Une page de l’histoire du tennis se tourne. L’édition 2009 de Wimbledon va inaugurer le fameux toit rétractable au-dessus du Centre Court. Il n’y aura plus, au moins sur ce court, d’interruption due a la pluie. Beaucoup plus qu’une prouesse technologique, c’est une révolution dans le temple. Les ‘rain delay’ de Wimbledon, insupportables pour les spectateurs, invivables pour les joueurs, ont eu une influence considérable sur l’issue du tournoi. En fait, l’épouvantable pluviométrie anglaise faisait partie intégrante du jeu, a tel point que le palmarès de Wimbledon aurait certainement été très différent sans les averses. Retour en arrière sur quelques moments inoubliables, quand le destin d’un set, d’un match ou d’un tournoi a basculé pour quelques gouttes.
1982
« C’est le pire Wimbledon que j’ai connu » lance le juge arbitre Fred Hoyles, avant d’ajouter : « Je n’ai jamais vu autant de journées perturbées. » Et pour cause. Wimbledon 1982 est purement et simplement emporté par les eaux. La première semaine notamment est un véritable cauchemar, avec seulement trois matchs disputés après deux jours de tournoi, et encore plus de 40 joueurs qui n’avaient toujours pas foulé le gazon au jeudi matin.
Lorsque la pluie cesse en milieu de deuxième semaine, les matchs se suivent et s’accumulent alors à un rythme infernal. Il faut rattraper le retard. C’est sur John McEnroe que le sort s’acharne. Sur les dix premiers jours de tournoi, le tenant du titre n’avait passé que trois tours. A partir du deuxième jeudi il entame un marathon qui l’emmènera en finale, jouant trois jours de suite trois matchs au meilleur des cinq sets. Mais ce n’est pas tout. Egalement inscrit en double avec Peter Fleming, McEnroe enchaîne simple et double sur la même journée pour également arracher une deuxième place en finale. Si bien qu’arrivé au match décisif face à Jimmy Connors, le numéro 1 mondial est largement entamé par son parcours du combattant.
Qui plus est, Connors ce jour-là retrouve ses jambes de 20 ans et réalise une prestation de haute volée. Ses coups sont longs et précis. Au point qu’il parvient à engluer McEnroe dans des échanges en fond de court et à le tenir éloigné du filet. McEnroe puise dans ses ressources mais ça ne suffit pas. Au terme du tie-break du quatrième set, remporté par Connors, la messe semble dite. McEnroe est KO debout. Ses déplacements sont lents, ses pas sont lourds. Connors au contraire bondit tel un boxeur plein de punch prêt à en découdre. C’en est trop pour John qui s’incline 6/4 dans la dernière manche.
« Je n’étais pas fatigué, mais je n’étais pas non plus frais comme un gardon » dira simplement McEnroe. Pourtant, cette superbe finale 1982 s’est jouée à la combativité et au physique. Et le tenant du titre, qui sera encore intouchable quelques années a Wimbledon, n’avait cette année-là plus les armes pour se battre.
1989
« Aujourd’hui, je n’ai vraiment rien à me reprocher » lance un Ivan Lendl désabusé. Et c’est vrai qu’il y a de quoi tomber des nues. Lors de cette demi-finale de Wimbledon 1989 face à Becker, il n’a jamais semblé aussi proche de la victoire.
Apres une première manche perdue de peu, on sent le champion tchèque remonté et tranchant comme jamais. Son heure vient lors du tie-break du second set, quand un lob et un passing le long de la ligne clouent un Becker amorphe. Lendl revient à un set partout mais surtout, psychologiquement, il a pris le dessus. En fait, l’Allemand n’y est plus. Irrité, agacé, en colère contre lui-même, il présente tous les symptômes du joueur qui a laissé passer sa chance. Son entame de troisième set est catastrophique quand Lendl, lui, joue le meilleur tennis de sa vie sur herbe. Pour la première fois sur gazon, Lendl est le meilleur, et nettement. Ca va très vite. Double break d’entrée pour le Tchèque qui s’envole irrésistiblement vers la victoire. Mais c’est la que tout s’arrête. La pluie interrompt la partie à 3/0 Lendl dans le troisième set, service à suivre.
Il se passe une heure, probablement un peu plus. Peu de temps en fait, mais cela suffit. Cela suffit pour qu’un autre match commence au retour sur le Centre Court. Cela suffit pour que Becker, revienne sur le court, calme et déterminé, serein et concentré. Lendl sert avec l’espoir de terminer le travail, mais il a en face de lui un adversaire qui a laissé sa vulnérabilité et ses faiblesses aux vestiaires. Le Tchèque parvient à remporter le troisième set, mais la partie a déjà basculé. Dès l’entame du quatrième, il est agressé en retour par un Becker déchaîné. Etonnante transformation psychologique. Si l’on se souvient du joueur qui avait quitté le court sous la pluie une heure plus tôt, c’est le jour et la nuit : Implacable au service, conquérant au filet, mordant en retour, Boris Becker redevient « Boum-Boum ». Et Lendl impuissant constate les dégâts : il cède 6/4 puis 6/3 dans les deux dernières manches d’un match qui semblait à sa portée.
« Il y a eut deux matchs » dira Becker en faisant allusion a l’interruption. « Mentalement, ils l’ont remis d’aplomb car quand on a quitté le court, il n’était plus dans le match » ajoutera Lendl. L’histoire retiendra, que deux jours plus tard, Becker deviendra triple vainqueur de Wimbledon, trophée ultime que le champion Tchèque ne parviendra jamais a ajouter à son immense palmarès. Et pourtant, l’histoire ce jour-là a tenu à bien peu de choses.
2001
« Dieu voulait que je gagne : il m’a donné la pluie », affirme Goran Ivanisevic comme seule explication du miracle dont il est le héros.
Toute l’histoire de la victoire du Croate a Wimbledon en 2001 est un miracle de quinze jours qu’Hollywood n’aurait pas oser inventer tant il est incroyable. Mais le match auquel Ivanisevic fait allusion, c‘est l’invraisemblable demi-finale face à Tim Henman.
Au départ, ce n’est qu’un match de tennis. Acharné et spectaculaire. Le joueur Britannique, poussé par tout un pays, remporte le tie-break du second set pour égaliser à une manche partout. A ce moment précis, tout bascule. D’un coup le Croate lâche prise, et Henman s’envole. En à peine 16 minutes il inflige un terrible 6/0 à Ivanisevic. Volée, retour, passing, tout y passe : Henman joue un tennis de rêve lors du match le plus important de sa vie. Dans peut être 15 ou 20 minutes, Tim Henman va mettre fin a 63 ans de malédiction anglaise à Wimbledon. Dans quelques minutes, il va se qualifier pour la finale. Car Ivanisevic a décroché. Chaque nouveau jet de raquette signifie qu’il a jeté l’éponge. Le mental si fragile du Croate a une nouvelle fois cédé. Mais il est sauvé par le gong. Au début du quatrième set, une averse se déclenche sur le Centre Court et le tennis s’arrête. Une averse monumentale qui va durer plus de 24 heures ! En fait, à partir de ce moment, ce n’est plus la pluie qui interrompt la partie, mais bel et bien un peu de tennis qui va entrecouper des ondées incessantes.
Le lendemain donc, le match ne reprend que pour 50 minutes. Avant d’être reporté au surlendemain. Ces deux jours et deux nuits d’attente vont radicalement changer la physionomie d’une partie qui semblait pliée. Henman va se désagréger peu à peu, écrasé par la pression et l’attente de tout un peuple. Ivanisevic, au contraire croit en son destin, et va retrouver son âme, sa confiance et son service. Un service qu’il ne perd plus. Entre les gouttes, il remporte le quatrième set au tie-break. Au troisième jour de la rencontre, le match n’est plus qu’une guerre des nerfs, et ce sont ceux du Britannique qui cèdent. Henman, tendu et livide, concède le break décisif dans le huitième jeu du cinquième set.
Au terme de trois journées dramatiques, Ivanisevic revient de nulle part pour arracher la victoire et noyer définitivement les rêves de Tim Henman. 24 heures plus tard, le Croate laissera son empreinte dans l’histoire du tennis en remportant son unique Grand chelem à Wimbledon. L’Angleterre, elle, attend toujours un successeur a Fred Perry.
Plus que nulle part ailleurs, la pluie à Wimbledon faisait partie du jeu, et pouvait aller jusqu’à en inverser le cours. D’autres matchs non moins célèbres peuvent revenir à l’esprit. Le Nadal – Soderling (non, pas celui-là, l’autre..) de 2007 qui a duré cinq jours, les finales 1988, 2004 et 2008… Le toit rétractable est bien sûr un progrès, surtout d’ailleurs pour le public. Pourtant c’est aussi un petit morceau de l’âme de Wimbledon qui disparait.
Tags: Wimbledon
Très bel article, Kristian, tu as mis en lumière le rôle déterminant des impondérables en tennis : la pluie a pu changer le cours des rencontres. Avec le toit, c’est effectivement un « fantôme » que l’on chasse du paysage londonien. Que ce fut dur pour Henman ! j’avais un vrai faible pour son magnifique jeu d’attaque, très pur et j’avais aussi un gros faible pour la personnalité de mister Goran : en vérité, les deux méritaient ce titre et c’est cette maudite pluie qui décida…Tragédie tennistique.
Quant à 2008…on a déjà tellement écrit sur ce scénario invivable, je suppose que c’est pour cela que tu y fais seulement allusion. On dit que Mirka a remonté les bretelles de Fed entre deux averses, il est revenu conquérant mais pour livrer le chant du cygne. J’ai toujours pas digéré cette histoire là !
Il y a de multiples exemples de match interrompus par la pluie à Wimbledon qui ont vu, à la reprise, celui qui était dominé renverser le cour du match. C’est le cas des deux derniers matchs cités dans l’article. Il est bien connu que l’interruption profite généralement à celui qui est dominé même s’il ne parvient pas toujours à l’emporter par la suite, comme le montre l’exemple de la finale de l’année dernière..
Il y a aussi des cas ou le match n’a pas été interrompu mais ou l’un des deux protagonistes a du subir plus que son adversaire les conséquences du retard accumulé en raison de la pluie les jours précédents. On peut penser à Nadal en 2007 en particulier. Kristain range la finale de 82 dans ce cas et je ne partage pas son avis.
Certes Mc Enroe a été pénalisé par les retards davantage que Connors au cours des jours qui ont précédé la finale mais il le doit en partie à lui même puisqu’il jouait le double également. En finale, Mc Enroe n’était pas fatigué, n’a pas été cantonné au fond du court par Connors et la messe semblait très loin d’être dite lorsque Connors parvient à égaliser à deux sets partout. Mc Enroe n’était pas à son meilleur niveau, mais a globalement très bien joué néanmoins. Si Connors est parvenu à gagner c’est principalement en raison d’une exceptionnelle performance en retour de service, en raison d’un service pour une fois amélioré également..Lors de la saison sur herbe en 82, Connors a en effet servi mieux qu’il ne l’a jamais fait, beaucoup plus à plat que d’habitude. Il avait d’ailleurs gagné au Queen’s trois semaines auparavant en battant Mc Enroe déjà 6-3 6-3 en finale. Je n’ai jamais pensé que Connors devait donc sa victoire à Wimbledon en 82 aux conditions météo et c’est d’ailleurs la première fois que je lis qq chose en ce sens. Je trouve donc que cet exemple est mal choisi.
Peut etre.. Moi j’ai le souvenir d’un Mcenroe marchant lourdement en fin de match alors que Connors bondissait. J’ai aussi le souvenir d’un match qui s’est beoucoup joue en fonds de court. C’est d’ailleurs la derniere finale de Wimbledon ou on a vu beaucoup d’echanges en fonds de court jusqu’aux annees 2000. En 84 notamment, Connors etait completement pris a la gorge, Mac le mettait dans le vent en deux coups de raquette. En 82, il avait reussit a tenir avec une longueur de balle exceptionnelle.
C’est sur que Connors était déchainé au 5ème set mais Mc Enroe n’était pas si loin et a eu plusieurs balles de break. Mc a fait systématiquement service volée sur ses services; au retour il a tenté de monter dès qu’il a pu mais s’est fait troué la plupart du temps; et puis Connors montait aussi. Le match ne s’est pas déroulé du fond du court contrairement à la finale de 77 par ex..On n’a pas du tout le même souvenir de cette finale..
Kristian tu me rappelles un remarquable historien qui sévissait sur un forum tennistique naguère et nous régalait depuis Moscou…
La pluie c’est Wimbledon, ou inversement. « Ladies and gentlemen play is suspended ». Ne plus entendre cette annonce sur le central sera à la fois un bonheur et une perte de patrimoine. C’est fou comment les aléas du jeu font partie intégrante de son charme. Raison pour laquelle on ne se résout toujours pas à l’arbitrage vidéo au foot par exemple.
Pour moi la pluie c’est d’abord la finale 88 qui se jouera lundi. On attend toute la journée que le match puisse commencer le dimanche, quelques jeux avec un super départ d’Edberg, puis Boris qui revient après l’interruption. Le match reporté au lundi où on jouera encore à cache-cache avec la bruine.
C’est des vainqueurs qui soulèvent la coupe au crépuscule, avec les flashes qui crépitent derrière. Je suis à la fois heureux en tant que téléspectateur que ça ne fasse plus partie du jeu, mais également déçu en tant que fan que cette composante essentielle de la dramaturgie soit envolée à jamais. Nous avons tous prié pour la pluie quand notre favori était mal engagé, conscients du fait qu’après elle vient le beau temps. Que de matches totalement transfigurés pour quelques instants de répit diluvien.
Excellent sujet et bien traité.
Evidemment, c’est un progrès pour les joueurs, organisateurs et sponsors, et surtout spectateurs. Mais c’est également un sacré changement, le deuxième en quelques années, dans les conditions de jeu.
L’article démontre bien l’importance accrue de la solidité nerveuse dans l’attente, c’était un fait déterminant car s’ajoutant à l’immense pression du tournoi. Et ça ne profitait pas toujours aux mêmes : Edberg est mentalement plus constant en 88 tandis qu’en 89, Becker est sauvé par la pluie.
Reste à savoir comment sera utilisé ce toit, si une sorte de principe de précaution sera appliqué en fermant le toit chaque nuit par exemple, ce qui pourrait effectivement assécher fortement l’herbe du central. Herbe ralentie et conditions indoor, le palmarès des années 80 en eut été complètement modifié (l’humidité joue autant sur le déplacement que sur le rebond), je me demande même si il faudrait pas par équité donner un titre posthume (à sa carrière) à Lendl.
Evidemment, en cas de temps vraiment pourri pendant la première semaine, je doute que tout le retard soit rattrapable sur un court, on entrevoit également une inégalité de traitement entre les tops joueurs et les autres, comme d’hab’.
J’avoue que je suis assez épaté par la capacité des Anglais à laisser tomber certaines traditions (nature du gazon, …) et à en conserver d’autres pour des raisons qui m‘échappent (premier dimanche non joué). Et il est où le petit vieux qui amenait les sacs des joueurs en croulant sous le poids ?
Je suis déjà un peu nostalgique, je préconise l’installation d’un système d’arrosage, voire de brumification, dans le toit. Parce que Londres sans la pluie, c’est comme Paris sans l’odeur de pisse, comme Hendrix qui boit du Fanta…
Et bientôt, des bâches à l’US Open. Si, si, ça peut venir, on arrête pas le modernisme.
Je suis assez réservé sur le toit amovible notamment parce qu’il ne saurait être question d’augmenter le nombre des matchs à disputer sur le central sinon l’herbe n’y résisterait pas et que cela aura donc pour effet d’avantager ceux qui sont programmés sur le central.
La pluie fait partie de Wimbledon ! S’il y avait une tradition à supprimer ce serait plutôt celle consistant à ne jamais jouer le dimanche de la mi tournoi même s’il fait beau et que la semaine précédente a été pourrie..Ils ne l’ont fait qu’une fois je crois..
Il y a une tradition à maintenir, c’est celle de désigner les têtes de série comme bon leur semble en tenant compte des résultats sur gazon des deux saisons précédentes. Il viennent d’en user puisque Safin est ainsi n°15….
Oui Antoine et ce seul dimanche ouvré avait donné lieu à une journée formidable de ferveur, une vraie fête du tennis qui avait fait envisager aux organisateurs la possibilité de péréniser la chose. Mais la tradition a le dent dure.
C’etait en 87. Connors jouait sur le Centre Court et avait mis le feu ce jour la..
Connors avait même dit : « Mais où étaient tous ces gens les années précédentes ? Je me suis plus amusé aujourd’hui à Wimbledon que durant toute ma carrière ».
L’explication se trouvait dans le fait que, pour cet exceptionnel dimanche, les organisateurs avaient bradé les prix : c’est tout un public ne fréquentant pas d’habitude le tournoi qui avait du coup envahi Wimby.
Pour ceux parmi vous qui ont bouffé de l’herbe et du service volée sur première et seconde pendant les 80′s et 90′s comme moi, est-ce que certains ressentent cet espèce d’inconfort, cette sensation de malaise quand il voit des échanges sur gazon? Cette impression que les joueurs marchent sur des oeufs et que la balle ne demande qu’à sortir des limites, quand sur terre battue on a l’impression qu’elle en est prisonnière? Je sais que c’est assez confus ce que je raconte, mais j’ai toujours eu cette sensation étrange pour les échanges de fond de court sur gazon.
Oui Karim, je partage ton impression sur les echanges sur gazon. On a l’impression que ca tient sur un fil, que ca va trop vite pour pouvoir durer. Mais pas d’incomfort en ce qui me concerne. Je trouve meme ca passionant.
J’ai un peu la même impression mais la réalité c’est que le gazon, ce n’est pas fait pour faire des échanges de fond de court..Personnellement, la vitesse et le rebond bas du gazon ne m’ont jamais gêné, au contraire…
Très bons récits ! sur des matchs, hormis le Henman Ivanisevic que je ne connaissais pas. Que du bonheur donc.
Belle maîtrise en tout cas.
Sinon sur un tournoi …que j’ai toujours trouvé étrange, …pas regardable du temps du gazon rapide, et curieux maintenant avec ce sentiment d’échanges sur le fil ou d’échanges contre nature evoqués plus haut par mes camarades et auxquels je souscris.
Bref
Mac n’avait qu’à arrêter le double, son partenaire de l’époque ne lui aurai je pense pas tenu rigueur. C’est peut être pour ça que comme tu le rapportes, Kristian, il ne s’est pas appesanti sur sa fatigue, …En tout cas ça correspond bien à l’image du bonhomme, un peu mégalo et déterminé à ne pas quitter une route pavée de panache et de « fanfaronnade » « je suis le meilleur, quoiqu’il arrive, … ». Enfin, c’est l’image que je me fais du mec, que par ailleurs j’adore, …
Henman, l’attaquant stéréotypé à mort. Le bon élève. Il lui manquait ce supplément d’âme que justement Goran avait. Les choses sont bien faites finalement.
La pluie donne une seconde chance, elle sera toujours vécu comme cela par celui à qui elle donne un sursis
A l’inverse elle ne peut être vécu que comme une emmerdeuse par celui qui allait peut être conclure avant son arrivée, …
Reste pour le premier à se galvaniser, et à tout lâcher à la reprise en ayant tirer cependant un petit bilan de son entame ratée
et au deuxième, … à faire comme si la pluie ne changeait rien tout en se préparant en encaisser la furia d’un mec qui se remet à croire en son étoile, d’autant plus qu’il croira aux signes, au destin, en un dieu, à Didier Derlich, aux Bogomiles, à X files, …
pas facile quoi.
… Après la pluie, ça fait de « bons » souvenirs à posteriori et participe à une forme de légende. Mais ce sfumato de légende, ce vernis héroïque né d’un impondérable tout le monde s’en passerait volontiers sur le coup ! Ca fait l Histoire parce que ça échappe aux hommes, et que ça fout la merde dans des matchs qui semblaient être joués. Ca flatte notre côté frondeur ou anar, … mais bof.
Après tout les morts font bien parti de la légende du Dakar, …
Après,
Karim, le refus de l’arbitrage vidéo en foot cache (que pour ceux qui ne veulent pas les voir bien sûr) des choses bien moins buccoliques hélas que la nostalgie et tout et tout, ….
Tu ne veux quand-même pas insinuer que les arbitres ça s’achète? Nooooooooooooooon.
Hennman, ce qui lui a manqué à Wimbledon, c’est surtout un meilleur service…
Non Karim, évidemment non,
l’Homme n’est pas si sombre.
Ce qui s’achète ce sont les charmes des aléas du jeu, …
… Pour être sérieux, mais sans connaître non plus le sujet à fond,
je sais qu’un des motifs de refus pour le moment de toute aide à ce pauvre arbitre de champ tient aussi à une espèce d’égalité entre les divisions mais aussi entre les pays.
Que ce soit un arbitre de plus sur le terrain et/ou une ou plusieurs vidéos, ça coûte du pognon.
Et malgré les records pétés par Madrid en ce moment, le foot ça reste essentiellement un sport de « pauvres » qui pour le moment encore se joue dans les mêmes conditions et avec les mêmes règles au Camp Nou, ou sur un terrain desséché paumé au fin fond de la pampa argentine.
Très intéressant. J’ai appris pas mal de choses sur les finales des 80′s. Surtout pour 1982, où je pensais vraiment que c’était Mac qui avait fait un complexe de supériorité sur Connors.
Je me souviens de la finale Federer/Roddick de 2004. A l’époque, le premier n’a pas encore pris d’ascendant décisif dans les H2H contre le second, et la balance est à 50/50 quand ils s’affrontent. Fed est N°1, avec alors 2 GC, 1 Masters et 3 TMS à son palmarès. Roddick est N°2, avec 1 GC et 3 TMS en poche. Depuis qu’ils sont au sommet de l’ATP, Federer ne mène les faces-à-faces que 2 victoires à 1. Plus le fait qu’ils ont tous deux gagné un tournoi de préparation : Queen’s pour l’American boy, Halle pour le Suisse. Bref, point encore de domination écrasante de l’un sur l’autre.
La finale est très équilibrée. Roddick sert le plomb et attaque le filet avec pas mal de réussite. Un set partout, et 4-2 pour l’Américain dans le 3e. Federer semble en panne de solutions quand la pluie s’invite.
A la reprise du match, Fed va réussir à débreaker, remporter le 3e set au tie-break, puis le 4e, et avec lui le titre, 6/4. Jamais Roddick n’est passé si près de battre le Suisse. Quand ils s’affronteront les semaines suivantes, à Toronto et à Bangkok, Roddick donnera à chaque fois l’impression de ne pas pouvoir gagner. Au point qu’il lâche en interview, quand on le questionne sur la rivalité Federer – Nadal : « une rivalité ? Il faudrait que je batte Roger plus souvent pour qu’il y ait rivalité ». Wimby 2004, la naissance d’un complexe ? Je suis pas loin de le penser…
Entre Connors et Mc Enroe, cela n’a jamais été particulièrement sympathique, très loin de là..La seule fois ou ils ont joué ensemble en coupe davis en 2004, cela a d’ailleurs très mal fini pour eux..Il se détestaient cordialement, s’insultaient parfois et ont été prêt d’en venir aux mains plus d’une fois..
Connors n’a jamais admis qu’un autre joueur puisse être meilleur que lui quand il jouait son meilleur tennis et ne l’a donc jamais reconnu. Il mettait systématiquement ses défaites sur le compte d’une sous performance de sa part (quand il daignait s’en expliquer), y compris après la finale de Wim 84 ou, après s’être pris une raclée mémorable il a déclaré qu’il ne savait pas pourquoi mais aujourd’hui il n’arrivait pas à voir les balles qui lui semblaient aussi petites que des balles de ping pong..
Mc Enroe était du même acabit, dès le début. En 77 après être parvenu en demie finale de Wim contre Connors qu’il perd en quatre sets assez facilement, il déclara qu’il aurait pu gagner. Assez prétentieux alors qu’il jouait contre le numéro un mondial, était encore amateur, et était parvenu là en sortant des qualifs à 18 ans…Mais quand il perd en 82, il n’a pas mis sa défaite sur le compte de la pluie ou de la fatigue..
Les H2H entre les deux ont le plus souvent été très disputés et le bilan global assez équilibré. Même en fin de carrière à plus de 35 ballets, Connors parvenait encore à gagner contre lui de temps à autre. Une des raisons est qu’il était gaucher et que le service slicé extérieur de Mc était nettement moins efficace..
Sinon, à propos de Roddick, je pense que son complexe ne date pas de sa défaite en 2004, mais de celle, plus nette qui a suivi l’année suivante; c’est là qu’il a compris qu’il ne gagnerait pas tant que Federer jouerait au tennis…
Ce serait intéressant un article sur la rivalité Federer/Roddick parce qu’autant elle s’inscrit comme une des rivalités marquantes des 2000′s autant elle est la plus déséquilibrée. C’est vrai que Roddick n’a pas été le numéro 2 de Fed, mais d’autres rivalités ont marqué le tennis en opposant des joueurs qui ont rarement été 1 et 2 en même temps, voire jamais (Becker/Edberg, Agassi/Sampras etc).
Roddick fut longtemps le N°2 de Fed : en 2004 et 2005 au moins, jusqu’à l’arrivée de Nadal.
Absolument.
Andy, c’est le joueur le plus sous-estimé du circuit.
Il a battu tous les meilleurs, tous, sans exception. Il a été numéro 1 mondial. Il a remporté un GC.
C’est un vrai grand joueur qui, contrairement à ce qui a été dit, n’a jamais fait de complexe Federer. Ce type à le meilleur mental du circuit, car après chaque rouste, il revenait avec l’assurance qu’il pouvait l’emporter. Andy a eu le malheur de tomber sur un extra-terrestre qui lisait son service comme si c’était la 2ème balle de Martina Hingis.
Sans ca, on aurait eu un mec numéro 1 mondial près de 3 ans, détenteur de 5 ou 6 GC.
A propos du dimanche de mi tournoi de 87 évoqué par Guillaume, Karim et Kristian:
Effectivement Connors avait mis le feu ce jour là si je ne me trompe pas..C’était son 1/8 contre Pernfors ou mené 6-1 6-1 4-1, il finit par l’emporter en cinq sets..A près de 35 ans par conséquent..le bon temps..Un renversement de situation des plus impressionnants. C’était l’une des caractéristiques de Jimbo: il ne lâchait jamais, comme Nadal aujourd’hui..et tel un bon requin qui flaire le sang, quand il avait trouvé la faiblesse, il frappait sans ménagements…
J’ai pas la liste complète des TS, mais ils ont été bien gentils avec Safin (15), Schuettler mon idole (19) et Karlovic (23). Pas avec Tommy Haas par contre.
Ouais : qui n’en veut du Tommy Haas au premier tour ?
Quand on pense que Montanes sera lui protégé, et que ça ne l’empêchera pas de perdre au premier tour…
En fait, c’est pas qu’ils soient gentils ou non: il y a des règles précises pour établir les TS: le classement ATP, plus les points obtenus sur herbe durant les derniers 12 mois, plus le 75% des points obtenus sur herbe dans les 12 mois d’avant.
Justement, je n’ai pas le classement complet mais avec quelques tours passés les années précédentes, sa victoire à Halle et une 35ème place ATP (alors qu’il y a au moins trois forfait devant lui), je pensais que Haas parviendrait à décrocher une place.
2ème tour à Halle et 3ème tour à Wimbel en 08.
4ème tour à Wimbel en 07.
C’est vrai que ca aurait pu suffir.
Tout d’abord, bonsoir à tous. Je suis un petit nouveau ici, même si peut-être que certains se souviennent de moi sur sportvox (il y a 2-3 ans de ca). A mes salutations, je joins mes félicitations aux créateurs du sites, aux rédacteurs et aux commentateurs, car c’est du haut niveau.
Cet article est vraiment très intéressant et fouillé et met parfaitement en lumière (quel jeu de mots!) les conséquences possibles d’une interruption lors d’un match de tennis. Finalement, pause médicale, interruptions pour cause d’intempéries ou d’obscurité, quelque soit la nature de l’interruption, les effets sont les mêmes: elles redistribuent les cartes et mettent à rude épreuve celui qui est devant. Car l’autre, de toute manière, n’a plus rien à perdre.
Ce qui me parait important de souligner également, c’est que dans la grande majorité des cas, l’interruption du match ne vient pas chambouler son issue. Mais pour 99 cas où l’interruption n’a rien engendré d’autre que le respect de la logique, il y a toujours LE cas qui laissera trace dans les mémoires (c’est Agassi qui perd Roland contre Courier, c’est Monfils qui perd contre Djoko à l’US Open après les 15 minutes de pause médicale, etc). Il y a une sorte d’impact sur l’inconscient collectif: le cas sur 100 est celui dont on va se souvenir.
Les exemples cités ici me paraissent totalement pertinents. Et, effectivement, on aurait pu ajouter la finale 2004. Roddick tenait le match par le bon bout. Cela dit, malgré ce qui a été dit dans les commentaires, il faut tout de même souligner qu’A-Rod était déjà mené 5-1 dans les confrontations directes (et sa seule victoire remportée après avoir sauvé, de mémoire, deux balles de match).
Concernant le toit, je pense qu’il était, à terme indispensable. Bien sûr, les interruptions avaient leur charme; bien sûr, c’était une donnée supplémentaire à gérer pour les joueurs. Mais certaines situations viraient à l’absurde (le fameux Nadal-Soderling). Et puis, pour avoir traversé la Manche, fait tout une nuit de queue – couché à même le trottoir – pour obtenir mon billet et ne voir… qu’une demi-heure de tennis (et un seul set!), il faut bien dire que c’est une situation très désagréable pour les spectateurs. On pourrait d’ailleurs ajouter, concernant la « donnée supplémentaire à gérer » qu’elle n’est pas totalement supprimée ici, mais plutôt remplacée par une autre donnée qui change les conditions de jeu: en indoor, les conditions seront nécessairement différentes (absence de vent, luminosité égale, condition accélérée…)
Tout a été passé en revue avec cette fameuse pluie et les destins croisés qu’elle a engendrés sur le Center Court.
Malgré le sacro saint premier dimanche (celui de milieu de tournoi), il y a bien une révolution qui est née de ce Wimbledon 82, car je crois que c’est à partir de cette édition, avec le retard accumulé que la finale Messieurs se joua le dimanche.
Avant, c’était le samedi, du moins c’est ainsi que je me rappelle les finales Borg-McEnroe de 80 et 81.
Celle de 84, je suis sur que c’était un dimanche aussi, pas sûr pour celle de 83 mais il me semble également.
Pour le toit, effectivement, y’a un principe d’égalité qui laisse à désirer car certains joueurs seront pensionnaires du Center Court pour chacun de leur match, certainement, et reste à voir l’évolution du gazon (déjà trafiqué) dans ces conditions…
C’est clair que les grands joueurs sont avantagés, comme c’était déjà le cas avec le système du hawk eye.
En ce qui concerne le gazon, je ne pense pas que ca aura une grande influence, a priori. Mais évidemment, ca reste à voir.
Très bon article de Beggar ! Merde, c’est Kristian !
Le match Henman/Ivanisevic reste pour moi la caricature du match où l’on n’est plus au tennis, mais à la loterie…
Sur la défaite de Roddick en 2004 en finale de Wimbledon, je l’avais détaillée dans un article que j’avais publié à l’époque sur Sportvox, intitulé « l’impact des rencontres clés ».
Je reste persuadé que si Federer perd ce match, il ne fait pas nécessairement la même carrière derrière : il ne confirme pas sa victoire à Wimbledon, son aura grandissante après son OA gagné s’arrête net, et ce après sa défaite à RG au 3è tour devant Kuerten. Roddick se remet quant à lui dans la course et ne commence pas à intérioriser un comlexe d’infériorité face à Fed.
Cela peut paraître de la pure fiction, mais je pense franchement que le psychique joue un tel rôle en tennis que des carrières peuvent être bouleversées suite à certains matchs clés.
Tout pareil
Comme 3° joueur, le graveyard, rassurez-moi, on y aura toujours droit?
A propos de ce toit, dites-moi : est-ce que cela va modifier les conditions de jeu ? En gros, le gazon, qui a été ralenti ces derniers temps, va-t-il redevenir un chouïa plus rapide ?
C’est difficile de te répondre ainsi.
Le toit risque d’assécher un peu le gazon, lequel disparaitrait alors plus rapidement… ce qui aurait évidemment pour effet de le ralentir encore un peu plus.
D’un autre côté, dans la version indoor, sans vent et avec une concentration d’air un peu moins importante, la balle voyage plus vite dans l’air.
Donc il faudra attendre pour être vraiment fixé. Ce sera intéressant de lire ce qu’en diront les joueurs.
Salut Elmar, ca faisait longtemps qu’on ne t’avait vu en pareille compagnie effectivement. J’aime toujours beaucoup tes commentaires tennistiques. Par contre sur certains aspects techniques, je m’inscris en desaccord.
Pour l’histoire du toit qui risque d’assécher le gazon, je n’y croit pas trop. Les anglais sont quand même les champions du monde de l’entretien du gazon. Le court central sera exactement ce qu’ils ont envie qu’il soit.
Pour la concentration d’air moins importante en indoor, tu veux parler de la pression je suppose, ca ne va strictement rien changer. Mais c’est un bon sujet de tennis fiction. Je vois d’ici le scénario (conversation entre les directeurs financiers et techniques du tournoi pendant la finale):
- Bob, les baromètres d’audience Asie et Amérique du Nord se cassent la gueule. Qu’est-ce que tu me proposes ?
- T’inquiète Bill, on est mode controle de pression. Tiens prend la souris là. Tu vois ce graphique ? C’est la pression sous le toit. En cliquant à gauche tu augmentes la pression, à droite tu la baisses. Oui le ronronnement que tu entends c’est le groupe compresseur.
- Murray est à la rue sur son service ! Regarde, mon téléphone n’arrête pas de sonner ! C’est le représentant des fonds de pension !
- Pas de panique, regarde baisse la consigne de 0.15 bar, ca va rajouter 20 km/h à ses premières balles. Tu vois ? Et au changement de coté tu fais l’inverse.
- Ah Bob je ne sais pas quoi te dire ! Tu nous sauves tout l’exercice 2010.
Par contre il est vrai que le toit supprime le vent si toutefois le toit est fermé. Cela peut avantager les minutieux, ceux aui prennent la balle loin du rebond, ceux qui ont un lancer de balle à haute altitude comme Murray maintenant et Lendl dans le passé.
Oui à mon avis cela va accélerer le jeu car ce sera les mêmes conditions que l’indoor (c’était le scas à Hambourg quand il déployait le toit). La question est ensuite de savoir à quel degré et quel type de joueur sera avantagé? Je pencherai pour les joueurs à vocation offensive. Fed, Haas, Roddick. D’ailleurs on parle peu de A-Rod mais cela ne me surprendrait pas qu’il fasse un excellent tournoi. Il ne faut pas oublier qu’il est en forme depuis le début de la saison suite au gros travail de préparation physique effectué cet hiver et le gazon a tjs été sa meilleure surface.
D’accord avec Marc et Guillaume pour l’importance de la 1ère confrontation en Fed et Roddick en finale de Wimby dans leurs carrières respectives. Comme quoi cela ne tient pas à grand chose.
Merci à l’auteur pour cet article enrichissant car je n’ai pas connu ses grandes épopées des années 80-90 (trop jeune) et j’ai du coup pu parfaire mes connaissances.
C’est l’absence d’humidité qui accélèrait
le jeu à Hambourg.
L’herbe gorgée d’eau freine plus la balle mais génère un rebond moins haut et une trajectoire encore plus fusante. Pas sur que le jeu en soit franchement ralenti.
Théoriquement la fermeture du toit accélère légèrement les conditions de jeu, comme c’est déjà le cas en Australie. Même si on ne se retrouve pas sur du parquet, ce sera sûrement un peu plus propice à la pratique du service volée.
Tout le paradoxe pour moi de ce tournoi de Wimbledon est que c’est de loin le GC que je trouve le plus significatif, mais également le plus chiant à suivre tennistiquement, et télévisuellement (ça se dit ça?). Je lui ai toujours préféré largement Roland Garros, surtout quand la terre est sèche comme cette année ou en 96. Le nec plus ultra étant depuis une dizaine d’années l’AO. Je n’ai jamais aimé le jeu du herbe. A l’époque du boom boom pan pan, c’était assez frustrant mais je restais malgré tout scotché. Et depuis qu’on joue du fond du court… c’est encore pire pour les raisons que j’ai expliquées tantôt.
Pour moi ce qui fait Wimbledon ce sont ses traditions et surtout son palmares incomparable où les légendes enfilent les titres, quand RG a couronné tant de joueurs « moyens ». Sampras, Federer, Borg. Trois des quatre plus grands y ont réalisé leur plus grand exploit, est-ce un hasard?
En très grand fan d’Edberg, de Sampras, de Fed, ce tournoi m’a gâté côté résultats et rarement frustré comme RG savait le faire. Pensez donc, en 20 ans seules les victoires d’Agassi, Kuerten et Fed Porte d’Auteuil m’ont fait chavirer. ça fait 5 tournois sur 20, soit 25%. Sur la même période à Wimbeldon j’ai Sampras (7), Fed (5), Edberg (2) et Agassi (1). Comment ne pas préférer Wimbledon à tous les autres? Ou à RG en tout cas?
Pourtant sur le stricte plan du jeu, l’herbe a toujours été un vrai purgatoire pour moi. Je ne sais pas si certains d’entre vous cultivent ce paradoxe, celui d’aimer ce tournoi pour son palmarès, mais ne pas aime le jeu que l’on y pratique.
Karim, c’est toi qui parles ? Tu étais peut être trop petit en 80 et 81 pour apprécier le tennis joué sur le court central à SW19 mais en 2007 et 2008 tu étais un grand garcon costaud en pleine possession de ses facultés. Mais je crois comprendre ce que tu veux dire. Je tente de reformuler ta pensée en exprimant la mienne au risque de me planter complètement.
Les grands joueurs qui ont compté par dessus tout pour moi – Borg, puis Mac, puis Becker, puis Sampras, puis Federer – se sont souvent retrouvé en position de favori à Wimby. Or voir le joueur que l’on supporte jouer le tournoi le plus important de l’année en situation de favori rajoute au spectacle une pression qui confine au léger malaise latent. Voir Federer – Nadal à dans le temple de l’espagnol RG me laisse de marbre. Par contre le même genre de confrontation à Wimby m’angoisse assez fort. C’est une question de risque d’une contre-perf marquante, d’un renversement de l’ordre favorable des choses. Ce que les anglo-saxons appellent très justement « upset ».
Oui d’un cote les conditions indoor accelerent un peu le jeu. Par contre, on va forcement jouer d’avantage sur les Centre Court que sur les autres courts, et le gazon en deuxieme semaine risque de particulierement souffrir. Ce qui va au contraire ralentir le jeu. Si la finale se joue a toit ouvert, les conditions risquent d’etre plutot lentes.
Etant fan de Lendl dans les 80′, Wimbledon etait et est reste pour moi le tournoi de la frustration..
@ Karim : je trouve que depuis 1 ou 2 ans avec le ralentissement de la surface, les matchs sont bien plus interessants. Je veux dire que bon on a quand même été gaté avec les 2 dernières finales à Wimby.
Après je n’ai pas connu les années 80 et peu les années 90 mais de ce que j’en ai vu (merci youtube et consort), c’était quand même la chienlie (excusez l’expression). Par exemple voir GORAN s’imposait à Wimbledon était un supplice (au niveau du jeu j’entends).
Je te rejoints sur l’OA et je rajouterai l’US open qui pour moi sont au niveau du jeu les 2 tournois du GC les + passionnants. Parce que Bruguera, costa et compagnie avait pour moi le jeu le plus chiant de la terre (battue) à RG. Merci à Kuerten et à Safin d’avoir égayé cette période. Et puis la ferveur des australiens n’a pas d’égal!
Pour en revenir à Wimbledon, c’est vrai que la dégradation du gazon du court central en cas de nombreux matchs consécutifs risque de poser problème en 2ème semaine.
Mais de toute façon, il n’y aura pas de souci cette année, la pluie à Wimby c’est une légende, lol…
On verra bien ce que donne le toit à Wimbledon…
J’ai déjà dit que j’étais septique en raison du fait que les conditions de jeu ne sont plus égales pour tous et avantagent ceux qui jouent systématiquement ou presque sur le Central..
Il y a une chose qui est certaine, c’est que le toit supprime le vent et avantage donc les gros serveurs bons en indoor en général..
Le reste…reste à démontrer..Vont ils davantage utiliser le central que les autres courts ? S’il pleut, oui, mais le central ne sera pour autant pas davantage utilisé que les années ou il fait beau. L’herbe sera plus usée que sur les autres courts mais c’est déjà très souvent le cas..
Est ce que cela rend le court plus rapide ? on cite Hambourg ou Halle mais je n’ai pas lu beaucoup de déclarations de joueurs en ce sens..
Il faut dix minutes pour fermer le toit mais les vingt minutes suivantes seront consacrées à créer une atmosphère propice. Ils n’ont pas donné beaucoup d’indication: l’objectif est il de diminuer ou d’augmenter l’humidité ?
Bref, pas mal d’inconnues..on verra bien
Si les cadors devraient pouvoir disputer leurs matchs sans retard, ce n’est pas la couverture du toit qui a régler le pb des rencontres en retard: quand il y a cinquante ou soixante match en retard parce que le temps est pourri en première semaine, ce n’est pas le toit du central qui va y remédier..
Cela évite juste qu’il y ait quelques matchs en retard de plus. cela ne va donc pas régler le problème de la programmation erratique du tournoi, cela va juste garantir une plus grande stabilité des recettes TV qui est un pb financier..Vu le coût, je doute que le toit soit un investissement rentable pour la All En,gland Club…
Sinon petit HS : la galère continue pour Bagdatis avec un genou en compote (sortie sur civière…). Triste pour ce joueur fort sympatique.
Quand je pense qu’à Melbourne quand ils ont sorti le toit magique de leur chapeau en 88 il fallait quelque chose comme 90 min si ma mémoire est bonne pour le fermer, on a fait un sacré pas en avant.
Pour Baggy c’est triste, mais il n’est plus une réalité sur le circuit depuis deux ans déjà. Va-t-il nous faire le coup de la résurrection à 28 ans quand personne ne l’attendra plus nulle part ni ne comptera sur lui, éloigné des courts un and ou deux et galérant en Futures? Et qui va enfin aligner les planètes de son thème astral au moment où on le donnera pour mort?
Baggy est un poissard : après les poignets, le genou… Le pire, c’est que j’ai cru comprendre qu’hier était jour de son anniversaire. Tu parles d’un cadeau !
Réussira t-il à revenir ? Comme dit Karim, il a disparu du top niveau depuis déjà 2007. Ca commence à faire loin… Le seul point positif, c’est qu’il a prouvé (OZ 2009) que son tennis pouvait revenir à l’occasion, même quand le joueur semble au fond du trou.
C’est dommage, tant ce gars avait sa place parmi la génération des Murray, Djoko and co qui était appelée à tout gagner (si si, vous savez, avec aussi Berdych et Gasquet).
Wimbledon est le tournoi que je regarde le moins (je ne crois pas avoir jamais regardé autre choses que des finales!!!) donc je suis mal placé pour juger de l’intérêt du toit. Mais je souscrit aux remarques précédentes: il ne servira qu’à assurer 100% de retransmission télévisée, donc les recettes publicitaires « y afférentes ».
Pour ce qui est du public, seuls les heureux détenteurs d’un billet pour le central seront impactés, ça ne concerne donc qu’une minorité de happy few.
A part ça, merci à Kristian pour ces évocations historiques.
Les légendaires finales Borg/Mc, les cavaliers seuls du Brat, les superbes combats Becker/Edberg, l’hégémonie de Sampras, Wimbledon a toujours été pour moi le point d’orgue de la saison, l’endroit où il se passe quelque chose.
RG est trop particulier et a toujours eu un aspect printanier, le stade de Flushing Meadows est trop récent et bruyant, une sorte de Beaubourg du tennis, pour être entouré de tradition et les joueurs ne se présentent souvent pas à leur meilleur à l’AO, trop tôt dans la saison.
Le côté historique est constamment présent et est créateur de tensions, ce n’est d’ailleurs pas un hasard si s’y sont jouées les finales les plus tendues (Borg/Mac, Edberg/Becker, Ivanisevic, Federer/Nadal). Quelle différence entre les Nadal/Federer de Wimbledon 08 et de l’AO 09 ? La tension je pense, l’enjeu.
Quant au jeu, j’ai toujours adoré cette surface un peu aléatoire rendant toute modélisation impossible et laissant toujours une place à l’instinct, à l’inné plutôt qu’à l’acquis, mettant ainsi plus encore à l’épreuve les nerfs. Aucune place pour l’attentisme. Il est vrai que le gain de puissance au service dans les années 90 a mis un peu en danger l’intérêt du jeu, mais comme je l’ai déjà dit, j’aurais été plus favorable à une réglementation des raquettes et une diminution de la zone de centrage qu’à un ralentissement des surfaces. Mais bon…
Jean,
On parle toujours des surfaces, et on oublie de rappeler qu’à partir de 2002, les tournois sur surface rapide ont utilisé des balles à diamètre augmenté qui ont fait perdre environ 15km/h aux vitesses d’arrivée des services et ont avantagé les effets du lift.
Au niveau matériel, c’est l’évolution récente majeure qui a probablement sonné le glas pour Andy Roddick. Je n’ai jamais rien lu d’une source incontestable (je ne parle donc pas des forums qui se répandent à longueur de temps sur le sujet) faisant état d’un ralentissement du gazon. Si vous avez des infos, je ne demande qu’à apprendre.
J’ai plus sous les mains une source fiable.
Pourtant, je sais avoir lu dans un Tennis magazine de l’époque qu’ils avaient changé la nature du gazon afin de le ralentir. L’article présentait d’ailleurs cela comme une volonté affichée de la part des organisateurs.
Au-delà de ça, tous les joueurs s’accordent à le dire.
Sinon, je n’ai jamais lu qu’ils avaient augmenté le diamètre des balles, d’ailleurs, ca me parait surprenant. En revanche, j’ai lu qu’elles avaient moins de pression pour les ralentir, effectivement.
Sinon, l’évolution majeure d’après l’ami Andy lui-même, c’est le cordage Luxilon qui a permis de contrôler la balle en fond de court comme jamais auparavant, notamment en retour. Apparemment, avec ce type de cordage, on peut taper très fort tout en gardant un bon contrôle sur la balle… et ce même si le coup n’est pas parfaitement centré. Ca semble faire une grosse différence.
C’est vrai Ulysse, je pars un peu d’un lieu commun, tu as d’autre part bien entendu raison sur les balles.
Je n’ai pas de preuve incontestable du ralentissement, mais il est connu que la composition du gazon a changé, d’un point de vue strictement visuel (donc peut-être trompeur), j’ai quand même l’impession que le gazon du Queen’s est beaucoup plus fusant que celui de Wim. Sur ce sujet, Kristian avait fait un très bel article, où il parle également des balles : http://www.sportvox.fr/article.php3?id_article=21630
Et puis cette animation qui tourne sur YouTube, qui conclue à une diminution de vitesse d’une dizaine de km/h des balles, frappées bien sûr avec la même force : http://www.youtube.com/watch?v=soJ_FVnijAw
Ca vaut ce que ça vaut…
Sur les tournois du GC. Moi j’ai toujours eu un faible pour l’OZ. D’abord parce que bien placé dans le calendrier : on est sevré de vrai tennis depuis le Masters deux mois plus tôt, donc le manque est grand quand est donné le coup d’envoi du premier GC de la saison.
Ensuite parce que c’est le GC le plus propice aux surprises : cadors encore épuisés par la fin de saison précédente, seconds couteaux on fire après avoir emmagasiné des matchs sous le cagnard australien à Brisbane ou Sydney… A l’OA, rien n’est jamais écrit à l’avance.
Aussi parce que j’aimais bcp le Rebound Ace : visuellement d’abord, le noir et vert accrochait bien l’oeil du spectateur. Et puis surtout, c’était par essence, encore plus que le dur US, LA surface médiane sur laquelle pouvaient se retrouver les bombardiers et les crocodiles (pour faire court) et s’y défier à armes égales.
Enfin parce que c’est le tournoi qui possède à mes yeux le meilleur public, passionné sans être nationaliste (même si parfois dérapages). Supporters aussies, croates, grecs… Il y a toujours une ambiance monstre. Et que de grands matchs vus ces dernières années : Fed/Safin 2005, Nadal/Fed 2009, Baggy/Lleyton 2008, Marat/Roddick 2004, Lleyton/Nadal 2005, Murray/Nadal 2006 (?), Agassi/Rafter 2001…
Oui, l’OZ est mon GC préféré, je pense.
A l’opposé, plus encore que Wimby, c’est pour moi l’US Open qui sacre véritablement les plus grands. Se dire que depuis le début de l’ère Open, seuls des N°1 mondiaux l’ont emporté, hors Orantès et Vilas… C’est grand.
Roland… J’aime selon les joueurs J’ai adoré Kuerten, Gaudio, Coria même pour son tennis. J’ai eu plus de mal avec l’ère Nadal.
Wimb : perso, je regrette qu’on ait transformé le All England Club en un tournoi de terre battue verte. J’avais trouvé la finale Goran / Rafter, ma première, sublime. Des services, des volées, des points brefs… Ben oui, c’est un jeu à part, mais c’était ça qui faisait sa richesse. A Roland les longs échanges tactiques, à Wimb les points en deux coups de raquette. Il y en avait pour tout les goûts. Et puis, j’ai déjà eu occasion de le dire, avoir ralenti le gazon est pour moi comme un manque de respect envers Federer et Nadal. C’est comme si on leur disait : « On laisserait bien un gazon rapide, mais on a trop peur de voir un Karlovic ou un Isner vous y battre ». Or, à ma connaissance, Fed comme Rafa ont prouvé (en début de carrière pour l’un, au Queen’s pour l’autre) qu’ils savaient aussi gagner sur du « vrai » gazon.
Ca y est, j’en ai fini avec ce commentaire qui doit quasiment avoir la longueur d’un article !
Moi je regrette aussi le vrai le gazon.
J’ai revu il y a deux jours le Sampras-Agassi de 99 et c’était juste magnifique.
Services gagnants; retours gagnants; volées gagnantes; passings gagnants. Voilà les points auxquels on avait droit.
Ce jeu n’existe plus, et c’est vraiment dommage.
De plus, j’ajoute que sur le gazon d’alors plus que sur n’importe quelle autre surface, il fallait savoir gérer les key points. Très peu d’occasions. Il fallait saisir le momentum, être capable de frapper le retour gagnant au moment le plus propice (genre la balle de match de Federer contre Pete). C’est qqch qui existe encore mais qui a tout de même un peu disparu. Il est désormais réellement plus facile de retourner. Certains s’en félicitent… moi j’ai plutôt tendance à le déplorer.
Au niveau esthétique (c’est très personnel), Wimbledon possède quelque chose que les autres tournois n’ont pas : le gazon, ça a de l’allure, les images sont toujours belles et surprenantes. Je m’explique : de la terre battue, on en a à foison ; des tournois en dur, il y en a un paquet. Mais quand la courte saison sur gazon arrive, il y a cette magie visuelle à chaque fois renouvelée, ce vert naturel a, pour moi, un parfum d’enfance, du temps où je pouvais suivre Wimbledon à la télé. Pourtant, autour de moi, aucun court en gazon : ce tournoi a donc un je ne sais quoi d’exotique qui, en même temps, ramène un peu vers l’enfance, vers le tennis des légendes du début des 80′s (Borg VS Mc Enroe, c’est une madeleine au goût intact…)
Maintenant, le tennis à grosses frappes des années 90 a disparu : il y a des échanges à Londres, même si on peut justement regretter que le spectacle soit stéréotypé, c’est-à-dire à peu près aligné sur ce que l’on voit partout ailleurs dans le monde. La légende de Wimbledon n’en souffre pas : quand Federer sauve, en 2008, une balle de match sur un des plus beaux passings que j’ai vus, je me dis que le spectacle est bien présent. D’autant que, cette année, on devrait pouvoir à nouveau suivre le tournoi sans posséder de chaine payante : les organisateurs semblent proposer une couverture TV en ligne assez complète, à la manière de France 2 pour RG :
http://www.wimbledon.org/en_GB/interactive/video/live.html
WARNING: stop au révisionnisme de la part de Guillaume, Colin, Karim !
Ce n’est pas la peine de chercher: mieux que Wimbledon,cela n’existe pas ! Wimbledon, c’est The Championships, le tournoi que tout joueur, sauf s’il est né sur terre battue, rêve de remporter au moins une fois dans sa vie, et encore: Nadal a rêvé de remporter Wimbledon et mieux encore il l’a fait, premier espagnol à l’avoir fait depuis Santana en 66..C’est très particulier de remporter Wimbledon, le tournoi le plan ancien, le plus prestigieux, celui qui a donné lieu aux plus grands exploits..
Quand vous gagnez Wimbledon, vous rentrez au All England Club, sinon il faut être parraîné par quatre membres pour être admis sur la liste d’attente et attendre trente ans..Et oui, vous faites partie de club ou vous n’en faites pas partie; c’est parfois injuste mais c’est comme cela..et si vous n’y arrivez pas, vous pouvez toujours raconter ce que vous voulez, vous n’en faites pas partie et vous ne pourrez jamais prétendre avoir été le meilleur joueur de tennis jamais vu..
La plus grande injustice c’est que Rosewall ne l’ai jamais gagné.
Si vous êtes allergique à l’herbe, n’êtes pas capable de développer un tennis autre que de tâcheron, passez votre chemin; ce n’est pas pour vous, n’est ce pas Lendl, Wilander, Vilas ?
Et oui, Wimbledon, c’est discriminant: il faut aussi du talent et des nerfs..
De mon point de vue, le tennis ne devrait être joué que sur des surfaces naturelles: terre battue ou herbe, à l’extérieur et de jour..
..la plaie c’est ce ciment américain qui a tout envahi pour des raisons commerciales, surface très pénible à jouer, cause de l’augmentation des accidents…
Entre la terre et l’herbe, mon coeur balance, j’aime les deux mais préfère l’herbe pour des raisons esthétiques et parce que c’est la surface la plus agréable pour jouer dessus…et puis à Wimbledon, on joue en blanc, on mange des fraises à la crème et pas des haagen daz et on boit du pimm’s champagne. ? non vraiment il n’y a pas mieux..le meilleur public également, de très loin: jamais vu applaudir une double faute ou un truc comme cela..
Le pire tournoi est l’Us Open, de très loin: public vulgaire et ignare qui baffre du pop corn et des saucisses toute la journée, qui se déplace pendant les échanges sans attendre tous les deux jeux, qui crient et encourage les locaux comme si c’était un match de foot américain..épouvantablement bruyant, sale avec une organisation lamentable qui ne respecte même pas les joueurs, qui organise un tie break au 5ème set, qui force les joueurs à jouer la nuit, les force à jouer les demies finales et la finale à 24 h d’intervalle pour augmenter leurs droits TV ce qui est un scandale sur le plan de l’équité sportive…Il n’y a quasiment que les joueurs américains qui ne s’en plaignent pas et le palmarès dénote l’avantage que ces conditions « à l’américaine » leur procure. la plupart des autres joueurs européens détestent: Borg ne s’en cachait pas et si Nadal ne gagne pas bientôt, il finira aussi par cracher le morceau..l’OZ est le paradis en comparaison….
Ce n’est pas un hasard si Connors était si à l’aise à l’Us Open et détestait Wimbledon..
Cela ne l’a pas empêché de gagner deux fois..et quand vous gagnez deux fois, vous faites partie des plus grands. On peut gagner une fois à la surprise générale à Wimbledon, pas deux…
VIVE WIMBLEDON, VIVE LA REINE !
C’est justement paradoxal que Federer ait quintuplé ces 2 tournois..et fait le quadruple doublé…
Ma foi, c’est le doublé le plus fréquent , mais faut voir aussi les pointures l’ayant accompli, Fed bien sûr, mais Becker, McEnroe, Connors, Sampras bah rien que ceux-là, ça fait déjà 49 titres en GC..dont justement..40 Wimbledon-US Open, ça sélectionne les clients… sans rien enlever aux mérites de Borg, d’Agassi, Wilander, Courrier, Lendl, Nadal et consorts pour leurs doublés (ou mieux) respectifs.
Tout doublé est un exploit, et maintenant avec les spécificités des surfaces chaque année remise en cause (cette année RG, l’an passé W , cette année encore avec le toit.. et l’AO plusieurs fois…) , on ne saurait plus dire quel est le plus difficile.
Le doublé RG-W pas fait depuis 30 ans avec Borg avant l’an passé , reste encore possible pour Federer cette année, et là, ce doublé 2 années consécutives par 2 joueurs différents, ça amènerait à revoir les références sur la question…
Le doublé Wim-Us Open, je ne vais pas dire que c’est facile mais quand on est très très bon sur surface rapides, c’est faisable…
Le doublé RG-Wim, c’est autrement plus difficile, surtout à un mois d’intervalle et il n’y a pas beaucoup d’élus jusqu’à présent: Laver, Borg, Nadal et c’est tout depuis la guerre…et c’est ce qui rend aussi Borg très grand: il l’a fait trois fois de suite et ce n’est pas près de se répéter…
Laver avait plus de mal sur terre battue et il y avait Rosewall; pour Borg, Wim n’a jamais été une promenade de santé sauf en 78 (et en 76, mais c’était de la terre battue), pour Nadal, Wim n’ a jamais été facile non plus..C’est vraiment difficile et c’est une très bonne occasion pour Federer d’en faire autant…
Antoine, je te rejoins sur un grand nombre de points mais ton panégyrique de Wimbledon est un peu élitiste. Le vrai lawn tennis est un jeu d’aristocrates joué avec parcimonie sur de rares terrain manucurés par une armée de larbins. Ce n’est pas un hasard si les joueurs sonts habillés en blanc.
Il faut reconnaitre que la terre est l’évolution naturelle d’un court en gazon si on joue dessus assez longtemps et qu’au-delà les surfaces artificielles n’ont fait que rendre plus accessible un sport initialement réservés aux riches oisifs.
L’US et l’Australian Opens ont adapté plusieurs fois leurs surfaces et même leur emplacement au goût de l’époque avec un pragmatisme très anglo-saxon. La vieille Europe apporte un peu de diversité en restant accrochés à ses origines et pour cette diversité c’est très bien. Cependant il n’y a à mon avis aucune vertu dans ce qu’on appelle « la tradition ». Je n’accorde pas plus de valeur au All England Club, au Wimbledon Lawn Tennis and Cricket Club, et aux fraises à la crèmes qu’aux autres obscurantismes de tous poils qui fleurissent dans le monde sous l’appelation « tradition ».
C’est surement le premier tournoi de tennis au monde en 1877, et c’est ce prestige qui lui donne la tension qui pèse sur les rencontres en fin de deuxième semaine, et fait en fin de compte l’intérêt sportif de ce tournoi.
Ce prestige se paie cher 130 ans plus tard, ce qui explique à coup sur la bonne tenue d’un public peu passionné ni connaisseur car majoritairement occupé à commenter les chapeaux portés à Ascott le week-end précédent. Je caricature mais à peine, le premier prix pour une journée de premier tour hors court central à Wimbledon est au delà de 200£ et la finale est en 2009 au prix intéressant de 1997£. Toutes les places sont vendues.
Quelle emphase, un vrai cri d’amour auquel je ne peux que souscrire !
« c’est la surface la plus agréable pour jouer dessus » : dis, Antoine, tu as déjà eu cette chance ?
Oui, en Angleterre en 77, je n’ai pas touché beaucoup de balles, mais ma petite camarade de jeu était très indulgente avec moi…
Ah ben tout s’explique pourquoi le gazon est la surface préférée d’Antoine
Le monde à l’envers… Je suis en train de voir jouer un Espagnol qui fait service-volée sur 1ère balle, service-volée sur 2nde balle, retour-volée sur service adverse.
Et le zèbre est en plus en train de rendre chèvre David Ferrer !
Mon reve, c’est d’aller jouer a Newport sur les courts du Tennis Hall of Fame. Regardez comme c’est beau…
http://www.tennisfame.com/ithof.aspx?pgID=894
Le cadre est superbe, en effet.
Juste dommage que le tournoi ATP qui s’y déroule l’été soit digne d’un plateau Challenger.
C’est là que Fabrice Santoro a réussi un des plus beaux coups de ces dernières années:
http://www.youtube.com/watch?v=wyXGGSf6gzc
C’est vrai que ça fait bizarre de voir les couloirs de double partagés avec les courts d’à côté!