Retour sur les finales de Roland Garros

By  | 15 mai 2019 | Filed under: Histoire

Ayant vu sur le site d’Euros­port un clas­se­ment des fin­ales de l’US Open, de la plus oub­li­able à la plus belle, je me suis lancé dans un ex­er­cice an­alogue sur les fin­ales de Roland Gar­ros. Je ne suis pas trop un adep­te des li­stes et des clas­se­ments, mais c’est l’oc­cas­ion de re­plong­er dans quelques-unes des vieil­le­ries qui me sont si chères. Je re­ven­dique la totale sub­jec­tivité de ce clas­se­ment. Et je précise m’être arrêté à 1974, ce qui total­ise 45 fin­ales. Vous allez me dire d’emblée « mais pour­quoi le clas­se­ment com­m­ence à 44 alors ? ». Lisez jusqu’au bout, vous ver­rez bien.

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44. 1977 : Vilas bat Gottfried 6/0 6/3 6/0

La cuvée de 1977 est d’emblée il­légitime : le roi Borg est ab­sent pour cause d’In­tervil­les. Et c’est sa vic­time préférée, Guil­lermo Vilas, qui rafle la mise. Aux dires des joueurs de l’époque, peu d’entre eux étaient cap­ables de faire la différence lorsqu’ils affron­taient le Suédois ou l’Ar­gentin, tant leurs jeux étaient similaires. Ce n’est que l’un face à l’autre qu’ils étalaient le fossé qui les séparait. En l’abs­ence du Roi, le Daup­hin l’em­porte logique­ment, étri­llant ses ad­versaires l’un après l’autre. Son seul op­posant vir­tuel, Nas­tase, s’incline sans gloire face à Brian Gottfried, qui at­teint là sa seule fin­ale en Grand Chelem. Le jeu of­fen­sif de l’Américain se fracas­se de­vant la puis­sance et les pass­ings de Vilas, qui ouvre enfin son com­pteur en Grand Chelem. Trois jeux marqués. Une vérit­able purge.

43. 1986 : Lendl bat Per­nfors (6/3 6/2 6/4)

Le tenant du titre Mats Wiland­er tombe très tôt cette année-là, lais­sant Ivan Lendl sans vérit­able rival. Le seul vérit­able ob­stac­le sur la route du Tchécos­lovaque est Andrès Gomez, qui lui prend un set en quarts de fin­ale. En demi-finale, le n°1 mon­di­al n’éprouve même pas le be­soin de re­tir­er son pan­talon de sur­vête­ment face à Johann Kriek. Quant à la fin­ale, son uni­que intérêt est de pro­pos­er un invité-surprise, en la per­son­ne du Suédois Mic­kael Per­nfors, le héros du tour­noi, vain­queur d’un Be­ck­er peu à l’aise sur ocre et d’un Lecon­te trop porté sur le co­urant al­ter­natif. L’issue de la re­ncontre ne fait aucun doute : le Suédois n’a aucune, vrai­ment aucune arme pour gêner Ivan. Sans cill­er, sans émo­tion, sans hésita­tion, Lendl récupère son titre perdu l’année précédente.

42. 1980 : Borg bat Gerulaitis (6/4 6/1 6/2)

La plus oub­li­able des fin­ales de Borg. Ses deux vérit­ables rivaux, McEn­roe et Con­nors, tom­bent tous les deux prématurément, lais­sant le pub­lic parisi­en une fois de plus orphelin de leurs duels électriques. Le seul intérêt de cette cuvée 1980 est la chevauchée du bel at­taquant Vitas Gerulaitis, qui at­teint la fin­ale. Il ne résiste (un peu) que le temps d’un pre­mi­er set re­lative­ment serré. Le Suédois règle en­suite ses re­tours et ses pass­ings, l’Américain ne peut rien faire. Avec 38 jeux per­dus sur l’en­semble de la quin­zaine, Björn Borg étab­lit un re­cord. Il est seul au monde sur l’ocre parisi­en.

41. 2008 : Nadal bat Feder­er (6/1 6/3 6/0)

La cat­astrop­he tant re­dout­ée des fans de Feder­er… et sans doute Roger lui-même l’a dans un coin de la tête quand il re­ntre sur le court ce jour-là. Après ses trois échecs des années précéden­tes face à Nadal, ceux qui croient sincère­ment en ses chan­ces de l’em­port­er enfin à Paris face à son rival es­pagnol pour­raient tous re­ntr­er dans une cabine téléphonique. Et la quin­zaine du Suis­se, laborieuse et hésitan­te, rend pre­sque miraculeuse sa présence en fin­ale. Be­aucoup sen­tent venir la bouc­herie en fin­ale, au point de re­grett­er que Gaël Mon­fils ait laissé pass­er autant d’oc­cas­ions lors de sa demi-finale con­tre Roger. In­cap­able de tenir l’échan­ge en re­v­ers, Roger ne semble avoir aucun jeu de re­chan­ge à pro­pos­er à Rafa, et reçoit une bien vilaine cor­rec­tion, l’une des tâches noires les plus visib­les dans son pal­marès.

40. 2003 : Fer­rero bat Ver­kerk (6/1 6/3 6/2)

Une vraie décep­tion que cette fin­ale. Car, pour im­prob­able qu’elle soit, l’épopée parisien­ne de Mar­tin Ver­kerk en 2003 n’est pas usurpée. Vain­queur de deux grands favoris du tour­noi (Moya et Coria), le Hol­landais a réussi un par­cours aussi ex­cep­tion­nel que sa fin sera brutale. En fin­ale, il n’a plus les jam­bes, et sur­tout il est écrasé psyc­hologique­ment par l’énor­mité de son par­cours et par la per­spec­tive d’en jouer, quoi qu’il ar­rive, le de­rni­er match. Per­son­ne n’était assez fou pour le donn­er favori face à Juan Car­los Fer­rero, mais on at­tendait un peu plus que six jeux marqués. Il faut dire que « Mos­quito », échaudé par son échec cuisant de l’année précédente, ne lâche ab­solu­ment rien, et pratique le jeu sûr, com­plet et puis­sant qui le porte, pour la quat­rième fois con­sécutive, dans le de­rni­er carré. Mais tant de bal­les du Hol­landais, qui mor­daient la ligne en demi-finale con­tre Coria, sor­tent cette fois d’un rien…

39. 1978 : Borg bat Vilas (6/1 6/1 6/3)

Une fin­ale idéale, mais qui montrera les li­mites de l’op­posi­tion entre Borg et Vilas. Leurs jeux jumeaux ne pro­posent pas l’op­posi­tion de styles qui caractér­ise les duels Borg-Connors. Mais ce jour-là, ils ont un com­pte à régler. L’année précédente, Guil­lermo Vilas l’avait em­porté en l’abs­ence du Roi Borg, et son tri­omphe était en­taché d’une cer­taine il­légitimité. Bref, chacun at­tend de voir si Vilas est véritab­le­ment au niveau de Borg. Ce ne sera pas le cas : dans un duel de longs échan­ges liftés du fond du court, le Suédois rap­pelle à tout le monde qui est le maître et qui est l’élève à ce jeu-là. L’Ar­gentin ne mar­que que cinq jeux, et c’est bien là la seule con­sola­tion pour le pub­lic : ce duel fermé et quel­que peu soporifique aura eu au moins le bon goût de ne pas se pro­long­er.

38. 1992 : Co­uri­er bat Korda (7/5 6/2 6/1)

Une fin­ale dans la lignée du tour­noi de Jim Co­uri­er : un cavali­er seul. L’Américain est in­touch­able et im­pres­sion­nant. Il est le tenant du titre, le n°1 mon­di­al et le favori naturel suite à sa vic­toire à Rome. Tout est de na­ture à ac­centu­er la pre­ss­ion sur ses épaules. Mais elles sont sol­ides. Un seul set perdu, face à Ivanisevic en quarts, et une cor­rec­tion in­flig­ée à Agas­si en demis. En fin­ale, Petr Korda man­que trop d’expéri­ence à ce niveau pour rivalis­er. Il fait il­lus­ion pen­dant le pre­mi­er set, avant de plier sous la cad­ence imposée par son ad­versaire. En ce prin­temps 1992, Jim Co­uri­er tient les rênes de la planète ten­nis d’une main de fer, et sur terre bat­tue, per­son­ne n’est en mesure de rivalis­er.

37. 1988 : Wiland­er bat Lecon­te (7/5 6/2 6/1)

Même score que la fin­ale de 1992, et tout aussi oub­li­able. Lecon­te est aussi décevant en fin­ale qu’il a été éblouis­sant durant la quin­zaine. La pre­ss­ion est trop forte, et passé un pre­mi­er set serré il bais­se sa garde. En face, Mats Wiland­er est au som­met de sa carrière, sa pati­ence et son in­croy­able sol­idité men­tale vont le port­er à la place de n°1 mon­di­al quel­ques mois plus tard. Le pub­lic français se faisait une joie de voir un des siens le de­rni­er di­manche, cinq ans après Noah. Mais là où Yan­nick a puisé dans le pub­lic un supplément d’éner­gie, Henri sent le re­gard du pub­lic peser sur lui, et se liquéfie. Ce qui est passé à la postérité n’est pas le match en lui-même, mais le dis­cours d’Henri qui a suivi, et qui lui vaud­ra les foud­res du pub­lic français pen­dant trois ans. Henri Lecon­te aurait pu se con­tent­er de per­dre net­te­ment cette fin­ale, il y a ajouté une touc­he per­son­nelle de ridicule et d’humour in­volon­taire. Pour cette seule raison, la fin­ale 1988 fin­ira de­vant celle de 1992. Merci Henri, et en­core bravo.

36. 2002 : Costa bat Fer­rero (6/1 6/0 4/6 6/3)

Cette année-là, le titre semble pro­mis à Juan Car­los Fer­rero. Débar­rassé de Kuert­en – son bour­reau en demi-finale des deux édi­tions précéden­tes – il im­pose son ten­nis com­plet, al­ig­nant à la suite Agas­si et Safin. Seul un Ar­gentin in­con­nu, Gas­ton Gaudio, le pous­se au cinq sets. Sa li­qué­fac­tion totale durant les deux pre­mi­ers sets est d’autant plus sur­prenan­te. En face, pour Al­bert Costa, habitué aux seconds rôles jusqu’ici, les étoiles con­nais­sent un al­ig­ne­ment uni­que. Vain­queur de Kuert­en (ou plutôt de son cadav­re), puis de Cor­ret­ja (son futur témoin de mariage, qui ne saurait lui brûler la polites­se) en demi-finale, Al­bert joue le ten­nis de sa vie et ac­cepte les cadeaux de Juan­qui sans sour­cill­er. Et après un mo­ment de réveil re­latif de Fer­rero au troisiè­me set, ce de­rni­er re­tom­be dans ses er­re­ments et lais­se son com­pat­riote filer vers une vic­toire sans gran­de émo­tion.

35. 2013 : Nadal bat Ferr­er (6/3 6/2 6/3)

Les aléas du clas­se­ment ATP font de Rafael Nadal le n°3 mon­di­al à l’ouver­ture de la quin­zaine parisien­ne. Et ce qui ris­quait d’ar­riv­er ne man­que pas d’ar­riv­er : sa demi-finale con­tre Novak Djokovic est bien la fin­ale avant la lettre. Dans l’autre par­tie de tab­leau, David Ferr­er, alias le Pou, trace sa route vers une fin­ale que sa présence régulière dans le top 5 lui per­met­tait d’espérer un jour ou l’autre. Sauf que la réalité du ter­rain est im­plac­able. En face, un Rafa sol­ide comme un roc remet toujours la balle dans le court une fois de plus que lui et fait parl­er sa puis­sance. Une fin­ale dépour­vue de sus­pen­se, à sens uni­que, au cours de laquel­le David n’aura pas démérité, mais Rafa est tout simple­ment le plus fort. L’ordre règne à Roland Gar­ros.

34. 1975 : Borg bat Vilas (6/2 6/3 6/4)

A 19 ans tout juste, Björn Borg est déjà le tenant du titre. Il prend en demi-finale une belle re­vanche en quat­re sets sur l’Itali­en Ad­riano Panat­ta, qui l’avait battu en 1973. En fin­ale se dres­se Guil­lermo Vilas. Ec­los­ion logique pour l’Ar­gentin, qui a re­mporté le Mast­ers quel­ques mois plus tôt, et qui con­fir­me ici sa montée en puis­sance. Vilas a juste un problème : Borg a le même jeu que lui, mais fait tout mieux que lui. Lors d’une fin­ale par­faite­ment maîtrisée, le Suédois prend un as­cen­dant psyc­hologique sur son rival. Alors que les deux potes ont poussé l’amitié jusqu’à s’échauff­er en­semble le matin de cette fin­ale, Vilas va pre­ndre en­suite ses dis­tan­ces avec Borg afin de s’affranchir de tout af­fect. Ce qui ne chan­gera pas grand-chose : l’Ar­gentin re­stera la vic­time préférée de Borg.

33. 1990 : Gomez bat Agas­si (6/3 2/6 6/4 6/4)

Andrés Gomez a rare­ment aussi bien joué qu’en ce prin­temps 1990. A 30 ans, il sait qu’il est pro­che de la fin. Et l’abs­ence de Lendl cette année-là, an­noncée longtemps à l’avan­ce – Ivan zappe le French pour mieux préparer Wimbledon, le grand titre qui man­que à son pal­marès – chan­ge psyc­hologique­ment la donne pour l’Equatori­en ; Ivan a été son bour­reau à quat­re re­prises Porte d’Auteuil. L’op­portunité est uni­que pour lui. Il pro­fite d’un tab­leau dégagé, et cueil­le en demi-finale un Thomas Must­er en­core un peu tendre à 22 ans. En fin­ale, André Agas­si dis­pute sa première fin­ale majeure ; si l’on en croit son auto­biog­raphie, il aura « joué pour ne pas per­dre », et sur­tout aura été davan­tage préoccupé par sa per­ruque qui menaçait de tomb­er que par ce pre­mi­er rendez-vous majeur. C’est un kid de Las Vegas bien éteint qui s’incline sans gloire, pour une fin­ale qui n’est pas restée dans les mémoires.

32. 1998 : Moya bat Cor­ret­ja (6/3 7/5 6/3)

Une des meil­leures démonstra­tions de l’im­portan­ce du ment­al en ten­nis. En ces dernières années du siècle, l’Es­pagne a la mainm­ise sur la terre bat­tue parisien­ne. Et avec Moya et Cor­ret­ja, le ten­nis ibère place en fin­ale ses deux meil­leurs es­poirs pour pre­ndre la suc­cess­ion de Bruguera (co­uronné cinq ans plus tôt). Mais Alex Cor­ret­ja a un han­dicap : il n’aime pas jouer un ami, et Car­los en est un pro­che. Il ne faut pas aller cherch­er plus loin les er­re­ments psyc­hologiques d’Alex, qui traîne sa peine pen­dant tout le match. Autre fac­teur, le vent, très présent ce jour-là, qui va aider l’un et per­turb­er l’autre. Là où Car­los se mure dans sa con­centra­tion, Alex papil­lonne, alors que les con­di­tions étaient censées avan­tag­er le meil­leur jeu de jam­bes, celui de Cor­ret­ja. Une fin­ale qui s’est jouée avant même l’entrée sur le court.

31. 2018 : Nadal bat Thiem (6/4 6/3 6/2)

Pour Dominik Thiem, c’est une première fin­ale majeure, qui con­fir­me sa montée en puis­sance après ses demi-finales de 2016 et 2017. Doté d’une force de frap­pe im­pres­sion­nante, il a pour lui une vic­toire sur Nadal à Rome en 2017 et une autre, plus récente, à Mad­rid en 2018. Bref, il est ce que la planète ten­nis peut of­frir de mieux comme (pseudo-)opposition au Taureau de Man­acor sur terre bat­tue. En face, Rafa a connu une quin­zaine un peu agitée, avec un set perdu et deux aut­res joueurs qui l’ont poussé au tie-break ; il n’est pas aussi stratosphérique qu’un an plus tôt. Ce qui ne chan­ge pas grand-chose au résul­tat. Sans pass­er à côté, Thiem mesure le gouffre qui le sépare du Monar­que ab­solu de la terre bat­tue, pratique­ment im­batt­able sur ocre au meil­leur des cinq sets, en­core plus sur ce court Philip­pe Chat­ri­er qu’il a annexé voici déjà 13 ans… Sans jouer son meil­leur ten­nis, Nadal fait parl­er son réalis­me et sa préémin­ence physique. Pour le battre à Roland, il ne suf­fit pas de frapp­er plus fort que lui.

30. 1997 : Kuert­en bat Bruguera (6/3 6/4 6/2)

L’acte de nais­sance de Guga à Roland Gar­ros. Et l’épilogue d’une quin­zaine totale­ment folle pour le jeune Brésili­en, au cours de laquel­le il a déjà vain­cu sur le fil Must­er, Med­vedev et Kafel­nikov. Un par­cours royal, et totale­ment im­prob­able pour un 66ème joueur mon­di­al, qui n’a jamais re­mporté le moindre titre sur le cir­cuit prin­cip­al. Ce n’est pas Sergi Bruguera, an­ci­en doub­le vain­queur, qui va l’arrêter. Aussi puis­sant que Med­vedev, aussi com­plet que Kafel­nikov, Guga est égale­ment aussi patient dans l’échan­ge que Bruguera. Porté par une vague de con­fian­ce gigan­tesque et par un pub­lic qui le pous­se à l’unis­son, Gus­tavo Kuert­en réussit ce jour-là le match par­fait. Toutes les varia­tions de son jeu posent un problème in­solub­le au si con­ser­vateur Bruguera, contra­int à jouer con­tre sa na­ture en at­taquant. Et lors du seul mo­ment d’in­certitude du match – la fin du deuxième set – c’est Guga qui déploie un ment­al de seig­neur et Bruguera qui se met à rater. Sergi s’est trouvé au mauvais end­roit au mauvais mo­ment.

29. 2014 : Nadal bat Djokovic (3/6 7/5 6/2 6/4)

Une décep­tion re­lative que ce Nadal-Djokovic, le sixième du nom à Roland Gar­ros, et qui débouc­he toujours sur le même résul­tat. Et toujours le même con­stat d’échec pour le Serbe, qui ne par­vient pas à tenir la dis­tan­ce physique face à ce di­able d’Es­pagnol qui file vers sa neuvième co­uron­ne Porte d’Auteuil. Rafa est pour­tant bien ner­veux en début de match, il a bien en tête que Nole est le seul à l’avoir réguliè­re­ment battu sur terre bat­tue ces dernières années. Mais à Paris, au meil­leur des cinq sets, Novak n’y ar­rive toujours pas ; il vomit même lors d’un chan­ge­ment de côté. Con­clus­ion im­plac­able et habituel­le d’une quin­zaine globale­ment assez terne : plus que jamais, la di­cta­ture Nadal ron­ronne à Roland Gar­ros. Rien à sig­nal­er.

28. 1982 : Wiland­er bat Vilas (1/6 7/6 6/0 6/4)

Les amateurs de défense et de lift seront comblés par cette fin­ale, un modèle du genre, voire un ex­er­cice de style. Borg en re­traite, Vilas a tout pour re­prendre les rênes sur la terre bat­tue parisien­ne. Mais l’Ar­gentin sous-estime le nombre de téléviseurs en Suède : les ex­ploits de Björn ont sus­cité des voca­tions. En bon clone bor­gui­en, Mats fait parl­er sa fraîcheur, sa jeunes­se (il n’a pas en­core 18 ans) et un ment­al déjà à toute épre­uve. A l’issue d’un hy­pnotique deuxième set long d’1h40, c’est Vilas, à la sur­pr­ise générale, qui craque physique­ment. Cette fin­ale, au cours de laquel­le toute in­itiative dans l’échan­ge est pro­scrite, reste à ce jour la plus lon­gue de toutes, avec 4h42 au com­pteur. Les amateurs d’op­posi­tion de styles, eux, pas­seront leur chemin…

27. 1994 : Bruguera bat Be­rasategui (6/3 7/5 2/6 6/1)

Première fin­ale 100% es­pagnole de l’his­toire. Et un Bruguera, favori et tenant du titre, qui im­pose le réalis­me de son jeu à la fougue ad­verse. Le par­cours de Be­rasategui cette année-là re­tient l’at­ten­tion ; le Bas­que a la par­ticularité de frapp­er coup droit et re­v­ers avec la même face de la raquet­te, tech­nique uni­que au plus haut niveau – et qui le re­stera. Il ne frap­pe en fait pre­sque que des coups droits, souvent définitifs de­puis le milieu du court, prise ultra-fermée, à la manière d’un pon­giste. Sergi Bruguera, au som­met de sa carrière, mobilisera toute sa con­centra­tion et sa lon­gueur de balle, pour le forc­er à re­cul­er. Al­ber­to ne rate pas sa fin­ale, mais il man­que de jeu de re­chan­ge pour rivalis­er. Avec ce jeu par­ticuliè­re­ment ex­igeant sur le plan physique, Be­rasategui se bles­sera à de nombreuses re­prises par la suite, et ne retro­uvera jamais un tel niveau.

26. 2017 : Nadal bat Waw­rinka (6/2 6/3 6/1)

Le choix de positionn­er cette fin­ale en milieu de peloton malgré son déroule­ment à sens uni­que est stric­te­ment per­son­nel. Je n’avais jamais vu un truc pareil, y com­pris venant de Nadal. Stan en­voyait trois, voire quat­re obus d’affilée, qui auraient été gag­nants con­tre n’im­porte quel ad­versaire. Là, non seule­ment toutes les bal­les re­venaient, mais chacune re­venait plus lon­gue et plus dif­ficile que la précédente. Mar­qu­er 6 jeux, dans ce con­tex­te, est un ex­ploit. Le meil­leur Nadal de tous les temps. Le travail col­oss­al de di­ver­sifica­tion de son jeu a trouvé son point d’aboutis­se­ment ce jour-là, toutes les nuan­ces du lift, de l’amor­tie, de la contre-attaque y sont passées. Tout simple­ment in­jou­able. Aux champ­ions des années 2040-2050 qui se de­man­deront dans quel­le mesure Nadal est en mesure de rivalis­er avec eux, on con­seil­lera sa fin­ale de 2017, sa meil­leure re­présen­ta­tion à ce jour.

25. 2009 : Feder­er bat Söderl­ing (6/1 7/6 6/4)

Jamais une vic­toire n’aura été aussi at­tendue par le pub­lic français, qui a eu cinq lon­gues années pour (dés)espérer qu’elle ar­rive un jour. L’événe­ment écrase le déroule­ment de la fin­ale, qui en elle-même ne sera pas fan­tastique. Robin Söderl­ing a pro­voqué le séisme ul­time du ten­nis moder­ne, en ter­rassant Nadal, le quad­ru­ple tenant du titre. La fenêtre est uni­que pour Roger, qui à l’issue d’une quin­zaine plus que chaotique réserve le meil­leur pour la fin. Face à un Suédois tendu et qui tarde à re­ntr­er dans le match, Roger prend le large très vite, puis ponctue le tie-break du deuxième set de quat­re aces sur ses quat­re points de ser­vice ; un break lui suf­fira dans le troisiè­me set. L’émo­tion est palp­able dans le de­rni­er jeu, et les lar­mes com­men­cent à co­ul­er à l’issue d’un de­rni­er ser­vice gag­nant. La bouc­le est bouclée pour le Suis­se, qui au pas­sage égale le re­cord de 14 tit­res en Grand Chelem de Pete Sampras.

24. 2012 : Nadal bat Djokovic (6/4 6/3 2/6 7/5)

La quat­rième fin­ale d’affilée en Grand Chelem entre Nole et Rafa est aussi la première oc­cas­ion pour le Serbe de boucl­er un pre­mi­er Djoko Slam. Rare­ment une fin­ale entre les deux hom­mes aura ras­semblé autant d’en­jeux, puis­que de son côté, le Major­cain a l’oc­cas­ion de mettre Borg dans ses rétroviseurs en s’offrant une septième Coupe des Mous­quetaires. La décep­tion est d’autant plus gran­de de­vant la qualité du match. Sauf que les deux champ­ions n’y sont pour rien, c’est une pluie per­sis­tante qui va démolir leurs as­sauts. In­ter­rompue une première fois lors du deuxième set, la re­ncontre sera ponctuée par les de­man­des suc­ces­sives des deux joueurs de l’in­terrompre à nouveau, voire de la re­port­er au len­demain, au détri­ment de leur con­centra­tion. Aucun des deux hom­mes ne par­viendra à re­ntr­er véritab­le­ment dans le match, les glis­sades sur la terre bat­tue humide étant par­ticuliè­re­ment dan­gereuses. La septième co­uron­ne parisien­ne du Major­cain aurait mérité mieux que ça.

23. 2016 : Djokovic bat Mur­ray (3/6 6/1 6/2 6/4)

Une des quin­zaines les plus pluvieuses, marquée de sur­croît par les ab­s­ences ou les for­faits de Feder­er, Nadal, Tson­ga et Mon­fils (les prin­cipaux an­imateurs du tour­noi de la décen­nie écoulée) débouc­he sur la seule fin­ale pouvant la sauv­er du nauf­rage intégral. Elle sera plutôt belle, quoiqu’à sens uni­que à par­tir du deuxième set. Après un pre­mi­er set éblouis­sant en défense et en contre-attaque, Andy bais­se sa garde et flanche physique­ment. Après trois échecs en fin­ale, ce sera enfin la bonne pour Novak Djokovic, qui s’y présente pour la deuxième fois en quête d’un Grand Chelem à chev­al sur deux saisons. Nole s’en­vole sans sour­cill­er vers la gloire. Son « quat­re à la suite » trône désor­mais, en com­pag­nie des 17 co­uron­nes majeures de Roger et des 9 tit­res à Roland Gar­ros de Rafa, parmi les ac­complis­se­ments majeurs du ten­nis moder­ne.

22. 2010 : Nadal bat Söderl­ing (6/4 6/2 6/4)

A la suite de l’ac­cident de l’his­toire de l’année précédente (défaite face à Söderl­ing en huitièmes de fin­ale), Rafa a à cœur de récupérer son bien et de pre­ndre sa re­vanche. Son ad­versaire en fin­ale est donc bien celui dont il rêvait… Robin fait mieux que se défendre, mais ses tor­pilles se fracas­sent sur la défense de fer de Nadal, qui ne lâche rien et l’em­porte en trois sets. Sans être la plus serrée, cette fin­ale reste l’une des plus plaisan­tes à voir parmi les fin­ales de Nadal. Non seule­ment Söderl­ing lui op­pose un son style tout en punch, mais en plus, contra­ire­ment à la fin­ale de l’année précédente, il ne passe pas à côté. Quand on de­man­de à Rafa sa cuvée parisien­ne préférée, cette édi­tion 2010 re­vient souvent.

21. 1995 : Must­er bat Chang (7/5 6/2 6/4)

1995 est vrai­ment l’année Must­er, dont la raz­zia sur ocre préfigure les épopées nadalien­nes au siècle suivant. L’Aut­richi­en étouf­fe ses ad­versaires par sa régularité et sa présence physique, qui at­teint son apogée cette année-là. Seul le jeune Al­bert Costa le pous­se aux cinq sets en quarts de fin­ale. Le de­rni­er di­manche, Mic­hael Chang lui offre une vraie op­posi­tion, et ne re­cule pas facile­ment. Mais après un départ hésitant, Thomas ral­longe ses bal­les, re­mpor­te net­te­ment la batail­le du milieu de ter­rain et prend le de­ssus. Bien qu’il s’agis­se au final d’un one-shot, le tri­omphe de l’Aut­richi­en reste l’un des plus mar­quants des années 90 ; rare­ment un joueur n’aura autant dominé à la fois le tour­noi et la saison sur terre bat­tue, et pro­duit une telle im­press­ion d’in­vincibilité.

20. 2001 : Kuert­en bat Cor­ret­ja (6/7 7/5 6/2 6/0)

Per­turbé en 1998 par la per­spec­tive de jouer un ami pro­che, Alex a cette fois bien révisé sa leçon. Et lui qui est réputé pour son jeu de défense, va démarr­er cette fin­ale tam­bour bat­tant et pre­ndre Guga à la gorge en le privant de temps d’ajus­te­ment. C’est lui qui se montre le plus en­trep­renant lors du tie-break du pre­mi­er set. Et c’est lui en­core qui se pro­cure une cruciale balle de break à 5/5 dans le deuxième… Mais son re­v­ers gag­nant échoue quel­ques cen­timètres trop loin. Le match vient de tourn­er, et Kuert­en frap­pe de plus en plus fort. Il déroule son ten­nis, et touc­he même au sub­lime au quat­rième set en in­fligeant au pauv­re Cor­ret­ja un cinglant 6/0. Troisiè­me et de­rni­er titre parisi­en pour Guga, le plus mûr, alors qu’il com­m­ence à sen­tir les prémices d’une bles­sure à la han­che qui va ruin­er sa carrière par la suite. Le Brésili­en de­ssine un cœur sur la terre bat­tue du Centr­al avant de s’al­long­er au milieu : l’apogée de son his­toire d’amour avec le pub­lic parisi­en.

19. 2006 : Nadal bat Feder­er (1/6 6/1 6/4 7/6)

Deuxième affron­te­ment Nadal-Federer Porte d’Auteuil, le pre­mi­er en fin­ale. Et les en­jeux stratégiques, qui ne varieront plus par la suite, sont d’ores et déjà à l’œuvre sur cette fin­ale. Rafael Nadal est le tenant du titre, une con­figura­tion inédite pour lui. Et ses récen­tes vic­toires sur son rival du jour en font le favori naturel. Ce sur­croît de pre­ss­ion lui fait rater com­plète­ment son pre­mi­er set, où il ac­cumule les fautes di­rec­tes. Il règle la mire en début de deuxième set, tor­turant le re­v­ers du Suis­se avec son lift qui l’at­teint à hauteur d’épaule, l’un de ses rares points faib­les. Roger com­m­ence à re­cul­er, le match est plié, même si l’écart n’est pas en­core ce qu’il de­viendra par la suite. L’Helvète par­vient à faire croire à un pos­sible cin­quiè­me set, mais Rafa lui op­pose son sang-froid dans le tie-break final. Un crève-cœur pour les fans du Suis­se, mais il n’est de vic­toire plus logique.

18. 1985 : Wiland­er bat Lendl (3/6 6/4 6/2 6/2)

A tous ceux qui ne voient en lui qu’une in­lass­able lame du fond du court, Mats Wiland­er op­pose ce jour-là un démenti cinglant, et fait l’étalage de ses im­men­ses progrès de­puis son pre­mi­er titre trois ans plus tôt. Ivan Lendl est le favori, le tenant du titre, il est plus puis­sant que lui, et la force de frap­pe du Tchécos­lovaque le prive de tout es­poir de vic­toire en se con­ten­tant d’at­tendre la faute ad­verse. Le salut de Mats pas­sera par le filet. Et il s’y rue avec succès, pro­posant à Ivan un fes­tiv­al de varia­tions entre bal­les co­ur­tes et lon­gues, coups d’at­tentes et coups gag­nants, montées à con­tretemps et jeu au filet, ce de­rni­er domaine n’étant pas celui où Wiland­er est le plus mal­ad­roit. Ne sac­hant pas à quoi s’at­tendre, Lendl s’im­patien­te et finit par déjouer totale­ment. Un chef-d’œuvre tac­tique de la part du Suédois, à montr­er dans toutes les écoles de ten­nis.

17. 2007 : Nadal bat Feder­er (6/3 4/6 6/3 6/4)

A l’époque, cette fin­ale est jugée comme la plus serrée entre les deux hom­mes. Feder­er est l’in­contest­able meil­leur joueur du monde, mais Nadal est tout aussi in­con­testab­le­ment son bour­reau sur terre bat­tue. Con­scient de ne pouvoir l’em­port­er en re­culant et en s’ex­posant au lift de Rafa sur son côté re­v­ers, Roger es­saie, jusqu’au bout, de jouer en avançant et de pre­ndre d’as­saut le filet dès que pos­sible. Cela ne suf­fira pas, mais Roger aura essayé coûte que coûte d’échapp­er à une in­éluct­able défaite en sor­tant de ses schémas tac­tiques tradition­nels. Troisiè­me co­uron­ne d’affilée Porte d’Auteuil pour l’Es­pagnol, et la com­paraison avec Borg com­m­ence vrai­ment à pre­ndre tout son sens. Au fil des années, une défaite de l’ogre ap­paraît comme de plus en plus dif­ficile à im­agin­er.

16. 1979 : Borg bat Pecci (6/3 6/1 6/7 6/4)

L’événe­ment de cette fin­ale 1979 n’est pas la quat­rième vic­toire de Borg sur l’ocre parisi­en, mais la résis­tance cor­iace et pleine de panac­he que lui aura of­fer­te son ad­versaire du jour, Vic­tor Pecci. Le Para­guay­en vient de battre Con­nors en demi-finale, Jimbo faisait son re­tour tant at­tendu à Roland Gar­ros et tout le monde rêvait de le voir défier Iceborg sur ses ter­res. Le pub­lic devra se con­tent­er de ce modes­te Sud-Américain, et il n’est per­son­ne pour im­agin­er autre chose qu’une bouc­herie syn­dicale de plus en faveur de Borg. C’est oub­li­er le poten­tiel de Pecci, mag­nifique at­taquant de terre bat­tue qui prend le filet à la moindre oc­cas­ion, comme l’a fait Pan­natta en 1976 et comme le fera Noah en 1983. Pro­fitant d’une légère décon­centra­tion du Suédois qui, menant 6/3 6/1 5/2, at­tend la faute ad­verse, l’homme à la bouc­le d’oreil­le prend tous les ris­ques et re­mon­te, jusqu’à re­mport­er le troisiè­me set au tie-break. Björn Borg se re­con­centre et re­pous­se pénib­le­ment les as­sauts ad­verses pour l’em­port­er en quat­re sets, mais c’est bien le vain­cu qui est porté en tri­omphe par le pub­lic parisi­en ce jour-là.

15. 1983 : Noah bat Wiland­er (6/2 7/5 7/6)

Un mo­ment à part, forcément. Un de ces rares mo­ments où be­aucoup, de­vant leur télé, se sont senti par­tag­er quel­que chose de com­mun avec celui qu’il voit tri­omph­er de l’autre côté de l’écran. Com­bi­en de voca­tions ten­nistiques sont nées en Fran­ce à ce moment-là ? Ce di­manche de juin 1983, le ten­nis cham­pagne de Yan­nick a at­teint son zénith pour ter­rass­er le tenant du titre Mats Wiland­er. Et la re­lative sècheres­se du score ne doit pas faire oub­li­er la tens­ion ner­veuse crois­sante de­vant le déroulé des événe­ments. Be­aucoup re­doutaient un éven­tuel quat­rième set, où les in­épuis­ables re­ssour­ces physiques du Suédois auraient rendu les choses be­aucoup plus com­pliquées. Bref, ce tie-break du troisiè­me set char­geait be­aucoup d’en­jeux, et le ser­vice gag­nant final a libéré tout le monde. Chef-d’œuvre tac­tique de la part de Noah, ce match est aussi l’un des plus im­por­tants de la carrière de Mats : ses orien­ta­tions stratégiques ultérieures témoig­nent de sa re­cherche du coup juste au bon mo­ment, et il va de­venir le grand maître tac­tici­en des années suivan­tes.

14. 2011 : Nadal bat Feder­er (7/5 7/6 5/7 6/1)

La plus belle des fin­ales Nadal-Federer, tout simple­ment parce que c’est la seule où Roger a réel­le­ment relâché son bras. L’Helvète sort d’une sub­lime vic­toire en demi-finale face à Novak Djokovic, in­fligeant au Serbe sa première défaite de l’année. La fin­ale con­tre l’in­contourn­able Nadal est quel­que peu écrasée par ce chef-d’œuvre. Con­scient d’avoir réussi un ex­ploit, con­scient aussi de ne pas être le favori de cette fin­ale, Roger sonne la char­ge sans com­plexe, et le spec­tacle est mag­nifique. Poussé dans ses re­tranche­ments, Rafa garde la tête froide dans le money time des pre­mi­ers et deuxième sets. Si Roger ar­rache le troisiè­me set, il s’af­fais­se au quat­rième, lais­sant l’Es­pagnol filer vers son 6ème titre. Le con­stat final est aussi im­plac­able que déprimant pour les fans de Feder­er : il a dominé la plus gran­de par­tie des trois pre­mi­ers sets, mais il a tout de même été mené 2 sets à 1, le tout face à un Nadal un peu plus pre­n­able que lors de ses meil­leures cuvées…

13. 1996 : Kafel­nikov bat Stich (7/6 7/5 7/6)

Sur la seule lec­ture de leurs par­cours lors de la quin­zaine, Mic­hael Stich part favori. C’est lui qui a re­bat­tu les car­tes de ce Roland Gar­ros 1996, en ter­rassant son im­men­se favori Thomas Must­er, avant de déroul­er son ten­nis total face à Pioline et Ros­set. En face, le Russe dis­pute sa première fin­ale en Grand Chelem, son par­cours a été plus facile. Les fail­les men­tales de l’Al­lemand vont lui jouer des tours lors de la fin­ale. A plusieurs re­prises il est en mesure de pre­ndre le large, mais il com­met des fautes et lais­se Iev­gueni re­venir. Ce de­rni­er garde la tête froide dans les fins de sets, pour co­iff­er son ad­versaire en trois sets. L’op­posi­tion de styles entre les par­pa­ings rus­ses et le jeu tout en touch­er de l’Al­lemand auront en tout cas oc­casionné une super­be fin­ale, à laquel­le il n’aura manqué que le sel des matchs qui se pro­lon­gent.

12. 2005 : Nadal bat Puer­ta (6/7 6/3 6/1 7/5)

Note : l’auteur de ces lig­nes ne tient pas com­pte ici de la sus­pens­ion de Mariano Puer­ta pour dopage à la suite de cette fin­ale. Seul le match lui-même a servi à positionn­er cette fin­ale 2005 dans ce clas­se­ment.

La plus belle et la plus indécise des fin­ales de Rafael Nadal est la première. Auréolé d’une im­pres­sion­nante mois­son prin­taniè­re sur terre bat­tue – qui de­viendra une habitude pour lui – Rafa a tracé sa route Porte d’Auteuil avec l’autorité d’un seig­neur. Même le n°1 mon­di­al Roger Feder­er a été net­te­ment dominé en demi-finale. Re­scapé d’un jeu de mas­sacre dans la par­tie basse du tab­leau, Mariano Puer­ta fait le tour­noi de sa vie. Sa puis­sance im­pres­sion­nante va faire des ravages, et ob­lig­er Nadal à des pro­ues­ses en défense. Et l’Ar­gentin met le feu au court Philip­pe Chat­ri­er en re­mpor­tant de just­es­se un pre­mi­er set de toute beauté. Rafa fait en­suite parl­er sa sup­ériorité physique, mais échap­pe de peu à un cin­quiè­me set face à un ad­versaire qui lâche tous ses coups en fin de match. Roland Gar­ros a son nouveau roi. Per­son­ne ne soupçonne alors que le règne va durer si longtemps…

11. 1974 : Borg bat Orantès (2/6 6/7 6/0 6/1 6/1)

Manu­el Orantès est préten­dant au titre de­puis plusieurs années lorsqu’il se présente en fin­ale en cette année 1974. Sa patte gauc­he de velours l’autor­ise à voir grand. Mais en face se dres­se un jeune Suédois de 18 ans, Björn Borg. Re­nvoyeur in­lass­able, il épuise ses ad­versaires par sa régularité de métronome. Le n°1 mon­di­al Ilie Nas­tase en sait quel­que chose, lui qui a été étrillé en fin­ale de Rome quel­ques jours plus tôt. Auteur d’un par­cours chaotique pour ar­riv­er en fin­ale, Borg est dans un pre­mi­er temps dominé par Orantès, dont les at­taques en re­v­ers font mouc­he. L’Es­pagnol pense avoir fait le plus dur en re­mpor­tant à l’ar­raché le deuxième set. Mais, comme tous les ad­versaires du Suédois, il fatigue et se dérègle au troisiè­me set. Ce deuxième set, que l’on pen­sait cruci­al, sera en fait le chant du cygne pour Orantès. Epuisé, il ne mar­que plus que deux jeux dans les trois sets suivants, lais­sant le jeune Suédois filer vers son pre­mi­er grand titre. Une vic­toire qui sera suivie de be­aucoup d’aut­res Porte d’Auteuil…

10. 1981 : Borg bat Lendl (6/1 4/6 6/2 3/6 6/1)

Sixième et dernière vic­toire de Borg sur l’ocre parisi­en, un re­cord en son temps. Et une sur­pr­ise de tail­le, puis­que le monar­que suédois est poussé aux cinq sets, ce qui ne lui était plus arrivé de­puis des années. Björn s’est in­cliné à la sur­pr­ise générale au pre­mi­er tour de Monte Carlo, ap­parais­sant hors de forme, et sa par­ticipa­tion à Roland Gar­ros a été un mo­ment in­cer­taine. Mais après un en­traine­ment in­ten­sif, c’est un Borg en mode rouleau com­pres­seur qui marche sur ses ad­versaires jusqu’à la fin­ale. Son ad­versaire sera Ivan Lendl, qui dis­pute sa première fin­ale majeure. Con­tre toute at­tente, le Tchécos­lovaque va faire mieux que résist­er. Son coup droit puis­sant fait des dégâts dans la cuiras­se bor­guien­ne. Co­up­able de quel­ques sautes de con­centra­tion, Borg se re­mobil­ise pour finir en trom­be, 6/1 au cin­quiè­me, face à un ad­versaire épuisé. Mais ce titre, le 11ème en Grand Chelem à seule­ment 25 ans, n’est pas sans soulev­er quel­ques doutes sur la motiva­tion du Suédois. Rétros­pective­ment, cette fin­ale lais­sera de nombreux in­dices sur sa satura­tion et sa démobilisa­tion pro­gres­sive. Sous le célèbre ban­deau, des idées de re­traite com­men­cent à germ­er…

9. 1991 : Co­uri­er bat Agas­si (3/6 6/4 2/6 6/1 6/4)

Af­firm­er qu’André Agas­si est le favori de cette fin­ale est sans doute ex­ces­sif. Il est plus approp­rié d’avanc­er que, des deux joueurs, il est celui qui es­suiera le plus de re­proc­hes en cas de défaite. Dans cette co­ur­te hy­pothèse se niche pro­bab­le­ment le sort de cette fin­ale. Déjà bredouil­le à deux re­prises en fin­ale de Grand Chelem, le Kid de Las Vegas sait qu’il est at­tendu au tour­nant, et que cela fait trois ans désor­mais que son pre­mi­er grand titre se fait at­tendre. Il démarre bien pied au planch­er, mais l’in­terrup­tion pour cause d’aver­se durant le deuxième set coupe son élan. Les deux cog­neurs américains, qui ont naguère par­tagé la même chambrée chez Bol­lettieri, se mènent une guer­re de posi­tion sans relâche. Tour à tour, chacun des deux joueurs, Agas­si avec son re­v­ers ou Co­uri­er avec son coup droit, prend le contrôle du ter­rain et donc l’as­cendant, et c’est sur les nerfs que va se jouer le set décisif. Dans cet ex­er­cice, là où André semble s’en­sabl­er sous le poids de la pre­ss­ion, Jim se montre, net­te­ment, le plus fort ce jour-là ; il est l’homme qui monte en cette année 1991, et son co­uron­ne­ment est tout à fait mérité. Les per­dants seront les nos­talgiques du jeu en touch­er, qui voient dans cette fin­ale le bas­cule­ment vers l’ère des cog­neurs.

8. 1987 : Lendl bat Wiland­er (7/5 6/2 3/6 7/6)

Vic­toire logique du favori face à son daup­hin naturel sur terre bat­tue, cette fin­ale est aussi le plus beau des quat­re duels Lendl-Wilander à Roland Gar­ros. Face à la puis­sance et aux nerfs d’acier de Lendl, Mats Wiland­er op­pose sa rigueur stratégique. Le Suédois est alors au cœur d’une trans­for­ma­tion de son jeu, et s’aven­ture de plus en plus au filet pour sur­prendre et con­tr­er les coups droits sur­puis­sants du n°1 mon­di­al. Mais c’est alors un work in pro­gress, et le fruit ne mûrira que l’année suivan­te, celle de son Petit Chelem. Lendl re­mpor­te de just­es­se le pre­mi­er set, puis étouf­fe son ad­versaire dans le deuxième. Wiland­er varie alors davan­tage ses trajec­toires et par­vient à semer le doute dans la tête du Tchécos­lovaque. Le quat­rième set se déroule sous le crac­hin, et les nerfs des deux champ­ions sont mis à rude épre­uve. La pluie, et la tens­ion, s’in­tensifient à l’approc­he du tie-break du quat­rième set. Et c’est Lendl, grâce notam­ment à deux pass­ings extra­or­dinaires, qui fait la différence pour s’ad­jug­er son troisiè­me titre Porte d’Auteuil sous la pluie et à la tombée de la nuit.

7. 1976 : Panat­ta bat Sol­omon (6/1 6/4 4/6 7/6)

Ad­riano Panat­ta est le grand héros de ce prin­temps 1976. Au som­met de sa forme physique, il déploie son mag­nifique ten­nis de terre bat­tue, sub­til co­cktail d’at­tente quand c’est néces­saire et d’at­taque débridée quand vient l’ouver­ture. La vic­toire de l’Itali­en préfigure celle de Noah sept ans plus tard, avec un jeu assez similaire. Tom­beur de Borg en quarts de fin­ale, Ad­riano de­vient le favori pour le titre, mais son de­rni­er ad­versaire est par­ticuliè­re­ment cor­iace. Harold Sol­omon déploie son jeu con­ser­vateur, basé sur l’at­tente de la faute ad­verse. Le bel Itali­en prend le large assez rapide­ment, mais perd le troisiè­me set et sait que la durée du match ne sera pas son alliée. Aussi il met ses dernières for­ces dans le tie-break du quat­rième set, qu’il sait décisif. Il s’offre son pre­mi­er, et uni­que, tour­noi du Grand Chelem, à l’issue de la plus chaude, et peut-être la plus belle, édi­tion des années 70. Ad­riano Panat­ta reste le seul joueur à avoir vain­cu Borg sur la terre bat­tue parisien­ne ; il l’a même fait à deux re­prises, puis­qu’il l’a aussi battu en 1973.

6. 2000 : Kuert­en bat Nor­man (6/2 6/3 2/6 7/6)

Fin­ale idéale sur le papi­er, entre les deux meil­leurs joueurs du prin­temps sur ocre. Guga fait parl­er son ex­péri­ence en début de match, face à un Mag­nus Nor­man tendu par l’enjeu de sa première fin­ale majeure. Mais le Suédois se re­prend au troisiè­me, ses coups puis­sants at­teig­nent enfin leur cible et il re­mpor­te avec auto­rité la troisiè­me man­che. Kuert­en, qui a vécu une deuxième semaine très dif­ficile, fatigue mais ne plie pas. A la puis­sance ad­verse, il réplique par son jeu plus varié et ses ful­guran­ces en re­v­ers. A 5/4, 15/40, une balle du Suédois, in­itiale­ment an­noncée faute par le juge de ligne, est déjugée par l’ar­bitre… Le match, qui était tout de même plaisant mais où les deux joueurs ne jouaient leur meil­leur ten­nis que tout à tour, bas­cule alors dans une autre di­mens­ion. Avec un co­urage et un in­stinct de sur­vie in­croy­ables, Mag­nus va sauv­er un total de 10 bal­les de match, met­tant au sup­plice les nerfs de Guga. Le Brésili­en va pour­tant tenir jusqu’au bout, l’em­portant 8/6 au tie-break du quat­rième set. 45 minutes de sus­pen­se et de tens­ion séparent la 1ère et la 11ème balle de match. Kuert­en pro­uve ce jour-là à tout le monde que son coup de ton­nerre de 1997 n’était pas un one-shot, et se place dans la co­ur­se à la place de n°1 mon­di­al. Une splen­dide fin­ale, dont le final poig­nant et extra­or­dinaire a marqué les esprits.

5. 2015 : Waw­rinka bat Djokovic (4/6 6/4 6/3 6/4)

Le chef-d’œuvre ten­nistique de Stanis­las Waw­rinka. Le match d’une vie. En face de lui se dres­se l’épouvan­tail ul­time, Novak Djokovic, n°1 mon­di­al stratosphérique qui vient enfin de ter­rass­er Nadal en quarts après six échecs sur la terre bat­tue parisien­ne (dont deux en fin­ale) et auquel le titre parisi­en, le seul qui man­que à son pal­marès, semble pro­mis. Stan prend un départ hésitant, ce qui suf­fit à lui coûter le pre­mi­er set. Toutefois, à par­tir du milieu de la première man­che, il est per­cep­tible que la puis­sance de l’Helvète gêne con­sidérab­le­ment le Serbe, et que l’out­sid­er est le plus en­trep­renant pour trouv­er des an­gles im­prob­ables. Auteur d’un récital en re­v­ers, Stan va mettre plus d’une heure à concrétiser sa domina­tion ; Nole, qui a vail­lam­ment sauvé une brouet­te de bal­les de break dans le deuxième set, finit par craqu­er à 5/4 con­tre lui. C’est le début d’un fes­tiv­al de ten­nis total de la part de Stan, qui al­ig­ne 10 points de rang au cœur du troisiè­me set et prend le large. Jusqu’au bout, Novak es­saiera de le ramen­er sur terre en variant ses trajec­toires, menant 3/1, puis balle de 5/3 dans le quat­rième. Mais jusqu’au bout Waw­rinka garde la tête froide et al­ig­ne les points gag­nants pour fonc­er vers le titre. Djoko pleure à chaudes lar­mes lors de la re­m­ise des prix, mais il n’a pas grand-chose à se re­proch­er face à une copie aussi par­faite. La plus belle fin­ale de ce début de XXIème siècle.

4. 1989 : Chang bat Ed­berg (6/1 3/6 4/6 6/4 6/2)

Pour les amateurs du service-volée, cette fin­ale, et sur­tout son dénoue­ment, font figure d’en­terre­ment puis­que c’est la dernière fois qu’un des leurs a at­teint la fin­ale. Et après un départ cat­astrop­hique, Stefan Ed­berg a bien fail­li l’em­port­er, man­quant un total de 10 bal­les de break dans le quat­rième set. Il s’écroule autant men­tale­ment que physique­ment au cin­quiè­me set, non sans avoir of­fert, avec Mic­hael Chang, une mag­nifique op­posi­tion de styles qui n’est pas si com­mune à Roland Gar­ros en fin de deuxième semaine. Mais c’est l’en­semble de la quin­zaine de Chang qu’il con­vient de men­tionn­er ici, et la quin­zaine tout court d’ail­leurs, très chaude et en­soleillée, qui a rendu la terre bat­tue sèche et rapide et of­fert des matchs mag­nifiques. Vain­queur im­prob­able et per­clus de cram­pes d’Ivan Lendl à l’issue d’un match resté dans toutes les mémoires, Mic­hael Chang récupère vite et pour­suit sa route avec l’in­soucian­ce de la jeunes­se. Com­pen­sant sa petite tail­le et son man­que de puis­sance par un jeu de jam­bes extra­or­dinaire et un sens inné du lob et du pass­ing, le sino-américain im­pres­sion­ne sur­tout par sa force men­tale. Et c’est lui qui crucifie Ed­berg de ses lobs et de ses con­trepieds dans ce cin­quiè­me set, pour ac­hev­er en vain­queur l’une des plus im­prob­ables cuvées de Roland Gar­ros. Plus jeune vain­queur d’un tour­noi du Grand Chelem à 17 ans et 3 mois, Mic­hael Chang détient toujours ce re­cord, qui semble aujourd’hui l’un des mieux gardés de tous. Et cette édi­tion 1989 ouvre une période de décalage récur­rent entre le pal­marès du French Open et celui des aut­res levées du Grand Chelem. L’ère Lendl-Wilander est révolue, vivent les années 90 !

3. 1999 : Agas­si bat Med­vedev (1/6 2/6 6/4 6/3 6/4)

Une mag­nifique fin­ale, coiffée d’un re­tour­ne­ment de situa­tion assez rare. Mais elle n’aurait pro­bab­le­ment pas eu autant de saveur si elle n’avait pas opposé deux hom­mes aussi charis­matiques et aussi in­at­tendus cette année-là, Med­vedev le di­let­tante roman­tique face à Agas­si l’an­ci­en champ­ion sur la voie de la rédemp­tion. Le pre­mi­er nommé, re­venant d’une série de bles­sures, n’est que 106ème joueur mon­di­al à l’ouver­ture du tour­noi, mais son co­cktail uni­que de puis­sance dévas­tatrice et de touch­er extra­or­dinaire ont fait des dégâts. Quant à l’Américain, il est bien sur le re­tour, mais per­son­ne ne l’at­tend plus sur l’ocre parisi­en, terre de lourds échecs de­puis ses deux fin­ales de 90-91. Mais leurs par­cours re­spec­tifs lors de cette quin­zaine ne lais­se aucune place au doute : ils sont bel et bien les deux meil­leurs de cette édi­tion. Pétrifié par l’enjeu et trans­pirant à gros­ses gout­tes en en­trant sur le ter­rain, André est in­exis­tant durant les deux pre­mi­ers sets, malgré une in­ter­rup­tion due à la pluie. Le jeu se re­sser­re au troisiè­me set, et le Russe se pro­cure une cruciale balle de break à 4/4, suite à deux doubles-fautes d’André. Ce de­rni­er tient ses nerfs, va cherch­er son salut au filet et ef­face ce qui était pre­sque une balle de match. Le match vient de bas­cul­er. Enfin libéré, Agas­si fait visit­er le ter­rain à son ad­versaire et règle enfin ses re­tours. Com­bat­tant mag­nifique, Med­vedev s’avoue vain­cu de just­es­se, 6/4 au cin­quiè­me. Les lar­mes peuvent co­ul­er des deux côtés, et le pub­lic parisi­en re­découv­re un Agas­si qui a changé de peau en quel­ques années, un Agas­si si ému de com­pt­er désor­mais les quat­re levées du Grand Chelem à son pal­marès. An­drei Med­vedev, qui aura travaillé si dur pour re­venir à ce niveau, ne se re­mettra pas de cette défaite.

2. 1993 : Bruguera bat Co­uri­er (6/4 2/6 6/2 3/6 6/3)

Ni Sergi Bruguera, ni Jim Co­uri­er n’ont sub­mergé d’émo­tion les foules parisien­nes lorsqu’ils ont tri­omphé à Roland Gar­ros. La faute sans doute à leurs jeux re­spec­tifs qui ne rivalisaient pas, en ter­mes de spec­tacle, avec leurs con­tem­porains prin­ces de l’at­taque que furent Be­ck­er, Ed­berg et aut­res Sampras. La fin­ale de 1993, reléguée dans un oubli re­latif, n’en reste pas moins un mo­ment clé dans l’his­toire de Roland Gar­ros. Parce qu’elle a mis aux prises le modèle qui avait dominé les années précéden­tes – Jim Co­uri­er, sa puis­sance et son im­pres­sion­nante présence physique – et un modèle émer­gent, celui du lift in­contrôl­able et de la défense in­ébranl­able, in­carné par Sergi Bruguera. Ce jour-là, ce ne sont pas seule­ment deux joueurs qui s’affron­tent, ce sont deux écoles.

Et le tri­omphe de Sergi in­augure la domina­tion récur­rente de l’école es­pagnole à Roland Gar­ros, domina­tion dont nous ne som­mes toujours pas sor­tis un quart de siècle plus tard. Le défi pour Sergi ne peut être plus grand : l’em­port­er face au doub­le tenant du titre qui a pour lui sa déter­mina­tion de champ­ion, son statut de n°2 mon­di­al et de doub­le tenant du titre et sa puis­sance in­tac­te. Et co­urir aux quat­re coins du ter­rain ne sera pas suf­fisant ; sa vic­toire, Bruguera ira la cherch­er en contre-attaquant, en répon­dant aux par­pa­ings de Jim par des bal­les de plus en plus pro­fon­des et en n’hésitant pas à s’aven­tur­er au filet, tout comme Co­uri­er d’ail­leurs. Cette fin­ale aux re­plis multi­ples a donc obligé chacun des deux pro­tagonis­tes à sor­tir de sa zone de con­fort pour tent­er de pre­ndre le de­ssus.

Quat­re heures de tens­ion et de sueur, une fin­ale tout simple­ment monstrueuse. Co­uri­er par­viendra à mas­qu­er les doutes qui com­men­cent à l’as­sail­lir lors de la cérémonie, en faisant de l’humour dans un français im­pecc­able sur la « vache es­pagnole » qui vient de le battre, pro­voquant l’hilarité du pub­lic. Jim Co­uri­er était un champ­ion, et ce jour-là il est tombé en champ­ion. Moins an­ec­dotique a post­eriori, le jeune Gus­tavo Kuert­en, 16 ans, se de­man­de de­vant son écran com­ment l’em­port­er sur les deux schémas tac­tiques qui vien­nent de s’affront­er ce jour-là. « En sac­hant maîtris­er les deux schémas au sein d’un même match, voire au sein d’un même point » lui répond son en­traineur Larri Pas­sos. Guga prend note. On con­nait la suite.

1. 1984 : Lendl bat McEn­roe (3/6 2/6 6/4 7/5 7/5)

Cette fin­ale a sus­cité tel­le­ment d’émo­tions que j’en par­lais en­core récem­ment avec pass­ion, 35 ans plus tard. Et le ver­dict bal­butiant de ce match, une vic­toire à la Pyrrhus de Lendl au prix d’un ef­fort d’une viol­ence inouïe, est sans appel. Il an­non­ce la prise de pouvoir du « vrai » ten­nis moder­ne, basé sur la puis­sance et l’en­duran­ce, aux dépens du ten­nis joué simple­ment à la main. Avec le recul, voir McEn­roe déroul­er son ten­nis d’esthète et réduire en pous­sière un sol­ide n°2 mon­di­al en pleine pos­sess­ion de ses moyens, a quel­que chose de fas­cinant. Sauf que ça n’a été qu’un mirage, et que le paramètre physique, alors en pleine émerg­ence dans le ten­nis, a eu raison de la fic­tion selon laquel­le le plus doué des deux doit forcément l’em­port­er. Ce con­stat s’est imposé sans préavis ce jour-là, et une large par­tie du pub­lic a eu autant de mal à le digérer que l’Américain.

Le pub­lic français a vécu d’assez loin les joutes du tri­angle Connors-Borg-McEnroe, qui of­frait de splen­dides duels à Wimbledon et à l’US Open, les vérit­ables théâtres où se jouait la pièce de la suprématie du ten­nis de­puis une di­zaine d’années. Passée la parenthèse en­chantée de 1983, un­anime­ment perçue just­e­ment comme une parenthèse, voir McEn­roe l’em­port­er était le rêve pour le pub­lic de Roland Gar­ros de plac­er pour de bon « son » tour­noi sur un pied d’égalité avec Wimbledon et l’US Open dans la mémoire col­lec­tive, avec le co­uron­ne­ment d’un n°1 mon­di­al génial, et alors au som­met de sa carrière.

Je n’en­visage pas d’ac­cord­er quel­que im­por­tance aux blagues potac­hes de Big Mac, qui ex­pliqua que c’est un micro qui l’avait décon­centré ; je ne crois d’ail­leurs pas que Mac avait réel­le­ment be­soin d’être con­centré sur le court, et par ail­leurs com­bi­en de matchs a-t-il gagné en décon­centrant son ad­versaire par ses esclandres… En re­vanche, j’ai re­cherché l’écho qu’avait eu cette fin­ale outre-Atlantique. Nos collègues américains étaient nombreux à connaître l’exist­ence de l’Europe et de la Fran­ce sur la carte du ten­nis, et suivaient les résul­tats de Roland Gar­ros, à la télé ou à la radio. Et ils se souvien­nent de ce Lendl-McEnroe comme l’un des plus beaux matchs des années 80, au point d’être quel­que peu jaloux de la pâle copie qu’en a été la fin­ale de l’US Open 1985. Chacun son tour… Ce 10 juin 1984, le centre de gravité du ten­nis s’est net­te­ment, et définitive­ment, rapproché de Paris. Rien de moins.

Hors con­cours – 2004 : Gaudio bat Coria (0/6 3/6 6/4 6/1 8/6)

In­cap­able que je suis de plac­er cette fin­ale dans mon clas­se­ment, je choisis… de la mettre à part. Du point de vue de la dramatur­gie et du sus­pen­se, elle mériterait sans aucun doute l’une des toutes premières places, sinon la première. Du point de vue du niveau de jeu pro­duit, elle mérite pro­bab­le­ment la dernière. Je me rap­pelle d’un co­pain, classé alors -2/6, qui avait as­s­isté à la fin­ale de­puis les tri­bunes ; il en était re­venu en me dis­ant que franche­ment il pen­sait jouer plus vite que ça… L’autre an­ec­dote, au micro celle-là, c’est Guy For­get en plein quat­rième set, s’ex­cusant sur le mode « je passe sans doute pour un con­nais­seur du ten­nis, mais là je dois dire que je ne com­prends stric­te­ment rien à ce qui se passe sur le ter­rain ».

Le lac­rym­al Gaudio et le san­guin Coria ont sans doute dis­puté ce jour-là l’un des pires matchs de leurs carrières re­spec­tives. Mais ils ont été égale­ment des li­vres totale­ment ouverts sur leurs émo­tions, leurs doutes et leurs re­non­ce­ments, et livré toute une foule d’in­dica­tions cruciales sur la psyché du joueur de ten­nis en ac­tion, tant ils se sont montrés, autant l’un que l’autre, in­cap­ables de mobilis­er leur sur­moi. Cer­tains matchs, dit-on, se jouent dans la tête ; celui-ci ne s’est joué que dans la tête. Et comme il fal­lait bien qu’il n’y ait qu’un seul per­dant, autant sanctionn­er le re­non­ce­ment le plus visib­le, et le plus co­up­able, celui de Guil­lermo Coria.

Selon la vers­ion de l’ar­bitre, les cram­pes de stress d’El Mago ont été con­stat­ées par le kiné du tour­noi à la fin du 3ème set. Si je pre­nds cette précau­tion épis­tolaire, c’est parce que la carrière de l’ombrageux Ar­gentin est saupoudrée de quel­ques séqu­ences de simula­tion sur le ter­rain, dont une l’année précédente con­tre le même Gaudio à Ham­bourg. Ad­mettons donc que les cram­pes de Guil­lermo (à par­tir de la fin du 3ème) aient été autre chose qu’une fic­tion, nous pouvons au moins con­stat­er qu’au 4ème set il n’es­saie pas de lutt­er sur le ter­rain, alors qu’au 5ème il es­saie. Quel­le que soit la réalité de ses problèmes physiques, le fait est qu’il a, pen­dant une par­tie du match, re­noncé à se battre. Aucun autre joueur vic­time de cram­pes n’a of­fert le spec­tacle de donn­er un set en­ti­er à l’ad­versaire sans boug­er, ils sont nombreux pour­tant à connaître cette situa­tion, et à de­voir doser leur ef­fort en at­tendant l’effet des médica­ments.

Les éner­ve­ments dont Guil­lermo Coria a été co­utumi­er pen­dant sa brève période au plus haut niveau m’ont semblé traduire, par leurs dis­propor­tions, sa dif­ficulté à sur­mont­er le sur­croît de pre­ss­ion qu’avait oc­casionné son contrôle anti-dopage positif en 2001, alors qu’il n’avait que 19 ans. La sus­pic­ion dont il était cap­able, notam­ment vis-à-vis du corps ar­bitr­al, et sa ner­vosité, étaient pro­pre­ment stupéfian­tes, et ne pouvaient s’expliqu­er par un sim­ple tempéra­ment san­guin. Sans doute Coria a-t-il perçu sa sus­pens­ion comme une in­jus­tice, au point de ne pas tolérer la moindre in­jus­tice par la suite sur le court. Dans ces con­di­tions, les dif­ficultés qu’il a re­ncontrées pour seule­ment tenir sa raquet­te, dès la fin du 3ème, ne traduisent pas seule­ment des cram­pes, mais aussi une crise de nerfs à l’approc­he d’une vic­toire qui lui ten­dait les bras. Et plutôt que de lutt­er comme le for­mid­able com­bat­tant qu’il savait être aussi, il a opté pour un re­non­ce­ment visib­le, en lais­sant filer le score, in­vitant chacun – et notam­ment Gas­ton Gaudio – à con­stat­er par lui-même que la re­montée qui s’amorçait n’était pas due au mérite de l’ad­versaire, mais à son ef­fondre­ment pour cause de cram­pes.

De tous les ad­versaires de Coria, Gas­ton Gaudio était sans doute un des seuls cap­ables de suc­comb­er à une telle tar­tufferie. Et le fait est qu’il a frôlé, vrai­ment frôlé, la défaite. Et pour le coup, lui n’a pas cherché à men­tir à qui que ce soit. Sa quin­zaine parisien­ne avait été mag­nifique ; Hewitt en quarts et Nal­bandian en demis avaient ex­plosé sous la puis­sance de son re­v­ers. Mais, aussi bril­lant fût son par­cours, en en­trant sur le ter­rain pour cette fin­ale, Gas­ton était be­aucoup plus désireux que l’his­toire se ter­mine que de la ter­min­er en vain­queur. Son com­por­te­ment auto­destruc­teur sur le ter­rain ne le prédis­posait pas à en­caiss­er l’ef­fort ment­al de sept matchs au meil­leur des cinq sets ; le septième, pour lui, était claire­ment celui de trop. Aussi, quand le pub­lic a salué bruyam­ment un point mag­nifique qu’il venait de re­mport­er au cœur du 3ème set, il s’est enfin détendu. Dans les minutes qui ont suivi un bruis­se­ment, à la fois sub­limin­al et per­cep­tible par tout un chacun, in­diquait que la ner­vosité était en train de chang­er de camp. Il serait exagéré de dire que Gas­ton s’est mis à bien jouer, mais il s’est au moins mis à jouer, au sens pre­mi­er du terme.

Au fil d’un cin­quiè­me set où les lar­mes affleuraient des deux côtés, le spec­tacle n’était plus du tout ten­nistique, il était psyc­hique. Guil­lermo Coria ten­tait bien de re­ntr­er dans le ter­rain et de faire visit­er le ter­rain à son ad­versaire, afin de boug­er le moins pos­sible ; ce n’était pas en soi une mauva­ise opt­ion tac­tique, mais c’était pour le moins con­tre na­ture de la part du for­mid­able défen­seur qu’il était. En face, Gaudio, re­tombé dans ses er­rances, était tel­le­ment ner­veux à l’approc­he d’une vic­toire aussi pre­stigieuse qu’inespérée, qu’il était à son tour de­venu in­cap­able de tenir sa raquet­te con­venab­le­ment. Aux dires de Gaudio, sur les deux bal­les de match de Coria, il n’avait jamais com­pris com­ment lui-même, Gas­ton, avait réussi à ne pas faire la faute le pre­mi­er.

C’est ici que la morale de ce match est sauve, tout en pre­nant la for­mula­tion in­ver­se de celle qui est générale­ment utilis­ée : la défaite s’est of­fer­te celui qui la méritait le plus, à savoir Guil­lermo Coria. Il était temps, pour les deux joueurs, de craqu­er pour de bon et d’aller enfin se re­pos­er. Sur un divan de préférence, et avec un bon pro­fes­sion­nel en face, car les fêlures psyc­hologiques que les deux Ar­gentins ont étalées sur la place pub­lique ce jour-là étaient vert­igineuses.

Pour le pub­lic, il ne re­stera sans doute pas le souvenir d’un match de gran­de qualité, mais plutôt le sen­ti­ment d’avoir as­s­isté à une tragédie à ciel ouvert. Sauf que là il ne s’agis­sait pas d’une re­présen­ta­tion, c’était pour de vrai. Cette fin­ale ne com­pte sûre­ment pas parmi les gran­des fin­ales de Roland Gar­ros. En re­vanche, elle a sa place dans les rares mo­ments où la di­mens­ion psyc­hologique inhérente au sport de haut niveau aura été la plus visib­le. Les voisins d’étage de ce Gaudio/­Coria de 2004, ce sont le Chang/Lendl de 1989, le Con­nors/Kriskstein de 1991 à l’US Open, dans une moindre mesure le Sampras/Cor­retja de 1996 toujours à l’US Open.

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Grand pas­sionné de ten­nis de­puis 30 ans.

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680 Responses to Retour sur les finales de Roland Garros

  1. Montagne 23 mai 2019 at 13:21

    La finale de 1984, la plus grande déception que j’ai pu avoir devant mon poste de télé.
    Autrement, parmi les matchs qui m’ont marqués, Kuerten/Muster vu depuis le bord du court N°1 à Roland Garros.
    Ce court est (était??) magique, une véritable arène, Kuerten inconnu ou presque qui, ce jour là commence son histoire d’amour avec le public.
    Match terminé juste avant la nuit, dans une ambiance particulière, Muster grand favori, voit son tennis de bucheron s’effriter devant le jeu plus varié du brésilien. Une sacrée soirée.

    • Rubens 23 mai 2019 at 13:44

      Montagne, je crois que tu te trompes sur le Kuerten-Muster de 97, de mémoire il ne s’est pas terminé à la nuit tombante. Je n’étais pas dans les tribunes comme toi, mais le souvenir que j’ai (à la télé), c’est que le match s’est joué en début d’après-midi. Il a dû se terminer vers 16h00, sous le soleil et la chaleur. Par ailleurs je suis d’accord, je crois que le titre 10 jours plus tard s’est joué sur ce match, et aussi sur le match suivant, contre Medvedev. En revoyant les images sur Youtube (https://www.youtube.com/watch?v=VeDJpOuo150), je dirais que ce Kuerten-Muster a dû être le premier match du jour, peut-être le deuxième en cas de purge de 45mn de match féminin avant.

      Est-ce que tu ne confonds pas, justement, avec le huitième de finale Kuerten-Medvedev joué sur le Lenglen ? Parce que là ils se sont séparés à la tombée de la nuit à 2 sets partout, et ont joué la fin du cinquième le lendemain.

      • Montagne 23 mai 2019 at 21:14

        Tu as peut-être raison, Rubens, la mémoire me joue des tours.
        Je suis sûr que c’était sur le court N°1, ce court spécial, mais c’était plus tôt dans la journée alors.

  2. Colin 23 mai 2019 at 17:32

    D’ailleurs (le post de Montagne ci-dessus m’y refait penser) une des réflexions que je m’étais faites en lisant ton article était que Muster avait un palmarès à Roland Garros très déséquilibré (négativement) par rapport à sa domination sur TB pendant la première moitié de la décennie 1990. Si on le compare avec 4 de ses contemporains, à savoir les 3 autres champions qui se sont imposés à RG entre 91 et 96, ainsi que Medvedev (l’autre grand bonhomme de la TB à cette époque), on constate une nette sous-performance de l’autrichien à Roland :
    - MUSTER :
    – RG : 1 titre (95), 1 demie (90)
    – MCHaRo (Monte-Carlo, Hambourg, Rome) : 6 titres, 1 finale (je ne compte pas les demies)
    – Autres : 34 titres, 4 finales
    - COURIER :
    – RG : 2 titres (91, 92), 1 finale (93), 1 demie (94)
    – MCHaRo : 2 titres
    – Autres : 1 titre, 1 finale
    - BRUGUERA :
    – RG : 2 titres (93, 94), 1 finale (97), 1 demie (95)
    – MCHaRo : 2 titres, 2 finales
    – Autres : 10 titres, 12 finales
    - KAFELNIKOV :
    – RG : 1 titre (96), 1 demie (95)
    – MCHaRo : 0 titre, 1 finale
    – Autres : 2 titres, 2 finales
    - MEDVEDEV :
    – RG : 1 finale (99)
    – MCHaRo : 4 titres, 0 finale
    – Autres : 7 titres, 2 finales

    Muster a gagné, hors Roland Garros, 40 titres sur TB, soit plus que Courier, Bruguera, Kafelnikov et Medvedev réunis.
    Mais à Roland-Garros, Muster c’est un peu Vilas (1 seul titre chacun) sans l’excuse de Borg.
    Entre 1990 et 1998, certes il n’a jamais perdu contre des peintres, m’enfin certaines de ses défaites laissent rêveur:
    - 90 : perd en demies contre Gomez, futur vainqueur
    - 91 : perd dès le 1er tour face à un certain… Pete Sampras !
    - 92 : Perd au 2ème tour contre Courier (tenant et futur vainqueur)
    - 93 : Perd en 8èmes contre Courier (tenant et futur finaliste)
    - 94 : Perd en 16èmes contre… Patrick Rafter !!!
    - 95 : Gagne
    - 96 : Perd en 8èmes contre Stich (futur finaliste)
    - 97 : Perd en 16èmes contre Kuerten (futur vainqueur)
    - 98 : Perd en quarts contre Félix Mantilla (autre grand spécialiste de la TB, mais qui ne fera jamais mieux qu’une demie à Roland)

    • Rubens 23 mai 2019 at 21:58

      Salut Colin,

      Le sacre de Muster est marquant en 95, parce que justement c’était le couronnement d’une domination sans partage. J’ai la flemme de vérifier, mais de mémoire en 95-96 il a deux séries d’une quarantaine de victoires d’affilée sur TB, la première interrompue par Corretja et la deuxième par Stich. C’était aussi fort que Nadal, mais sur une plus courte période bien entendu.

      Ceci dit, la comparaison avec Courier, notamment, a ses limites. Jim ne jouait sur TB que 2 ou 3 tournois par an. Dans mon souvenir, en 92-93, il ne joue que Rome et Roland. Pas étonnant qu’il gagne moins que Muster, puisqu’il jouait moins. La comparaison avec Bruguera, par contre, est éloquente.

      Je me souviens aussi que Muster, suite à son accident de 89, avait repris le tennis assez vite en fait (6 mois plus tard), mais les docteurs lui avaient recommandé la TB, moins violente pour son genou qui avait eu un gros choc. Certes Muster était sans doute prédestiné à briller sur TB, mais il faut rappeler que juste avant cet accident il venait de jouer sa première demi en GC en Australie, et il était en finale de Miami (qu’il n’a justement pas pu disputer).

      De mémoire, c’est à l’été 93 que Muster a gagné 3 ou 4 tournois sur TB, avant de disputer directement l’US Open sur dur, pour y atteindre les quarts. L’Autrichien dosait son effort sur les autres surfaces, car il savait son genou fragile. Et comme il pouvait jouer quasiment de février à septembre sur TB sur le circuit principal, il ne s’en privait pas.

    • Rubens 23 mai 2019 at 22:03

      Et concernant ses défaites à RG contre Sampras et Rafter, est-ce si surprenant ? A cette époque il n’a pas affronté Edberg à Paris, mais le Suédois lui mettait la misère à chaque fois, y compris sur TB. Service-volée, retour-volée, ne surtout pas s’enfoncer dans l’échange. C’était la seule tactique face à lui. La victoire de Stich en 96 est à encadrer au panthéon des attaquants de TB. Federer, 15 ans à l’époque, a t-il vu ce match ? Stich lui a donné toutes les clés pour dominer Nadal sur TB ce jour-là ! Mais le service-volée me semble plus naturel chez Stich que chez Roger ?

    • kkfm_clan_de_cheatah 23 mai 2019 at 22:05

      On dit « laisse songeur » et non « laisse rêveur ».

  3. Sebastien 24 mai 2019 at 07:30

    Hello, bravo Rubens pour cet article (et les autres que je n’ai pas encore eu le temps de déguster)

    Tu relates merveilleusement bien ces finales, quelle précision, et quelle vision ! Je suis sûr que t’entendre raconter ou commenter un match doit être génial. Tu ferais bien mieux que ces journalistes ou consultants si lourds qui sévissent.

    Trop jeune pour avoir suivi la plupart de ces finales, j’ai commencé en 2008 pour Roland. Le premier match que j’ai vu est un Nadal – Almagro. Nadal était monstrueux de puissance, de mobilité, de précision. Un terminator !
    C’est là je crois qu’Almagro, dépité, s’exclame quelque chose du genre : « ce mec va gagner 40 Roland-Garros, il envoie des balles à 6 mètres de hauteur ».

    Je me souviens de Nadal habillé en vert, silhouette un peu plus fine et plus fit que maintenant, du temps gris, et que malgré la météo son lift était absolument sans équivalent et cela allié à la la longueur de ses balles, mon Dieu, personne ne pouvait tenir ! Il a changé de raquette en 2010 pour plus de lift, mais je crois que du point de vue puissance / mobilité / mental 2008-début 2009, c’est le meilleur Nadal qui soit, c’est la Bête ! Après la mi-2009 il diversifie son tennis, il est moins mobile, moins rapide.

    J’ai raté la finale, mais j’avais de l’espoir pour Roger et quand j’ai appris le score, j’ai été sidéré, quoi que vu toutes les raclées (3 jeux lâchés à Verdasco, 3 à Almagro, 2 premiers sets en rouleau compresseur contre Djoko, et troisième set en gestion et tie-break les doigts dans le nez), ça pouvait être logique.

    Mon idole étant Roger, j’ai eu du mal avec Nadal parce qu’il le battait mais bizarrement j’ai commencé à l’apprécier dès Wimbledon 2008 et les JO.
    Et chose indigne, j’ai donc retourné ma veste pour finalement largement préférer Nadal à Roger ! Le côté gladiateur surpuissant que j’adore, barbare mutant et dont Thiem est peut-être l’héritier.

    Sur la finale de 2014, oui Djoko vomit à un changement de côté, et il sous-entend qu’il était malade depuis quelques jours.
    J’ai adoré la finale 2015 avec un Stanimal en pyjama qui peu à peu finit par mettre KO un Djoko pas à 100% (énorme match du Serbe contre Murray)

    La 2017, Nadal est d’une certaine façon plus implacable qu’en 2008. Je me disais que Stan pouvait pourtant lui poser des problèmes, mais cette légendaire Decima semblait avoir galvanisé Nadal. C’est surtout son revers qui m’a étonné ce jour-là, arme de défense mais aussi d’agression. Globalement, j’ai été comblé à Roland Garros, la seule édition que je n’ai pas aimée, c’est la 2016, j’attendais bien mieux de Murray, qui apparemment n’avait plus de jambes après le premier set.

  4. Achtungbaby 24 mai 2019 at 09:39

    Série d’interviews lénifiantes de Federer à l’occasion de son retour à Paris.

    Je trouve sidérant que les journalistes mettent encore en avant son fair play et sa modestie, qui seraient à toute épreuve !

    Pas du tout l’impression que me donne le bonhomme depuis quelques années…

    • Colin 24 mai 2019 at 10:41

      Peut-être qu’il faudrait que tu le rencontres à l’occasion d’une interview pour te faire une impression « en vrai » du bonhomme.

      • Achtungbaby 24 mai 2019 at 10:57

        pas forcément besoin de le rencontrer pour me faire une opinion !

        Je vois son comportement sur le cours et ses commentaires sur l’évolution du circuit, et c’est uniquement ça qui m’intéresse.

        Et je suis toujours très étonné (je l’ai dit déjà ici) du décalage entre ce que je perçois et ce que la presse veut nous renvoyer comme image.

        Federer ces dernières années, c’est un joueur qui prend la mouche très rapidement quand les choses ne tournent pas pour lui. Il impute les lignes, le vent, l’ombre, un bruit dans le public, il devient vite très agressif envers les arbitres. Il ne s’excuse que rarement sur un let. Perso je le trouve plus proche du mauvais perdant que du joueur fair play.

        Et hors du cours, c’est un business man en porte à faux quand il s’agit de juger la réforme de la coupte Davis, because Laver Cup. Et qui est clairement en conflit d’intérêt, en position de payer des joueurs lors de la Laver Cup pour les affronter ensuite sur le circuit. Quel journaliste va un jour lui poser ces questions ? Personne. Là on a droit à du publi-reportage.

        Bref, selon moi, rien à voir avec le portrait qu’on veut nous décrire à longueur d’articles béats.

        • Anne 25 mai 2019 at 06:30

          Comme quoi l’impression que des gens dégagent, c’est un peu comme les goûts et les couleurs…. en même temps, je constate que celle qui met le plus en avant son côté fair-play et sa modestie dans les interviews publiées ces derniers jours est…. Carole Bouchard en personne. Je ne pense pas qu’il l’ait menacée d’une quelconque façon (ou son employeur) pour qu’elle le décrive ainsi… alors que tout le’ monde sait à quel point elle ne l’aime pas.

          Sur le circuit, il est assez unanimement salué, et pas uniquement par les « officiels » qui veulent lui passer de la pommade dans le dos pour être sûr d’être dans ses petits papiers, mais les bénévoles, les petites mains, les ramasseurs de balles qui parlent en off… et perso, ça m’importe bien davantage que ce que peuvent en dire les journalistes selon l’histoire qu’ils ont décidé de vendre…

          Pour voir si un joueur est fair-play ou pas, j’essaye de voir l’intégralité des retranscriptions des conférences de’ presse et non pas juste quelques extraits, et l’impression qui s’en dégage eń general, je trouve, c’est qu’il l’est globalement.
          Et sur le terrain, je ne sais pas d’où vient l’idée qu’il ne s’excuserait quasi jamais sur un let alors qu’il le fait très souvent (d’ailleurs, y a bien qu’au tennis où on s’excuse pour un tel truc…). Et il critique relativement peu les juges… en revanche, quand il estime que lors d’un match, ils font preuve d’incompetence, là oui, il peut devenir assez intraitable… et on sait que si certains sont très bons d’autres en revanche, le sont moins… mais perso, je ne trouve pas anormal qu’un joueur demande à un juge de faire correctement son boulot. Après , oui, bien sûr qu’il peut faire preuve d’une certaine mauvaise foi parfois, mais pour un type qui a joué autour de 1400 matchs, ça représente quand même pas grand chose…
          Après, quand on voit l’attitude de beaucoup de sportifs hors tennis, voire dans le tennis, qui ont réussit 100 fois moins, globalement l’impression qu’il dégage est justement une modestie certaine, je trouve.

  5. Sam 24 mai 2019 at 13:33

    Cet article me donne à moi aussi envie de « je me souviens », et je ne me souviens pas de toutes mes finales, loin de là… Par contre,
    Je me souviens, gamin, de l’écran allumé dans un coin du salon par un dimanche pluvieux et du bruit monotone et répétitif qui en émanait, de la voix basse des commentateurs et de la couleur marron orange. Je passais devant sans m’arrêter et plus tard, je comprendrais que j’aurais ainsi raté Borg.
    De mon grand-père qui ne jurait que par le foot disant « ah, çui qui m’a vraiment épaté, c’est Roger Vasselin !Roger Vasselin ». Mon père, lui, a toujours été pour Connors.
    Je me souviens m’être dit, bien des années plus tard, que je me souvenais vaguement avoir vu le Lendl Noah de 83, mais en étais-je bien sûr ? Quoi qu’il en soit, je me souviens aussi m’être persuadé que c’est dans la foulée de ce match que j’ai tanné mes parents pour avoir une raquette. J’ai loupé la finale.
    Avec cette raquette – en fait, non, j’avais du la massacrer déjà sur un poteau de filet ainsi que quelques autres – je me suis précipité faire ma séance quotidienne de 3H de mur immédiatement après la finale de 84, porté par la joie de la victoire de Lendl, joie que je ne m’explique toujours pas ce jour.
    Qu’il pleuvait en 87 et que Tennis Mag avait écrit un truc du genre « la raquette bleue électrique de Lendl semblant zébrer les nuages », je trouvais ça vachement beau.
    D’avoir eu honte pour Riton en 88 et descendu la télé de la mère du batteur dans le garage en 89 pour regarder la finale tout en répétant, mais de toutes manières, Chang avait bousillé RG en 1/8.
    Que des deux, c’était Gomez le vrai rebelle en 90, quel plaisir…Curieux comme les choses changent, en 99, j’ai été ravi de la victoire du bonze.
    Par contre je ne sais pas ce qu’il s’est passé entre les deux. Imaginer Korda en finale de RG…
    M’être dit que Ferrero le méritait bien et maintenant que Thiem suit le même chemin.
    D’un autre dimanche après midi familial où personne n’y connait rien mais tout le monde se marre devant Gaudio et Coria.
    Ensuite, du début des vrais problèmes, et de mon extradition du salon consécutive au fait que j’ai failli éborgner mon voisin en sautant de joie après le gain d’une première manche par Fed : on peut aimer Fed et Lendl et Noah.

    • Rubens 24 mai 2019 at 15:14

      Je suis ravi, en tout cas, que cet inventaire réveille les poètes que vous êtes. Sam, si tu aimais la prose de Tennis Mag, je t’informe que tu la surpasses.

      Au fait, tout affairé à mon article que je voulais aussi objectif que possible, je ne me suis même pas étendu sur mes propres souvenirs.

      J’ai débuté le tennis en voyant Lendl à la télé (si si je vous jure), c’était en 84 mais je ne crois pas que c’était la finale, puisque le temps était très couvert. Je ne me rappelle absolument pas de l’adversaire, donc ce ne devait pas être McEnroe !

      Wilander mon chouchou, dégoûté en 86 quand il tombe prématurément contre une machine lance-balles venue de l’Est, Chesnokov. Déçu en 87, mais super finale, ma découverte de l’intensité et de la tension nerveuse en tennis. Ravi en 88, dégage Riton, par contre le jeune Agassi m’avait touché en plein coeur, je souhaitais à grand peine une victoire de Mats.

      89 relève des cadres, avec mon frère on est morts de rire devant le Chang-Lendl, comme tout le monde. En finale je suis pour Chang. Il a battu Lendl, il n’a donc rien fait de mal, alors qu’Edberg a battu Becker, c’est impardonnable.

      90 et 93, les deux années où je suis allé à Roland avec mon école de tennis. Pas vu grand chose d’intéressant, sauf le jeune Ivanisevic, et aussi Muster. Vu le Agassi-Courier de 90, mais d’en haut des tribunes du Central on ne voyait pas grand chose. 93 pas mieux, je me souviens… du Brésilien Meligeni. J’aimais bien Courier, la finale de 93 est géniale mais elle se termine toujours aussi mal.

      96, Stich la divinité, mais aussi Sampras et son parcours improbable, j’avais adoré son 2ème tour contre Bruguera. La finale est un immense regret pour moi, Kafel m’inspire autant de sentiment qu’un bouton de vareuse, alors que la quinzaine avait été sublime.

      97 le séisme Guga, pareil que Colin, j’adore d’emblée. Avec 2 répliques en 2000 et 2001. Mais 97 c’est dans l’imaginaire. Je me rappelle du reportage avant la finale, avec le chauffeur qui vient chercher le finaliste, protocole oblige, qui tourne dans le quartier en croyant s’être perdu, tellement il refuse de croire que le finaliste loge dans un hôtel aussi miteux ! A la fin contre Bruguera je chialais.

      99, 2000 et 2001 je suis étudiant et je n’ai pas la télé, mais ma mère m’enregistre sur cassette la finale contre Norman. Ce jour-là je faisais 1000km en voiture pour rentrer chez mes parents, je suivais le score à la radio, j’étais sous l’orage, et je guettais les flashs de France Info, à l’affût car ils avaient annoncé une première balle de match pour Guga. 45mn plus tard ils en étaient au tie-break, c’était irréel. En arrivant à minuit à la maison j’avais d’emblée avancé jusqu’à la fameuse première balle de match !

      98, 2002, pas trop de souvenirs, sauf le Corretja-Clément de 2002. 2003 le parcours harassant de Costa, le public l’avait applaudi chaleureusement pour ses travaux d’Hercule, alors qu’ils avaient à peine applaudi sa victoire l’année précédente. 2003 c’est aussi le quart entre Ferrero et Gonzalez, quel bûcheron… Et aussi Verkerk évidemment. Le quart contre Moya était fabuleux.

      2004, la finale Coria-Gaudio. J’ai un souvenir précis de Gaston à la fin du premier set, s’adressant à son clan en Espagnol, un truc du genre « tu n’imagines pas à quel point je me sens mal… Pitié, qu’au moins ça ne dure pas ! » Mon pauvre Gaston, si tu avais su à quel point ça allait durer, tu te serais ouvert les veines…

      A partir de 2005, Nadal. L’homme qui a amené le concept de domination aux confins de la certitude mathématique. Il n’a pas dominé parfois, ou souvent. Non, il a dominé tout le temps. La victoire à Roland est une équation à une seule inconnue, Nadal sera t-il là, en confiance et à 100% ? La réponse a été oui 11 fois sur 14, et nous n’en sommes pas sortis à ce jour. Ma sollicitude inconditionnelle pour Stan s’explique par la bouffée d’oxygène qu’a été cette finale 2015 au regard de ce qui avait précédé : un être humain, avec ses forces et ses faiblesses, a gagné le tournoi, contrairement aux années précédentes où le vainqueur n’avait absolument aucune faiblesse.

      2016 année noire. Nadal n’était plus là pour empêcher le cataclysme, lui qui avait empêché à 2 reprises Federer de réussir le grand exploit (en 2006 et 2007).

      Je n’ai jamais aimé Nadal, je bouffe mon pain noir depuis des années, j’attends le type qui en viendra à bout. Peut-être que ce sera son âge qui en viendra à bout, je n’en sais rien. Mais un deuxième Djoko Slam, pitié, non…

      • Sam 24 mai 2019 at 15:18

        Ah…J’aime lire que je ne suis pas la seule victime de la Lendlophobie de ce site…

  6. Patricia 24 mai 2019 at 13:50

    Petite analyse du tableau de RG ?

    Tout d’abord, bien évidemment, les chances de Nadal sont augmentées par le fait qu’il ne devra pas battre à la fois Thiem et Djoko. Le seul outsider parmi les mecs dont la cote est inférieure à 20 qui traîne dans sa demi est Tsitsi (surtout, à 12) ou Fed (à 20). En plus, Tsitsi a un peu de monde avant d’affronter Fed (Waw, Cilic).

    Djoko n’a pas un bon premier tour avec Hurkacz, son 1/8è prévu est Coric, nettement moins en forme que l’an passé, avant cela de possibles Struff, Shapo et Munar. Son quart est contre Zverev, mais il peut avoir Fognini à la place. Zverev a Kyrgios et Lajovic dans son 1/8è.

    Thiem a des emmerdeurs comme Verdasco (qui l’a battu 4/4 fois) et Monfils dans son 1/8è, et en plus del Po en 1/4 qui a fait un gros match contre Djoko à Rome. Si del Po se reblesse (comme Monfils, c’est vraiment toujours à prendre en compte), ça peut être FAA ou Khachanov.

    Fed est dans la demi de Nadal et le 1/4 de Tsitsi, ce qui n’est pas terrible. Il a des terriens comme Schwartzmann ou Cecchinatto et Berretini, pas forcément génial non plus.

    Enfin Nadal a un quart prévu contre Nishi, qui plafonne ces derniers temps. Ça peut être Medvedev à la place. Pour les 1/8è, Goffin pas en forme, Basilashvili ou Pella qui valent bien les 1/8è des autres.
    Evidemment le truc essentiel c’était qui se farcirait Thiem en demi, et éviter Tsitsi en 1/4. C’est donc lui qui a le tableau le plus favorable pour arriver en finale. Pour Thiem, je pense que c’est un peu mieux d’avoir Djoko en demi plutôt que Nadal, et tout le monde est content que Tsitsi aille au Vieux.

    • Paulo 24 mai 2019 at 18:17

      Quand tu penses que Tsitsi était 40ème mondial au démarrage de Roland 2018, qu’il n’y a au compteur qu’une victoire dans le tableau principal (et deux défaites), et que le voilà 6ème et considéré comme un joueur dangereux voire un sérieux outsider…

      Oui, Nadal a un tableau relativement facile, comme s’il avait besoin de ça…

      J’espérais que Wawrinka soit opérationnel pour Roland, histoire d’apporter un peu de suspense, mais non, il semble encore bien fragile, le Vaudois. Je pensais qu’il pourrait reprendre confiance à Genève et puis flop ! sorti par Dzumhur, un gars lui-même en recherche de victoires… P’têtre bien que c’est Zverev qui va s’y coller ? Il vient de se qualifier pour la finale.

      Et F2A dans le rôle de poil à gratter ? Il vient de battre Basilashvili pour se qualifier pour la finale à Lyon.

      • Paulo 24 mai 2019 at 18:35

        Oups, j’ai parlé trop vite, Zverev n’a pas gagné, du moins pas encore : Delbonis (qui a une super frappe de coup droit) vient d’égaliser à un set partout, face à un Zverev décidément emprunté.

      • Anne 25 mai 2019 at 06:44

        F2A va passer devant son compatriote et copain Shapovalov au classement lundi.
        Espérons que les deuxième n’auront pas laisser trop d’énergie cette semaine

    • Paulo 24 mai 2019 at 18:44

      Sinon, je vois que deux jeunes se sont qualifiés pour le grand tableau : Molleker et Mikael Ymer.
      Y’a aussi le Français Benchetrit (20 ans), mais il est plus loin au classement.

    • Anne 25 mai 2019 at 06:41

      Je suis très étonnée de l’analyse qu’a fait L’Equipe du tableau. Pour le journal, Federer a un tableau facile… alors qu’il se tape très vite de bons terriens. Je pense que les autres doivent être bien contents de voir un Schwartzman ou un Tsitsipas de son côté que du leur.
      Nadal a un tableau en or. C’est moi ou ça lui arrive souvent en Grand Chelem ? Côté ironie du sort… j’ai vu passer un tweet qui rappelait qu’en Soderling avait pris 6/0 6/1 à Rome avant de sortir Nadal en 1/8 en 2009. Or qui a pris le même score, lors du même tour à Rome contre Nadal et qui pourrait le rencontrer en 1/8e à RG ? Basilashvili himself… ;-)

      Djoko est celui qui s’en sort le moins bien au 1ère tour mais sinon son tableau est plus que correct. Il ne doit pas être mécontent du forfait de Kyrgios même si celui-ci est plus une menace ailleurs.

  7. Anne 25 mai 2019 at 06:57

    Je suis très surprise de voir à quel point Djokovic revendique de faire des Grands Chelems quasi sa seule priorité sur le circuit (ok, c’était particulièrement voyant ces derniers temps mais quand même) aujourd’hui. C’est se mettre une sacrée pression d’entrée quand même, même si le triumvirat est habitué à celle-ci.

    • Rubens 25 mai 2019 at 22:01

      Salut Anne,

      Nous sommes en 2019, et l’époque est à la lénification massive du langage. Voici quelques jours, Kyrgios a clairement dit qu’il s’en foutait de Roland Garros et de la terre battue, son forfait n’en est que plus logique. Regarde le tollé qu’il a suscité…

      Novak Djokovic est un peu plus subtil, il ne compte pas dire à l’ensemble des tournois intermédiaires qu’il n’en a rien à foutre d’eux et qu’il ne vient que pour toucher une garantie, il sait que ça ne se dit pas. Pourtant, tu le dis toi-même, si tu regardes ses résultats depuis un an il est clair que seuls les GC ont de l’importance pour lui.

  8. Jo 25 mai 2019 at 13:42

    « Ne nous suicidons pas tout de suite, il y a encore quelqu’un à décevoir. » Emil Cioran

    Je fais bien sûr référence ici à la petite mort, celle du sportif qui arrête sa carrière (A noter que celle de Sampras relève de l’épectase). Plus le temps passe et plus Gaël Monfils fait chier, dans son style inimitable. Il fait le beau, dans tous les sens du terme, fanfaronne, ambitionne et fout tout en l’air. Je le vois passer deux tours puis sombrer contre Verdasco ou gagner de justesse non sans inconstance. Au mieux (au pire?) viendra le Thiem Time en trois sets secs qui bouclerait la boucle de la frustration entre Indian Wells et Paris.

    https://www.eurosport.fr/tennis/roland-garros/2019/monfils-je-veux-gagner-un-grand-titre-cela-inclut-roland-garros_sto7288977/story.shtml

    • Anne 26 mai 2019 at 09:07

      toujours aussi étrange en effet le Gaël. Depuis qu’il a annoncé fièrement avoir bien l’intention de gagner un tournoi du Grand Chelem, il affiche un bon niveau le temps de quelques matchs et puis… pschiiit. Soit à cause d’un non-match, soit parce qu’il se blesse. Il n’a pas réussi à enchaîner au meilleur des trois sets…. alors 7 matchs au meilleur des 5, on peut avoir des doutes. Idem pour la terre battue où son bilan cette saison n’est quand même pas digne du champion de la surface que l’on ne cesse de nous vendre… il a pour lui d’etre, loin devant les autres, le meilleur Français du moment… mais ce n’est surtout pas très rassurant pour l’état du tennis tricolore finalement

  9. Nathan 27 mai 2019 at 09:38

    Monfils a dit du haut de la colline :

    « Je dois croire en moi. Et, comme je l’ai dit, j’y crois. C’est le plus important. Pendant des années, j’ai dit que j’y croyais. Mais le plus important est d’y croire vraiment. Est-ce le cas ? Il ne faut pas être effrayé de dire ‘oui, j’y crois’, et je ne dois pas être effrayé du résultat. Et cette année, je n’ai pas peur du résultat. »

    Monfils est comme Jo, il aime Cioran, le meilleur coach mental du circuit, qui ne disait pas autre chose : « Ce n’est pas la peur d’entreprendre, c’est la peur de réussir qui explique plus d’un échec ». Voilà une phrase paradoxale à méditer par tous les joueurs de tennis.

    Il est vrai aussi que Cioran disait : « se méfier des penseurs dont l’esprit ne fonctionne qu’à partir d’une citation ». Alors…

    • Jo 27 mai 2019 at 12:44

      Ma préférée de Cioran, c’est : « Les enfants que je n’ai pas eus ne savent pas ce qu’ils me doivent. » Mais on sort un peu du sujet.

  10. Sam 27 mai 2019 at 10:04

    C’est limite si Mahut ne fait pas plus de titres de presse que les Européennes…

    • Jo 27 mai 2019 at 11:24

      Le rassemblement national se fait autour d’un Mahut en marche.

  11. Paulo 27 mai 2019 at 12:05

    Concours de mocheté des tenues en ce moment entre Moutet et Vatutin. Mention spéciale à Nike quand même, qui se surpasse…

  12. Sam 27 mai 2019 at 13:20

    Et du bon Ritchie pour l’instant qui, s’il se démerde bien, se retrouverait face à un certain M.Londero, qui a curieusement explosé Basilashvili.

    • Colin 27 mai 2019 at 18:27

      Londero, la première fois que je l’ai vu apparaître dans un scoreboard, j’ai eu un choc, j’ai cru que l’affreux Chela était de retour. Brrr…
      Rapport au prénom qu’ils ont en commun, évidemment.
      https://www.youtube.com/watch?v=Th8_4ph2T8o

  13. Paulo 27 mai 2019 at 15:07

    Et P2H imite son copain Mahut en sortant une tête de série en remontant un handicap de 2 sets à 0… victoire 4-6 4-6 6-3 6-2 7-5 sur Daniil Medvedev.

    • Montagne 27 mai 2019 at 17:18

      Et, comme lui, il se jette par terre après la balle de match comme Nadal le fera le 9 juin.

      Je trouve quand même que c’est un peu too much quand on vient de gagner un premier tour.

    • Colin 27 mai 2019 at 18:28

      Et moi je trouve que c’est un peu « trop »
      Warf warf

      • Montagne 27 mai 2019 at 20:10

        Pour une fois que je cherche à faire « djeune », je me prends un retour gagnant.

      • Colin 27 mai 2019 at 20:31

        Hé hé ça c’est la « spéciale Montagne ».
        Allez, pour nous rajeunir tous les deux :
        https://www.youtube.com/watch?v=cs_etTBVdnQ

        • Montagne 27 mai 2019 at 22:29

          C’est ringard, mais elles étaient canon!!

  14. Paulo 28 mai 2019 at 12:39

    Eliott Benchetrit, ce jeune Français de 20 ans, sorti des qualifications, et qui laisse seulement 5 jeux à Cameron Norrie au premier tour… (victoire 6-3 6-0 6-2)

    https://www.rolandgarros.com/fr-fr/article/2019-qualifie-5-choses-a-savoir-sur-elliot-benchetrit

  15. Jo 28 mai 2019 at 17:04

    « On a évalué à quatre milliards d’année l’âge de la terre battue. J’y pense ce matin où je ressens le poids vertigineux d’un autre jour à supporter une victoire de Rafa. »

    https://youtu.be/Vh43xg_XZB4

  16. Sam 29 mai 2019 at 15:49

    Etonnant comme les destins de Tsonga et Gasquet semblent partis pour être similaires cet après midi. Gros calage au 4ème.

  17. Laslo 29 mai 2019 at 16:20

    Salut tout le monde !
    Je vous lis avec plaisir depuis quelques années maintenant, et je m’étais même osé à m’inscrire il y a longtemps. Je me souviens avoir posté un vague commentaire sur un quart de Ferrer à l’OA (oui oui il y a longtemps), dont je suis certain que chacun se souvient tant il fut édifiant.
    Évidemment je suis un admirateur de Dieu Tout Puissant, et bien que j’aie en secret un certain plaisir à voir jouer l’Ignoble Rafa, son manque de dévotion répété envers le Seigneur m’a contraint à le haïr. Particulièrement en cette période de l’année.
    Voilà, j’espère contribuer de temps à autre à l’intérêt de ce forum (contactez-moi en cas de quart Ferrer-Almagro, il s’agit de ma spécialité).

    • Colin 30 mai 2019 at 17:59

      (Re)bienvenue Laslo.
      Ferrer / Almagro, désormais, ce sera sur le circuit des « légendes ».

  18. Sam 29 mai 2019 at 19:34

    Le match Paire Herbert est …Particulier. Dire que ça joue bien serait exagéré, mais c’est intéressant. Si Paire le perd, il peut arrêter le tennis.

  19. Sam 29 mai 2019 at 19:45

    Et l’hypothèse devient plausible…A la limite, ça ferait mal pour lui, si si.

  20. Montagne 30 mai 2019 at 10:10

    Paire est monté dans mon estime hier. Pas « remonté » comme on a coutume de dire, car il n’y a jamais été haut.
    Mais hier, lors de son match contre Herbert, i n’a pas eu un seul geste d’humeur dont il est (était?) coutumier.
    L’issue du match était pour moi inexorable, tant le tennis d’Herbert semblait fragile face à la puissance bien supérieure de Paire, surtout sur terre battue.

    Alors, je pensais qu’à un moment ou à un autre, notamment en laissant filer une (ou deux ?) balle de match dans le quatrième set, il allait craquer et nous gratifier de quelques jurons, bris de raquette, prise à partie de spectateur ou de l’arbitre… Mais non, rien, pas un cil plus haut que l’autre et il a fait plié son adversaire à coups de premières balles puissantes, d’amorties subtiles (oui, oui) et de revers gagnants. Bravo

    • Sam 30 mai 2019 at 10:23

      Tout à fait d’accord, je me suis surpris à admettre que cette-fois, il a été à la hauteur. Dans le registre frenchies, content aussi pour le petit Moutet et l’innoxydable Gilou. J’imagine aussi qu’on se dirige vers un troisième tour Fernando Gael qui sera intéressant, ainsi que, si Pouille passe Klizan, une revanche contre Kachanov. Bref, les Luyats peuvent encore s’exciter pendant 2 jours, après, ça risque de se compliquer.

      • Montagne 30 mai 2019 at 15:05

        L’inoxydable s’est bien fait oxydé aujourd’hui.

        • Sam 30 mai 2019 at 18:15

          Je devrais peut être m’abstenir de faire des pronos en fait.

  21. Jo 30 mai 2019 at 12:37
  22. Nath 30 mai 2019 at 20:19

    Fognini a fait l’amortie du jour, elle a couru sur le filet pour finalement retomber du côté de Delbonis :lol:

  23. Nath 30 mai 2019 at 22:56

    Un petit point sur les tableaux maintenant que les troisièmes tours sont quasiment tous connus ?

    Chez les filles :
    11 TS sur 16 dans le bas du tableau, mais quand même Bertens (4) et Kerber (5) parmi les 5 manquantes.
    En haut, ça fait mal ! 4 TS qualifiées sur 16 (Osaka, Halep, Serena et Barty), 2 ont vu leurs matches arrêtés par la nuit (Tsurenko et Madison Keys). Si Tsurenko ne passe pas, Halep sera la dernière rescapée de son quart 8O !!! Ce qui fera entre 10 et 12 non TS au troisième tour du tournoi dans cette partie du tableau, et entre 15 et 17 sur 32 au total, soit la moitié.
    Je ne vais pas au-delà puisque je ne connais pas le quart des joueuses encore en lice :mrgreen:

    Du côté masculin :
    En fonction du résultat du Pouille – Klizan, il y aura 5 ou 6 joueurs non TS sur 16 dans la partie haute du tableau, sans perte notable.
    Dans le bas du tableau, la réussite des TS dans leur ensemble est moindre puisqu’il n’en reste plus que 7. Parmi les éliminés, quelques noms sortent du lot : Cecchinato (TS 16, sorti par Mahut), Basilashvili (15, Londero), Cilic (11, Dimitrov) et surtout Medvedev (12, P2H).
    Sur la totalité du tableau, cela fera entre 14 ou 15 non TS au troisième tour du tournoi, presque la moitié. En bonus, 11 joueurs n’ont pas perdu un seul set, et 2 joueurs ont passé les deux premiers tours en 5 sets : Krajinovic et Dimitrov.

    A noter par ailleurs, dans le quart de Federer et Tsitsipas, le revers à deux mains est une sorte de rareté parmi les joueurs restants : seulement Krajinovic et Casper Ruud. Pour le plaisir, j‘énumère les joueurs au revers à une main encore présents : Leo Mayer, Mahut, Dimitrov, Federer, Stan et Tsitsipas.

    Sinon, la question à la con : comment se fait-il que l’on ait beaucoup moins de stats affichées à la fin du match à RG que dans d’autres tournois comme les M1000 qui le précèdent par exemple ? La distance parcourue par les joueurs n’est pas affichée. D’ailleurs les stats du tournoi (qui n’étaient pas parfaites certes) sur lesquelles Antoine s’appuyait pour comparer la vitesse du jeu sont introuvables sur le site du tournoi. A la place on a un espèce d’indice tout pourri et une mise en page affreuse.
    Voilà c’était la minute « Je râle ! »

    • Colin 30 mai 2019 at 23:38

      11 joueurs qui n’ont pas perdu de set après les 2 premiers tours ??? mais mais mais c’est l’occasion de faire un petit Nadalothon ça… Or donc, les deux Yannick teutons que le TerreMinotaure a affrontés jusqu’à présent, Hanfmann et Maden, lui ont pris respectivement 6 et 7 jeux, ce qui n’est pas honteux. Le Rafa attaque donc le 3ème tour avec 13 jeux perdus. Ce qui, d’ailleurs, n’en fait pas le plus expéditif des 32 qualifiés, puisque c’est son compatriote PCB qui détient pour l’instant le sceptre de l’équarrisseur en chef:
      - 1. Carreño Busta 11
      - 2A. Goffin et Nadal 13 (ils s’affrontent justement en 16èmes)
      - 4A. Djokovic, Bautista Agut et Monfils 16

      A noter que Casper Ruud a perdu pour l’instant moins de jeux (20) que son adversaire du 3ème tour, un certain… Roger Federer (21).

      A part ça, bien sympas les HL du Del Potro / Nishioka. En particulier une superbe balle de match (long rallye de 22 coups où Nishioka, en mode mobylette atomique, court comme un lapin Duracell aux quatre coins du court). Très belle accolade juste après (même si le Japonais arrive à peine aux aisselles du géant Argentin).

      • Paulo 31 mai 2019 at 10:15

        Nishioka, un sacré pou quand même. Le gars, il mesure 1m50, il court partout, rapide comme Speedy Gonzales et endurant comme Nadal, il ramène tout, même des ogives à 170 km/h, des deux côtés, même acculé à 3 mètres derrière sa ligne ; et si on lui fait une amortie, il pique un sprint à 60 km/h et réussit à la remettre… si ça n’avait pas été Delpo et son mental d’acier, le démon nippon serait passé, j’en suis sûr. Des contreurs comme ça, ça ne devrait pas exister.

    • Paulo 31 mai 2019 at 10:08

      Dans le tableau masculin également, on peut noter la présence de 5 Français au 3ème tour (voire 6 si Pouille renverse Klizan, ce à quoi je n’aurais pas cru si le match n’avait pas été interrompu hier, mais qui n’est pas impossible) :

      - Monfils bien sûr, qui n’a plus que 5 matches à remporter pour soulever la coupe
      - Hoang, la belle histoire, qui devrait cependant prendre fin face à Monfils
      - l’improbable Mahut, 37 ans bien sonnés, qui joue en mode relâché se faisant plaisir – et quel plaisir pour les yeux de voir ce tennis d’attaque récompensé à Roland Garros… il affronte Mayer au prochain tour : je vois l’Argentin passer, car il rejoue très bien
      - Benoît Paire, qui surfe sur une belle vague de confiance depuis quelques semaines : un vrai test avec le rugueux Carreno Busta au 3ème tour
      - et Corentin Moutet, qui a toutes ses chances contre Londero, après sa démonstration face à Pella (quelle patte gauche !)

      En parlant de jeunes, Casper Ruud vient pour la première fois de passer 2 tours en GC ; pas de bol, il croise Federer au 3ème tour.

      Le match du jour, à mon avis : Wawrinka-Dimitrov. 4 victoires chacun au H2H, 2 joueurs qui sont en voie de retrouver la confiance après leurs victoires aux deux premiers tours, victoires difficiles pour le Bulgare (mais ne dit-on pas que c’est bon pour la confiance de gagner dans la douleur ?) et plus faciles pour le Suisse.

      Pauvre Goffin, qui commençait à retrouver des couleurs et qui va se faire manger tout cru par l’ogre Nadal.

      Quant à Djoko, il affronte un inconnu italien, Caruso (tiens tiens, ça ne vous rappelle rien ?).

      Sinon, les papys font de la résistance, une fois de plus ; sur 32 joueurs encore en course :
      Les plus de 30 ans sont au nombre de 12,
      Les 24-29 ans, au nombre de 13,
      Les 23 ans et moins, au nombre de 7 (Zverev, Tsitsipas, Khachanov, Coric, Ruud, Moutet, Hoang)

      • Nath 31 mai 2019 at 10:51

        « Quant à Djoko, il affronte un inconnu italien, Caruso (tiens tiens, ça ne vous rappelle rien ?). »
        Oui ça me rappelle vaguement quelque chose, mais c’est très lointain…

        Plus sérieusement, ok, j’avais pas mal lâché le tennis ces dernières années (mais je me suis abonnée à Eurosport player depuis l’AO), mais j’ai l’impression que l’on découvre un nouveau joueur italien chaque semaine ! Cecchinato, Sonego, Caruso, Berretini, Travaglia… en attendant peut-être Napolitano (24 ans) que j’avais vu jouer en junior à RG il y a quelques années.

        Tiens je reviens à Travaglia qui voulait que son match contre Mannarino soit arrêté vu qu’il commençait à faire nuit. Les journalistes comparent ce comportement à celui, « exemplaire », de Taro Daniel contre Monfils. Je ne suis pas d’accord avec cette prise de position vu que ces deux matches n’en étaient pas du tout au même stade : quand tu es en train de perdre en 3 sets et que tu te sens sans solution comme probablement le Japonais, je trouverais que ce serait gonflé d’insister pour arrêter. En revanche, dans le Travaglia / Mannarino, il y avait une vraie opposition, la réaction de l’Italien ne m’a pas du tout choquée.

        Sinon, il y a plein de matches aujourd’hui que j’ai envie de voir (même les matches des Français sur le court n°1, mais sans commentaires !). Je crois que je vais m’y mettre en début / milieu d’après-midi et ne plus décrocher :P

    • Nath 31 mai 2019 at 14:52

      Petite mise à jour suite à la fin des deuxièmes tours : 17 TS restantes dans les deux tableaux de simple suite à l’élimination de Pouille par Klizan et la qualification de Tsurenko et de Madison Keys. Et il reste donc 5 Français, dont 3 wild cards il me semble (?)

  24. Paulo 31 mai 2019 at 17:25

    Énorme match entre Nishikori et Djere, finalement remporté par le Japonais 6-4 6-7 6-3 4-6 8-6 en 4h26…

    Le père Roger ne lâche toujours pas de set : victoire en 3 sets vs Ruud…

    Pouille quant à lui a fait du Pouille : remonté comme une pendule après l’interruption due à la nuit, il gagne 5 jeux d’affilée et empoche le 4ème set, avant de se déliter et de retomber dans ses travers, multipliant les fautes en fin de 5ème set… Klizan n’en demandait pas tant. Y’a du boulot.

  25. Jo 1 juin 2019 at 07:31

    Stan « Pruneaux » Wawrinka s’est refait la cerise. Je pense qu’il va achever en trois sets un Grigor qui (re)joue bien mais est trop léger. Je me demande s’il n’a pas un coup à jouer contre Tsitsipas, après quoi je me demande même s’il ne va pas se faire empapaouter par Gramoune Rogé comme au bon vieux temps. Mais si c’est pour se farcir un fucking Fedal en demi…

    J’aime bien Laslo Djere. Un tennis simple, direct, propre, percutant. J’aurais apprécié qu’il dispute contre le Paire-de-la-maturité le droit de se faire écrabouiller par Rafa en quart. Quant à Nishikori, c’est un peu le Benneteau du riche, l’excellent joueur qui ne sert à rien.

    • Laslo 1 juin 2019 at 09:40

      La définition de Nishikori est cruelle mais j’ai bien peu d’être d’accord…

      J’ai vu les deux derniers sets du Nadal-Goffin, qu’en avez-vous pensé ?
      Perso j’ai adoré de voir Goffin tenter sa chance au maximum dans le troisième. Il a été excellent, mais je trouve aussi que Nadal a joué bien plus court qu’à son habitude, et retournait assez moyennement. Dans le quatrième, Rafa l’Affreux a retrouvé de la longueur et forcément il a mangé l’autre, même si on a encore eu droit à quelques beaux points.

      • Laslo 1 juin 2019 at 09:42

        *adoré voir, pardon pardon…

    • Paulo 1 juin 2019 at 10:22

      C’est marrant, hier je me faisais la réflexion que Stan allait battre Dimitrov, puis se payer un Tsitsipas manquant d’expérience à ce niveau, puis refaire à Roger le coup de 2015, avant de s’empaler contre Rafa en demie.
      Rafa qui aura quand même bénéficié d’un tableau en carton : au mieux, le 29ème joueur mondial sur sa route pour les quarts. Cela dit, Londero est étonnant : le mec n’avait pas gagné (ni même joué, apparemment) un seul match en GC, et il sort un top 20 en 3 petits sets puis Gasquet en 4 sets et Super-Moutet au terme d’un énorme combat. Il a un côté survitaminé qui rappelle le Ferrer des plus grandes heures, ce qui fait que je le verrais bien prendre un set au monstre – mais pas plus, vu qu’il n’a pas pu ne pas puiser lors de son match contre Moutet.

      • Patricia 1 juin 2019 at 22:14

        Cecchinato non plus, avant sa demi l’an passé, n’avait jamais remporté un match en GC… Et comme Londero, avait remporté un premier 250 sur TB peu de temps auparavant. Ceci dit, il avait sorti des joueurs plus prestigieux (Gasquet revient tout doucement d’une opération et n’a pas la condition physique) : CB, Goffin, Djoko…

        Pour Tsitsi, je ne crois pas que l’expérience lui posera problème : s’il n’est pas trop naze après avoir bcp joué et qu’il joue bien, il a la gniaque pour compenser. A Toronto, il avait encore bien moins d’expérience et avait sacrément enchaîné…

  26. Jo 1 juin 2019 at 10:35

    Avez-vous vu la mini-vidéo gag de Mr. et Mrs. Monfils? Un jeu d’acteurs médiocre, une touche d’érotisme, on dirait le début d’une scène de film X. Elina et Gaël feraient d’ailleurs merveille dans le porno, ils ont l’une et l’autre le physique de l’emploi.

    • Baptiste 1 juin 2019 at 20:38

      Certes, en attendant depuis qu’ils sont ensemble Monfils est redevenu un joueur de Tennis.

  27. Paulo 1 juin 2019 at 19:49

    Des huitièmes de finale réservant finalement assez peu de surprises chez les hommes, puisqu’on y retrouve 11 des 16 têtes de série censées y figurer.
    Manquent à l’appel :
    - Cecchinato (n°16), remplacé par Leo Mayer, dont c’est le premier 1/8ème à Roland et deuxième 1/8ème en GC,
    - Basilashvili (15), remplacé par l’homme qui sort de nulle part : Londero,
    - Coric (13), remplacé par Struff, dont ce sera le premier 1/8ème en GC,
    - Medvedev (12), remplacé par Benoît Paire, dont c’est aussi le premier 1/8ème à Roland,
    - Cilic (11), remplacé par Wawrinka

    Les matches qui pourraient valoir le détour sont :
    - bien sûr le Tsitsipas-Wawrinka
    - le Fognini-Zverev (l’Allemand mène 2 victoires à 1, mais l’Italien a gané leur seule rencontre sur terre)
    - le Nishikori-Paire : 6-2 en faveur du Nippon, mais deux de leurs trois duels en GC sont allés aux 5 sets dont un à Roland en 2018 (gagné par Nishokori) et un à Flushing en 2015 (gagné par Paire)
    - le Thiem-Monfils bien sûr, quoique le Français n’ait jamais battu l’Autrichien en 4 matches (dont 2 sur terre et aucun en GC) : un vrai grand test donc pour Monfils sur sa route vers son premier titre en Grand Chelem (mouarf)… cela dit, avec le public, avec Gaël, allez savoir ce qui peut arriver !

    • Patricia 1 juin 2019 at 22:28

      Pour Gaël, une bonne chose pour lui est qu’il a eu un parcours très facile, avec Daniel qui a mis 5 jeux, Mannarino cuit par son 5 sets, et un ptit nouveau cuit : avec Thiem, il va devoir puiser physiquement et c’est là qu’il aurait craqué même en jouant bien, s’il s’était tapé ses matchs en 5 sets habituels. Faut voir, Thiem joue correctement sans plus, avec des trous pour l’instant, et je pense qu’il ressent pas mal de pression avec son CV ici et sa victoire à IW… Il me semble que Massu l’oriente toujours sur une stratégie avec une 1è moins rapide pour soigner son % et plutôt moins d’agressivité pour limiter les FD, mais pour l’instant c’est bcp moins costaud qu’à Barcelone ou Madrid.

  28. Sam 2 juin 2019 at 10:18

    Non mais il a mangé quoi Struff cette année ?! Discrètement, depuis je crois le début de la TB, j’ai l’impression que sur chaque tableau il a croqué un plus gros que lui. Un pronostiqueur habile, pas moi donc, aura probablement mis une toute petite pièce sur sa présence à ce stade. Cela dit, j’ai personnellement toujours une petite pointe de suspicion sur les laborieux qui se révèlent, d’un coup, comme ça. Il a mangé quoi, quoi. Bien entendu Djoko va le sortir, curieux de voir le score et le cas échéant, par quel miracle ce bon Jean Léonard le titillerait.
    Tout ça va nous donner un quart Djoko Fabio, vu qu’en état actuel des choses, Zverev rame et rame. L’un des deux se fera cueillir en demies par Gael qui n’est plus aujourd’hui qu’à 4 matches du sacre.

    • Jo 2 juin 2019 at 11:11

      Je dirais même plus, Monfils va battre Wawrinka en finale. Gaël va sortir Thiem, Del Potro et Djokovic quand Stan aura terrassé Dimitrov, Tsitsipas, Federer et Nadal. Ce sera la revanche de Lille 2014, le match qui n’a jamais eu lieu.

      • Paulo 2 juin 2019 at 11:57

        Et si Tsitsi battait Wawrinka, puis Federer, puis Nadal, puis Djoko ? Quatre anciens vainqueurs du tournoi dont les trois meilleurs joueurs actuels détenant 52 titres du Grand Chelem, ça aurait de la gueule, non ?

  29. Paulo 2 juin 2019 at 16:29

    Grosse tension dans le match Wawrinka-Tsitsipas… le Grec n’a converti que 3 balles de break sur 15, alors que le Suisse en est à 2 sur 3. Il lui aura fallu 6 balles de set pour empocher la deuxième manche. Le public est à fond derrière Stan, et le Grec compense par une espèce de furie de gagner.
    J’ai l’impression que le gain du 2ème set pourrait être un déclic pour Tsitsipas…

    Pendant ce temps, Roger a expédié les affaires courantes et l’Argentin Mayer en 3 petits sets… il va falloir être costaud, ou s’appeler Nadal ou Djokovic pour le sortir.

    • Jo 2 juin 2019 at 16:48

      Ce tournoi a tout pour être magnifique dans sa conclusion. Un premier titre à Roland Garros de Fognini, Zverev, Thiem, Monfils, Del Potro, Tsitsipas serait magnifique. Un deuxième titre de Wawrinka, Federer, voire Djokovic (n’en déplaise aux pisse-froid, s’il y en a un qui a mérité de gagner le French, c’est bien lui, oui, oui, au moins autant que Rogé). Mais il y a Nadal, putain de dictateur.

      • Paulo 2 juin 2019 at 17:24

        Tu aurais pu commencer par ta dernière phrase, et même en rester là.

        Quoique, quelque chose me dit que cette année, un grain de sable pourrait se glisser dans la mécanique infernale ; en d’autres termes, je crois que Djoko peut le battre en finale. Le Serbe semble déterminé à s’économiser avant d’aborder les choses sérieuses, signe qu’il veut vraiment ce deuxième titre à Roland. Les autres, je peux me tromper bien sûr, mais je n’y crois pas.

        • Patricia 2 juin 2019 at 18:26

          Y a que la première ligne qui ne me soulerait pas. Bon, un 2è de Stan à la rigueur. Mais tellement lassée par les prolongations des 3 Gros, juste fermez la porte en partant, et prévenez-moi quand vous avez fini… En vrai, y a que Thiem et Tsitsi qui ont une (toute) petite chance.

          • Jo 2 juin 2019 at 18:33

            Oui. Comme toi, Paulo, je ne vois que Djokovic pour battre Nadal et comme toi, Patricia, j’accorde une chance minuscule à Thiemtsipas. Depuis la finale de Rome en fait, ce jour-là j’ai eu l’impression que les rôles étaient inversés, que la défaite sans conséquence était pour Novak mais qu’il restait le favori logique à Paris. La comparaison (l’inversion) s’arrête là. Il faudra terrasser le mastodonte en finale de Roland Garros.

    • Paulo 2 juin 2019 at 17:18

      Et non, le gain du 2ème set n’a pas libéré Tsitsi, au contraire, c’est une véritable décompression qu’a subi le Grec. Quand dans le même temps Stan élevait sensiblement son niveau de jeu. 3h01 pour 3 sets, belle empoignade quand même. Pas sûr cependant que le Vaudois, s’il l’emporte, battra son illustre compatriote en quart. Bref, un énième Fedal en perspective à Roland, pour une énième branlée, plus que probablement.

      • Patricia 2 juin 2019 at 18:24

        Ben en même temps il en a tellement chié pour le gagner, ce 2è (11 BB tout de même !), que je ne le sentais pas du tout « libérateur » (surtout impératif, en fait). Et il n’a même pas franchement baissé, mais Stan a remonté d’un coup, il ne ratait plus rien !

    • Nath 2 juin 2019 at 17:41

      Ces deux là se battent comme des chiens, ça pourrait bien nous faire 5 heures…

      Bon, Si Stan gagne, j’aimerais bien qu’il poursuive sur sa lancée en sortant « l’autre Suisse »

      Mais j’ai un peu la même impression, Fed contre Nadal en demie…

    • ConnorsFan 2 juin 2019 at 17:52

      Tsitsipas portent les marques de la dure bataille qu’il livre à Stan. Je ne sais pas qui va gagner ce match mais je crois bien que le jeune va gagner ce tournoi éventuellement, et peut-être plus qu’une fois. Cela dit, on voit à quel point les « vieux » sont encore solides.

      • Patricia 2 juin 2019 at 18:29

        Ah oui, Tsitsi je le vois futur vainqueur ici depuis l’an passé. Quel mental, il est déjà dans le top 5 pour moi à ce niveau.

      • ConnorsFan 2 juin 2019 at 18:43

        Peut-on changer « portent » en « porte »? :-)

  30. Nath 2 juin 2019 at 18:05

    Je pronostique un 6-2 dans le 4° set.

    • Nath 2 juin 2019 at 18:06

      Cinquième set !!!

      • Patricia 2 juin 2019 at 18:31

        Ils vont se bagarrer comme des chiffonniers jusqu’au bout, je le sens !
        Quel beau match.

        • Nath 2 juin 2019 at 18:44

          Je suis incapable de voir l’un des deux se dégager pour le gain du match.

  31. Patricia 2 juin 2019 at 18:44

    Déjà 0/5 en BB pour Tsitsi, c’est un remake du 2è… avec 2 heures de plus dans les pattes !

  32. Nath 2 juin 2019 at 18:54

    3h53, c’est le temps passé par Federer pour ses deux dernier matches. Et ces deux là en sont à 4h40, ça va pas du tout. Je propose que le vainqueur soit directement qualifié pour la demie, Fed n’a pas assez travaillé :mrgreen:

  33. Paulo 2 juin 2019 at 19:08

    Si Tsitsipas perd ce match, il pourra s’en vouloir. Que d’occasions manquées… 0 balle de break sur 8 pour le moment dans ce set, et il est dos au mur au moment de servir.

    • Patricia 2 juin 2019 at 19:17

      il est à 5/27 dans le match…. clair qu’une défaite serait bien douloureuse.
      et dans cette situation, ça lui pend au nez. Stan est plus naze physiquement, mais ça tient dans la tête et Tsitsi n’est pas complétement lucide, bien logiquement.

    • Paulo 2 juin 2019 at 19:23

      Et voilà, ce qui devait arriver arriva… Tsitsi peut s’en vouloir, en tout cas moi je lui en veux.

      Sérieusement, qui donne une chance à Stan vs Roger ? Je crois qu’il peuvent programmer dès à présent le Fedal.

      • Paulo 2 juin 2019 at 19:27

        En plus, pour arranger un peu plus les affaires de Rafa, le 1/8ème Paire-Nishikori va se jouer en bonne partie demain. Qu’il aille lui aussi aux 5 sets et je ne voudrais pas être à la place du vainqueur mardi.

      • ConnorsFan 2 juin 2019 at 19:37

        Sur terre battue, je donne une chance à Stan contre Roger, quand même.

        • Paulo 2 juin 2019 at 20:10

          Oui bien sûr, en temps normal Stan a toutes ses chances sur terre battue. Mais là :
          1. il revient tout juste à son meilleur niveau, et à un moment ou à un autre, il va manquer de caisse physique
          2. Roger joue vraiment très bien en ce moment
          3. Roger s’est économisé sur les premiers tours, à l’inverse de Stan

          Je trouve que ça fait beaucoup…

          • ConnorsFan 2 juin 2019 at 20:57

            C’est vrai. Roger sera favori dans ce match. Ce qui peut donner une chance à Stan, c’est que Roger ne l’entraînera probablement pas dans une longue guerre d’usure. L’état de fraîcheur de Stan lui serait plus défavorable s’il devait affronter Nadal ou Djokovic.

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