Les finalistes uniques en Grand chelem

By  | 15 mai 2014 | Filed under: Regards

Chris Lewis, Wimbledon 1983Coup de chance, forme exceptionnelle, le Capitole avant la roche Tarpéienne ?

Guillaume nous a magistralement présenté il y a quelques jours les plus « mauvais » vainqueurs d’un tournoi du Grand chelem.

Cet article m’a permis de me remémorer les noms de certains joueurs obscurs, enfouis au fin fond de ma mémoire, à l’époque lointaine où je connaissais par cœur le classement ATP des 100 meilleurs joueurs…

Je me suis dit que ces pires vainqueurs avaient parfois bénéficié de tableaux très favorables, et notamment de finalistes improbables. J’ai donc décidé de me pencher sur cette catégorie des finalistes uniques en Grand chelem, qui ont connu leur apothéose un jour avant de disparaître du feu des projecteurs aussi rapidement qu’ils étaient apparu en pleine lumière, et je me suis dit que ces inconnus qui ont eu leur quart d’heure de célébrité méritaient d’être de nouveau présentés à tous.

Après recensement de ces différents joueurs capables d’exploits, mais qui n’ont pas confirmé, j’ai décidé, totalement arbitrairement, de les répartir en quatre catégories, en fonction de ce que leur unique finale de Grand chelem a représenté pour eux. Il s’agissait donc :

1/ du tournoi de leur vie

2/ de l’année de leur vie

3/ du tournant de leur carrière

4/ de l’aboutissement de leur carrière

Petit tour d’horizon de ces finalistes uniques qui m’ont le plus marqué, sans volonté d’exhaustivité. J’ai mis notamment de côté les finalistes uniques avant 1977 et j’ai délibérément zappé l’Open d’Australie avant 1983 (on a vu dans l’article de Guillaume sur les pires vainqueurs d’un Grand chelem que beaucoup avaient gagné en Australie avant 1983).

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Le tournoi de leur vie

Il s’agit de joueurs inconnus, qui, au hasard d’un tableau favorable ou d’une forme exceptionnelle, ont su briller le temps d’un tournoi, sortant du brouillard de l’anonymat pour y retourner aussi vite qu’ils en étaient sortis.

Certains d’entre eux ont réalisé un tournoi extraordinaire avec des performances de haut niveau, d’autres ont bénéficié de circonstances favorables et de l’alignement de toutes les planètes pour parvenir en finale.

A/ Les super performeurs

  • Mikael Pernfors, Suédois, finaliste à Roland-Garros en 1986.

Un an après ses débuts professionnels, le Suédois à tête de lutin et particulièrement souriant va réaliser un Roland-Garros exceptionnel. Il bat Edberg dès le deuxième tour (tête de série n°5), le terrien Jaite en huitièmes, Becker en quarts avec un 6/0 au dernier set, et Leconte en demies. Pas mal pour un joueur inconnu. Cependant, la finale contre Lendl est de trop. Cette année-là, Lendl joue à un très haut niveau. Il a battu Kriek en demi-finales (oui, Johan Kriek en demies sur terre battue) sans retirer son survêtement, et il est bien trop puissant pour un Pernfors au bout du rouleau. C’est un match poids lourd contre poids plume, comme il y en aura d’autres ensuite entre Lendl et Mecir. Après ce coup d’éclat, Pernfors ne confirmera pas par la suite. Comme les Nyström et Sundström, ses compatriotes, son jeu de contreur était trop prévisible et trop limité pour s’installer au plus haut niveau. Mais quel tournoi il aura fait en 1986, profitant du manque d’expérience sur terre battue d’Edberg et Becker et de l’irrégularité de Leconte, magnifique en quarts contre Chesnokov mais sur courant alternatif (alternance un point gagnant, une bâche) en demies.

  • Martin Verkerk, Hollandais, finaliste à Roland-Garros en 2003.

Martin Verkerk, Roland-Garros 2003Ce Hollandais, doté d’un fort tempérament d’attaquant, est un OVNI en ce Roland-Garros 2003. Certes, il a gagné le tournoi de Milan en début d’année en battant un Kafelnikov vieillissant, mais de là à aller en finale de Roland-Garros en battant de grands favoris comme Moya en quarts de finale et Coria en demies…qui l’eût cru ? En finale, il se fait cueillir par un troisième spécialiste, Ferrero, qui ramasse la mise en achevant un joueur qui n’a plus de jus. Blessé ensuite à l’épaule, Verkerk ne retrouvera jamais un niveau approchant celui qu’il a atteint en ce Roland-Garros 2003.

Parmi les autres super performeurs, on peut citer Victor Pecci, Paraguayen, finaliste à Roland-Garros en 1979 contre Borg après avoir battu Solomon (6), Vilas (3) et Connors (2), et qui possédait un très beau jeu d’attaquant du fond de court à la Adriano Panatta.

B/ Les super opportunistes

  • Chris Lewis, Néo-Zélandais, finaliste à Wimbledon en 1983.

Chris Lewis est un joueur honnête, qui n’a atteint qu’une seule fois les huitièmes de finale en Grand chelem avant son exploit (et encore, en Australie en 1981, à l’époque où personne ne venait jouer le tournoi). En 1983, du fait d’un alignement d’étoiles miraculeux, il atteint la finale de Wimbledon pour y recevoir une vraie fessée de la part d’un John McEnroe qui n’a pas besoin de forcer son talent. Si Lewis peut mettre à son crédit d’avoir battu difficilement (8/6 au 5e set) un Kevin Curren toutefois pas encore arrivé à son meilleur niveau, le reste de son tableau est une vaste fumisterie : Mel Purcell en quarts, le mémorable Nduka Odizor en huitièmes, lequel avait battu au tour d’avant le grandiose Loïc Courteau, l’un des joueurs les plus médiocres jamais vus sur le circuit. Bref, un grand coup de chance pour le Néo-Zélandais qui ne fera plus rien derrière.

  • MaliVai Washington, Américain, finaliste à Wimbledon en 1996.

Cet Américain était plus connu que Chris Lewis. C’était un espoir du tennis américain, déjà 11e au classement ATP en 1992. Les années précédant son apothéose lors du Wimbledon 1996, il a joué plusieurs huitièmes et même quarts de finale en Grand chelem, quelle que soit la surface et même à Roland-Garros, ce qui n’est pas si fréquent pour un Américain à l’époque. A Wimbledon en cette année 1996, il bénéficie d’un tableau en carton, où il bat successivement Haarhuis en huitièmes, un parfait inconnu, Alex Radulescu, en quarts, et finalement le régulier Todd Martin de justesse en demies, 10/8 au 5e set… et alors que Martin a paniqué tandis qu’il menait 5-1 dans cette ultime manche ! Washington est battu en finale par Richard Krajicek, qui avait de son côté écarté Stich en huitièmes et Sampras en quarts, et qui donc méritait de gagner le tournoi.

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L’année de leur vie

Plus rompus aux hautes altitudes que les joueurs précités, les quatre noms suivants ont connu une année réellement exceptionnelle dans leur carrière, et ont profité de cette période pour se hisser en finale d’un tournoi du Grand chelem.

  • Magnus Norman, Suédois, finaliste à Roland-Garros en 2000

Avant d’être un très grand entraîneur (Robin Soderling puis Stanislas Wawrinka), Magnus Norman fut un très bon joueur qui connut une année extraordinaire en 2000. Demi-finaliste à l’Open d’Australie en janvier, il gagne ensuite les Internationaux d’Italie à Rome en battant Kuerten en finale, avant d’atteindre la finale à Roland-Garros en battant Medvedev (finaliste l’année précédente) en huitièmes, le bientôt vainqueur de l’US Open Safin en quarts et enfin Franco Squillari en demies, avant de céder face à Kuerten en finale dans un match serré. Monté jusqu’au deuxième rang mondial cette année-là, se blessera ensuite et ne retrouvera jamais un tel niveau.

  • Arnaud Clément, Français, finaliste de l’Open d’Australie en 2001

Arnaud Clément, l'un des 4 Français finalistes en Majeurs depuis NoahNotre sélectionneur de l’équipe nationale de Coupe Davis sait ce qu’est le très haut niveau puisqu’il a atteint la finale de l’Open d’Australie en 2001. Il y perd contre Agassi, après avoir battu Grosjean dans un match épique en demi-finale (il a sauvé deux balles de match contre son pote) et, surtout, après avoir sorti Kafelnikov en quarts, ce qui était un bel exploit puisque le Russe restait sur un titre et une finale à Melbourne. Clément atteindra encore les huitièmes à Wimbledon et l’US Open la même année, et réussira aussi un bel été sur le circuit américain, avant de gagner la Coupe Davis sur le gazon de Melbourne Park. Une blessure au poignet freinera sa progression ensuite, et il ne reviendra jamais à ce niveau de 2001.

  • Rainer Schüttler, Allemand, finaliste de l’Open d’Australie en 2003

Quiconque a vu jouer Rainer Schüttler ne peut que se demander par quel miracle un joueur aussi médiocre, sans aucun coup fort, a pu atteindre la 5e place mondiale en 2004 et être demi-finaliste à Wimbledon en 2008. Finaliste à l’Open d’Australie en 2003, il permet à Agassi d’engranger des tournois du Grand chelem face à des adversaires mal classés, comme contre Clément deux ans plus tôt (cette assertion perfide et pleine de mauvaise foi vise à provoquer les aficionados d’Agassi, dont Benja était le meilleur représentant sur ce site). Schüttler profite généralement des défaites des cadors pour ensuite battre leur vainqueur éreinté. Il bat ainsi en demies un Roddick totalement épuisé par son match interminable en quarts contre El Aynaoui (21/19 au 5e set !), et élimine aussi Nalbandian, qui avait sorti Federer. Bref, un joueur opportuniste, à l’aise sur toutes les surfaces… et toujours verni dans ses tableaux.

  • Fernando Gonzalez, Chilien, finaliste de l’Open d’Australie en 2007

Gonzalez, c’est quand même un autre niveau. « El Bombardero » possède le coup droit le plus rapide du monde, un bon service et un très bon jeu de jambes. Régulier autour de la 10e-15e place depuis deux ans, il atteint un niveau de jeu exceptionnel en cet Open d’Australie 2007, écartant d’abord Lleyton Hewitt, puis battant James Blake en huitièmes dans un match durant lesquelles les balles de tennis se sont révoltées à force d’être frappées avec autant de violence par nos deux poètes des courts, et surtout massacrant Rafael Nadal en quarts et Tommy Haas en demies, avant d’être stoppé en finale par le roi Roger à son apogée. Derrière cet exploit, Gonzalez ne confirme pas en perdant au premier tour à Roland-Garros et à l’US Open. Il se qualifie pour le Masters sans y briller, mais réussira à atteindre la finale des JO de Pékin en 2008, perdant contre Nadal après un nouveau match de frappeurs fous contre Blake. Quel dommage que le Chilien ne se soit pas doté d’un meilleur revers… et d’un mental !

On pourra rajouter à cette catégorie Marco Baghdatis, Chypriote, qui a atteint la finale de l’Open d’Australie en 2006, où il a sérieusement inquiété Federer. Baghdatis réussit un super tournoi, battant à la suite Stepanek, Roddick, Ljubicic et Nalbandian. Il a su confirmer cet exploit avec une demi-finale à Wimbledon la même année, mais par la suite, il enchaînera les blessures et les méformes, avec une hygiène physique et alimentaire laissant à désirer.

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Le tournant de leur carrière

Le Capitole et la Roche Tarpéienne ne sont jamais très éloignés. Nous allons conter maintenant les mésaventures de trois joueurs qui se sont approchés de très près de leur premier titre en Grand chelem en atteignant la finale, et qui se sont ensuite écroulés après avoir échoué dans leur quête du Graal.

  • Andrei Medvedev, Russe, finaliste à Roland-Garros en 1999

Homonyme de l’homme politique alternant avec Poutine les postes de Président et Premier ministre de Russie, Medvedev est un joueur extrêmement talentueux, avec des frappes très lourdes des deux côtés et un grand service. Demi-finaliste à Roland-Garros dès 1993, à 19 ans, et 4e mondial l’année suivante après des victoires à Monte-Carlo et Hambourg, il est régulièrement dans les 15 premiers ensuite, avant de réussir un superbe Roland-Garros en 1999, où il bat Kuerten en quarts de finale, puis Meligeni en demies (lequel avait fessé un Corretja malade en quarts : l’Espagnol avait refusé d’abandonner… et n’y avait récolté que sifflets et incompréhension du public). Contre Agassi, il gagne les deux premiers sets très facilement, dominant l’Américain de la tête et des épaules avec une puissance impressionnante, avant de baisser pied physiquement et mentalement… et de perdre en cinq sets, un peu comme McEnroe avait archi-dominé sa finale de 1984 contre Lendl avant de se voir trop beau et trop fort. Medvedev ne se remettra pas de cette défaite et arrêtera sa carrière moins de deux ans plus tard, à 27 ans seulement.

  • Guillermo Coria, Argentin, finaliste à Roland-Garros en 2004

Guillermo Coria et Guillermo Vilas, Roland-Garros 2004Coria arrive lancé en ce Roland-Garros 2004. Après une excellente année 2003 à l’issue de laquelle il termine 4e mondial, il gagne Monte-Carlo au printemps 2004 et perd en finale contre Federer à Hambourg. Il a un tableau tranquille à Paris (Escudé en huitièmes et Henman en demies… Il a juste à battre Moya en quarts), et affronte un Gaudio paralysé par le trac en finale. Tout le monde se souvient de cette finale où Coria, stressé à l’idée de sa victoire proche, est assailli de crampes et ne peut plus servir ni courir. Il parvient quand même à obtenir deux balles de matchs au 5e set, qu’il rate. Il perd à l’arrivée un match qu’il n’aurait jamais dû perdre. Très atteint mentalement par cette défaite, il retrouve un bon niveau de jeu en 2005… mais perd deux finales serrées contre le nouveau roi de la terre battue, Rafael Nadal, à Monte-Carlo et Rome. Touché par une grosse crise de confiance, il ne retrouvera jamais son niveau de jeu et prendra une retraite anticipée.

  • Mariano Puerta, Argentin, finaliste à Roland-Garros en 2005

Déjà contrôlé positif en 2003, Puerta est à nouveau pris par la patrouille à l’issue de sa finale perdue contre Nadal à Roland-Garros en 2005. Suspendu, il ne retrouvera jamais son niveau de jeu de 2005, qui lui avait permis de battre Acacuso en huitièmes, Canas en quarts et enfin Davydenko en demi-finales. Sa carrière au plus haut niveau s’est terminée en cette saison 2005, où il parvient tout de même à jouer le Masters.

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L’aboutissement de leur carrière

Nous allons conclure ce panorama par quatre joueurs qui ont tous atteint un très bon niveau, ont longtemps fait partie des meubles parmi les dix premiers mondiaux, mais qui n’ont eu qu’une seule occasion de gagner un tournoi du Grand chelem… et l’ont manquée.

  • Alberto Berasategui, Espagnol, finaliste à Roland-Garros en 1994

Berasategui est vraiment l’homme d’une seule surface, la terre battue. Ses 14 titres et ses 9 finales de tournois ATP l’ont tous été sur terre battue. Doté du revers à la fois le plus hideux et le plus extraordinaire de l’histoire du tennis (il tapait son revers avec la même face de la raquette que son coup droit grâce à (ou à cause de) une prise de coup droit ultra fermée !), Berasategui n’avait que deux armes dans son jeu : son énorme coup droit et des jambes. Malgré un tennis hyper limité, il parvient en finale à Roland-Garros en 1994 grâce à un tableau favorable (Frana blessé en huitièmes, Ivanisevic en quarts et Larsson en demies) et posera de gros problèmes à Sergi Bruguera en finale, dans ce qui restera comme l’une des finales les plus hideuses de l’histoire entre deux bûcherons ahanant comme des bœufs et dont le palmarès en dehors de l’ocre tient sur un ticket de métro.

  • Marcelo Rios, Chilien, finaliste à l’Open d’Australie en 1998

On a beaucoup écrit sur Rios, seul n°1 mondial à n’avoir gagné aucun tournoi du Grand chelem. Très bon sur terre battue et sur ciment, Rios démarre une année 1998 exceptionnelle (trois Masters Series gagnés notamment, ainsi que la Coupe du Grand Chelem, en battant Agassi en finale) par une finale à l’Open d’Australie, sa première en Grand chelem… ainsi que la dernière. Le Chilien, qui s’est défait d’Escudé en demi-finales, affronte l’improbable Korda en finale, qui a bénéficié de la défaite surprenante de Sampras contre Kucera en quarts de finale. Rios se fait corriger en trois petits sets par un Korda survolté… et qui sera suspendu pour dopage quelques mois plus tard. Qu’un Rios peu expérimenté et ultra stressé perde sa première grande finale contre un Korda survolté et qui avait déjà joué (et perdu) une finale de Grand chelem à Roland-Garros contre Courier en 1992, pourquoi pas ? Mais qu’il n’atteigne plus jamais la finale d’un tournoi du Grand chelem, au regard de son talent et du vide relatif, en terme de concurrence, à cette époque où Sampras commence son déclin et où aucun joueur ne se démarque vraiment… Miné par de nombreuses blessures, Rios ne confirmera jamais et s’arrêtera dès 2004. Il restera comme l’un des plus grands talents gâchés de l’Histoire. Marat Safin, bien placé pour savoir de quoi il parle en terme de talent gâché (mais lui a remporté deux Grands chelems), estimera que Rios avait le talent pour gagner dix tournois majeurs… Mais le talent seul ne suffit pas.

  • Thomas Enqvist, Suédois, finaliste à l’Open d’Australie en 1999

Le niveau de cet Open d’Australie 1999 a de quoi faire frémir : le grand favori, Marcelo Rios, est forfait au dernier moment, tout comme Pete Sampras. Alex Corretja est tête de série numéro 2, Karol Kucera n°7 et le grand Greg Rusedski n°8. Pas étonnant que cette édition voit s’affronter en finale la tête de série n°10, Evgueni Kafelnikov, et Thomas Enqvist, solide joueur ayant réalisé une carrière honnête (et battu plusieurs fois Agassi), mais qui n’a jamais réussi en Grand chelem, et qui aura bénéficié d’un tableau très faible pour atteindre la finale, battant notamment Nicolas Lapenti en demi-finales. Les deux finalistes, prototypes des cogneurs de fond de court, produisent une finale sans grand intérêt qui voit Kafelnikov saisir l’occasion de remporter son deuxième Grand Chelem, après Roland-Garros en 1996. Au final, pas grand-monde ne se souviendra d’Enqvist, qui, hormis sa puissance, ne possède pas un coup particulier lui permettant de se distinguer.

Parmi les autres piliers du Top 10 qui finiront par atteindre un jour une finale de Grand chelem, on peut aussi citer Brian Gottfried, Américain, qui a su saisir sa chance pour atteindre la finale de Roland-Garros en 1977, année du boycott du tournoi par Connors et Borg. En leur absence, Guillermo Vilas se promène et gagne son seul French Open en écrasant le malheureux Gottfried, ne lui laissant que trois jeux en finale (6/0 6/3 6/0).

Greg Rusedski, US Open 1997On n’oubliera pas non plus l’idole de feu Sportvox, l’inénarrable Greg Rusedski, Canadien, puis Britannique qui, malgré sa technique fruste, parviendra à s’incruster durablement dans le Top 10 et à atteindre la finale de l’US Open en 1997, bénéficiant d’un tableau en carton (victoires contre Vacek, Krajicek et Bjorkman, pour échouer en finale contre Pat Rafter).

On verra par la suite si David Ferrer (finaliste à Roland-Garros en 2013), Tomas Berdych (finaliste à Wimbledon en 2010 en sortant Federer et Djokovic), Jo-Wilfried Tsonga (finaliste à l’Open d’Australie 2008 en sortant Murray et Nadal), autres finalistes uniques à l’heure actuelle, piliers du Top 10 depuis plusieurs années, entrent dans cette catégorie ou s’ils parviendront à retourner un jour en finale d’un Majeur… voire à gagner cette finale. Au vu du nombre de demi-finales qu’ils ont jouées au cours des dernières années, cela reste possible. En revanche, ils partent tous les trois avec le handicap de jouer à l’époque des Federer, Nadal, Djokovic et Murray… et de Wawrinka désormais, ce qui rend l’objectif très compliqué à atteindre.

Est-ce que ces trois champions mériteraient ou auraient mérité de gagner au moins une fois un tournoi du Grand chelem ? Ce sera l’objet d’un autre article, où l’on croisera certainement l’un des doubles finalistes malchanceux, comme les Curren, Mecir, Martin, Pioline, Philippoussis, Corretja, Soderling…

On y croisera aussi certainement deux joueurs qui sont parvenus, une seule fois dans leur vie, à atteindre la finale d’un tournoi du Grand chelem, et qui étaient capables de battre n’importe qui dans un bon jour : j’ai nommé Henri Leconte, Français, finaliste à Roland-Garros 1988 et battu par Mats Wilander, et David Nalbandian, finaliste à Wimbledon en 2002, en tout début de carrière, battu par Leyton Hewitt. Tous les deux avaient le talent tennistique pour gagner un ou plusieurs tournois du Grand chelem. Tous les deux ont battu les meilleurs sur un format deux sets gagnants. Tous les deux ne sont pas parvenus à se doter ni de la condition physique nécessaire pour être constant au plus haut niveau, ni d’un mental de champion. Mérite-t-on de gagner un Grand Chelem sur son talent pur ? That is the question !

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268 Responses to Les finalistes uniques en Grand chelem

  1. Patricia 15 mai 2014 at 12:47

    J’adore cet article et son principe ! Et bizarrement, alors que je ne suivais le tennis que de très loin à cet époque, j’ai vu pas mal de ces joueurs (et comme le travers honni par Coach K, j’avais généralement un instinct très sûr pour regarder leur match plutôt que celui de leur adversaire plus capé). Tout plein de petites madeleines !

    - Pernfors/Lendl : j’y étais ! (devant le poste) ; à fond pour le petit bonhomme tout fluet aux guibolles rapides, je me souviens de ma détestation du vampire en face, qui était absolument haineux du soutien reçu par son adversaire (je le comprends rétrospectivement)! C’était en noir et blanc (mon père babysittait la vieille télé d’une copine et on devait régulièrement lui mettre des claques), on aurait dit Nosferatu. Et surtout, je ne sais pas s’il y avait un temps limite pour servir, mais le chrono interne de l’enfance faisant des secondes bcp plus longues, les 25 rebonds effectués par le Tchèque à chaque service me semblaient une chamade provocatrice et funèbre du plus néfaste effet…. Les tant décriés nadal et Djoko sont très loin de m’avoir fait vivre aussi lancinant atermoiement.

    -Verkerk : vu ! Et la bouche, c’est inoubliable ! J’étais à fond pour Ferrero, par contre, de toutes façons, les gros services, c’était pas mon truc… Sauf…

    - …Medvedev ! Là encore je débarque et me prend de passion pour ce mec au short à carreaux improbable, super touchant avec sa fiancée Huber (les commentateurs arrêtaient pas d’en parler, de vraies midinettes), qui faisait un come-back aussi sensationnel que son adversaire (un type douteux pour lequel le public semblait inexplicablement prendre fait et cause). Un gentleman qui fessait à coup d’aces et de parpaings winners le Kid repenti, jusqu’au tournant inexplicable. Il s’est fait plaquer en plus, après la finale… ça a dû contribuer à la déprime.
    Simultanément, Agassi rencontrait Steffi… Deux destins très croisés.

    - Magnus Norman : vu la demi contre Squillari, fabuleuse (il déclara avoir réalisé « le match parfait ») et outrée qu’en finale, ce mec inconnu de moi mais déjà pluri détenteur du biscuit de RG ait la prétention de remettre le couvert, l’égoïste, et incompréhensiblement soutenu par la foule là encore. Norman avait nettement moins bien joué qu’en demi, et j’ai lu récemment que le souvenir de ses chocottes en finale lui avait vraiment indiqué le type de conseils dont pouvait avoir besoin un joueur qui se pointe à ce stade pour la première fois de sa vie….

    - Schüttler : j’étais pas fan, mais bon, dans le genre bon en retour, régulier… il jouait quand même pas mal cette année-là. Et Agassi, le fourbe qui avait privé le gentil Medvedev de sa rédemption, j’étais contre par principe.

    - Coria : j’adorais ce joueur et sa destruction post-finale fait autant peine à voir que celle de Medvedev. Incapable de servir, pire que Dementieva dont la double faute n’était qu’un charme supplémentaire, il vécut le chemin de croix de l’impuissance sur sa mise en jeu – alors qu’il est un des rares à avoir été capable de chercher Big Rafa sur son terrain de jeu. Il était détesté pour son caractère douteux, ainsi que pour son contrôle positif alors qu’il émergeait sur le circuit… depuis, le directeur du programme anti dopage de l’époque a reconnu que les tests à la nandrolone faits à l’époque (qui ont causé un autre scandale et pour lequel l’ITF avait perdu le procès en appel au TAS), n’étaient peut être pas équitables : il est revenu sur la validité des tests qu’il avait défendu au finish, des études ayant prouvé que les normes étaient inadaptées et généraient des tonnes de faux positifs… Tout comme Gasquet, Coria était devenu phobique suite à cette histoire, ouvrant lui même bouteilles et nourriture emballées. Un premier remontage de pente, un second, et le clap de fin pour le joueur au déplacement félin, pape de l’amortie subtile et létale.

  2. Skvorecky 15 mai 2014 at 13:33

    Bien joué! C’est le genre d’article qu’on avait envie de lire après celui de Guillaume. Je me sens plutôt en accord avec ta typologie.

    J’aurais bien mis Ferrer dans le lot des tableaux en bois (son parcours à RG 2013, c’est de l’Open d’Australie pré-83), mais il s’agit quand même d’un top 8 voire top 5 très régulier, donc ce serait un peu méchant. Et puis sa carrière n’est pas finie.

    Ce texte m’a rappelé Medvedev; comme j’adorais ce joueur! Mon rêve en 94 était de le voir soulever la Coupe des Mousquetaires. Ses coups de fond de court étaient superbes et tranchants, un festival de coups gagnants quand il était en feu. J’avais enregistré sa finale de MC 94 et me l’était souvent rematée. Quelle déception par la suite.
    En 99 par contre je suivais déjà beaucoup moins le tennis, mais la finale était vraiment terrible car à l’instar de Patricia (et de Marc aussi visiblement!) je n’aimais pas du tout Agassi, n’ayant d’ailleurs jamais compris les raisons de cet engouement du public pour un mec dont le principal mérite avait longtemps été de porter des fringues un peu originales.

    Les spectateurs sont des boeufs.

    J’ai gardé cette aversion pour les appréciations ad hominem et en l’occurrence archi-superficielles. Quand j’y pense, le phénomène Agassi la star m’a beaucouo influencé négativement.

    Berasategui m’avait bien fait ch… en sortant Pioline, mais ensuite je l’avais supporté en finale, son coup droit venu d’ailleurs lui offrait des angles ahurissants (en frappant depuis le centre du court, il faisait retomber la balle dans le carré de service avec un effet extérieur dingue). Du jamais vu. Une sorte d’effet de ping-pong.
    Par contre la finale était bien pourrie, en effet.
    Maintenant il commente des matchs à la télé espagnole assez platement, et bosse pour le Master de Madrid. RAS.

    • Geô 15 mai 2014 at 17:34

      Alberto a surtout rencontré un certain Geô, dix ans après sa finale, dix avant aujourd’hui. Saint-Sébastien, Pays Basque espagnol, printemps 2004, tard le soir (ou tôt le matin c’est selon). Discothèque La Rotonda qui donne sur la plage de La Concha, jolie le jour, magnifique dans les lueurs de la nuit. Nous festoyons avec des potes quand tout à coup mon regard se pose sur un petit bonhomme. « Hé ! Mais c’est Berasategui, les gars ! » « Non, je crois pas. » « Heu, t’es sûr ? » « Attendez, je vais voir. » (La suite est narrée en fragnol pour le confort visuel des lecteurs).

      -Tu es Alberto Berasategui ? (Oui, on se tutoie dans la langue de Rafa.)

      -Oui, et toiii, tou èss quiii ?

      -Geô, je me réjouis de te rencontrer. Je me souviens de toi quand tu es arrivé en finale de Roland Garros, tu étais phénoménal.

      -Ouiii, et toiii, tou youuues ?

      -Heu non, je me remettrai à jouer dans quelques années et aussi j’écrirai des articles sur Sportvox. Et toi, Alberto, tu pratiques toujours ? Tu entraînes ?

      - Nooon, pourrr lé momeeent, ça né mé fait passs enviiie. Et toiii, tou youuues ?

      -Heu non, je travaille. J’ai cessé de jouer il y a un moment déjà.

      -Aaah, trrrèsss bieeen. Et toiii, tou youuues ?

      -Heu non. Alors, dis-moi, à quoi te consacres-tu désormais ?

      -Eeeh, yé travaill’ dansss lé sectèèèrrr immobilieeerrr. Yé doisss laisseeerrr lé tennis dé côtééé pendaaant quelqué teeemps, mais yé réviendraaai, yé souposs’. Et toiii, tou youuues ?

      C’est à ce moment-là que j’ai compris qu’Alberto était complètement déchiré.

      • Skvorecky 15 mai 2014 at 18:27

        Énorme!!

        Ah ces fêtes espagnoles qui durent jusqu’au petit matin…

      • MarieJo 16 mai 2014 at 11:44

        génial ! vaya colocon ;-)

  3. Montagne 15 mai 2014 at 13:45

    Juste survolé les titres, je lirai plus tard.
    Mais dans la série « aboutissement de leur carrière », tu as oublié Noah !!

    • Skvorecky 15 mai 2014 at 13:58

      Eh oh, on parle des finalistes, des perdants, quoi, pas des vainqueurs!

      • Montagne 15 mai 2014 at 18:14

        Finaliste unique ça veut dire en français « qui n’a joué qu’une seule finale », c’est le cas de Noah me semble-t-il !!

        • Skvorecky 15 mai 2014 at 18:22

          C’est sous-entendu!

          D’ailleurs, pour chipoter, le terme finaliste pouvait s’appliquer à Noah avant la finale, ainsi qu’à Wilander. Mais après, il n’y a plus qu’un finaliste et un vainqueur.

          Au RYSC, quand tu même « Finale » comme prono pour un joueur qui remporte le tournoi, tu réclames un point? :mrgreen:

          • Skvorecky 15 mai 2014 at 18:22

            *mets (et non pas même), pardon

        • Montagne 15 mai 2014 at 18:23

          Bien sûr, je suis de mauvaise foi.

    • Remy 15 mai 2014 at 14:12

      ça c’était l’article de Guillaume

  4. William 15 mai 2014 at 16:54

    Merci beaucoup Marc !

    Je me rends compte qu’il serait grand temps pour moi de me refaire une grosse session Youtube parce que j’ai des lacunes en ce qui concerne quelques joueurs que tu cites. Bon, évidemment, Coria, Norman, Rios et compagnie, ça va, ce sont des joueurs que j’adore en plus, mais mais mais… Pernfors par exemple, je ne le reconnaîtrais même pas en photo !

    Pas beaucoup à ajouter à ce que tu dis dans l’article, la dernière marche à franchir se révèle souvent être la plus difficile. L’exemple le plus récent me semble être Soderling en 2009, qui dézingue tout sur son passage à Roland avant de faire un match médiocre en finale. Des Baghdatis ou des Gonzalez s’en sont mieux tirés, même s’ils n’ont atteint l’ultime marche qu’une seule fois chacun, à la différence du Suédois…

  5. Guillaume 15 mai 2014 at 23:50

    Verkerk c’est quand même le lascar le plus improbable de la brochette. D’abord parce qu’avec son jeu, il était taillé pour briller partout… ailleurs que sur terre. Un grand service, des tatanes de coup droit, un revers à une main, des montées au filet au pur bluff. Une sorte de Marc Rosset sous amphèts. Et le mec élimine les doigts dans le nez un homme en forme de l’année (Rainer Schüttler, quoi qu’en dise 5e mondial en fin d’année, finaliste en Australie en janvier et demi-finaliste du Masters en novembre) et deux cadors de la terre, deux candidats sérieux au titre, Carlos Moya et Guillermo Coria. Et puisqu’il a commencé à édifier une légende, il fait les choses dans les règles de l’art / du lard et disparaît rapidement derrière.

    Coria, rétrospectivement, c’est un crève-coeur. Sale tête de con mais quel tennis de terrien. M’aurait finalement bien plu qu’il gagne un Roland. Tiens, au hasard, 2005.

    Quand on y regarde de près, finalement, Marcos Baghdatis aura été une sacrée comète. Une super année 2006 et puis s’en va. Son bon match annuel à Melbourne devant la diaspora grecque, et rendez-vous l’année prochaine. Gâchis.

    A l’opposé, Arnaud Clément suscitera toujours chez moi énormément d’admiration. Le mec qui a été tout au bout de son potentiel. Lui, s’il a gagné 316 matchs dans sa carrière, c’est qu’il n’avait pas de 317e dans la raquette. Niveau talent comme niveau physique c’était limité, mais question grinta ça joue Top 10… On se paluche souvent devant le mental de mecs comme Connors ou Nadal mais j’ai toujours trouvé que ce n’était pas si difficile d’être fort dans ta tête quand tu sais que tu as dans ton tennis et/ou ton physique tout ce qu’il faut pour renverser des montagnes. Alors que des types comme Hewitt ou Clément… Total respect. Pour être précis, la période faste de l’ami Nono, c’est mi-2000 – début 2001. En quelques mois, il enchaîne 1/2 à Cincinnati (bat Ferrero et Kafel), 1/4 à l’US Open (sort le n°1 mondial Agassi), titre à Lyon (bat Rafter en finale) et finale en Australie (bat Kafel). Et derrière il y a sa contribution à la victoire en Davis en 2001. Je reste d’ailleurs convaincu que s’il n’est pas blessé pour la finale de Bercy en 2002, la France sable sa 2e Davis en 2 ans.

  6. Colin 16 mai 2014 at 00:24

    Super article qui se lit avec plaisir. Je suis d’accord quasiment avec tout…

    Quelques petits détails cependant.
    - Enqvist est aux one-finalistes ce que Thomas Johansson est aux one-vainqueurs. Il a juste eu la malchance de tomber en finale contre un Kafelnikov concentré, quand son compatriote est tombé trois ans plus tard sur un Safin décalqué. Par contre il a quand même 3 Masters Series à son palmarès (soit un de moins que Medvedev, mais un de plus que Coria). Et pis deux coupes Davis. Il s’en sort donc pas mal niveau palmarès.
    - Clément n’a pas vraiment « gagné la coupe Davis sur le gazon de Melbourne park ». Disons que Forget, en capitaine classieux, a fait de lui le remplaçant (ou « 5ème homme ») le plus impliqué de l’histoire des vainqueurs de la CD, en lui permettant d’être sur la photo aux côtés des 4 titulaires. C’était tout à fait mérité car La Clé avait apporté 3 points à l’équipe de France lors de la campagne 2001, 1 en huitièmes, 1 en quarts, 1 en demie.

    Tiens d’ailleurs je sais pas si quelqu’un l’a déjà fait remarquer, mais je viens juste de réaliser qu’en ce moment le sélectionneur de l’équipe de France de Tennis c’est LA CLE et celui de l’équipe de France de football c’est DESCHAMPS. Amazing !

    • Colin 16 mai 2014 at 00:28

      C’est juste dommage que le sélectionneur de l’équipe de France de rugby s’appelle Saint-André et pas Saint-Pierre

  7. Persée 16 mai 2014 at 03:56

    Encore un excellent article qui permet de se souvenir du tennis d’avant.
    J’ai une affection très forte pour la période car j’étais encore môme. Ma première interaction avec le tennis pro est confuse mais la première fois que j’ai vu les pros pour de vrai, c’était RG 1999.

    Nous y étions allé en famille avec mes parents et mes trois soeurs le samedi de la première semaine. Lever à 7h du mat un samedi depuis la charmante ville du Pecq sur les coteaux de la forêt de Saint-Germain, sandwiche préparés la veille, réserve d’eau et des bobs perrier, nous étions parés!

    C’est à cette occasion que je put découvrir les pros, en photos, en image et en terme de jeu grâce au Roland-Garros Magazine. A l’époque, c’était 250 pages dont bien 100 consacrés à la moitié des joueurs de simple. Il y avait la photo, le palmarés, le type de jeu et un article pour chacun établissant leurs chances, exploit passés, image et popularité.

    Par exemple, Federer avait déjà un tier de page et le descriptif était dithyrambique: le plus grand talent mais un caractère de con. Assurément un joueur à suivre.

    Kuerten avait une photo en train de faire un coup droit à l’arrache en tirant un moue immonde, et le commentaire de 15 lignes disait en substance, gros coup de chance en 1997 mais à priori il ne rééditera pas l’exploit etc…

    Nous avions des places sur le court Central (pas encore Philippe Chartrier) et un super programme. Lors de ces 8èmes de finales, nous avons vu Safin contre Hrbaty, Agassi battre en 4 sets le tenant du titre Moya. Chez les femmes, le clou du spectacle fut le match Graf-Kournikova: 6-3, 7-6 pour le nez!

    Avec le recul, le phénomène Kournikova était absolument hors-norme, d’une dimension bien supérieure à Sharapova. Quand on revoit les images d’époques, je suis un peu mal à l’aise de me souvenir que cette nana fit tant jaser, car elle était vraiment infantile physiquement (elle faisait 14 ans à l’époque et sa célébrité a commencé à cette âge-là).

    Parmi les joueurs mentionnés dans l’article, je me souviens avoir été le seul pro-Medvedev dans la famille ce jour-là. Je n’ai jamais aimé Agassi, dont le jeu m’ennuyait et dont le charisme m’était incompréhensible. Il était dès le début un boulet qui transpirait le mal-être et l’inculture à mes yeux. Mon père n’était pas de cet avis et on avait des discussions animées!

    Magnus Norman, j’ai absolument adoré son coup droit et je trouvais qu’il avait eu des couilles bien pleines lors de sa finale, notamment lors de son jeu de service de 20 min et lors de la première balle de match sauvé par un coup droit décroisé similaire à celui de Fed contre Haas en 1/8ème en 2009. La tergiversation de l’arbitre, les ralentis de la télés, le public fébrile et finalement le match qui repart pour 1h, c’était une montagne russe d’émotion.

    1999-2002 est la période où j’ai bâti l’essentiel de ma culture tennistique car j’eu l’occasion de voir le plus de match à RG. C’était mes idoles.

  8. Remy 16 mai 2014 at 10:46

    Rainer Schüttler, le mec a réussi à être 5ème mondial avec un palmarès famélique.
    Je ne me souviens même pas à quoi il ressemblait dans le jeu.
    Un no-name qui n’a que rarement dépassé le premier tour en GC et pourtant il sort une finale à l’AO et une 1/2 à Wim.
    Pareil en M1000, il sort d’entrée la grande majorité du temps à part en 2003.

    Ce type est un mystère.

    Verkerk, je m’en souviens très bien.
    Lui c’est encore pire. Il ne s’est qualifié que pour peu de GC, n’a rien fait en M1000. En 2003, il a sorti tous les gros à coups de service de dingue.
    Un ovni le mec.
    C’était il a seulement 10 ans, mais on a l’impression que ce genre de performance est devenu totalement impossible maintenant tant les quelques meilleurs survolent le circuit.
    Qu’est-ce qu’on donnerait aujourd’hui pour voir des surprises à RG alors que ce tournoi a toujours été le lieu des surprises …

    • Guillaume 16 mai 2014 at 11:13

      Schüttler c’est le cas typique du mec qui surfe sur la vague de la confiance et réussit une année de fou. Je me souviens que c’était un stakhanoviste de la préparation physique, un joueur toujours parmi les premiers à se distinguer lors de la tournée australe (il compte pas mal de finales dans les tournois préparatoires à l’OZ). L’Australian 2003 est sa chance : comme le fait remarquer Marc, il cueille les uns après les autres des adversaires exténués, le must étant Roddick tant Andy faisait flipper à cette époque-là. Et même s’il se fait ratatiner par Agassi en finale, la confiance née de cette quinzaine en GC va lui permettre de flamber un an durant.

      Derrière cette finale en Australie, il joue les huitièmes des trois autres Chelems de l’année. Je n’ai pas le courage de chercher, mais à mon avis ils ne sont pas nombreux à avoir atteint la deuxième semaine des 4 GC cette année-là (pas Federer, pas Roddick, pas Hewitt, pas Moya, pas Coria… A mon avis ça ne va pas plus loin qu’Agassi, Ferrero et donc Rainer). Et en M1000 c’est une bête à gagner : demi-finale à Indian Wells, demi-finale à Montréal, demi-finale à Cincinnati. Et, last but not least, demi-finale au Masters en conclusion. Il n’y a qu’en titres où c’est plus maigre : Tokyo et Lyon.

      Dès janvier suivant, passé au travers de la défense de ses points à l’Open d’Australie (éjecté au premier tour par un nobody du nom de Robin Soderling), il retombe de son nuage. Sa finale à Monte-Carlo a même tout d’un trompe-l’oeil tant elle est la seule « perf » marquante de sa saison (et quelle perf : il y bat Kuerten, Hewitt, Henman et Moya, avant de se faire ridiculiser par Coria). Mais il est déjà rentré dans le rang et redevient tout simplement le joueur lambda qu’il était auparavant.

      C’est l’exemple parfait du gars qui a « surjoué » pendant une période donnée, mais il n’est en aucun cas une exception : il y a toujours eu des types présentant ce type de profil. Un an tout juste avant Schuttler, c’était Jeri Novak. Plus tôt encore, Jonas Bjorkman, monté 4e après une année 1997 du feu de dieu. Et Berasategui encore avant : en 94, non seulement il fait finale à Roland, mais il gagne 7 tournois au total, 50% de son total finale en carrière ! Plus récemment, monté un peu moins haut mais un peu plus longtemps (environ deux saisons), Tipsarevic. Même notre bon vieux Greg Rusedski correspond assez à ce profil du joueur qui prend feu en milieu de carrière et livre deux saisons nettement au-dessus de ses standards en carrière (1997-1998) pour lui. Ils se révèlent tard, ils flambent un an ou deux, et ils retombent à leur niveau standard.

      • Guillaume 16 mai 2014 at 11:17

        Tiens, il y a le père Ljubicic qui correspond aussi très bien à la définition, avec une envolée spectaculaire entre fin 2005 et mi-2006, où il aligne pas mal de petits tournois, et surtout finales à Madrid MS, Bercy MS, 1/4 à l’Open d’Australie, finale à Miami MS, demie à Roland. Et puis il se calme aussi vite qu’il a pris feu. Bon lui par contre il a réussi à chiper son M1000 final 4 ans plus tard à Indian Wells.

      • Colin 16 mai 2014 at 21:17

        Ljubicic a gagné aussi une Coupe Davis unique dans les annales, où il rapporte 9 points sur 12 à son équipe (du jamais vu)

  9. Antoine 16 mai 2014 at 17:08

    Super article. Bravo !

    je pense que Fernando Gonzalez mérite davantage d’être dans la première catégorie que dans la seconde.

    Il n’y a que trois lignes sur Victor Pecci, finaliste à Roland en 79 qui mentionnent justement le fait qu’il ait battu Solomon (6), Vilas (3) et Connors (2) mais il dit ensuite qu’il « possédait un très beau jeu d’attaquant du fond de court à la Adriano Panatta ». La comparaison est bonne mais Victor Pecci montait derrière son excellent service, ce que faisait plus rarement Panatta.

    Ce tournoi fut de loin son meilleur tournoi et il a vécu dessus pendant un bon moment après. Par ailleurs, il portait un petit diamant à l’oreille qui a fait pas mal pour sa popularité. Un grand play boy, aussi fêtard sinon plus que Gérulaitis, et dont Noah était un peu jaloux.

    Je me souviens très bien de Penfors qui était lui franchement inexistant. Enfin, Lewis et Washington n’étaient pas mal dans le genre non plus.

    Gottfried était bien meilleur et a longtemps fait partie des très bons. En 77, il atteint donc la finale de Roland pour se faire étriller par Vilas. En quarts, il avait battu Nastase, alors TS1 au terme du plus beau match du tournoi, en cinq sets bien sur.

    Je trouve le jugement un peu injuste sur Beratasegui et surtout sur Bruguera qui était très loin d’être un bourrin. Ce dernier n’a pas vraiment eu de mal à gagner: Barasatégui a gagné le troisième set après avoir perdu les deux premiers et ce fut tout. Bruguera en 93-94 était de loin le meilleur sur terre battue et avait vraiment le niveau de jeu. Le genre de type dont j’aurais bien aimé voir ce qu’il aurait donné contre Nadal…

  10. Kristian 16 mai 2014 at 18:22

    « Moi aussi j’aurais pu rencontrer Chris Lewis en finale de Wimbledon ». Ivan Lendl.

    • Colin 16 mai 2014 at 21:23

      Tiens tiens, Beggar’s back ! J’aurais plutôt parié sur cet article pour te faire sortir du bois:
      http://www.15-lovetennis.com/?p=18714

    • Antoine 19 mai 2014 at 13:33

      Excellent !!!

  11. Elmar 17 mai 2014 at 20:18

    Bon, à la demande de Guillaume, je viens polluer l’article de Marc, que je n’ai pas encore pris le temps de lire…

    Ca commence fort pour Nadal.

    • Elmar 17 mai 2014 at 20:24

      8 points à 1. Nadal en patron sur le court… Ca risque de tourner court.

  12. Patricia 17 mai 2014 at 20:26

    Pas vu que c’était commencé, j’étais en train de dire sur l’autre fil à Mc que je voyais Nadal gagner contre Dimitrov, et pas perdu d’avance contre Djoko… voyons cela !

  13. Patricia 17 mai 2014 at 20:34

    C’est marrant, je pensais que Nadal essaierait de jouer très offensif pour ne pas perdre trop de temps sur le court, on dirait qu’il essaie de le prendre comme Federer… Eh, c’est pas le même en revers, t’as oublié ?

  14. Patricia 17 mai 2014 at 20:37

    Super, le ptit jeune ! Il a l’air en forme, ça va être un joli match!

  15. Patricia 17 mai 2014 at 20:43

    Nadal joue bien d’emblée, aujourd’hui. Dimitrov va en baver.

  16. Kaelin 17 mai 2014 at 20:44

    Marc je commentais sur l’autre article car je n’aime pas commenter en dessous lorsque je ne l’ai pas encore lu. Je le lis bientôt et te dirai ce que j’en pense ! Merci en tout cas.

    Maintenant, le Dimitrov – Nadal ^^.

    • Kaelin 17 mai 2014 at 20:46

      bon j’arrive et ça fait déjà 5-2 … allez Grigor !

  17. Patricia 17 mai 2014 at 20:45

    En en effet, double break.

  18. Elmar 17 mai 2014 at 20:46

    Grigor fait beaucoup trop de fautes, et ce sans être tranchant. 5-2 double break. Va falloir qu’il montre autre chose s’il espère régater. Mais je pense plutôt que ce sera fini dans 35 minutes.

  19. Kaelin 17 mai 2014 at 20:48

    ah putain de coup droit court croisé de Nadal, je le déteste, je le déteste !

  20. Patricia 17 mai 2014 at 20:50

    Match plus agréable côté Rafa, qui est passé à un style nettement moins laboureur maintenant qu’il est en confiance.

  21. Elmar 17 mai 2014 at 20:50

    Dimitrov retourne mal, ne sert pas très bien et est inoffensif à l’échange. Bref, la marge de Nadal est immense.

  22. Kaelin 17 mai 2014 at 20:50

    set Rafa

  23. Patricia 17 mai 2014 at 20:51

    En tous cas, l’objectif de jouer moins longtemps ce soir semble bien parti : 1er set plié en 30 minutes…

  24. Patricia 17 mai 2014 at 20:52

    En plus, le coup droit de Nadal part très bien aujourd’hui, Dimitrov s’en prend plein la tronche, c’est pour ça qu’il a baissé.

    • Elmar 17 mai 2014 at 20:56

      Baissé? Il a jamais été bon. Il a démarré le match par 4 fautes directes sur son premier jeu de service. Break blanc d’entrée.

      • Patricia 17 mai 2014 at 21:09

        Pas vu le premier jeu, mais ses deux jeux de service suivants avaient de bonnes choses.

  25. Kaelin 17 mai 2014 at 20:53

    ya des 15lovers qui vont à RG cette année ? perso je ne pourrais malheureusement pas cette année

  26. Elmar 17 mai 2014 at 20:55

    Le commentateur que je suis fait une remarque tout à fait judicieuse sur Dimitrov, c’est qu’il ne coupe jamais les trajectoires de balles.

    Comme à l’image de ces deux derniers points d’ailleurs.

  27. Kaelin 17 mai 2014 at 20:55

    c’est moi ou Rasheed prend du muscle et du bronzage chaque année ? je pensais déjà qu’il avait atteint un niveau maximum pourtant

  28. Kaelin 17 mai 2014 at 20:56

    Il joue mal le Grigor, très mal …

  29. Elmar 17 mai 2014 at 20:57

    Dimitrov ne sait pas ce qu’il doit faire sur le terrain. C’est très facile pour Nadal qui n’a vraiment pas besoin de forcer.

  30. Patricia 17 mai 2014 at 20:59

    Nadal joue très long et a décidé de faire des gammes sur le revers…

  31. Kaelin 17 mai 2014 at 20:59

    j’ai l’impression qu’il ahane de plus en plus Nadal, il l’a toujours fait autant ? je regarde pas tant de matches que ça de lui du coup j’ai un doute ^^

    • Patricia 17 mai 2014 at 21:07

      Oh non, des fois c’est nettement, nettement pire !

      • Kaelin 17 mai 2014 at 21:23

        mon Dieu! dios mio! aaaaaaaeuuuuuuuuh aeeuuuuuuuuuuh aaaaaaaawww !

  32. Kaelin 17 mai 2014 at 21:04

    monstruous forehand form Grigor !!!! pour sauver la balle de 2-0

  33. Kaelin 17 mai 2014 at 21:05

    Dimitrov alterne les effets avec son revers mais ça ne suffit pas et il fait trop de fautes avec

    • Kaelin 17 mai 2014 at 21:06

      2-0 Nadal … il joue très bien. Dimitrov a eu 2 BB

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