Roland-Garros, quand on y travaille, c’est un long tunnel. On y entre le lundi matin des Qualifs, frais et réjoui, et l’on en ressort le dimanche soir de la finale, rincé, essoré, sans même savoir quel jour on est… et pourtant déprimé que ce soit déjà fini, en appréhendant le violent sevrage du lendemain matin. Plongée dans cette édition 2013 du tournoi. Allumez les phares, c’est parti.
7h du matin. L’heure des lève-tôt. Partout dans les allées, le ballet des Fenwick bat son plein. Des tas de terre – battue évidemment – sont disposés aux abords des courts, le bruit des perceuses et marteaux-piqueurs ne s’arrête jamais longtemps dans ce qui sera la zone des télés et des radios. D’innombrables petites fourmis s’activent dans les allées, tandis que les premiers joueurs s’entraînent sur les courts où vont se disputer les Qualifs. Ils s’appellent Quentin Halys, Mathias Bourgue, Amandine Hesse, sont pour la plupart pensionnaires du CNE, et ce sont eux les premiers à fouler la terre sacrée.
8h. Les premières têtes d’affiche sont dans la place. Roger est déjà là, Novak aussi. Ils s’entraînent sur les courts principaux du complexe : tantôt le Chatrier, encore fermé au public, tantôt le Lenglen, ouvert quant à lui aux possesseurs d’un billet pour les Qualifs. Les Qualifs, justement : débarqués en nombre du Challenger de Bordeaux, où ils ont tapé pour la première fois sur terre battue européenne, les Américains sont partout. Leur jeu n’est pas révolutionnaire par rapport à ce que l’on connaît déjà, mais ils ont toujours ce culot inhérent aux US Boys de toutes générations. Pas de complexe, jamais. Tellement peu de complexes qu’ils seront cinq à sortir des Qualifs. Pas mal pour des types qui ne connaissaient que le har-tru il y a encore quinze jours…
8h25. Une petite recréation. Le Court 1, magnifique écrin du stade de la Porte d’Auteuil, est désert. Un caméraman, votre serviteur, et puis Grigor Dimitrov et Horacio Zeballos faisant des gammes. Un délice. Débarrassés de tout calcul lié à la compétition, les deux joueurs s’en donnent à cœur joie. Les diagonales de revers se succèdent, lourdes et bombées pour l’Argentin ahanant, tendues et explosives pour le Bulgare si facile. « Oh l’enfoiré! » lâche Zeballos en riant quand, soudain, Dimitrov lâche une accélération croisée qui semble arrêter le temps. Superbe.
9h10. Ça y est, les Qualifs sont finies. Fiasco pour les Bleus, qui ont seulement évité de finir fanny lors du dernier match du dernier jour, grâce au généreux Maxime Teixeira. Pour le reste, les filles sont aux fraises, ce qui n’a rien d’une nouveauté, mais voilà que les garçons aussi ont galéré. Rien infamant pour les Halys, Tatlot et autres Hémery, plus embêtant pour Michon, Herbert et surtout Ouanna, grand perdant de la course à la wild-card et vite éliminé en Qualifs. Tandis que Bob Sinclar et Novak Djokovic viennent faire les clowns sur le Central pour la troisième année de suite, Maria Sharapova – jolie robe noire et… baskets blanches – et Rafael Nadal procèdent au tirage au sort des tableaux. Le brouhaha ambiant cède soudain place à un court instant de silence quand la grande Russe expédie le septuple vainqueur du tournoi dans la partie de tableau du n°1 mondial.
9h30. Errer au Player’s lounge et y recueillir les avis des anciens sur le tableau. Ljubicic est toujours au fait du tennis actuel, Leconte un peu moins. Martina Hingis, elle, est très occupée. Accaparée par la lecture du Quotidien de Roland, elle n’a pas le temps de répondre aux questions. Amélie Mauresmo non plus. Mais elle, classe, répond : « Mais un peu plus tard dans la quinzaine, pas de souci. » Genre avant la finale, par exemple ?
9h50. Peut-être mon moment préféré de la journée. Le stade va ouvrir ses portes dans dix minutes. Sortie des vestiaires du Court 1, une nuée de ramasseurs de balles s’envole en chantant vers les terrains.
10h. Débuts des matchs. On annonce une édition pluvieuse (le thermomètre a affiché 3°C le vendredi matin des Qualifs, un record – encore un – de froid dans la longue histoire du tournoi), aussi Sara Errani a décidé de ne pas traîner sur les courts. Au bout de 52 minutes chrono, elle est la première à gagner un match dans le tableau final.
10h25. Population fascinante, les gens du tennis passent leur temps en short, baskets et survêtements. Même une fois sorti du court, le joueur reste dans sa tenue préférée. Tout comme son coach, même si déjà quinquagénaire : short, baskets et survêtements, on vous dit. Seule exception, les joueurs indiens, toujours tirés à quatre épingles : Sania Mirza en tailleur et sac à main Gucci, et Mahesh Bhupathi en costume trois pièces.
11h15. Sale journée pour les Françaises. Où l’on croise une Pauline Parmentier en larmes dans les allées, après une correction subie au premier tour, un 6/1 6/0 bien cinglant. Stéphanie Foretz en revanche est satisfaite : malgré la défaite 6/3 6/0 contre Vinci au premier tour, son quinzième Roland-Garros – dont une bonne partie grâce à l’attribution de wild-cards – est selon ses dires « une édition correcte. » Et de rassurer ses fans en confirmant qu’il y aura au moins une seizième année. Merci Stéphanie.
11h25. Toujours pas d’avis sur le tableau, Martina ? Non ? D’accord.
11h45. Le « cas » Mouratoglou fait débat, suite à deux interviews tapageuses dans L’Équipe, une à se jeter des fleurs, l’autre à démolir la formation fédérale. Comme Patrice Dominguez en son temps, en voilà un qui plaît ou qui agace, mais en tout cas ne laisse pas indifférent dans un univers habituellement si feutré. Les plus : une passion indéniable pour le tennis qu’il a concrétisée en académie viable dans les Yvelines, une élocution parfaite et une disponibilité permanente vis-à-vis des médias. Les moins : une tendance certaine à l’autocélébration, se claironnant entraîneur d’une championne aux 13 premiers Grands chelems conquis sans autre assistance que son père, sa mère et sa sœur ; ainsi qu’une propension à réécrire l’histoire pour mieux s’attribuer les lauriers de Dimitrov (Peter McNamara) et surtout Baghdatis (Guillaume Peyre), passant pudiquement sous silence les couacs survenus avec de nombreux juniors prometteurs arrivés pourtant en grande pompe dans son académie. Le personnage suscite d’autant plus la controverse que le tennis français est actuellement riche en techniciens de premier plan, Sam Sumyk (Victoria Azarenka, deux Grands chelems, n°1 mondiale) et Loïc Courteau (Amélie Mauresmo, deux Grands chelems, n°1 mondiale) en tête. Mais un seul recherche avec une telle vigueur la lumière des projecteurs.
11h55. Gaël a mis le feu. Dans la partie de tableau de-la-mort-qui-tue (Gulbis au deuxième tour, Robredo au troisième, Almagro en huitièmes), Gaël rappelle à tous que c’était bien lui le mauvais client pour Berdych, et non l’inverse. Coutumier des premiers tours pourris – Gulbis lors du dernier Wimb’, Llodra à l’US Open l’année où le Parisien volleyait sur tout ce qui bouge – le Tchèque disparaît dès le premier tour, à l’issue d’une fantastique bagarre qui lance la quinzaine. Les cinquièmes sets de Roland-Garros à l’heure entre chien et loup… Les meilleurs moments du tournoi, quand le public s’enflamme et que, la fatigue aidant, l’irrationnel devient tout à coup possible.
12h15. Une journée de pluie. Quelques matchs entre les gouttes, une Martina Hingis barrée à l’entrée du restau des joueurs du Player’s parce qu’elle avait oublié son badge… Une interview, Martina ?
12h35. Au bout de 64 matchs de premier tour, 16 des 20 échanges les plus longs du tournoi sont à mettre à l’actif de Gilles Simon et Lleyton Hewitt – dont 5 des 6 premiers. C’est le seul match où des échanges ont excédé 40 frappes. « Vous croyez que ça m’amuse de faire des matchs à rallonge ? » s’agace le Français.
12h40. Les trentenaires se recasent. Tandis que papy Haas fait de la résistance – sa victime du premier tour, Guillaume Rufin, entrait à peine en CP que Tommy battait ses premiers Tops 30 sur le circuit mondial – les joueurs de sa génération ont rangé la raquette et gravitent autour du milieu de la balle jaune : Grosjean, Pavel et Norman sont coachs, Santoro, Dechy ou Haehnel ont trouvé à se recaser dans l’organisation du tournoi. Et Martina… non, rien.
12h50. Gaël Monfils est-il vraiment si difficile à comprendre que ça ? Il y a une heure de ça, il donnait le meilleur de lui-même contre Gulbis sur le Central. Et voilà qu’on le retrouve au salon des joueurs, bras dessus, bras dessous, avec un mignon petit brin de fille. Et si Monfils était tout simplement comme Yannick : quand tout va bien dans sa vie, tout va bien sur le court. Mais le vent tourne vite, et il faut toujours espérer tomber dans la bonne fenêtre, c’est tout. Et c’est déjà pas si mal, dans le fond.
13h05. Cédric Pioline, speaker de Roland-Garros au même titre que Fabrice Santoro, se prend les pieds dans le tapis, dans un anglais toujours aussi approximatif qu’à l’époque où il avait charmé les Américains lors de sa qualification pour la finale de l’US Open, il y a 20 ans : « Francesca, vous avez le jeu idéal pour embêter Marion, vous la faites courir… euh, avec vos variations, votre tennis varié… » La Marion en question aura au moins apprécié de ne pas se faire directement traiter de grosse vache.
13h25. Même chez les journalistes les plus aguerris, il y a toujours cette capacité étonnante à enterrer Rafael Nadal, sans aller s’assurer que le cadavre ne respire plus et que le cercueil a bien été cerclé de chaînes. Le Majorquin perd un set contre Daniel Brands ? Hum, il n’est pas aussi bien que d’habitude… Il en lâche un autre face à Martin Klizan ? Il joue trop mal, le huitième Roland-Garros n’est pas pour cette année. Comme si la com’ du clan majorquin finissait par s’instiller dans les esprits des observateurs.
13h35. Benoît Paire, lui, a la cote. Il est même probablement le seul joueur actuel qui puisse encore enthousiasmer les plus vieux observateurs, pourtant blasés à force d’enquiller les matchs tournois après tournois, surfaces après surfaces, années après années. Il y a quelque chose de rafraîchissant chez ce garçon. Sur le court d’abord, où son tennis complet, imprévisible et très personnel tranche des canons actuels si répétitifs. Depuis un an que les pièces du puzzle se mettent en place à vue d’œil, le joueur a fini par atteindre une sorte de plénitude technique et tactique ces dernières semaines. Hors du court aussi, il attire l’attention, par sa personnalité un peu folle mais attachante. Un vrai gentil. Et sa défaite face à Nishikori, dans un match où à force de se mettre la pression la cocotte-minute aura implosé sous le crâne, n’y changera rien. Benoît, continues de progresser mais, surtout, restes toi-même !
14h05. Tommy Robredo joue donc toujours. Subrepticement, il s’est même faufilé parmi les têtes de série de Roland-Garros. Et le voilà en quarts de finale, après avoir tour à tour cueilli Igor Sijsling, Gaël Monfils et Nicolas Almagro en cinq sets, à chaque fois après avoir perdu les deux premiers. Trois matchs gagnés consécutivement malgré la perte des deux premières manches : on n’avait plus vu ça depuis Henri Cochet, en 1927. Pas mal pour un papy. Bon par contre, ça va piquer contre Ferrer…
14h15. Les prédateurs de la savane le savent bien : le meilleur terrain de chasse, c’est le plan d’eau où toute la faune environnante vient fatalement s’abreuver. Remplacez les fauves par les journalistes et les proies par les joueurs, et vous comprenez à quoi ressemble la sortie du restaurant de ces derniers aux heures de repas.
14h35. « Grand chelem et Masters 1000, quelque part, pour moi, je vais aller un peu loin mais c’est presque un autre sport. Jérémy m’a battu à Toronto l’an dernier ? A Toronto, je venais des Jeux Olympiques. J’avais fait la fête jusqu’à 5h du matin. J’ai pris l’avion, et j’ai joué à Toronto avec douze heures de vol dans les jambes. Pour un Grand chelem, on arrive mieux préparé, c’est beaucoup plus long et complètement différent. Le fait que ce soit en trois sets gagnants, cela met forcément une hiérarchie. » Jo-Wilfried Tsonga met les points sur les « i ». « Jo » n’avait pas apprécié de perdre contre Jérémy Chardy à Toronto l’an dernier, et rappelle, en conf’ mais aussi sur le court, en trois sets secs, que le patron du tennis français, c’est lui. Dans le haut du tableau, Grigor Dimitrov, tombeur de Novak Djokovic à Madrid, apprend lui aussi cette leçon face au n°1 mondial.
14h45. Tommy Haas vs John Isner, ou la partie aux 14 balles de match. Soit les 12 écartées par Isner durant le quatrième set – 11 sur son service, la 12e étant gentiment vendangée par Tommy d’une double faute sur son service – la 13e sauvée cette fois par Tommy Haas sur son service au cinquième set, avant le break décisif de l’Allemand, et une 14e et dernière balle de match qui sera la bonne. Ces deux-là auront transformé le Court 1 en cocotte-minute. Heureusement qu’il n’y avait pas de match programmé derrière. En particulier pas de Gilles Simon.
15h10. Gilles Simon, puisqu’il en est question. Cauchemar de FFF, mais aussi de FFT, tant la perte aurait été grande pour le tournoi : le nouveau protégé de Jan de Witt a failli être l’homme-qui-a-stoppé-la-série-de-quarts-en-Grand-chelem de Roger Federer. Impensable à l’issue d’un premier set qui a tourné à la démonstration de l’Helvète, la suite a pourtant fait frissonner tout le monde. Gilles Simon, l’homme qui faisait déjouer ses adversaires. Le coup est passé près, mais le record tient toujours.
15h30. Il y a le Nadal en match, et il y a le Nadal à l’entraînement. Rien à voir entre les deux spécimens, hormis l’intensité, l’engagement de tous les instants. Le « Rafa » qui s’entraîne est un joueur ignorant le lift et refusant de reculer (de toute manière, impossible de reculer sur les courts annexes, sauf à déchirer les bâches) : planté sur sa ligne, il prend tout en demi-volée et aligne les mines à ras du filet, long de ligne, court croisé, long de ligne, slice, court croisé, volée déposée. Extrêmement impressionnant… et à faire regretter que l’Espagnol ne dose pas plus son jeu d’une pincée de prise de risque une fois passé en mode compétition.
15h55. Selon l’éternel principe qui veut que les cordonniers soient toujours les plus mal chaussés, les journalistes de tennis – à l’exception de L’Équipe qui continue à mettre les moyens pour assurer la couverture de l’évènement – sont souvent ceux qui voient le moins de matchs depuis les gradins. Mais bien qu’occupés à suivre plusieurs rencontres à la fois, ce Wawrinka – Gasquet nous tire tous de nos occupations quand, au quatrième set, le niveau de jeu atteint soudain une pureté absolue. A partir du milieu du set, les deux hommes réalisent points gagnants sur points gagnants et tutoient le sublime. Peu importe le vainqueur : à ce moment-là, il n’y en a qu’un, et c’est le Jeu.
16h20. Serena Williams aurait pu perdre. A 2-0, balle de double break pour Svetlana Kuznetsova dans le troisième set, l’Américaine n’en menait pas large. Et puis, à l’issue d’un échange de furieuses, l’amortie de la Russe, ressuscitée après une année 2012 pourrie par un genou meurtri, est sortie de quelques centimètres dans le couloir. Derrière, Williams a repris du poil de la bête. En route pour un deuxième Roland-Garros.
17h15. Première fois depuis 1949 que les quatre quarts masculins sont tous bouclés en trois sets. Déception tout de même pour les deux Suisses : Roger Federer est parti sans faire de vagues contre Jo-Wilfried Tsonga, Stanislas Wawrinka a pris une dérouillée face à Rafael Nadal. Le « vieux » a payé son manque de matchs dans les jambes depuis janvier, le « jeune » a facturé son trop-plein de matchs au compteur ces dernières semaines, et sa déchirure à la cuisse contractée à Madrid…
17h45… De manière générale, on pestera d’ailleurs contre ces tirages au sort qui condamnent trop souvent les meilleurs challengers du moment à s’entretuer avant de s’échouer, épuisés, sur des favoris fringants. Sans même parler de l’improbable trio Berdych – Gulbis – Monfils appelé à s’étriper pour un banal troisième tour, signalons aussi que Janowicz, Gasquet et Wawrinka étaient tous dans le même huitième, arbitrés par « one shot man » Zeballos et papy Nikolay. Pendant ce temps, on en connaît qui arrivent en demi-finales en battant Matosevic, Montanes (cuit à point après son « run » à Nice), Lopez, Anderson et Robredo (même plus cuit, mais carrément carbonisé).
18h40. « Casse-couilles. » « Pénible. » « Relou. » Voilà quelques adjectifs qui ressortent en cette fin d’après-midi, tandis que Rafael Nadal vient, une énième fois, de se qualifier pour la finale de Roland-Garros. Pas que Novak Djokovic lui soit singulièrement préféré – loin de là, d’ailleurs – mais juste une envie de nouveauté, de visages différents à l’affiche du palmarès de Roland-Garros. Et cette certitude, aussi, que de toutes les combinaisons possibles entre les quatre joueurs encore en lice au stade des demi-finales, seule la configuration Djokovic – Tsonga pouvait encore offrir une finale à suspense. Loupé, à l’issue d’un match que Nadal aurait dû gagner en quatre sets, puis Djokovic en cinq, avant que l’Espagnol ne s’infiltre dans la première brèche mal condamnée par son rival en bout de cinquième. Doublement loupé d’ailleurs que, quelques heures plus tard, ce sera au tour de David Ferrer de mettre fin au rêve du tennis français, brutalement, mettant en lumière toutes les failles de Jo-Wilfried Tsonga en revers. Yannick, rendez-vous pour les 40 ans !
18h42. Pendant que Nadal et Djokovic étaient occupés à en découdre cinq sets durant, à l’ombre du Chatrier se déroulait la finale qui aura peut-être été la plus palpitante de tout le tournoi : celle du tournoi handisport masculin. Si le niveau général de la (jeune, ceci expliquant sans doute cela) discipline est très inégal, il faut bien dire que Shingo Kunieda et Stéphane Houdet en ont vraiment fait un sport de haut niveau à part entière. Il y a de la technique – quelle qualité du Japonais en revers – de la tactique, de l’intensité physique… et un scenario imprévisible qui ne trouve son dénouement qu’au jeu décisif du troisième et dernier set. Coup peu répandu dans le tennis handisport, c’est pourtant sur un ace que Stéphane Houdet l’emporte finalement. En champion. Et devant une assistance aussi nombreuse qu’enthousiaste.
19h20. Kristina Mladenovic ne gagnera pas le double mixte. Dommage : le nom d’une joueuse de simple (et de double) de premier plan – elle n’est encore que 39e, certes, mais son appartenance rapide au Top 20 mondial ne fait guère de doutes – au palmarès aurait fait du bien à une discipline dont on peut aujourd’hui discuter l’existence même : derrière les légendes, derrière les juniors, derrière les handisports, le double mixte est bien l’épreuve qui intéresse le moins les spectateurs. Lucie Hradecka, Frantisek Cermak, ça vous fait rêver, vous ?
19h50. Bilan de mes plus belles interviews de la quinzaine : Alex Corretja, très classe voire émouvant – « Mon meilleur souvenir de Roland-Garros ? C’est de pouvoir revenir ici dix ans plus tard, et que tout le monde soit content de me revoir, ait gardé une belle image de moi » – Marc Rosset et ses opinions bien arrêtées quant au tennis actuel, Gaston Gaudio et son petit air éternellement triste. Mon plus beau râteau – hors Martina, évidemment : Goran Ivanisevic, occupé à tapoter sur son téléphone, lâchant à peine un « no » sans lever la tête. Hors catégorie : Adriano Panatta, la mèche bien peignée et la chemise en coton d’où dépasse un paquet de Marlboro. Dans un français chantant : « On peut discuter, mais juste quelques minutes. Je prends le café avec un vieil ami, Ion Tiriac. » Or s’il y a bien un homme qu’on ne dérange pas à l’heure du café, c’est bien Ion Tiriac.
20h30. Serena Williams, onze ans plus tard. Difficile de s’enthousiasmer pour une finale durant laquelle Maria Sharapova se sera bien battue, mais où le suspense n’aura duré que l’espace des trois premiers jeux. Reste la joie de l’Américaine, et cette sensation du temps qui passe en se souvenant que c’est en gagnant à Paris, il y a onze ans, qu’elle avait pris le pouvoir devant les Capriati, Davenport, Hingis et bien sûr Venus qui se disputaient alors la première place. A l’époque, le n°1 masculin s’appelait Lleyton Hewitt, Albert Costa gagnait Roland-Garros et Roger Federer n’était qu’un espoir qui ne confirmait pas.
21h15. Les larmes de Nicolas Mahut, ou l’image forte dont auront manqué (presque) toutes les autres finales de cette édition 2013. Il y avait quelque chose de poignant à voir l’Angevin, 31 ans déjà, en détresse après sa défaite en finale du double messieurs, aux côtés de Michaël Llodra. La voix cassée, il parle de ses galères, son genou en morceaux, sa carrière mise entre pointillés depuis un an maintenant, sa reprise sur des Futures en début d’année… Pour ce beau joueur de tennis, la pilule est amère de n’être que « celui qui a perdu ses grands matchs » : une finale de Roland-Garros, à la maison ; une finale du Queen’s, l’autre temple du gazon, en ayant pourtant eu balle de match contre Roddick. Et puis bien sûr un match, « le » match, contre John Isner à Wimbledon. Conscients de la belle histoire dont ils l’ont privé, les Bryan feront preuve de grande classe, et Bob, au micro : « Tout le monde t’aime dans le vestiaire, Nico. C’est bon de te revoir. » Ça ne coûte pas cher, certes, mais on veut bien croire que c’était sincère.
21h50. Le streaker qui, fumigène en main, a tenté de s’inviter sur le Central durant la finale Nadal – Ferrer, a du morfler, au vu du vol plané qu’un vigile lui a fait effectuer par-dessus la balustrade. Lui et ses potes opposants au mariage homosexuel, également remarqués pour avoir accroché une banderole « Hollande démission » sur le Suzanne-Lenglen, auront été la seule surprise d’une finale sans histoire, à l’issue de laquelle même Nadal n’osait pas laisser libre court à sa joie. Son pote David Ferrer n’a pas démérité. Il n’avait juste pas le niveau requis.
23h. Roland-Garros s’achève. Rafael Nadal est parti se faire photographier avec sa Coupe au pied de la Tour Eiffel. Les équipes TV rangent leur attirail, tandis que les stands merchandising sont en grande partie déjà démontés. Dans deux jours, toute trace du grand barnum aura disparu, et le vaisseau amiral de la FFT retrouvera son sommeil annuel, tout juste perturbé cet été par les championnats de France. Tandis que je retourne à ma voiture, j’opère mon crochet habituel, petit plaisir quotidien, vers la masse sombre du Suzanne-Lenglen, et ses allures de soucoupe volante posée au beau milieu du stade – un jour, je vous écrirai une ode au Numéro 1 et au Suzanne-Lenglen, des courts que le monde entier nous envie pour leur taille humaine. Je m’y engouffre et, seul dans les tribunes où résonnaient quelques heures plus tôt les clameurs, observe le soleil rougeoyant se coucher au-dessus de Roland-Garros. Ce soir s’ajoute un peu de spleen : ce spectacle forcément magique pour tout fan de tennis, il faudra vieillir d’un an avant de le retrouver.
Tags: tranche de vie
Lu en diagonale pour être le premier à commenter mais j’y reviendrai.
Merci pour cette vision de la quinzaine (et plus) de RG.
Très bien, Guillaume, ton Roland que je viens de lire depuis une chambre d’hotel de Palma.
Oui oui, lecteur, je sais que tu es pressé de savoir comment j’ai atterri ici. Patience, ami, tu le sauras bientôt.
En attendant, si tu as raté la dernière péripétie, la revoici:
Je me suis réveillé dans une pièce sombre, seul, avec un mal de crâne carabiné. Le palpant, j’ai pu constater la taille de la bosse à faire blêmir de peur le Dr Ross des Urgences du Cook County.
J’ai embrasé du regard la pièce dans laquelle j’étais: une chambre, plutôt luxueuse avec un lit double à baldaquin, un tapis persan au sol et des toiles de maîtres au mur. Mon premier réflexe a évidemment été de me diriger vers la porte, laquelle, vous vous en doutez, était fermée à clé.
Je me suis ensuite approché de l’unique fenêtre, scellée et dont les volets étaient fermés. Néanmoins, à travers les persiennes, j’ai pu constater l’ampleur du panorama. J’étais visiblement enfermé dans la plus haute tour de Manacor, la célèbre Tour Nadalèse. C’était le crépuscule, l’heure à laquelle les ombres dansent telles des papillons épris de liberté, et mon regard erra un long moment sur l’architecture de la ville.
Jusqu’au moment où je LA vis, en contrebas, par l’embrasure d’une fenêtre faiblement éclairée, en train de jeter des miettes de pains aux mouettes s’affairant autour d’elle.
J’ai l’impression que tu a évacué d’un coup toute la frustration que tu as du éprouver en devant écrire des comptes rendus de match sur le site de Roland Garros sans dépasser les trois paragraphes réglementaires…et c’est autrement plus intéressant..à ce propos, suggestion à l’adresse de la FFT: écrire de vrais articles, et non des comptes rendus qui ressemblent à des dépêches de l’AFP…
Excellente idée, je trouve que d’avoir narré ta quinzaine en mettant une datation horaire qui, si j’ai bien compris, est celle de la fin des matchs concernés. En lisant les paragraphes en question, je me dis aussi que je ne suis pas planté sur le choix des matchs que j’ai regardé car ils correspondent peu ou prou à tous ceux que tu décris, à des rares exceptions près…
Adriano Panatta était de retour à Roland Garros pour la première fois depuis 1976 et je suis heureux d’apprendre qu’il fume comme un pompier. Il a participé au tournoi des légendes d’ailleurs. Tu ne dis mot sur Ilie Nastase et Guillermo Vilas, habitués de Roland mais que je n’ai pas aperçus. N’étaient ils pas là cette année ?
Bien vu je trouve sur Moratoglou qui a passé la quinzaine à faire sa pub et à taper sur le système de formation de la FFT. Tout n’est pas faux dans ce qu’il raconte, loin de là, mais quand on réalise que le système en vigueur est le même s’agissant des filles et des garçons et qu’il n’a en tout cas pas empêché Mauresmo, pur produit fédéral, contrairement à Pierce, de devenir numéro un mondiale, la critique perd de sa portée. Moratoglou a monté son académie, non avec l’argent de la FFT bien sûr, mais avec l’argent de son papa qui lui a donné plusisieurs millions d’euros. Fort bien, c’est très bien d’avoir deux systèmes en concurrence mais, encore aujourd’hui selon ses dires, son académie n’est pas tout à faite équilibrée sur le plan financier. En deux mots, il continue à perdre (un peu) de l’argent…
Personellement, j’ai deux regrets sur ce tournoi. Le premier est que Llodra et Mahut ait paumé contre les Bryan. Le deuxième est la demie de Jo. J’avais posté un prono juste avant le match et développé en un paragraphe mes doutes, plus que mes doutes en réalité, sur le fait qu’il n’avait pas demandé à jouer en premier. C’était une erreur majeure pointée dès le lendemain par Wilander, Agassi surtout, puis confirmée par Jo dans son interview à « l’Equipe » hier. Wino, son ex-coach, confirme que Jo a eu le choix. Une erreur de débutant. Cela n’aurait sans doute pas changé le résultat du match, mais cela aurait certainement changé le déroulement de ce match qui fut un non match de sa part, ce d’autant plus que le vent a forci lorsqu’il est arrivé sur le court à moitié vide et que, lorsqu’il y a du vent, l’ajustement des petis pas du jeu de jambes devient primordial et il n’y a pas de doutes que Ferrer est bien meilleur que lui là dessus. Et de fait, comme tu l’écris Guillaume, le match a fait ressortir ses faiblesses en revers: mal placé, son revers redevient immédiatement faiblard.
En ce qui concerne la finale, il n’y a pas de doutes non plus sur le fait que la météo a desservi Ferrer. Le terrain étant lourd, il a été beaucoup plus pénalisé que Nadal, plus puissant, alors qu’il est l’un des moins géné par le lift bondissant de Nadal quand il fait beau et chaud. Très difficile pour lui de faire des points gagnants dans ces conditions là. Or, sa seule chance résidait dans une agressivité de tous les instants, laquelle ne pouvait pas être payée à son juste prix en retour. Comme pour Jo, cela n’a sans doute pas changé le résultat final, mais cela a changé le déroulement du match, de sorte que le tournoi de simple masculin s’est finalement arrêté après la demie entre Djoko et Nadal.
Merci pour ce maginfique compte rendu de ces trois semaines.
Juste un doute pour l’analyse des conditions de la finale : Nadal est plus puissant, mais le lift souffre plus de la lourdeur du terrain, sa puissance était rognée et il a dû cogner comme un sourd, épuisant. ç’aurait pu jouer un rôle vu que la fatigue était le seul paramètre à l’avantage de Ferrer, et que le déplacement est son grand point fort. Il était clair que Nadal faisait le pari de finir en 3 sets et que la seule chance de Ferrer était de le faire travailler un maximum en espérant gratter un premier set et profiter d’un contre-coup physique.
Nastase était bien là, mais depuis qu’il a officiellement « pris sa retraite » du Trophée des légendes l’an dernier, c’est plus dans les loges qu’au Players qu’il faut le chercher.
Vilas en revanche, maintenant que tu le dis… pas vu, ni même aperçu. Etonnant.
Tu m’as arraché une larme Guillaume.
Merci de nous faire profiter de ta quinzaine qui a du être assez épuisante.
Ça vaut la peine de prendre un moment pour revivre le tournoi à peine écoulé, avec ce texte qui charrie les grandes émotions de la quinzaine, en incluant le point de vue du journaliste en chasse d’un terrain à l’autre, et nous emmène faire un tour dans les étages du dessous (qualifs, tournoi mixte, entraînements, etc.).
Bref, merci.
C’est beau un tournoi du Grand Chelem.
Guillaume je pense te l’avoir déjà dit mais tes articles me font le même effet qu’Audi à l’automobile: c’est rond et carré à la fois, c’est techniquement parfait, c’est remarquablement fini, ça résiste superbement au temps qui passe, et malgré le côté académique et scolaire, ça a une vraie âme. Ceux qui étaient sur Mars pendant ce Roland peuvent te lire tour rattraper, tu as capté, capturé tout l’esprit de la quinzaine dans ces quelques paragraphes.
Ceci dit Antoine évoque à peine un truc intéressant pour moi, comment tu vis de devoir « rentrer dans la case » quand tu écris un papier professionnel? quelles sont tes frustrations? quelle place reste-t-il pour l’originalité et la crétivité?
Vaste question ! En fait, ça dépend beaucoup de l’employeur pour lequel je bosse, et donc directement du lectorat visé : on n’écrit pas de la même manière pour RG.com, plutôt visité par des gens qui ne suivent le tennis que deux semaines par an le temps de Roland-Garros, que pour L’Equipe et plus encore L’Equipe Mag, où l’on s’adresse a priori à des connaisseurs aussi pointus que pointilleux.
Dans n’importe quel sens, le tout est de ne jamais oublier que – contrairement à ce qui se produit souvent sur 15lt – je ne suis pas là pour me faire plaisir et me regarder écrire : là, j’écris pour un lecteur, à qui je vais livrer des informations, lui communiquer ou lui apprendre des choses, voire lui donner des clés supplémentaires, des éléments de compréhension et/ou d’approfondissement. Je ne suis pas là pour me mettre en scène ou en avant. Cela, ça va, je ne le vis pas du tout comme « entrer dans une case » : j’aime cette idée de transmission d’une connaissance. Quitte à m’arracher les cheveux quand les gens n’en font rien et persistent à ressasser leurs a priori.
Après sans être un vieux de la vieille, je vois la profession se transformer à vue d’œil, les médias traditionnels se recroqueviller sur des formats toujours plus courts, toujours plus légers (avec toujours moins de monde aussi…), allant au passage complètement à l’encontre des solutions prônées par les anglo-saxons et les hispaniques, qui tentent au contraire de récupérer leur lectorat en étoffant l’offre et les paginations… Dans un tel contexte, bien sûr que c’est frustrant de devoir souvent rester en surface des choses par manque de place, ou seulement d’intérêt. Et encore ! Le tennis est loin d’être l’un des sports les plus malheureux en termes de couverture médiatique. J’ai une amie spécialisée dans la gym, pour elle c’est bcp plus difficile à vivre… D’où aussi la place de plus en plus importante que peuvent prendre les blogs sur le web, dans tous domaines, pour répondre à une demande de passionnés de plus en plus ignorés par les grands vecteurs d’information. Voir aussi ce retour des grands reportages fleuves dans quelques magazines indépendants dirigés par des jeunes équipes, style XXI, So Foot ou Causette.
Mais il ne faut pas se voiler la face, le sujet est plus ambigu qu’il n’en a l’air. Le M Tout-le-Monde est la plupart du temps bien content de ce qu’il a sur un média généraliste, et ne cherche pas plus loin. Le passionné, lui, il aime à approfondir son sujet, mais dans le fond, même s’il a la critique facile, il navigue tout de même sur 10 sites/forums/portails à la fois, du restau snob de 15lt à la taverne mal fréquentée de We love tennis. Or, dans le cas d’un site web, tout ce qui importe à la fin, le seul indicatif épié, pesé et soupesé, c’est le nombre de clics. Autant dire que les comptes sont vite faits et que la quantité prime toujours sur la qualité : mes brèves « Roger Federer achète un grille-pain jaune » marcheront toujours mieux que les quelques sujets « magazines » que j’ai eu le temps d’effectuer durant Roland.
Bref, j’ai pas mal dérivé – divagué – depuis ta question originelle. Mais on est forcément sur un sujet qui me tient à coeur
C’était bien caché sur leur site, mais j’ai enfin trouvé qui étaient les autres bénéficiares des WC attribués à Wimbledon. Seuls 4 bénéficiaires ont été annoncés jusqu’à présent et ils attendent les résultats de la semaine pour déterminer les autres visiblement. On connaitra donc les 4 autres en fin de semaine au plus tard puisque les recallés devront disputer les qualifs qui commencent le 17.
Les heureux bénféficiaires sont donc:
1 EBDEN, Matthew (AUS)
2 EDMUND, Kyle (GBR)
3 MAHUT, Nicolas (FRA)
4 WARD, James (GBR)
5 To be announced
6. To be announced
7.To be announced
8. To be announced
Marie Jo l’a écrit hier mais Gaël qui avait demandé un WC a renoncé à disputer le tournoi à cause d’un problème personnel. Dans un interview dans « l’Equipe » aujourd’hui, il ne donne pas d’explication sur le pourquoi mais on comprend qu’il a un problème à régler entre maitenant, enfin juste après Halle ou il joue très bien d’ailleurs, et la deuxième semaine de Wimbledon puisque au cours de celle-ci, il envisage d’être de retour et de disputer un challenger sur terre. Il aura donc loupé 4 des 7 derniers GC…Interrogé pour savoir si ce n’était pas trop grave quand même, il a dit, si c’est gravissime puisque cela m’amène à louper un GC…On n’en saura pas plus, en tout cas, pas tout de suite…
Je ne pense pas que Gaêl osera avouer qu’il fait le coup du grand sacrifice romantique pour tenter de retenir une nana… Il a raison de se taire, il a tort de tenter mais c’est de son âge.
Finalement pendant qu’Elmar tente de pécho à Minorque, je me demande si je ne vais pas me pencher sur son cas, il a du cœur ce petit…
Je vois que tu commences à comprendre, Patricia…
Martina Hingis je l’ai toujours trouvée conne. Ton papier n’incite pas à changer d’opinion. Goran aussi d’ailleurs. J’ai toujours trouvé que ce mec était une immense escroquerie, un faussaire de première. On a tendance à le mettre dans la case de génies avec du caractère, une sorte de loser magnifique, un McEnroe ou un Nastase du pauvre, mais en réalité c’est en trompe-l’œil qu’il se suggère à nous. Goran est gaucher, n’eut été cette caractéristique, il aurait été vu comme le bourrin qu’il était. Sa victoire à Wimbledon était pour moi une grosse déception, autant elle a suscité l’émotion (toi-même Guillaume est « né » au tennis à cette occasion) autant je l’ai vécue comme une erreur de casting, un faux pas comme Wimbledon en a connu rarement dans l’ère open, contrairement à Roland Garros qui va loin dans l’infamie jusqu’à couronner 8 fois un imposteur. Bref Goran c’est du pipeau.
Touche pas à Goran, toi ! Tu ferais mieux de t’occuper de donner un coup de main à Elmar qui a l’air mal en point.
Du pipeau Goran, ben voyons…le gars a été n°2 mondial, a gagné 22 titres dont 3 sur terre battue, si si, autant que Pete. Et quel scandale y aurait il à voir un type qui a été quatre fois en finale de Wimbledon parvenir à en gagner une ? Un des meilleurs services jamais vu, peut être le meilleur, et très bon à la volée…cinglé, c’est sûr, mais il savait jouer vite et bien. Pas le genre à trâiner sur un court pendant cinq heures et demies, Goran et ce n’est pas moi qui m’en plaindrais…
Goran c’est du faux. Rien que pour l’avoir empêché de ternir le palmarès, Pete devrait être considéré comme d’utilité publique à Wimbledon comme Roger l’a été pour Roddick. Goran savait volleyer, mais ce n’était pas un grand volleyeur, nuance. Et de toute façon avec son service il avait rarement à faire montre de qualités supérieures au filet. Un des meilleurs services je veux bien, il claquait les aces clair. Mais bon…
Il n’y a pas que Pete, il y a aussi Agassi, mais passons..Il claquait des aces, ça c’est sûr: parfois plus de 200 à Wimbledon..Mais c’est là notre divergence, je pense. Moi, un type qui frappe quatre aces dans un jeu, je trouve cela super comme tennis. C’est bien le but du jeu, non ? Que l’autre ne puisse pas renvoyer la balle…
Mais les types comme Goran ou d’autres grands serveurs sont victimes d’un délit de sale gueule: si Goran frappe 4 aces dans un jeu, on dit c’est chiant, il ne sait rien faire d’autre, c’est un bourrin. Si c’est Roger qui fait cela comme dans le tie break du deuxième set lors de la finale de 2009 contre Soderling, on dit: quel génie Roger ! et le lendemain, « l’Equipe » parle de « quatre diamants »…
« Moi, un type qui frappe quatre aces dans un jeu, je trouve cela super comme tennis. C’est bien le but du jeu, non ? Que l’autre ne puisse pas renvoyer la balle… »
Je ne retranche pas un seul mot. C’est exactement cela. Un ace, c’est le coup parfait. Psychologie, talent, technique, il y a tout dans ce coup. Et c’est jouissif.
Pete qui remonte un 0-40 sur son service en alignant 5 premières balles monstrueuses, c’est beau et pis c’est tout.
Evidemment, quand des cohortes de géants culminant à 2,20m enchaîneront les matches à 50 aces, 5 points perdus sur leur engagement (correspondant aux 5 services péniblement remis dans le court), et écraseront ainsi systématiquement des joueurs fins et racés, ce message s’auto-détruira.
Mais jusqu’à preuve du contraire, ce cauchemar n’a jamais été qu’un fantasme. Et même, aujourd’hui, c’est le retour de service qui est maître (les meilleurs retourneurs sont également les meilleurs joueurs du monde, vérifiez).
Merci de nous faire partager ton Roland, Guillaume, sur 3 semaines vu de l’intérieur j’imagine bien comme tu dois être rincé… rassasié?. Mais avec des souvenirs plein la tête avec toutes ces rencontres et les émotions palpables des joueurs heureux et malheureux au sortir du court.
Les finales ne font pas toujours les meilleurs matches du tournoi mais ça ne me dérange pas. Le parcours du vainqueur doit compter, et si Ferrer avait remporté le tournoi avec son tableau de challenger (Tsonga ne valait pas mieux en 1/2)? Le Gasquet / Wawrinka, le Haas / Isner & Gaël Monfils font parti de l’histoire de cette édition même si on ne retiendra que le vainqueur.
Merci beaucoup Guillaume ! Très beau résumé. Concernant Moratouglou, il m’a fait un très bon effet sur ce RG, j’ai pas mal changé d’avis le concernant. Notamment sur l’émission « Avantage Leconte » où il était vraiment très bon dans ses analyses (et essayait tant bien que mal de sauver Loit du ridicule et de son inutilité gênante bien que je voyais que même lui avait du mal à s’en empêcher parfois).
Leconte quand il essayait d’être sérieux (les rares fois) ne me donnait pas l’impression effectivement de suivre le tennis actuel de près… pas très pertinent l’animal, même si la chaine lui demande sûrement de faire le guignol .
Concernant le public de RG, c’est toujours aussi énervant de voir des matchs passionnants vidés dans les meilleurs places et parsemés de bourges lisant le journal ou vaquant à toute autres occupations que de suivre le match en jetant un oeil de temps en temps au match avec leur chapeau blanc ridicule Roland Garros en faisant semblant de s’y connaitre. Et ca pendant que toi qui suis à fond le tennis toute l’année t’es tout en haut et de ne loupe pas une seconde du match, même pour aller pisser. M’enfin, classique, on va pas refaire le monde.
Pour le reste j’ai à peu près les mêmes satisfactions que toi (Monfils, Paire, Mladenovic, Mahut, le Waw-Gasquet…) et déceptions (Mahut, Mladenovic encore, … ^^).
Personnellement, j’étais à RG le 1er mardi. J’ai commencé par un Donskoi – Jan Lennard Struff qui n’était pas dégueulasse. Ensuite le Benneteau/Berankis – PHM/Nieminen – Montanes/Johnson vite fait – Ramos/Janow… Bonne journée aussi ^^. L’ambiance dans le village RG était effectivement folle pendant le match Monfils/Berdych, j’entendais tout le monde en parler m
En somme, Mouratoglou a bénéficié à tes yeux de deux faire valoir extraordinaires : un beauf dysphasique et un serpent ignare…
Celle-là je l’ai lue hier dans le train et j’ai pouffé de rire. Mes voisins de wagon (jour de grève SNCF, train bondé) m’ont regardé bizarrement.
Haha c’est sûr que ya sûrement un peu de ça aussi. Le pire c’est que Loit a un palmarès tout à fait convenable en simple (3 titres) et excellent en double (16 titres), mais bon comme quoi, l’expérience tennistique, le vécu, le palmarès ne font pas forcément de bons consultants (c’est pas Arnaud Clément qui va dire le contraire, lui qui sort 3 mots toutes les 5 minutes).
Concernant les commentateurs de france télé je ne sais pas si vous avez suivi la mini polémique sur Pierre Etienne Leonard, qui a été sanctionné après le buzz (surtout grâce au Petit Journal de Canal) des commentaires de son match Janowicz – Ramos. La lettre ouverte qu’a fait un défenseur de Léonard révolté contre cette sanction (même si elle peut se comprendre en partie mais quand on voit l’amorphie et l’inutilité des autres ça prête à rire et c’est ce que souligne cette lettre) est remarquable : http://unsybarite.wordpress.com/2013/06/10/lettre-ouverte-a-monsieur-daniel-bilalian-directeur-des-sports-de-france-televisions/
Moratouglou en dehors de ça connait tout de même très bien le tennis (c’est la moindre des choses vu son académie) et analyse très bien on ne peut lui enlever malgrès ses côtés enervants comme l’a souligné Guillaume.
Excellent le lien !
Merci Guillaume pour ce Jour le Plus Long en direct des plages d’ocre. tu réussis à nous faire partager le fumet des courts et des coulisses, on se croirait dans un théâtre, avec les machinistes, aux répétitions… Toutes les sensations météo de la quinzaine me sont revenues en madeleine, pour quelqu’un qui a tout maté sur un streaming, c’est une belle performance de plume !
Passez voir Tsonga/ERV au Queens, un tennis d’herbe bien classique, qui confirme que Jo a fait des sacrés progrès à la volée. Tout le monde en anorak dans les tribunes !…
Ouep je regarde en arrière-plan. Bien réglé Jo, notamment en revers. Roger-Vasselin est un bon joueur pour étalonner son niveau sur gazon. Contre la puissance de Tsonga, il ne peut tout de même pas faire grand chose avec son tennis très propre et agréable certes mais trop peu puissant.
Il peut pas faire grand chose mais il vient de gagner ce deuxième set au tie break 7-2…
Lol oui j’ai vu ça du coup, j’ai pas vu le TB mais apparemment Tsonga était assez fantomatique et est passé à côté si j’en crois les commentateurs (pas Loit, l’autre mec). Il devrait remporter le 3ème sans trop de mal en poussant un peu… 3-0 la Tsongue là
Super ! Deux semaines intégralement résumées, bravo.
Et sinon, Martina, elle est sympa ?
@Karim : Goran 2001, j’en pleure encore ! Mais Rafter méritait bien un titre à Wimby, c’est sûr… Quelle finale, quelle finale !
Goran en 2001? Le concept me dépasse. L’histoire est belle parce qu’il gagne en sortant du trou du cul de l’ATP, mais le vainqueur franchement n’est pas beau pour moi. Je n’ai jamais accroché. Dans le genre idole surfaite je préfère encore largement Safin, dont la cote de popularité reste imméritée pour moi également.
En faisant de l’introspection je pense que mon désamour de ces deux là est fortement Sampraso-dépendant.
Non non, je comprends : moi tu vois, Goran, c’est comme Sampras, ça me laisse à 37°1…
Tiens, dis-moi, tant qu’on y est : qu’est-ce que tu penses de Krajicek, Hewitt, Stich ?
Non, parce que, quand je consulte mes fiches, je m’aperçois qu’il ont un h2h favorable face au so called king of swing…
Hewitt, je plaide l’excuse de la fin de carrière. Stich et krajicek avaient vraiment le chic pour l’emmerder. Il a quand même gagné les matchs les plus importants sauf un contre le hollandais à Wimbly 96. Contre Korda aussi, il avait du mal. Normal, contre Korda Pete s’empêtre. (oui, je sors).
C’est vrai qu’un moment, ce salopard de Goran battait tout le temps Pete. L’américain a fini par trouver la clé contre le croate lorsqu’il s’est amélioré en retour même s’il a fait quelques rechutes en fin de carrière. J’aimais bien Goran malgré tout. On ne va pas en 1/4 de tous les tournois du grand chelem en étant un imposteur.
« Sampras en 2002 ? Le concept me dépasse. L’histoire est belle parce qu’il gagne en sortant du trou du cul de l’ATP, mais le vainqueur franchement n’est pas beau pour moi. »
En parlant de Leconte et ses prestations à la télé, je suis consterné qu’année après année, il n’ait rien, absolument rien amélioré. Henri fait deux choses: le guignol qui est un exercice dans lequel il est très très très mauvais, et le lèche-bottes quand il parle à un joueur directement et le trouve, les trouve, tous ultra super biens et bons.
Emilie Loit ça reste un mystère. Je me dis pour finir commentateur il faut soit apporter du prestige qui peut excuser partiellement la nullité et là Zidane incarne la démarche carrément, soit de l’expertise et de la compétence comme Mouratoglou justement. Certains ont les deux comme Dugary, d’autres n’ont aucun des deux comme… Loit! Attends je veux dire, elle a fait quoi en carrière pour justifier qu’elle soit là vu que niveau commentaires elle n’a strictement rien de bon à dire? Comment ça se justifie?
Dans l’exercice les anglo-saxons s’en tirent nettement mieux. Ils ont la comédie innée, c’est dur à expliquer mais ils ont ce don pour faire passer les émotions et jouer de leur personnalité, ils sont tous un peu acteurs. Comparez une émission comme top gear ou fifth gear à Turbo ou auto-moto. C’est feu d’artifice d’émotions et d’enthousiasme, de gaité contre froide déclamation et zéro énergie. Idem pour les émissions culinaires sur cuisine.tv ou les émissions anglaises ou américaines sont toujours très vivantes et pétillantes, quand les émissions françaises sont convenues et soulantes. Pourtant on mange et prépare beaucoup plus de conneries et cochonneries dans les premières.
Quand vous regardez une retransmission de match de NBA ou de NFL ou simplement un plateau de consultant sur espn, c’est autre chose qu’un match de ligue 1 ou les Spécialistes sur Canal. Je ne sais pas si les présentateurs et chroniqueurs prennent des cours de comédie ou de diction mais franchement y’a pas photo.
Merci Guillaume pour le compte-rendu, et sa petite musique nostalgique… Même si j’aurais aimé profiter encore d’autres détails, dont je suis certain que tu nous prives…
Pas compris la datation horaire en revanche. Ça ne colle pas avec l’heure réelle pour tout. A moins que tu n’aies décidé de découper 15 jours en 24 heures, tant ils ont dû passer vite pour toi ?
Ah, la frustration Karim… Ça me rappelle une conversation que j’ai eue il n’y a pas si longtemps avec une amie journaliste scientifique.
Surdiplômée, elle se retrouve évidemment à faire du mainstream bien en dessous de ses capacités. Je ne l’ai pas trouvée frustrée, mais en ce domaine, le temps risque toujours de faire son oeuvre…
J’imagine justement Guillaume que cette « frustration », 15love en est le parfait exutoire.
Autre question : pas moyen de récupérer des itw, du off, par la bande et de le(s) ramener ici ? Tu es tenu de tout garder pour ton employeur ou tu as une certaine latitude ?
Enfin, tu parles de l’entraînement : je serais en effet assez curieux de voir un set d’entraînement entre deux bons joueurs, enfin deux joueurs que je connais, de manière à constater les différences.
Oui, parce que nous, entre le moment où on tape la balle et le match, c’est souvent le jour et la nuit. Dans une moindre mesure, j’imagine que les pros connaissent aussi ça (tes propos sur Nadal le laissent à penser, de même que ce qui se dit du niveau de Gasquet en entraînement).
Moratoglou, j’aurais du mal à taper dessus, tant c’est à peu près le seul francophone à dire des choses intéressantes… Même s’il garde secret son remède miracle pour Rogé, dans l’espoir puéril que celui-ci l’appelle (« Salut Pat’, c’est Rog’. Dis-moi, tu parlais de changements dans mon jeu, tu voudrais pas m’envoyer un mail pour m’expliquer ça ? »). Ce qui lui permettrait de récupérer 17 GC si jamais il en gagnait un 18e suite à la pièce jointe. Normal, ça vaut le coup, ça se tente.
Hingis faut surtout qu’elle change rien : quand on est la plus parfaite tête à claques du circuit, c’est ridicule de faire un effort. C’est comme Rios. A la limite, on les détesterait encore plus. Non franchement, ça me rassure qu’elle t’ai giclé.
« Même si j’aurais aimé profiter encore d’autres détails, dont je suis certain que tu nous prives… »
Je confirme : tout n’est bien évidemment pas racontable dans ces colonnes
Après pour être tout à fait juste, cette chronique d’un Roland vu de l’intérieur, j’y pense depuis mon premier tournoi, en 2011. Mais ce n’est que cette année, avant même de savoir à quoi ressemblerait mon travail quotidien sur site, que j’ai décidé de m’astreindre à la discipline nécessaire pour ce type d’exercice, c’est-à-dire compiler mes souvenirs et impressions au jour le jour, ou plutôt soir après soir. C’est aussi comme un pense-bête pour moi, afin de ne pas oublier ce que fut ce Roland, ou d’en mélanger des éléments l’Alzheimer venu, et de me demander ‘et Untel alors, c’était en quelle année, 2012 ou 2013 ?’ Là, tant que nous paierons les droits du site, tout est gravé dans le marbre de 15lt !
Le bruit des balles sur herbe c’est incomparable…
Pour rebondir sur les propos de Karim vis-à-vis des commentateurs, je suis comme vous bien souvent obligé de passer par le streaming pour voir les matchs (depuis un moment j’ai Canal et ses 3000 chaînes de sport et je me gave, même si ça plait pas vraiment à ma coloc !), et je tombe régulièrement sur des commentateurs étrangers. Une chose me frappe à chaque fois : ils parlent très peu ! D’après moi c’est ainsi que le tennis doit être commenté. Le tennis est un sport de silence et de solitude, c’est ainsi… Quand on compare à la clique de France TV, c’est le jour et la nuit. Chamouloose et ses potes analysent tout, du moindre sourcil levé de Rafa à la plus petite mèche volante de Roger, comme si c’étaient leurs potes ! Come on guys, arrêtez le cinéma ! Les Anglais et les Américains n’en rajoutent pas mais savent sortir le bon propos au bon moment, et savent aussi s’enflammer quand il le faut.
Roger-Vasselin prend l’eau…
A Halle Kohly est passé facile.
les américains nous envient ! si si je t’assure !
nbc leur pourri la vie !
il sont champions pour te couper un tie break live pour faire place à l’analyse d’un match de serena gagné 6-2 6-1 !
ils sont aussi prêts à te fourguer une rediff de du même match de serena alors qu’il pourraient montrer des matchs en live… sous prétexte qu’il n’y a aucun américain en lice.
nbc qui a les droits de RG partagés avec tennis channel squeeze les stream dès qu’ils récupèrent la retransmission pour laquelle ils ont payé, ils ont ainsi privé les spectateurs US du dénouement du tie break de dingo Haas Isner ! genial !
pour finir, les commentateurs ne sont pas meilleurs, jmac est plus bavard que n’importe quel pierre Étienne leonard… il commente entre les points, commente hors sujet… et ne parlons pas de brad gilbert !
certes ils n’ont pas l’équivalent de chamoulourdo, mais crois moi qu’ils donneraient cher pour qu’un réseau national fasse aussi bien que France tv
On peut aussi regarder du côté des anglais et pleurer…
Le commentaire sportif à la française est affligé de deux défauts :
1) le délayage ; ils ont probablement une angoisse agoraphobique du silence, qu’on vienne leur dire « eh ben coco, on te paye pas pour faire des bulles de poisson rouge dans l’aquarium ». Culturellement, en France, il est mal vu de n’avoir rien à rétorquer ; c’est vu comme un aveu de désarroi (cf le film Ridicule…)
Les anglais n’ont pas ce complexe, ils ont au contraire intériorisé toute la vertu positive de la sobriété. Wittgenstein a dû se sentir très bien chez eux (ce dont on ne peut parler, il faut le taire)….
2) le coaching subjectif : un tic récurrent (surtout avec les joueurs français) est de faire mine de conseiller le joueur (au ras des pâquerettes, hein, genre : « il faut se ressaisir » ou « il faut rester concentré » « il faut passer des premières » etc), en affectant le parti pris intime du spectateur. Ces injonctions me sont insupportables, d’autant que (cf point 1), elles reviennent en boucle histoire d’empêcher le moindre blanc de s’installer);
Comment se fait-il que l’herbe de Halle soit aussi pourrie dès le deuxième jour de compétition ?
Le tournoi fête cette année ses vingt ans je crois, ça laisse quand même le temps de trouver un bon jardinier, non ?
D’autant qu’il ont les moyens.
Ils claquent tout en garanties ou quoi (comme ces films à stars, à la fois hyper chers et hyper cheaps) ?
P.S. pour les Recteurs de l’Académie : je sais que le deuxième jour de compet à Halle est passé… C’était une remarque rétrospective.
Dans le genre « les producteurs ont claqué le 95% de leur budget pour avoir Sean Connery au point de ne plus avoir de thunes pour embaucher un scénariste, un réal, un monteur et un studio FX qui fassent illusion », je réclame La ligue des gentleman extraordinaires.
Un des films les plus pourris qu’il m’ait été donné de voir. Je le recommande.
Je confirme. Une grande arnaque.
Comme quasiment tous les films adaptés à partir des BDs de Michael Moore…
Seul « From Hell », et dans une moindre mesure « V pour Vendetta », ne sont pas trop mal.
Moore a vendu ses droits mais a toujours refusé d’endosser les trucs pourraves que les scénaristes des grands studios on péniblement tirés de ses oeuvres. Ils n’ont visiblement rien compris au génie du bonhomme (qui est d’autre part un grand malade, psychotique, mysogyne et halluciné jusqu’à la moelle).
Bon, Jo mène 5-2 dans ce dernier set et va donc sauf catastrophe passer Roger Vasselin…
Il y a des matchs plus intéressants: d’abord, il y a eu tout à l’heure la fin du match entre Beneteau et Lopez qui s’est terminé comme il avait commencé, par la victoire de Lopez 7-6 6-4..Benneteau a gagné les quatre matchs qui les ont opposés sur dure, le plus souvent facilement et il vient de perdre le deuxième match qui les ont opposé sur herbe. Il a fait mieux qu’il y a trois ans ici même ou il avait pris 2 et 4. Cela étant, Julien n’avait guère de chances de gagner ce match: Lopez a perdu en tout et pour tout 7 points sur son service et n’a eu qu’une seule balle de break à défendre contre 5 pour Julien. Et pour poursuivre sur ce que je racontais hier sur le service de Lopez, ce dernier a passé 19 aces en deux sets et 11 jeux de service…
Mieux que le gros Querrey qui sert à 6-5 au premier set contre Hewitt et qui n’en a passé que 6. Normalement, Hewitt aurait du gagner ce set. Querrey a sauvé 5 balles de break dont deux balles de set à 4-5 tandis que Hewitt qui ne perdait quasiment pas un point sur son service a perdu sa mise en jeu à 5-5 sur l’unique balle de break qu’ait obtenue le gros…qui conclu sur son service en passant pas moins de 4 aces dans le jeu, par grappes de deux…Il en est donc à 10 le gros…
A halle Kohly a mis 4 et 3 à son compatriote Kamke et Richie vient de bien démarrer contre Melzer, menant 3-1…
Terminé pour Jo contre Roger Vasselin : 6-3 6-7 6-3
Berdych passe Zemlja: 6-3 6-4
Et à Halle, Melzer vient de sauver trois balls de set à 2-5 sur son service, mais Richie conclue tranquillement ce set sur son service 6-3 donc..6 points de perdus en cinq jeux de service, c’est bien…
Au Queen’s, Hewitt vient enfin de breaker le bovin et mène 4-2 tandis que le match entre Maahoouu et Murray vient de reprendre: Nico a pu boucker son jeu de service interrompu hier soir à 40A et cela fait donc 2-2 dans ce deuxième set, le premier ayant été gagné par Murray hier soir 6-3…
http://www.welovetennis.fr/atp-halle/68716-federer-soulage
Federer qui a maintenant un peu moins de pression à Halle, après sa victoire contre Stebe, dont il « sait à quel point il est dangereux »…
Il est en panique en fait là le Suisse.
Genre, putain, et si je ne retrouvais jamais plus non niveau ?
Rien à voir, mais je pense d’un coup à Söderling : on a dépêché une équipe de chercheurs en Suède ?
Non, parce que là c’est du lourd sa maladie du baiser il y a de quoi faire un prix Nobel.
Peut-être qu’il a mal compris… Je sais pas, il a un médecin étranger à fort accent qui ne maîtrise pas encore tout à fait la langue d’Ibsen. Et quand le type lui a parlé de la « maladie de baiser », il n’a pas compris qu’il lui parlait sida… Ou alors il s’est fait piquer par une variante atomique de la mouche tsé-tsé et il est devenu nymphomane hyperactif. La maladie du brasier.
Non, franchement, il doit bien y avoir une explication médicale.
Ouais le cas Soderling interroge c’est sûr… il croirait soi-disant à son retour au plus haut niveau (qu’il revienne déjà tout court lol) mais je n’y crois absolument plus. Dommage.
Sampras a un H2H négatif contre Stich et Krajicek mais il a gagné les matches importants comme le fait remarquer Babolat.
Ce qui donne une dimension supérieure au champion d’exception c’est paradoxalement sa ou ses faiblesses, ces choses qui font qu’on apprécie mieux ce qu’il a réalisé. Je me faisais la réflexion hier en lisant un papier d’eurosport.fr sur les plus grands cannibales du sport, ceux qui ont vraiment atomisé la concurrence pendant des années. Nadal était le déclencheur de l’article avec son Roland mais on trouvait du beau monde allant de Joe Louie à Edwin Moses en passant par Carl Lewis.
Il y a beaucoup de très grands champions, qui réalisent des exploits faramineux mais la portée de l’exploit reste limitée si elle est purement comptable et statistique. Sébastien Loeb a porté tellement haut la marque en rallye qu’on peut être sûr que dans cent ans encore il restera le plus grand rallyman de tous les temps. Mais à part en France et au-delà de l’anonymat relatif du WRC, ses exploits sont largement sous-estimés pour la bonne et simple raison qu’il n’a eu personne pour l’accompagner. Ses premiers titres acquis de haute lutte contre Marcus Grönholm ont laissé un souvenir nettement plus vivace que sa morne procession pendant la seconde moitié des années 2000 contre des Martin erratiques et des Hirvonen apathiques. Seul Ogier a redonné du salé au huitième et avant-dernier titre.
Sampras a dominé, il n’a jamais écrasé. Il était favori, s’imposait souvent, mais n’a jamais été une évidence totale, n’a jamais été pris pour argent comptant comme Nadal sur terre battue ou Roger pendant quatre ans. C’est cette notion de danger permanent, de lutte et de triomphe face à une adversité corsée qui me rendent ses accomplissements autrement plus goûtus que ceux de Federdal, au-delà de toute appétence personnelle pour l’un ou l’autre.
Quand je lis que Dominguez GOATise Rafa je me dis quoi, pour huit titres dans le même tournoi ? Où est le sport ? Personne n’a peur ou n’y croit, ou ne voit le moindre danger. On rêve que le cauchemar s’arrête pour que Roland revienne dans le calendrier des GC DISPUTES mais c’est bien tout. On pourrait citer Wayne Ferreira dans la liste des joueurs qui ont fait douter Sampras, comme Safin avait son Santoro ou Agassi son Hrbaty et son Enqvist. Mais sur terre Nadal a qui ? Bon ce n’est pas de sa faute s’il domine à ce point, mais l’écart est tel, le suspense tellement absent et l’hégémonie tellement établie que plus aucune émotion ne transpire de tout ça, sauf pour ses fans.
Vettel est en train de dupliquer chez Red Bell le passage de Schumacher chez Ferrari où l’enchaînement des titres consacre la victoire d’un système. On aimerait le voir prendre un risque, aller faire ça ailleurs, comme Rossi a décuplé son aura en allant gagner chez Yamaha.
Ah tiens, en fait je me rends compte que je ne sais plus de quoi je parlais à l’origine. Bon je vais daller.
Complètement d’accord sur la notion de risque.
Je disais ça je sais plus où, mais c’est ce sentiment d’inéluctabilité de Nadal sur tb qui m’est le plus difficile à supporter.
Pour Fed, sans doute parce que je n’ai pas vraiment suivi sa période la plus faste, je n’ai pas cette impression : même quand il gagne, il me semble toujours y avoir des espaces, des hauts et bas. Et puis, il y a toujours eu Nadal sur terre.
Pour Loeb, je n’y connais rien, mais je crois que son premier titre ou un de ses premiers ne s’est acquis que dans la dernière course.
Le problème est pour Nadal, il existera toujours une forme de mauvaise foi de la part de ceux qui ont du mal à supporter l’inéluctabilité de sa domination, cette mauvaise foi résidant dans la faible longueur de l’absolutisme annuel nadalien.
Médiatiquement, la saison sur terre battue dure deux mois d’avril à juin. Quand Federer dominait, c’est pendant beaucoup plus longtemps sur une année mais aussi surprenant que cela puisse l’être, le suspense recevait moins de visite dans son cimetière alors que Federer n’avait perdu qu’un seul tournoi du Grand Chelem hors terre battue de l’OA 2004 à l’US Open 2007.
Pourtant c’est la domination de Nadal sur laquelle l’opprobre se tournait, cela tient de la mauvaise foi qui est d’autant plus malhonnête intellectuellement quand on est fan de Federer pour les raisons dans le second paragraphe.
Pour me compléter je dirais qu’il faut une dimension humaine à l’exploit et elle peut être apportée soit par la concurrence, soit par un facteur externe qui relativise la performance et la parfume de « et si… ». Fangio arrive tard en Europe et coiffe cinq couronnes mondiales. Que serait-il arrivé s’il avait commencé à courir en Europe à 25 ans? Si Senna ou Clark ne s’étaient pas tués? Si Ali n’avait pas été suspendu 3 ans 1/2 quand il était à son pic de forme? Si Tyson n’avait pas perdu son chemin après la mort de D’Amato et n’avait pas moisi trois ans en taule? Si Bo Jackson n’avait pas pété sa hanche? Et Kuerten?
Les échecs de Borg à l’USO ou de Sampras à Roland dans une moindre mesure contribuent à leur aura, ils ajoutent une dimension d’échec et de douleur dans un parcours de winner. A ce propos si je devais ne retenir que deux victoires chez Fed je prendrais sans hésiter Roland Garros 2009 qui semblait écrit pour lui, et Wimbledon 2012 dont la trame également est cousue au fil d’or. On n’y croit pas ou plus, c’est quand le champion vient du plus profond de lui-même ou des entrailles de la mierda qu’il est le plus beau.
Nadal n’a livré qu’un seul grand match à Paris en neuf ans, celui contre Djoko. Des beaux matches oui, comme celui contre PHM, mais de vrais grands matches qui restent dans les mémoires, non. Comment veut-on que l’exploit ait une quelconque portée émotionnelle?
Encore une fois ce n’est pas de sa faute si les autres sont à la traine sur terre. Ce n’est pas la faute de Schumacher si Villeneuve est allé enterrer sa carrière à courir le cachet chez B.A.R.
Loeb en rallye, c’est le Nadal de Roland garros, j’ai tout pigé ?
« Mais sur terre Nadal a qui ? »
Bah, il a ses genoux…
C’est le nouveau fantasme à la mode, ça, que Sampras ait gagné les matchs qui comptent contre Kraji et Stich ?
Pour Kraji, il n’y a que 2 matchs en GC, et c’est 1-1 : victoire de Kraji à Wimb 96 – il prend le titre derrière, et rétrospectivement vu la faillite de Todd Martin en demie ce match était quasiment la finale avant la lettre – et victoire de Pete à l’US Open 2000, mais de toute façon pas de regret à avoir pour le Batave tant Safin lui aurait sans doute fait le même numéro qu’à Sampras en finale. Il y a un troisième match au meilleur des 5 manches entre eux, en Coupe Davis en 1994 et c’est aussi Kraji qui l’emporte. Donc pour moi avantage Hollande.
Idem pour Stich, y’a largement match : Sampras gagne certes leur seule confrontation en GC (un 1/4 à Wimb 92, année Agassi), mais Stich gagne la plus belle, la plus grande, la finale du Masters 1993.
Autrement dit, même en ne prenant en compte que les « grands » matchs, ils gardent clairement de plein droit leur statut d’empêcheurs officiels de samprasser en rond
Quand on compare l’état du court au Queens avec celui de Halle, c’est stupéfiant.
On dirait qu’on n’y pratique pas le même sport.
Diagonales feutrées dans l’un, concours agricole dans l’autre.
Et Mahut qui pousse Murray au tie break… 7/4 au final pour le Scotish vs le français qui perd si bien.
Hewitt, lui, mène 4/2 dans le 3e…
Cette teigne d’Hewitt reste quand même un client sur gazon…
Le dernier vainqueur hors triade à Wimby.
D’ailleurs, si on regarde ses parcours, à l’exception peut-être d’Escudé et Jean-Michael Gambil (mais c’était en 2000/2001, soit pour ses 2e et 3e participations, et ils ont en plus tous deux été en quarts), il n’a perdu que contre des big shots :
Becker (Boris) pour sa première participation (qui était la dernière de l’Allemand).
Karlovic en 2003, pas un cadeau pour un premier tour (permettant à l’Aussi de make history en tant que vainqueur en lice qui perd d’entrée).
Federer en 2004/2005/2008
Baghdatis en 2006.
Djoko en 2007/2010.
Roddick en 2009.
Söderling brasero en 2011.
Tsonga en 2012.
Alors, quel big shot va s’y cooler en 2013 ?
Allez j’y go. Bon matches.
Seigneur Dieu, j’avais presque oublié l’existence de Jan-Michael Gambill (un vrai nom d’acteur de films d’action de série B… voire Z). Il jouait à deux mains des deux côtés comme notre Santoro national. Merci pour ce flash Oluive. ^^
Et justement il se rêvait acteur après sa carrière. Sur le circuit il était surnommé « Hollywood ».
Ca, c’est sûr Oluive…c’est ce que je disais hier soir à propos du court central de Halle: c’est un champ de patates avec plein de faux rebonds.
Les courts du Queen’s sont absolument nickels. Il n’y a que les Roastbeefs qui savent faire des coyrts en gazon…
Je viens de voir également la fin du match entre Maahoouu et Murray. Bien meilleur qu’hier Nico. Il a non seulement tenu son service tout le set sans jamais avoir une balle de break contre lui mais en a obtenu 3 sur le service de Murray, en vain…Et dans le tie break, Murray a terminé sur deux passings d’enfer et cela a fait 7-4 pour lui. Rien à dire sinon qu’il a été très bon sur les points qui valaient très cher…
Bonne nouvelle: Hewitt a eu la peau du gros Sam. Il a eu beaucoup de mal à boucler le dernier jeu ou Sam a eu deux occasiosn de debreaker et ou il ne l’a emporté qu’à sa quatrième balel de match…
Et cela fait 5-7 6-3 6-4 pour Hewitt qui aurait pu gagner en deux sets car Sam a vraiment gagén le premier contre le cous du jeu. D’ailleurs, il n’a pas gagné plus de points que Hewitt dans ce premier set. En revanche, gros Sam aurait pu gagner le second car c’est lui qui cette fois a eu cinq balles de break contre une seule pour Hewitt, le premier set inversé..et dans le troisème il a eu trois balels de break, en vain, contre deux à Hewitt…Mais Hewitt a retourné de mieux en mieux durant tout le match: 10 aces pour Sam au premier et 10 seulement pour les deux derniers….J’aime bien voir Hewitt sur herbe, c’est la dernière surafce ou il est encore compétitif. Mine de rien, Sam est top 20 (19ème) et vaut miuex que cela sur herbe…Hewitt joue encore top 10-15 sur herbe..
…et à peine après deux heures, tarif réglemantaire, Lopez est en train de remettre cela, contre Cilic cette fois et même tarif même punition que contre Benetteau: premier set Lopez 6-4 et pour l’instant 3 partout dans le deuxième…
Querrey est encore top 20??? Décidément il fait toujours partie des joueurs dont j’ai du mal à comprendre le si bon classement. Pas qu’il soit mauvais et son palmarès n’est pas ridicule mais j’ai tout de même l’impression qu’il ne fait plus grand chose depuis pas mal de temps… il doit avoir un certain nombre de points à défendre en 2ème partie de saison ptet
J’ai l’impression que le parcours de daniel Evans, WC et 277ème à l’ATP, va s’arrêter dans peu de temps: Del Po lui a collé une bulle au premier et mène 1-0 au second set..
Le jeune américain Kudla, 20 ans, qui a sorti Paire au tour précédent, est en train de récidivier avec De Shepper : 6-1 au premier set pour l’américain…
Par contre, cela chauffe au deuxième set entre Cilic et Lopez: il y a eu un échange de break dans ce second set et cela fait 5-6, Lopez to serve..
Et je vois que pendant ce temps là, Richie n’a pas fait de détail contre Melzer: 3 et 1….
Cilic égalise à un set partout, 7-5 au tie break…Le vainqueur de ce match jouera en quarts contre Berdych..
L’autre quart du bas du tableau va opposer Hewitt à Del Po qui mène 6-0 5-2..
Plus haut, ce sera probablement Kudla contre le vainqueur de Jo vs Sisling, mais tous les matchs du haut du tableau restent à boucler aujourd’hui en principe, ce qui veut dire deux matchs dans la journée pour les intéressés, si le temps le permet bien sur…
Jo doit en effet rejouer juste après Del Po, et Murray rejouer derrière lui contre Matosévic..Sur le 1, après Cilic-Lopez, Dolgo doit jouer son 1/8ème contre B. Becker.
Break Lopez à l’instant: 3-1 service à suivre dans ce troisème set qui confrime derrière avec deux aces et un service gagnant: 4-1…Cela commence à sentir bon pour Féliciano…
Pfiou, ça parle ici. Je suis en train de lire un très très bon bouquin (_Shibumi_, de l’énigmatique Américain reclus dans le pays basque (faut le faire !), Trevanian) et je ne résiste pas à vous copier quelques passages lus dans le métro ce matin. C’est un discours du maître à l’élève :
« Commençons par reconnaître que tu es un joueur brillant. [...] J’ai vu des jeux aussi brillants que le tien, mais jamais chez un jeune homme de ton âge, et pas à notre époque. Mais il faut d’autres qualités que le brio pour réussir, aussi ne t’accablerai-je pas de compliments sans réserves. Ton jeu a quelque chose d’angoissant, Nikko. Parfois abstrait et implacable. En quelque sorte inorganique…, sans vie. C’est la beauté du Crystal, mais il lui manque celle des fleurs. »
« Je ne qualifierais pas ton jeu de mécanique et de prévisible. Il ne l’est pratiquement jamais. Ce qui évite à ton jeu d’être mécanique et prévisible c’est ton incroyable audace. Mais même ta clairvoyance est teintée de cruauté. [...] Tu refuses l’importance – l’existence même – de ton adversaire. Il y a quelque chose de diabolique dans cela. De cruellement supérieur. D’arrogant, même. »
« Non, ta plus grande faiblesse n’est pas ton manque d’expérience. C’est ton mépris. Tes défaites ne viendront pas de plus forts que toi. Elles te seront infligés par le patient, le bûcheur, le médiocre. »
« Ton mépris pour la médiocrité te cache son immense pouvoir primitif. Tu restes dans l’éclat de ta propre virtuosité. [...] En ce moment même où je te parle, mon cher disciple, tu as du mal à admettre que des hommes inférieurs, en quelque nombre que ce soit, puissent réellement te vaincre. Mais nous sommes à l’âge de l’homme médiocre. Il est triste, incolore, ennuyeux – mais inévitablement victorieux. L’amibe survit du tigre parce qu’elle se divise et persiste dans son immortelle monotonie. »
Franchement, on ne croirait pas que ça cause jeu de Go ! Je trouve des tas de parallèles avec des joueurs de tennis, pas vous ? Fou !
Rahhh! Du 15-Love pure sucre!
Comment ne pas venir tous les jours sur ce site quand on peut y lire de telles merveilles.
Pas mal c’est vrai ! En effet bcp de parallèles. Bcp de noms me viennent en tête en lisant ces lignes ^^
[Shibumi_, de l’énigmatique Américain reclus dans le pays basque (faut le faire !), Trevanian)] tu peux rajouter au titre japonais et au pseudo arménien…
Tu joues au go William ?
Je trouve le go extrêmement organique, une vraie métaphore de la prolifération en écosystème et effet de niche. Par ailleurs, le joueur largement supérieur qui écrase son adversaire est vu comme une pauvre tache morale, et même technique… l’équilibre, l’harmonie – même si le go peut être aussi très martial, brutal, selon les styles – sont des dimensions esthétiques essentielles au go.
Un joueur qui se rendrait coupable de ce que reproche le maître (la négation de l’adversaire – de toutes façons c’est impossible au go….) serait bien plus sévèrement jugé par les joueurs asiatiques. C’est une vision très occidentale du Go…
A lire : « Hikari no Go », très agréable même pour les parfaits novices !
Non je n’y joue pas, c’est tout juste si je m’adonne aux échecs chinois avec ma grand-mère !
Mais il est justement jugé très sévèrement ! Son maître s’apprête à mourir et il balance à son élève qu’il s’égare dans une voie victorieuse mais fausse ! Si c’est pas de la sévérité ! Trevanian est supposé avoir une haute culture asiatique, il jouait lui même au Go je crois, donc je pense qu’il sait de quoi il parle. Pour moi qui n’y connait presque rien, les passages de go sont très clairs et précis à la fois, et il parait que les connaisseurs y trouvent leur compte aussi… Et puis quand on sait ce que va devenir le fameux « Nikko », on se dit que son maître avait vu juste…
Non, pas fou, en lisant ce texte je pensais au joueur d’échecs de Zweig en fait, on n’est pas loin du tout !
Kudla a battu de Shapper 6-1 6-3
Del Po a battu Evans 6-0 6-3
Je n’ai pas réussi à voir Kudla, ce n’était pas retransmis…Quelqu’un le connait il ? 20 ans, né en Ukraine, nationalité américaine, 1,80 m, 75 kg, le gabarit de Gilou à peu de choses près…2 matchs sur le grand circuit cette anéne, tous les deux perdus et le voilà en quarts du Queen’s…après avoir battu l’argentin Del Bonis 6-0 6-3, puis Paire 6-3 6-4 et maintenant de Shapper 6-1 6-3..Pas une mauvaise semaine…Jouera donc contre Jo ou Sjisling…
Lopez servant pour le match vient de se faire debreaker par Cilic: 4-5 service Cilic..
C’est Kenni De Schepper, pas Shapper
Debreak de Cilic quand Lopez servait pour le match !
Tu copies William, ce n’est pas joli, joli…
J’a l’impression que c’est le set de trop pour Lopez aujourd’hui..Il a servi le plomb contre Benetteau pour boucler son match, idem aux premiers et deuxièmes sets contre Cilic, perd le tie break et donc le match sur les deux derniers points et dans ce troisème set, rien ne va plus pour lui: deux aces seulement, debreak de Cilic alors que Lopez servait pour le match, puis là, à nouveau break de Cilic qui va donc à son tour servir pour le match…
Et lui sert le plomb tout du long: 17 aces pour l’instant..18 et deux balles de match…et voilà 7-5 Cilic !
Cilic-Berdych en quarts donc…
A Halle, reste encore tout à l’heure Haas-Gulbis pour attribuer la dernière place en quarts, le vainqueur devant jouer contre Gaël…
Les autres quarts:
Roger vs Zverev
et en bas:
Kohly vs Dr Youz
Richie vs F. Mayer
Ce tournoi de Halle n’est vraiment pas terrible…
C’est vrai que ce tournoi est assez chiant et moche. Ils passent les deux sur les chaines canal mais je ne regarde que le Queens
j’aime cet article
« sont champions pour te couper un tie break live pour faire place à l’analyse d’un match de serena gagné 6-2 6-1 !
ils sont aussi prêts à te fourguer une rediff de du même match de serena alors qu’il pourraient montrer des matchs en live… sous prétexte qu’il n’y a aucun américain en lice. »
Ah mais ma chère Marijo c’est exactement ce que je ressens avec la télé française, quand y’a Dimitrov qui joue Djokovic et qu’on préfère me passer Benneteau contre un qualifié. De ce point de vue là la France n’a vraiment rien à envier à qui que ce soit. Combien de fois j’ai morflé parce que des joueurs intéressants et spectaculaires étaient passés à la trappe pour mettre des Simon, des Clément ou des Serra.
La Tv ricaine, c’est la même dauble que la TV française, je suis bien d’accord avec cela…sauf ESPN qui est la TV publique et ou les commentaires sont très bosn, souvent Big Mc..
Les mieux, de loin, la BBC et Eurosport UK, que je suis en ce moment pour le Queen’s là dessus. C’est en HD et sur mon ordi c’est excellent comme image, comme sur une TV:
http://www.sportlemon.tv/20130610/vv51b5738a7b96b4.39622532-593122.html
C’est vraiment ridicule de les voir se reposer 1’30 sur leurs chaises alors qu’ils viennent de jouer trois minutes pour faire deux jeux…Faudrait supprimer la pause tous les deux jeux et en revenir au bon vieux temps. Pas de pause, marche ou crève..
Il y a décidemment beaucoup de vent à Londres…Un temps de gueux en fait….Je regarde Jo et Sisjling. JO vient de ganer le premier 7-5 et 3-2 dans le deuxième, Sisjling au service…Match interrompu..
Reprise trois minutes plus tard…
5-4 Jo…
Il y a tellement de vent que le public a deserté et que cela devient vraiment difficile de jouer..Du coup, ils font des coups et des fautes étranges tous les deux..5-5…
Superbe tweener de Jo ! mais l’autre fait une volée amortie deux coups de raquette plus tard..Visiblement Jo attend le tie break…
Bien à tort..Break Sisjling ! 6-5 Un break incroyablement chanceux car Jo, monté à la volée, se préparait à intercepter sans problème mais la balle touche le filet et part dans l’autre sens tandis que Jo va se vautrer dans le gazon…
Cela étant, on le sentait arriver, Jo n’arrêtant pas de dire: quelle journée de merde..je joue comme une merde, et autres propos du même genre…
Et derrière jeu blanc et set Sisjling…
Jo va devoir faire une heure sup, comme ce matin face à Roger Vasselin…Il est assez loin d’être au point Jo…
Très sympa ce ptit échange sur tweeter entre Mahut et Isner concernant la WC accordée à Mahut : http://www.welovetennis.fr/wimbledon/68740-s
Halle, un tournoi à petites affiches ? Mouais… Federer, Haas, Youzhny, Gulbis, Monfils, ça a de la gueule quand même ! Je préfère le Queen’s, c’est sûr, c’est un des tournois que je trouve le plus beau, mais ce n’est pas le tableau de Halle qui est faible, c’est celui du Queen’s qui est très relevé…
Halle vaut un 250, le Queen’s un 500…officieusement.
ouep, Gasquet aussi à Halle. Perso je faisais pas allusion aux affiches mais surtout à la tronche du tournoi, plutôt moche et peu attrayant à côté du Queens quand on a choix de suivre plus l’un que l’autre. En plus c’est mal retransmis sur sport +, la qualité est pourrie du coup ça donne moins envie que Eurosport et le Queens ^^.
Le Gulbis – Haas pourrait être le gros match du tournoi. Une finale Gasquet – Federer serait appréciable et Gasquet aurait sa chance je pense.
Un 250 avec 2 tops 10, (3 & 9) 4 top 20 (+ 11, 13, 15, 18), 2 top 30 et 4 top 40 c’est déjà très relevé… Plus que Marseille, qui a la réputation de n’être pas un 250 au rabais (bon, Marseille avait 6 7 8 9 10, ok, mais initialement Halle avait les 3 et 4 ; et un seul top 20 pour Marseille)…
Le Queens n’est pas tellement plus relevé : 4 top 10, soit, mais un seul top 20 là aussi. Alors bon, certes y a pas photo au niveau du cadre, mais le one hander de prestige, il voltige plus dense en Allemagne (tu rajoutes Kohli, Gasquet, Brands…)!
C’est peut-être un jour sans pour Tsonga… De ce que je vois il n’a pas le niveau pour aller en demi à Wimbly une troisième année de suite. Il sert moins bien que les années précédentes, ça j’en suis presque certain.
Non, je ne pense pas..
D’abord, il a serré les boulons et gagné ce match.
Ensuite, c’est son deuxième match ici, les deux dans la même journée, sa première journée sur herbe en réalité..Enfin, il donne l’impression de bien moins servir parce que vu le vent, il a surtout cherché à assurer sa première balle plutôt qu’à taper des aces, près de 70% de premières contre Sisjling contre lequel il avait de la marge.
Bref, pour toutes ces raisons, cela n’a rien de significatif quant à son niveau de jeu dans deux dix jours ou deux semaines…Ce n’est qu’un tournoi de préparation et c’est sa première journée. Il gagne ses deux matchs. Rien à dire.
Pfiou…Vraiment crevé moi, je vois Kevin Spacey (habillé en Pee-Wee Herman) à côté de Lendl.
Guillaume, je reviens dire du bien de ton article dès que j’aurai trouvé.
Tu vois cette tête de croque mort avec ses lunettes de soleil et sa mine sinistre. C’était pareil tout à l’heure sauf qu’il n’y avait pas de soleil…On dirait vraiment un gardien de camp…Je me demande si ce n’est pas en plus le conseiller d’Andy pour ce qui est de ses tenues tellement celle qu’il porte est immonde…Addidas espère vraiment vendre cette merde à des blaireaux ?
C’est plus facile pour Andy que contre Maahoouu.. Break: 2-1 service à suivre…