1989, un Roland Garros révolutionnaire ?

By  | 6 mars 2021 | Filed under: Actualité, Histoire, Légendes

Je suis récem­ment tombé sur ce « Long for­mat » signé Laurent Vergne, sur Euros­port, retraçant mag­nifique­ment l’épopée de Mic­hael Chang à Roland Gar­ros en 1989 (lien). Ar­ticle très com­plet pour son rap­pel détaillé du par­cours im­prob­able du sino-américain et du con­tex­te en­tourant cette levée 1989 de l’ocre parisi­en.

Mais c’est la dernière par­tie de l’ar­ticle, « Les para­doxes de Mon­sieur Chang », qui m’intéresse ici. En es­sayant de démêler les contra­dic­tions de cette vic­toire sur­pr­ise, Laurent Vergne met sur la table un sujet fin­ale­ment peu abordé, la sur­pr­ise d’une vic­toire aussi précoce, doublée d’une autre sur­pr­ise, qu’il n’ait jamais réussi à re­mport­er un autre titre du Grand Chelem. Mais les répon­ses pro­pos­ées par Pat­rice Clerc (di­rec­teur du tour­noi à l’époque) et Philip­pe Bouin (Pape du ten­nis à l’Equipe) semblent sujet­tes à cau­tion.

L’effet de sur­pr­ise ? Il est à doub­le face lorsque deux joueurs s’affron­tent pour la première fois. Et l’effet de sur­pr­ise ne vaut ni pour Lendl, qui avait déjà croisé le fer avec Chang lors de deux ex­hibi­tions récen­tes, ni pour Ed­berg, vain­cu à In­dian Wells par Chang quel­ques mois plus tôt et qui avait d’autant plus de raisons de se méfier. L’explica­tion de Philip­pe Bouin tient davan­tage la route, mais il faut l’étoff­er. Oui, la vites­se de déplace­ment de Chang était phénoménale, et oui ça s’est avéré in­suf­fisant par la suite pour qu’il doub­le la mise en Grand Chelem. Mais il y man­que une con­clus­ion im­por­tante : pour pre­ndre l’exem­ple de la deuxième fin­ale parisien­ne de Mic­hael en 1995, le ten­nis a connu un saut qualitatif entre 1989 et 1995. Et malgré ses progrès, notam­ment au ser­vice, le petit Américain a dû faire face à une accéléra­tion du jeu à laquel­le il n’a pas su répondre.

Révolution­naire, ce Roland Gar­ros 1989 ?

Lendl et Wiland­er

A l’orée de cette cuvée, il est im­pos­sible de ne pas men­tionn­er les deux tauli­ers du tour­noi, qui se sont par­tagés 6 des 7 édi­tions précéden­tes, et dont on peine à ne pas faire les deux favoris naturels.

Je jet­terai un voile pudique sur mon Suédois préféré, à pro­pos duquel je me suis précédem­ment livré à un com­ing out épis­tolaire. En ce prin­temps 1989, le tenant du titre est en pleine dégrin­golade et traine son vague à l’âme sur les co­urts. Le ten­nis est toujours là, mais le cœur et la tête n’y sont plus. Le Kas­parov de Växjö ne doit sa présence en quarts de fin­ale qu’à un tab­leau favor­able. Le pre­mi­er ob­stac­le, An­drei Ches­nokov, sera be­aucoup trop haut.

Le cas d’Ivan Lendl est plus énig­matique. En ce prin­temps 1989, le tyran d’Ostrava tient à nouveau fer­me­ment les rênes du ten­nis mon­di­al. Enfin titré en Australie, il n’a connu que deux fois la défaite de­puis le début de l’année. Cinq tit­res se sont ajoutés à ses étagères, dont deux à l’approc­he de la quin­zaine parisien­ne, à Forest Hills et à Ham­bourg.

In­ter­rogé à de nombreuses re­prises à pro­pos de sa défail­lance face à Chang, Ivan a livré quel­ques éléments de con­tex­te. Comme toujours quand un joueur parle de lui-même, on pre­ndra l’in­forma­tion d’où elle vient et, pour re­prendre la for­mule de Laurent Vergne, « Lendl avait perdu. C’est tout ce qui com­ptait à ses yeux, pas le chemin qui avait mené à cette défaite. » Le monde en­ti­er s’étant tapé sur les cuis­ses de­vant cette farce dont il fut le di­ndon, le re­gard, même rétros­pectif, de Lendl sur ce match est resté aux oub­liet­tes. Que le n°1 mon­di­al ait défail­li men­tale­ment de­vant un gamin de 17 ans per­clus de cram­pes est une évid­ence, mais per­son­ne ne s’est at­tardé sur la pro­pre défail­lance physique d’Ivan. Moins visib­le et moins théâtralis­ée que celle de Chang, la fatigue de Lendl n’en fut pas moins réelle. Vic­time de pépins physiques en avril, le Tchécos­lovaque avait réduit au mini­mum sa prépara­tion sur terre. Ab­sent à Monte Carlo et à Rome – contra­ire­ment aux années précéden­tes – il avait re­tardé son arrivée en Europe en s’alig­nant à Forest Hills. Il avait bien quel­ques matchs dans les pat­tes en ar­rivant Porte d’Auteuil, mais pas autant qu’il l’aurait souhaité, et pas assez pour at­teindre la plénitude de ses moyens physiques. Au cin­quiè­me set, son man­que de lucidité est flag­rant, mais il s’explique aussi par la fatigue.

Pour le reste, on ap­portera une petite nuan­ce à la légende ur­baine con­cer­nant ce match, Lendl ayant été vain­cu par un gamin ne pouvant plus march­er. Oui, Chang pouvait march­er, et même co­urir. Il souffrait, il récupérait entre les points, et même pen­dant les points grâce à ses moon­balls. Et rétros­pective­ment, la qualité ten­nistique de ce cin­quiè­me set n’est pas extra­or­dinaire, mais pas ridicule non plus.

Agas­si et Co­uri­er

Le mot « révolu­tion » est as­sor­ti à bien des sauces quand il s’agit d’évoqu­er le tri­omphe in­at­tendu de Mic­hael Chang en 1989. Mais en la matière, il re­nvoie bien davan­tage à une con­cor­dance de dates : 1989 est l’année du Bi­cen­tenaire de notre Révolu­tion nationale, mais aussi l’année des émeutes de la Place Tian’anmen à Pékin (pays d’origine de la famil­le Chang), sans oub­li­er la chute du Mur de Be­rlin quel­ques mois plus tard. On ne dis­ser­tera pas ici sur la per­tin­ence ou non du mot « révolu­tion » dans de tels événe­ments ; plusieurs secous­ses con­comitan­tes ont ef­fective­ment es­quissé un nouvel ordre mon­di­al en cette année 1989. Mais de révolu­tion ten­nistique, sig­nalée par l’arrivée de joueurs ou de matériels novateurs, il ne fut nul­le­ment ques­tion sur cette édi­tion. Si l’on doit parl­er de révolu­tion ten­nistique dans ces années-là à Roland Gar­ros, on se tour­nera davan­tage vers l’édi­tion précédente, celle de 1988.

Non pour le Lendl/McEn­roe, sub­limé à l’écran par le documen­taire – du reste in­dis­pens­able – Le crépus­cule des dieux de Be­njamin Ras­sat. En­core moins pour les réfor­mes d’ar­bitrage qu’il semble avoir in­direc­te­ment pro­voquées. Et pas davan­tage pour la caval­cade jusqu’à la fin­ale de notre Riton nation­al (en­core que le sim­ple fait qu’il ne se soit ni blessé ni autodétruit pen­dant 12 jours est en soi un re­cord per­son­nel). La gran­de nouvel­le de 1988, c’est la percée jusqu’au de­rni­er carré d’un autre adoles­cent américain, Andre Agas­si. Et cette révolu­tion n’a rien à voir avec ses tenues. En cum­ulant puis­sance de feu et prises de balle précoces, il a in­auguré une nette accéléra­tion des cad­ences dans l’échan­ge, et la prise de temps à l’ad­versaire.

Le Kid de Las Vegas n’avait alors que 18 ans et, de manière fort logique, un Mats Wiland­er alors au som­met de sa carrière l’a ramené à la raison et à ses li­mites physiques, en lui col­lant une bulle au cin­quiè­me set. Néan­moins, à l’ouver­ture de Roland Gar­ros 1989, le nom d’Agas­si est sur toutes les lèvres, et be­aucoup sont per­suadés que l’aver­tisse­ment lancé par Agas­si l’année précédente an­non­ce son co­uron­ne­ment futur sur l’ocre parisi­en.

La sur­pr­ise n’en sera que plus gran­de de voir Dédé chut­er au troisiè­me tour, face à son an­ci­en codétenu chez Bol­lettieri, Jim Co­uri­er, qui avait peu fait parl­er de lui jusqu’alors. Une sur­pr­ise, vrai­ment ? Jim n’est pas en­core le monstre physique et ment­al qu’il va de­venir, mais ce jour-là il frap­pe en­core plus fort que son rival, en man­que de sen­sa­tions, et qui ne tiendra pas la dis­tan­ce physique­ment. Pour Agas­si, l’heure est à une première re­m­ise en ques­tion. Quel­ques semaines plus tard, il fera une re­ncontre déter­minan­te pour la suite de sa carrière – et de sa vie – en la per­son­ne de Gil Reyes, et à par­tir de l’année suivan­te il ne sera plus pris en défaut sur le plan de l’en­duran­ce physique.

Quant à Co­uri­er, il n’a pas en­core 19 ans, et il va s’inclin­er à l’usure con­tre An­drei Ches­nokov au tour suivant. Les deux futurs ad­versaires de la fin­ale de 1991 vont bien pro­voqu­er un chan­ge­ment d’époque mais, pour l’un comme pour l’autre, en 1989 il est en­core trop tôt.

Man­cini

Les li­mites physiques d’Agas­si ont d’ail­leurs été mises en lumières quel­ques jours avant l’ouver­ture de la quin­zaine parisien­ne. En fin­ale de Rome, l’Américain lais­se échapp­er une balle de match au quat­rième set, avant de s’écroul­er au cin­quiè­me, face à l’épouvan­tail ter­ri­en de ce prin­temps, Al­ber­to Man­cini.

Déjà co­uronné à Monte-Carlo quel­ques semaines plus tôt, ce jeune Ar­gentin de 20 ans détonne. Des cuis­ses de rug­byman, une rapidité in­croy­able, un sens inné de la glis­sade sur terre bat­tue, et sur­tout, sur­tout, des coups d’une puis­sance jamais vue auparavant, le ténébreux Al­ber­to est le « tube » du mo­ment. Outre sa joute romaine con­tre Agas­si, c’est sa mag­nifique fin­ale monégas­que face à Be­ck­er qui mar­quera les esprits. At­teig­nant la première de ses trois fin­ales au pied du Roch­er, Boris peut raison­nable­ment croire en ses chan­ces, d’autant qu’il semble enfin avoir dompté la sci­ence du déplace­ment sur terre bat­tue. L’Al­lemand sera pour­tant dominé, de la plus sur­prenan­te des manières pour lui : en puis­sance. Saoulé de coups pen­dant quat­re heures, Be­ck­er rend les armes à l’issue de l’une des plus be­lles fin­ales de l’his­toire du tour­noi.

Arrivé à Roland Gar­ros come tête de série n°11, mais sur­tout en posi­tion de favori, Man­cini semble as­sum­er son nouveau statut. Au troisiè­me tour, il écarte sans ménage­ment une valeur sûre sur terre, son com­pat­riote Mar­tin Jaite. Mais c’est au tour suivant que son sort va se scell­er. Face à l’at­taquant helvète Jacob Hlasek, il di­lapide une avan­ce de deux sets. Il l’em­porte 6/4 au cin­quiè­me, en y lais­sant trop d’éner­gie et d’influx ner­veux. Après une mois­son prin­taniè­re fruc­tueuse mais épuisan­te, ce huitième de fin­ale, par ail­leurs l’un des plus beaux matchs du tour­noi, le lais­se ex­san­gue. En quarts de fin­ale, il n’a plus l’éner­gie et la vites­se néces­saires pour ajust­er ses pass­ings face à un nouvel at­taquant, Ed­berg, qui le li­quide en trois sets. Man­cini prend-il date pour la suite ? Même pas. Son jeu, trop gour­mand en éner­gie, l’ex­pose à de nombreuses bles­sures, et jamais il ne retro­uvera de tel­les al­titudes.

Must­er

Et quit­te à se re­plong­er dans ce Roland Gar­ros 1989, pour­quoi ne pas évoqu­er celui qui en fut le grand ab­sent, Thomas Must­er ? La référence n’a rien d’anodin lorsqu’on connaît son pal­marès sur ocre, mais sur­tout quand on se rap­pelle qu’au mo­ment où est sur­venu le ter­rible ac­cident de voi­ture à Miami alors qu’il s’apprêtait à dis­put­er la fin­ale de ce cru 1989, l’Aut­richi­en était sur une trajec­toire as­cen­dante. En demi-finale de l’Open d’Australie, il avait donné du fil à re­tordre à Ivan Lendl, et il s’apprêtait à en faire de même à Miami. Au soir de sa demi-finale floridien­ne – gagnée en cinq sets face à Yan­nick Noah – il était penché vers le co­ffre de sa voi­ture quand elle fut per­cut­ée à l’avant par un chauf­fard ivre. Pro­jeté plusieurs mètres en arrière, Must­er a le genou sévère­ment touché ; c’est de­puis un fauteuil roulant qu’il suiv­ra ce Roland Gar­ros. Nombreux alors sont ceux qui le croient définitive­ment perdu pour le ten­nis. Quel­ques mois plus tard, une photo où il frap­pe con­tre un mur avec la jambe at­tachée à un banc fera le tour du monde.

En ce début 1989, l’Aut­richi­en semblait avoir franchi un cap, en at­teig­nant la demi-finale du pre­mi­er Grand Chelem de l’année, puis la fin­ale du « cin­quiè­me Grand Chelem » floridi­en comme il était appelé à l’époque. Début mai, il poin­tait à la 6ème place mon­diale, et son pédigrée sur terre – déjà 5 tit­res – al­lait en faire de toute évid­ence un homme à éviter à Roland, et un homme auquel le titre Porte d’Auteuil semblait prédes­tiné.

Prédes­tiné, car la puis­sance et la préémin­ence physique de ce jeune gauch­er Aut­richi­en de 21 ans étaient alors inédites. Ses matchs sur terre, il les gag­nait par as­phyxie, en usant l’ad­versaire avec des frap­pes pas si liftées, mais très lour­des et très dif­ficiles à contrôler. Le jeune Nadal, à ses débuts 15 ans plus tard, s’inscrira d’ail­leurs dans une filière assez pro­che. Aucun fan­tassin de la légen­daire ar­mada suédoise des années 80 ne rival­ise avec la puis­sance du jeune Must­er qui émerge à la fin de la décen­nie. La réforme se fera at­tendre : brisée net à Miami 1989, la trajec­toire de Must­er sera une lon­gue re­construc­tion, et 6 ans lui seront néces­saires pour at­teindre la plénitude de ses moyens physiques et aller cherch­er le titre parisi­en.

Wimbledon-sur-Seine

Avant de co­uronn­er un adoles­cent, cette édi­tion uni­que en son genre a donc vu tous les can­didats au titre trébuch­er les uns après les aut­res. Mais elle a aussi, jusqu’au bout, en­tretenu l’es­poir qu’un at­taquant al­lait enfin l’em­port­er.

Pour Ed­berg et son service-volée, pour Be­ck­er et ses frap­pes sur­puis­santes, la terre bat­tue n’était évidem­ment pas une sur­face naturel­le. L’ad­versaire y bénéficiait de quel­ques précieux dixièmes de secon­des pour ajust­er ses pass­ings face à l’at­taquant scan­dinave ; quant à l’Al­lemand, son déplace­ment un peu lourd se prêtait mal aux glis­sades. L’un et l’autre, toutefois, s’étaient déjà sig­nalés Porte d’Auteuil : un quart en 1985 pour Ed­berg, un quart en 1986 et une demie en 1987 pour Be­ck­er. Lorsque le tirage au sort est connu, l’un et l’autre peuvent en­visag­er sereine­ment leur avancée dans le tour­noi. Ils se par­tagent la moitié basse du tab­leau, loin de Lendl, Wiland­er et Agas­si. Claire­ment, ils ont un coup à jouer. Et ils vont le jouer. Chacun aura toutefois un ob­stac­le Al­biceles­te à sur­mont­er avant le de­rni­er carré. Pour Be­ck­er, ce sera un huitième de fin­ale épique face à l’Ar­gentin Guil­lermo Perez-Roldan, spécialis­te de la terre bat­tue. Boris sauvera une balle de match au cin­quiè­me set, avant de s’im­pos­er sur le fil. Ed­berg, de son côté, réussit une splen­dide démonstra­tion de ten­nis of­fen­sif face à Man­cini et li­quide l’af­faire en trois sets.

On aurait du mal à im­agin­er, le jour du tirage au sort, un ob­ser­vateur pleur­er sur ce fichu hasard qui empêchera un re­make de la dernière fin­ale de Wimbledon. Deux semaines et un car­nav­al ten­nistique plus tard, nous y som­mes. Stefan et Boris vont s’affront­er pour gagn­er le droit de défier Chang pour le titre suprême. Boris a de nombreuses raisons de croire en ses chan­ces. Quel­ques mois plus tôt, en fin­ale de la Coupe Davis, il a atomisé son rival suédois ; à cette oc­cas­ion, il s’était montré bien plus à son aise sur ocre que son rival. Boris a aussi pour lui sa récente fin­ale à Monte Carlo ; bien que vain­cu, il a montré ses im­men­ses progrès dans le re­gistre du déplace­ment sur terre bat­tue. La pre­sta­tion de Boris durant les deux pre­mi­ers sets n’en sera que plus décevan­te. Apat­hique, laborieux à la re­lan­ce et auteur de nombreuses fautes gros­sières, il est dis­tancé d’emblée. Et c’est même un mirac­le qu’il s’offre un quat­rième set, Stefan s’étant pro­curé plusieurs bal­les de break au cours du troisiè­me. Sa fin­ale, le félin suédois va aller la cherch­er au cin­quiè­me : breaké d’entrée, il pro­fite d’une bais­se de régime de l’Al­lemand au ser­vice pour débreak­er aus­sitôt, et s’autor­ise même quel­ques retours-volées pour le moins osés sur les deuxièmes bal­les de Boris, et émerge en vain­queur de ce qui re­stera, en niveau de ten­nis pur, comme le plus beau match de la quin­zaine.

A 21 ans, Boris ne semble pas avoir de re­gret ex­ces­sif sur cette défaite, se dis­ant sans doute qu’une nouvel­le chan­ce s’offrira à lui. Mais il se trom­pe : 1991 sera la seule année où il se présen­tera en forme Porte d’Auteuil, et Agas­si lui sera net­te­ment supérieur en demi-finale. Et il a tort sur­tout car cette fin­ale face à Chang, il en aurait été, plus qu’Ed­berg peut-être, le net favori. Le sino-américain ne l’a em­porté qu’une fois en six re­ncontres face à Boris, parce qu’il n’avait aucune réponse à ap­port­er à la puis­sance de feu de l’Al­lemand ; lors de leur quart de fin­ale parisi­en deux ans plus tard, Mic­hael s’inclinera lour­de­ment en trois sets.

1989, la fin d’une époque

Avant de débouch­er sur le co­uron­ne­ment im­prob­able d’un gamin de 17 ans, ce Roland Gar­ros 1989 s’est donc soldé par une suc­cess­ion d’abs­ences, de défail­lances et de sur­prises. Et une vic­toire d’Ed­berg, qui a été bien pro­che de se pro­duire, aurait été en vérité une sur­pr­ise de même ampleur, quel que soit le pédigrée du Suédois au mo­ment des faits. Aucun serveur-volleyeur n’a re­mporté le titre parisi­en de­puis Rod Laver en 1969, ce qui com­m­ence à dater.

Je peine à im­agin­er le Chang de 1989 l’em­port­er sur le Lendl de 1987 ou le Wiland­er de 1988. Et je ne l’imagine pas davan­tage domin­er Co­uri­er ou Agas­si en 1991, Bruguera en 1993-1994 (Must­er en 1995 a répondu à la ques­tion). Ce Roland Gar­ros 1989 n’est pas la première secous­se d’ampleur d’un chan­ge­ment d’époque, mais l’épitap­he d’une période – les années 80 – dominées par deux joueurs, dont la défail­lance con­join­te a re­bat­tu les car­tes.

Au cours du demi-siècle de ten­nis « Open » com­mencé en 1968, les tour­nois du Grand Chelem ont par­fois connu des vain­queurs sur­prenants, des dénoue­ments in­at­tendus, des par­cours im­prob­ables. A tort ou à raison, trois levées semblent, plus que les aut­res, être passées à la postérité : Roland Gar­ros 1989, Roland Gar­ros 1997 et Wimbledon 2001. Je mettrai de côté l’épopée parisien­ne de Guga en 1997, qui relève d’une autre logique. En re­vanche, les par­cours d’Ivanisevic à Londres en 2001 et de Chang à Paris en 1989 ont un point com­mun majeur : ils clôturent une époque bien plus qu’ils n’en ouv­rent une nouvel­le. En dépit de son 129ème rang mon­di­al, Goran a émergé en vain­queur d’une édi­tion qui, si elle mar­quait la chute de la maison Sampras, n’en a pas moins placé dans le de­rni­er carré les quat­re vic­times prin­cipales du Califor­ni­en tout au long de sa fabuleuse mois­son lon­donien­ne dans les années 90 : Hen­man, Ivanisevic, Raft­er et Agas­si. Comme édi­tion marquée par une relève, on fait mieux…

Le début d’une nouvel­le ère ?

On relèvera, bien sûr, que les vain­queurs ultérieurs de Roland Gar­ros com­men­cent à point­er le bout de leur nez : Agas­si s’est – doux euphémisme – fait re­mar­qu­er l’année précédente ; Co­uri­er ar­rive ; un frêle Cat­alan de 18 ans, Sergi Bruguera, se hisse en huitièmes et pous­se Agenor aux cinq sets ; Thomas Must­er rumine sur sa trajec­toire in­jus­te­ment brisée. Cela suffit-il à re­ndre une levée « révolution­naire » ?

Si vrai­ment ce Roland Gar­ros 1989 était « révolution­naire », au sens où les in­itiateurs d’une révolu­tion ten­nistique s’y seraient sig­nalés (bien que fin­ale­ment bat­tus), j’ai déjà cité l’édi­tion 1988. Mais j’ai un autre can­didat à pro­pos­er, l’Australian Open 1984. Ouais. Vous me voyez sans doute venir vous em­merd­er une fois de plus avec Wiland­er. Et j’imagine déjà cer­tains d’entre vous sor­tir les tab­lettes de Colin. Eh bien pas du tout.

Une fois de plus, je vais de­voir m’ex­cus­er de ne pas être archivis­te de mes sour­ces sur le web. Je ne par­viens pas à retro­uv­er le lien vers l’ar­ticle auquel je pense. De quoi s’agit-il ? Du soupir d’un jour­nalis­te papi­er australi­en, datant de décembre 1984, au len­demain de l’Open d’Australie en­core dis­puté à Kooyong. Ma re­stitu­tion sera approximative, en­core que je fusse tel­le­ment éberlué par ce que je li­sais que je m’en souviens très bien. Nous ne som­mes pas les seuls à pratiqu­er l’auto-flagellation, les Australiens se défen­dent fort bien, et en plus ça les rend vision­naires.

« Le ver­dict de cet Australian Open est tombé, et il mérite une an­alyse sans con­cess­ion. L’His­toire re­tiendra que Mats Wiland­er a con­servé son titre. Mais ne nous men­tons pas, et dis­ons haut et fort que ce titre fut net­te­ment moins méritant que celui de l’année précédente. Il y a un an, le Suédois avait battu McEn­roe et Lendl pour l’em­port­er, nous pouv­ions alors espérer que Kooyong était en voie de de­venir l’égal de ses trois homologues du Grand Chelem et que la légende du ten­nis al­lait désor­mais aussi s’écrire dans nos contrées. Un an plus tard, l’Américain sus­pen­du et le Tchécos­lovaque battu prématurément ont ouvert un vérit­able boulevard à Wiland­er, et nous pouvons légitime­ment nous de­mand­er si ces grands champ­ions feront en­core longtemps un voyage aussi long pour s’im­pos­er sans re­ncontr­er de vérit­able op­posi­tion. Kooyong ne mérite pas l’ap­pella­tion « Grand Chelem » et ne l’a jamais méritée, n’en dépla­ise aux légen­des australien­nes des années 50-60 qui dominaient la planète ten­nis hors de nos fron­tières mais qui dis­putaient ici un sim­ple tour­noi in­ter­ne. Ils ne dis­putaient pas Kooyong parce que c’était im­por­tant, ils le dis­putaient parce que c’était à la maison.

On pour­rait à la rigueur se réjouir de l’émerg­ence de deux joueurs, Kevin Curr­en et Boris Be­ck­er, re­spec­tive­ment fin­alis­te et quart-de-finaliste, qui ont en com­mun d’avoir un ser­vice canon. C’est bien peu, mais il faud­ra s’en con­tent­er. Le Sud-Africain, à 26 ans, n’est plus un es­poir de­puis longtemps, tout au plus un bon joueur en forme, comme le furent dans un passé récent Teach­er, War­wick, De­nton et Kriek, eux aussi fin­alis­tes chez nous et in­sig­nifiants par­tout ail­leurs. Quant à Be­ck­er, il n’a que 17 ans, et il est bien trop tôt pour en­visag­er une con­fir­ma­tion. Per­son­ne n’imagine Curr­en et Be­ck­er aller aussi loin lors du pro­chain Wimbledon. »

Com­ment on dit aujourd’hui ? Ah oui : LOL

Le lutin mal­icieux

Une fois mise de côté l’hypothèse d’un Roland Gar­ros précur­seur d’une époque, on re­ndra à César ce qui ap­partient à Jules. Mic­hael Chang l’a em­porté, non en raison d’un jeu révolution­naire, mais par la maturité ex­cep­tion­nelle qu’il a déployée tout au long de sa deuxième semaine. Gagn­er un match d’une manière aussi im­prob­able face à Lendl, puis se re­mobilis­er et re­st­er dans sa bulle jusqu’au bout du tour­noi, en évacuant le sur­croît de pre­ss­ion oc­casionné par une telle vic­toire, c’est her­culé­en. La jeunes­se du bon­homme, et l’in­consci­ence qui en découle, ont pro­bab­le­ment joué, tout comme sa foi. En fin de com­pte, il im­por­te peu que nous le pre­n­ions au sérieux ou non lorsqu’il évoque sa croyan­ce, ce qu’il a fait réguliè­re­ment et pas­sionné­ment pen­dant toute sa carrière. Lui y croit, et c’est bien là l’es­sentiel. Chacun de nous a ses pro­pres raisons, ses pro­pres puls­ions, ses pro­pres moteurs ex­is­tentiels, sus­cep­tibles de lui donn­er un supplément d’âme ou de force à un mo­ment donné ; ce fut le cas pour Chang lors de cette quin­zaine folle, dont le ver­dict s’est joué à très, très peu de choses.

Avec 32 ans de recul, on con­state que per­son­ne (parmi ceux qui l’ont vécu) n’a oublié ce Roland Gar­ros 1989, et ce n’est pas pour la qualité du jeu qu’il a pro­pos­ée. Ce n’est pas non plus en raison de son re­cord, que Mic­hael Chang est sus­cep­tible de con­serv­er en­core un bon bout de temps. Et ce n’est même pas parce que Mic­hael a re­mporté le titre. Per­son­ne n’a oublié le fabuleux Sampras-Courier de Mel­bour­ne en 1995 ; be­aucoup, en re­vanche, ne se souvien­nent même pas que Pete n’a pas re­mporté le titre cette année-là.

Le Chang-Lendl est por­teur d’une im­men­se char­ge émotion­nelle qui le place à part dans l’imaginaire du sport, et c’est plus que suf­fisant pour dis­tin­gu­er cette édi­tion à nulle autre pareil­le, parenthèse au cours de laquel­le la pseudo-rationalité du ten­nis a volé en éclats. Nous avons tous une mémoire sélec­tive, et nous ne re­tenons que les mo­ments qui nous ont touchés. Roland Gar­ros 1989 est l’écrin du Chang-Lendl, c’est l’aven­ture picares­que d’un adoles­cent jusqu’au titre, c’est le re­quiem définitif pour les serveurs-volleyeurs. Pour toutes ces raisons, cette édi­tion a touché la corde sen­sib­le du grand pub­lic, paramètre qui échap­pe just­e­ment à toute an­alyse ration­nelle.

Non, ce ne fut pas une édi­tion révolution­naire ; elle fut bien plus que cela, elle fut émouvan­te.

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Grand pas­sionné de ten­nis de­puis 30 ans.

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347 Responses to 1989, un Roland Garros révolutionnaire ?

  1. Nathan 15 avril 2021 at 15:59

    Evans, le Golgotha de Djoko ! Il y a deux façon de battre Djokovic : à la hussarde mais il faut être dans un très très très bon jour ; soit en misant sur son ADN de contreur maquillé, et par conséquent en l’obligeant à faire le jeu. Sans le faire exprès (ou peut-être que si, qui peut savoir ?) Monfils, complètement dépassé, avait cassé le rythme à l’US Open et empoché un set comme un voleur. Malheureusement pour Monfils, il n’a pas eu assez de suite dans les idées, et s’était remis à cogner… et à perdre.

  2. Sam 15 avril 2021 at 16:48

    Ceci étant dit et Djoko out, reste la routine de voir Nadal laisser 5 jeux en deux matchs…

    • Rubens 15 avril 2021 at 17:21

      Bon… Il reste à Rafa un record à battre, celui du plus petit nombre de jeux concédés (14 à Monte-Carlo en 2010). Avec 5 jeux perdus en 2 matchs, il est dans les clous.

      • Sam 16 avril 2021 at 14:01

        S’il largue maxi 8 jeux, il bat son record…Bon, prenons les paris sur Rublev : 4 jeux.

        • Sam 16 avril 2021 at 18:09

          Et déjà 3…A la faveur de 3 doubles de Rafa dans le dernier jeu. Bon, j’ai encore probablement fait un prono foireux.

  3. Paulo 16 avril 2021 at 18:26

    Rafa n’est pas dans un bon jour : 3 breaks concédés à Rublev pour seulement un de réalisé, et hop : 6-2 pour le Russe dans le 1er set.

    Allez Andrey, enfonce le clou (dans le cercueil) !

    • Colin 16 avril 2021 at 18:54

      On t’a reconnu Paulo, c’est toi qui fais le scoreline sur Eurosport :

      18:53
      0/15 – Rublev sent qu’il peut enfoncer le clou : il s’engage dans chaque coup et fait reculer Nadal qui finit par céder en défense.

      • Sam 16 avril 2021 at 19:03

        Alalalala, cette contre amortie sur la balle de double break….

      • Paulo 16 avril 2021 at 19:34

        Oups, je suis démasqué !

    • Rubens 16 avril 2021 at 19:07

      Eh les collègues, auriez-vous un lien de streaming à m’indiquer ?

  4. Sam 16 avril 2021 at 19:28

    Pfff….Rublev au filet, c’est pas Sampras…

    • Paulo 16 avril 2021 at 19:35

      En plus, Nadal se remet en mode taureau, ça va être dur pour Rublev…

    • Paulo 16 avril 2021 at 19:40

      Emballé, c’est pesé, 2ème set Nadal 6-4 : Rublev s’est pris 4 jeux de suite dans les gencives. Je crains fort que le 3ème set ne soit une boucherie… au moins, le Russe aura fait un peu suer le Majorquin, oh juste un peu, de quoi s’échauffer pour la suite.

  5. Sam 16 avril 2021 at 19:40

    Gros moment de stress du poète Russe vers la moitié du deuxième, ou du moins au moment d’enfoncer le clou, avec notamment cette boulette (Russe) de smash tellement dans la raquette de Rafa qu’on aurait dit qu’il lui avait passé un coup de fil pour le prévenir.

  6. Sam 16 avril 2021 at 19:55

    Ce break accidentel de début de set n’avait pas vocation à être confirmé, c’est clair. Bon, maintenant, chaud time.

  7. Paulo 16 avril 2021 at 20:09

    Bon, je me suis trompé, ce Rublev est étonnant, le voilà qui envoie à nouveau du bois et mène d’un double break. Cela dit il faut continuer d’enfoncer le clou, Andrey, encore et encore et encore, parce qu’avec ce diable de Nadal, on n’est jamais sûr jusqu’à ce qu’on ait gagné la balle de match… Donc enfoncer, enfoncer, enfoncer !!!

    • Paulo 16 avril 2021 at 20:14

      Le camp Nadal a l’air pétrifié, c’est bon signe.

  8. Nathan 16 avril 2021 at 20:19

    BA + Nadal, c’est fort, c’est Rublev !

  9. Paulo 16 avril 2021 at 20:19

    C’est fait, bravo Rublev !!

    On aura donc un vainqueur inédit à Monaco cette année…

    • Colin 16 avril 2021 at 20:21

      Dan Evans ?

      • Colin 16 avril 2021 at 20:24

        Mmmh non, en fait, trop classique.
        Pour rester dans la jurisprudence Hurkatche, je parierais plutôt sur Casper Ruud.

      • Paulo 16 avril 2021 at 20:32

        Dan Evans ça aurait de l’allure je trouve : la gars n’avait pas gagné un match sur terre battue dans un tableau principal depuis des lustres (au moins 2017). Il restait sur un nombre impressionnant de défaites au premier tour avant MC. Donc gagner le tournoi, après avoir sorti le terrien Lajovic, les top 20 Goffin et Hurkacz et le numéro un mondial (et bien sûr Tsitsipas et sans doute Rublev en finale), oui ça aurait de l’allure !

  10. Colin 16 avril 2021 at 20:20

    Hé ben ça, pour l’enfoncer, il l’a enfoncé ce clou !

  11. Nath 16 avril 2021 at 20:27

    En fait, le seul problème de Rublev, c’est Medvedev… Ça tombe bien, il est pas là.

    J’ai beau me dire que Rublev doit gagner le tournoi, je ne me risquerais pas au moindre pronostic cette semaine.

    Oh et puis si : finale Rublev – Evans :mrgreen:

    • Guillaume 16 avril 2021 at 20:35

      C’est drôle, je dirais exactement l’inverse :mrgreen:

      • Sam 16 avril 2021 at 20:53

        Tsitsi – Ruud, Guillaume ?

      • Guillaume 16 avril 2021 at 20:56

        Ouaip. Pour Stefanos ce serait vraiment de la faute professionnelle de laisser passer l’occase.

        Et Rublev… J’ai peur que ce soit le genre de victoire après laquelle tu as fini ton tournoi.

        • Sam 16 avril 2021 at 21:20

          Je mise Tsitsi-Rublev, car justement dans le cas du Russe, je crois plutôt que c’est une victoire déclencheuse de la suite, il commence à avoir trop l’habitude et la régularité de ce top niveau pour se trouer devant Ruud.

  12. Sam 16 avril 2021 at 20:30

    Parfait ! J’adore Rublev, notamment parce qu’il me fait penser à Safin et à son « j’ai essayé de jouer intelligemment, ça ne m’a pas réussi ». Qu’il enfonce Ruud et que Tsitsi fasse son job et on aura une chouette finale.
    Pour autant, j’ai l’impression d’avoir vu un Rafa en manque des quelques matchs qu’il ne manquera pas de gagner d’ici RG, pas péril en la demeure. Et au passage, 7 doubles, une vitesse de première balles assez planplan.

    • Colin 16 avril 2021 at 20:34

      On peut donc pronostiquer une finale Nadal-Rublev à Roland, avec victoire de Terreminotaure 7/6 6/2 6/1.

    • Guillaume 16 avril 2021 at 20:55

      « j’ai essayé de jouer intelligemment, ça ne m’a pas réussi ». Génial. Je la note, celle-là !

      • Sam 16 avril 2021 at 21:19

        From « Dictionnaire amoureux du tennis », par Antoine Benneteau et Laurent Binet, un régal.

        • Perse 16 avril 2021 at 23:36

          Ce dictionnaire est bien avec de la plume, de bonne informations de l’intérieur du circuit, des plaidoyers touchants etc mais la saillie de Safin est bien antérieure, vu la faconde du personnage, des florilèges de déclas de Safin se trouvent en nombre sur Internet.

          C’est néanmoins l’une de mes préférées.

  13. Rubens 17 avril 2021 at 04:40

    Je n’ai vu que des petits bouts. Rublev a bien joué, mais côté Nadal, qu’est-ce que ça jouait court. Trop de fautes et, une fois n’est pas coutume, il était vraiment exaspéré par son niveau de jeu.

    Attention, j’ai vu Rafa se trouer l’année dernière contre Schwartzman à Rome, c’était pareil, il avait plus souvent perdu que gagné son service, il n’en foutait pas une. C’était le seul tournoi de préparation pour Roland, il était arrivé à Paris avec cette défaite dans son cartable, on a vu le résultat. Je reste prudent, le monstre est encore capable de bouger et de survoler Roland comme il en a l’habitude.

  14. Nath 17 avril 2021 at 15:00

    Tsitsipas en finale sans problème. Sa 3° de mémoire, sans Nadal ou Djoko en face pour changer.
    Et je viens de m’apercevoir que s’il gagne en finale contre Rublev (qui n’a pas joué sa demie), Djokovic se retrouverait 3° à la Race ! J’avoue que ça me plairait bien.

    Sinon, je suis d’accord avec Rubens, la saison sur terre est encore longue et Nadal n’est pas loin.

    • Paulo 17 avril 2021 at 16:41

      Victoire de Rublev assez facile contre Ruud, le Russe enchaîne comme un grand après sa victoire contre Nadal.
      Finale 100% Next Gen contre Tsitsipas demain, après celle entre Hurkacz et Sinner à Miami. La Next Gen s’installe bien en Masters 1000 ! Lui restera à confirmer en GC, ce qui n’est qu’une question de temps.
      Voilà Rublev 1er à la Race, et s’il gagne demain il aura une jolie avance avec 2800 points, contre 2230 à Djoko, suivi de près par Tsitsi (2140) et Medvedev (2130), le 5ème Hurkacz étant déjà décroché avec 1440 points. Si c’est Tsitsi qui l’emporte demain, c’est lui qui sera 1er à la Race.
      3 Next Gen sur les 4 premiers à la Race, pas mal ! Et Nadal n’est que 18ème avec 540 points ! Certes, il a montré plus d’une fois dans le, passé qu’un tel écart n’avait rien de rédhibitoire pour lui …

  15. Jo 17 avril 2021 at 16:35

    Voilà une finale parfaite pour ce premier (titre en) Masters 1000 sur terre battue. Si Fanou gagne, c’est parfait. Si c’est Dédé le putois, il le mérite largement.

  16. Jo 18 avril 2021 at 17:25

    Tsitsipas impeccable vainqueur maître du jeu et de son sujet. On a besoin d’un Fanou fort dans l’optique de Roland Garros. Zverev ferait bien de lui emboîter le pas. Quant à Dédé, gageons qu’il connaîtra son heure de gloire en Masters 1000, dans des conditions plus rapides peut-être, pourquoi pas à Cincinnati, tout en cadence.

    • Paulo 18 avril 2021 at 18:41

      C’est le moment où les jeunes sont en train de prendre le pouvoir en Masters 1000 : sur les 5 derniers disputés, on a seulement un membre du ‘Big Four’ historique qui apparaît en finale, à deux reprises, Djokovic : à Cincinnati et à Rome 2020. Certes, il gagne le tournoi les deux fois, contre Raonic et Schwartzy respectivement.
      Les autres finalistes sont : Medvedev (vainqueur à Bercy 2020), Zverev, Hurkacz (vainqueur à Miami 2021), Sinner, Tsitsipas (vainqueur à MC 2021), Rublev. Les 3 derniers M1000 joués ont été trustés par la Next Gen, avec 6 finalistes sur 6. On nous dira : oui mais le contexte sanitaire, blabla. Foin : non seulement les absents ont toujours tort, mais il est probable que Nadal et Djokovic, même dans un contexte normal, ralentiraient le rythme en M1000 pour se focaliser sur les Grands Chelems. Les GC, où ils sont désormais cernés par les jeunes et où ils ne tarderont pas à tomber, j’espère.

      https://media.stncdn.it/960×720/2021/04/tsitsipas-triumphierte-in-monte-carlo-erstmals-bei-1000er-event.jpg

  17. Kristian 19 avril 2021 at 10:52

    Oui, les jeunes prennent le pouvoir en M1000 et d’ailleurs meme sur TB. L’epoque de la razzia de Nadal sur TB est en realite finie depuis longtemps. Le seul tournoi ou il reste pour l’heure imbattable, c’est Roland Garros. Ailleurs, il perd desormais la plupart du temps. Sur les 8 derniers tournois joues par Nadal sur TB depuis 2019, il n’en a gagne que 3, dont 2 RGs. Bref, la saison est tres ouverte, et on devrait voire apparaitre pas mal de nouveaux laureats dans les semaines a venir.

  18. Sam 22 avril 2021 at 19:03

    Il se passe des trucs à Barcelone on dirait. Nadal qui largue des sets, Sinner qui passe tranquille Bautista – et à la limite tout le monde doit trouver ça presque normal maintenant – avec du coup un très alléchant prochain tour contre Rublev, FAA qui balaie son pote Shapo avant d’affronter un Tsitsi assez autoritaire, en ce moment…

    • Paulo 23 avril 2021 at 10:12

      J’ai vu le tie break du 1er set entre Sinner et RBA. RBA jouait très bien, c’était très serré, il a dû avoir une ou 2 balles de set ; oui mais voilà, le jeunot a vraiment des nerfs d’acier – je crois que c’est sa marque de fabrique – et il a fini par faire plier RBA. Je pense que dans le 2ème set, l’Espagnol devait être un peu écœuré par ce jeune qu’il n’arrive décidément pas à battre (3 défaites en 3 matches), d’où le 6-2. Je ne serais pas étonné de voir Sinner dompter un Rublev qui semble émoussé, vu le mal qu’il eu à éliminer Ramos-Vinolas.
      Sinon j’ai lu que Shapo était diminué… mais FAA semble jouer vraiment très bien. Tsitsi n’est à mon sens pas sorti d’affaire. Et attention au joker Schwartzman…

      • Paulo 23 avril 2021 at 10:14

        Si FAA se retrouve en finale, ce qui n’est pas impossible, on pourrait donc avoir une finale entre Nadal et… Nadal (Rafa contre Toni). Ce serait rigolo.

  19. Sam 23 avril 2021 at 14:28

    Et ça n’a pas loupé, Sinner vire Rublev en 2 sets et décidément ce type fait peur. Quand même un détail marrant sur ce tournoi, je vois que les matchs se jouent sur un « pista Rafa Nadal » : le gars a un court à son nom, de son vivant, enfin, alors qu’il joue dessus. Dingue ça.

    • Guillaume 23 avril 2021 at 16:26

      « Bienvenue au ‘Banco Rafael Nadal Open’ tenu au Real Nadal Club de Barcelone et présenté par la Rafael Nadal Academy in Koweit. Le match du jour oppose, sur la pista central Rafael Nadal, l’élève de l’oncle de Rafael, Toni Nadal, à…. Rafaeeeeeeel Nadaaaaaaal ! »

  20. Jo 24 avril 2021 at 13:42
  21. Paulo 24 avril 2021 at 15:18

    6-3 6-3, comme FAA, c’est donc le tarif infligé à Sinner par Tsitsipas.
    Toute la Next Gen ou presque sera passée au concasseur grec cette semaine : Munar, de Minaur, FAA et Sinner. La semaine dernière, c’était au tour des Garin, Davidovich Fokina, Rublev. Tsitsi est en train de devenir une terreur sur terre.
    Manque de pot, demain il tombe sur un vieux de la vieille, le concasseur en chef, le gars qui joue de son vivant sur un court à son nom – sauf si Carreno Busta réalisait l’exploit, évidemment, sachant que le cadet n’a jamais pris un set à son aîné en 4 matches sur terre battue…

  22. Jo 25 avril 2021 at 11:42

    Rafa en son empire. A Monte Carlo, il était en rodage, ses premiers tours à Barcelone l’ont montré. Le voilà néanmoins en finale, où il n’a jamais connu la défaite, dans sa forteresse secondaire. Face à lui un prétendant, un prétentieux. C’est le moment de lui faire très mal.

  23. Nath 25 avril 2021 at 13:04

    Trois ans après, on retrouve les mêmes, pour un remake ou une revanche ?

    C’est l’occasion pour l’un et l’autre de savoir où ils en sont à ce stade de la saison sur terre battue. Nadal n’a pas encore gagné de tournoi cette saison et n’a pas convaincu à Monte Carlo ni à Barcelone, mais cela commence à devenir une habitude, l’objectif étant plus loin (et plus haut). Tsitsipas débute la saison sur ocre en trombe, n’ayant pas perdu un set pour le moment. Il n’a pas gagné de tournoi 500 malgré plusieurs finales.

    Ce qui est sûr, c’est que je ne vais pas en perdre une miette, Tsitsipas, déjà à la base agréable à regarder jouer est actuellement en mode « Le tennis sur terre battue, c’est facile ! »
    J’espère un match équilibré mais je ne sais pas à quoi m’attendre, aucun des deux n’a affronté de joueur de très haut niveau sur la surface, même si Rublev m’a vraiment étonnée. Pour moi, Nadal reste favori (il a des côtes à 1,55-1,60) mais tous les scores sont possibles, du 6-3 6-4 d’un côté ou de l’autre aux 3 sets accrochés.

    Cette finale, attendue depuis le tirage au sort, éclipse totalement la victoire de Karatsev sur Djokovic, que je n’ai pas vue, j’ai seulement jeté un coup d’œil sur le live score et mes jeux semblaient tous accrochés.

    • Sebastien 25 avril 2021 at 15:40

      Djoko-Kara les jeux étaient très accrochés, et le match superbe, avec un Djokovic malmené par la puissance et le rythme de Karatsev. Le Serbe a eu un nombre énorme de balles de break (28 je crois) pour n’en convertir que 5.
      Tout en reconnaissant le mérite de son adversaire, Melon a affirmé qu’il était malade depuis deux jours…
      Pour ce jour, je donne Tsitsipas gagnant en deux sets. Nadal n’est pas encore au niveau, notamment en service et en revers et la mobilité est encore pataude et lourde.
      Il fera relativement frais à Barcelone, donc le lift ne prendra pas beaucoup pour gêner Tsitsipas sur le revers.
      Que Nadal gagne ôterait tout suspense à la saison sur terre (si tant est qu’il y en ait).

  24. Kaelin 25 avril 2021 at 17:14

    Nom d’une pipe en bois, je pensais que Pita’s allait gagner tranquille ce set, tant Nadal jouait court, et ne concrétisait pas ses balles de debreaks, … mais c’est finalement Chorizo qui l’emporte, avec une fin de set dégueulasse de Pita’s et Chorizo qui a serré le jeu sur la fin …

    Une victoire en 2 sets est encore possible du Grec mais Nadal qui mène 1 set à 0; sur terre; à Barcelone, en finale … ca va etre dur.

    • Kaelin 25 avril 2021 at 17:15

      victoire en 3 sets*

  25. Nath 25 avril 2021 at 17:59

    Alors il y a des joueurs qui se font débreaker juste après le break. Tsitsipas aujourd’hui confirme une première fois et jamais une deuxième… 4-4 ans le deuxième.

  26. Paulo 25 avril 2021 at 18:36

    Des huuuuHHHAAAAANNNN, un lift à déboîter l’épaule de Teddy Riner, une gestuelle dégueulasse, de la sueur et de la colère, des tics et des tocs, un temps interminable pour servir – quand ce n’est pas pour recevoir, un corps qui semble ne jamais fatiguer… quand cela cessera-t-il ? Quand le cauchemar prendra-t-il fin ? Par pitié Stefanos, fais cesser le cauchemar…

  27. Nath 25 avril 2021 at 18:37

    Et set Tsitsipas au tie-break après avoir sauvé 2 balles de match à 5-4. 17 coups gagnant dans ce set de son côté et 14 pour Nadal. C’est aussi serré que je l’espérais.

  28. Nath 25 avril 2021 at 19:23

    Les serveurs ont serré le jeu depuis 4 jeux après un jeu de Tsitsipas assez long, 5-4 pour le Grec et plus de 3h de jeu.

  29. Paulo 25 avril 2021 at 19:53

    Et le cauchemar continue…

  30. Nath 25 avril 2021 at 20:03

    Victoire de Nadal en 3H38, toujours invaincu en finale ici. Il s’en tire avec 4 points de plus, il a mieux géré les points importants dans le premier set et a retournée de mieux en mieux les deuxièmes balles, et Tsitsi a fait trop de fautes, surtout, surprise, en revers.

    Nadal sera encore le plus grand défi sur cette surface cette année.

  31. Sebastien 25 avril 2021 at 20:27

    Superbe Nadal et quelle belle finale, je me suis régalé ! Stéfanos tout proche de faire chuter Nadal.
    Plus de points gagnants pour l’Espagnol 36 à 34, et beaucoup moins de fautes directes 27 à 39 : https://i.imgur.com/R9mGD8D.png
    Nadal a été ahurissant en coup droit : 27 coups droits gagnants, mais encore moyen en revers.

    Le match a été une bataille : coup droit Nadal contre revers Tsitsipas, et coup droit Tsitsipas contre revers Nadal.

    Contrairement à leur match en Australie où Stéfanos avait dominé physiquement au dernier set, ça a ici été l’inverse.

    La suite de la saison sur terre va être intéressante avec un Thiem qui dit avoir de très bonnes sensations, et Tsitsipas qui était tout près de faire la passe M1000 + M500, sans oublier Rublev, Sinner, Zverev et Djokovic à qui je fais confiance pour rebondir !

    • Rubens 26 avril 2021 at 12:36

      Pas vu une seconde de la finale, ni de Barcelone, ni de Belgrade. Mais apparemment, match énorme en effet hier.

      Je place désormais Tsitsipas au niveau de Djoko et de Thiem, à savoir les joueurs ayant une petite chance face au monstre à Roland. Et encore, concernant Thiem, j’ai du mal à y croire cette année.

      Pour Tsitsipas, il lui faudra avancer rapidement sans perdre trop d’énergie et, s’il affronte Rafa, lui rentrer dedans sans complexe comme il l’a fait hier. Sur la distance des cinq sets, ses chances sont faibles, je crois même qu’il ne peut l’emporter qu’en 3 ou 4 sets, mais il y a un espoir.

      Attention, le monstre est bien conscient qu’il lui reste des réglages à faire d’ici Roland, en revers notamment. S’il gomme les scories, ce serait vraiment un grand exploit de le priver d’un 14ème titre.

      Et au passage, une petite pensée compatissante pour les plus jeunes. Imaginez un fan de tennis né en 2000, il n’aura pratiquement vu que Nadal gagner à Roland…

      • Patricia 26 avril 2021 at 16:47

        De mon côté, j’ai vu de grands pans du match et je suis plus réservée sur la capacité de Tsitsi à remporter RG en croisant Nadal – ce qui est normal à 22 ans. Il était très bon, très en confiance contre un Nadal en progrès, mais évidemment pas au top. Dans ces circonstances, un très bon Djoko, un très bon Thiem ont battu Nadal, parfois sèchement… C’est une très grosse marque de progression pour Tsitsipas que d’avoir fait jeu égal là où il se prenait une raclée lors de la précédente finale à Barcelone. Toutefois, les joueurs qui dominaient Nadal dans ces premiers tournois se faisaient ensuite rincer à RG, je vois mal Tsitsi faire face à ce broyage mental et physique sans référence de victoire sur terre, même si sa victoire en 5 sets à l’AO est déjà un préalable sérieux. Si un autre sortait miraculeusement Nadal, il aurait évidemment ses chances en finale, la terre est sa meilleure surface.

    • Sebastien 26 avril 2021 at 13:09

      Oui en effet, Tsitsipas a rejoint la ligue des Djokovic et Thiem. Son tennis dégage une superbe facilité, et son revers est assez exceptionnel de solidité, si l’on en juge le bombardement qu’il a subi. C’est un peu comme Roger qui depuis 2017 tient le choc en revers contre Nadal.

      Tsitsipas a tout pour faire un beau vainqueur de Roland-Garros, et comme il n’a que 22 ans, il va forcément en gagner. Il me fait penser à une version plus puissante de Federer (mais moins fluide). Son jeu devrait bien s’accorder à l’herbe également.

      Il reste un bon mois à Thiem pour revenir à son niveau, il peut le faire. Je me souviens notamment de 2018 où il était mauvais à Monte-Carlo (Balayé par Nadal, il mettait tout dehors ou dans le filet) pour revenir beaucoup plus fort après.

      Quant à Djokovic, je suis sûr qu’il va fortement hisser son niveau. Ses défaites ne sont que le signe qu’il priorise tout sur Roland-Garros ; je pense qu’il va aller faire au tour dans les pyramides énergétiques bosniaques dont il raffole tant.

      Je n’ai pas pu voir la finale de Belgrade, mais le retour de Berrettini est une bonne nouvelle. Avec son énorme coup droit (il lifte plus que Nadal !) et son service lourd il a forcément des atouts sur cette surface.
      Et l’étonnant Karatsev semble multi-surfaces (je le trouve très agréable à voir jouer, notamment quand il agressait Djokovic revers contre revers).

  32. Guillaume 26 avril 2021 at 17:24

    Perso et quitte à aller à contre courant je suis sorti déçu de la prestation de Tsitsipas dans cette finale. J’attendais mieux, voire beaucoup mieux (oui, je suis exigeant). Bien sûr, il est passé « à deux centimètres » du titre comme il l’a fait remarquer en conf après.

    Mais je vois surtout un n°1 à la Race, vainqueur sans perdre un set à Monaco, encore en finale à Barcelone sans perdre un set, qui perd contre un Nadal en manque de compétition et en rodage.

    Le résultat me déçoit – s’il ne bat pas ce Nadal-là, qui joue court, fait des doubles fautes, donne des points de ci-de là… qu’est-ce qu’il va faire s’il le recroise dans quelques semaines à RG ? Battre Nadal durant la tournée préparatoire n’augure pas de répéter la perf à Roland, mais me semble un préalable bienvenu.

    Me déçoit aussi dans la manière : Tsitsi fait l’entame qu’il faut (3-1, balles de double break encore)… et puis le coup de la panne. Il oublie d’enfoncer le clou et remet Nadal dans le coup, le conforte dans l’idée qu’il est sur la bonne voie. Il n’a pas joué en patron. Par rapport aux dynamiques des 2 à l’instant T, il « était censé » gagner nettement pour a minima retarder encore la montée en puissance du Terreminotaure.

    Là, v’là le résultat. ça nuance son titre monégasque et sa première place à la Race, et ça pose la question de l’intérêt d’un circuit annuel si tu peux couper pendant 2 mois et revenir comme une fleur gagner dès ton 2e tournoi à 35 balais sur la plus exigeante des surfaces.

    Dans ce contexte précis, considérant aussi qu’il a déjà battu par le passé ce type de Nadal moyen (Madrid 19), Tsitsi « devait » faire mieux que ça. (Edit : je vois les mentions relatives à Djoko et Thiem : c’est exactement ça. Tsitsi hier devait aller chercher ce type de victoire, qui ne présage pas de la suite mais préserve au moins un semblant de suspense pour la suite de la campagne).

    Oui, j’ai la dent dure, je sais. Mais le concept de NextGen remonte tout de même à 2016 et ça commence à bien faire les « défaites encourageantes » des uns après les autres. Après le fiasco Medvedev à Melbourne ça fait un 2e rdv qui compte vraiment (car oui, même ATP500, ce tournoi comptait beaucoup, au moins pour Nadal) où les (plus ou moins) jeunes sont mis à l’amende par les papys.

    • Sam 26 avril 2021 at 17:46

      Tout à fait d’accord, c’est un peu comme si Fed reprenait sur gazon après des mois d’absence et pliait tout le monde en étant éventuellement un peu accroché en finale par un Next Gen.

    • Paulo 26 avril 2021 at 18:48

      Mis à l’amende, tu y vas un peu fort : 3h38 de match, 3 sets accrochés, seulement 4 points de plus remportés par Nadal en tout (123 vs 119). Medvedev mis à l’amende par Djoko à l’AO, d’accord ; mais pas Tsitsipas.
      Cela dit je suis d’accord : il pouvait et même il « devait » gagner ce match. Il a eu le break d’avance dans les 2 premiers sets et ne remporte le 2ème que d’un cheveu. Nadal n’était pas à son tout meilleur niveau – encore que, je me méfie de ce genre d’impression, peut-être jouait-il moins bien parce que justement Tsitsi jouait bien, long, bombé, empêchant l’Espagnol de rentrer dans le court et distribuer le jeu… Nadal a quand même mieux servi que sur certains matches où il était à moins de 60% de premières (64% ici) et s’il a fait 5 doubles, c’était en 3h38 quand même.
      C’est sûr néanmoins que Tsitsi n’a pas donné l’impression de prendre le match à son compte et de jouer en patron, de le « tuer » quand il en avait l’occasion. Il perd le match, mais c’est d’un cheveu. Il pourrait tout aussi bien être le tenant du titre aujourd’hui.
      Je crois qu’il faut aussi voir le verre à moitié plein : Tsitsipas est encore en construction, il a montré qu’il savait rebondir après des désillusions (celle du 1/8 perdu vs Wawrinka en 2019 à Roland par exemple) et je pense qu’il va rebondir et repartir de l’avant. Perso l’an dernier je l’ai trouvé (très) moyen, en-dessous de ce que j’attendais de lui, et je me demandais s’il n’avait pas atteint une forme de plafond, un peu comme Zverev. Et puis en 2021, le voilà reparti : 1/2 à Melbourne, et là 9 victoires de suite en 2 sets sur terre avant de céder de très peu devant le maître des lieux, qui plus est plus frais que lui.
      Certes à Roland Nadal va être dur à battre (sauf accident de son côté), et j’en suis à espérer qu’un des jeunes va se dévouer pour faire le match de sa vie et sortir le monstre – comme Söderling en 2009, ou Tsitsipas à Melbourne cette année – quitte à perdre au match suivant, de sorte que la voie soit ouverte pour les autres. Pareil pour Djoko à Wimbledon : s’y mettre à plusieurs en quelques sorte pour nous débarrasser des vioques :-)
      (Roger c’est différent, je pense que de toute façon c’est cuit pour lui : je ne le vois absolument pas refaire le coup de 2017)

      • Colin 26 avril 2021 at 21:02

        « – comme Söderling en 2009, ou Tsitsipas à Melbourne cette année – »
        Ou comme Rublev à Monte-Carlo la semaine dernière

    • Rubens 26 avril 2021 at 21:27

      Guillaume, j’essayais modestement de remonter le moral des troupes, à zéro depuis hier, et voila que tu remets une couche… Que faire quand les carottes semblent aussi cuites, sinon s’accrocher à quelques éléments permettant d’augurer un minimum de suspense ?

      Je sens le 14ème de Rafa approcher à grands pas. Mais s’il advient, il aura peut-être une vertu, car il fera de l’Espagnol le recordman en GC. Non que ça fasse nécessairement de lui un plus grand champion que Federer, question ô combien subjective. Mais ça ferait taire quelques messieurs-dames qui font la pluie et le beau temps du haut niveau à la FFT, qui prônent l’enseignement du tennis créatif et offensif (dont Federer est la synthèse absolue) et qui rejettent dès l’adolescence des gamins pourtant prometteurs mais qui n’ont pas un profil d’attaquant fluide. Depuis 12 ans, quand on leur demande pourquoi privilégier à tout prix ce profil, ils répondent « vous n’avez qu’à voir le palmarès de Roger ». Réponse toute faite, mais écrasante de pauvreté. Si Nadal venait à bousculer les stats, ils seraient ENFIN obligés de constater que des joueurs plus physiques et patients peuvent avoir aussi un grand palmarès. Et, je rêve à voix haute, peut-être commenceraient-ils à réfléchir.

      • Sam 27 avril 2021 at 08:39

        Ola, mais Rubens, n’est-ce pas là un post Gillesimonesque ?!

        • Sam 27 avril 2021 at 08:56

          D’ailleurs ça me fait penser à ouvrir un sujet, surtout pour les pratiquants ici : comment avez-vous appris le tennis ? Avez vous eu le sentiment qu’on vous enseignait une sorte de « beau jeu à la Française » ? Est-ce qu’il y a un paramètre générationnel et donc une influence Fed ? Car vu de ma fenêtre et de mon grand âge, j’ai l’impression d’avoir effectivement été guidé par cette espèce d’éthique esthétique d’un jeu – je ne peux pas parler dans mon cas de « fluide » – mais en tous cas vers l’avant. Et bien entendu, avec un R1M, quand bien même à cette lointaine époque, on sortait à peine de l’ère Borg. Et c’est finalement aujourd’hui que je vois le plus de JEUNES limeurs de fond, avec of course la prise de coup droit ultra fermée qui va bien et le R2M…

      • Paulo 27 avril 2021 at 10:03

        Si je peux me permettre Rubens, et même si je ne suis pas dans la tête des dirigeants de la FFT… disons que si j’étais un des dirigeants de la FFT, j’avancerais comme argument que le tennis à la Fed : 1/ c’est plus beau et plus vendeur, en France (pays où on aime le beau, en tout cas le beau tennis) que le tennis physique et laborieux 2/ ET l’argument selon lequel le beau tennis ne gagne plus rien est mis par terre par le palmarès de Federer. Conclusion : oui, favorisons le tennis à la Federer, avec R1M et jeu porté vers l’avant. En fait, les dirigeants de la FFT oublient l’argument 1/ quand ils défendent le beau tennis, le tennis d’attaque.
        Mais peut-être me trompé-je, peut-être que chez les jeunes générations, les gamins biberonnés aux victoires de Nadal à Roland voire à la domination de Nole pendant les années 2010 y compris à Wimbledon, « temple du tennis », préfèrent désormais le type de tennis proposé par ces deux messieurs… donc l’argument du beau parce que c’est ce qu’aiment les Français ne tient plus…

        • Paulo 27 avril 2021 at 10:07

          Ils oublient l’argument 1/ parce qu’à leurs yeux il est implicite, évident. Mais peut-être sont-ce juste des vieux schnocks…

  33. Rubens 27 avril 2021 at 09:39

    Salut Sam,

    Je te répondrais bien que Gillou a guidé ma plume, mais hélas la glorification du tennis d’attaque est une maladie française qui remonte à bien avant le bouquin, ou même la naissance de Gillou ou de Federer. Et il ne fait que décrire à sa manière cette tendance lourde, que j’ai vécue également en tant que joueur.

    Je n’ai pas le temps là tout de suite, mais je dois te répondre sur l’entrainement, c’est une question liée à la première justement.

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