US Open 2012 : faites vos jeux !

By  | 26 août 2012 | Filed under: Insolite

Me grat­tant la tête pour trouv­er un angle d’at­taque afin d’ap­port­er un peu de variété à l’exer­cice ô com­bi­en tradition­nel con­sis­tant à in­troduire un grand tour­noi par la pesée des favoris et out­sid­ers, j’ai déniché une petite ques­tion qui me trot­tait dans la tête de­puis un mo­ment : d’où tirons-nous ce plaisir de con­coct­er des pro­nos­tics, qu’est-ce qui pous­se, de façon com­pul­sive, à sup­put­er, peser, es­tim­er, évalu­er, coter, jaug­er les chan­ces des uns et des aut­res ? Pour­quoi ne nous contentons-nous pas de savour­er, en spec­tateurs gour­mets, le show pro­posé ?

Pre­mi­er élément de réponse, le ten­nis a beau être spec­taculaire, il n’est pas un art par na­ture, mais un jeu.

Le plaisir de scrut­er une par­tie im­plique de goûter une per­for­mance spec­taculaire, s’y ajoute éven­tuel­le­ment – pour les amateurs éclairés ! – les nuan­ces ap­portées par l’analyse du com­ment et du pour­quoi de tel coup ou de tel point. Mais sur­tout, nos pupil­les récla­ment du sus­pen­se, nous som­mes accros à l’indéter­mina­tion pro­duite par la com­péti­tion – raison pour laquel­le les tour­nois sans péril, les vic­toires an­noncées, les com­bats gagnés d’avan­ce nous para­is­sent sans gloire. Et quel que suc­culent fût le plat con­cocté par tel Maître queux de la balle, quel­les qu’en­gagean­tes les saveurs touillées par sa raquet­te in­spir­ée, qu’à la fin elles gavent les palais téléphages des plus gour­mands gastronomes, jusqu’à les mener par­fois à s’exil­er momen­tané­ment de la salle à man­g­er des délices (Kariiiim ? On mange !).

Bref, le ten­nis est un jeu, et re­gard­er le ten­nis, c’est jouer, par pro­cura­tion, la par­tie des duel­listes.

Mais je n’en ai pas fini avec vous !

Car la petite bête me grat­te en­core le cuir chevelu : soit, dit-elle (c’est une petite bête raison­neuse), mais si l’indéter­mina­tion est l’ingrédient qui sub­lime la re­cet­te, quel­le manie nous prend de la vouloir réduire à la moindre oc­cas­ion par la tor­ture de nos ménin­ges et des données dis­ponib­les, comme une vul­gaire béar­na­ise ?

Là j’ai décidé d’y aller à l’in­secticide et de con­sult­er les rayons philos. Qu’avaient-ils à pro­pos­er, con­cer­nant la na­ture du jeu, qui fasse un sort au para­doxe de la rage pro­nos­tique et du goût du sus­pen­se ?

J’ai trouvé des per­les, que je vous livre céans. Mais avant de les par­courir, gar­dez en tête ma prémisse : le boursicoteur-spectateur de ten­nis joue avec et par les joueurs. Oyez, amis 15lovers, des extra­its du sieur Colas Duflo in Jeux de hasard et d’ar­gent – Con­tex­tes et ad­dic­tions.

« Ainsi, Leib­niz peut-il con­sidér­er les jeux comme un des lieux où s’exprime li­bre­ment l’in­tellig­ence humaine, et souhaite-t-il qu’on étudie les jeux de plus près, parce que l’ac­tivité ludique peut nous of­frir des en­seig­ne­ments précieux pour per­fec­tionn­er l’art d’in­vent­er. Car, dans le monde clos du jeu, l’esprit humain se man­ifes­te dans sa libre in­ven­tivité, il s’exer­ce à l’es­tima­tion des chan­ces dans les jeux de hasard et d’ar­gent, aux cal­culs et à l’analyse des com­binaisons stratégiques dans ceux de réflex­ion, à la prévis­ion des de­sseins de l’ad­versaire dans les jeux de con­flit. Le jeu offre un es­pace privilégié où s’exer­ce l’in­tellig­ence humaine, à cause du plaisir qu’il sus­cite, qui at­tire, qui sait main­tenir l’intérêt, et qui est le pre­mi­er moteur de l’ingéniosité. L’esprit s’y ex­er­ce li­bre­ment, sans les contra­in­tes du réel et les urg­ences du be­soin, il offre des con­di­tions pures d’exer­cice de l’ingéniosité. »

Bon début, n’est-ce pas ?

Mais les chas­seurs de petites bêtes pro­fes­sion­nels ne se sont pas arrêté là, et un ex­plorateur du XXe siècle, dans un safari à l’«Homo ludens » pro­pose une défini­tion du jeu qui cerne mieux en­core sa na­ture originale :

« Le jeu est une ac­tion ou une ac­tivité volon­taire, ac­complie dans cer­taines li­mites fixées de temps et de lieu, suivant une règle li­bre­ment con­sen­tie mais com­plète­ment im­périeuse, pour­vue d’une fin en soi, ac­compagnée d’un sen­ti­ment de tens­ion et de joie, et d’une con­sci­ence, d’« être aut­re­ment » que la « vie co­uran­te » (Huizin­ga, 1951)

Le jeu se caractér­ise donc par la présence con­join­te de la li­berté et de la règle, ce qui con­duit le chas­seur con­tem­porain à résumer ainsi son collègue : « Le jeu est l’in­ven­tion d’une li­berté par et dans une légalité » ; j’achève le safari en complétant moi-même la galerie des trophées : « il con­stitue un uni­v­ers autre et uni­que ».

Là j’aurais pu vous faire grâce et pass­er à la cérémonie, si vous n’en pouvez plus, pas­sez les para­grap­hes suivants et grig­notez di­rect le bonus de fin, mais moi j’adore :

« Aux petits in­diens, au casino, dans les jeux de rôles, au Go, il se passe quel­que chose qui n’exis­te nulle part ail­leurs (ce qui ex­plique la fas­cina­tion des roman­ci­ers pour le monde du jeu) qui est que celui qui entre dans le monde du jeu ab­an­donne sa li­berté à l’entrée, pour la troqu­er con­tre la légaliberté pro­duite par la légalité ludique. »

« La règle fon­datrice pro­duit la clôture ludique, qui définit un temps et un es­pace clos : par là, le jeu peut ap­paraître comme créant, à l’intérieur de la vie co­uran­te et avec sa matière même, un monde à part, dedans-dehors, qui est un des éléments fas­cinants du phénomène ludique. »

(Oui, femme d’An­toine qui mérite toute notre com­pass­ion, à une cer­taine période de l’année, ton mari prend le Star­gate et de­meure bien « Ail­leurs », en par­tance pour l’Aleph.)

Car c’est nous tous, pêcheurs an­onymes, que je retro­uve, et ces ex­plica­tions an­ob­lissent con­sidérab­le­ment les si nombreux mo­ments co­up­ables passés à fouin­er dans un tab­leau de stats, les plaisirs fur­tifs, et hon­teux, du voyeuris­me et délit de prise de notes sur les de­rni­ers résul­tats, la main déroulant le menu « play­ing ac­tiv­ity » au grand bor­del d’atpworldtour.com !

La peur co­up­able d’être sur­pris en flag­rant délit de futilité par un en­tourage choqué, réprobateur, con­sterné !

Nous som­mes for­mid­ables !

Car :

« La règle d’un jeu est générat­rice d’une struc­ture (l’arbre d’ac­tions pos­sible) qui per­met de for­malis­er l’agir « ration­nel ». L’in­tellig­ence ludique peut être alors an­alys­ée comme une apprécia­tion de ten­dances. On peut alors réin­terprét­er l’agir ludique à l’aide des cat­égo­ries de la philosop­hie clas­sique, sous le thème de la prud­ence. La con­duite ludique s’avère être un type par­ticuli­er de con­duite pruden­tiel­le dans ces struc­tures à pro­duire du ris­que que sont les jeux : les règles pro­duisent un es­pace d’indéter­mina­tion dans lequel la légaliberté trouve son lieu d’exer­cice. »

Pan ! Pre­nds ça !

A ce mo­ment de la plaidoirie, c’est le mo­ment de gliss­er quel­ques al­lus­ions lit­téraires à cer­tains chef-d’œuvres recréant la tens­ion de cette « clôture tem­porel­le » (du tour­noi) : temps ramassé dans « Le Joueur » de Dostoïevski, « Le Joueur d’échecs » ou « Vingt-quatre heures de la vie d’une femme » de Zweig. J’ai adoré ces bouquins !

Et pour les en­tourages puritains qui voud­raient in­troduire des hié­rarch­ies au Royaume du jeu, dénigr­er (les raisons ne man­quent pas), les jeux basés sur la com­péti­tion :

« Dans les jeux de con­curr­ence et de con­flit, ce contra­t ludique prend tout son sens : il dit la création de deux légalibertés ad­verses, dont chacune a pour con­di­tion de sur­vie dans le jeu l’élimina­tion de l’autre. C’est que le jeu crée chaque légaliberté comme un con­atus spinozis­te : volonté de persévérer dans son être et d’aug­ment­er sa puis­sance d’agir. »

Han ! Spinoza nous soutient, mec !

L’auteur traduit en­suite :

« Les jeux de con­curr­ence sont des jeux dans les­quels la règle or­gan­ise un con­flit des puis­sances d’agir tel que chaque joueur ne peut persévérer dans son être ludique qu’en réduisant celle de l’autre. »

Ainsi,

« Tout ce qui accroît la puis­sance d’agir de notre légaliberté dans le jeu nous réjouit. »

La bouc­le est bouclée, le débat épuisé.

Nous pro­nos­tiquons à qui mieux mieux pour jouer plus longtemps. Nous jouons pour jouer en­core, et toujours.

Le statut de spec­tateur engagé im­plique un choix, un parti-pris dans la par­tie. Notre joueur-substitut, pour con­tinu­er à jouer, doit réduire la légaliberté de l’ad­versaire, et en an­alysant les for­ces en présence, nous re­présen­tons une stratégie, nous mobilisons nos « for­ces pruden­tiel­les » ! Bien pro­nos­tiqu­er, c’est con­tinu­er la par­tie, et s’épargn­er la petite mort d’un « game over, play again ? » Hé oui, le « dur désir de durer » (Eluard) nous anime….

Et main­tenant… « On fait un jeu ? On di­rait que… Feder­er, Djokovic et Mur­ray sont dans un bateau… » A vos pro­nos !

*** en bonus, je vous pro­pose de découv­rir une pub pokerstars im­pliquant cer­tain ten­nisman en ac­tivité.

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Avocate at­titrée de Ric­hard Gas­quet sur 15LOVE (SAUVEZ les bébés phoques !) et Thiemolâtre irrécupérable. Que le Re­v­ers à Une Main soit avec toi.

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195 Responses to US Open 2012 : faites vos jeux !

  1. Guillaume 29 août 2012 at 22:13

    Et puisque j’en suis à la famille bons mots, celui de Davydenko après sa victoire au premier tour : « New York ? C’est crado et ça pue la pisse. »

    Davai Nikolay !

  2. William 29 août 2012 at 23:40

    Ce point de Haas !

  3. Nath 29 août 2012 at 23:54

    Et de huit, Nenesse a joué comment ?

  4. William 29 août 2012 at 23:54

    Et match Gulbis ! Haas était cuit. Les stats du Letton : 24 aces, 61 % de premières, 70 winners pour 56 fautes et 35/54 au filet.
    Une remontée de plus dans ces premiers tours ! Serra peut toujours en ajouter une, il est mené deux sets à rien par Del Po…

    Sinon la petite Robson tient le choc face à Clisjters : un set zéro ! Je pensais qu’elle allait se faire écrabouiller…

  5. MarieJo 30 août 2012 at 00:08

    merde ernie tu foires mes pronos et en plus tu sors tommy haas, double peine grrrrrrr tout ça pour faire un truc tout pourri au 2è tour !

  6. William 30 août 2012 at 00:25

    Impossible de trouver un bon stream pour ce qui pourrait bien être le dernier match de Clijsters ! Robson sauve une balle de break à 5-5 et la voilà avec deux balles de match ! Sauvées par Clijsters !

  7. MarieJo 30 août 2012 at 13:00

    presque pas déçue pour Kim, quand on est sur la toute fin, il manque ce petit supplément qui fait que l’on remporte les points décisifs… mais visiblement robson a fait un très grand match sur la fin.
    j’ai tellement aimé justine que j’ai eu du mal a apprécier l’autre belge, et pourtant elle va aussi me manquer Kim !
    après son retour, ele a tout reussi, et il y a peu de filles qui ont réussi ce genre de come back, sauf serena qui est la seule capable de s’arrêter et de repartir aussi sec !

    ciao kim !

  8. William 30 août 2012 at 20:32

    Euh, Tsonga ? 6/4 1/6 5/1 pour Klizan qui sert pour le troisième ?

    Sinon, bien content que Guillaume parle d’un possible tournoi à Deauville. J’avais lu l’info mais la voir relayée ici est un bon signe. Ce serait fou ! Je me demandais comment ils comptaient rentabiliser le truc et j’avais en vue un challenger ou un future. Un ATP 250, le rêve ! Dans le coin on parle d’un Central de 6500 places, ça me parait gros mais qui sait…

  9. William 30 août 2012 at 20:33

    Voilà, deux sets à un pour le vaillant Klizan.

    De son côté Davy et ses potes ont pris le premier face à Fish.

  10. Nath 30 août 2012 at 20:38

    Tsonga passe un sale quart d’heure on dirait.

  11. William 30 août 2012 at 20:45

    Pendant ce temps-là Cilic mène deux sets à rien contre Brands, le gros serveur allemand qui avait notamment poussé Tsonga aux cinq sets au premier tour de Roland 200…10 ?

  12. William 30 août 2012 at 20:46

    Klizan fait le break d’entrée, sauve une balle de debreak et mène donc 2-0.

  13. Nath 30 août 2012 at 20:51

    Un peu éteint, le Jo, d’après ce que je vois…

  14. Nath 30 août 2012 at 20:56

    4-1 Klizan avec 2 breaks d’avance. J’ai pronostiqué un certain nombre de défaites surprises au 2° tour au RYSC, mais pas celle – maintenant assez probable – de Tsonga.

  15. Nath 30 août 2012 at 21:05

    Un débreak pour Tsonga. Et 2° set Davy contre Fish sur le AAS !

  16. Marc 30 août 2012 at 21:20

    Bravo JO ! Défaite au 2è tour contre un inconnu !

    • Nath 30 août 2012 at 21:27

      Tu grinchonnes toi ?

  17. Nath 30 août 2012 at 21:24

    Victoire de Klizan sur un ultime break, à sa 2° balle de match. Il s’agissait de sa 1° victoire sur un top 10, en deux matches. Une belle perf’ pour ce joueur qui a gagné la majorité de ses points sur terre battue (5 victoires en challenger et une demie à Kitzbühel).

  18. William 30 août 2012 at 21:31

    Bon pour Murray ça !

    • fieldog (vainqueur Odyssée 2010 et RYSC 2012) 30 août 2012 at 21:32

      Déjà qu’il n’avait pas besoin de ça…

  19. fieldog (vainqueur Odyssée 2010 et RYSC 2012) 30 août 2012 at 21:35

    Il nous a fait quoi le Jo là ??? C’est bon pour mon équipe de tocards ça mais tout de même…

    • William 30 août 2012 at 21:38

      Pour la mienne aussi !

  20. Jérôme 30 août 2012 at 22:03

    Salut à tous/toutes.

    Quelqu’un a un bon stream ? Mes liens sportlemon sont tous pourraves ce soir. :-(

    • Nath 30 août 2012 at 22:07

      Si tu disais pour quel match… Sinon je t’envoie sur Radwanska – Carla Suarez :mrgreen:
      Tu as essayé lshunter ?

      • Jérôme 30 août 2012 at 22:12

        Faut s’inscrire sur LSHunter, non ?

      • Nath 30 août 2012 at 22:17

        Seulement le premier lien qu’ils proposent pour chaque match (Bet365)

    • Jérôme 30 août 2012 at 22:09

      Oubli révélateur de ma part. J’ai essayé de m’accrocher à Fish/Davy mais c’était vraiment trop bloqué. Et maintenant je peine sur Cilic/Brands.

  21. Nath 30 août 2012 at 22:05

    Et Fish revient méchamment, 5° set. L’avantage en cette fin de mois d’août, c’est que la bande passante ne craint pas grand-chose.

  22. fieldog (vainqueur Odyssée 2010 et RYSC 2012) 30 août 2012 at 22:15

    Ils se battent comme des chiffonniers sur le Arthur Ashe…
    Tiens Jérôme, c’est cadeau ;)
    http://www.sportlemon.tv/v-4/2/196/v-439753.html

    • Jérôme 30 août 2012 at 22:20

      Merci. L’image est de meilleure qualité, mais le flux ce n’est toujours pas vraiment ça. Je crains que ce soit mon réseau qui soit mauvais ce soir.

  23. Jérôme 30 août 2012 at 22:37

    Bon. Au final j’essaie tant bien que mal de suivre le PHM/Raonic.

  24. William 30 août 2012 at 22:44

    Et Fish qui remonte de deux sets à rien ! Brands peut faire de même contre Cilic…

  25. Guillaume 31 août 2012 at 00:27

    La page des années 2000 se tourne un peu plus encore : Andy Roddick annonce qu’il arrête à la fin de cet US Open.

    • Nath 31 août 2012 at 00:33

      J’aurais jamais cru qu’il arrêterait avant Hewitt 8O
      Il arrête à peine plus vieux que Safin finalement.

  26. Ulysse 31 août 2012 at 03:39

    Belle démonstration de Federer 6-2 6-3 6-2 1h30. Le service fonctionne, le coup droit claque, l’humeur est joueuse avec beaucoup de belles volées. Je note comme point positif des tentatives de coups de fusils en retour, même si encore mal réglés. Vraiment difficile de prédire ce qui va passer dans le dernier carré.

    En plus on aura tout vu : Patricia lit l’excellent Colas Duflo. Voilà qui ne va pas manquer d’interpeller quelqu’un qui se reconnaîtra et que je salue dans ce post.

    Comme d’habitude avec la prose de Patricia, je suis rempli d’admiration. Peut-être juste une petite confusion dans l’article. La définition du jeu « invention d’une liberté par et dans une légalité » est la thèse centrale proposée par Duflo dans son bouquin « Jouer et philosopher ». Cette définition et la notion de légaliberté complète et nuance la pensée de Huizinga bien plus qu’elle ne la résume.

    Pour de la philosophie contemporaine « sérieuse » mais très abordable sur le sujet du jeu, je recommande cette lecture si vous arrivez à mettre la main sur ce livre épuisé.

    • Patricia 31 août 2012 at 16:53

      … C’est plutôt un manque de clarté dans l’expression qu’une confusion : dans la phrase : … »conduit le chasseur contemporain à résumer ainsi son collègue : « Le jeu est l’invention d’une liberté par et dans une légalité » » ledit « chasseur » désigne effectivement Duflo, qui résume puis développe Huizinga ! Je trouve très pertinent cet auteur (tout en restant d’une lecture très fluide et agréable), que j’ai découvert à l’occasion de cette petite recherche, et j’ignorais qu’il était déjà connu ici ;-)!
      C’est son approche qui m’a permis de saisir cette intuition que l’intérêt du spectateur de tennis ne tenait pas que de l’esthétique et du spectacle, mais du jeu ; et du coup révélé la continuité entre l’activité de « décodage » et de déploiement stratégique auquel peut se livrer le spectateur et celle consistant à évaluer par anticipation les chances des adversaires dans un tournoi. Ce qui m’a amenée à préciser la nature de mon goût pour les joueurs « stratégiques », ceux qui « se jouent de » l’adversaire – alors qu’on leur oppose souvent, pour peu que leur plan d’attaque soit peu démonstratif, les joueurs « à panache » qui « ont le goût du jeu ».

  27. Alex 31 août 2012 at 09:36

    Billie Jean King .. Kong

    bit.ly/N2QdVH

  28. William 31 août 2012 at 09:47

    Je me couche en apprenant la nouvelle et je l’apprends de nouveau ce matin (ben oui, pas évident les jeudis soirs). Putain, Roddick.

  29. William 31 août 2012 at 09:50

    Who’s next ? Une petite liste : Federer, Haas, Blake (qui me régale en sortant l’affreux Granollers), Ferrero, Hewitt…
    A part Federer et Haas, ça sent quand même le sapin pour nos trentenaires. Et pour moi c’est un joueur de plus que je regarde depuis mes dix ans qui s’en va.

    • Remy - Karim d'Or RYSC RG 31 août 2012 at 10:45

      J’ai jamais été un grand supporter de Roddick, mais ça fait bizarre quand même.

    • Guillaume 31 août 2012 at 11:20

      Ferrero m’étonnerait pas qu’il raccroche à Valence. Il ne joue plus du tout depuis RG et pourtant rien n’a filtré sur une éventuelle blessure. Blake pourrait aussi raccrocher assez rapidement, je pense. + Clijsters, Gonzalez, Ljubicic, Clément, Gulbis, sacrée année. Hewitt, en bonne teigne qu’il est, je le vois bien s’accrocher encore un peu, et même remonter au classement par un ou deux coups d’éclats (il va bien arrêter de se manger Djokovic au 2e tour de chaque gros tournoi !)

      Pour Roddick c’est un peu surprenant par l’annonce à la dernière minute, mais il commence à être cassé de partout physiquement, et quand tu n’as connu que le sommet (déjà Top 15 dès sa première année pro !) tu n’as pas envie de connaître la chute. Là, sans casser des briques, pour sa dernière saison il aura quand même gagné 2 tournois et battu Federer et Isner. Pas dégueu.

      Et il partira donc avec une jolie stat (un record ? Colin, à l’aide !) : avoir gagné au moins un titre chaque année durant sa carrière.

      • Colin 31 août 2012 at 12:42

        Hé bien puisque tu me poses la question je dirais que je n’en sais rien.
        Sa page Wikipedia fait référence à trois records (pour l’ère Open) mais pas celui-là:
        * Most games won in a grand slam final (39, finale de Wimbledon 2009, contre 38 à Federer… mais qui gagna le match)
        * Most consecutive tie-breaks won (18, en 2007)
        * Fastest serve in a Grand Slam tournament (152 mph à l’US Open 2004)

      • Colin 31 août 2012 at 13:03

        …si maintenant on regarde le record des « Season streaks / min 1 title per season » on voit que Roddick avec 12 est 3ème ex-aequo, derrière Lendl 14 (1980-1993) et Connors 13 (1972-1984), durées qui ne couvrent pas toutes leurs carrières.

        Ses ex-aequo à 12 sont Edberg (1984–1995), Becker (1985–1996) et Federer (2001-2012). Mais Edberg est passé pro en 1983 et a continué à jouer jusqu’en 1996 (donc 12/14); Becker est passé pro en 1984 et a continué à jouer jusqu’en 1999 (donc 12/16); et Federer est passé pro en 1998 (donc 12/15… pour l’instant).

        Bref Roddick est bien le seul à avoir gagné au moins un tournoi à chacune des années de sa carrière pro, parmi tous les joueurs à avoir eu une carrière pro d’une durée d’au moins 12 ans (et, réciproquement, parmi tous les joueurs qui ont gagné au moins un tournoi à chacune des années de leur carrière pro, il est l’auteur de la plus longue série avec 12 ans)

        • Guillaume 31 août 2012 at 23:19

          Très fort, Colin, je m’incline bien bas !

          Hewitt faisait très fort aussi à ce petit jeu, titré non-stop au moins une fois par an depuis ses débuts en 1998 jusqu’à 2010… Série cassée l’an dernier, première saison sans victoire en tournoi de sa carrière.

        • Colin 1 septembre 2012 at 15:11

          Impossible ce que tu écris Guillaume, car si ça avait été le cas, Hewitt serait, avec 13 années consécutives, 2ème ex-aequo avec Connors (et derrière Lendl) du classement.

        • Colin 1 septembre 2012 at 15:14

          Après vérification sur le site de l’ATP, il y a eu un trou en 2008.
          Ce qui lui fait donc une série max de 10 ans.

          A l’identique de Hewitt, il y a Carlos Moya, qui, s’il n’avait pas eu un trou en 1999 (pourtant l’année où il accède fugitivement à la place de n°1 mondial) aurait fait une série de 13 (1995-2007).

          • Guillaume 1 septembre 2012 at 23:58

            Ah, shit. Y’a Davydenko aussi qui doit avoir une bonne série en cours (depuis 2003)… et qui risque fort de s’arrêter cette année !

  30. Nath 31 août 2012 at 10:01

    ################ MINI-QUIZZ MINI-QUIZZ MINI-QUIZZ ##################

    Quel joueur encore en activité, forcément un (ex) très bien classé, a subi le plus de défaites contre Roddick, sans jamais parvenir à le battre ? Combien de fois se sont-ils rencontrés ? Sur quelle(s) surface(s) ?

    ######################################################################

    • Nath 31 août 2012 at 10:03

      Saleté d’avatar, il m’a tout cassé ma mise en page :x Colin, tu peux faire quelque chose si tu es dans le coin ?

    • Remy - Karim d'Or RYSC RG 31 août 2012 at 10:46

      Je tente ma chance.
      Juan Carlos Ferrero, 5-0 pour l’américain, tout sur dur.
      Mais peut-être y a t’il mieux ?

      • Nath 31 août 2012 at 11:03

        5 matches c’est peu en fin de carrière, il y a beaucoup mieux, ou pire selon de quel point de vue on se passe.

        • Nath 31 août 2012 at 11:04

          place, pas passe…

          • David 31 août 2012 at 11:11

            Robredo !

            • Remy - Karim d'Or RYSC RG 31 août 2012 at 11:24

              Ah oui, 11-0 contre Robredo !

    • Colin 31 août 2012 at 11:11

      Comme Rémy, comme je n’ai aucune idée de la réponse, je tente au pif total:
      Tommy Haas, 9 défaites, toutes sur dur.

    • Nath 31 août 2012 at 11:31

      Bien joué David, il s’agit bien de Robredo. Il se sont affrontés à 11 reprises, sur toutes les surfaces (dur bien sûr, indoor et outdoor, moquette, gazon ET terre battue), pour autant de victoires sans équivoque pour l’Américain : aucun abandon, aucun set perdu !

      Concernant l’autre Tommy, le bilan est équilibré (6-7), Haas s’étant de surcroît offert la tête d’Andy 2 fois en finale sur ses terres, à Houston 2004 et à Memphis 2007.
      (Merci Colin ;) )

      • Nath 31 août 2012 at 11:33

        Si, un set perdu à Rome 2008, le seul match entre eux que j’ai vu en plus.

      • Colin 31 août 2012 at 12:31

        Bon, il conviendra désormais d’appeler Robredo « Le souffre-douleur de Roddick » et non plus « L’adversaire de Young ».

      • Guillaume 31 août 2012 at 23:22

        Dans le même style, Roddick avait fait de Grosjean un bon souffre-douleur. Je crois que Seb gagne leur première rencontre, en Coupe Davis à Roland en 2002… et perd les 9 autres qui les opposeront ensuite ! Parmi elles, un quart à Wimb, deux finales au Queen’s, et même une finale de terre battue, à Houston.

  31. David 31 août 2012 at 11:14

    Bonjour à tous, j’espère que vous avez passé de bonnes vacances ! Excellent article Patricia sur un thème passionnant ! Pour revenir sur l’actualité, cela fait bizarre de voir Roddick arrêter. Même si je ne goûtais guère le joueur, la personne était sympathique. Et il s’en va en ayant gagné son dernier match contre Federer :)

  32. MarieJo 31 août 2012 at 13:02

    ahh merde roddick, comme l’a dit Tsonga en conf, tu as beau tout donner ce n’est pas toujours assez.
    Roddick n’a jamais baissé les bras, malgré toutes les défaites parfois cuisantes qu’il s’est pris contre fed ou d’autres…
    chapeau bas, je miserai quand même une piécette sur lui ce soir, il va avoir droit à une sacré ambiance, et tomic ne respire pas la confiance ces dernières semaines, mais vu qu’il aime les gros challenges, ça peut donner un match sympa, je serai aux avant-postes ce soir à 1h du mat !
    andy le mérite bien !

  33. Skvorecky 31 août 2012 at 13:41

    Roddick qui quitte le circuit, ça fait quelque chose bien sûr. Locomotive du tennis US, personnalité charismatique, champion au mental énorme…
    Peut-être bien le meilleur service de l’histoire, et sans les échasses d’Isner s’il vous plaît!

    En aucun cas ce gars est un « underachiever », il a gagné tout ce qu’il a pu, avec peu de trous dans sa carrière finalement.

    Après 2 ans loin de son meilleur niveau, pour un mec qui a été top 10 toute sa vie (9 qualifs de suite au masters je crois), il est logique de s’arrêter maintenant.

    Maintenant, quant à son jeu proprement dit, Roddick était en belle position dans mon flop 10 perso. Je le trouvais à peu près aussi intéressant à voir jouer qu’un David Ferrer.
    Il faut dire qu’au début des années 2000 je ne suivais tout ça que de très loin, il semble alors avoir été une sorte de précurseur de Tsonga, ce qui m’aurait un peu plus captivé.

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