Aux deux extrêmes du continuum stratégique pour réaliser une trilogie, on a deux génies : Peter Jackson qui bosse comme un damné et jette ses forces dans un effort de production unique distillé ensuite savamment selon un calendrier précis ; et George Lucas qui livre un opus toutes les années bissextiles. Le troisième tome de mes Mémoires de club aura connu une gestation difficile qui me classe plutôt comme disciple de Lucas côté productivité. Ne suis-je après tout pas sa petite créature verte ?
Pour ce troisième et dernier épisode de mes Mémoires de club, nous abordons un chapitre dont mon karma ne sortira pas indemne : mes performances en tournoi !
Les récits précédents ont esquissé le pâle tableau du tennisman atroce que j’étais. Je cumulais des défauts aussi peu recommandables et associables que l’extrême colère, un esprit de mauvais perdant, une absence totale de contrôle de mon tennis et une haine farouche de la compétition sous toutes ses formes tennistiques. Ces quelques lignes peu ragoûtantes sur mon CV de joueur amateur faisaient de moi une victime expiatoire dès qu’un enjeu existait : se fut-il agi d’un set, d’un match ou pis, d’un tournoi, je perdais immanquablement mes moyens et donnais de moi des représentations qui seraient labellisées « carré rouge » si elles devaient passer à la télévision. Planquez les femmes et les gosses, la brute charretière du court n°5 est de sortie ; soyons patients le match ne devrait pas durer longtemps.
De toute ma vie de tennisman, je n’ai participé qu’à deux tournois, ce qui en temps cumulé doit représenter une bonne heure de tennis. Je ferai l’impasse sur mon premier tournoi, et ça n’a rien à voir avec le fait que les derniers sacrements m’aient été alors administrés par une « petite blanche » qui m’arrivait aux pectoraux. J’avais douze ou treize piges à l’époque et ne jouais pas depuis une année pleine. Pressé de mettre en pratique la formidable technique que je me sentais acquérir lors de mes cours, je m’étais laissé inscrire au tournoi annuel du club par mon indélicat professeur. Non content de me sucrer quinze bonnes minutes par heure de court avec ses retards proverbiaux, il m’avait jeté en pâture et sans gilet de sauvetage dans ce bourbier dont j’ignorais tout. L’affaire s’était soldée en deux sets arides contre une gueuse qui faisait la moue, agacée par le ramasseur de balles qui n’allait jamais assez vite à son goût. Attitude que je qualifiai à l’époque des faits d’incorrection révoltante, ledit ramasseur sous-motorisé étant le seul élément qui eût permis que ce match excéda le quart d’heure. Ma mémoire vive a gardé très peu de traces de cet épisode sinistre et sans intérêt, et aucune copie de sauvegarde n’a été faite par mon système de backup. Avec le recul je suis juste révolté que ce tournoi fut mixte, le sexe de mon Némésis jetant encore un peu plus l’opprobre sur un bouseux des courts qui n’en demandait pas tant.
Ma seconde tragédie en tournoi se joua quatre années plus tard ; j’étais alors en classe de Seconde et le tennis était devenu un sport extrêmement populaire et pratiqué à Abidjan, presque tous les gars « in » du collège y jouant, moi itou… Malheureusement ! Nous jouions tous dans des clubs différents, il était de fait tentant lors des discussions animées de cour de récré (ancêtres de nos forums finalement) de se prétendre cador, une sorte d’omerta rendant très improbable qu’un McEnroe autoproclamé fut confondu par les sociétaires de son club. A force de nous entendre nous esbaudir sans vergogne de nos prétendues performances Wilson en main, notre illuminé professeur d’économie eut l’idée débile d’organiser un tournoi de tennis regroupant les élèves de classe de Seconde, et de pousser l’infamie jusqu’à tenir la compétition dans mon club. Le gougnafier eut voulu ruiner ma réputation qu’il n’eut pas agi autrement. Je jouissais d’une position particulièrement exposée : j’étais chef de classe, amuseur public et objet de toutes les attentions en bon coq de basse-cour. J’avais de plus atteint un niveau de tennis très intéressant qu’aucune compétition ni match ne venaient écorner : je prenais un soin tout particulier à ne faire que des entraînements sans enjeu ou disputer des doubles qui n’avaient pas sur moi l’effet « kryptonite » des simples. Bref je jouais bien au tennis et j’étais très populaire à l’école ; et cet abruti, en plus de vouloir nous expliquer qui était Keynes, voulait ruiner tout ça en deux coups de cuillère à pot ?
Dès lors que toute la clique des tennismen en herbe étaient inscrits à ce fichu tournoi, je n’avais pas d’autre alternative que de leur emboîter le pas, la mort dans l’âme. Je m’inscrivis donc à contrecœur, échafaudant déjà des plans machiavéliques d’un retrait qui devait avoir l’air poignant de déception. N’ayant rien trouvé d’assez convaincant – j’avais bien pensé à prétexter un stage d’apnée transcendantale sur les contreforts de l’Himalaya avec des jésuites nains – j’héritais d’un tirage au sort terrible pour moi : plus dangereux que le joueur blessé qui vous fait perdre le fil du match, plus effrayant que le joueur au bord de la défaite et qui se met à lâcher des tatanes à tire-larigot, il y a le joueur… qui ne sait pas jouer au tennis. Et à mon grand désarroi, je m’en coltinais un sacré spécimen, un champion du monde.
Mon adversaire était un gars jetable de ma classe, sorte de baba cool Malgache, indolore, incolore, inodore et à l’esprit très « Aloha ». Il affichait toujours un sourire un peu niais, difficilement acceptable ce jour d’Armageddon. Ce type était oblong – si si plus large que haut – avec des bras très courts qui lui donnaient une allure d’otarie. La seule idée de l’affronter m’avait plongé dans la perplexité, ses références tennistiques étant effrayantes : il n’avait jamais pris de court, jouait une fois toutes les lunes du chien, et n’était même pas inscrit dans un club. Bref si vous regardiez à « joueur du dimanche » dans le Larousse illustré, ben y’avait sa photo. Avec son sourire ; que je hais encore plus en y repensant.
Le club était choisi, l’adversaire désigné, l’horaire calé, le tournoi inéluctable. Les quelques jours qui précédèrent l’événement furent vécus dans d’atroce souffrances métaphysiques ; pensez donc, j’allais tout simplement perdre ma dignité. J’essayais malgré tout de m’entretenir avec mon tennis, lui expliquer les enjeux, lui promettre de mettre la pédale douce sur les jurons et les jets de raquette s’il ne me laissait pas tomber. Ma probabilité de succès dans cette entreprise était proche de celle de rencontrer un terroriste Iranien faisant le circuit touristique de la Maison-Blanche.
Connaissant mon rythme de diesel et la bonne demi-heure qu’il me fallait pour sentir mes coups à fond, je pris soin de me pointer au club une bonne heure avant le match pour frapper un maximum de balles. Si j’étais dans le rythme avant la partie, à n’en pas douter, moi Super Patator j’allais renvoyer ce pinnipède à Antananarivo en dos crawlé… Ou pas ! Malheureusement un complot ourdi contre ma personne au plus haut niveau de l’Etat voulut que ce jour-là, et de façon tout à fait inusitée, la totalité des courts furent occupés malgré le soleil à son zénith. Je tentai bien de me rabattre sur le mur, mais cette solution également s’avéra impraticable. J’en fus quitte pour aborder cette rencontre dans les pires conditions possibles pour un chanteur de playback : un a capella improvisé !
Peu avant de monter à l’échafaud, je fus pris d’une énième envie de soulager une vessie qui avait ce jour-là le volume d’un Mister Freeze. La vision de mon « matériel » n’allait pas dans le sens d’une confortation dans mes potentialités physiques du moment ; ce n’étaient pas la Saupiquet format cocktail et les deux raisins de Corinthe que je tentais de faire cracher qui allaient me remonter le moral. Les femmes ne sauront jamais ce que c’est que d’avoir les couilles rabougries et serrées par l’enjeu. Bref, deux gouttes de pipi plus tard, je me pointais sur le court, raquette nue dans la main et sac en bandoulière, comme Ivan.
Mes courts préférés étaient le n°1 et le n°5 ; sans raison particulière je m’y sentais chez moi. Là sur ce court n°4 sans âme et posté juste devant les tribunes, j’allais m’auto-administrer l’extrême onction devant mes profs, mes amis, ma classe et pire que tout, toutes les filles de Seconde ! Elles sauraient que je n’étais pas Batman, ni même Bruce Wayne mais plutôt Alfred, le majordome. Mais nous voilà déjà au filet pour le toss, moi avec mon déjà 1,80m à seize ans, athlétique et en tenue d’apparat, lui et son 1,45m, son short de plage, son matos pourri et son sourire toujours.
Les premiers échauffements confirment rapidement un diagnostic d’une navrante prédictibilité : j’allais me vautrer tout seul, comme un grand, sans que l’autre courge de la Grande Île ait quoi que ce soit à faire. Avez-vous déjà ressenti cette étrange sensation, quand chaque partie de votre corps semble avoir été dessinée par un designer différent et sans coordination ni concertation ? Et que chacune est affublée d’un fonctionnement qui lui est propre ? J’étais totalement dans cette zone-là, aucun des mouvements que j’ordonnais à mon cerveau de faire ne se traduisant en acte concret et sensé. Le filet avait la hauteur d’un mur d’enceinte, le court la taille d’une table de ping-pong, on avait remplacé les balles par des medecine-balls et ma fière Prince Graphite par une enclume dégriffée. Si une fois dans ma vie j’avais souhaité être équipé d’un bouton d’autodestruction, c’eut été incontestablement le moment de l’activer.
Le match en lui-même fut une succession de fautes grossières, aucun échange n’excédant les trois frappes de balle. Ce gars avait juste appris à courir partout et à tout renvoyer. Je ne pense même pas qu’il eut assez de force pour faire une faute en longueur. Cette année 88 Fab « Magic » Santoro triomphait à l’Orange Bowl et moi je me faisais presser mes « balls » comme des oranges par un adepte du tennis de cuisine. Entre moon balls, petits chips de merde, coups de pédééééé et amorties involontaires, je vivais un véritable calvaire administré par un type qui n’en avait même pas conscience. Sur une seule et unique balle j’ai osé lâcher les chevaux – la puissance mais sans le contrôle, je l’avais compris avant Pirelli – et preuve que Dieu n’abandonne jamais totalement ses fils, le missile interstellaire resta dans les limites du court et tira un murmure d’admiration du public endormi. Si j’étais capable de tels parpaings, j’étais nécessairement meilleur que mon adversaire ; j’espérais en tout cas que le public le perçoive ainsi et comprenne que ni le score, ni le rendu visuel du match n’étaient en phase avec la réalité de nos valeurs intrinsèques.
Entre mes courses entrecoupées, mes mimiques, mes simagrées, mes gestes dans le vide au ralenti en grimaçant après une faute, je tentai également d’inoculer au public l’idée de la blessure, à l’insu de son plein gré. Il y eut malheureusement rejet de la greffe, aucun de mes comparses ne me demandant après le match si j’avais souffert d’une quelconque gêne. La partie se solda par un score que je m’empressais d’oublier, retenant mon adversaire au filet aussi longtemps que possible, sous de fallacieux prétextes météorologiques. Rien ne me pressait de sortir de ce court et affronter l’hallali de mes fans que j’imaginais déçus. Pourtant grande fut ma surprise (lisez ma « joie » si ça vous chante) de constater que tous avaient déserté le théâtre de ce triste spectacle depuis belle lurette pour assister au récital que donnait mon meilleur pote sur un court voisin. J’étais à la fois soulagé d’échapper aux crachats, mais déçu que lui, à qui je faisais visiter du pays plus souvent qu’à son tour quand on jouait, produise une prestation tellement formidable. Déjà il y avait injustice sur la désignation de l’adversaire ; il avait hérité d’un cador qui devait logiquement l’étriller et n’avait donc aucune pression du résultat. Dans la peau de l’agneau à immoler, il avait jeté son corps chétif dans la bagarre, sans peur et le mors aux dents. Il produisit finalement le tennis de sa vie et ne fut coiffé que d’extrême justesse au poteau. Je le revois sortir du court, avec son minuscule corps de poupée ; je le félicitais hypocritement et le laissais savourer son quart d’heure de gloire avant qu’on ne retourne à l’école et que les 25cm qui nous séparaient alors reprennent leurs droits.
L’après-midi se termina sur un court annexe où je me transformai à nouveau en numéro un mondial des moments qui ne comptent pas, affrontant un quelconque ramasseur de balles pour qui j’avais rouvert la confiserie : pralines et cacahuètes pour tous, et y’avait double ration. La chance m’accorda que quelques personnes de la classe assistent à ce spectacle impressionnant… et sans valeur !
L’histoire n’a pas voulu que je me souvienne seulement de l’identité du vainqueur de ce tournoi. J’en fus quitte pour me faire un temps plus discret lors des discussions tennistiques de cour de récréation ; toutefois l’occasion de me « refaire » une santé, un moral et une célébrité ne tarda pas à s’offrir à moi sous la forme de notre boom de fin d’année où, officiant en tant que DJ, je gratifiais le public d’une prestation autrement convaincante et dont la rémanence se révéla bien plus durable sur la gent féminine qu’une victoire sans importance dans un tournoi de merde !!!
Voilà, j’ai fait mon coming out. Mémoires de stages, souvenirs à partager, lâchez-vous, la boîte de Pandore est ouverte.
Sportivement vôtre.
Tags: tranche de vie
Dans le but de faciliter le suivi de la discussion, seul ce troisième opus, totalement inédit contrairement aux deux autres déjà parus ailleurs, est ouvert aux commentaires.
Sur ce, je vais me coucher. J’aime pas les week-ends au Pôle nord et j’aime pas les grèves SNCF.
Bonne nuit Guillaume !
Karim bravo pour cet article! tu n’es pas seul… mon prof de gym au collège avait aussi organisé un tournoi de tennis. Comme j’étais un des seuls à pratiquer ce sport j’étais gratifié du rang de tête de série… et j’ai perdu au 1er tout contre une fille (la seule dans la tableau car aucune fille ne voulait jouer le tournoi). Elle était une joueuse très moyenne et m’a humiliée devant tout le monde avant de se prendre un double 6/0 au tour suivant
juste un mot : c’est GENIAL ! (les 3 !) Quelle jouissance : merci !!
Mais qu’il est bête ce Karim ! Je lisais cette troisième partie d’un œil encore un peu morne quand je suis tombé sur ta description du Malgache ! Plié de rire pendant 10mn !!! L’otarie !!! Je vais faire lire ça à du monde ! A des otaries. Mal au ventre.
Du pur « Pistol Yod », niveau Wim99, énorme, comme disent les djeunes qui bien souvent écoutent du r’n’bouze aux arrêts de bus. Un genre de Petit Nicolas (mais nan, pas le Près’), mais version Grand Karim. Un classique. Faut s’accrocher pour écrire derrière ça.
Ca me plaît ça, même si perso., dans le style je trouve que Karim, cher collègue, en fait des fois un peu trop.
J’aime bien cette sorte de coming-out: les 15 love, le tennis ça pour en causer ils en causent: mais JOUENT-ILS? Et à quel niveau ?
… Je vais chercher quelques souvenirs dans mes tiroirs: gràce à cet article, on va passer l’hiver …
Ah bah on l’a attendu longtemps ce 3è tome! Un peu comme un tome de la Roue du Temps de Jordan… ou alors la fichue suite de la Tour Sombre de S. King qu’il a quand meme fini par pondre!
Bref, tout ça pour dire que pour moi, j’attends tes articles comme j’attends les suites de mes romans préférés! Je suis totalement fan…
Merci pour ces tranches de vie si… vivantes!
J’ai quelques histoires de mes propres expériences en tournois. Mais je ne me sens pas encore l’audace de raconter tout ça ici mais un jour, qui sait?
Pour répondre à Sam, je suis 30-2 avec une heure d’entrainement par semaine en gros…
La Tour sombre ? Such a reference ! Autant je suis pas fan du King auteur d’ouvrages fantastiques, autant avec la Tour sombre il a signé une oeuvre majeure de la SF, une saga à encadrer aux côtés des meilleurs Herbert, Dick ou Bradbury.
Bravo Maitre.
Je te comprends si bien.. A cet age, je ne faisais qu’un tournois par an : celui de mon club. Je n’y ai jamais gagne un match.. paralyse, tetanise par le fait de devoir compter les points.
Une annee (la pire!), j’ai perdu contre un joueur dont je n’ai meme pas reussi a determiner le sexe. Ca avait l’air d’un garcon manque.. ou l’inverse..
Quelqu’un sur le bords du court m’avait demande le score. Je repondis « 5/3 pour lui.. pour elle.. enfin pas pour moi, quoi. » Je ne savais plus ou me mettre. Je me suis dit « 4 points et je rentre chez moi », ce qui est tres vite arrive.
Enfin bon, ca va mieux maintenant. J’arrive a gagner des matchs entre amis, et pense serieusement a m’inscrire a un tournoi et essayer d’affronter mes vieux demons..
Karim en clown de sa classe, pourquoi est-ce que je suis même pas étonné ???
J’ai jamais joué en club. Pendant très longtemps, le tennis m’a laissé froid. Moi j’étais hand. Comme les copains, je suis tombé là-dedans suite à l’épopée des Barjots de 1995 et j’ai couru prendre une licence. Quand j’en avais fini avec les entraînements et les matchs en compèt, j’enchaînais par le foot avec les potes d’enfance, sur le terrain en face de la piscine. Plus tard, je me suis mis à la course à pied. J’ai aussi tâté du tir à l’arc, de l’escrime… Bref, j’ai un peu tout fait, sauf justement le tennis. J’ai attendu la fac pour taper mes premières balles. Les terrains étaient juste en face du campus, alors pourquoi pas ? Mais j’ai jamais pris de cours. Avec les amis, on prenait nos raquettes et on se faisait des matchs sur les terrains extérieurs, du quick. Just for fun. Je dois avouer sans modestie aucune que j’étais l’un des plus mauvais de l’équipe. Pas de service, pas de volée, un coup droit médiocre. Mais je m’en foutais, je m’enveloppais de la fierté suscitée par mon revers à une main, celui que tous les autres m’enviaient. Deux fois sur trois je l’envoyais dans les grillages, mais quand venait le tour du troisième, celui qui fusait comme une balle le long de la ligne, je savourais ma revanche en voyant la mine écoeurée du gars en face. Et puis à l’époque j’avais une caisse physique suffisante pour savoir que j’étais souvent plus frais que les autres en fin de partie. La problématique pour moi c’était donc de ne pas me faire latter trop rapidement !
Aujourd’hui ouais, j’aimerais bien progresser. M’y remettre, déjà, parce que je n’ai plus touché une raquette depuis les terrains pourris de Villeneuve d’Ascq, en avril 2008. Et progresser. Dès que je me fixe quelque part – ce qui est loin d’être simple dans le contexte professionnel actuel – je me prends une licence dans le club du coin.
Hep, je viens de lire que Gianni Mina (17 ans), un français, a gagné hier l’Orange Bowl… Vous connaissez ce joueur, vous? Encore un petit Mozart du tennis?
Il suit les traces de Santoro. ça veut juste dire qu’il jouera encore en 2038, c’est tout.
Salut Karyoda sympa ton triptyque! moi j’avais le cul entre 2 chaises, le foot et le tennis mais j’étais bien plus doué pour l’un, mais préférait l’autre ! la vie et mal fichu parfois,bref Cissé m’évoque quelqu’un que je connais très très bien !et Guy n’aurait pas un lien de parenté avec un autre conasse de sauterelle qui s’appelle Gaël?
merci Karim, par une journée d’hiver bien froide, tes mémoires de joueur réchauffent sacrément les zygomatiques !!!
c’est toujours un plaisir de te lire
je sais bien que bon nombre d’entre nous sont en mode hibernatus, mais ça vaut quand même le coup de sortir de sa tanière et de laisser un petit com’ !
Une trilogie mythique, merci beaucoup! Je suis mort de rire 15 fois … C’est pas demain la veille que j’écrirai comme ça.
Pour répondre à Sam, je jouais une fois l’an jusqu’à cette année, hormis:
- une année de cours quand j’étais gamin, entre mon année de judo, mon année de natation et mon année de foot… A cette époque (et auj ce serait pareil) je fuyais dès qu’on commençait à me parler de compter les points. Courir c’est déjà fatigant, alors si en plus ce n’est pas que pour s’amuser, faut pas abuser. Oui, je sais, j’ai une vraie mentalité de champion.
- Et mes deux années post bac, les plus studieuses de ma vie, où je me vengeais de bosser 6 jours par semaine en enchaînant les partenaires de tennis sur les courts gratuits, entre 4 et 8 heures par Sainte Journée quand le climat le permettait.
Après 3 ans sans sport et à courir partout, je me suis enfin posé et inscrit dans le club du coin. J’ai repris mon rythme de stakhanoviste ponctuel, à base de 3 heures de cours collectifs sans pause clope 1 samedi sur 2. Mes jambes et fessiers ne m’ont pas encore pardonné la séance du we dernier, j’attends donc avant de ré-augmenter la cadence. Bon ok, j’attends aussi de trouver des partenaires de jeu.
Pour mon niveau, il doit être autrement plus erratique que celui de Karim. Je suis très fier qu’on ne m’ait pas mis avec les débutants, déjà. Je joue donc dans les cours des filles ayant qqes rudiments, youpi. Le groupe de 9h est exactement à mon niveau, les deux suivants un peu en deçà. Cela dit, je suis ravi, ça me force à poser un peu mon jeu. Moi qui ne savais renvoyer jusque là que les missiles, j’apprends maintenant à renvoyer aussi les baballes, celles dont d’ordinaire je me débarrassais en mode service ping pong. Du sol-sol (très) courte portée, pour reprendre la métaphore de Karim.
J’apprends même à viser et à varier mes longueurs de balles (elles savent mieux se servir de leurs raquettes que moi, OK, mais comme je ne sais taper que fort (à leur aune), il vaut mieux que je la leur mette au bon endroit- pas de blagues douteuses svp)
Voilà, j’ai raconté ma vie tennistique. Pas de quoi en faire une trilogie, fort heureusement vu la pauvreté de mon style par rapport aux maîtres des lieux.
Si tout va bien, je suis à 11 jours d’avoir enfin une raquette à moi! Merci chérie!!!
Et Simon battit Federer…
Merci Karim,tu m’as beaucoup fait rire :
« Je ne pense même pas qu’il eut assez de force pour faire une faute en longueur »……… Entre moon balls, petits chips de merde, coups de pédééééé et amorties involontaires…….Le filet avait la hauteur d’un mur d’enceinte, le court la taille d’une table de ping-pong, on avait remplacé les balles par des medecine-balls et ma fière Prince Graphite par une enclume dégriffée »
Et quelle écriture !
Moi j’ai un petit souvenir d’une partie finie dans la nuit contre un ancien pote,éclairés par les phares de ma renault 5 TL (ah! la TL aux ailes rouillées),où celui qui jouait contre la lumière ne voyait strictement rien et perdait inmanquablement le jeu…..On en avait joué une autre sous une pluie persistante et finis trempes comme des otaries :D…. et je me rappelle qu’il pestait contre le sous-Simon que j’étais armé de mon seul revers chippé de tafiole ,coup droit moyen ,services cuillère et SURTOUT mes jambes rapides inusables ! Lui il pesait bien dans les 100 kgs et se déplaçait comme un éléphant de mer mais servait pas mal et liftait un peu.
Il était plus technique que moi mais je gagnais deux fois sur trois,ton article me remémore ces moments personnels savoureux,merci encore
J’ai fait une courte pause dans ma carrière tennistique. De 1988 à 2002.
Je me souviens qu’en 88, après 5 ans à bouffer du mur (…le Mur, vaste sujet, aux confins du sport et de la psychiatrie), à exploser une ou deux raquettes contre des poteaux de filets (sinon, celles en alu ne cassaient pas mais prenaient des formes étonnantes, du César), à me balader en chemisette Lendl période losange et socquettes Mac Enroe (celles qu’on retrouve sur certains commerciaux, comme un hommage en mocassin), j’avais oublié de : renvoyer ma « fiche ».
Pour les plus jeunes, imaginez que c’était avant l’informatique. On remplissait scrupuleusement une sorte de carton avec nos victoires et défaites, et on renvoyait le tout une fois l’an à la fédé, et on recevait le nouveau classement ensuite. Ne pas le faire exposait à la descente, conne et brutale. Et c’est comme ça que j’étais passé de 30/1 à 30/4, la honte.
Et c’est en plouc de 30/4 que je m’étais pointé en stage. Stage qui comportait le Tournoi du Stage, en prime. Autant vous dire que ça faisait beaucoup, beaucoup de tennis dans la journée. Les tours passaient gaiement et j’avais vu se pointer ce qui se passe toujours quand on franchi quelques tours: le Gros Classement, le gars très fort devant lequel on part battu d’avance. Pour moi, un solide et jeune 15/3, mission impossible.
En psycho, on parle de « prophétie auto-réalisatrice », ou quelque chose du genre. On décide pour soi, à l’avance, de ce qui va se passer. Pour ma pomme, conformément à ma prophétie personnelle, j’avais commencé par prendre 6/2. Tout roulait normalement. Et puis…Et puis ai-je gagné ? Je vous le dit tout de suite, non. Mais il s’est passé un truc bizarre. Comment expliquer ça ? Tout à coup, sans surjouer, en ne faisant rien de plus que m’appliquer, j’ai commencé à bien, très bien, jouer. Et les jeux ont commencé à défiler. Derrière le grillage, mes potes de stage et le prof commentaient la performance, un peuu incrédules. Mon adversaire aussi jouait bien. Un moment, je me souviens avoir entendu le prof dire « Là ca joue 4/6″. Les échanges étaient beaux, les coups gagnants, je volais. Et je lui avait collé une bulle au deuxième set. Mais de miracle il n’y eu point. Je regagnais mon enveloppe charnelle pour encaisser un second et définitif 6/2. On se serrait la main et le gars m’expliquait à quel point il se sentait soulagé d’en être sorti. Et quelque part, moi aussi. Comme si le cerveau refusait d’admettre la réalité: ben tu vois, quand tu veux, tu peux le faire. Aujourd’hui encore, je me souviens de ce momentum.
Quelques mois après, lassé du mur, des matchs et des socquettes, j’ouvrais un matin ma porte au président du club, ulcéré que j’ai …Oublié de me pointer au match du dimanche matin. Je descendais fissa sur le court, et je prenais deux bulles contre un 30/3, pour ensuite ranger les racquettes pour une bonne douzaine d’années, histoire de réfléchir à tout ça.
Avant l’ordi faut voir, moi je rentrais tout mes résultats sur une disquette, sur mon Amstrad 6128. Entre 2 arkanoid.
Je crois que je t’ai battu dans ma courte pause. Un truc m’étonne, tu parles bien enfin trop rapidement quand même du différentiel de niveau d’un jour à l’autre, et là comme beaucoup de choses faut avoir jouer pour comprendre. Enfin comprendre est impossible, le savoir de manière expérimentale. Du coup ça me rassure quand je vois un champion dans un jour sans. Pas Nadal là j’ai des doutes, mais je me souviens de Lendl et d une fois Stich à Roland qui foutais tout dans le filet. Humain trop humain je me prenais d’une tendresse maladive pour lui, tandis que le grossier Michel Dhrey continuait ses conneries.
Un truc qui me fait tiqué quand même. Ca ne me semble pas possible de jouer 4/6 un jour, c’est à dire 2-3000 ème français et 30/3 le lendemain, c’est à dire presque débutant. Enfin pour peu que tu ne t’entraînais plus et que tu te pointais sur une nouvelle surface, autre vaste sujet, c’est possible.
Même 6/2 c’est déjà exister contre un 15/3. Ca veut dire que tu as un fond de jeu, sinon c’est 0 et O. Enfin c’est vraiment un sujet passionnant ça, une interrogation métaphysique même qui m’a fait casser des raquettes et probablement arrêter.
Maintenant je m’en fous du score j’ai repris assez sérieusement, alors que j’avais dis fontaine. Sûrement parce qu’il n’y a aucun tournoi ou je suis.
J’aimerais bien ressentir certains trucs pourtant, les bonnes défaites, les victoires de merde, et Surtout voir jusqu’ou je peux aller. Comme j’ai pris 2-3 kilos disons, j’ai perdu en certaines choses, mais j’ai gagné en force, je te fous de ces patates. Aussi parce que la Prince 2009 est différente de la 90.
Toutafé, Lionel.
En fait, il ne s’agit pas d’un « vrai » différentiel de niveau, mais plutôt du fait que le gars et moi, pendant un moment, on avait dû être grave In the Zone. D’où le com’ du prof, surement un peu surévalué. Et bien sûr,c’est précisément ce que j’ai choisi de retenir.
Aujourd’hui, j’aime bien me convaincre que j’ai pris un peu de plomb dans la tête: savoir rester calme, positif quand ca va pas, etc, etc. Au final, rien n’a vraiment changé. D’ailleurs, je fais grosso-modo les mêmes scores. Il y a surement un trésor dans la manière de rgarder les choses quand on joue…
Oui c’est ça, rien a changé, au tennis comme ailleurs, on joue à être adulte en fait.
Mais je suis exactement le même comme les autres. Juste le fait d’être plus proche de la fin maintenant qu’avant me fait focaliser sur le positif, et vue le prix de ma raquette généreusement donnée, pas question de la casser.
Tiens j’ai raté mon tennis aujourd’hui pour cause de cock tal boulot ou y aura même pas d’alcool.
C’est terrible et agréable de retrouver les sensations perdues : le bras droit qui grossit, le cale, les points forts, bref pas mal de truc à dire dessus.
Disons qu’on essaye quand même de focaliser sur le plaisir aujourd’hui, un peu comme quand on été gamin qu’on voyait les vieux, qu’on pensait taper facile, mais qui nous foutaient une tanée. La roue tourne.
Là, je suis vraiment plié de rire Karim ! et j’ai eu un peu de mal à me remettre avant de pouvoir écrire quelques mots. J’avais gardé un très bon souvenir des deux premiers tomes, surtout du premier, et suis bien content d’avoir pu les relire et de découvrir le troisième..vraiment plié de rire mais parfois un rire un peu jaune car tout ceci me rappelle trop, hélas, mes propres désastres sur un court de tennis..Expérience largement similaire, et c’est cela qui m’étonne le plus dans ton récit..car si le lieu et les personnages différent, le résultat fut, peu ou prou, le même. Infoutu de gagner un seul match en tournoi et bien obligé à un moment donné de constater que finalement je ne gagnerai jamais à Roland Garros..Une découverte aussi déprimante que lorsque j’ai appris, fort tard, que mes parents m’avaient menti et que le père Noël n’existait pas…
Mort de rire ton récit,un vrai court métrage
comme un pote à moi qui était alors N°2 Mauricien(classé 5/6)et qui devait ressentir la meme chose que toi quand il m’affrontait.J’étais le joueur casual et pourtant il ne savait ou ne pouvait me jouer,j’étais celui qui remettait tout;)et tentait au bonheur la chance.
Tu fais n’importe nawak qu’il disait et au finale je prenait souvent le dessus,il y’avait cette pression qu’il se mettait inutilement.
Moi j’adorais la compèt’, aucun intérêt à réussir des coups de timbrés à l’entraînement. Mais bon. Dans l’ouest en général, les tournois intéressants se déroulent l’hiver, il y en a l’été bien sûr, mais ça se passe la plupart du temps sur Quick, une surface très lente contrairement à ce que son nom peut laisser penser (je pense que ça veut dire que ça sèche vite après la pluie) que j’ai toujours détesté. Je remercie donc ma mère de s’être gelé les pieds des heures dans des salles non chauffées, avec parfois des deux heures de retard dans le programme et derrière, le match du fiston. Je n’ai jamais aimé l’ambiance du tennis, juste le jeu. Et puis avec les frais d’inscription, les balles, les difficultés de transport, ça n’a pas duré longtemps. Le tennis, ça coûte cher.
Sinon, il y a avait le championnat d’hiver des clubs, intéressant pour l’aspect sport d’équipe. Mais premier match à 8h, parfois à une heure de route ! 8h !!! Le dimanche !!! 8h du matin, hein, pas du soir !!! Les sportifs sont dingues. Donc ma carrière de 15/5 s’est vue brisée au sortir de la prime adolescence par la fête, les filles, des produits qu’on ne trouve même pas sous la langue de Pamela… A un moment, j’ai continué de donner des cours aux gamins alors que je ne jouais plus, mais j’ai arrêté quand je ne parvenais même plus à mettre la balle ans le court lors des démonstrations. J’ai repris il y a deux ans de manière épisodique, ça a mis du temps à revenir, mais quel pied ! Et quel mal au dos !
Pour ce qui est des stages, j’ai eu le bol incroyable (gagnant d’un concours sur tirage au sort de la multinationale Nique©, qui à l’époque tentait une offensive sur le tennis, notamment en signant Mac et juste avant la Dédémania) de me rendre une semaine à la Nick Bollettieri TA, tout frais payés (sinon, c’est 2 000$ la semaine de stage) ! Le pied. En même temps, il ne s’est pas passé grand-chose, j’ai même pas l’impression d’être allé au EU tellement le centre est isolé et fermé, avec couvre-feu le soir, interdiction d’aller en ville… Encore des dingues. Pas grand-chose donc, ah si, j’ai vu Dédé, un an avant qu’il n’explose à RG. Déjà la mégastar de l’Academy, voiture de sport (à 16 ans là-bas c’est possible), chouchou privilégié de GI Nick (qui de près semble appartenir à la famille des iguanes). Le type faisait tout pour qu’on le remarque, il avait l’air de kiffer le statut d’icône (déjà). Alors ça fait un peu bizarre de l’entendre nous faire un complexe d’oedipe en public, si il était pas content, y’avait manœuvre chez General Motors, aussi, mais il aurait moins du se la pêter. J’ai vu aussi Krickstein, gai comme un cancéreux en phase terminale celui-là. Ça fait un moment que je me demande si cette histoire vaut le coup d’être racontée. Ma vie serait beaucoup fun si elle était racontée par Kareem. Enfin c’est loin.
Un papier sur ton stage chez Nick je suis preneur comme lecteur.
@ Rony, si tu tapais un 5/6 tu devais toi-même être un sacré joueur! Finalement je suis très heureux que nos échanges ne soient que virtuels, autrement on n’aurait pas joui de l’égalité devant les Dieux du commentaire. Ce serait « oui mais en même temps toi avec ton coup droit pourri ça te va bien de critiquer untel ». Ou alors « pour un gars qui pleure la mort des attaquants, ta volée ne va pas dans un sens de réhabilitation ».
t’inquiète ca à jamais été mon niveau;à mon meilleurs j’étais 15/3.
@Jean,
Aujourd’hui, on se retrouve souvent entre trentenaires, le dimanche matin à l’aube à s’aperçevoir qu’on a tous fait un break de quoi 8, 10 ans après l’adolescence. Juste le temps de découvrir un certain nombre de trucs incompatibles -du moins l’avons nous cru- avec le tennis. En gros, peut-être une « indiscipline « . Et quel pied de reprendre, et de narguer tous ces jeunes avec leurs revers à deux mains…En même temps, si t’es allé chez Nic, j’ai des doutes sur on revers à une main : tu en es ?
Ouais… T’as du bol que ça caille, sinon c’était Bastille directe ! Une main of course, il n’y avait pas de test de dépistage à la NBTA et en une semaine, ils n’ont pas eu le temps de me contaminer. C’est même le coup qui a toujours été le plus naturel chez moi, le plus kiffant à exécuter (avec les volées quand tout va bien), de l’autre côté, j’avais même copié Edberg comme je le disais l’autre jour. Je n’ai jamais été patient, et puis j’étais le genre de type à être pas loin de privilégier le style sur l’efficacité. Le tennis, ça peut être très beau. Jouer comme Chang, c’est comme faire chanter le répertoire d’Oum Kalthoum par Annie Girardot. Autant rien faire.
Mais bon, oui, c’est ça. La discipline nécessaire est énorme, il faut vraiment être doué, sinon cela n’a aucun intérêt. Je connais quelques types d’un bon niveau en course de fond, pfff, une vie aussi fun que celle d’un vampire coincé à Terra Botanica. Alors qu’ils n’ont aucune chance, ils ne sont pas kenyans. Je ne suis pas sûr que les vrais sportifs soient très recommandables.
Carnet de décès : ma voiture. Putain, les boules…
Une bonne idée serai d’organiser un tournois des 15lovers,histoire de faire connaisse.
Qu’en penser vous?
Ouais mais …15/3 ? T’étais pas à Poitiers en 88 au moins ?
ça y est les mauvaises idées commencent à fuser. vous n’avez pas lu le papier ou quoi?
Riche idée, mais j’anticipe déjà les difficultés à mettre ça sur pied. Déjà qu’une bouffe c’est la croix et la bannière pour jongler avec les emplois du temps de chacun – sans parler des basses questions géographiques
Mais effectivement une journée tennis avec vous tous au printemps, avec Roland en toile de fond…
en voilà une belle idée !
… Plutôt qu’un tournoi: un gala de Air Tennis.
Exemple: Jean nous fait un service-volée d’Edberg, CMT un revers lifté Borg, etc…On peut même imaginer ça en pictionnary: devinez qui je fais ?
Naaaan je suis bcp plus doué pour faire le revers boisé à la Pioline. Je peux même faire le bruitage (« poc ») et le regard ahuri qui suit (« mais elle est passée où la balle? »)
Ah! Sûr qu’en Air on peut faire des trucs supers.
Tiens, là, à l’instant, je m’aperçois que je fais du Air Tarpishev. Comme ça, sans m’en rendre compte. Trop fort.
Bravo pour TA trilogie Karim et merci de nous faire partager cette tranche de vie. Tu as un vraiment humour ravageur et communicatif : je me suis bidonné tout au long de cette lecture (même si ça m’emmerde de l’avouer…Allez une petite bastille pour contre-balancer tout ça ) Ton dernier « tome » est un condensé de phrases chocs!
Ceci dit, que tu sois une brêle raquette à la main ne m’étonne pas plus que ça… On ne peut pas, ne pas aimer le jeu charismatique de Gilou et être un connaisseur, lol. D’ailleurs ton « coming out » relativise tes critiques à son égard.
C’est marrant ce que tu dis sur le stage Bolletierry Jeannot, autant j’aurais bien aimé être ramasseur à Roland empôché les 300 sacs, 450 euros pour les enfants, d’équipements Reebob, autant les stage chez Nick, bon j’aurais pris super heureux hein, mais pas de regrets là dessus.
Un tournoi vétéran, organisteur Jean, tournoi vétéran Plus Colin, tournoi Légendes respect on a droit à 4 services, organisateur Antoine.
La grande idée serait de se faire un tournoi de double, avec pinard saucisson pour remontant. Sur un Air d’Guylloum Kalsoum Montagné pour faire plaisir au Poisson.
…tant qu’on est entre vieux cons j’en profite.
Ou peut-on trouver des Nastase, les mecs de Décath m’ont dit peut-être sur la boutique rayée des Champs. Cela serait agréable pour un Noel réussi, ayant déjà passé commande pour une casquette rouge RF.
Ah les Nastase c’est vrai que ça me manque, on ne les trouve plus.
Je me suis retapé les deux premiers tomes de la trilogie avec bonheur avant de déguster le tout nouveau tout beau troisième tome. Mort de rire. Toujours la formule qui tue le père Karim !
Je ne suis pas candidat pour un tournoi de tennis inter-15lovers, ayant raccroché ma raquette depuis 10 ans, le massacre serait trop douloureux. Ou alors en double, mais je préviens par avance mon partenaire : je reste tout le temps au filet et je ne fais que les volées et les smashes faciles.
Par contre je vous prends tous au badminton quand vous voulez.
Le seul truc qui pourrait me faire reprendre goût au tennis serait d’essayer le gazon anglais (hein Ulysse?)
Moi je ne conseille pas trop le gazon Colin: j’ ai joué une fois dessus et m’en souviens très bien: je n’ai pas touché une balle en 10 mm; elles ne rebondissaient pas et passaient systématiquement sous ma raquette. Quand j’en ai eu marra de faire des moulinets dans le vide, j’ai arrêté..Un sentiment d’impuissance totale..remarque, j’aimais pas non plus quand je jouais sur terre et qu’un type m’envoyait des balles liftées qui rebondissaient trop haut pour que je puisse les contrôler..Honnetement, je pense que je suis meilleur pour le commentaire..
Pour le tournoi des 15 Lovers, il ne faut pas compter sur moi: après 15 ans d’absence, j’ai essayé de me remettre au tennis il y a deux ans. Bilan: rupture du talon d’Achille au bout de 30 minutes ! Le pire, c’est que c’est vrai..
Colin tu es le bienvenu et tu connais le chemin. Le Grenoble-Stansted puis le coach 777 t’amènent dans ma petite market town en 5 heures tranquille de porte à porte. Il n’y a que des courts en dur ou en quick, par contre à Cambridge (à 50 minutes) il y a des courts en gazon qui seront idéalement pratiquables au début du printemps : pas toujours détrempés et pas encore pelés.
C’est vrai qu’au départ c’est frustrant. On s’habitue en quelques heures au gazon et après c’est très agréable. Je parle de mémoire, je n’y ai pas joué depuis 10 ans. A travers le filtre du temps mon cerveau n’a donc retenu que les volées de coup droit décroisées qui laisse le partenaire à 5 mètres et occulte complètement les milliers de balles dans le filet, le grillage, voire plus haut. A Wimbledon les propriétés de la surface ne doivent pas trop varier mais là où j’ai joué la surface est vraiment naturelle et change d’un jour sur l’autre en fonction de l’humidité. Il ne faut pas compter y jouer comme sur autre chose. Jouer avancé, garder de la marge dans les déplacements car la surface glissante réserve des surprises en cas de contre-pied. A notre niveau il faut insister sur le pliage des genoux, … et monter au filet vite : ça évite les aléas de la surface. Je pense que c’est une super-surface pour apprendre des bons fondamentaux de jeu.
Bonjour à tous,
Pardon de polluer l’article de Karim, mais avez-vous entendu la nouvelle comme quoi les JO allaient ajouter une épreuve double mixte en tennis en 2012? On parle déjà d’une association S. Williams-A. Roddick…
Allez, on peut se laisser à imaginer le futures paires nan?
Je me lance:
R. Gasquet – M. Hingis
Marche pas, faut qu’ils soient de la même nationalité je suppose.
Federer/Hingis, ce serait chouette;
Malisse/Wickmayer?
Monfils/Bartoli?
C’est vrai que Richie pourrait aussi bien demander la naturalisation suisse, depuis le temps qu’il y vit, et c’est pas pour ce qu’il fait en Coupe Davis avec la France…
Sinon comme autre paire, je propose Malisse – Wickmayer (difficile à localiser avant les compétitions…)
Damned, « FX m’a doubler »
Désolé
Razzano/Llodra?
Santoro / Suzanne Lenglen
Mauresmo / Cornet
Safin/Kournikova qui font un retour express pour cette occasion
Navratilova/Mc Enroe
Navratilova Mc Enroe: très bonne idée, ils peuvent sans doute gagner..
Hewitt / Dokic
Les Nastase, ils ont ressorti ça pour les vieux nostalgiques : http://www.barlou.com/running/modele.php?modele=963
Un maxi de Gold « Capitaine abandonné » ou un DVD de La Boum en cadeau.
Cornet-Dewulff.
Parce que c’est bon, les Wulffs.
Rhooooo de même nationalité c’est moins drôle et beaucoup plus dur!
J’avais encore en reserve un petit Mauresmo-Navratilova, mais j’avais pas osé… D’autres ont eu moins de scrupules je vois!…
Si vous voulez organiser un tournoi 15Lover ,je veux bien être le « Superviseur » pour les points litigieux et si quelqu’un menace l’arbitre an brandissant sa raquette comme Serena , c’est une amende de 200euros versée directement sur mon compte, j’accepte les chèques et les tickets restaurant.
Pour 2012:
Chen Li Ling/ Yu Xinyuan
Peng Shuai /Sun Peng (ne pas confondre avec Sean Penn)
Sun Shengnan /Zeng Shaoxuan
J’ai adoréééééé, c’est du très bon Karim, tout en poilade et autodérision : tout bon, m’sieur !!!
De mon côté, j’ai commencé tôt, à 6 ans, à beaucoup jouer, sur les courts déserts d’une petite ville de province. À 12 ans, rupture totale : je ne touche plus une raquette jusqu’à mes 27 ans : l’adolescence c’est compliqué et je ne concevais pas de pouvoir être à la fois punk et sportif, j’avais choisi la punkitude sans une seconde de doute.
Du coup, je me suis mis à rejouer, beaucoup, il y a 13 ans et c’est redevenu la drogue que c’était déjà quand j’étais môme. J’ai attaqué les tournois avec une putain d’envie de progresser et là, miracle : le tennis est un sport qui permet des progrès tardifs et très jouissifs pour le joueur de club. Je fête mes 42 piges cette année et j’obtiens aussi mon meilleur classement (15/1 : pas de fausse modestie, je suis super content). Dans la vie de tous les jours, je suis l’inverse d’un compétiteur, ma vie professionnelle étant d’ailleurs dépourvue d’ambition (même pas honte !) mais, sur un court, je me transforme en teigne. Cette douce schizophrénie ne me perturbe pas plus que ça et, d’ailleurs, faut que je vous laisse, c’est l’heure de l’entraînement.
Mort de rire sur le coup du « on ne peut pas être punk et sportif à la fois ». Ca m’a fait penser à ça – le clip de l’internaute est un peu pourri mais j’adore cette chanson. En plus, j’ai croisé pas mal de représentants de l’espèce.
http://www.youtube.com/watch?v=u5-TJp22Pag&feature=related
Félicitations pour ton classement, 15/1 c’est déjà du très bon pour moi (30/2)!
Pour ma part, mon objectif sera d’atteindre, un jour, la 3eme série (on sait jamais, sur un malentendu). Mais le tennis reste un sport auquel il faut consacrer beaucoup de temps pour progresser, c’est exigeant techniquement, et mentalement (pour moi).
Ouais 15/1 c’est le bon niveau pour me donner des cours, pas pour jouer avec moi ou pire contre moi. Tu fais tes matchs de tournois en soir de semaine ?
le futur tournoi de dinosaures de 15-love ! ah ça serait le pied de voir ça !!!
j’avoue que je pourrais me délecter d’avance sur le jeu de jambe d’antoine ou colin, la tenue 70′s nostalgie de jean avec la coupe nastase ou ashe ? le coup droit trop lifté de lionel, le short improbable de guillaume, et moi casquette RG et lunnettes de serial juge de chaise mhhh et sam pour nous en faire une video inoubliable qu’on pourrait envoyer à karim pour l’article de l’année !!! la boucle serait bouclée, non ?
vous m’avez fait bien rire, merci les gars !!!
à Pierre, errata on peut être punk depuis 2009 en étant champion de tennis. Jouer des finales de Grand Chelem avec une moumoute à 19 ans, ça vaut presque Sid qui a le temps prostituer Nancy pour payer sa dope, peut-être la tuer, et mourir d’overdose. Tout ça à 21 ans. Et produire quelques uns des plus grands hymnes du n’importe quoi!
Il fallait l’oser, quand même, le parallèle Agassi/Vicious !!! J’ai du vieillir : je préfère largement Steffi Graf à Nancy Spungen…
Super Karim, c’est du très bon. C’est drôle et très bien écrit, bravo.
Pour parler du sujet, je suis moi-même joueur (modeste) de Club. En fait je l’avais déjà dit lors de mon 1er post, dans le tennis, ce que j’aime le plus, c’est jouer. Bien plus que regarder des pros à la télé (en vrai, ça le fait déjà plus).
Bref, j’ai commencé le tennis vers 12-13 ans je pense, et j’y ai joué par intermitence jusqu’à 18 ans : je faisais 1 tournoi par an plus quelques matchs par équipe. En fait plus je vieillissais, plus j’aimais ça.
J’ai arrété presque complètement pendant mes études, et j’ai repris à 24 ans. Depuis, je joue régulièrement (1 à 2 fois par semaine), je joue les matchs par équipe, et 2-3 tournois par an. Et j’ai obtenu cette année, à 31 ans mon meilleur classement : 30/2, comme quoi, tout n’est pas perdu après 30 ans. Bon certes 30/2 c’est pas le summum, mais mon niveau me permet de bien m’amuser. Les matchs officiels restent pour moi paralysants, malgré les années qui passent, mais j’y vais quand même dans un état d’esprit conquérant. Le scénario du match (perdu) est quasi toujours le même : j’attaque fort au 1er set et me délite au fur et à mesure pour perdre dans un festival de fautes directes, genre 7/5 6/0 ou 3/6 6/2 6/1. De temps en temps, j’arrive à m’accrocher et à gagner quand même, mais il faut avouer que je suis rarement content de moi après un match officiel. C’est le jeu, il faut se frotter à cette tension pour se rendre compte que le tennis c’est 50 % dans la tête.
J’ai un jeu assez binaire : soit je fais le point gagnant, soit faute. Mon meilleur coup est le service, car c’est le seul ou je controle la trajectoire de la balle avant qu’elle ne touche ma raquette…
Je monte très souvent au filet, même si je suis une quiche sur toutes les balles au dessus de l’épaule. Mais que c’est bon de faire un enchainement service-vollée réussi, qui laisse l’adversaire à 2 m de la balle.
J’aime bien jouer de temps en temps contre des gars beaucoup plus fort, c’est une sorte de défi : J’ai un très bon copain qui était classé 5/6 quand on tapait la balle, et mon but était de lui prendre 1 jeu ce qui était, je vous assure, très difficile pour moi, mais quand j’y parvenais, c’était comme si j’avais fait la perf de ma vie.
Bon bref, j’arrête de raconter ma vie de pauvre 30/2, et je vous invite à venir jouer sur un terrain de tennis, raquette à la main, y a que ça de vrai.