Mon Roland à moi

By  | 13 juin 2013 | Filed under: Bord de court

Roland-Garros, quand on y travail­le, c’est un long tun­nel. On y entre le lundi matin des Qualifs, frais et réjoui, et l’on en re­ssort le di­manche soir de la fin­ale, rincé, essoré, sans même savoir quel jour on est… et pour­tant déprimé que ce soit déjà fini, en appréhen­dant le violent sev­rage du len­demain matin. Plongée dans cette édi­tion 2013 du tour­noi. Al­lumez les phares, c’est parti.

7h du matin. L’heure des lève-tôt. Par­tout dans les allées, le bal­let des Fen­wick bat son plein. Des tas de terre – bat­tue évidem­ment – sont dis­posés aux ab­ords des co­urts, le bruit des per­ceuses et marteaux-piqueurs ne s’arrête jamais longtemps dans ce qui sera la zone des télés et des radios. D’in­nombr­ables petites four­mis s’ac­tivent dans les allées, tan­dis que les pre­mi­ers joueurs s’entraînent sur les co­urts où vont se dis­put­er les Qualifs. Ils s’ap­pellent Quen­tin Halys, Mat­hias Bour­gue, Aman­dine Hesse, sont pour la plupart pen­sion­naires du CNE, et ce sont eux les pre­mi­ers à foul­er la terre sacrée.

8h. Les premières têtes d’af­fiche sont dans la place. Roger est déjà là, Novak aussi. Ils s’entraînent sur les co­urts prin­cipaux du com­plexe : tantôt le Chat­ri­er, en­core fermé au pub­lic, tantôt le Lengl­en, ouvert quant à lui aux pos­sesseurs d’un bi­llet pour les Qualifs. Les Qualifs, just­e­ment : débarqués en nombre du Chal­leng­er de Bor­deaux, où ils ont tapé pour la première fois sur terre bat­tue européenne, les Américains sont par­tout. Leur jeu n’est pas révolution­naire par rap­port à ce que l’on connaît déjà, mais ils ont toujours ce culot inhérent aux US Boys de toutes généra­tions. Pas de com­plexe, jamais. Tel­le­ment peu de com­plexes qu’ils seront cinq à sor­tir des Qualifs. Pas mal pour des types qui ne con­nais­saient que le har-tru il y a en­core quin­ze jours…

8h25. Une petite recréation. Le Court 1, mag­nifique écrin du stade de la Porte d’Auteuil, est désert. Un caméraman, votre ser­viteur, et puis Grigor Di­mit­rov et Horacio Zebal­los faisant des gam­mes. Un délice. Débar­rassés de tout cal­cul lié à la com­péti­tion, les deux joueurs s’en don­nent à cœur joie. Les di­agonales de re­v­ers se succèdent, lour­des et bombées pour l’Ar­gentin ahanant, ten­dues et ex­plosives pour le Bul­gare si facile. « Oh l’en­foiré! » lâche Zebal­los en riant quand, soudain, Di­mit­rov lâche une accéléra­tion croisée qui semble arrêter le temps. Super­be.

9h10. Ça y est, les Qualifs sont fin­ies. Fias­co pour les Bleus, qui ont seule­ment évité de finir fanny lors du de­rni­er match du de­rni­er jour, grâce au généreux Maxime Teixeira. Pour le reste, les fil­les sont aux fraises, ce qui n’a rien d’une nouveauté, mais voilà que les garçons aussi ont galéré. Rien in­famant pour les Halys, Tat­lot et aut­res Hémery, plus embêtant pour Mic­hon, Her­bert et sur­tout Ouan­na, grand per­dant de la co­ur­se à la wild-card et vite éliminé en Qualifs. Tan­dis que Bob Sinclar et Novak Djokovic vien­nent faire les clowns sur le Centr­al pour la troisiè­me année de suite, Maria Sharapova – jolie robe noire et… bas­kets blanches – et Rafael Nadal procèdent au tirage au sort des tab­leaux. Le brouhaha am­biant cède soudain place à un court in­stant de sil­ence quand la gran­de Russe expédie le sep­tu­ple vain­queur du tour­noi dans la par­tie de tab­leau du n°1 mon­di­al.

9h30. Errer au Player’s loun­ge et y re­cueil­lir les avis des an­ciens sur le tab­leau. Ljubicic est toujours au fait du ten­nis ac­tuel, Lecon­te un peu moins. Mar­tina Hin­gis, elle, est très occupée. Ac­capar­ée par la lec­ture du Quotidi­en de Roland, elle n’a pas le temps de répondre aux ques­tions. Amélie Maures­mo non plus. Mais elle, clas­se, répond : « Mais un peu plus tard dans la quin­zaine, pas de souci. » Genre avant la fin­ale, par ex­em­ple ?

9h50. Peut-être mon mo­ment préféré de la journée. Le stade va ouv­rir ses por­tes dans dix minutes. Sor­tie des ves­tiaires du Court 1, une nuée de ramas­seurs de bal­les s’en­vole en chan­tant vers les ter­rains.

10h. Débuts des matchs. On an­non­ce une édi­tion pluvieuse (le ther­momètre a af­fiché 3°C le vendredi matin des Qualifs, un re­cord – en­core un – de froid dans la lon­gue his­toire du tour­noi), aussi Sara Er­rani a décidé de ne pas traîner sur les co­urts. Au bout de 52 minutes chrono, elle est la première à gagn­er un match dans le tab­leau final.

10h25. Popula­tion fas­cinan­te, les gens du ten­nis pas­sent leur temps en short, bas­kets et sur­vête­ments. Même une fois sorti du court, le joueur reste dans sa tenue préférée. Tout comme son coach, même si déjà quin­quagénaire : short, bas­kets et sur­vête­ments, on vous dit. Seule ex­cep­tion, les joueurs in­diens, toujours tirés à quat­re épingles : Sania Mirza en tail­leur et sac à main Gucci, et Mahesh Bhupat­hi en co­stume trois pièces.

11h15. Sale journée pour les Françaises. Où l’on cro­ise une Pauline Par­menti­er en lar­mes dans les allées, après une cor­rec­tion subie au pre­mi­er tour, un 6/1 6/0 bien cinglant. Stéphanie Foretz en re­vanche est satis­faite : malgré la défaite 6/3 6/0 con­tre Vinci au pre­mi­er tour, son quin­zième Roland-Garros – dont une bonne par­tie grâce à l’attribu­tion de wild-cards – est selon ses dires « une édi­tion cor­rec­te. » Et de ras­sur­er ses fans en con­fir­mant qu’il y aura au moins une seizième année. Merci Stéphanie.

11h25. Toujours pas d’avis sur le tab­leau, Mar­tina ? Non ? D’ac­cord.

11h45. Le « cas » Mouratog­lou fait débat, suite à deux in­ter­views tapageuses dans L’Équipe, une à se jeter des fleurs, l’autre à démolir la for­ma­tion fédérale. Comme Pat­rice Domin­guez en son temps, en voilà un qui plaît ou qui agace, mais en tout cas ne lais­se pas in­différent dans un uni­v­ers habituel­le­ment si feutré. Les plus : une pass­ion in­déni­able pour le ten­nis qu’il a concrétisée en académie vi­able dans les Yvelines, une éloc­u­tion par­faite et une dis­ponibilité per­manen­te vis-à-vis des médias. Les moins : une ten­dance cer­taine à l’autocélébra­tion, se clairon­nant entraîneur d’une cham­pion­ne aux 13 pre­mi­ers Grands chelems con­quis sans autre as­sis­tance que son père, sa mère et sa sœur ; ainsi qu’une pro­pens­ion à réécrire l’his­toire pour mieux s’attribu­er les lauri­ers de Di­mit­rov (Peter McNamara) et sur­tout Baghdatis (Guil­laume Peyre), pas­sant pudique­ment sous sil­ence les co­uacs sur­venus avec de nombreux juniors pro­met­teurs arrivés pour­tant en gran­de pompe dans son académie. Le per­son­nage sus­cite d’autant plus la con­trover­se que le ten­nis français est ac­tuel­le­ment riche en tech­niciens de pre­mi­er plan, Sam Sumyk (Vic­toria Azaren­ka, deux Grands chelems, n°1 mon­diale) et Loïc Co­ur­teau (Amélie Maures­mo, deux Grands chelems, n°1 mon­diale) en tête. Mais un seul re­cherche avec une telle vigueur la lumière des pro­jec­teurs.

11h55. Gaël a mis le feu. Dans la par­tie de tab­leau de-la-mort-qui-tue (Gul­bis au deuxième tour, Rob­redo au troisiè­me, Al­mag­ro en huitièmes), Gaël rap­pelle à tous que c’était bien lui le mauvais client pour Be­rdych, et non l’in­verse. Co­utumi­er des pre­mi­ers tours pour­ris – Gul­bis lors du de­rni­er Wimb’, Llod­ra à l’US Open l’année où le Parisi­en vol­leyait sur tout ce qui bouge – le Tchèque dis­paraît dès le pre­mi­er tour, à l’issue d’une fan­tastique bagar­re qui lance la quin­zaine. Les cin­quiè­mes sets de Roland-Garros à l’heure entre chien et loup… Les meil­leurs mo­ments du tour­noi, quand le pub­lic s’enflam­me et que, la fatigue aidant, l’ir­ration­nel de­vient tout à coup pos­sible.

12h15. Une journée de pluie. Quel­ques matchs entre les gout­tes, une Mar­tina Hin­gis barrée à l’entrée du re­stau des joueurs du Player’s parce qu’elle avait oublié son badge… Une in­ter­view, Mar­tina ?

12h35. Au bout de 64 matchs de pre­mi­er tour, 16 des 20 échan­ges les plus longs du tour­noi sont à mettre à l’actif de Gil­les Simon et Lleyton Hewitt – dont 5 des 6 pre­mi­ers. C’est le seul match où des échan­ges ont excédé 40 frap­pes. « Vous croyez que ça m’amuse de faire des matchs à ral­longe ? » s’agace le Français.

12h40. Les tren­tenaires se re­casent. Tan­dis que papy Haas fait de la résis­tance – sa vic­time du pre­mi­er tour, Guil­laume Rufin, en­trait à peine en CP que Tommy bat­tait ses pre­mi­ers Tops 30 sur le cir­cuit mon­di­al – les joueurs de sa généra­tion ont rangé la raquet­te et gravitent auto­ur du milieu de la balle jaune : Gros­jean, Pavel et Nor­man sont co­achs, San­toro, Dechy ou Haeh­nel ont trouvé à se re­cas­er dans l’or­ganisa­tion du tour­noi. Et Mar­tina… non, rien.

12h50. Gaël Mon­fils est-il vrai­ment si dif­ficile à com­prendre que ça ? Il y a une heure de ça, il don­nait le meil­leur de lui-même con­tre Gul­bis sur le Centr­al. Et voilà qu’on le retro­uve au salon des joueurs, bras de­ssus, bras de­ss­ous, avec un mig­non petit brin de fille. Et si Mon­fils était tout simple­ment comme Yan­nick : quand tout va bien dans sa vie, tout va bien sur le court. Mais le vent tour­ne vite, et il faut toujours espérer tomb­er dans la bonne fenêtre, c’est tout. Et c’est déjà pas si mal, dans le fond.

13h05. Cédric Pioline, speak­er de Roland-Garros au même titre que Fab­rice San­toro, se prend les pieds dans le tapis, dans un an­glais toujours aussi approximatif qu’à l’époque où il avait charmé les Américains lors de sa qualifica­tion pour la fin­ale de l’US Open, il y a 20 ans : « Fran­cesca, vous avez le jeu idéal pour embêter Mar­ion, vous la faites co­urir… euh, avec vos varia­tions, votre ten­nis varié… » La Mar­ion en ques­tion aura au moins apprécié de ne pas se faire di­rec­te­ment trait­er de gros­se vache.

13h25. Même chez les jour­nalis­tes les plus aguer­ris, il y a toujours cette capacité éton­nante à en­terr­er Rafael Nadal, sans aller s’as­sur­er que le cadav­re ne re­spire plus et que le cer­cueil a bien été cerclé de chaînes. Le Major­quin perd un set con­tre Daniel Brands ? Hum, il n’est pas aussi bien que d’habitude… Il en lâche un autre face à Mar­tin Klizan ? Il joue trop mal, le huitième Roland-Garros n’est pas pour cette année. Comme si la com’ du clan major­quin fin­is­sait par s’instill­er dans les esprits des ob­ser­vateurs.

13h35. Benoît Paire, lui, a la cote. Il est même pro­bab­le­ment le seul joueur ac­tuel qui puis­se en­core en­thousiasm­er les plus vieux ob­ser­vateurs, pour­tant blasés à force d’en­quill­er les matchs tour­nois après tour­nois, sur­faces après sur­faces, années après années. Il y a quel­que chose de raf­raîchis­sant chez ce garçon. Sur le court d’abord, où son ten­nis com­plet, im­prévisib­le et très per­son­nel tranche des canons ac­tuels si répétitifs. De­puis un an que les pièces du puzzle se met­tent en place à vue d’œil, le joueur a fini par at­teindre une sorte de plénitude tech­nique et tac­tique ces dernières semaines. Hors du court aussi, il at­tire l’at­ten­tion, par sa per­son­nalité un peu folle mais at­tachan­te. Un vrai gen­til. Et sa défaite face à Nis­hikori, dans un match où à force de se mettre la pre­ss­ion la cocotte-minute aura im­plosé sous le crâne, n’y chan­gera rien. Benoît, con­tinues de pro­gress­er mais, sur­tout, re­stes toi-même !

14h05. Tommy Rob­redo joue donc toujours. Sub­rep­tice­ment, il s’est même faufilé parmi les têtes de série de Roland-Garros. Et le voilà en quarts de fin­ale, après avoir tour à tour cueil­li Igor Sijsl­ing, Gaël Mon­fils et Nicolas Al­mag­ro en cinq sets, à chaque fois après avoir perdu les deux pre­mi­ers. Trois matchs gagnés con­sécutive­ment malgré la perte des deux premières man­ches : on n’avait plus vu ça de­puis Henri Co­chet, en 1927. Pas mal pour un papy. Bon par con­tre, ça va piqu­er con­tre Ferr­er…

14h15. Les prédateurs de la savane le savent bien : le meil­leur ter­rain de chas­se, c’est le plan d’eau où toute la faune en­viron­nante vient fatale­ment s’ab­reuv­er. Re­mplacez les fauves par les jour­nalis­tes et les pro­ies par les joueurs, et vous com­prenez à quoi re­ssemble la sor­tie du re­staurant de ces de­rni­ers aux heures de repas.

14h35. « Grand chelem et Mast­ers 1000, quel­que part, pour moi, je vais aller un peu loin mais c’est pre­sque un autre sport. Jérémy m’a battu à Toron­to l’an de­rni­er ? A Toron­to, je venais des Jeux Olym­piques. J’avais fait la fête jusqu’à 5h du matin. J’ai pris l’avion, et j’ai joué à Toron­to avec douze heures de vol dans les jam­bes. Pour un Grand chelem, on ar­rive mieux préparé, c’est be­aucoup plus long et com­plète­ment différent. Le fait que ce soit en trois sets gag­nants, cela met forcément une hié­rarchie. » Jo-Wilfried Tson­ga met les points sur les « i ». « Jo » n’avait pas apprécié de per­dre con­tre Jérémy Char­dy à Toron­to l’an de­rni­er, et rap­pelle, en conf’ mais aussi sur le court, en trois sets secs, que le pat­ron du ten­nis français, c’est lui. Dans le haut du tab­leau, Grigor Di­mit­rov, tom­beur de Novak Djokovic à Mad­rid, apprend lui aussi cette leçon face au n°1 mon­di­al.

14h45. Tommy Haas vs John Isner, ou la par­tie aux 14 bal­les de match. Soit les 12 écartées par Isner durant le quat­rième set – 11 sur son ser­vice, la 12e étant gen­ti­ment ven­dangée par Tommy d’une doub­le faute sur son ser­vice – la 13e sauvée cette fois par Tommy Haas sur son ser­vice au cin­quiè­me set, avant le break décisif de l’Al­lemand, et une 14e et dernière balle de match qui sera la bonne. Ces deux-là auront trans­formé le Court 1 en cocotte-minute. Heureuse­ment qu’il n’y avait pas de match pro­grammé derrière. En par­ticuli­er pas de Gil­les Simon.

15h10. Gil­les Simon, puis­qu’il en est ques­tion. Cauc­hemar de FFF, mais aussi de FFT, tant la perte aurait été gran­de pour le tour­noi : le nouveau protégé de Jan de Witt a fail­li être l’homme-qui-a-stoppé-la-série-de-quarts-en-Grand-chelem de Roger Feder­er. Im­pens­able à l’issue d’un pre­mi­er set qui a tourné à la démonstra­tion de l’Helvète, la suite a pour­tant fait fris­sonn­er tout le monde. Gil­les Simon, l’homme qui faisait déjouer ses ad­versaires. Le coup est passé près, mais le re­cord tient toujours.

15h30. Il y a le Nadal en match, et il y a le Nadal à l’entraî­ne­ment. Rien à voir entre les deux spécimens, hor­mis l’in­tensité, l’en­gage­ment de tous les in­stants. Le « Rafa » qui s’entraîne est un joueur ig­norant le lift et re­fusant de re­cul­er (de toute manière, im­pos­sible de re­cul­er sur les co­urts an­nexes, sauf à déchir­er les bâches) : planté sur sa ligne, il prend tout en demi-volée et al­ig­ne les mines à ras du filet, long de ligne, court croisé, long de ligne, slice, court croisé, volée déposée. Ex­trême­ment im­pres­sion­nant… et à faire re­grett­er que l’Es­pagnol ne dose pas plus son jeu d’une pincée de prise de ris­que une fois passé en mode com­péti­tion.

15h55. Selon l’éter­nel prin­cipe qui veut que les cor­don­ni­ers soient toujours les plus mal chaussés, les jour­nalis­tes de ten­nis – à l’ex­cep­tion de L’Équipe qui con­tinue à mettre les moyens pour as­sur­er la co­uver­ture de l’évène­ment – sont souvent ceux qui voient le moins de matchs de­puis les gradins. Mais bien qu’occupés à suiv­re plusieurs re­ncontres à la fois, ce Waw­rinka – Gas­quet nous tire tous de nos oc­cupa­tions quand, au quat­rième set, le niveau de jeu at­teint soudain une pureté ab­solue. A par­tir du milieu du set, les deux hom­mes réalisent points gag­nants sur points gag­nants et tutoient le sub­lime. Peu im­por­te le vain­queur : à ce moment-là, il n’y en a qu’un, et c’est le Jeu.

16h20. Serena Wil­liams aurait pu per­dre. A 2-0, balle de doub­le break pour Svet­lana Kuz­netsova dans le troisiè­me set, l’Américaine n’en menait pas large. Et puis, à l’issue d’un échan­ge de furieuses, l’amor­tie de la Russe, re­ssus­citée après une année 2012 pour­rie par un genou meurtri, est sor­tie de quel­ques cen­timètres dans le co­uloir. Derrière, Wil­liams a re­pris du poil de la bête. En route pour un deuxième Roland-Garros.

17h15. Première fois de­puis 1949 que les quat­re quarts mas­culins sont tous bouclés en trois sets. Décep­tion tout de même pour les deux Suis­ses : Roger Feder­er est parti sans faire de vagues con­tre Jo-Wilfried Tson­ga, Stanis­las Waw­rinka a pris une dérouillée face à Rafael Nadal. Le « vieux » a payé son man­que de matchs dans les jam­bes de­puis jan­vi­er, le « jeune » a fac­turé son trop-plein de matchs au com­pteur ces dernières semaines, et sa déchirure à la cuis­se contra­ctée à Mad­rid…

17h45… De manière générale, on pes­tera d’ail­leurs con­tre ces tirages au sort qui con­dam­nent trop souvent les meil­leurs chal­leng­ers du mo­ment à s’entretu­er avant de s’échou­er, épuisés, sur des favoris frin­gants. Sans même parl­er de l’improb­able trio Be­rdych – Gul­bis – Mon­fils appelé à s’étrip­er pour un banal troisiè­me tour, sig­nalons aussi que Janowicz, Gas­quet et Waw­rinka étaient tous dans le même huitième, ar­bitrés par « one shot man » Zebal­los et papy Nikolay. Pen­dant ce temps, on en connaît qui ar­rivent en demi-finales en bat­tant Matosevic, Mon­tanes (cuit à point après son « run » à Nice), Lopez, An­der­son et Rob­redo (même plus cuit, mais carrément car­bonisé).

18h40. « Casse-couilles. » « Pénible. » « Relou. » Voilà quel­ques ad­jectifs qui re­ssor­tent en cette fin d’après-midi, tan­dis que Rafael Nadal vient, une énième fois, de se qualifi­er pour la fin­ale de Roland-Garros. Pas que Novak Djokovic lui soit sin­guliè­re­ment préféré – loin de là, d’ail­leurs – mais juste une envie de nouveauté, de visages différents à l’af­fiche du pal­marès de Roland-Garros. Et cette cer­titude, aussi, que de toutes les com­binaisons pos­sibles entre les quat­re joueurs en­core en lice au stade des demi-finales, seule la con­figura­tion Djokovic – Tson­ga pouvait en­core of­frir une fin­ale à sus­pen­se. Loupé, à l’issue d’un match que Nadal aurait dû gagn­er en quat­re sets, puis Djokovic en cinq, avant que l’Es­pagnol ne s’in­filtre dans la première brèche mal con­damnée par son rival en bout de cin­quiè­me. Doub­le­ment loupé d’ail­leurs que, quel­ques heures plus tard, ce sera au tour de David Ferr­er de mettre fin au rêve du ten­nis français, brutale­ment, met­tant en lumière toutes les fail­les de Jo-Wilfried Tson­ga en re­v­ers. Yan­nick, rendez-vous pour les 40 ans !

18h42. Pen­dant que Nadal et Djokovic étaient occupés à en découd­re cinq sets durant, à l’ombre du Chat­ri­er se déroulait la fin­ale qui aura peut-être été la plus pal­pitan­te de tout le tour­noi : celle du tour­noi han­dis­port mas­culin. Si le niveau général de la (jeune, ceci ex­pliquant sans doute cela) dis­cip­line est très inégal, il faut bien dire que Shin­go Kunieda et Stéphane Houdet en ont vrai­ment fait un sport de haut niveau à part entière. Il y a de la tech­nique – quel­le qualité du Japonais en re­v­ers – de la tac­tique, de l’in­tensité physique… et un scenario im­prévisib­le qui ne trouve son dénoue­ment qu’au jeu décisif du troisiè­me et de­rni­er set. Coup peu répandu dans le ten­nis han­dis­port, c’est pour­tant sur un ace que Stéphane Houdet l’em­porte fin­ale­ment. En champ­ion. Et de­vant une as­sis­tance aussi nombreuse qu’enthousias­te.

19h20. Kris­tina Mladenovic ne gag­nera pas le doub­le mixte. Dom­mage : le nom d’une joueuse de sim­ple (et de doub­le) de pre­mi­er plan – elle n’est en­core que 39e, cer­tes, mais son ap­partenan­ce rapide au Top 20 mon­di­al ne fait guère de doutes – au pal­marès aurait fait du bien à une dis­cip­line dont on peut aujourd’hui dis­cut­er l’exist­ence même : derrière les légen­des, derrière les juniors, derrière les han­dis­ports, le doub­le mixte est bien l’épreuve qui intéresse le moins les spec­tateurs. Lucie Hradec­ka, Fran­tisek Cer­mak, ça vous fait rêver, vous ?

19h50. Bilan de mes plus be­lles in­ter­views de la quin­zaine : Alex Cor­ret­ja, très clas­se voire émouvant – « Mon meil­leur souvenir de Roland-Garros ? C’est de pouvoir re­venir ici dix ans plus tard, et que tout le monde soit con­tent de me re­voir, ait gardé une belle image de moi » – Marc Ros­set et ses op­in­ions bien arrêtées quant au ten­nis ac­tuel, Gas­ton Gaudio et son petit air éter­nelle­ment tri­ste. Mon plus beau râteau – hors Mar­tina, évidem­ment : Goran Ivanisevic, occupé à tapot­er sur son téléphone, lâchant à peine un « no » sans lever la tête. Hors catégorie : Ad­riano Panat­ta, la mèche bien peignée et la chem­ise en coton d’où dépasse un paquet de Marlboro. Dans un français chan­tant : « On peut dis­cut­er, mais juste quel­ques minutes. Je pre­nds le café avec un vieil ami, Ion Tiriac. » Or s’il y a bien un homme qu’on ne dérange pas à l’heure du café, c’est bien Ion Tiriac.

20h30. Serena Wil­liams, onze ans plus tard. Dif­ficile de s’enthousiasm­er pour une fin­ale durant laquel­le Maria Sharapova se sera bien bat­tue, mais où le sus­pen­se n’aura duré que l’es­pace des trois pre­mi­ers jeux. Reste la joie de l’Américaine, et cette sen­sa­tion du temps qui passe en se souvenant que c’est en gag­nant à Paris, il y a onze ans, qu’elle avait pris le pouvoir de­vant les Cap­riati, Daven­port, Hin­gis et bien sûr Venus qui se dis­putaient alors la première place. A l’époque, le n°1 mas­culin s’ap­pelait Lleyton Hewitt, Al­bert Costa gag­nait Roland-Garros et Roger Feder­er n’était qu’un es­poir qui ne con­fir­mait pas.

21h15. Les lar­mes de Nicolas Mahut, ou l’image forte dont auront manqué (pre­sque) toutes les aut­res fin­ales de cette édi­tion 2013. Il y avait quel­que chose de poig­nant à voir l’An­gevin, 31 ans déjà, en détres­se après sa défaite en fin­ale du doub­le mes­sieurs, aux côtés de Michaël Llod­ra. La voix cassée, il parle de ses galères, son genou en mor­ceaux, sa carrière mise entre poin­tillés de­puis un an main­tenant, sa re­pr­ise sur des Fu­tures en début d’année… Pour ce beau joueur de ten­nis, la pilule est amère de n’être que « celui qui a perdu ses grands matchs » : une fin­ale de Roland-Garros, à la maison ; une fin­ale du Queen’s, l’autre tem­ple du gazon, en ayant pour­tant eu balle de match con­tre Rod­dick. Et puis bien sûr un match, « le » match, con­tre John Isner à Wimbledon. Con­scients de la belle his­toire dont ils l’ont privé, les Bryan feront pre­uve de gran­de clas­se, et Bob, au micro : « Tout le monde t’aime dans le ves­tiaire, Nico. C’est bon de te re­voir. » Ça ne coûte pas cher, cer­tes, mais on veut bien croire que c’était sincère.

21h50. Le streak­er qui, fumigène en main, a tenté de s’in­vit­er sur le Centr­al durant la fin­ale Nadal – Ferr­er, a du morfl­er, au vu du vol plané qu’un vigile lui a fait ef­fectu­er par-dessus la balustrade. Lui et ses potes op­posants au mariage homosexuel, égale­ment re­mar­qués pour avoir accroché une ban­derole « Hol­lande démiss­ion » sur le Suzanne-Lenglen, auront été la seule sur­pr­ise d’une fin­ale sans his­toire, à l’issue de laquel­le même Nadal n’osait pas laiss­er libre court à sa joie. Son pote David Ferr­er n’a pas démérité. Il n’avait juste pas le niveau re­quis.

23h. Roland-Garros s’achève. Rafael Nadal est parti se faire photog­raphi­er avec sa Coupe au pied de la Tour Eif­fel. Les équipes TV ran­gent leur at­tirail, tan­dis que les stands merchan­dis­ing sont en gran­de par­tie déjà démontés. Dans deux jours, toute trace du grand bar­num aura dis­paru, et le vais­seau amir­al de la FFT retro­uvera son som­meil an­nuel, tout juste per­turbé cet été par les cham­pion­nats de Fran­ce. Tan­dis que je re­tour­ne à ma voi­ture, j’opère mon croc­het habituel, petit plaisir quotidi­en, vers la masse sombre du Suzanne-Lenglen, et ses al­lures de soucoupe volan­te posée au beau milieu du stade – un jour, je vous écrirai une ode au Numéro 1 et au Suzanne-Lenglen, des co­urts que le monde en­ti­er nous envie pour leur tail­le humaine. Je m’y en­gouffre et, seul dans les tri­bunes où réson­naient quel­ques heures plus tôt les clameurs, ob­ser­ve le sol­eil rougeoyant se co­uch­er au-dessus de Roland-Garros. Ce soir s’ajoute un peu de sple­en : ce spec­tacle forcément magique pour tout fan de ten­nis, il faud­ra vieil­lir d’un an avant de le retro­uv­er.

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425 Responses to Mon Roland à moi

  1. Antoine 13 juin 2013 at 18:44

    La différence entre un type qui sait jouer et un autre qui ne sait pas, c’est la fréquence des points qu’il marque sur sa seconde balle…

    Et c’est là qu’on voit la différence entre Haas qui sait jouer au tennis, et Gulbis qui ne sait pas…

    Il y a 5-6 dans ce premier set, service Gulbis, mais Haas a gagné 63% de ses secondes balles et Gulbis 31%. Gulbis a eu beau passer 11 aces contre 2 à Haas, ce dernier n’a pas eu à défendre une balle de break alors que Gulbis en est à 12, toutes sauvées pour l’instant…

    Dans le top 100, il y a plein de types qui ne savent pas jouer au tennis…et Gulbis en fait partie…

    • Antoine 13 juin 2013 at 18:56

      ..J’oubliais: pas besoin d’être nobélisable pour jouer au tennis, mais il vaut mieux avoir un cerveau en état de marche..Ce n’est pas le cas de Gulbis qui vient de filer le tie break et le set à Haas en faisant deux doubles…

      A Londres, Murray tranquille: 6-2 et un break…

      • Sam 13 juin 2013 at 19:02

        Sévère, mais juste…Les points gagnés sur 2ème balle, c’est la vérité.
        Et un type qui continue de fracasser des raquettes après autant d’années sur le circuit, ça me dépasse un peu aussi. S’énerver et tout exploser n’a jamais réussi à personne, même pas à Safin. Et ce n’est pas parce que quelques uns le font que..La grande majorité des joueurs pro a terminé sa crise d’adolescence, du moins sur le court (« accepte ta finitude », Ernest !)

      • Antoine 13 juin 2013 at 19:02

        Et Dolgo, de plus en plus décevant, a perdu contre Benjamin Becker, 105ème, 7-6 7-5…

        Autrement dit, puisque c’est le prochain adversaire de Murray, une fois que ce dernier en aura terminé avec Matosévic, Andy est quasiment en demie…soit contre Jo, soit contre le jeune Kudla, que je n’ai pas vu jouer…

    • Patricia 13 juin 2013 at 20:47

      Intéressante théorie…
      Voici le classement pour 2013 (top 30) sur le % de pt marqué sur 2è balle ; des commentaires ? :

      1 Djokovic, Novak 59
      2 Kohlschreiber, Philipp 58
      3 Cilic, Marin 57
      4 Wawrinka, Stanislas 56
      5 Raonic, Milos 56
      6 Nadal, Rafael 55
      7 Haas, Tommy 55
      8 Federer, Roger 55
      9 Almagro, Nicolas 55
      10 Gasquet, Richard 55
      11 Tsonga, Jo-Wilfried 54
      12 Monaco, Juan 54
      13 Granollers, Marcel 53
      14 Nishikori, Kei 53
      15 Tomic, Bernard 53
      16 Anderson, Kevin 53
      17 Isner, John 53
      18 Del Potro, Juan Martin 53
      19 Brands, Daniel 53
      20 Istomin, Denis 52
      21 Ramos, Albert 52
      22 Dimitrov, Grigor 52
      23 Ferrer, David 52
      24 Montanes, Albert 52
      25 Robredo, Tommy 52
      26 Davydenko, Nikolay 52
      27 Giraldo, Santiago 51
      28 Simon, Gilles 51
      29 Janowicz, Jerzy 51
      30 Berdych, Tomas 51

      PS : la Gulbe est 59è… derrière Murray (54) Rosol (55) Monfils (56) Chardy (57) Querrey (58)

      Pour ma part, je pondérerais notamment avec les stats de retour de 2è balle. Elles sont très proches quantitativement d’ailleurs (59% et 58% pour le meilleur)…

      top 30 en retour de 2nde balle en 2013 :

      1 Ferrer, David 58
      2 Gasquet, Richard 56
      3 Djokovic, Novak 56
      4 Nishikori, Kei 55
      5 Nadal, Rafael 55
      6 Murray, Andy 54
      7 Berlocq, Carlos 54
      8 Berdych, Tomas 54
      9 Bautista Agut, Roberto 54
      10 Kamke, Tobias 54
      11 Monaco, Juan 53
      12 Simon, Gilles 53
      13 Cilic, Marin 53
      14 Nieminen, Jarkko 52
      15 Federer, Roger 52
      16 Del Potro, Juan Martin 52
      17 Fognini, Fabio 52
      18 Davydenko, Nikolay 52
      19 Gulbis, Ernests 52
      20 Almagro, Nicolas 52
      21 Wawrinka, Stanislas 52
      22 Tipsarevic, Janko 51
      23 Gimeno-Traver, Daniel 51
      24 Lorenzi, Paolo 51
      25 Malisse, Xavier 51
      26 Andujar, Pablo 51
      27 Granollers, Marcel 51
      28 Seppi, Andreas 51
      29 Dodig, Ivan 50
      30 Falla, Alejandro 50

      Gulbis est mieux situé, mais Jo, ouïe ! 55è quand même !

  2. Antoine 13 juin 2013 at 19:16

    Encore 4 balles de break sauvées par Gulbis dans son premier jeu de service au deuxième set…

    Il en est à 16 balles de break sauvées sur 16. Impresionnant sauf que ce serait quand même mieux de ne pas avoir à en sauver à quasiment tous ses jeux de service en faisant ace, faute, et ainsi de suite…13 aces, mais 6 doubles, cela ne fait plus que 7 points gratuits pour 8 jeux de service, pas de quoi tomber à la renverse non plus…

    Quand on regarde le nombre de point gagnés par l’un ou l’autre, alors qu’on en est à 7-6 2-2, c’est très trompeur: 69 pour Haas, 63 pour Gulbis, cela parait relativement équilibré comme cela…mais Gulbis a marqué 9 points sur les 47 de Haas au service, tandis que Haas a marqué 32 points sur 87 sur le service de Gulbis..

    Autrement dit, Haas gagne ses jeux de service très facilement, et Gulbis rame à chaque fois ou presque, et du coup, parce que l’on joue deux fois plus de points ou presque sur le service de Gulbis, le total apparait relativement équilibré, mais c’est une pure illusion statistque et ce match est un exemple typique de cela….

    • Antoine 13 juin 2013 at 19:22

      ..et tout à une fin: Gulbis n’a pas sauvé la 17ème balle de break et a paumé son service…

      3-2 Haas qui, tout chamboulé, paume les deux premiers points sur son service, lui qui venait de faire deux jeux blancs dessus…Il se reprend et aligne 4 points..

      4-2 Haas..toujours pas l’ombre d’une balle de break pour Gulbis…

      Je me demande si Haas ne va pas conserver son titre…

      6-2 6-2 pour Andy au Queen’s…Lui ausi est en forme…

  3. Sylvie 13 juin 2013 at 20:09

    Superbe texte Guillaume, j’ai adoré. C’est vivant, bien écrit et émouvant. La fin toute en nostalgie m’a touchée. J’aime beaucoup ces récits vus de l’intérieur d’un tournoi. Tu as de la chance et c’est sympa de nous faire partager tes impressions. J’aime bien le choix d’une chronique comme mise en forme. Bravo !

  4. Sam 13 juin 2013 at 20:19

    Ouais, super Guillaume De Kermadec !

  5. Humpty-Dumpty, Karim de laiton CC 2012 13 juin 2013 at 20:43

    Je crois comprendre du score affiché sur le site protennislive que Mahut/Tsonga sont forfait pour le double…
    C’est peut-être plus raisonnable pour Tsonga qui a déjà joué six sets de simple aujourd’hui, mais je suis très déçu pour Mahut…
    J’espère que Llodra va se remettre illico et qu’il fera Wimby avec Nico… Et qu’ils le gagneront !

    • Antoine 14 juin 2013 at 11:05

      Moi, je trouve cela nul de la part de Jo. Quand on s’inscrit à un tournoi, on va jusqu’au bout quand on peut jouer. Mc Enroe n’a jamais décalaré forfait pour un double, même quand il avait un simple très important à jouer peu après.

      C’est aussi une question de respect vis à vis de son partenaire, ce d’autant plus que le double est surtout cequi fait vivre Mahut.

      C’est également nul de la part de Llodra de jouer le double avec Berdych…

      J’espère aussi que Llodra et Nico vont se remettre ensemble pour Wimbledon: à mon avis, c’est la meilleur paire française possible sur herbe..Mais je m’attends plutôt à ce que Llodra joue avec…Zimonjcic

  6. Skvorecky 13 juin 2013 at 20:47

    Alors comme ça, perdre contre Haas = ne pas savoir jouer au tennis et ne pas avoir un cerveau en état de marche…

    Mais bien sûr! Ce serait un autre joueur, Haas par exemple, qui aurait tenu tout un set en étant archi-dominé, on l’aurait loué. Et on aurait trouvé normal, archi-normal qu’il craque en fin de set. C’est humain: le type en face te marche dessus, tu ne vas pas soulever des montagnes en continu pendant tout un match. Sauf cas particuliers.

    Heureusement que tu rappelles que l’adversaire de Gulbis est tenant du titre, sinon on aurait pu croire, vu la sévérité du propos, qu’en face c’était Carlos Berlocq.

    Bref, c’est du commentaire à la tête du client. Pour un deuxième match sur herbe de la saison…

    • Antoine 14 juin 2013 at 10:46

      Tu as vu le match Skvo ?

      Je maintiens l’intégralité de mes propos et j’en rajoute même une louche dans la lignée de Sam. Gulbis fait non seulement n’importe quoi sur un court de tennis mais devant le résultat, se comporte comme un gamin mal élevé. Il perd un set contre Baggy ? il casse une raquette. IL en perd un autre contre Haas ? il exploxe à nouveau sa raquette. Il a un sérieux problème mental…

      • Skvorecky 14 juin 2013 at 19:32

        Vu en diagonale, car boulot, mais attention j’ai lu les stats :mrgreen:

        Pas le temps de développer malheureusement (d’autant que ce message arrive en retard). Deux choses m’ont posé problème: la sévérité extrême du professeur envers ses élèves doués, et l’interprétation tendancieuse des statistiques.

        Pour le point 1, Gulbis, comme Gasquet, est condamné à ne recevoir que des commentaires disproportionnés. Il faut avouer qu’il les mérite souvent et que son comportement n’aide pas. Mais il fait dans l’ensemble une bonne saison. Et bordel, perdre contre Haas n’est pas infamant.
        Quant au problème mental, c’est vraiment une tarte à la crème. Je dirais que oui, il en a un, mais d’un autre côté, sauver 12 balles de break sur 12 en un set, c’est un chiffre à rendre jaloux Del Potro ou Nadal. Analyse complètement biaisée, donc.

        Sur le deuxième point, s’il est louable de s’intéresser aux stats fournies par les institutions et de les intégrer à l’analyse, les interpréter de manière univoque l’est moins.
        On frôle la pensée scientiste.
        Les points marqués sur deuxième balle ne sont tellement pas « la vérité » (pour citer Sam) que le classement de n’importe quelle année fait apparaître des hiérarchies entre les joueurs contredisant la vérité du terrain.
        Encore une fois, ce pourcentage dépend de beaucoup de facteurs différents. Il peut signifier beaucoup ou rien selon le type de joueurs considéré.
        Venant de l’auteur d’un éloge de l’ace hier, c’est… étonnant.

        Les contre-exemples à ton esquisse de théorie sur la deuxième balle pullulent tellement que je me contente d’en citer un, criant car contre-intuitif: Nadal-Klizan à Roland Garros, c’est 41-30 sur l’ensemble des deuxièmes balles mises en jeu, par l’un ou par l’autre… en faveur du Slovaque.

  7. MONTAGNE 13 juin 2013 at 22:30

    Bravo, Guillaume, pour ton article, super intéressant. On voit surement RG différemment quand on a accès à des lieux et des personnes inaccessibles au grand public.
    Quand aux différents commentaires sur les journalistes télévisuels, je suis comme vous complètement effondré.
    La lettre ouverte à Billalian à propos du limogeage de Léonard, citée plus haut par Kaelin est excellente.

  8. Colin 13 juin 2013 at 23:47

    Guillaume, on ne t’a pas vu sur 15-love pendant 3 semaines, mais on comprend maintenant que tu n’as pas chômé. Que tu nous reviennes avec cette délicieuse chronique d’une quinzaine bien remplie est un beau cadeau, merci !

  9. benja 14 juin 2013 at 09:24

    Putain, c est vrai qu il n’y a pas photo entre les deux tableau , seul Jo a un adversaire digne de Halle…

    • Antoine 14 juin 2013 at 10:57

      Ce n’est même pas sûr…J’ai hâte de voir ce que vaut le jeune Kudla qui a gagné ses trois matchs très facilement. Jo a fait le boulot hier en jouant six sets dans le journée, pas terriblement bon mais c’était sa première journée sur herbe dans des conditions de jeu très difficiles: frois, pluie, vent très fort…

      Il y en a un qui est très bon et qui se prépare sur herbe depuis deux semaines déjà, et celà se voit, c’est Andy Murray. Il n’est pas à son top mais il est déjà très bon. Je le vois bien gagner le tournoi en battant Berdych en finale….

      • William 14 juin 2013 at 11:33

        Murray me parait très très en forme. Je l’ai vu contre Matosevic et il se déplace très bien. S’il gagne le Queen’s je ne serais pas loin de le désigner comme favori à Wimbledon.

        • Antoine 14 juin 2013 at 11:56

          Contre Matosevic il n’y avait pas vraiment de match parce que l’opposition était trop faible. Contre Mahut, c’était autrement plus difficile parce que Nico jouait très bien et hier soir il disait d’ailleurs qu’il avait mieux joué que l’année dernière.

          Cela situe le niveau de Murray qui a gagné hier 6-3 7-6 alors qu’il avait perdu contre Nico au même stade l’an passé 6-3 6-7 7-6…Les deux passings sur les deux derniers points qui lui ont permis de gagner le tie break étaient de top niveau…Quelques petites fautes en coup droit et jouant parfois trop court, mais sinon, il est bien là et à mon avis, on va le voir contre Jo en demie…

        • Colin 14 juin 2013 at 12:49

          Matosevic a battu Gasquet l’an passé à Eastbourne après être sorti des qualifs, il est donc capable de bien jouer sur gazon et de surprendre un top20 mal préparé. Si Murray lui a collé 6/2 6/2 c’est qu’il est en forme.

          • Antoine 14 juin 2013 at 13:14

            Ah oui ? Il avait battu Richie ? Hier il faisait beaucoup de fautes mais Andy était en grande forme, c’est sûr…

            • Patricia 14 juin 2013 at 13:53

              Il sortait des qualifs et venait de gagner 5 ou 6 matchs…

  10. Ronald 14 juin 2013 at 11:59

    Très sympa l’article !

    D’ailleurs c’est une preuve de + que ce Roland n’est pas tt à fait « digéré » alors que la saison sur gazon est déjà entamée…vivement la semaine sur herbe supplémentaire dès l’an prochain.

  11. William 14 juin 2013 at 12:46

    Tout roule pour Roger : 6-0 5-0 en 35′…

    • Colin 14 juin 2013 at 12:53

      Ça roule à bicyclette, tu veux dire.

      de Mischa Zverev à Natalia Zvereva, il n’y a qu’un (p)a(s)

  12. Sam 14 juin 2013 at 12:51

    Donc Zverev, c’est le gars qui paie deux fois le prix du produit en période de soldes.

  13. Antoine 14 juin 2013 at 13:11

    Oui, c’est cela Sam…Oluive avait dit « top 10, venez améliorer votre track record contre Roger » mais il n’avait pas dit que cela devait s’appliquer à un joueur qui est classé 156ème non plus…Faut pas pousser Mirka dans les orties quand même…

    Pas de bol quand même pour Zverev: il s’est pointé au mauvais endroit, le mauvais jour. Roger a retourné tous ses services…sauf deux…et le plus souvent dans les pieds ce qui n’est pas pratique pour volleyer ou à quatre mètres de lui, ce qu’il fait qu’il a vu passer les balles…

    J’ai quand même trouvé étrange qu’un type qui fait service volée systématiquement sur premières et secondes balles et qui n’arrive qu’à marquer qu’un point sur trois sur sa première persiste à faire de même sur seconde balle…Cela dit, il n’a pas davantage morflé sur sa seconde balle: un point sur trois aussi…

    Zverev a quand même failli marquer un jeu puisqu’à 0-3 dans le deuxième set, à la suite de deux bonnes volées bien longues pour une fois, et d’une autre, amortie celle-là, il est parvenu à mener 40-15. Il a du sentir la pression l’envahir car après s’être pris un ènième retour passing sur la première, il a fait une double sur la suivante, puis après un autre retour passing du même acabit sur le point suivant a refait une double…Il y a des jours comme cela…

    Je me suis dit: mais va t il arrêter de monter systémtatiquement alors qu’il se fait trouer, soit direct sur le retour, soit sur le passing qui suit et bien oui: à 0-6 0-5 0-15 après un retour gagnant, il décide de rester au fond alors que c’était sa dernière chance de sauver l’honneur, ce qui ne l’a pas empêché de se prendre encore un retour gagnant…

    S’il n’est que 156ème, c’est parce que son service est (très) mal placé et que sa première n’est pas plus difficile à retourner qu’une seconde et que, par suite, il est obligé de vollyer dans de très mauvaises conditions et qu’il n’est presque jamais parvenu à faire, soit une volée amortie, soit une volée suffisamment longue…Derrière c’était du gâteau pour Roger…

    Bilan: deux bulles en 39 minutes…22 points marqués par Zverev, 11 dans chaque set, 14 sur son service, 8 au retour…

    Quand à Roger, il a fallu attendre qu’il mène 6-0 4-0 pour qu’il fasse ses premières fautes, dont une double, au point de se retrouver à 40A…Très très bon en retour-passing mais c’était un peu trop facile…

    Cela fait combien de temps que Roger n’a pas mis deux bulles à quelqu’un ?

    • Colin 14 juin 2013 at 14:07

      Gaudio aux Masters 2005?

      • Antoine 14 juin 2013 at 15:18

        Apparemment, c’est bien cela…je ne suivais pas le tennis à cette époque ou pratiquement pas. Je ne m’y suis remis vraiment qu’en 2007, autrement dit, j’ai loupé la période dorée de Roger.

        En faisant une recherche, je suis tombé sur cet article du NYT qui explique que Roger a pris une unique double bulle, quand il avait 10 ans et qu’il est très très rare qu’il en prenne une puisque lorsque Nadal lui en a collé une à Roland en 2008, la précédente remontait à 1999 et je crois qu’il n’y en a pas eu d’autre depuis…

        http://www.nytimes.com/2010/05/22/sports/tennis/22bagel.html?_r=0

        • Babolat 14 juin 2013 at 16:20

          Spadea en 99 à Monte carlo (eh oui) 7/6 6/0
          Rafter en 99 à Roland… 5/7 6/3 6/0 6/2
          Byron Black en 99 au Queens (eh oui) 6/3 6/0

          99 fut une grande année d’apprentissage pour Roger.

          Puis…

          Nadal Roland 2008 6/1 6/3 6/0

          Tu disais vrai Antoine en disant qu’il n’y en (des 6/0) avait pas eu d’autres entre 1999 et 2008 mais tu avais oublié qu’il y avait eu 3 en 1999. Ce que, je te rassure, tous les fans de Fed (et les autres) ont déjà oublié. Dors sans crainte.

  14. Patricia 14 juin 2013 at 13:19

    Premier jeu tout de suite très fort entre Richard et Mayer ; le premier très bon au service quand ça compte, exceptionnel en revers, le second énorme en passing…

    • Patricia 14 juin 2013 at 13:21

      Encore un point exceptionnel avec un lob de contre énorme de Mayer, retour dans les pieds depuis les bâches de Richard !

      Et une très belle amortie gagnante de Mayer pour répliquer.

  15. Patricia 14 juin 2013 at 13:25

    Jeu blanc de Richard, très très affûté déjà sur la surface.
    J’ai entendu que Richard n’avait pas accusé la décompression après son match dantesque contre Waw, qu’il était reparti à l’entraînement direct. Je pense qu’il a de grosses ambitions pour Wim…

    • Antoine 14 juin 2013 at 13:44

      Dans « l’Equipe » ce matin, Richie dit que cette défaite lui a fait mal mais qu’il était surpris qu’autant de gens viennent spontanément lui parler de ce match..cela ne lui fait pas vraiment plaisir, un peu comme quand on parle à Mahut de son match contre Isner…

  16. Patricia 14 juin 2013 at 13:29

    C’est vraiment magnifique en construction, des deux côtés. Richard enchaîne les winners et le commentateur français est bon ! Elle est pas belle la vie ?

  17. Patricia 14 juin 2013 at 13:30

    Ce cochon de mayer est sacrément fort en lob !
    M’en fous, voir Richard jouer autant vers l’avant est un régal.

  18. Sam 14 juin 2013 at 13:35

    Je crois que le Rysc pour ce Wimbledon va être corsé…

  19. Patricia 14 juin 2013 at 13:38

    WTF ! Une coupure technique juste sur CE match ?! Trahison !!!

  20. Patricia 14 juin 2013 at 13:44

    BP et break de Richard sur deux revers long de ligne monstrueux (surtout le passing complètement à l’arrache). Richard sert pour le set
    J’ai retrouvé un Stream (anglais) et j’en profite pour vomir sur les immenses ombres en croix sur le court, qui gênent la visibilité du spectateur.
    Oh putain que Richard est fulgurant en revers aujourd’hui !

    • Patricia 14 juin 2013 at 13:45

      Set sur une monstrueuse amortie gagnante de Richard ! C’est la fête.

  21. Patricia 14 juin 2013 at 13:47

    Musique de lose à fond aux changements de côté, c’est vrai que le cadre est à Gerber (ha ha).

  22. Patricia 14 juin 2013 at 13:49

    Mayer a une technique hideuse mais un jeu très retors, genre Stepanek. Il fait tellement de moulinets de bras et de poignet que les trajectoires sont dures à lire !

  23. Patricia 14 juin 2013 at 13:51

    Jeu blanc très à l’aise de Richard, toujours très juste et très incisif. C’est beau.

  24. Patricia 14 juin 2013 at 13:52

    Et maintenant je dois partir bosser.
    Grmmbbbr.

  25. William 14 juin 2013 at 14:24

    Cilic joue bien au Queen’s. A 4-4 contre Berdych, il sauve deux balles de break, d’un ace et d’un revers ldl supersonique.

    Deux balles de set pour lui maintenant…

    …la première est manquée.

    • William 14 juin 2013 at 14:33

      Berdych trop solide !

      Magnifique lob de Cilic alors que Berdych sert pour disputer un tie break.

      Et deux nouvelles balles de set !

  26. William 14 juin 2013 at 14:37

    Fait pour Cilic !

    Et Gasquet qui boucle le match sur un ace !

  27. William 14 juin 2013 at 14:40

    Berdych qui enchaine les amorties : inattendu de sa part…

  28. Antoine 14 juin 2013 at 14:48

    Richie vs Mayer: 6-3 7-6

    Très bon match de Richie, très bon au service et en revers, bon en coup droit aussi. Une bonne victoire parce qu’on comprend vite pourquoi Mayer peut être un poison sur herbe avec sa technique très particulière ou il joue certes sont revers à deux mains mais en le sliçant à volonté. Son pint faible est qu’ilest incapable de le jouer à une main, même débordé ou à la volée. Une bonne victoire aussi parce que Mayer l’avait battu facilement à Wimbledon l’année dernière et que Richie ne menait que 3-2 dans leur H2H.

    Bémol: il a bien été aidé par Mayer qui a joué deux fois sur trois au moins…sur le revers de Richie. Un peu étrange même si Mayer a fait beaucoup de revers gagnants que Richie, moins quand même. Et c’est sur l’un de ces points qu’au tie break Richie fait un revers gagnant qui lui donne le mini break et le match…

    • Patricia 14 juin 2013 at 15:33

      Lu une analyse sympa d’un coach sur le forum de Richard : selon lui, le coup droit de Richard est meilleur sur gazon, ce qui met bcp plus de pression sur l’adversaire : « D’abord, on voit que sa disposition mentale est différente, je veux dire qu’il se prépare à avancer sur les balles plus courtes. Donc sur le plan technique, cela change énormément puisqu’il traverse mieux les balles. En coup droit, c’est essentiel.
      Sur terre on le voit trop souvent frapper en coup droit en rotation, avec la seule action du bras au lieu d’avancer en frappant ou de passer le centre de gravité du corps de l’arrière vers l’avant !

      Ensuite, le fait qu’il ait un centre de gravité assez bas l’avantage bien pour jouer ces rebonds bas mais aussi plus longs ! Ne pas oublier que la balle glisse au contact du sol sur gazon alors qu’elle roule dans le sens du lift sur la terre battue « 

      • Antoine 14 juin 2013 at 17:50

        C’est bien d’avancer en coup droit sur des balles courtes…cela change la vie effectivement..C’est surtout dommage de ne le faire que sur herbe, non ?..

  29. Antoine 14 juin 2013 at 14:57

    Cilic, c’est du lourd, il a l’air décidé à défendre son titre. Hier il y a eu un énorme match contre un excellent Lopez qui a d’ailleurs eu une balle de match avant de perdre les trois derniers jeux et le match et là, le voilà donc qui mène d’un set contre Berdych 7-5 3-2 et quand on regarde les stats on voit qu’il est très légèrement plus performant que Berdych sur première et seconde balle, ce dernier tenant car il passe un peu plus de premières que Cilic. Avec 73%, Berdych est très au dessus de sa moyenne qui est plutôt vers 58%…Cilic vient de sauver une balle de break: 2/2 contre 2/3 pour Berdych…Très serré donc…

  30. William 14 juin 2013 at 15:23

    Il est plus que détendu, Monfils… Il joue clairement sans pression.

  31. Patricia 14 juin 2013 at 15:27

    Je suis de retour, une petite demi heure pour regarder Haas/Monfils. Gael a une touche formidable avec son nouvel avatar capillaire !
    Ca ne suffira pas mais dans le genre contraste avec le look teuton de Tommy, c’est intéressant…

    • Patricia 14 juin 2013 at 15:29

      C’est du lourd au service Gael, si ça continue, Haas va devoir travailler pour le match !

  32. William 14 juin 2013 at 15:29

    Tie break entre Berdych et Cilic, pris en court :

    Service gagnant Berdych : 2-1 Berdych
    Amortie ratée mais gagnante de Cilic, heureusement Berdych se vautre complétement : 2-2
    Service gagnant de Cilic : 3-2 Cilic
    Faute en coup droit de Berdych : 4-2 Cilic
    Volée croisée gagnante de Berdych : 4-3 Cilic
    Service gagnant de Cilic : 5-3
    Encore un service gagnant : 6-3
    Coup droit let de Berdych qui offre une grosse occaz à Cilic, qui fait lui aussi un let mais qui sort : 6-4
    Amortie dans le filet pour Berdych : match Cilic !

    Très bon match !

  33. Sam 14 juin 2013 at 15:31

    Avec le Zéro Enjeu qu’a sa saison sur gazon, il peut être détendu…

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