Attendu au tournant : Kei Nishikori (I)

By  | 13 mars 2013 | Filed under: Légendes

Au XIIIe siècle, le mot ‘tournant’ désigne d’abord « un endroit où un corps présente une courbure » puis, très peu de temps après, un endroit où une voie tourne. C’est donc embusqué derrière ce tournant (désormais anguleux et dépourvu de tout moelleux charnel) que se tapit le supporter revanchard de notre époque paradoxale, guettant de son canapé la défaillance de l’objet tennistique scruté telle une chouette hulotte épiant un dodu campagnol. La jeune pousse candide, inconsciente des charmants espoirs qu’elle a suscités au Futuroscope des fantasmes du spectateur, y subira à la première incartade un bataillon de foudres ironiques. Conséquence directe de l’anticyclone déserteur, l’espoir déçu pataugera désormais dans des flaques d’humeurs dédaigneuses, chues d’un cumulo-nimbus maussade et persistant, imbibé de déceptions amères.

Voilà un déboire qui ne risque pas de surprendre Kei Nishikori.

Au pays du Soleil Levant, question « attentes », tout atome de surprise est exclu : in utero, le citoyen nippon est instruit de la Pression des Attentes. Le moindre Tournant est indiqué au moyen de vastes pancartes lumineuses clignotantes, dont on lui traduit en souriant l’avis de mort sociale dès qu’il est en âge de lâcher les barreaux du parc pour attraper son doudou. En même temps, comme il n’a pas le choix, il s’évite les affres de la responsabilité et se dirige vers le tournant équipé d’une guillotine avec une résignation aux apparences de sérénité.

Là, je me permets une pause, car j’avise qu’on me taxe d’exagération (non, en fait, j’ai envie de vous embêter en conduisant mon intro sociologique digressive aux proportions hippopotamesque d’un yokozuna – le number ouane des sumotori, afin de vous faire ressentir par gavage métonymique une parcelle du faix étouffant trimbalé par Nishikori depuis l’âge tendre).

Oyez donc, otages textuels 15-loviens, les ravages commis par le Croquemitaine du Tournant au Pays du Soleil Levant !

Saviez-vous qu’au Japon, les affaires de suicides collectifs, généralement organisés sur Internet, sont un phénomène de société ? Le plus souvent, les victimes ne se connaissent pas et se donnent rendez-vous dans un endroit retiré (montagnes, forêts, parkings isolés, etc.) avant de s’asphyxier en allumant des réchauds au charbon dans des voitures hermétiquement closes. Sortie de route avant le Tournant.

Par ailleurs, chaque année, un nombre non négligeable d’élèves japonais se suicident en raison de harcèlements dont ils font l’objet. Les Japonais ont été contraints de baptiser le concept de la mise à l’écart par un groupe des éléments hors-norme, tant le phénomène est massif, le poncif de l’ijime envahissant la moindre production culturelle évoquant le milieu scolaire (le Japon détient bien sûr l’un des plus forts taux de suicide dans le monde industrialisé). Culture du sens unique.

Une autre spécialité japonaise en matière de pathologie psychosociale touche 264 000 adolescents ou jeunes adultes en 2011 (soit 34 000 de plus qu’en 2010) : vivant coupés du monde et des autres, cloîtrés chez leurs parents dans leur chambre pendant plusieurs mois, voire plusieurs années, les Hikikomori (引き篭り) refusent toute communication, même avec leurs proches, et ne sortent nuitamment que pour satisfaire aux impératifs des besoins corporels. Motif ? Ils se sentent accablés par la société, ayant le sentiment de ne pas pouvoir accomplir leurs objectifs de vie. Un mètre avant le Tournant, ils s’assoient sur le trottoir de la vie et refusent de bouger. Dans l’excellent manga NHK ni yōkoso! ensuite adapté en anime, le cas des hikikomori  est scanné en profondeur.

Il faut dire que le système scolaire japonais est particulièrement sélectif, et que tous les établissements, du jardin d’enfants à l’université, sont classés (parfois uniquement de façon officieuse) en fonction de leur niveau. Lors du passage de l’école primaire au collège, puis du collège au lycée, et enfin du lycée à l’université, les élèves sont soumis à des concours d’entrée, dont la difficulté est déterminée par le rang et la renommée de l’établissement.

Troisième concept made in Japan relatif au Tournant, le syndrome nommé gogatsu-byō (五月病, « mal du mois de mai »), qui affecte chaque année des milliers de jeunes, au bout d’une période d’un à deux mois après la rentrée universitaire ou  l’embauche. Son nom vient du fait que les écoles et les entreprises  fonctionnent toutes au rythme de l’année fiscale (avril à mars). C’est donc systématiquement en avril que l’on fait son entrée dans un nouveau milieu. Ce syndrome se présente comme une dépression réactionnelle, avec dépersonnalisation passagère ou bouffée délirante, touchant généralement les individus les plus brillants intellectuellement, les plus sensibles ou ceux qui viennent de provinces et d’îles éloignées. L’évolution vers des troubles chroniques ou plus sévères n’est pas rare…

Un dernier pour la route ?

Le terme karõshi, mis en circulation dans les années 80, veut dire mort par épuisement total au travail. Chaque année près de 10 000 salariés en sont victimes (référence manga : Un ciel radieux, de l’immense Taniguchi). Il faut dire que le dévouement exigé par l’entreprise est total. Ainsi, le droit de grève est un peu particulier ; les employés mécontents n’arrêtent d’aucune façon leurs tâches : ils enfilent un brassard noir en signe de protestation. Une salle de gymnastique est souvent présente dans les grandes entreprises, avec à l’intérieur une poupée grandeur nature du directeur. Quelques minutes par jour, les travailleurs s’éclipsent de leur bureau et s’en vont se défouler avec un long manche en bois sur l’effigie du patron…

La notion de congés diffère également un tantinet de celle des Occidentaux. En 1988, la moyenne annuelle théorique des congés payés était de 14,9 jours, mais la moyenne des congés réellement pris n’était que de 7,5 jours. En effet, prendre des congés, c’est s’attaquer à l’un des fondements traditionnels de la morale japonaise qui tend à faire du travail la vertu sociale par excellence…

Or donc, au pays des suicides parties, des hikikomori et des karoshi, Nishikori est une Star.

Son effigie orne le fond des boîtes de nouilles aux fruits de mer.

C’est sa modeste existence qui a incité le géant Uniqlo à développer une gamme de vêtements pour le tennis (que Djokovic représente conjointement).

Quand l’horloger suisse TAG Heuer souhaita s’implanter au Japon, il appela Kei à la rescousse de Sharapova et Di Caprio, dont la notoriété était semble-t-il insuffisante à promouvoir la marque.

Les horaires d’arrivée à l’aéroport au Japon sont gardés étroitement secrets. Des alias sont utilisés pour les réservations d’hôtel.

Les médias japonais suivent Nishikori de tournoi en tournoi, à l’instar de leur couverture des super-héros de baseball Daisuke Matsuzaka et Ichiro Suzuki.

Et quand Kei manque la quasi-totalité de l’année 2009 suite à une intervention chirurgicale, une équipe TV suit pas à pas sa rééducation, diffusant un long reportage d’interviews des kinés, acupuncteurs et coachs qui se relaient à son chevet.

« Là-bas, il est comme Michael Jackson », confie son agent IMG, à propos du jeune tennisman, qui finit l’année 2008 à la 63e place au classement ATP.

Pour s’en convaincre, il n’est que de regarder ce reportage de 2008 (L’intégralité de l’évènement fut retransmise en direct) montrant un Nishikori de 18 ans en tournée des écoles après sa victoire contre James Blake en finale de Delray Beach en 2008 (je vous recommande particulièrement le compliment de la mouflette à 1’14).

Qui d’entre nous ne frémirait sous le souffle boréal messianique animant le début de ce reportage, diffusé à l’occasion de la victoire de Nishikori contre Ferrer à l’US Open de la même année ?

Remettez-vous vite, car le reportage suivant est aussi croquignolesque : un arrière-plan sonore façon geste de chevalerie accompagne les images de la finale contre Blake, incrustations dorées sur l’écran à l’appui.

On interviewe les parents émus, puis le mentor encostardé pour l’occasion vient faire une déclaration dans les studios, façon Hiro Hito annonçant la reddition du Japon. Ce qu’il proclame, Shuzo Matsuoka, en versant des larmes de fierté patriote, c’est sa propre mise au rancard en tant qu’icône sportive tennistique, au profit de son kouhai.

Au Japon, Matsuoka, qui fut au sommet de sa carrière 45e mondial (il atteignit les quarts de finale à Wimbledon et remporta un titre AT), c’est Noah chez nous.

Enfin, niveau aura et notoriété, parce que question couverture médiatique, c’est quelques crans au-dessus. Des dizaines de pubs chaque année ; des apparitions dans des séries TV ; une omniprésence en commentateur sportif et même culinaire ; Matsuoka dirige un camp annuel de tennis, qui est la pépinière du haut niveau japonais, occasion d’un show ‘sportif’ unique, que je vous laisse découvrir avec les avertissements d’usage car à côté, Véronique et Davina c’est du Tarkovsky, et la Danse des Canards de la Brousse de Yannick, le Lac des Cygnes.

Laissez-moi vous dire qu’à côté de la pression que Shuzo Matsuoka a collé à Nishikori en l’adoubant via cette émission, à l’âge de 11 ans, devant la nation (dont on nous remet les meilleurs extraits à chaque rétrospective Nishikori), « Richard G., le champion que la France attend », c’est de la gnognote. De l’urine de félin.

Gravez dans vos prunelles ce marmot qui à l’air de s’éclater à 2’ 34 de ce reportage : l’insouciance, ça ne va pas durer.

Matsuoka – dont les talents d’acteur ne sont plus à prouver (plus de 2000 vidéos sur Youtube attestent de sa mémitude absolue) va y mettre en scène le gamin, pardon, l’Elu, tout d’abord en lui faisant affronter d’entrée,  lors du stage où la pépite fait son apparition , un junior de 16 ans : cerné par un bataillon de caméras, petit Kei humilie le junior (merci pour lui au passage) en 2 sets secs.

Puis, lors d’une revue matinale très ‘Pont de la rivière Kwai’, Matsuoka apostrophe un Kei-chan confus en le citant comme exemple ; enfin, il nous gratifie de la grande scène du sergent instructeur avec une séquence d’anthologie (à 3’ 34 ou 1’ 55 dans la vidéo précédente),  LA scène cinématographique adorée des Japs, le clou du storytelling , qu’il faut caser absolument à chaque reportage sur Nishikori : Matsuoka prononce un vibrant discours vilipendant les joueurs misérables qui n’ont pas assez la haine de la défaite, et petit Kei si kawaiiiiiiii ! et traumatisé par tant d’indignité verse une larme (nous on appelle la DASS direct) qu’il essuie furtivement.

Voilà pour la première partie, ne ratez pas le prochain épisode : Kei en Floride ou « Projet 45 ».

Bonus : « never give up » by Matsuoka et son interprétation délirante par un vidéaste

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Avocate attitrée de Richard Gasquet sur 15LOVE (SAUVEZ les bébés phoques !) et Thiemolâtre irrécupérable. Que le Revers à Une Main soit avec toi.

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111 Responses to Attendu au tournant : Kei Nishikori (I)

  1. MONTAGNE 13 mars 2013 at 09:20

    On retrouve bien dans ta description de la vie au Japon ce que décrit Amélie Nothomb dans « Stupeur et tremblement ».
    Heureux d’être né en France et d’y jouer au tennis tranquille et pas au Japon (ni en Syrie, ni en Afghanistan, ni dans pas mal d’autres pays).

  2. Sylvie 13 mars 2013 at 09:38

    Superbe texte, comme toujours Patricia, remarquablement écrit avec cet humour qui pimente bien le tout. J’aime beaucoup l’angle choisi, qui ne présente pas le joueur sous l’angle du palmarès et des résultats mais sous l’aspect culturel propre au Japon. On oublie souvent que ce pays qui fascine les ados fans de culture manga est aussi une incroyable machine à pression scolaire, sociale, sportive…. On pourrait rajouter à ton portrait que les cadres d’entreprises se saoulent tous les soirs dans les bars à karaoke et désertent le foyer familial.

    J’attends la suite avec impatience.

  3. Remy assure l'intérim d'arno ! 13 mars 2013 at 12:00

    En plus d’être une spécialiste de Richard Gasquet, tu es incollable sur le Japon Patricia ?
    Belle écriture et approche très originale du cas Nishikori.
    J’apprends plein de choses qui ne sont pas forcément lié au tennis, j’adore.
    J’avoue un peu tout découvrir sur ce jeune joueur.
    Il me semble que sa progression est vraiment limitée par ses blessures. Enfin d’un point de vue ATP, parce que pour les japonais Kei semble déjà un dieu.
    Vivement la suite !

  4. William 13 mars 2013 at 12:03

    Super Patricia !

    Je n’avais pas lu « croquignolesque » depuis Annie Wilkes dans Misery de Stephen King, c’est fort.

    J’aime bien Nishikori, et j’aime aussi cet article. L’angle d’attaque est bon. Pas plus tard qu’il y a deux jours je regardais un reportage en replay sur les yakuza, le Japon a vraiment quelque chose de passionnant. Leur faculté à nier purement et simplement ce qui sort de la norme est glaciale. Pour eux ça n’existe tout simplement pas. Un exemple ? « Yakuza » désigne une figure d’un jeu japonais qui n’a aucune valeur.
    J’ai pratiqué le kendo de 7 à 18 ans, après 5 ans d’arrêt je m’y suis remis (il y a 3 semaines), ainsi je connais 2-3 trucs de la discipline à la japonaise. C’est un système difficile mais qui peut faire ses preuves sur des personnes pas trop friables mentalement. Ca en dit long sur les contraintes sociales terribles que doivent subir des millions de petits Japonais au quotidien.

  5. Patricia 13 mars 2013 at 13:55

    Merci pour ces retours !

    En fait c’est ma fascination pour le Japon qui m’a incitée à me pencher sur le cas de ce jeune homme discret… J’avais aussi caressé l’idée de faire une revue des mangas centrés sur le tennis (je déteste le plus connu, Prince of tennis, mais d’autres valent le détour – et j’ai découvert avec stupeur en visionnant les reportages que les japonais ont tournés sur la période Bollitieri de Nishikori que l’un des mangas que je suis, Baby steps, s’en était directement inspiré pour décrire le séjour de son héros dans un centre aux USA). Le héros de Baby steps est un joueur hyper cérébral qui nous dispense en permanence des petits cours de technique, préparation mentale, tactique, physique à l’évidence bien documentés !

    J’ai pêché dans un article citant l’agent IMG de Nishikori l’info sur son statut au Japon, qui m’a intrigué vu l’ampleur encore modeste de ses accomplissements. En cherchant à documenter cette Keimania, je suis tombée sur ces pépites vidéos et j’ai découvert la figure ahurissante de Matsuoka, qui est aussi respecté là bas pour sa 45è place mondiale et son 1/4 à Wim que Noah chez nous et sûrement infiniment plus que Roger en suisse. Il mériterait clairement un papier à lui tout seul et sa personnalité m’intéressait pour contrebalancer d’avance le cliché du japonais robotisé et lisse qui allait s’imposer avec le côté « machine à bosser » et « esclave des attentes des autres » du parcours de Nishikori, associé à sa timidité. Matsuoka c’est un Roger Rabbit sous acide, mêlé au colonel Saïto du pont de la rivière Kwai, mêlé à Blanche Neige et les 7 nains et bien d’autres encore, complètement omniprésent dans les médias japonais.

    Le parallèle sur les « attentes » précoces avec ma mascotte Richard m’a aussi interpelée, dans le sens où je trouve que son parcours remet un peu en cause l’explication ressassée autour des jeunes prometteurs qui « ont du mal à assumer les attentes », parce que vus trop beaux, poussés trop jeunes, pas d’enfance etc.

    Je me suis retrouvée avec tellement de matos que j’ai dû scinder en triptyque la fresque sur Nishikori, le deuxième volet aborde son style de jeu et le dernier, l’aventure Bollitieri et la notion de perf…

    • Sylvie 13 mars 2013 at 14:56

      Je trouve effectivement que cet aspect sur l’image de la réussite d’un pays à l’autre est très très intéressante. Je trouve d’ailleurs que les Français ont un rapport sado maso avec la réussite de leurs sportifs. D’un côté on trouve un chauvinisme assez exacerbé notamment de la part des commentateurs ou des journalistes, titrant sur la troisième place d’un Français et mettant sa photo en une au détriment du vainqueur à peine nommé et de l’autre des commentaires narquois voire satisfaits à chaque défaite ou échec d’un Français. A ce titre, les sites d’Eurosport et de l’Equipe sont instructifs. On retrouve souvent ce commentaire « c’est bien un Français », le Français devenant synonyme du loser, du manque de mental ou de gniaque.

    • Don J 13 mars 2013 at 15:31

      Vraiment bien foutu cet article Patricia !

      Moi aussi je déteste Prince of tennis, et ne connaissant pas d’autres manga sur le tennis, je vais m’empresser de découvrir Baby steps, d’ailleurs si tu connais d’autres candidats, ça m’intéresse ^^

      Ah le manga de sport, un genre vraiment passionnant, certains sont de véritables chef-d’œuvre qui vont bien plus loin que le sport décrit. D’ailleurs dans ce type de manga, le système sportif japonais, un peu à l’américaine est très bien décrit, que ce soit au niveau lycéen ou universitaire, et qui explique cette culture nippone pour la performance et la réussite sportive. De plus le sport roi là bas est le base-ball, ça les rapproches encore plus des ricains, et que de manga traitant du base-ball ! (alors que pour le tennis…)

      Mais bon, comme toujours je m’égare… revenons à Nishikori, et bien je le connais vraiment peu, j’ai vu que l’article était le (I), j’ai donc hâte d’en apprendre un peu plus sur le meilleur joueur de tennis nippon de tous les temps (le nippon GOAT en quelque sorte)

      • Patricia 13 mars 2013 at 16:20

        Pour moi le must absolu des manga de sport est Real (encore en cours), sur le basket handi, du même auteur que le déjà génial Slamdunk (basket lycéen).
        Dans un style réaliste (seinen) j’aime bien « all rounder meguru » (MMA). En base ball, mes préférés sont « last inning » (seinen aussi, un bréviaire de la stratégie) et « rookies ».

        En escalade, Kokou no hito est un grand du manga en général. le très sombre ‘Shamo’ en karaté est aussi remarquable.

        En tennis, un prometteur était démarré, Happy tennis, sur un gars qui a la ‘peur de gagner’…

        J’en ai lu une bonne centaine, du saut à ski au foot en passant par le beach volley ou le kendo, et c’est mon hit parade !
        Dans plusieurs de ceux là, le dessin est au niveau du scénar et des meilleurs bédés occidentales, ce qui est plutôt rare…

  6. Philippe 13 mars 2013 at 14:21

    Félicitations pour cet article, avec un angle d’attaque culturel très intéressant. Angle que l’on pourrait d’ailleurs utiliser à propos d’autres joueurs, tels que les joueurs/joueuses chinois, indiens, voire Kuerten au Brésil (dans un autre genre). Par ailleurs, comment l’image est utilisée/véhiculée pour des joueurs dans des pays « autoritaires », tels que Golubev/Korolev/Kukushkin au Kazakhstan ? Tu peux en faire une longue série !

  7. MONTAGNE 13 mars 2013 at 16:43

    Cet interessant article attire-à juste titre- de nombreux commentaires sur les mangas sportives.
    Je ne suis pas du tout branché sur les mangas, mais à propos de B.D. sportives européennes, certains d’entre vous se souviennent-ils des aventures de Jari, un jeune garçon ami d’un champion de tennis nommé Jimmy Torrent dans les années 60.

    Cette B.D. est parue dans l’hebdomadaire Tintin et ensuite en album. Elle est signée Raymond Reding. Dans le style « ligne claire » chère à Hergé.

    • Colin 13 mars 2013 at 20:24

      Désolé Montagne mais non…
      Peut-être Antoine…

  8. Oluive 13 mars 2013 at 17:17

    Salut Patricia.

    Super boulot.
    L’approche sociale est évidemment excellente et inédite (comme les jeux vidéo d’ailleurs : well done, Don !), et applicable en effet à beaucoup d’autres joueurs. Que les forumeurs étrangers ou spécialistes se fassent connaître !

    Pour le Japon ici présent, merci à toi de toutes ces précisions. Car, c’est une chose de savoir comme tout le monde les poncifs (taux de suicide, compétitivité, écolières-socquettes-blanches, love hotels et j’en passe) c’en est une autre d’avoir le détail (poëles à charbon et tout le toutim).
    Ton sens de la précision, sans rien rendre à la clarté du tout, fait que ça se lit avec plaisir et que ça donne envie d’en savoir plus (je regarderai tous ces liens qui me font de l’oeil dès que j’aurai fini de faire du doigt pour faire du blé pour faire du pain). Et spéciale dédicace à la mèmitude, qui devrait faire florès.

    Après avoir un peu parcouru l’ASE (Asie du sud est pour les intimes) je ne suis jamais allé au Japon, mais ça m’a toujours tenté. J’imagine que tu as fais plus d’une fois le parcours ?
    Il y a quelque temps, j’ai croisé au cours d’une soirée un couple qui partait tous les ans là-bas en vacances, sans y avoir aucune attache familiale, et sans céder à la tradition, même après avoir eu deux enfants, même après Fukushima. Un pays magnétique à n’en pas douter. Après ça dépend de sa polarité intime. En tous cas, je serais curieux de sentir ça de près.

    Et pour commencer, je n’ai jamais trop lu de Manga, mais je vais m’en faire un ou deux de ta liste, car je crois très fort en la transmission humaine. Quoi de mieux que lire sur le conseil de quelqu’un de confiance ?
    Et tu es quelqu’un de confiance, indubitablement.

  9. May 13 mars 2013 at 20:02

    Très bon angle d’attaque par les origines pour faire le portrait de ce jeune joueur. Pour avoir vu plusieurs reportages sur cette nation très intriguante qu’est le Japon, il me semble que c’est un pays qui fascine et qui dérange mais qui semble tellement se suffire à lui-même entre tradition et modernité, liberté et soumission, réserve et exubérance.

    J’avoue que Nishikori aussi talentueux puisse-t-il être ne m’intéresse pas vraiment, ni le joueur ni le bonhomme. Je l’ai trop peu vu jouer pour en parler et sa personnalité ne m’électrise pas plus. Il restera le premier numéro 1 Japonais. Très bien mais bon c’est idem pour Na Li pour la Chine. On verra si Kei décroche un slam, ce dont je doute par les temps qui courent mais bon, sur un malentendu tout peut arriver.

    Je vais regarder les vidéos inclues à ce très beau texte même si parfois quelques phrases très imagées restent une énigme pour moi.
    Je suis curieuse de lire la suite, peut-être que je m’attarderai un peu sur ce joueur qui semble être assez apprécié.

  10. Patricia 13 mars 2013 at 20:27

    En fait, May, j’étais plutôt comme toi, pas très électrisée par le bonhomme a priori – je me disais que faire la démarche d’approfondir pourrait peut-être m’amener à plus d’intérêt… Mais je ne regrette pas, déjà parce que le jeu du japonais présente à la réflexion plus de saveur que celui d’un Raonic ou d’un PHM (pour rester dans de la bouture bollitierienne) ; mais surtout, parce que la démesure de ce destin cachée sous le poli (dans tout les sens du terme) d’un jeune homme assez fade touche à l’épique.

    Il faut regarder les liens pour réaliser.

    Je perçois de nouvelles facettes à chaque nouvelle vision : imaginez dans 15 ans, un ptit suisse de 18 ans arrive miraculeusement en finale de, disons le tournoi de Kuala Lumpur après être issu des qualifs, pour affronter, disons, le del Potro de l’époque.

    Une heure avant le match, Sa majesté Federer débarque dans les vestiaires et lui dit : « j’ai pris l’avion quand j’ai appris la nouvelle, c’est tout un pays qui espère que tu vas prendre ma relève, alors ne nous déçois pas, je te regarde depuis le box, en deux sets de préférence. »

    Purée, Nishikori, la première personne à qui il va taper la main en tribune après la balle de match, c’est Matsuoka. Il l’a fait ce con.
    Ce petit mec, il a une résistance à la pression d’un blindage en titane de 80 cms d’épaisseur.

    A part ça, Kei était sans doute effectivement encore blessé depuis Delray Beach car il s’est fait sortir par Berlocq.
    Te te rends pas compte, Kei-kun, moi qui t’avais mis en 1/2 au RYSC ?!? T’as intérêt à gagner Miami, parce que ce genre d’incartade, une fois c’est un ptit doigt enroulé dans une faveur, la deuxième c’est seppuku avec le katana de la Fiancée de Kill Bill!!!

    http://www.youtube.com/watch?v=HptmZa2rYq8

  11. Colin 13 mars 2013 at 20:28

    Super Patricia, ça se lit comme du petit lait se boit. J’ai hâte de lire la suite, même si je dois avouer toute honte bue que Nishikori doit être l’un des rares joueurs du top100 que je n’ai jamais vu jouer.

    Comme quoi, c’est pas le sujet qui compte, c’est le style.

  12. William 13 mars 2013 at 21:04

    Simon perd presque sur le même score que l’année dernière contre Isner…face à un joueur qui joue presque comme Isner ! Moins d’aces mais plus de patience et un jeu pas mauvais au filet. Il a sorti une deuxième extrêmement liftée qui est passée au-dessus de la tête de Simon ! Comme Isner le faisait l’année dernière… Attention au SudAf.

  13. May 13 mars 2013 at 21:17

    C’est quand même marrant cet échange de coach entre Tsonga et Monfils.

  14. William 13 mars 2013 at 21:24

    Raonic a bien failli de pas réussir à boucler le premier set : après une première balle de set sur le service de Tsonga, il en obtient deux sur le sien, rate un coup droit penalty alors que le court est ouvert, met un smash dans le filet, puis empoche le set à sa quatrième balle de set. Laborieux ! Tsonga n’est pas en réussite au service mais c’est fou comme son revers a progressé.

  15. Elmar 13 mars 2013 at 21:43

    Salut la troupe. Je passe en coup de vent.

    Mon expérience perso sur la popularité de Kei: durant les jours précédents les JO l’été dernier, je suis allé deux après-midi regarder, derrière les grillages, les joueurs s’entraîner.

    Les autres spectateurs présents étaient soit des chasseurs d’autographes (tous espérant l’arrivée de Roger), soit des fans de Kei. Une vraie petite colonie de Nippones! Visiblement, il doit vivre avec cela au quotidien. C’était surprenant et impressionnant de voir des Berdych ou des Tsonga sortir tout tranquillement des courts en étant à peine importunés alors que dans le même temps, Nishikori devait rester trois plombes avec ses groupies.

  16. William 13 mars 2013 at 22:07

    Tsonga gagne le deuxième suite à un très mauvais dernier jeu de Raonic. Tsonga a d’ailleurs challengé un coup droit limite de Raonic mais après l’avoir joué et avoir fait une faute. La balle de Raonic est effectivement out, mais Tsonga l’ayant jouée, il aurait fallu rejouer le point et pas l’accorder à Tsonga, non ?

  17. William 13 mars 2013 at 22:44

    Simon décrit la surface comme étant la pire pour son jeu avec « son rebond tellement haut ». Je comprends les énormes services liftés d’Anderson.

  18. William 13 mars 2013 at 22:45

    Et victoire Tsonga avec un Raonic tendu en fin de set.

  19. Don J 13 mars 2013 at 23:33

    Richaaaaaard mais pourquoi ? allez tu te reprends hein ?! je te mettrait pu jamais perdant au 2T au RYSC, c’est promis !!!!

    • Don J 13 mars 2013 at 23:39

      Bon ok le break d’entrée dans le 2ème, c’est une stratégie n’est-ce pas ? je vois pas trop où tu veux en venir, mais vas y surprends moi !

      • Don J 14 mars 2013 at 00:03

        ah d’accord je comprends mieux, c’est la technique de à partir de 1-6 0-2, je marque 12 jeux d’affilé pour m’économiser ! ouai, risqué un peu quand même, hein ! Bon après c’est sûr qu’il a rien vu venir le tchèque ! bon ben vas y, on te regardes…

  20. Kaelin 14 mars 2013 at 01:23

    Richarrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrd pourquoi mais pourquoi !!??? Berdych quoi, yavait moyen

  21. Remy assure l'intérim d'arno ! 14 mars 2013 at 02:55

    Au terme d’un match bien dégueulasse ou Federer était vraiment mauvais (et sans doute diminué), il lui a suffit d’attendre que Stan se chie dessus et ce dernier n’a pas déçu.

  22. William 14 mars 2013 at 02:58

    Match étrange entre Federer et Wawrinka qui doit commencer à comprendre que son H2H tend à devenir celui de Davydenko… Federer breaké d’entrée de premier, riposte instantannée et premier set dans la foulée, break tôt dans le deuxième set, Federer sert pour le match à 5-4, se fait debreaker, échange de mini break dans le tie break qui revient finalement à Stan, break d’entrée de Stan dans le troisième, debreak, des jeux de service à 0-30 pour l’un comme pour l’autre et au bout la victoire de Roger. Difficile de dire de quoi cela augure pour la suite…

    Pas de bol Richard, un très bon Berdych. On a quand même vu des revers down the ligne à 90 mph qui ont scotché le Tchèque. Ca ne suffit pas et mettre un set à rentrer dans le match c’est bien trop long.

    Nadal-Gulbis, pas le courage, j’espère au moins un match accroché.

  23. Don J 14 mars 2013 at 04:19

    Gulbis est en train de nous faire un festival d’amorties et de volées bien chaudes, Nadal lui nous fait un festival de fautes…

    6-4 pour Gulbis dans le 1er sur la seule balle de break du set.

    pour l’instant il n’y pas vraiment de match, même si Nadal vient de breaker au 2ème set, il est clairement dominé.
    Ah et débreak à l’instant de Gulbis sur une énième faute en revers de Nadal…

  24. Don J 14 mars 2013 at 04:26

    Ah alors que les 2 joueurs entament un duel de challenges sur le service de Nadal, un problème avec le juge de ligne ? Et à ce petit jeu, c’est Nadal qui gagne, il mène 3-0 !

  25. Don J 14 mars 2013 at 04:45

    Nouveau break pour Nadal, offert sur un plateau par Ernests, qui en passant shoot méchamment dans une balle, le public qui se trouve alors scandalisé par cette brutalité gratuite le siffle copieusement , ce qui fort curieusement fait bien marrer le letton.

    2ème break de Nadal, il mène 5-4 dans ce 2nd set et va servir pour le set, il prend maintenant clairement l’avantage sur les longs rallyes.

    6-4 pour Nadal sans trembler, le match va se jouer en 3 sets… c’est pas comme si y en a qui travaillait demain… enfin tout à l’heure… T_T

    • Don J 14 mars 2013 at 04:48

      ceci dit c’est la faute de Federer, il avait qu’a pas traîner sur le cours tout à l’heure avec son pote stan !

  26. Alex 14 mars 2013 at 04:54

    C’est normal que Gulbis soit meilleur en revers qu’en coup droit ?
    En tout cas ça fait plaiz de le voir rejouer à un bon niveau, et de le voir rejouer tout court !
    La Goulbe, le bon poulet pour le « grandeur et décadence  » cette année ..

    • Don J 14 mars 2013 at 05:51

      Ah cool je suis pas tout seul ^^

      bon ben Nadal passe alors… j’aurai peut-être mieux fait d’aller me coucher moi…

  27. Alex 14 mars 2013 at 05:52

    Rafa est de retour, mes aieux quel coup droit sur la fin ..
    L’espoir de revoir Ernestssss sur nos têtes siffler le plus souvent possible cette année..

  28. Alex 14 mars 2013 at 05:54

    J’étais là ! Don J tu seras là pour commenter Miami Vice ? :D

    • Don J 14 mars 2013 at 12:04

      ah mince j’ai fini par m’endormir…

      et comment que je serai là pour miami vice !!! le crime n’a qu’à bien se tenir ^^

  29. Remy assure l'intérim d'arno ! 14 mars 2013 at 09:25

    J’ai laché Gulbis/Nadal après un set, me couchant avec la certitude de la défaite espagnole.
    Quelle déception au réveil :(

    • antsiran23 14 mars 2013 at 09:48

      Et quand tu vas voir comment Nadal lift sur le revers de Federer ce soir, tu vas souffrir. 6/2 6/1. Le revenant fait très fort quand même ! Quand on pense que Del Potro a mis quasiment un an pour reprendre son rang après son opération du poignet… Franchement, Nadal c’est quand même du lourd ! Çà fait chier mais il faut s’y faire. Nole, Nadal et Murray vont tout rafler cette année.

    • Remy assure l'intérim d'arno ! 14 mars 2013 at 09:53

      Je ne m’inquiète pas du lift de Nadal sur le revers de Federer.
      Depuis le temps et sur dur en plus, ce n’est plus l’arme ultime de l’espagnol.

      Par contre, je crains l’état de forme du Suisse.
      Si c’est comparable au match contre Stan, ça va être moche.

      • antsiran23 14 mars 2013 at 10:13

        Sur dur, oui, mais un dur à très fort rebond…

        • Remy assure l'intérim d'arno ! 14 mars 2013 at 10:15

          Ce qui n’a pas empêché Federer de battre Nadal l’an dernier sur ce même terrain.

          • antsiran23 14 mars 2013 at 11:31

            Il était en feu… Là, il a du mal à servir. Et quand le service coince, tout le reste suit.

            • Don J 14 mars 2013 at 12:07

              Nadal a mis du temps à revenir, aussi parce-qu’il voulait être certain de pouvoir assumer son rang, je le voyais mal revenir et prendre taule sur taule, ce n’est pas du tout dans sa mentalité.

  30. May 14 mars 2013 at 09:55

    Décidément, Waw perd tous ses matches accrochés. Ça en devient vraiment triste pour lui. A se demandé si il passera un cap un jour!
    Gulbis progresse depuis son RG 2008 c’est la première fois qu’il semble vraiment jouer pour gagner. Dommage qu’il soit revenu à un bon niveau avec un coup droit aussi affreux! Cette nuit ça aurait pu passer mais « l’autre » il est frais mentalement…
    Pendant ce temps là Djoko se ballade. Je compte sur Murray pour lui barrer la route de la finale.

    • May 14 mars 2013 at 12:08

      À se demander…

  31. Elmar 14 mars 2013 at 10:30

    7 des 8 premières têtes de séries en quarts. Encore une fois, on constate la ségmentarisation du circuit.

    Le seul qui manque à l’appel, une fois n’est pas coutume, c’est Ferrer.

    Vive le tennis façon Roberta…

    • Remy assure l'intérim d'arno ! 14 mars 2013 at 10:33

      Il est très étonnant de voir les différences de performances entre le top 10 et le top 20.

      Beaucoup de sorties prématurées pour les joueurs entre la 10ème et la 20ème place. Alors que les 10 premiers sont au RDV, ils gagnent contre plus faibles et perdent contre plus forts.

      • Don J 14 mars 2013 at 12:03

        Oui bilan implacable, et du coup le RYSC se résume à trouver comment ils vont s’étriper entre eux…

  32. Kaelin 14 mars 2013 at 10:53

    Merci beaucoup en tout cas pour l’article, Patricia ! Je le lirais en détail plus tard mais je peux dire d’ores et déjà que j’apprécie bien Kei et les mangas donc je devrais aimer l’article qui m’a l’air très fourni ! Jme suis quand même regardé la video de Matsuoka à la fin, j’adore :D

  33. William 14 mars 2013 at 11:54

    Djoko, Fed, Murray et Nadal ont tous déjà perdu un set, j’ai vu des bouts du Murray-Berlocq et c’était accroché, la bête noire de son altesse Phasmissime n’est pas mauvaise…

    Franchement je me réjouis assez du Federer-Nadal. Ca ne pouvait pas mieux tomber ! Si Federer ne bat Nadal qui doit avoir 4 matchs sur dur dans les pattes depuis 7 mois c’est qu’il fait vraiment un mauvais début de saison. L’année dernière il a sorti un gros match face à un Nadal qui l’avait déjà battu à Melbourne donc pourquoi pas ? Certes, il faut que le service suive et ce n’est pas son fort actuellement, mais il ne peut que s’améliorer. L’année dernière il avait fait un début de tournoi timide avec des sets perdus çà et là, contre Bellucci par exemple…

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