­ion d’abs­ences, de défail­lances et de sur­prises. Et une vic­toire d’Ed­berg, qui a été bien pro­che de se pro­duire, aurait été en vérité une sur­pr­ise de même ampleur, quel que soit le pédigrée du Suédois au mo­ment des faits. Aucun serveur-volleyeur n’a re­mporté le titre parisi­en de­puis Rod Laver en 1969, ce qui com­m­ence à dater.

Je peine à im­agin­er le Chang de 1989 l’em­port­er sur le Lendl de 1987 ou le Wiland­er de 1988. Et je ne l’imagine pas davan­tage domin­er Co­uri­er ou Agas­si en 1991, Bruguera en 1993-1994 (Must­er en 1995 a répondu à la ques­tion). Ce Roland Gar­ros 1989 n’est pas la première secous­se d’ampleur d’un chan­ge­ment d’époque, mais l’épitap­he d’une période – les années 80 – dominées par deux joueurs, dont la défail­lance con­join­te a re­bat­tu les car­tes.

Au cours du demi-siècle de ten­nis « Open » com­mencé en 1968, les tour­nois du Grand Chelem ont par­fois connu des vain­queurs sur­prenants, des dénoue­ments in­at­tendus, des par­cours im­prob­ables. A tort ou à raison, trois levées semblent, plus que les aut­res, être passées à la postérité : Roland Gar­ros 1989, Roland Gar­ros 1997 et Wimbledon 2001. Je mettrai de côté l’épopée parisien­ne de Guga en 1997, qui relève d’une autre logique. En re­vanche, les par­cours d’Ivanisevic à Londres en 2001 et de Chang à Paris en 1989 ont un point com­mun majeur : ils clôturent une époque bien plus qu’ils n’en ouv­rent une nouvel­le. En dépit de son 129ème rang mon­di­al, Goran a émergé en vain­queur d’une édi­tion qui, si elle mar­quait la chute de la maison Sampras, n’en a pas moins placé dans le de­rni­er carré les quat­re vic­times prin­cipales du Califor­ni­en tout au long de sa fabuleuse mois­son lon­donien­ne dans les années 90 : Hen­man, Ivanisevic, Raft­er et Agas­si. Comme édi­tion marquée par une relève, on fait mieux…

Le début d’une nouvel­le ère ?

On relèvera, bien sûr, que les vain­queurs ultérieurs de Roland Gar­ros com­men­cent à point­er le bout de leur nez : Agas­si s’est – doux euphémisme – fait re­mar­qu­er l’année précédente ; Co­uri­er ar­rive ; un frêle Cat­alan de 18 ans, Sergi Bruguera, se hisse en huitièmes et pous­se Agenor aux cinq sets ; Thomas Must­er rumine sur sa trajec­toire in­jus­te­ment brisée. Cela suffit-il à re­ndre une levée « révolution­naire » ?

Si vrai­ment ce Roland Gar­ros 1989 était « révolution­naire », au sens où les in­itiateurs d’une révolu­tion ten­nistique s’y seraient sig­nalés (bien que fin­ale­ment bat­tus), j’ai déjà cité l’édi­tion 1988. Mais j’ai un autre can­didat à pro­pos­er, l’Australian Open 1984. Ouais. Vous me voyez sans doute venir vous em­merd­er une fois de plus avec Wiland­er. Et j’imagine déjà cer­tains d’entre vous sor­tir les tab­lettes de Colin. Eh bien pas du tout.

Une fois de plus, je vais de­voir m’ex­cus­er de ne pas être archivis­te de mes sour­ces sur le web. Je ne par­viens pas à retro­uv­er le lien vers l’ar­ticle auquel je pense. De quoi s’agit-il ? Du soupir d’un jour­nalis­te papi­er australi­en, datant de décembre 1984, au len­demain de l’Open d’Australie en­core dis­puté à Kooyong. Ma re­stitu­tion sera approximative, en­core que je fusse tel­le­ment éberlué par ce que je li­sais que je m’en souviens très bien. Nous ne som­mes pas les seuls à pratiqu­er l’auto-flagellation, les Australiens se défen­dent fort bien, et en plus ça les rend vision­naires.

« Le ver­dict de cet Australian Open est tombé, et il mérite une an­alyse sans con­cess­ion. L’His­toire re­tiendra que Mats Wiland­er a con­servé son titre. Mais ne nous men­tons pas, et dis­ons haut et fort que ce titre fut net­te­ment moins méritant que celui de l’année précédente. Il y a un an, le Suédois avait battu McEn­roe et Lendl pour l’em­port­er, nous pouv­ions alors espérer que Kooyong était en voie de de­venir l’égal de ses trois homologues du Grand Chelem et que la légende du ten­nis al­lait désor­mais aussi s’écrire dans nos contrées. Un an plus tard, l’Américain sus­pen­du et le Tchécos­lovaque battu prématurément ont ouvert un vérit­able boulevard à Wiland­er, et nous pouvons légitime­ment nous de­mand­er si ces grands champ­ions feront en­core longtemps un voyage aussi long pour s’im­pos­er sans re­ncontr­er de vérit­able op­posi­tion. Kooyong ne mérite pas l’ap­pella­tion « Grand Chelem » et ne l’a jamais méritée, n’en dépla­ise aux légen­des australien­nes des années 50-60 qui dominaient la planète ten­nis hors de nos fron­tières mais qui dis­putaient ici un sim­ple tour­noi in­ter­ne. Ils ne dis­putaient pas Kooyong parce que c’était im­por­tant, ils le dis­putaient parce que c’était à la maison.

On pour­rait à la rigueur se réjouir de l’émerg­ence de deux joueurs, Kevin Curr­en et Boris Be­ck­er, re­spec­tive­ment fin­alis­te et quart-de-finaliste, qui ont en com­mun d’avoir un ser­vice canon. C’est bien peu, mais il faud­ra s’en con­tent­er. Le Sud-Africain, à 26 ans, n’est plus un es­poir de­puis longtemps, tout au plus un bon joueur en forme, comme le furent dans un passé récent Teach­er, War­wick, De­nton et Kriek, eux aussi fin­alis­tes chez nous et in­sig­nifiants par­tout ail­leurs. Quant à Be­ck­er, il n’a que 17 ans, et il est bien trop tôt pour en­visag­er une con­fir­ma­tion. Per­son­ne n’imagine Curr­en et Be­ck­er aller aussi loin lors du pro­chain Wimbledon. »

Com­ment on dit aujourd’hui ? Ah oui : LOL

Le lutin mal­icieux

Une fois mise de côté l’hypothèse d’un Roland Gar­ros précur­seur d’une époque, on re­ndra à César ce qui ap­partient à Jules. Mic­hael Chang l’a em­porté, non en raison d’un jeu révolution­naire, mais par la maturité ex­cep­tion­nelle qu’il a déployée tout au long de sa deuxième semaine. Gagn­er un match d’une manière aussi im­prob­able face à Lendl, puis se re­mobilis­er et re­st­er dans sa bulle jusqu’au bout du tour­noi, en évacuant le sur­croît de pre­ss­ion oc­casionné par une telle vic­toire, c’est her­culé­en. La jeunes­se du bon­homme, et l’in­consci­ence qui en découle, ont pro­bab­le­ment joué, tout comme sa foi. En fin de com­pte, il im­por­te peu que nous le pre­n­ions au sérieux ou non lorsqu’il évoque sa croyan­ce, ce qu’il a fait réguliè­re­ment et pas­sionné­ment pen­dant toute sa carrière. Lui y croit, et c’est bien là l’es­sentiel. Chacun de nous a ses pro­pres raisons, ses pro­pres puls­ions, ses pro­pres moteurs ex­is­tentiels, sus­cep­tibles de lui donn­er un supplément d’âme ou de force à un mo­ment donné ; ce fut le cas pour Chang lors de cette quin­zaine folle, dont le ver­dict s’est joué à très, très peu de choses.

Avec 32 ans de recul, on con­state que per­son­ne (parmi ceux qui l’ont vécu) n’a oublié ce Roland Gar­ros 1989, et ce n’est pas pour la qualité du jeu qu’il a pro­pos­ée. Ce n’est pas non plus en raison de son re­cord, que Mic­hael Chang est sus­cep­tible de con­serv­er en­core un bon bout de temps. Et ce n’est même pas parce que Mic­hael a re­mporté le titre. Per­son­ne n’a oublié le fabuleux Sampras-Courier de Mel­bour­ne en 1995 ; be­aucoup, en re­vanche, ne se souvien­nent même pas que Pete n’a pas re­mporté le titre cette année-là.

Le Chang-Lendl est por­teur d’une im­men­se char­ge émotion­nelle qui le place à part dans l’imaginaire du sport, et c’est plus que suf­fisant pour dis­tin­gu­er cette édi­tion à nulle autre pareil­le, parenthèse au cours de laquel­le la pseudo-rationalité du ten­nis a volé en éclats. Nous avons tous une mémoire sélec­tive, et nous ne re­tenons que les mo­ments qui nous ont touchés. Roland Gar­ros 1989 est l’écrin du Chang-Lendl, c’est l’aven­ture picares­que d’un adoles­cent jusqu’au titre, c’est le re­quiem définitif pour les serveurs-volleyeurs. Pour toutes ces raisons, cette édi­tion a touché la corde sen­sib­le du grand pub­lic, paramètre qui échap­pe just­e­ment à toute an­alyse ration­nelle.

Non, ce ne fut pas une édi­tion révolution­naire ; elle fut bien plus que cela, elle fut émouvan­te.

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Grand pas­sionné de ten­nis de­puis 30 ans.

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347 Responses to 1989, un Roland Garros révolutionnaire ?

  1. Rubens 27 avril 2021 at 13:48

    @ Sam,

    Je réponds maintenant à ta deuxième question, en commençant par rappeler que je ne suis qu’un pratiquant du tennis (ancien de surcroît) parmi des centaines de milliers d’autres. J’ai eu plusieurs entraineurs, mais le plus important pour moi, et de loin, est celui qui m’a façonné de 10 ans à 19 ans. Les suivants étaient d’excellents entraineurs, mais ils m’ont pris « déjà fait », et ils n’ont modifié mon jeu qu’à la marge.

    Mon entraineur « historique », donc, né en 1942, avait 45-50 ans quand il m’a entrainé. Il avait été fortement marqué par la vague australienne des années 50-60. Le crédo, c’était de maîtriser l’ensemble des coups du tennis, tout en étant porté vers le tennis d’attaque. Pour moi, ça s’est traduit par des séances longues (deux heures), deux fois par semaine, chaque séance comprenant une heure de « gammes » en tous genres, des séances de panier. Cette première heure, pas très ludique (mais que j’appréciais à titre personnel), était suivie d’une deuxième heure de matchs. Beaucoup, beaucoup de technique, beaucoup de gammes sur la volée et sur la montée au filet, soit derrière le service, soit dans l’échange.

    Vers mes 13 ans, il a commencé à passer moins de temps derrière moi sur la technique, mais la première heure de gammes est restée, davantage orientée vers le physique. Je pense notamment à l’exercice du « papillon », avec deux joueurs face à face, l’un qui joue croisé et l’autre qui joue long de ligne. Et aussi beaucoup de paniers de services.

    Sur le coup, et alors que j’avançais vers la seconde série, il m’était difficile de déterminer si mes adversaires étaient meilleurs ou moins bons que moi au niveau technique. Pratiquement tous, en tout cas, maîtrisaient la technique du tennis aussi bien que moi. A la marge, j’ai été sélectionné pour des stages de jeunes au niveau régional. Les entraineurs m’ont semblé s’intéresser moins à la technique, mais plus à l’état d’esprit en match, nous devions être des tueurs. En même temps, ces entraineurs-là, je les avais pendant un WE maximum, l’heure n’était donc pas à ouvrir des chantiers techniques.

    Je peux en revanche t’assurer que 20 ans plus tard, lorsqu’à 35 ans je me suis brièvement remis au tennis, j’ai noté un écart abyssal avec les jeunes de 13 à 16 ans qui jouaient avec moi. Ils cognaient plus fort que moi, mais c’était sans nuance, leur seule stratégie était de déborder l’adversaire ou de lui faire un coup gagnant, ce qui dans un match conduisait à 90% de fautes directes. Mon service de gaucher sans vitesse (je ménageais mon épaule fragile) mais avec beaucoup d’effet les perturbait. L’un d’entre eux préférait d’ailleurs, quand il jouait avec moi, faire des sets où il était seul à servir. Et quand je montais au filet, ils me regardaient d’un air interdit, en se demandant si la règle du tennis m’autorisait à faire ça…

    Je précise bien que je ne te parle pas ici de haut niveau. L’apprentissage du tennis aujourd’hui me semble davantage porté vers le ludique, vers le plaisir, et moins vers la technique.

    Donc, pour conclure, ai-je été biberonné au beau jeu à la française ? Je dirais plutôt oui car le jeu au filet était une approche que nous devions maîtriser, mais ce serait oublier les à-côtés de ma formation, dont j’ai parlé dans mon article sur Wilander. En gros, le discours de mon entraineur en match, c’était, si l’adversaire était moins fort, « fais service-volée et retour-volée sur le point faible, ça ira plus vite ». Mais quand l’adversaire était de taille, c’était « réfléchis ». Et, le cas échéant, « reste au fond, distribue, varie ».

  2. Rubens 27 avril 2021 at 17:03

    Salut Paulo,

    Après avoir évoqué mon cas personnel avec Sam, je te réponds sur le haut niveau. En commençant par évacuer la question du R1M, qui n’est plus la norme depuis plus de 40 ans. Le R2M est devenu la norme, car il demande moins de force pour le joueur débutant (et encore plus si c’est un enfant). Rares, donc, sont ceux qui ont un R1M à 10 ans. Mais je ne crois pas que le discours des entraineurs soit focalisé sur le R1M, qui serait le synonyme du « beau jeu à la française ». A ma connaissance, les entraineurs fixent un minimum de cadre technique sur le revers, mais laissent les gamins choisir le revers qu’ils sentent le mieux. Le plus souvent, ce sera le R2M, mais ils n’ont pas trop intérêt à insister sur le R1M, car si c’est contre nature ils peuvent dégoûter le gamin.

    En revanche, je peux te parler du discours sur le tennis d’attaque : il est omniprésent, depuis des décennies. Ca commence avec Georges Deniau, entraineur-phare du tennis français, qui ne jure que par Rod Laver. Ca se poursuit avec McEnroe et Edberg, qui provoquent un mouillage de linge dans la cabine des commentateurs d’Antenne 2. Rebelote avec Sampras, qui fait pleurer tout le monde à Roland Garros en 1996. Et ça passe évidemment par Federer, qui touche enfin au but à Paris en 2009 après des années de pain noir. Et en plein milieu, tu as Henri Leconte, le grand bouffon, qui sort un match ovniesque en finale de Coupe Davis 1991 en attaquant à outrance, renforçant évidemment ce discours. Mentionnons aussi Guy Forget, directeur de Bercy, puis de Roland Garros, capitaine de l’EDF de Coupe Davis, autrement dit l’un des hommes les plus puissants du tennis français, qui lui-même pratiquait un tennis d’attaque, et qui prône cette approche depuis des décennies dans la formation fédérale. Et n’oublions pas les commentateurs de tennis, tous imbibés de ce discours, et qui le relaient depuis toujours à l’antenne.

    Quid de Borg ? Deniau : « Je l’ai beaucoup admiré, mais il n’a pas modifié mon approche du tennis ». Mais comment a-t-il fait pour remporter 5 Wimbledon ? « Je ne me l’explique pas, c’est le plus grand mystère du tennis ». Nous y sommes, le mystère. Et Nadal est aussi un mystère évidemment.

    Donc, lorsque tout ce petit monde voit arriver Roger Federer, évidemment ils sont ravis, ils sont rassurés, parce que ça les dispense de réfléchir. Et peu importe, manifestement, que Nadal le batte à Roland Garros, et même à Wimbledon. Federer reste la référence.

    Et c’est au nom de cette vérité révélée que des centaines de jeunes français prometteurs se sont vu charcuter leur sensibilité sur le terrain par les entraineurs fédéraux, en se voyant enjoindre de pratiquer l’attaque à outrance au détriment de leur tempérament. C’est au nom de cette croyance que d’autres ont été renvoyés pour cause de petite taille ou de jeu trop défensif. C’est au nom de cette lubie que Forget envoie Llodra à la place de Simon en finale de CD 2010, parce qu’évidemment il vaut mieux perdre avec panache que gagner salement.

    Donc Paulo, pour reprendre tes termes, en effet le « beau jeu » est plus vendeur en France.

    Mais moi j’ai débuté le tennis en 84, et j’étais entouré de gamins qui avaient des étoiles dans les yeux quand ils évoquaient la victoire de Noah à Roland en 83. Non parce que son jeu était beau, mais parce que la France avait enfin son champion, et que nombreux étaient ceux qui s’identifiaient naturellement à lui. Il a suscité un élan de passion sans précédent pour le tennis. J’ai « mieux » vécu encore la victoire de 91, parce que j’avais 14 ans et que je mesurais la portée de l’exploit. Partant de là, je pense que la meilleure chose qui pourrait arriver au tennis français serait de voir l’un des siens remporter un GC, et notamment Roland. Mais si tu regardes les profils de ceux qui ont touché au but, tu constates qu’au XXIe siècle Federer est le seul à rentrer dans les cases auréolées du respect de la FFT.

    Alors qu’il y a d’autres moyens de fabriquer un champion, et il est plus que temps que la FFT s’en rende compte. Si ça doit passer par un Gillou qui s’énerve dans un livre, OK, c’est toujours bon à prendre. Et si ça doit passer par Rafa qui dépasse le chiffre de Roger, alors OK, ça ne réduira pas d’un iota la carrière du maestro.

    • Paulo 27 avril 2021 at 18:51

      Je comprends ce que tu veux dire. Perso je préfère sans le moindre doute le tennis d’attaque – non parce que les commentateurs de la TV française disent que c’est le seul valable, mais parce que ça me correspond depuis le tout début, quand j’ai eu la « révélation » McEnroe à Wimbledon – mais ce n’est pas une raison pour l’imposer aux jeunes. Non que tu préfères le tennis « physique », à la Nadal qui va peut-être battre le record de GC qu’il co-détient avec Fed, au tennis-champagne de ce dernier, ce qui si c’était le cas serait ton droit ; mais tu n’aimes pas le dogmatisme : qu’on laisse les jeunes libres de jouer le jeu qu’ils veulent, l’important est de trouver un successeur à Noah, et tant pis si c’est un Djoko-bis – heu, au niveau du jeu, pas du caractère, bien sûr.

      D’ailleurs, à la limite, tennis d’attaque ou tennis-pourcentage, ou autre, finalement la question n’est-elle pas l’influence exagérée qu’a la FFT et tout ce qui tourne autour (les consultants TV, par exemple) sur la formation des jeunes en France ? En effet, combien de GC gagnés par des Français(es) depuis 40 ans ? À la louche, 4 ou 5 avec Pierce, Mauresmo et Bartoli. Sur 40*4 soit 160 en tout, donc. Et hormis Mauresmo (et encore, je ne connais pas bien son parcours), les deux autres sont le produit de structures privées, au départ…

      Cela dit, personnellement je n’ai jamais été très chauvin concernant le tennis : je préfère un attaquant étranger à un joueur français ennuyant (pas assez attaquant, quoi). Les goûts et les couleurs… ce qui fait que pour en revenir à la question de départ : qui pour éviter un énième titre à Roland pour Nadal (oui, j’avoue, je m’en fiche un peu de l’effet qu’aurait un 21ème GC du Majorquin sur la façon de voir des pontes de la FFT) ? N’importe qui, en fait, sauf Djoko disons. Tsitsipas est de ceux qui tiennent la corde : une victoire du Grec m’irait, mais alors très très bien, même si elle reste assez improbable.

      • Paulo 27 avril 2021 at 18:54

        J’ai oublié de dire, en conclusion de mon 1er paragraphe, que sur le principe, je suis pleinement d’accord avec cette façon de voir (respecter la liberté des jeunes quant au type de jeu qu’ils veulent jouer).

      • Rubens 27 avril 2021 at 20:17

        Voila Paulo. On y est.

        A titre personnel, je préfère, et de loin, regarder le « beau tennis ». A titre personnel, ça me saoule que Nadal ait empêché Federer de gagner, à la louche, une dizaine de GC supplémentaires.

        Mais il y a des raisons à cela, elles sont techniques, physiques, mentales. Ce que toi et moi aimons voir à la télé et nos sensibilités personnelles, ça n’a d’influence que sur nous-mêmes. En revanche, si je me place dans le cadre de la FFT et du développement du tennis en France, je suis obligé de constater que Nadal doit être une source d’inspiration au même titre que Federer, parce que son tennis, tout laborieux qu’il soit, est d’une efficacité redoutable (et même unique sur terre battue). Donc, si la question est de savoir comment faire gagner un nouveau Français à Roland, ce que fait Nadal devrait nous intéresser.

        Mais ça n’intéressait pas du tout Guy Forget, en 2005-2006, qui au micro ne cessait d’exhorter Roger à attaquer encore et encore, et qui expliquait à longueur de Nadal-Federer que le maestro s’y prenait mal en acceptant le duel du fond de court. L’idée que Rafa soit supérieur à Roger à Roland Garros n’entrait pas dans les hypothèses envisageables.

        Et l’ambiance à l’INSEP est du même ordre : chacun des pensionnaires est un attaquant qui s’ignore, et l’INSEP est justement la maison de redressement idéale pour leur buriner le même discours, quitte à les virer s’ils s’obstinent à jouer défensif. Monfils est l’exception qui confirme la règle, il faut dire qu’avec son palmarès chez les jeunes il avait une sacrée carte de visite.

        Une petite précision : quand tu dis « jouer comme ils veulent », je préfèrerais « jouer comme ils sentent ». Parce qu’un joueur, quelle que soit les doses de travail qu’il s’inflige pour progresser, a une mécanique générale qui lui est propre. Guillermo Coria a probablement passé beaucoup de temps à bosser son service, et si son service était son point faible ce n’est pas parce qu’il l’avait voulu ainsi. Son sens de l’amorti, par contre, tout le monde rêverait d’avoir le même, mais il y a des limites à l’apprentissage. Et être attaquant ou défenseur, ce n’est pas un choix, c’est une perception du jeu qui s’impose à chacun. Sauf, encore une fois, si des bourrins de la FFT expliquent au joueur qu’il doit jouer en avançant et pas autrement.

        Il faudrait documenter ce que je dis, mais j’ai beaucoup de souvenirs de Français collectionnant les titres internationaux chez les juniors, et dont on n’a plus jamais entendu parler depuis. Ce serait intéressant d’en dresser la liste, et de les contacter pour voir ce qui a coincé chez eux. La FFT serait sans doute stupéfaite du résultat.

      • Rubens 27 avril 2021 at 23:22

        Ah oui Paulo, j’ai oublié de te répondre sur l’influence de la FFT. Nous papotons sur les carences de la FFT, mais il ne faut pas perdre de vue, je crois, qu’emmener un jeune vers le haut niveau est un investissement financier très lourd et très long. Et c’est le rôle de la FFT de prendre le relais dans l’apprentissage. Donc heureusement qu’elle est là.

        Pierce n’est française que de nationalité, elle a été formée aux Etats-Unis. Bartoli s’est formée avec son père, très loin des structures de la FFT qui n’ont eu de cesse de lui expliquer qu’elle n’atteindrait jamais le haut niveau. Je suis admiratif du boulot qu’elle a fait avec son père, mais j’aurais du mal à y voir un modèle à reproduire tant le prix humain a été élevé pour elle.

        Mauresmo, par contre, est une belle réussite du modèle fédéral.

  3. Sam 27 avril 2021 at 21:24

    Merci Rubens, super intéressant, et j’ai l’impression que nous sommes passés tous les deux par ce qui ressemble à la méthode dite à la Hopman (?). En tous cas, je te suis sur l’idée que la Noahmania, pour réelle qu’elle est été, n’a probablement pas vraiment influencée l’enseignement, disons qu’il avait épaté tout le monde ( et c’est déjà pas mal). Par contre, Borg ne me semble pas non plus avoir influencé l’enseignement que j’ai connu dans ces années là – à partir de 83 – 84 aussi- et là, c’est plus étonnant. J’ai l’impression d’avoir appris un tennis de François Jauffret. Pour être plus exact, vu que je ne connais pas bien le tennis de Jauffret, de « la génération qui perd » comme Noah l’a à peu près appelée. Quand j’ai commencé le tennis, on venait donc de se taper 10 ans d’ère Borg et Wilander qui débarquait et effectivement, cela ne semblait pas avoir spécialement touché nos enseignants.
    C’est pourquoi maintenant – car oui, je persiste… – je m’interroge sur le constat fait notamment par Simon sur une espèce de dévotion au « beau jeu », de Mac à Fed en passant par Pete, car je ne le vois pas chez mes jeunes adversaires. Je me demande où ils apprennent à Djokonadaliser comme ça. Cela dit ça m’arrange bien, car c’est assez cool de leur faire plier leur grandes jambes – le jeune est grand – sur des bons vieux chop des familles.

  4. Sam 27 avril 2021 at 21:26

    Par ailleurs et en fait je ne sais pas si c’est le même sujet finalement, mais j’ai le sentiment que les entraineurs – les B.E – actuellement recrutés le sont pour beaucoup pour leurs capacités d’animation, leurs capacité à attirer les plus jeunes vers les courts. Vague impression, peut être cliché, que les plus anciens étaient « plus techniques ».

    • Rubens 27 avril 2021 at 22:41

      Ah Sam, que c’est bon ces forums, où au détour d’un post on se sent moins seul…

      Quand j’ai fait deux réponses séparées pour Paulo et toi, c’est parce que je dissocie le tennis amateur et le tennis de haut niveau. Toi, tu me parles bien du tennis amateur. Et dans cet univers-là, je ne crois pas que Roger, Rafa ou Djoko aient la moindre influence sur l’enseignement du tennis. Il se passe avec le tennis la même tendance qu’avec notre système éducatif, en gros la notion d’apprentissage doit s’effacer au profit de celle de plaisir. Si des jeunes joueurs lisent mon post précédent, ils doivent se dire « mais jamais on n’aurait supporté un apprentissage pareil avec toutes ces gammes et toutes ces séances de panier, on aurait fui en courant ». Le tennis pour les débutants, il doit aujourd’hui être ludique. Et donc il ne faut pas trop insister sur le cambouis profond du jeu, à savoir la technique.

      Je ne suis pas fondamentalement opposé à cette approche, simplement quand un gamin montre des aptitudes et – surtout – de la motivation, il faut lui proposer rapidement une approche plus aride mais plus productive. Normalement repérer ces gamins est le boulot des conseillers départementaux. Mais dans beaucoup de départements les choses se compliquent car les distances à parcourir pour les entrainements peuvent devenir non négligeables, et là le tennis devient un investissement en temps et en finances pour la famille. Et c’est là que beaucoup jettent l’éponge.

      Quoi qu’il en soit, cette situation produit des failles générationnelles que tu as vécues comme moi, où en effet un simple chop les fait paniquer car pour eux c’est un coup de mutant du tennis.

      A 16 ans, j’étais classé 15, on était un petit groupe de 4 joueurs entre 5/6 et 15/2, on était les mieux classés de notre département. Un jour, l’entraineur s’est pointé avec un de ses anciens élèves en Algérie, qui était parti faire du tennis universitaire aux States. Il ne jouait pas en France, mais il était assimilé -4/6. Pendant son séjour de 3 semaines, on a harcelé ce type pour jouer avec lui, j’ai même séché une après-midi de cours pour taper la balle avec lui. Je me suis pris des dérouillées mémorables mais j’en redemandais, c’était trop précieux d’avoir un partenaire plus fort et de s’étalonner face à lui.

      Rien de tel aujourd’hui. Quand je m’y suis remis il y a quelques années, rapidement les jeunes n’ont même plus été tentés de jouer avec moi. J’avais beau essayer de discuter avec eux, leurs défaites face à moi semblaient ne refléter que leurs insuffisances, et ne leur inspiraient aucun espoir de progrès…

      Bref, je pourrais digresser des heures sur le sujet…

  5. Guillaume 28 avril 2021 at 09:15

    Vaste sujet que vous lancez là…

    Sur le volet amateur vous avez tout dit. Il faut que ce soit fun, ludique… et surtout que cette dimension fun, ludique, vienne tout de suite. D’où le fait que le monde du tennis (et là je ne parle pas que de la FFT, c’est valable aussi pour les structures privées, en France et à l’étranger) voit dans le padel la martingale absolue. J’ai testé le padel, et c’est vrai tu t’amuses tout de suite. Autant dire que le tennis est autrement plus aride et ingrat pour le débutant.

    Sur le haut niveau, pas grand-chose à ajouter non plus du côté de ton expérience perso, Rubens, même si à ce que je comprends on est devant un schéma classique de reproduction (ou tentative de) par les coachs de ce qui marche. Tantôt la méthode Hopman, puis la déclinaison Bollettieri…

    En revanche j’aurais tendance à ne pas prendre les propos d’un Gilles Simon pour argent comptant. Le loustic est très fort dans l’exercice de la rhétorique et excelle à présenter les faits sous l’angle qui arrange sa démonstration. Mais si la Fédé avait été, comme il le dit, tellement bornée dans la promotion d’une certaine idée du « beau » tennis, jamais Gilou n’aurait pu aller au bout du processus. Il me semble même assez ingrat sur le coup tant son parcours même invalide son discours. Il était gringalet, ses résultats étaient moyens… et pourtant la Fédé l’a emmené au bout de son processus de formation dans ses structures reines, et ce dans une époque où les tops juniors français ne manquaient pas. C’est donc bien que quelqu’un à la Fédé a cru en lui… et que les leçons du fiasco Grosjean/Clément avaient été tirées.

    C’est toujours le cas de ce duo que la FFT traîne en boulet, il me semble (et peut-être d’autres cas moins connus dans les 90′s, je n’en sais rien). Mais depuis les années 2000 on ne peut pas accuser la Fédé d’être dogmatique dans sa formation. Pour un Ugo Humbert qui correspondrait au portrait-robot, j’ai vu un paquet de profils défensifs dans les divers pôles France. Et des gringalets, aussi. Moutet ou Gaston, leur mètre 20 les bras levés n’a pas empêché la Fédé de miser grandement sur eux.

    Les filles, c’est plus compliqué car autant que la question du style, il y a la question des familles envahissantes et des huis clos familiaux (oui, je te l’ai piqué celui-là, Rubens), pour le meilleur et pour le pire. Longtemps, la Fédé y a été hostile… bon. ça se discute. Sportivement ce sont des modèles qui peuvent marcher, mais humainement… disons pudiquement qu’une Cornet me semble largement plus équilibrée et épanouie qu’une Bartoli ou une Rezai. Mais même sur ce sujet les années 2010 ont vu la Fédé mettre largement de l’eau dans son vin avec les centres de stage qui tentaient d’aménager collaboration familiale et fédérale.

    Un dernier point, pas tout à fait dans le sujet mais pas si éloigné : ce qui m’a frappé en revanche sur les dernières générations françaises, c’est à quel point une école qui s’énorgueillissait de préparer des joueurs complets, à la technique sûre et propre, est devenue permissive vis-à-vis des failles béantes. Dans les années 2000 et 2010, ère du joueur complet, aussi solide en coup droit qu’en revers, quel autre pays que la France a produit autant de joueurs au profil 90′s, déséquilibrés entre coup fort très fort, et coup faible très faible ? Jo et son revers, Chardy et son revers, Paire et son coup droit, voire Richie et son coup droit… Les gardiens du temple à la Deniau, justement, s’en seraient je crois étranglés.

    • Rubens 28 avril 2021 at 09:42

      Salut Guillaume,

      Pour Gillou, sache que je prends toujours une information d’où elle vient, et que je ne prends pas pour argent comptant tout ce qu’il raconte. Mais il se trouve que les échos que j’ai pu avoir dans mes quelques contacts avec la FFT (plus nombreux, il est vrai, dans les années 90 qu’aujourd’hui) recoupent à 100% le ressenti de Gillou. En effet il n’a pas été laissé totalement sur le bord de la route, mais il n’a pas non plus fait l’objet d’un suivi personnalisé. J’ai écouté l’année dernière un podcast où Gillou échangeait avec Rodolphe Gilbert, qui l’avait entrainé avec un groupe d’espoirs. La teneur de l’échange était claire, Gillou n’était pas celui sur lequel la FFT misait et était prête à investir davantage en lui offrant des conditions plus personnalisées.

      Cela dit tu as raison, le seul propos de Gillou ne peut constituer une référence. C’est pour cela que je suggérais de faire un zoom sur les espoirs français des années 90-2000-2010, très forts en juniors et n’ayant pas franchi le cap ensuite. Ca te tente Guillaume ? J’y verrais un autre intérêt, amorcer une réflexion sur la transition entre la jeunesse (généralement marquée par les structures fédérales) et le haut niveau. Entre les deux, il y a un moment où le joueur choisit (s’il le peut, et s’il le veut) de se prendre en charge à 100%, en débauchant un entraineur perso (et, si les résultats viennent, un préparateur physique, un préparateur mental, etc.). Et là ça recoupe une autre réflexion qui était en toile de fond de la dernière élection du président de la FFT, qui est de savoir jusqu’où la FFT est dans son rôle en accompagnant les jeunes, et à partir de quel moment un champion se construit lui-même. Parce qu’en effet, la plupart des grands champions ont délaissé à un moment les structures nationales qui les avaient accompagnées vers le haut niveau, et c’est leur ambition personnelle et les décisions qui en ont découlé qui les ont amenés vers le sommet. En d’autres termes, aucune fédération n’a « fabriqué » un n°1 mondial, les dernières marches il les a atteintes tout seul.

      En tout cas tu m’apprends une chose quand même, les pontes de la FFT ont bien réfléchi à ce qu’ils avaient fait à Grosjean et Clément. C’est déjà une bonne nouvelle.

      Pour Rezai et Bartoli je suis d’accord, mais avais-tu besoin de les comparer à Cornet ? Plus épanouie peut-être, mais plus équilibrée j’en doute fortement. Au vu de ses dernières sorties elle en tient une sacrée couche quand même…

  6. Paulo 28 avril 2021 at 13:34

    Et tout ça à partir de la perspective d’une 153ème victoire de Nadal à Roland… comme quoi, on peut parfois transformer un mal en bien :-)

    Qu’est-ce qu’ils ont fait à Clément et Grosjean, à la fédé, au fait ? Bon, j’ai bien une petite idée (petite comme leur taille), mais je suis curieux de vos infos là-dessus.

    PS : et pour répondre à Sam, je n’ai jamais pris de cours de tennis. Je suis un parfait autodidacte. J’ai joué (années 80 et 90) en amateur et en loisir – on faisait des matches entre amis. Une estimation de mon classement : fluctuant entre 30-1 ou 30-2 les bons jours et 30-4 les mauvais jours. Mon inspiration : McEnroe, et tous les attaquants (Noah, Leconte, Becker, Edberg, Sampras…). Mes « forces » (à ce niveau) : 1ère balle et coup droit. Revers à 1M, irrégulier. Ma faiblesse principale : le physique. Gabarit plutôt léger et manque de résistance, faisant que les profils increvables me battaient toujours. Attaquant, à la Federer pour faire court. Mes soucis de santé m’empêchent de jouer depuis un bon moment (hélas).

    • Rubens 28 avril 2021 at 14:45

      J’aurais au moins réussi ça, te faire oublier la 14ème rugissante qui s’annonce…

      Grosjean et Clément, c’est une histoire qui remonte au milieu des années 90. Seb était l’un des meilleurs de sa tranche d’âge, à 16 ans, n°2 national chez les juniors. A l’époque, Sampras est n°1 mondial, et pas loin nous avons Ivanisevic, Stich, Krajicek, sans oublier un Becker vieillissant mais encore bon pied bon œil. L’heure est aux grands gabarits qui alignent les aces.

      A 16 ans donc, Seb Grosjean se fait virer de l’INSEP, non pour cause d’indiscipline ou de manque d’investissement, mais parce que sa petite taille sera rédhibitoire pour atteindre le haut niveau, et il est inutile de miser sur lui. Il se retrouve sans structure d’entrainement, et n’a d’autre choix que de retrouver sa Provence natale. Il rejoint le Cercle Sportif Marseillais, où il va partager les entrainements avec un certain Arnaud Clément, qu’il connaît depuis des années. Le sieur Arnaud Clément est alors un semi-dilettante du tennis, qui est au lycée et qui obtiendra son bac en temps et en heure (cas rarissime pour un tennisman de haut niveau), qui n’a jamais rien fait de notable chez les jeunes, qui n’ambitionne même pas de devenir un tennisman professionnel et qui, cela va sans dire, n’a jamais suscité le moindre frémissement du côté de la FFT. C’est donc bien au chaud du côté de Marseille que les deux petiots vont entamer leur ascension vers le haut niveau.

      Alors qu’ils ont dans les 20 ans et sont membres du top 100, la FFT mise devant le fait accompli rétropédale et les intègre dans une cellule de jeunes espoirs, dirigée par l’indéboulonnable Eric Deblicker, apparatchik ultime de la FFT. En 2000, séparément, ils quittent cette structure pour partir chacun de leur côté avec un entraineur privé. A la fin de cette année-là, tous deux sont membres du top 20, ce qui est déjà un magnifique pied-de-nez à la FFT. Mais en s’affrontant en demi-finale de l’OA 2001 ils provoquent une forte secousse dans les bureaux de Roland Garros.

      Le DTN de l’époque où Grosjean s’est fait mettre à la porte, Patrice Dominguez (autre gratte-papier notoire de la FFT), est prié de fournir quelques explications. Il ne dit pas autre chose que ce que je disais plus haut, la FFT recherchait des attaquants, des grands gabarits, bref tout sauf un Grosjean. Le sieur Dominguez fait amende honorable, mais à sa décharge il aurait pu rajouter que cet état d’esprit n’avait pas attendu les années 90, ni même Becker ou Edberg, pour être prédominant au sein de la DTN. A l’époque de Noah, les références étaient Rod Laver, Arthur Ashe, John Newcombe, et surtout pas Borg.

      Les tauliers, si vous voyez quelque chose à rajouter ou corriger, n’hésitez pas, je restitue tout ça de mémoire et il doit y avoir des trous.

    • Paulo 29 avril 2021 at 09:27

      Merci pour le retour Rubens, je me doutais que c’était quelque chose de ce genre – quoique pas à ce point.

      Sinon, je suis tombé sur ce passage du dernier DipImpact à propos de Tsitsipas, que je partage à peu près complètement :
      https://www.eurosport.fr/tennis/tsitsipas-a-desormais-une-difficulte-a-gerer-son-nouveau-statut-de-pretendant_vid1468630/video.shtml

      (s’il parvient au sommet, les pontes de la FFT vont-ils en remettre une couche sur le beau jeu ? mystère… d’autant que pour le coup, Tsitsi n’est pas vraiment passé par eux, mais, entre autres, par une structure privée, l’académie Mouratoglou :-) )

      • Rubens 29 avril 2021 at 14:23

        Si Tsitsipas arrive au sommet, peu importe qu’il ait été formé en France ou pas, l’important sera qu’il a un beau jeu d’attaquant complet, tout comme Federer. Et ça réactivera cette croyance totalement irrationnelle selon laquelle c’est le meilleur chemin pour accéder au sommet. Soit dit en passant, les tenants de ce discours (nettement majoritaires à la FFT) peuvent remercier Roger d’avoir été aussi compétitif aussi longtemps. S’il s’était arrêté en 2012 par exemple, ils auraient eu une décennie entière de vaches maigres.

        Tout ceci en dit long aussi sur la tendance actuelle. S’il s’agit de comparer ce qui est comparable, il faudrait aussi reconnaître, je crois, que Federer, et aujourd’hui Tsitsipas, sont loin d’avoir un profil d’attaquant aussi marqué qu’Edberg, Becker, Sampras ou Rafter. S’il s’agit de relever la filiation de leur gestuelle avec Sampras par exemple, ça peut à la rigueur se défendre. Mais le jeu de Federer est très différent de celui de Sampras, et, même s’il est très adroit au filet, son jeu ne se résume pas à cela. Pour schématiser un peu, si Federer avait évolué à l’époque Sampras-Agassi, son jeu aurait sans doute été jugé plus proche du jeu d’Agassi que de celui de Sampras (bien que côté gestuelle ce soit l’inverse).

        Bref, quand les nostalgiques du tennis d’attaque s’extasient sur les jeux de Federer et de Tsitsipas, je les trouve bien peu exigeants au regard de ce qu’ont été les grands attaquants des années 80-90. Mais, comme on dit, faute de grives…

  7. Rubens 29 avril 2021 at 16:32

    Pour compléter sur le cas Grosjean, je crois aussi me rappeler d’une embrouille avec la presse parce qu’il s’était marié très jeune, à 20 ans, avec une fille de 27 ans, Marie-Pierre Villani, ancienne championne de France juniors. Et bien que la presse n’ait pas à citer ses sources, il semble bien que cette situation (un non-événement) ait fait jaser quelques Capétiens de la Fédé, coupables de quelques ragots aussi malsains que totalement faux à l’endroit de l’intéressé. Il faut dire que, non content de faire voler en éclats leurs contes de Bisounours sur le tennis d’attaque, le Marseillais avait installé son camp de base en Floride, afin de bénéficier des meilleures conditions d’entrainement à l’année.

    [Petite parenthèse, la Floride est très prisée des champions de tennis, parce qu’on peut y jouer dehors toute l’année, et aussi parce que les conditions souvent venteuses en font une région de référence en la matière. C’est probablement une idée formidable d’entrainer des jeunes espoirs dans des cubes indoor, mais en cas de coup de vent sur Roland il ne faudra pas s’attendre à des miracles de la part de nos frenchies. Entre l’exil éolien et l’exil fiscal, il faut choisir.]

    Je n’ai jamais eu le fin mot sur cette affaire qui n’en est pas une, mais tout au long de la « période Grosjean » entre 2000 et 2005, j’ai senti un mur invisible entre lui et les cadres de la DTN. Peut-être ont-ils eu, comme on dit, quelques discussions entre hommes. Côté Grosjean, rien n’a jamais filtré, il était suffisamment intelligent pour ne pas étaler dans la presse ses conflits avec la FFT et il a toujours été irréprochable en Coupe Davis. Mais ils ont été plusieurs, je crois, à se réjouir de voir arriver Gasquet en 2005 (au moment où les blessures commençaient à bousiller la carrière de Seb) et à tourner une page honteuse pour eux.

    Ce dithyrambe à l’endroit de Grosjean s’arrêtera ici : il est devenu capitaine de l’équipe de France de la Piqué Cup. Il s’en est longuement expliqué, je l’ai écouté et je n’étais pas d’accord.

  8. Guillaume 1 mai 2021 at 11:27
    • Paulo 1 mai 2021 at 15:57

      Il n’y a pas que Kaelin qui va être déçu, j’aimais beaucoup Dolgopolov, ses coups improbables et ce grand sourire qu’il affichait régulièrement et qui qui nous rappelait qu’après tout, le tennis n’est qu’un jeu…

    • Elmar 1 mai 2021 at 17:08

      Je viens d’apprendre cette nouvelle et je faisais mon retour ici pour compatir à la déception de Kaelin.
      Triste.

    • Kaelin 6 mai 2021 at 10:43

      Salut Guillaume, ahah oui j’avais deja vu la nouvelle avant … J’etais bien triste mais bon ca faisait de très longs mois qu’on n’entendait de toute facon plus parler de lui.

      Les joueurs fantasques ont souvent encore plus que les autres besoins du public (dans mon esprit) car ils aiment faire le show … on le voit avec cette tete de pine barbue de Benoit Paire mais ca doit pas etre facile pour les Dustin Brown (il joue encore ??), Monfils et son spleen constant, Kyrgios qui ne joue plus depuis un bail (à part sur les reseaux sociaux et pour raler contre les joueurs ne respectant pas les mesures anti covid, pfff), …

      Bon dans le genre joueurs improbables avec techniques bizarres qui cartonnent bien en ce moment, ya bien entendu Karatsev tout de meme, Hurcackz un peu, et un, au dessus de la mélée … Medvedev ahahaha. C’est pas Dolgo mais en mode joueur qui tient une poele à frire, on se marre bien.

      • Paulo 6 mai 2021 at 11:53

        Kaelin, dans les joueurs un peu atypiques, connais-tu Bublik, le gars qui sert des secondes à 220, ou qui après un coup droit gagnant à 165 km/h demande en rigolant à l’arbitre à quelle vitesse son coup droit a été chronométré… ? Ou encore qui dit à Sinner au filet après leur match qu’il n’est « pas humain »…

        • Kaelin 8 mai 2021 at 06:41

          Oui je connais bien Bublik, il est génial ce joueur. Pas tout à fait le meme jeu mais bon ca me rappelle un peu ce fou furieux de Janowicz ahah … des joueurs biens bati, nerveux sur le court mais supers bons mecs. Capables de coups tout en puissance autant que de coups totalement fous / improbables. J’adore !

          Par ailleurs joueurs hyper fair play, meme dans la défaite.

          Concernant Janowicz, jme rappelle très bien le superbe article sur lui, de William je crois. Une interview traduite.

  9. Colin 4 mai 2021 at 20:53

    Basilashvili s’est cassé une jambe ? Tordu un genou ? Déboîté une épaule ? Les trois en même temps ???

    • Rubens 4 mai 2021 at 22:10

      Je lisais le compte-rendu de l’Equipe. Rien de tout ça, par contre il était probablement crevé suite à sa victoire à Munich dimanche.

      Mais ne volons par à Benoît Paire sa victoire. Il a un câblage différent du commun des mortels, mais pour le coup il a été d’un sérieux vespéral de bout en bout, et c’est à saluer.

    • Paulo 5 mai 2021 at 10:23

      C’est Thiem qui a réveillé Paire, en lui disant de rester chez lui s’il n’a pas envie de jouer. Paire étant un contestataire dans l’âme, il a fait juste l’inverse.

      • Jo 5 mai 2021 at 14:37

        Bonjour Paulo. Quels sont tes soucis de santé ?

        • Kaelin 6 mai 2021 at 10:44

          bonjour Jo, quelle pointure fais tu ?

          • Jo 6 mai 2021 at 13:51

            Bonjour Kaelin. 43 et toi ?

            • Kaelin 6 mai 2021 at 16:16

              42,5 mais ça dépend des marques. Au Cambodge plutôt 43

              • Jo 6 mai 2021 at 16:45

                C’est noté. Ca me fait penser à un truc. Une fois, la bande à Antoine avait posté une photo de groupe dans votre bar parisien préféré après une finale de Wimbledon (2019 ?). Il y avait un boug tout petit avec un pull vert de saison. Je serais curieux de connaître sa pointure et surtout sa taille.

              • Kaelin 8 mai 2021 at 03:59

                ahah oui jme rappelle de cette photo, elle est sympa. Effectivement il y avait un 15lover pas très grand, mais qui chausse peut etre grand?

        • Paulo 6 mai 2021 at 11:26

          Sans m’étendre, ça a pas mal de points communs avec ce qu’ils appellent le Covid long.

          Pas de souci, Kaelin ;-)

        • Sebastien 10 mai 2021 at 00:50

          Bons courage et rétablissement Paulo !

  10. Sam 7 mai 2021 at 08:24

    La classe 15 L, c’est d’avoir réussi à ne pas évoquer le Cas Paire – bon, ça me tentait, c’est sûr – pendant toute la période « précédente », jusqu’à ce qu’il ne gagne un match. Bravo, gentlemen !

    • Colin 7 mai 2021 at 20:19

      J’avoue, c’est ma faute, je n’ai pas pu résister plus longtemps, il fallait que ça sorte !!!

    • Kaelin 8 mai 2021 at 04:00

      haha ça remonte le niveau médiatique !

  11. Nath 7 mai 2021 at 18:46

    Bah mince alors, tous les top 10 qui affrontent Nadal sur cette tournée sur TB le battent sauf Tsitsipas :(

  12. Jo 8 mai 2021 at 13:34

    Nous vivons dans un monde où nous passons doucement de Rafael Nadal à ceci : https://www.youtube.com/watch?v=t31UX7Yvqos
    Il y a encore un espoir de salut pour l’humanité.

    • Rubens 8 mai 2021 at 15:00

      Enorme ! Un de mes morceaux préférés au piano. Amélie Poulain, Goodbye Lenin.

    • Kaelin 8 mai 2021 at 15:37

      Ca fait du bien c’est vrai. Un joueur intelligent sur le court et en dehors… La relève de Gilles Simon, ce tennisman au bac S pianiste !

      A côté de Benoit Paire qui nous fout la honte, ca change ahah… Merci Ugo

    • Guillaume 8 mai 2021 at 20:31

      « J’appelle ça la France, et pas n’importe laquelle, Dolorès : celle des Richard, des Pierre-Hugues, des Paul-Henri et des Gilles, Corentin et Ugo qui jouent du piano. »

      • Rubens 8 mai 2021 at 22:30

        Je me suis toujours fait une idée de la France… Paris outragé, Paris bafoué, Paris humilié, Paris empianoté !

        • Sam 9 mai 2021 at 20:24

          Richard Clay-Derman.

      • Kaelin 10 mai 2021 at 10:08

        haha oui ! Mais moi ce que j’aime au fond, vous le savez bien … c’est le tennis de la campagne, des vrais mecs ! Florent Serra, Marc Gicquel, Stephane Robert ! C’est bien plus marrant. Surtout quand on boit une biere.

    • Jo 9 mai 2021 at 10:10

      Et pendant ce temps-là, un autre artiste, Rogert FeDeNir, gagne encore et toujours plus de pognon : https://www.youtube.com/watch?v=wXcBGfXXL4w

      • Anne 9 mai 2021 at 23:03

        Même pas sur ce coup-là, l’argent de son contrat pour représenter le tourisme suisse va intégralement à sa Fondation

        • Jo 11 mai 2021 at 06:04

          Who? Who? What are you, a fucking owl?

  13. Nathan 9 mai 2021 at 21:45

    Le tricot de peau prolétarien semble réussir à Zverev. Avec la confiance (et peut être le travail), le Tadzio bodybuildé a désormais un coup droit d’une lourdeur impressionnante

    • Sebastien 10 mai 2021 at 00:32

      Je dirais que Zverev retrouve son tennis de 2017-2018, en étant un peu moins attentiste et en faisant mieux valoir sa puissance. Rappelez-vous le jeune effronté qui battait Melon en finale de Rome, avec un tennis d’agression parfait.
      En matière de lourdeur de coup droit, c’est Berrettini qui m’impressionne encore plus, c’est un peu du Nadal vintage sur ce coup.
      Le tennis de l’Italien est très agréable à regarder, quel bestiau quand même !

      • Paulo 10 mai 2021 at 10:01

        D’une certaine façon, Zverev me fait penser à un Djoko plus costaud. Impressionné par sa capacité à retourner le service de Berrettini comme à tenir l’échange face à la lourdeur des frappes de l’Italien, et à contre-attaquer quand l’occasion se présentait. Il a aussi très bien servi (à part les doubles).
        Contre Nadal, je l’avais trouvé très agressif, comme Djoko face au Majorquin.
        À voir ce que ça va donner sur terre battue au niveau de la mer, à Rome puis à Roland…
        Globalement, on est quand même dans l’hyperpuissance, avec des gars de près de deux mètres qui servent des premières à plus de 230 km/h !

        • Guillaume 10 mai 2021 at 11:06

          je me suis arrêté en chemin du côté des 70′s, mais il semblerait que ce soit la première finale d’un gros tournoi de terre (GC ou équivalent M1000) ayant opposé 2 joueurs de plus de 1,95m.

        • Rubens 10 mai 2021 at 14:17

          C’est exactement ce que les journalistes disaient il y a 30 ans, avec l’apparition des Stich, Ivanisevic, Krajicek & Co dans la foulée de Becker. En y regardant de près, ils mesuraient plus d’1m90, mais pas plus d’1m95.

          Guillaume, je crois que tu as raison, de peu, pour ta stat sur la taille. Spontanément j’ai pensé à la finale de Bercy 2000, Philippoussis mesure 1,95m mais Safin ne mesure qu’1,93m.

          • Guillaume 10 mai 2021 at 14:50

            non, moi j’ai cherché SUR TERRE.

            Sur dur on y est depuis un moment déjà. On a même eu un Shanghai il y a 2 ou 3 ans où les 4 demi-finalistes passaient le 1,95 (Berrettini et Zverev déjà, + Medvedev et je-sais-plus-qui).

            • Rubens 11 mai 2021 at 11:14

              Ce qui me semble être la force de ces types-là, c’est leur souplesse, en dépit de leur grande taille. Quand tu vois les quasi-doubles-mètres d’il y a 20 ou 30 ans (Krajicek, Philippoussis, Rosset et quelques autres), ils avaient du mal à plier leurs jambes quand le retour leur partait dans les pieds. Aujourd’hui, Medvedev et Zverev ont une meilleure coordination. Et ils ont sans doute mené un travail spécifique durant leur adolescence pour arriver à ce résultat.

            • Guillaume 11 mai 2021 at 11:25

              ah mais totalement. D’ailleurs vu depuis la télé tu n’as pas l’impression qu’ils font cette taille-là. Et puis un jour tu vois une photo de Khachanov et Medvedev encadrant Safin, et Safin est le petit du trio :mrgreen:

              Ca m’avait frappé aussi avec Tsitsipas, que je ‘visualisais’ au début dans les eaux de Federer/Nadal/Sampras, avant de me rendre compte qu’il est en réalité nettement plus grand (1,93 dans son cas). 1,90, si ce n’est 1,95, is the new 1,85m, la fameuse taille idéale pour jouer au tennis !

              Edit : un qui était bluffant pour ça, même s’il a assez vite disparu, c’était Janowicz. Avec lui on franchissait encore un cap : ce n’était pas un 1,95 qui se mouvait comme s’il faisait 10 cm de moins, mais carrément un double mètre. De tête je crois qu’il émargeait à 2,03m. La taille d’un Anderson ou d’un Rosset. Mais c’était le jour et la nuit dans le déplacement, la souplesse… Tous les coachs et prépas physiques le regardaient avec les yeux comme des soucoupes. Bon après lui son problème c’est que tous les câbles n’étaient pas branchés tout là-haut !

            • Paulo 11 mai 2021 at 14:58

              J’ai regardé rapidement : sur les 14 joueurs de la Next Gen (25 ans ou moins) du top 30, on a une moyenne de 1m91.
              Et chez les 16 joueurs de +25 ans du top 30, la moyenne est de 1m84. (à quelques mm près)
              Soit 7 cm de plus pour la Next Gen. On pourrait affiner, mais ça semble un tendance lourde. Et 7 cm pour un écart d’âge qui doit être inférieur à 10 ans en moyenne entre les deux groupes, ça fait beaucoup. Les jeunes générations sont plus grandes que les précédentes, mais quand même, ça n’explique pas tout. Le tennis moderne sélectionne clairement les grands.

  14. Sebastien 10 mai 2021 at 00:47

    Oui, les bons souvenirs du Coolin, 8 juillet 2012 à 19:30 : http://www.15-lovetennis.com/wp-content/uploads/2012/07/Au-Coolin-2.jpg
    avec Marc, Oluive, Antoine, Quentin, Arno, Clément !

    • Jo 10 mai 2021 at 11:39

      Deux joueurs de plus de 1,95m en finale d’un grand tournoi terrien.
      Quentin est le quatrième en partant de la gauche sur la photo.
      Quentin mesure-t-il plus de 1,59m ?

  15. Guillaume 10 mai 2021 at 17:54

    Je ne sais pas si Régis nous lit mais je crois qu’il y a un papier actuellement en brouillon qui serait particulièrement d’actualité ces jours-ci !

  16. Jo 12 mai 2021 at 09:21

    Les tableaux de Nadal me plaisent de plus en plus, les temps changent. Je voulais que Sinner batte Rafa à Madrid, qu’à cela ne tienne, Sascha s’en est chargé. Yannou est désormais devant son public juste avant Roland Garros, c’est le lieu et le moment idéals.

  17. Perse 12 mai 2021 at 14:00

    Tennis Tv fait du bon travail dans ses résumés. Le Musetti-Hurkackz a un point magnifique: retour de l’intérieur du court du polonais sur une balle à 204, lob de Musetti, coup entre les jambes d’Hubert, patate croisée de l’Italien retournée avec les intérêts par le Polonais!

  18. Nathan 12 mai 2021 at 21:06

    What a match !

  19. Nathan 12 mai 2021 at 21:11

    Ca, c’est pas un match de lopettes, ni au physique, ni au mental. C’est du très bon Nadal, ce soir. Dommage pour le gamin !

  20. Nathan 12 mai 2021 at 21:24

    Il a intérêt à être solide Shapo face à un Nadal de cette qualité.

  21. Sam 13 mai 2021 at 15:43

    Solide manifestement il l’est plutôt ! Après, que de fautes chez Nadal…On est pas loin du gros accident indus là.

  22. Paulo 13 mai 2021 at 16:11

    Shapovalov qui mène 6-3 3-1 et 40-0 sur son service, et qui vrille complètement… le voilà mené 5-3 dans le 2ème set. Encore un match à sa portée qui est sur le point de lui échapper… soupir. Et hop, 15-30 sur son service et Nadal est sur le point de breaker le Canadien une 3ème fois de suite (re soupir).

    • Paulo 13 mai 2021 at 16:21

      Voilà, 2ème set remporté par le hurleur-lifteur espagnol 6-4.
      Shapo est-il capable de faire comme Rublev à Monte Carlo ? J’en doute, mais puisse-t-il me démentir.

    • Paulo 13 mai 2021 at 16:52

      Rebelote : Shapo qui breake dans le 3ème après un bon jeu de retour et qui foire son jeu de service juste derrière : une volée « facile » qui remet Nadal en selle suivie d’un coup droit facile dans le couloir, et Nadal débreake. Si malgré ces craquages le Canadien remporte ce match, alors chapeau à lui, vraiment. Sinon, on peut dire que la Next Gen a des problèmes de solidité mentale évidents et que dès lors, c’est pas demain la veille qu’on verra les monstres robotiques prendre leur retraite.

      PS : les 25 secondes entre les points, c’est abusé. 20 secondes suffiraient amplement. Nadal abuse systématiquement du temps qui lui est laissé (Cilic aussi d’ailleurs), et en plus hier il s’est permis de râler après l’arbitre qui lui avait collé un warning au motif que les joueurs doivent désormais aller chercher leur serviette eux-mêmes… quel culot.

      • Jo 13 mai 2021 at 17:47

        « Quel connard ! » ai-je pesté devant ma télévision. Une mauvaise foi absolue.

      • Guillaume 13 mai 2021 at 21:24

        y’a un sujet dont on parlera peut-être bientôt sur un papier à venir, mais je note toujours la différence E-NOR-ME entre les postures d’humilité du clan Nadal dans les discours, et leurs attitudes qui trahissent tout l’inverse à réclamer ou à s’accommoder de tous les passe-droits du monde (et protester quand ils n’ont pas droit aux dit-passe droits ou petits accommodements). C’était particulièrement flagrant avec Toni, je trouve, mais ça vaut aussi pour son neveu.

      • Sebastien 13 mai 2021 at 22:10

        Je ne vois pas comment un joueur avec un tel palmarès pourrait être humble, et c’est même antinomique. Comment gagner avec une telle humilité supposée ? Les 3 monstres sont tous 3 des monstres d’orgueil et c’est ça aussi et surtout qui les fait avancer.
        Après, les écarts de conduite qui leur sont reprochés, restent quand même « raisonnables » par rapport à des champions d’une autre époque. Y compris le towelgate de Nadal qui nous paraît un scandale absolu.

        • Anne 15 mai 2021 at 07:47

          Je suis d’accord que cela reste globalement raisonnable. Et qu’en effet, ils ne seraient pas là sans un ego surdimensionné. Toutefois, là où je rejoins totalement Guillaume, c’est qu’il y a malgré tout un fossé certain entre l’image qu’il veut renvoyer et la réalité du terrain… et Nadal, c’est depuis des années qu’il fait plus que s’arranger avec des règles qu’il ne supporte pas. Allant même jusqu’à demander qu’un arbitre n’officie pas sur son court qu’à d il a l’outre-cuidance d’appliquer les-dites règles à sa personne

        • Sebastien 15 mai 2021 at 08:49

          A l’ATP de prendre ses responsabilités et de l’avertir ou de le sanctionner, mais en dehors de certains Grands Chelems je ne vois presque jamais de warning. Loin de moi de le défendre, mais si c’est à ce point problématique, l’ATP, donc les joueurs devraient réagir, non ? Ou alors il y a une telle omerta ou que le système est si pourri que personne ne bougera le petit doigt ?

    • Paulo 13 mai 2021 at 17:38

      Début de tie break catastrophique de Shapovalov – après qu’il ait loupé deux balles de match au jeu précédent : il est mené 4-2 (4 fautes grossières de sa part)…

    • Paulo 13 mai 2021 at 17:42

      Et voilà, 3h26 de match, un Nadal qui n’était pas au mieux et était clairement prenable… et on comprend mieux pourquoi Shapovalov n’est que 14ème mondial.

      • Sebastien 13 mai 2021 at 22:15

        Shapovalov a montré de très belles choses et m’a surpris. Pendant plus d’un set, c’était parfait, sans arrosage, ce que j’espérais de lui depuis longtemps. Ce match sera peut-être un boost pour lui et tant mieux.

  23. Sebastien 13 mai 2021 at 22:01

    Depuis 2015-2016, Roland-Garros ne m’a jamais semblé aussi ouvert. Nadal galère 3h30 sur des matchs qu’il aurait, dans ses standards, gagné en 2 sets en laissant au maximum 8 jeux. Ses frappes sont moins lourdes, son déplacement toujours plus lent, le service et le revers mauvais. Il reste ce mental robuste mais qui ne suffira pas quand l’écart est trop grand (Zverev par exemple).
    Mes favoris pour Roland : Djokovic puis Zverev-Tsitsipas puis Nadal. C’est l’année de tous les dangers, celle où Djokovic pourrait atteindre/dépasser les 20 GC, et Melon devenir Pastèque.

    • Nathan 13 mai 2021 at 22:24

      C’est surtout que la récupération devient de plus en plus difficile pour Nadal. Sinon hier, contre un Sinner bluffant, Nadal a été assez monstrueux en coup droit et en déplacement.

      Ce qui semble un peu surprenant de la part de Shapovalov, joueur dont le potentiel me semble le plus élevé de la nextgen, c’est cette incapacité à gagner contre ce Nadal en grande demi-teinte.

    • Anne 15 mai 2021 at 07:50

      Djokovic n’a rien de cosmique depuis le début de la saison sur terre battue. Il paraît même très ordinaire. Se baladant contre des joueurs mal classés mais semblant peiner dès le premier obstacle. Après, comme pour Nadal, certes, c’est une chose de les battre en deux sets gagnants et une autre en trois mais là je n’ai pas l’impression qu’il fasse peur aux top joueurs. Et c’est déjà la moitié du chemin

    • Sebastien 15 mai 2021 at 08:56

      @Nathan, c’est vrai que comme Djokovic d’ailleurs, Nadal a maintenant du mal à récupérer sur des matchs consécutifs et intenses à moins de 24h de distance.

      Ca m’avait frappé chez le Serbe durant Rome 2019 et étonné car Djokovic était depuis 2011 le joueur qui récupérait le mieux de gros efforts (avec le summum 2012 à l’AO, où il aligne Murray en 5h et Nadal en 6h sans la moindre baisse de régime).

      Shapovalov n’a pas encore le mental à la hauteur de son talent, et si Nadal est largement inférieur ce 2021 à ses standards physiques, mentalement il est assez féroce.
      On voudrait tous que les Next Gen battent Nadal sur terre mais cela demande une conjonction d’efforts et de constance hors-normes, même en deux sets.

      • Paulo 15 mai 2021 at 10:24

        Nadal a maintenant du mal à récupérer sur des matchs consécutifs et intenses à moins de 24h de distance

        Je n’ai pas vu le Nadal-Zverev hier, mais d’après ce que j’ai compris, Nadal a très bien joué. Or il sortait de deux matches durs, celui contre Sinner (plus de 2 heures intenses) et celui contre Shapo (3h20 de mémoire) à moins de 24 heures d’intervalle. Le mental est féroce, mais le physique semble au rendez-vous aussi. Ce type est une machine, un croquemitaine, un cyclope, un ogre psychopathe, un alien. Qui voit Opelka le sortir ? Ne levez pas tous la main en même temps.

    • Sebastien 15 mai 2021 at 09:08

      @Anne

      Je fais confiance à Djokovic pour arriver très fort à Roland-Garros.
      Le co-favori pour le titre c’est toujours lui. Il est le seul joueur en activité à avoir battu Nadal à Roland-Garros, et sèchement qui plus est. Maintenant qu’il a dépassé Roger sur les semaines de N°1 et qu’il est tout près pour les GC, il aborde les autres tournois sans autre ambition que (comme il le dit) d’améliorer sa condition physique pour être au top.

      Le match contre Tsitsipas n’est pas fini, il n’a qu’un break de retard dans le 2ème set. Djokovic est le joueur de l’ATP qui breake le plus facilement. Bravo à Tsitsipas s’il surmonte l’arrêt sans trou d’air, mais Djokovic ne va pas l’entendre de cette oreille.

  24. Paulo 14 mai 2021 at 12:58

    Bientôt on ne dira plus aux enfants turbulents que le grand méchant loup viendra les dévorer s’ils ne sont pas sages, mais que Nadal viendra leur mettre une branlée sur terre battue. La Next Gen tennistique est d’ailleurs en train de tester la chose grandeur nature.

    • Sebastien 15 mai 2021 at 09:02

      Bientôt les slashers type Saw ou la Colline a des yeux mais avec Nadal dans le rôle du croquemitaine psychopathe type jigsaw, Michael Myers, Jason Voorhees ou Freddy Krueger. Roland serait un horrible Midsommar.

      Ou Nadal en père fouettard, Federer en père Noël et Nole en grinch pour une version Pixar.

  25. Paulo 15 mai 2021 at 12:06

    Tsitsipas est en train de nous faire le coup de Shapovalov : je mène d’un set et un break, et je perds le match.
    Il semble éteint, crevé et ça semble bien être dans la tête, parce qu’il n’y a pas vraiment de révolte.
    Je vois se dessiner la finale tant attendue : Nadal-Djokovic. Misère…
    À moins que le Grec me démente dans le 3ème set, mais vu comment Djokovic joue, c’est mal parti. Sans parler de ses insupportables simagrées.

    • Paulo 15 mai 2021 at 13:27

      Comme Shapovalov donc, tsitsipas aura mené un set, un break, puis break dans le 3ème set (par deux fois), mais aura perdu le match.

      Et Sonego sur le point de créer la surprise en battant Rublev, sur la lancée de son excellent match contre Thiem.
      J’imagine que Nole va lui coller deux petits sets cet après-midi. Et que Nadal soulèvera le trophée demain, comme d’habitude…

    • Sebastien 15 mai 2021 at 13:32

      Je pense exactement comme toi. Que ce soit Sonego ou Rublev, Djokovic va le bouffer, en 1h20 maxi. En cas de finale Djokovic – Nadal, je mets même le Serbe favori, c’est plus solide et il va profiter des faiblesses de Nadal au service.
      J’ai seulement vu la toute fin de Djokovic – Tsitsipas, avec un Tsitsipas qui a dégoupillé en balançant des balles n’importe où. Les Next Gen se rapprochent mais doivent encore progresser physiquement, mentalement (et tennistiquement : le jeu sur herbe).

      • Paulo 15 mai 2021 at 13:52

        Il me semble que Tsitsipas n’a pas très bien servi au moment de boucler le match et globalement quand il avait la main sur le match et qu’il fallait enfoncer le clou. Et dans l’échange il jouait petit bras, sur le reculoir alors qu’il est meilleur quand il avance. Quand on y repense, Federer avait battu le Djoker au meilleur de sa forme à Roland en servant très bien, en jouant bien les moments importants, avec globalement moins de fautes un peu stupides que Tsitsipas aujourd’hui et que j’attribue à une certaine fébrilité – fébrilité que Roger ne connaissait absolument pas à cette époque. Certes il s’était posé un défi : battre l’imbattable, et cela l’avait clairement boosté pour faire mordre la poussière au Serbe.
        Cela dit je pense que si le match n’avait pas été interrompu hier, Tsitsi le gagnait. Peut-être à cause de la lenteur du jeu en conditions humides (alors que j’aurais eu tendance à penser que des conditions sèches auraient favorisé son lift, donc des balles moins à hauteur de hanche pour Djoko).

      • Paulo 15 mai 2021 at 13:53

        Une interruption de jeu profite presque toujours au joueur en difficulté, et Djokovic l’a encore montré aujourd’hui.

      • Sebastien 15 mai 2021 at 16:07

        OK Paulo, mais quand tu parles de reculoir (hypothèse puisque je n’ai vu que le dernier jeu du match), est-ce que ça n’est pas à cause de la longueur et du rythme des balles du Djoker, en tout cas de leur accumulation sur plusieurs heures ?

        Personne dans le circuit ne joue aussi long, et personne ne retourne, et de loin, comme le Serbe. Sauf à être au top physiquement et dans un rythme parfait, comment résoudre ça sur la durée ? Si tu avances sur ces balles très longues, c’est un gros risque de faute sauf placement impeccable.

        Federer-Djokovic, 2011, je place ce match grandiose dans le Top 5 des plus beaux matchs de terre que j’ai jamais vus.

        Roger était remonté comme un coucou suisse, avec une volonté constante de battre le Serbe comme pour dire : « OK, il a 43 victoires consécutives, mais là c’est moi en Grand Chelem, et il va falloir me battre ». Le geste de Roger à la fin du match comme pour dire, « vous voyez, je vous l’avais dit, que je pouvais le faire ! » Si tu rajoutes à ça la détestation réciproque des deux hommes c’était savoureux.

        Roger, avait 29 ans lors du match, et une maturité que Tsitsipas n’a pas encore et peut-être ce « Fed touch » unique.

        Il va falloir patienter encore un ou deux ans, peut-être plus sur herbe, pour voir enfin les Next enfoncer les monstres. Le plus dur à battre sera peut-être le plus vieux des trois dont le jeu est vraiment compliqué à décoder pour les jeunes.

        Sinon, je ne sais pas comment fait Djokovic, mais il n’a presque pas perdu de vitesse dans ses courses défensives, contrairement à Nadal qui est 40% moins rapide qu’en 2005-2009.

        Dernier truc, j’avais regardé les stats du Djoko-Tsitsipas hier soir après l’interruption et c’était Djokovic qui menait aux points (51-49 pour le Serbe bien qu’avec un set et un break de retard), tendance qui n’a fait que s’accentuer. Preuve aussi que le Serbe n’était pas loin. Et tu as bien sûr raison sur le bénéfice des pauses pluies pour celui qui est mené. Dommage !

        • Paulo 15 mai 2021 at 16:22

          Pour le reculoir, c’est une impression que j’ai eue à plusieurs moments du match (dont j’ai vu environ la moitié, par morceaux), comme ne pas avancer vers le filet tout en en mettant plus, sur une balle à mi-court de Djokovic, comme s’il avait peur d’avancer. Certes quand on voit ses stats au filet (13 sur 24 à un moment soit à peine plus de 50%), très faibles par rapport à ses standards, ça signifie que le Serbe l’a passé régulièrement, et ça peut avoir un effet calmant.
          D’autres fois, et c’est là une différence avec Federer selon moi, quand il a l’occasion de faire mal il ne place pas bien la balle : c’est puissant, mais à 2 mètres du couloir là où Roger aurait frappé moins fort mais croisé nettement plus, obligeant Djoko à faire 3 ou 4 mètres de plus.
          Et d’autres fois, il n’a pas très bien servi… bref, mis bout à bout, ce sont des fautes de ci de là qui finissent par faire la différence en faveur du Serbe, qui lui est plus régulier. Il y a aussi des amorties loupées, où on a l’impression qu’il se débarrasse de la balle.
          C’est en partie dû à Djoko oui ; mais parfois, ça me semble clairement être une certaine fébrilité, un manque de lucidité (ou un manque de maîtrise technique ?). Comme pour battre Nadal, il faut être à 100% pour battre le Serbe. Il me semble que ces derniers, justement, savaient l’être, à 100%, quand ils avaient l’âge qu’ont les Next Gen aujourd’hui. Nadal en tout cas. Djoko ça a été un peu plus fluctuant, jusqu’en 2011 où il passe en mode terminator.

        • Nathan 15 mai 2021 at 16:32

          @Sebastien Excellente analyse, hélas !

        • Sebastien 15 mai 2021 at 18:26

          Djokovic est clairement un monstre en passing, en particulier en revers, tu le dis toi-même, c’est une dissuasion efficace chez le Serbe. Son passing croisé de revers est terrifiant, comme celui de Nadal d’ailleurs.

          Je pense que pour ces next gen, pour battre les monstres il faut actuellement être plus qu’à 100% et de fait aucun n’a la précocité de Nadal, Djokovic et même Federer. On a assisté à un phénomène rarissime, l’émergence de 3 anomalies tennistiques majeures entre 2003 et 2008 et mentalement, je n’arrive pas à trouver un Next Gen qui ait la férocité d’un Nadal ou la résilience de Djokovic.

          Les deux plus précoces me semblent avoir été Zverev et Sinner.

          Stefanos a un jeu magnifique, mais ce n’est pas Federer dans l’instinct offensif, du moins pour l’instant. Il a un jeu plus en force, et comme tout le monde, moins fluide.

        • Paulo 15 mai 2021 at 20:02

          Ce qui est dur pour Tsitsipas, c’est qu’il vient de subir deux défaites suite à deux matches serrés contre Nadal (à Barcelone) et contre Djokovic à Rome. Pour lui qui n’hésite pas à dire qu’il veut bouter les vieux dehors, j’imagine que ça fait mal à l’ego et au moral, juste avant Roland Garros. Il faut souhaiter qu’il ne réagisse pas trop mal à ces défaites (cf sa réaction suite à la défaite vs Stan à RG 2019 par exemple) et se remette en marche avant. Tu penses que la domination du duo Nadal-Djokovic va durer encore 2-3 ans, j’aimerais bien que l’un ou l’autre de ces jeunes te donne tort dès cette année, parce que vraiment ils ne sont pas loin et les vieux auront peut-être plus rapidement qu’on ne le pense du mal à enchaîner les tournois.
          Sinon je me souviens de Federer en 2002-2003 : il était certes présenté comme un grand espoir, mais qui aurait pensé qu’il allait devenir le monstre qu’il est devenu ? Donc qui peut dire de tel ou tel jeune aujourd’hui ce qu’il sera devenu dans 5 ans, dans 10 ans ?

  26. Nathan 15 mai 2021 at 16:33

    Et voilà, Rafa s’est ajusté en retour !

    • Sebastien 15 mai 2021 at 18:16

      Oui et dans ce match sans rythme, caractéristique de ceux qui ont lieu avec les Isner, Karlovic, et maintenant Opelka, Nadal a clairement mieux servi, peut-être aussi car il avait un adversaire moins bon en retour. Impératif, car un break aurait signifié la perte du set. On sent les pièces du puzzle du jeu de Nadal s’assembler, comme Djokovic.

  27. Nathan 15 mai 2021 at 20:49

    Cela fait deux matches où il y a 1 000 Sonégos sur le court !

  28. Nathan 15 mai 2021 at 20:59

    Oh ce point !

  29. Colin 15 mai 2021 at 21:43

    Version pessimiste
    Monte-Carlo et Madrid n’ont finalement été que deux anomalies (bienvenues). Tout rentre dans l’ordre à Rome.

    Version optimiste
    Les deux monstres n’arrivent plus à écraser la concurrence. A Monte-Carlo et Madrid ils se sont fait ramasser bien avant la finale. A Rome, bien que violemment bousculés, ils ont réussi à s’en sortir au prix d’efforts monstrueux, qu’ils paieront bientôt.

    • Nathan 16 mai 2021 at 09:34

      La boutade optimiste n’est pas la moins sérieuse. Nadal, me semble-t-il, sera tête de série n°3 à Roland, Romulus et Rémus pourront s’entretuer gentiment. Et comme la nextgen a pris la fâcheuse habitude de céder au dernier moment contre les membre du Big 3 dans les grandes occasions, qui peut tirer les marrons du feu ? On peut toujours rêver…

    • Colin 16 mai 2021 at 19:30

      …sans compter que leur finale est bien partie pour durer 5h57. Pronostic: Nadal 7-5 1-6 7-6(91-89). Suite à ce match l’ATP devra inventer le tie-break-break.

    • Sebastien 16 mai 2021 at 20:42

      On pourrait espérer un effet 2009, où Djokovic et Nadal ont implosé durablement suite à leur terrible demi-finale à Madrid.
      Celui qui pourrait tirer les marrons du feu est… Roger !

  30. Nathan 15 mai 2021 at 22:25

    Point commun entre Sonego et Federer :
    Les deux ne transpirent jamais au coeur de l’action.

    Différence entre Sonnego et Federer :
    Federer gagnera Roland Garros (contre toute attente) mais perdra à Wimbledon (en dépit des attentes les plus folles) contre Sonego.

  31. Jo 16 mai 2021 at 10:17

    Une brève histoire de l’avenir proche.
    Nadal remportera Roland-Garros.
    Djokovic perdra en finale (ou en demi-finale) contre le vainqueur susnommé ou bien en demi-finale contre Tsitsipas ou Zverev. L’un de ces trois sera donc le finaliste battu.
    Thiem et Rublev feront huitième ou quart de finale.
    Deux ou trois ratages chez des joueurs en vue au printemps, pourquoi pas chez les Italiens, Berrettini, Sinner, voire Sonego.
    Deux ou trois surprises plus ou moins mineures qui par définition ne peuvent pas être prévues.
    Dany le Moche s’en fout, Papy Roger fera un coucou d’adieu, les Bleus seront nuls.
    Voilà, rendez-vous l’année prochaine.

  32. Nathan 16 mai 2021 at 18:30

    Finalement, l’avenir dure longtemps.

    • Jo 17 mai 2021 at 12:45

      Jamais personne n’aura mieux incarné que le Nadal actuel la fameuse maxime de Woody Allen : « L’éternité, c’est long, surtout vers la fin. »

  33. Kristian 16 mai 2021 at 18:31

    Et bien moi Nadal-Djokovic, je trouve que c’est un super spectacle. J’en demande et j’en redemande. Énorme niveau de jeu sur ce premier set.

    • Sebastien 16 mai 2021 at 20:45

      Oui le premier set, est le seul où les deux joueurs ont évolué à leur niveau. Au second, relâchement de Nadal, au 3ème Djokovic.

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