Attendu au tournant, Kei Nishikori (III) : l’exil

By  | 25 mars 2013 | Filed under: Légendes

Pro­jet 45’, kèsako ?

C’est l’af­fectueux sur­nom oc­troyé à Kei Nis­hikori quand il débar­que en Floride, à l’académie IMG dirigée par Nick Bol­lettieri, ex-para dévorateur de fem­mes (la N°8 est en piste) et croqueur de mar­mots (la dis­cip­line de l’in­ternat est d’inspira­tion para­militaire ten­dance SM : « il faut que les en­fants s’habituent à l’in­justice », dixit l’Ogre) ; en bon petit-fils de bouch­er, Nick fait précéder son bron­zage manu­fac­turé et ses Ray Ban réfléchis­santes d’un pare-choc car­nivore tout rutilant de canines…

On com­prend que les parents du petit Kei aient jugé préférable de le loger de manière in­dépen­dante (il sera un temps en coloc’ avec Zach Gil­bert, le fis­ton de Brad). Un peu tôt à 13 ans ? Bah, si l’on con­sidère le con­tex­te (15 heures d’avion le dis­tan­cent de papa, qui con­tinue ses travaux d’ingénieur, et de maman, qui pour­suit son boulot de prof de piano, il baig­ne dans une cul­ture, un en­viron­ne­ment et sur­tout une lan­gue com­plète­ment étrangère qui l’isole des aut­res aussi totale­ment que la paroi d’un aquarium), dor­mir sans adul­tes à la maison après une journée de ten­nis bien musclée, c’était peut-être pas le plus dépaysant. Se faire la tam­bouil­le et se co­uch­er sans avoir vu ses parents fait de toutes façon par­tie du quotidi­en d’un paquet de collégiens japonais…

D’ail­leurs, alors que Bol­lettieri évoque aujourd’hui volon­ti­ers le mal du pays éprouvé par l’adoles­cent, « l’oreill­er mouillé de pleurs noc­turnes », c’est son goût pour le cliché qui se trahit (qu’en aurait-il su d’ail­leurs ?) : Nis­hikori révèle au contra­ire avoir adopté très volon­ti­ers ce mode de vie centré sur le ten­nis, avec un défaut de nos­talgie qui chag­rinait ses parents : « I rea­l­ly wasn’t homesick the first co­u­ple years. Every­one was sur­prised, es­pecial­ly my fami­ly. They were al­most sad. »

Il par­lait avec sa raquet­te, et pro­gres­sait en con­séqu­ence comme une fusée.

Alors ça se trouve, ce sur­nom qui évoque l’ob­jectif à at­teindre (dépass­er le clas­se­ment ATP som­mit­al 46 de l’idole Mat­suoka, un peu comme si à la FFT on avait bap­tisé Gas­quet « pro­jet Roland Gar­ros »), il trouvait ça fes­tif, le gamin !

C’est à Masaaki Morita que Nis­hikori doit la bour­se d’études mirobolan­te qui paye les Cadil­lac de Bol­lettieri et ses 360 ex­perts. Équivalent nip­pon de Lagardère, le co-fondateur de Sony, ex PDG de la branche ‘assurance-vie’ du groupe est un pas­sionné de ten­nis. Un fonds dédié par sa fon­da­tion* en­voie chaque année quat­re es­poirs de l’autre côté du Pacifique pour tent­er d’offrir au Japon le Pro­jet 45.

C’est aussi lui qui pat­ronne le tour­noi ATP 500 Rakut­en de Tokyo que Nis­hikori re­mpor­ta l’an passé.

*A noter que Nis­hikori a déjà réalisé une par­tie des ob­jec­tifs de la Morita foun­da­tion, puis­qu’il s’agit dans les statuts non seule­ment de présent­er au monde un N°1 ATP et WTA, mais de créer une super­star japona­ise du ten­nis.

Afin de sélec­tionn­er ses bour­si­ers ès ten­nis, la fon­da­tion Morita em­ploie chaque année durant un mois plein un tech­nici­en de l’académie Bol­lettieri. Et pas n’im­porte lequel : Gabe Jaramil­lo, qui fut durant 30 ans le di­rec­teur d’IMG et le bras droit (sûre­ment tatoué) de Nick, a con­crète­ment super­visé le boulot avec Agas­si, Seles, Co­uri­er and co. Il a créé de­puis peu son Académie rivale au com­plexe d’IMG, au de­sign os­cillant entre « règle­ments de com­ptes à OK Cor­r­al » et Platoon.

Les heureux élus de la sélec­tion bénéficient donc de tous frais payés, y com­pris les voyages et frais de tour­nois, pour un plan sur 3 ans – à l’issue de­squels le super précoce Kei pas­sait d’ail­leurs pro.

C’est avec Jaramil­lo que Morita con­tinue la mis­s­ion.

Bon le gars s’y connaît un brin en ten­nis et je vous in­vite à con­sult­er ce super­be docu­ment photo issu de Smash Magazine où les ges­tes de Kei sont disséqués.

Non Kei, t’es pas tout seul

En fouil­lant les archives de Jaramil­lo, j’apprends donc que non, Kei n’est pas tout seul à son arrivée : il a un coach japonais, un agent de li­aison avec le Japon et un préparateur physique japonais. On fait les choses bien chez Sony.

Perle récoltée dans le press book de Jaramil­lo, ce de­rni­er nous ex­plique aussi ses im­press­ions sur Nis­hikori à 11 ans.

On vous présente dans le désordre le coach prin­cip­al, le coach per­son­nel, les co­achs supplétifs, les préparateurs physiques, doc­teurs, psyc­hologue du sport, nut­rition­nistes, physio, prof de yoga, cor­deurs, profs, psys et traduc­teurs (en plus des 3 japonais déjà cités)

Avant de pass­er en revue cette as­cens­ion, un interlude-manga tiré de Baby Steps, qui s’inspire di­rec­te­ment d’un re­por­tage filmé sur Kei à Braden­ton (à par­tir de 2’34). Il per­met de con­stat­er la fas­cina­tion des japonais pour ce per­fec­tion­nisme high tech à ‘tout mettre en œuvre’ qui leur per­mit de con­struire une na­tion écon­omique de pre­mi­er plan sur les cendres des bom­bes A.

*

Jaramil­lo a relaté dans un ar­ticle inédit en français, et dif­ficile­ment ac­cessib­le via moteur de re­cherche, son par­cours in­iti­al avec Nis­hikori. J’ai traduit des extra­its qui me para­is­sent éclairants non seule­ment sur le de­venir du joueur mais aussi sur la pro­blématique du co­ach­ing de jeune spor­tif ex­cep­tion­nel – notam­ment les ques­tions éthiques qu’elles soulèvent .

« En 83, j’ai in­troduit la « périodisa­tion » dans le monde du ten­nis. J’ai été le 1er coach à l’utilis­er en ten­nis, et le résul­tat du pre­mi­er groupe de joueurs à utilis­er ma méthode fut la vic­toire de Jim Co­uri­er à RG en 91. Le pro­gram­me de périodisa­tion de Kei fut basé sur un plan sim­ple di­visant le pro­gram­me général en dif­féren­tes périodes ou « blocs d’entraî­ne­ment » appelés : phase tech­nique, phase de pré com­péti­tion, phase de com­péti­tion et repos. Cela per­met aux améliora­tions d’être ef­fectués pas à pas, mois par mois et année par année. En utilisant ma méthode éprouvée, Kei fut cap­able de réalis­er les plus grands progrès en s’amusant, en es­sayant d’éviter les bles­sures et en con­ser­vant une fraîcheur aussi bien men­tale que physique. »

J’aime bien le « es­say­er d’éviter », parce qu’à l’évid­ence, ce n’est pas ce qu’il a le mieux réussi… Mais il ne peut s’empêcher de vendre l’ar­gumen­taire de son pro­duit !

« J’ai écrit le « pro­gram­me de périodisa­tion » pour Kei en com­men­çant par définir son but dans un futur loin­tain et en travail­lant à re­culons vers le présent. Son but à long terme était d’être N. 1 mon­di­al à 22 ans. Pour at­teindre ce but, nous avons d’abord mis l’ac­cent sur l’ob­ten­tion d’un rang junior élevé. Notre pre­mi­er but était qu’il soit dans le top 10 junior à 17 ans, et notre 1ère cible la qualifica­tion pour RG junior. Le second ob­jec­tif était d’être dans le top 100 à l’ATP à 18 ans. Ce plan a néces­sité d’in­nombr­ables heures de prépara­tion et de super­vis­ion con­stan­te. Des modifica­tions ont été faites en plusieurs oc­cas­ions pour s’ajust­er à son dévelop­pe­ment.»

Il s’étend lon­gue­ment sur cette motiva­tion in­trinsèque du gamin, qu’il a en­couragé (le coup clas­sique du post­er avec l’ob­jectif sur le miroir de la salle de bain), au détri­ment sans doute – on verra plus loin les cad­ences en­visag­ées – de ses lig­a­ments.

« J’ai ac­cordé une gran­de at­ten­tion à développ­er chez Kei un jeu com­plet. Il avait un très bon coup droit et un très bon re­v­ers. Son jeu de jam­bes était phénoménal, mais son ser­vice et sa volée étaient très faib­les. D’un point de vue tech­nique ma prin­cipale inquiétude était le ser­vice qui, pour un jeune de 13 ans, était un ser­vice de com­plet débutant. Il y avait be­aucoup de gens qui, après avoir vu son ser­vice, dis­aient qu’il n’y ar­riverait jamais. Je savais que mon plus grand défi était de l’amélior­er.»

Ce passé lais­se malgré tout des traces puis­que Nis­hikori perçoit en­core son ser­vice comme han­dicap à com­pens­er.

« L’ob­jectif durant cette période (13-15 ans) a été de développ­er des bases et des fon­damen­taux sol­ides. Le volume était critique pour ac­complir cet ob­jec­tif (…) Il s’entraînait au moins 3 heures quotidien­ne­ment et ses en­traî­ne­ments étaient très in­dividualisés. Il pas­sait aussi be­aucoup de temps à s’entraîner sur terre durant cette période. Je voulais que Kei s’entraîne deux fois par jour, mais comme il al­lait à une école américaine nor­male, il pouvait seule­ment s’entraîner l’après-midi.»

In­téres­sant, car la terre reste vrai­ment la sur­face que Nis­hikori boude. A-t-il manqué de guidan­ce sur les spécificités du déplace­ment ?

A noter aussi que Kei évite doub­le­ment le vase clos spécifique­ment Bol­lettieres­que, puis­qu’un cur­sus com­plet, avec in­terprète en 13 lan­gues, est dis­pensé à l’Académie : pas d’in­ternat, pas d’école ‘adaptée’.

Mais Jaramil­lo s’in­surge aussi con­tre la ten­dance du coach japonais à gard­er ses ouail­les en vase clos et à les protéger ; il re­late en­suite com­ment il s’est débrouillé pour cass­er la bulle cul­turel­le (à vrai dire ex­ces­sive si ce qu’il en dit est réel). Mais peut être cette pro­tec­tion a-t-elle préservée un équilib­re néces­saire ? Peut -être est-ce Jaramil­lo qui a sous-estimé les bi­en­faits de la pos­sibilité pour le gamin de con­tinu­er à parl­er sa lan­gue et par­tag­er ses référ­ences.

Enfin, s’il bos­sait déjà « au moins 3 heures » - ce qui est tout à fait raisonn­able pour du très haut niveau, où Jaramil­lo se serait-il arrêté s’il n’avait eu cet ob­stac­le « naturel » imposé par le choix de l’école ? Il men­tion­ne par ail­leurs à quel point le gamin est stak­hanovis­te et se serait donc sans doute prêté à un travail bien plus in­ten­sif (en musique par ex­em­ple il n’est pas rare que les petits pro­diges du même âge pratiquent 6 heures par jour).

Nis­hikori garde d’ail­leurs un souvenir bien différent : « je jouais de 7 heures du matin à 5 heures l’après-midi »…

« Tout le monde, y com­pris Nick Bol­lettieri voulait chang­er ses coups, sur­tout le coup droit, à com­menc­er par la prise. Je n’ai laissé per­son­ne touch­er à ses coups. Le gamin était un joueur très talen­tueux et il avait ses coups per­son­nels uni­ques. Il gar­dait la main gauc­he sur la raquet­te et at­tendait plus longtemps, mais ce faisant, il ac­cumulait be­aucoup d’éner­gie élas­tique. Une des meil­leures choses qu’il faisait naturel­le­ment était le re­lâche­ment in­croyab­le­ment rapide de cette éner­gie élas­tique dans le mouve­ment vers l’avant. Ce re­lâche­ment de l’éner­gie lui don­nait l’avan­tage de frapp­er la balle avec une gran­de puis­sance en trans­férant l’éner­gie dans une chaîne cinétique du sol vers la raquet­te. Il avait aussi un swing très bien seg­menté et une pro­na­tion très rapide au con­tact. Kei avait seule­ment 13 ans et dès ce mo­ment j’ai fait savoir à tout le monde que je serai le seul à touch­er à ses coups.»

Là, le rôle positif de Jaramil­lo me para­it es­sentiel : au lieu de vouloir nor­malis­er, stan­dardis­er, usin­er le joueur, il est cap­able de repérer ce qu’il fait aut­re­ment – et mieux, pour le valoris­er :

« Kei a bénéficié de be­aucoup d’at­ten­tion in­dividuel­le à cette étape. Nous avons passé be­aucoup de temps à développ­er la vites­se de tête de raquet­te en frap­pant des volées au pani­er. Aussi bien le coup droit que le re­v­ers furent entraînés pour développ­er la vites­se de la tête de raquet­te.

« Nous avons aussi be­aucoup travaillé sur les fon­damen­taux du ser­vice. Un ex­er­cice que Kei faisait chaque jour était le lanc­er d’un bal­lon de foot américain (20 mn) pour lui apprendre la bonne mécanique du lanc­er.»

Là je suis un peu étonnée, car en néop­hyte, j’ai du mal à voir une similitude entre les ges­tes, ou à visualis­er tout court. Mais c’est peut-être une approc­he révolution­naire.

Le fameux « co­up­er de cor­don » made in Jaramil­lo :

« Jusqu’à l’âge de 15 ans il jouait sur­tout sur les co­urts retirés de l’académie et Toru (le coach japonais) le protégeait be­aucoup. Je n’ai jamais été d’ac­cord avec ce genre d’isole­ment. Un jour, je l’ai fait jouer un match défi con­tre Philip Be­st­er de­vant toute l’académie. A l’époque, Philip avait un an de plus, il était plus grand et plus fort, et c’était un des meil­leurs juniors du monde, faisant lui aussi dans le groupe d’élite de l’académie. Avant ce match, Kei ne pen­sait pas faire par­tie de la même ligue. Je savais cepen­dant, qu’il était prêt. Le match fut joué en soirée et on avait fait de la pub par­tout. Nous avons mis des af­fiches par­tout pour en­courag­er les élèves à venir re­gard­er. Comme prévu, le court centr­al était bondé. Kei a joué un match in­croy­able et a démoli Philip en face de tout le monde. Ce dont je me souviens le mieux était son re­tour de ser­vice. Philip a un bon ser­vice mais Kei l’a simple­ment pulvérisé. Suite à ce match, Kei a com­plète­ment changé. De ce jour il s’est entraîné avec le groupe d’élite, sur les co­urts prin­cipaux, sans la pro­tec­tion de l’en­tourage japonais.»

A noter la similitude avec la vic­time sac­rificiel­le de Mat­suoka…

Quoi qu’il en soit, Nis­hikori (et ses parents ?) ont montré, à leur façon discrète et sourian­te, leur capacité à main­tenir des choix pas forcément en ac­cord avec le vent dominant : Jaramil­lo avait repéré le gamin deux ans plus tôt et était favor­able à la for­ma­tion la plus précoce pos­sible ; l’école, le mode de loge­ment, la « bulle cul­turel­le » ont été choisis a contra­rio du fonction­ne­ment habituel. Et l’idole de jeunes­se du petit Kei, ce n’est pas Pete Sampras ou Doudou Fed, non : c’est éton­nam­ment… Hic­ham Arazi !

*

A quoi ça ser­virait que tout le monde se décar­casse si Nis­hikori lui-même ne met­tait les bouchées doub­les ?

Dès son arrivée à Braden­ton fin 2003, il par­ticipe à ses pre­mi­ers tour­nois en catégorie junior, soit 3 ans au-dessus de son âge.

Et en 2004, il enchaîne une tournée sur le cir­cuit junior quasi à plein temps, doub­le et sim­ple (c’est très loin d’être le cas de la plupart des an­ciens juniors con­nus, qui jouaient 7-8 tour­nois au max).

As­socié à Dol­gopolov, il at­teint une première fin­ale à Rab­bat.

2005, 15 ans : Kei s’extrait des qualifs et at­teint la fin­ale de deux tour­nois juniors, ainsi que deux demi-finales. Les con­dis­ci­ples qu’il cro­ise à l’époque sont par ex­em­ple Klizan, Eys­seric, Char­dy, Sidoren­ko…

Cette année là, Jaramil­lo de­man­de le re­mplace­ment du coach japonais de li­aison à Morita qui a fait son temps et fait travaill­er les gamins en vase clos, et lui oc­troie un coach per­son­nel rôdé au cir­cuit junior pour l’ac­compagn­er sur les tour­nois de la catégorie, avec pour ob­jec­tif d’entr­er dans le Top 70 pour par­ticip­er à Roland-Garros junior l’année à venir. Nis­hikori a ainsi l’oc­cas­ion de ser­vir de par­tenaire d’entraî­ne­ment aux pros néces­siteux, dans la pénurie de joueurs la de­uxiè­mesemaine.

Comme Gas­quet, Kei aura fait le tour du cir­cuit junior à 16 ans : en 2006 il par­vient en quart à l’Open d’Australie junior, ainsi qu’à Roland-Garros junior qu’il re­mpor­te en doub­le de­vant Morita ; l’ob­jectif de la vic­toire en sim­ple n’est pas at­teint, la faute à une bles­sure aux abdos… Il at­teint le 7e rang mon­di­al chez les juniors, étape in­itiale­ment pro­grammée pour 2007.

Côté en­traî­ne­ment, on est passé à plus in­ten­sif : quat­re heures de ten­nis, plus deux heures de physique quotidien­ne­ment. Au même âge, avant d’intégrer le pôle parisi­en de la FFT, Ric­hard Gas­quet se con­ten­tait d’une heure de ten­nis quotidien­ne et d’un en­traî­ne­ment physique minim­al sous la férule pater­nelle…

Faut pas mol­lir, Nis­hikori com­m­ence en para­llèle le cir­cuit pro, et at­teint ses deux premières demi-finales en Fu­tures (pour ça il lui faut se fader 8 matchs !).

Et le jeune Kei, tout en­ti­er tourné vers la réus­site de ses ob­jec­tifs et pas em­bar­rassé de sen­timen­talis­me, de­man­de alors à Jaramil­lo de lui chang­er son coach per­son­nel pour un coach rompu au cir­cuit pro, possédant un niveau de jeu per­son­nel suf­fisant pour ser­vir de par­tenaire d’entraî­ne­ment. Jaramil­lo ob­tempère, le coach péruvi­en claque la porte de l’Académie, entre un nouveau coach (joueur dominicain de Coupe Davis), con­nais­sant bien les ad­versaires, les lieux et les aut­res co­ac­hes du cir­cuit Fu­ture et chal­leng­er, idéal pour trouv­er les bons par­tenaires d’entraî­ne­ment. Le nouvel ob­jec­tif pour l’année à venir est d’at­teindre le Top 300 sur le cir­cuit pro.

Enfin (et déjà) c’est la vic­toire au Fu­ture de Mazat­lan, où il se fade les qualifs… Il gagne aussi quel­ques matchs en chal­leng­er.

2007, première année uni­que­ment chez les pros : à 17 ans, il est battu par Donald Young en fin­ale du Fu­ture de Lit­tle Rock, mais as­sociés, ils re­mpor­tent le doub­le ; his­toire de s’at­taqu­er à l’échelon supérieur, se frayant un chemin jusqu’en fin­ale du Chal­leng­er de Car­son où Bogomolov le cueil­le en­core une fois après un par­cours in­cluant des qualifs.

Kei glane aussi ses premières vic­toires sur le cir­cuit prin­cip­al, par­venant en quarts à In­dianapolis et à De­lray Beach (en com­ptant les qualifs, ce sont 8 vic­toires qu’il faut enchaîner). Invité à l’US Open adul­te, il gagne un match de qualifs.

Il toque à la porte du Top 300 et entre al­légre­ment dans le Top 200, précédant même l’agen­da prévu.

Le voilà prêt à gagn­er une place au sol­eil, ou à affront­er les avis d’in­tempé­ries.

Eh bien oui, après cet épisode placé sous le signe de la re­ncontre entre un Orient qui applique à la fab­rica­tion du champ­ion sa philosop­hie de la qualité high tech* et de l’ob­serva­tion des réus­sites de l’Oc­cident et le prag­matis­me bling-bling décomplexé des co­wboys ricains de l’Ouest, c’est un volet sup­plémen­taire de la mini saga qui s’an­nonce :

At­tendu au tour­nant, Kei Nis­hikori (IV) : Une place au sol­eil, avis d’in­tempé­ries !

C’est que la thématique des écueils liés aux bles­sures me paraît mériter un dévelop­pe­ment dans la per­spec­tive de ces pro­mes­ses du ten­nis en de­venir, de même que la qualité et les cir­constan­ces des pre­mi­ers grands éclats con­stitue un élément es­sentiel de la boule de crist­al.

Je con­clus avec cette photo sym­bolique du per­fec­tion­nisme à la japona­ise, avec un Nis­hikori en visite à l’usine Wil­son qui apprend à fab­riqu­er une raquet­te de A à Z.

rédits : les in­for­ma­tions pro­vien­nent lar­ge­ment d’ar­ticles de Jaramil­lo écrits pour le magazine rac­quet­Tech (N° 7 – 8 – 9): hthttp://issuu.com/ersa/docs ; à con­sult­er sans modéra­tion, ses souvenirs détaillés et de­scrip­tions des menus d’entraî­ne­ment de quel­ques ados sous sa férule dans di­v­ers numéros : Seles, Sampras, Co­uri­er, Agas­si, Pier­ce, Majoli, Arias, Haas, Sharapova, Jan­kovic, Kour­nikova…

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Avocate at­titrée de Ric­hard Gas­quet sur 15LOVE (SAUVEZ les bébés phoques !) et Thiemolâtre irrécupérable. Que le Re­v­ers à Une Main soit avec toi.

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126 Responses to Attendu au tournant, Kei Nishikori (III) : l’exil

  1. Paulo 25 mars 2013 at 10:34

    Très intéressant article sur le petit Nippon, un joueur que j’apprécie beaucoup.
    Le côté « je garde ma personnalité (tennistique et culturelle) » est très sympa, et encourageant.

    Sinon, je viens de lire la partie 2… l’autre joueur auquel il me fait le plus penser est Davydenko, pour la similarité de gabarit et la rapidité d’exécution. J’y vois aussi du Agassi, du Hewitt effectivement (le côté sale gosse en moins)… Ses stats au service confirment ce que l’on voit lors de ses matchs : une qualité de retour exceptionnelle (surtout si l’on tient compte de son petit gabarit, à côté des Djokovic & co), et un service qui est et restera sans doute son talon d’Achille, du moins dans l’optique de devenir un des tout meilleurs. Jeu complet sinon, une belle fluidité gestuelle, excellent tacticien, des coups gagnants spectaculaires, un mental au niveau.

    A moyen terme et sauf grave blessure, je le vois intégrer le top 10 sans trop de soucis. Après… les bombardiers géants semblent tellement, et de plus en plus, à l’aise dans les conditions de jeu actuelles (voir encore la réussite des Janowicz et autres Anderson) que ça sera difficile… hélas !

  2. William 25 mars 2013 at 13:09

    Super Patricia ! Merci beaucoup pour les recherches et la mise en forme.

    Je vois Nishikori top 10, 8 au mieux mais guère plus. Relative faiblesse au service déjà évoquée, sujet aux blessures. Il a un côté roublard que j’aime beaucoup. Je loue la volonté de son coach à ne pas vouloir changer la personnalité de ses coups.

  3. Patricia 25 mars 2013 at 13:53

    A l’évidence les blessures sont un problème pour la rapidité de la progression et la construction d’un palmarès, mais je trouve qu’on a tendance à le voir bloquer au top 10, comme beaucoup de petits gabarits sans arme de destruction massive ou magie dans la patte (Rios). Pourtant ça fait plusieurs années qu’on a eu constamment un gars aux alentours du top 5 avec un profil similaire : perçu comme limité, « un joueur de top 20 au mieux » (Davydenko à 22 ans) ; Robredo, Davydenko, Ferrer ont plus durablement fait leur trou que Safin ou Ferrero – des gars qui avaient la foudre mais pas la détermination et la tenacité. Un palmarès à la Hewitt serait effectivement inattendu dans le contexte actuel, mais pourquoi cette timidité ?
    On croyait plus en Isner, mais il semblerait que deux armes terrifiantes (son 1er et 2nd service) ne soient pas plus garanties de constance dans la compétitivité…. Le mental est ce qui fait à mon avis la plus grande différence entre deux bombardiers, Roddick ou Tsonga n’ont pas plus de patte que bien des gros serveurs, mais ils ont la mentalité.
    Pour le service, voir les crevettes sus-citées !

  4. karim 25 mars 2013 at 15:55

    Patricia je me répète mais tu as le revers de Gasquet. Et cette trilogie a été écrite du revers. Ce qui m’impressionne le plus c’est la facilité avec laquelle tu changes les angles d’approche, comment tu virevoltes d’une idée ou d’une vision à l’autre sans faire d’effort. Ton papier avance avec la facilité des coups de Julien Bouter. Tu es consternante d’aisance. C’est vraiment impressionnant cette façon de te promener dans la vie de Kei sans prendre deux fois le même chemin. On a finalement l’impression de le connaître par coeur sans rien savoir de lui.

    • Patricia 25 mars 2013 at 19:10

      Ah karim tu sais tourner un compliment ! Mais cette multi-angularité compulsive est ma malédiction : c’est mon fonctionnement mental naturel et ça m’amène à lutter constamment pour ne pas transformer la plus petite remarque en édition reliée des Mille et Une Nuits…

  5. Remy assure l'intérim d'arno ! 25 mars 2013 at 16:39

    oulaaa Patricia, je suis réellement impressionné par la qualité de tes articles et l’imposant contenu.
    C’est simple, on ne trouve pas mieux ailleurs alors que certains sont payés pour faire ça.
    Bravo, vraiment.

  6. May 25 mars 2013 at 20:15

    Impressionant! Après ça je ne sais pas qui va avoir droit à la Une de 15Lt mais pas facile de passer après Patricia. Quel boulot! Quelle prose!
    Maintenant on ne pourra plus dire qu’on ne sait rien de ce garçon.
    Sinon Patricia à qui tu vas t’attaquer pour ton prochain sujet? Goffin? Kuznetsov?

    • Patricia 25 mars 2013 at 21:25

      Si je devais me laisser tenter par un portrait-exploration, je crois que le tchèque aux lunettes de soleil dégoté par Oluive aurait mes faveurs…
      Mais en principe, c’est Rafa au menu !

  7. Patricia 25 mars 2013 at 21:26

    Wow ! Dimitrov vient de faire deux points fabuleux contre Murray !
    TB dans le 1er set !

  8. May 25 mars 2013 at 21:45

    Oui pas mal de jolis coups de pattes des deux joueurs d’ailleurs. Seulement les occasions de remporter le 1er set, Dimitrov les a liquidés en faisant 3 doubles fautes! Il n’en fallait pas plus pour que Murray lui passe devant alors qu’il était mené 3/5 service adverse à suivre. Pourtant Murray ne joue pas très bien, il est juste hyper solide et attend gentiment que la balle ne revienne pas.

  9. Patricia 25 mars 2013 at 21:47

    Dimitrov fait des trouvailles délicieuses notamment à la volée et des erreurs de jugeotte vraiment bêtasses qui vont probablement causer sa perte…

  10. Patricia 25 mars 2013 at 21:51

    Y a pas que les doubles, les deux smatchs qu’il sort en croisant trop, les rallyes de 25 points en revers dans le TB contre Murray le mur…. C’est du manque de confiance.

  11. May 25 mars 2013 at 22:12

    Il ne se sent plus trop concerné Dimitrov, il fait un peu n’importe quoi pour se débarrasser de la balle.

  12. karim 25 mars 2013 at 22:19

    Dimitrov a un revers tres esthétique, le,plus beau presque. Mais si on écarte toute notion d’esthétisme, c’est quand même un coup avec lequel il ne fait pas grand chose il faut le dire. Il ne dicte pas le jeu. Je ne sais pas si je mettrais son revers comme point vraiment fort, comme un Gasquet un kohlschreiber.

    • May 25 mars 2013 at 22:33

      Il ne tente pas assez le long de ligne, à trop croiser en revers il tombe sur le point fort de nombreux joueurs comme Murray ce soir! Par contre son coup droit est impressionnant lors de certaines séquences. Cela faisait très longtemps que je ne l’avais pas vu jouer il a progressé mais mentalement c’est pas encore un champion. Il a besoin de faire un « coup »!

      Falla va t-il sortir Berdych qui s’en est sorti de peu au tour précédent?

      • karim 25 mars 2013 at 22:42

        Je ne crois pas l’avoir vu fait 5 revers long de ligne en quatre ans

  13. Sylvie 25 mars 2013 at 22:42

    Toujours aussi passionnant Patricia, très complet très documenté, et bien sûr bien écrit. J’imagine qu’il t’a fallu beaucoup de temps pour rechercher toutes ces données et les traduire. Les mémoires de Jamarillo sont une mine. Tu y a eu accès comment ?

    • karim 25 mars 2013 at 22:48

      Non sylvie justement elle a écrit ça ce matin en mangeant ses coco pops, patricia est un droide avec un QI de 355 quand elle est en mode eco-power. Quand elle passe en mode race-track elle flirte avec les 1600. Ça s’appelle un quotient intellectuel sans dénominateur.

    • Patricia 26 mars 2013 at 09:47

      Merci Sylvie ! En fait je faisait des recherches sur Morita qui m’intriguait, je voulais en savoir plus sur sa fondation ; la seule info en anglais que j’ai trouvée se trouvait sur le site de Jaramillo. J’ai donc parcouru un peu, car cela recoupait l’axe Bollitieri, et j’ai consulté le press book, tout à fait illisible et peu complet, mais qui donnait un lien vers le magazine consacré à la technologie de la raquette, où Jaramillo écrit régulièrement depuis 3 ans, histoire de valoriser son expérience hallucinante : tous les responsables historiques du staff tennis IMG ont été virés pour faire des économies, l’Académie est une coquille vide ; je suis sûr qu’il a demandé des fonds à Morita pour remonter une structure, mais le designer de son site est fou à lier (le nom aussi : Club Med Academy, j’te jure). Quand je suis sur une piste, je lâche pas la jugulaire !

    • Sylvie 26 mars 2013 at 22:15

      Cela s’appelle de l’investigation ou je ne m’y connais pas. En tous les cas le jeu en valait la chandelle. On a rarement une approche si fouillée avec des infos autres que celles disponibles un peu partout. En tous les cas, bien mieux que des articles de pros qui enfilent les clichés comme des perles pour ne pas nous apprendre grand chose sur le fond.

  14. Colin 25 mars 2013 at 22:45

    C’est passionnant Patricia. Au fait, vous êtes combien dans ta tête?

    • Patricia 26 mars 2013 at 09:51

      Ché pas. Le dernier recensement date un peu, et le taux d’expansion de la population est calquée sur Calcutta (j’aime les allitérations)

  15. Sylvie 25 mars 2013 at 22:45

    Dimitrov la déception comme souvent. Le potentiel est là, il y a des coups de génie mais la gestion mentale est vraiment défaillante. Le jeu à 5/3 où il sert pour le set et fait 3 doubles est un cas d’école. Frustrant.

    Qu’arrive-t-il à Berdych ? il ne semble pas au mieux sur ce tournoi.

  16. Colin 25 mars 2013 at 22:48

    Pendant ce temps, ton chéri Gasquet continue son tour du monde des revers à une main. Après Rochus et Youzhny, la prochaine étape sera Almagro.

    • karim 25 mars 2013 at 22:51

      Almagro a un revers à une main et un cerveau à un emisphere. Malheureusement Richie a un coeur avec un seul ventricule. Il va paumer.

      • William 26 mars 2013 at 01:01

        Excellent.

      • Patricia 26 mars 2013 at 10:06

        Oui mais t’as vu le ventricule ? C’est une pastèque, monsieur !
        Almagro perdra le monopôle de son hémisphère et Richard vaincra !

    • Patricia 26 mars 2013 at 10:02

      Ca va être crucial. Le jeu d’Almagro condense des données qui mettent Gasquet au supplice. A Wim, il avait très bien géré, mais avec 69% de 1è balles, alors que sa première est en berne depuis le début de l’année…

      La volée est en progrès, 14 montées sur 17 réussies contre Youzhny – je pense qu’il y a une volonté de jouer le double pour améliorer la volée, car il est le seul français à jouer tous les M1000 (et malgré sa blessure à la cheville). Il y a encore du boulot, car même si ses approches ont progressé, il gaspille 2-3 volées de finition par match (alors qu’il est implacable en smatch)…

      Au niveau de la surface, c’est kif kif à mon avis :

      Almagro à IW // Miami //AO

      2010 – 1/8 – Q – 1/8
      2011 -3è – 3è – 1/8
      2012 -Q – 1/8 – 1/8
      2013 -3è – ? – Q

      Richard : IW // Miami //AO

      2010 – 1er – 1er – 1er
      2011 – Q – 3è – 3è
      2012 – 2è – 1/8 – - 1/8
      2013 – 1/8 – ? – 1/8

  17. Kaelin 26 mars 2013 at 00:26

    Merci beaucoup Patricia, encore un super article … J’aime vraiment ce joueur. C’est pour des articles de cette qualité et aussi fouillés que je viens sur ce site, ainsi que pour les posts en dessous bien sûr.

  18. William 26 mars 2013 at 01:05

    La seconde balle de Skyscraper John c’est vraiment plus ce que c’était. Cilic sert pour le set.

  19. Nath 26 mars 2013 at 08:21

    Le mois de mars reste une période creuse, c’est le moment idéal pour sortir un article en plusieurs parties. Car non seulement cet article est de grande qualité et très bien documenté, mais en plus il est long, ce qui est un plus pour les longues soirées d’hiver (commment ça c’est le printemps, ce n’est pas ce que mon corps me dit!). Je ne pense pas que j’aurais lu en anglais tout ce que tu as traduit, et j’aurais manqué quelque chose car c’était intéressant. Je l’aime bien Nishikori, mais je ne l’ai pas vu jouer récemment et ça ne s’arrangera pas aujourd’hui vu qu’il commence à 16h. Thanks Patricia.

  20. MONTAGNE 26 mars 2013 at 09:15

    On a vraiment un tableau en béton, on arrive aux huitièmes de finales et seuls 3 des 16 têtes de série ont disparu :
    Monaco (qui n’est plus pour longtemps dans les TS 16 et qu’on ne reverra plus à ce classement),
    Raonic, forfait (angine)
    Del Potro, seule vraie surprise.
    Apparaissent pour combler ces 3 places :
    Querrey TS 17 (!), pas vraiment une surprise.
    Ramos et Melzer, les seuls non TS qui fourniront d’ailleurs un quart de finaliste.

  21. Remy assure l'intérim d'arno ! 26 mars 2013 at 09:20

    Côté RYSC, vu le peu de points à prendre pour le moment, nous avons ceux qui ont un point : May,Quentin,Skvorecky,Don J,fieldog,Robin; et tout le reste à 0.

    Personne n’avait vu Del Potro perdre au second tour et seul Fawaz peut encore gagner un point grâce à Tipsarevic.
    A note que seul Don J profite du forfait de Raonic.

    • Oluive 26 mars 2013 at 09:34

      Pas, vu d’images, mais au vu du tableau, je vais peut-être réussir à finir fanny…

  22. Oluive 26 mars 2013 at 09:33

    J’aime ce sinueux parcours.

    Tu commences par un cadre de construction sociétale pour notre ami, puis tu fonds sur le tennistique… Pour mieux flash-backer sur l’humain. Après l’approche globale, tu t’attaques à ce qui devrait, dans le cadre qui nous occupe, être l’essentiel, mais n’est en fait qu’un passage obligé que seuls les fous verront comme le morceau principal. Tu fais mine de nous contenter dans un transport tennistique classiquement élégant, tennislove, pour mieux nous prendre par surprise en ce qui remue les tripes de chaque vieux coq boy endurci : les jeunes années.
    Tu passes ainsi malicieusement de la poupée gigogne 1 à la 4, puis tu reviens à la 2.

    Pour le dire autrement, tu nous fais l’amour à la tête.

    Certains le font brutalement. D’autres step by step, en prenant plus ou moins tout leur temps jusqu’au plat principal. Toi, tu choisis, après l’exploration générale, de passer directement aux choses -considérées comme- sérieuses… Pour ensuite, sereine, l’appétit à peine aiguillé, annoncer la reprise des hostilités.
    « Tu sais quoi ? ça ne fait que commencer… »

    Pour Drobny, ça ne m’étonne pas vu ton « trouble », c’est le candidat idéal, et tu es la mieux placée.
    La dispersite-synoptique-exhaustive, je connais ça, même si c’est avec moins de talent et de persévérance. Ça va en général avec une self made culture.
    De ces involontaires préambules à n’en plus savoir le sujet principal… Qui n’existe évidemment jamais aussi fort qu’au sein desdits préambules. C’est la bénédiction du chaos. Quand, en plus, on a la possibilité de ta clarté, ladite bénédiction devient générale. Non, je ne vois qu’un seul problème: le temps. Proust ou Musil n’avaient pas à gagner leur vie.

    Patricia, tu es une William T. Vollman virtuelle ; emballéefusionnéeembarquée.
    Internet, ou ta montagne de Sisyphe.
    Ta thèse elle aussi fut en 4 volumes… Non, parce que tu n’as pas pu t’empêcher d’en faire une.

    Rendez vous au chapitre VII.

    • Patricia 26 mars 2013 at 10:44

      Purée, tu as réussi à comprendre ma stratégie pour la tétralogie de Kei ! C’est évidemment parce que tu es aussi tordu que moi. Tu vas voir, pour le 4, je dézoome à nouveau et reboucle sur le Japon !;-)

      Drobny c’est Hanna Arendt dans le sport. Un gars dont l’histoire personnelle s’articule brûlamment à l’Histoire dans sa complexité, son drame, ses détours ! C’est tellement succulent que je ne sais pas si je vais oser.

      Pour la thèse, j’ai vaillamment résisté à la tentation et stoppé au DEA (je préfère inventer mes trucs dans mon coin c’est moins fatigant); par contre, j’ai testé abondamment la négritude et participé à de nombreux travaux universitaires de la maîtrise à la thèse sur des matières plus ou moins périphériques à la mienne (psychologie, sociologie et histoire de la musique ou de la danse) pour des amis ou connaissances moins labyrinthiques que moi et plus carriéristes. Je suis plus nègre que Karim (écrivain public par vocation, vice ou fatalité) : je vous rabiboche un chapitre sur le coin d’une table, ce qui constitue un exercice de style intéressant doublé d’une incursion dans des strates inédites de connaissances et de réflexions. Mais l’autorat, c’est plus dangereux… chronophagie, comme tu dis. Tu mets un ongle ça te mange l’omoplate.

      Je vais foncer sur William Vollman, ça m’a l’air tout à fait comme je l’aime!

      Je t’ai fait un ptit best of du manga, je te le commentes ultérieurement :
      1. Inoue Takehiko : Vagabond, Real, Slam dunk
      2. Urasawa Naoki : Monster, 20th century boys, Pluto, Billy Bat
      3. Sakuishi Harold : Beck
      4. Kitoh Mohiro : Bokurano
      5. Makoto Isshiki : Piano no mori, Hanada shonen-shi
      6. Tanaka Akio : Shamo (Hakimoto Izou, scenario), Glaucos
      7. Taniguchi : Quartier lointain, un ciel radieux, le journal de mon père
      8. NABEDA Yoshiro, NITTA Jiro, SAKAMOTO Shinichi : Koku no hito
      9. Endo, Hiroki : Eden it’s an endless world
      10. Obah Tsugumi (scenario) : Death Note (Obata Takeshi, dessinateur)
      11. Makasaku Tasura : Ai Video Girl, Zetman
      12. Rookies Morita Masanori
      13. Obata, Takeshi, Hotta, Yumi : Hikaru no go, Vinland saga
      14. Mase Motoro : Ikigami
      15. SIU Tower of god

  23. Evans 26 mars 2013 at 17:17

    J’ai piqué un fou rire en lisant cette déclaration de Bernie Ecclestone. Bernie Ecclestone c’est le président de la Foemule 1. Je ne suis qu’à moitié surpris quand on voit ce qu’est devenue la F1.

    « Bernie Ecclestone a révélé qu’il était passé très près il y a une dizaine d’année de s’approprier un autre sport, en plus de la Formule 1 : le tennis.

    Le grand argentier de la F1 avait constitué un consortium composé notamment de Boris Becker et Ion Tiriac pour racheter le sport à la Fédération Internationale de Tennis. L’accord n’a pas été conclu parce que la Fédération demandait trop d’argent selon Ecclestone.

    Le grand argentier voulait révolutionner le tennis pour l’adapter davantage à la télévision.

    « J’ai argumenté sur le fait que ce sport devait devenir plus attractif pour la télévision. Nous voulions introduire un seul service par point et aussi une limite de temps définie à un match, comme cela les diffuseurs auraient su à l’avance quelle durée ferait un match, » déclare Ecclestone.

    « Une autre idée était de segmenter le match en mi-temps ou en tiers-temps, disons de 20 minutes chacun. J’admets que nos idées étaient radicales mais le tennis devait faire quelque chose. Depuis nos discussions il y a 10 ans, il s’est un peu amélioré. »

  24. Don J 26 mars 2013 at 17:30

    Vraiment très décevant ce Nishikori, au vu de ce qu’il est en train de montrer contre Ferrer, j’ai la mauvaise impression qu’il n’est pas à la hauteur de ta superbe série d’article Patricia… Pour sa défense, il a bien un strap au genou gauche et une chevillère à la cheville droite, mais essayer de prendre Ferrer au jeu de « je remet tout dans le terrain et j’attends la faute » ne semble pas l’idée du siècle…

    et voilà, il suffit que j’écrive cela, pour qu’il refasse un de ces 2 breaks de retard…

    un petit sursaut « projet 45″ ?

    • Don J 26 mars 2013 at 17:53

      ah ben non…

      3ème break de ferrer qui conclue sur son service derrière…

      Ken si tu m’écoutes, un grand merci pour ce point précieux au RYSC ^^

  25. Nath 26 mars 2013 at 18:11

    Au RYSC, j’avais mis JMDP (et accessoirement Monaco) perdant au 3° tour parce que je voyais Melzer aller loin dans le tableau. Résultat, Monaco et JMDP font des contreperfs, Melzer est en quart et j’ai toujours zéro point, snif.

    • Nath 26 mars 2013 at 18:13

      Oups, un point, moi aussi j’avais mis Key perdant en huitième.

  26. Remy assure l'intérim d'arno ! 26 mars 2013 at 20:36

    Almagro, c’est de pire en pire.
    beaucoup de fautes directes, Gasquet n’a qu’à attendre.
    Finalement il se fait breaké sur une erreur de challenge …

  27. Guillaume 26 mars 2013 at 22:05

    Bilan du soir :

    Almagro perd un match qu’il doit gagner. Ca change.

    Pour une fois qu’un tableau de gros tournoi s’ouvre, c’est pour sourire à… Vieux Melzer. Youpee.

    Et de ce que Nishikori a montré contre Ferrer, vous ne m’en voudrez pas si je campe sur mes positions et que je demeure sceptique.

    Je ne reviens pas enfin sur Dimitrov hier, qui nous a fait un copier-coller de sa défaite contre Djokovic à Indian Wells.

    Plus que jamais, Miami est en tête de mon hit-parade des tournois de daube.

    • karim 26 mars 2013 at 22:34

      Il est loin le temps de key biscane, le cinquieme gc qui se jouait exactement sur le même format. D’ailleurs en 88 wilander remporte 4 formats gc sur 5.

  28. karim 26 mars 2013 at 22:43

    Y’a un docu sur nat geo wild sur les crocos d’estuaire au nord de l’Australie. Je pense que c’est l’animal qui me fait le plus peur au monde, avec le rat (pas vos rats civilises, je parle de rats tropicaux impolis) et la courtilière si elle mesurait 50cm.

    Vous l’aurez compris j’ai rien de particulier à causer. Mais bon…

  29. karim 26 mars 2013 at 22:47

    Seuls 1% des bébés crocos arrivent à l’âge adulte. Encore heureux!!!! Parfois j’me dis mais putain si les dinosaures n’avaient pas clamsé, ça aurait été gai. Espérance de vie, 4 ans et demi pour l’homme.

    • Don J 27 mars 2013 at 13:50

      Remarque fortement pertinente, la disparition des dinosaures a libéré des niches écologiques entières que se sont empressé de combler les premiers mammifères, dont descend l’homme à priori. En gros, si les dinosaures étaient encore là, les grands mammifères n’auraient jamais pu émerger et on existerait même pas donc…
      la morale de l’histoire, c’est que effectivement, l’imagination de Dieu est assez… divine !

  30. karim 26 mars 2013 at 22:52

    Je me demande qui est le plus fort entre le crocodile de mer, l’ours polaire et nadal… Moi je dis le croco, ailleurs que sur terre battue.

  31. karim 26 mars 2013 at 22:58

    Avec l’hiver austral, les lacs s’assèchent et les animaux sont obligés de prendre des risques pour boire. Y’a un dingo qui s’est fait surprendre par un croco immergé qui la mis en pièce comme une barbe à papa. Ce dingo ressemblait à gilles Simon. Gilles Simon est un dingo. Avant aujourd’hui j’aurais dit un lycaon mais non, gilles est un dingo.

    • Nath 26 mars 2013 at 23:01

      J’adore. Continue, je ne fais que passer.

  32. karim 26 mars 2013 at 23:04

    La chauve souris c’est quand même un rat volant, how fucked up is that? C’est un peu comme un requin à pattes qui vous poursuivrais hors de l’eau. On peut douter de l’existence de dieu mais pas de son imagination.

  33. karim 26 mars 2013 at 23:09

    De un à cinq ans le plus grand danger pour les enfants crocos, c’est le cannibalisme des adultes. How fucked up is that? Mais y’a une morale quand même, pourquoi ils boufferaient que des dingos et des wallabis?

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