Années 2000, années magiques, nous sommes en plein dedans. Il y a trois décennies de ça, quand j’étais enfant, le monde se préfigurait l’an 2000 à l’aune de films de science-fiction qui nous annonçaient un avenir grouillant de vaisseaux spatiaux et stations orbitales, de guerres intergalactiques et d’humanoïdes aux superpouvoirs. Puis dans mon adolescence a pris le relais une vision noire d’un monde ravagé par une catastrophe nucléaire majeure, et retombé dans la sauvagerie primitive. Mad Max et ses succédanés remplaçaient Star Wars et ses clones. Les années 2000, nous y sommes ; si elles n’ont pas apporté tous les progrès technologiques escomptés ni le chaos redouté, elles ont au moins livré les humanoïdes promis.
Humanoïdes, commet qualifier autrement nos athlètes contemporains, pourfendeurs de records en série, repoussant toujours plus loin les limites que la nature tente d’imposer à l’espèce humaine ? Fuck Darwin et sa théorie de l’évolution, homo erectus avait le temps, humanoïde lui n’a pas ce luxe et a résolu son problème grâce à la science du dopage, sky is the limit.
Les mots dopage, doping et doper font leur entrée au Larousse en 1950. Le dopage y est alors défini comme le fait d’absorber un stimulant ou toute substance modifiant ou exaltant considérablement certaines propriétés avant de se présenter à un examen, une épreuve sportive. Le dopage n’est donc pas l’apanage du seul sportif, même si c’est par lui et grâce à lui qu’il est sous les feux de la rampe et connait ses heures de gloriole.
Le respect des règles d’honnêteté, équité et probité, les valeurs quasi-religieuses prônées par l’Olympisme et les concepts éculés du Baron de Coubertin s’acoquinent difficilement avec le côté sulfureux et sombre de la pratique du dopage ; en sport plus qu’ailleurs il faut bouter l’impie hors de du temple sacré, mais en a-t-on vraiment les moyens ? A-t-on mesuré l’ampleur de la tâche, évalué correctement les reliefs escarpés des montagnes à renverser ?
Dès les paragraphes introductifs je livre mon verdict brut et sans ambages : la lutte contre le dopage est vouée à l’échec. A l’image de la lutte contre la drogue, elle est nécessaire dans sa fonction moralisatrice de la société, mais comme elle, elle s’attaque à bien trop fort. La lutte contre le dopage c’est partir à la pêche au mégalodon en apnée, avec un couteau à poisson et des palmes. Le dopé – ce tricheur – aura toujours un train d’avance car il est à la fois guichetier, chef de gare et contrôleur. Pessimiste moi ? Je vous invite pour une ballade endiablée à la poursuite de la seringue magique.
Le dopage a toujours existé, il n’est pas conjoncturel, ce n’est pas le fruit pourri tombé de l’arbre malade d’une société aux valeurs dévoyées, ou le résultat de l’échec d’un quelconque système moral et sociétal. Aussi longtemps qu’il a fallu lutter, se battre, se mesurer à la nature puis aux autres, l’homme a recherché le moyen de faire mieux, de faire plus que ce que la nature justement lui permet d’accomplir par ses moyens Propres. Au VIe siècle avant J.C. les athlètes grecs suivaient un régime adapté selon leur discipline : les sauteurs mangeaient de la viande de chèvre, les boxeurs et lanceurs de la viande de taureau et les lutteurs de la viande de porc. C’étaient déjà les prémices du dopage sportif ; à défaut d’efficacité, il y avait de l’idée.
L’homme s’est toujours « chargé ». Qu’il s’agisse des Amérindiens avec les feuilles de coca, des Africains avec la noix de cola ou des Chinois avec le Ginseng, les populations primitives avaient toutes leurs petits secrets qui pour accroitre la force de travail, qui pour booster l’ardeur au combat ou les performances sexuelles. Le dépassement de soi grâce à un produit dopant – naturel aux origines puis chimique quand on a su faire mieux – n’a posé problème que lorsque la notion de morale s’est invitée au débat, puis celle de risques liés à la santé. Le dopage c’est immoral et dangereux ! Vraiment ?
Si le dopage est vieux comme le monde, ce sont les progrès scientifiques du siècle écoulé qui l’ont parfumé au soufre en substituant à des remèdes plus ou moins naturels de véritables potions magiques, gages d’amélioration spectaculaire des performances mais de détérioration tout aussi spectaculaire de la santé des athlètes. Transformés en cobayes bodybuildés, les inconscients lèguent leur corps à la science de leur vivant et font le sacrifice de leur avenir pour un présent sonnant et trébuchant…
… Sonnant et trébuchant car le sport est une industrie, véritable cash machine florissante qui a pour but de divertir puis détrousser le bon peuple qui se presse dans les stades comme jadis au Colysée, ou devant son écran de moins en moins petit (LED, LCD, Plasma, you name it). Pour entretenir la flamme et susciter l’intérêt il faut des héros, des surhommes qui se dépassent sans cesse et font vibrer le consommateur au point qu’il voudra les accompagner dans leur quête en s’abonnant à des bouquets numériques, des pay per view sur internet, sapé dans la même tunique qu’eux et mangeant un bol des céréales qu’ils promeuvent, impeccablement coiffés et rasés avec les mêmes gels et rasoirs huit lames que les champions. Le sport est un business, sorte de miroir grossissant de la société de consommation.
On veut des exploits, on réclame du spectacle et de l’action, mais tricher c’est mal. Comment concilier les aspirations contradictoires d’un public schizophrène qui veut moraliser la vie sportive mais continuer à bouffer des records à la pelle ? Qui n’a pas vibré pour la folle épopée de Michael Phelps à Pékin ? Cette super-kermesse médiatique orchestrée de main de maître a été le feuilleton en prime time de ces Olympiades. Phelps contre Spitz, l’histoire était trop belle pour ne pas s’écrire, pour preuve le petit coup de pouce des organisateurs sur la finale du 100m papillon avec Cavic vainqueur mais second. Comment pourtant ne pas être interpellé par une telle performance ? Même chargé comme un troupeau d’ânes, Phelps n’aurait eu aucune chance d’être coincé par la patrouille. Pourquoi ? La machine économique et politique olympique n’aurait jamais sacrifié la poule aux œufs d’or, pierre angulaire avec le sprinteur Bolt de toute la stratégie commerciale de ces Jeux.
Supputations ? Peut-être bien, je ne souhaite de toute façon pas jeter l’opprobre sur les performances de Phelps dont la seule incartade à ce jour est une suspension de trois mois pour avoir fumé de l’herbe.
Le fait dénoncé ici est la très faible probabilité qu’un sportif bankable soit pris la main dans le pot. Quel est le dopé le plus célèbre de l’histoire ? Ce bon Ben 9″79 Johnson, le banni, le tricheur, celui qui a expié seul les péchés de tous les dieux du stade ; il a été le fusible rédempteur de l’athlétisme qui ne flirte pas avec le dopage mais partouze carrément avec, et sans contraceptif.
Sur la ligne de départ de ce 100 mètres hommes à Séoul, huit athlètes tendus et prêts à tout pour l’or olympique. Parmi eux il y a Carl Lewis, Américain célébré, historique quadruple champion olympique de Los Angeles quatre ans plus tôt (Lewis contre Owens déjà, 24 ans avant Phelps contre Spitz). Avec sa foulée déliée, son style élégant et son côté bru idéale, il est la figure de proue de l’athlétisme mondial, La Star de l’Olympisme. On a bien entendu passé sous silence le fait qu’il ait été contrôlé positif aux stéroïdes anabolisants peu avant la compétition. Sa toute puissante fédération a étouffé l’affaire pour que notre golden boy de la piste soit bien présent à Séoul.
Seulement il y a un gros hic ; un hic qui a claqué 9″83 aux championnats du monde l’année précédente et qui est tout simplement intouchable depuis deux ans sur la distance reine. Canadien d’origine Jamaïcaine, Ben Johnson est un sombre personnage aux maxillaires toujours crispés ; ce bègue invendable court trop vite et ne fait rêver personne, il doit partir. A des journalistes incrédules qui lui demandent le secret de son incroyable progression après ses ébouriffants championnats du monde, il répond sans même esquisser un sourire « Je prends des pilules, comme les culturistes ». On connait la suite, Johnson sera pris la main dans le pot, ses records annulés, ses titres envolés et Lewis sera ceint à nouveau de ses lauriers (en)volés. Ben Johnson est expulsé de Corée, il est le Baphomet du sprint, la tête de gondole au rayon magie noire dans le supermarché du sport. De qui se moque-t-on ?
Oui, de qui se moque-t-on ? Ben Johnson est un bouc émissaire, à sa suite les cas de dopage se multiplient en athlétisme au cours des années 1990 et 2000. Aucune discipline n’est épargnée mais c’est le sprint qui est le vivier des cas les plus médiatisés. Citons pêle-mêle Dwain Chambers contrôlé positif aux stéroïdes anabolisants et destitué de son titre de champion d’Europe en 2003, LaShawn Merritt contrôlé positif à trois reprises mais clamant son innocence, floué qu’il serait par des produits supposés développer la taille de son sexe, et bien sûr Marion Jones, le cas le plus fameux depuis Ben Johnson et dont le feuilleton de l’affaire Balco a tenu le monde en haleine pendant quatre longues années. La destitution de ses titres mondiaux, olympiques et de ses records sera assortie d’un séjour rédempteur derrière les barreaux pour parjure. Citons encore le champion olympique sur 100m en 2004, Justin Gatlin, devenu en 2005 champion du monde sur 100m et 200m. Un an plus tard, il est contrôlé positif à la testostérone. Ce récidiviste est condamné à 4 ans de suspension, son record du monde établi en 2006 est effacé des tablettes
Le sprint est un véritable maître-étalon de la pratique du dopage et les évolutions des produits et techniques d’entraînement liées se constatent sur la photo finish : fin des années 1980 et années 1990, c’est l’aire des bodybuilders à la suite de Ben Johnson, Linford Christie ou John Régis ; puis les athlètes se font plus filiformes à l’orée des années 2000 pour recommencer à prendre de la masse depuis trois ou quatre ans. Est-ce un hasard si tant d’athlètes durant les années 1990 sont affublés d’un appareil dentaire ? Encore faut-il préciser qu’un des effets pervers des hormones de croissance est de déchausser la dentition. Comment conclure sur cette belle discipline sans évoquer le cas de la comète Flo-Jo qui a quitté le monde des vivants en 10″49 ? Son record du 100m plat féminin ne sera sans doute jamais battu, voire approché. Florence Griffith-Joyner a emporté ses secrets dans la tombe ; on aurait bien aimé que ses secrets tombent. A moins d’exhumer son cadavre et pratiquer des tests post-mortem, son sillon restera creusé pour l’éternité.
L’athlétisme est loin d’être un cas isolé, plusieurs sports majeurs ayant été emportés dans le tsunami de révélations de cas de dopage. On pense forcément au cyclisme, discipline qui aura le plus pâti des dommages collatéraux faits à la réputation. Quand Willy Voet se fait coincer par la patrouille avec assez de doses d’EPO pour doper une ville de taille moyenne, personne ne se doute de l’ampleur que prendra l’affaire et du tort qu’elle va causer au monde de la petite reine. Le cyclisme, à la suite du Tour de France, entreprend courageusement de nettoyer les écuries d’Augias mais se fait déborder par un raz-de-marée de purin : Richard Virenque sera comme Ben Johnson l’agneau immolé, celui qui va symboliser l’échec de tout un système.
Virenque n’est pas seul : iront se blottir contre lui bien au chaud Marco Pantani, vainqueur de la Grande boucle en 1998 et décédé tragiquement en 2004, Jan Ulrich vainqueur du Tour en 1997, Floyd Landis vainqueur du tour en 2006 et surtout premier vainqueur déclassé… mésaventure qui arrivera quelques années plus tard à Alberto Contador. Malgré les forts soupçons qui pèsent sur lui, les diverses accusations et témoignages, Lance Armstrong continue de passer à travers les mailles du filet. Peut-être plus pour très longtemps, l’agence américaine antidopage venant officiellement de lancer une procédure judiciaire à son encontre.
Le Tour de France n’aurait pas eu un vainqueur propre depuis plusieurs décades. En a-t-il seulement jamais eu ? Depuis qu’il a posé son cul sur une selle pour se tirer la bourre, le cycliste s’est dopé ; des transfusions sanguines il y a un siècle déjà, à l’EPO qui cartonne aujourd’hui, l’aréopage des techniques de dopage dans le cyclisme a de quoi donner le tournis. Les aveux de ceux qui sont passés entre les gouttes et ont confessé leurs péchés sur le tard éteignent la flammèche de l’espoir que certains rêveurs entretenaient encore. La mort de Laurent Fignon aura au moins eu des vertus cathartiques, certaines langues s’étant déliées alors.
On a couru, pédalé, si on nageait ? On aura ainsi bouclé un vrai triathlon. Au-delà du débat lié aux combinaisons qui favorisaient trop la performance – 90min à enfiler tout de même, il faut être fou – voir les records tomber comme des dominos à chaque grande compétition de natation a de quoi laisser dubitatif. Le seul Michael Phelps a battu pas moins de 39 records du monde tout au long de sa carrière (en cours).
Les transformations en une nuit d’Alain Bernard puis de Fred Bousquet de mérous passifs en espadons survoltés ont suscité leur lot de commentaires, Bousquet étant d’ailleurs testé positif à l’heptaminol et suspendu deux mois en 2010. L’année suivante c’est Cesar Cielo, l’homme le plus rapide du monde, qui est contrôlé positif à un diurétique utilisé pour le masquage d’autre produits dopants, mais il n’est pas suspendu. En 2007 déjà, c’était Ian Thorpe, un des plus grands nageurs de l’histoire, qui était convaincu de dopage et rattrapé depuis sa retraite. En 2006 il aurait subi un contrôle révélant un taux anormal de testostérone et d’hormone lutéinisante. Chasse aux sorcières ? Non, chasse à la taupe : la fédération australienne exonère la Torpille mais jette toutes ses forces dans l’enquête pour déterminer l’identité de celui qui aura été à l’origine de la fuite de ce résultat tenu secret. C’est tout ce que cette affaire aura fait comme vague. La retraite fracassante de Thorpe puis son retour inattendu dans les bassins l’an dernier rappellent étrangement les éclipses d’autres sportifs, Justine Hénin dans le tennis notamment. Si Poséidon veille sur ses tritons, l’équilibre entre eau et produits chimiques dans ses bassins penche en clairement en faveur des seconds.
Et le tennis dans tout ça ? Le tennis est heureusement un sport propre parce que pratiqué par des gentlemen ; il est de facto épargné par la gangrène du dopage. Quelques aigrefins – souvent Argentins – ont bien tenté de ternir la réputation du sport qui les nourrit mais aucun grand champion n’a été confondu, Petr Korda étant le seul vainqueur de Grand chelem – en prise unique – convaincu de dopage à ce jour. On a eu chaud, l’honneur est sauf.
Le tennis est un sport propre. Les seuls grands champions tombés le sont dans des conditions assez similaires, pour consommation de cocaïne et une fois retombés dans les abysses du classement. Mats Wilander et Martina Hingis n’étaient plus bankables quand ils ont été pris dans la poudreuse. Les contrôles antidopage incluent fort heureusement les drogues dites récréatives comme la cocaïne justement, ou la méthamphétamine. Le milligramme de coke qui a fait vaciller Richard Gasquet est la preuve de la minutie et l’inexorabilité de ces contrôles et c’est vraiment la faute à pas de chance si des joueurs comme Vitas Gerulaitis, Victor Pecci ou Pat Cash qui ont abondamment consommé cette drogue pendant pratiquement toute leur carrière n’ont jamais été pris. McEnroe a également reconnu avoir consommé de la cocaïne et pris des stéroïdes ; quant à Agassi, ses aveux sur sa période junkie shooté au crystal meth en milieu de carrière accréditent la thèse du complot (vas-y Arno).
Si les tennismen ont du coffre, c’est le noble fruit du travail de titan auquel ils s’astreignent quotidiennement. Les tests physiologiques préolympiques pour Barcelone en 1992 classaient Jim Courier au second rang des athlètes les plus fit de l’entière délégation américaine. Quand on sait ce que prenaient ne seraient-ce que ses petits compères de l’athlétisme, le natif de Dade City devait vraiment être un athlète exceptionnel pour les moucher sans recours au Dr Mabuse. Le même Jim évoquera de manière sibylline quelques années plus tard le rôle du dopage dans les performances de l’immense Pete Sampras. Mais là on touche évidemment aux limites de la science-fiction !
Les débordements affrontements récents entre Rafael « Cyborg » Nadal et Novak « Humanoïde » Djokovic ont laissé perplexe le monde de la petite balle jaune. Journalistes, commentateurs, ex-stars à la retraite, adversaires, chacun y est allé de son incrédulité et cette nouvelle rivalité bionique a sérieusement écorné la présomption d’innocence qui prévalait dans le tennis. Innocents jusqu’à preuve du contraire, mouais.
Contrairement aux quelques sports qui ont été cités ici, pour étayer mon propos sur l’ampleur du phénomène, aucune affaire majeure n’a filtré pour porter l’estocade au tennis. Les tennismen à mon humble avis ne sont pas plus propres que les nageurs ou les haltérophiles, ils sont juste protégés par les instances dirigeantes d’un sport qui a trop bien compris que sa réputation et sa prospérité étaient plus importantes à préserver que la masturbation de l’esprit moralisateur d’un public qui se dit profondément contre le dopage. Le même public veut payer ses Nike toujours moins chères mais dénonce le travail des enfants. Schizophrénique je vous disais. Le système protège ses athlètes. Justine Hénin, les sœurs Williams, Hingis, Davenport, Del Potro, Soderling, la liste des joueurs mystérieusement blessés, malades ou retirés puis rappelés aux affaires est longue. La lecture de tout ce qui précède ne donne pas envie de favoriser la version coupée au montage de ces disparitions subites.
Le dopage est toléré sinon encouragé par les fédérations, les sponsors, le système, les États. Usain Bolt et avec lui la machine jamaïcaine sont les nouvelles locomotives du sprint mondial. Il a fallu une aide chimique conséquente à Ben Johnson pour réaliser ses 9″79 quand Bolt a claqué 9″58 uniquement en buvant du rhum vieux jamaïcain. L’athlète qui valait $20 millions annuels de revenus a des parrains autrement plus protecteurs que ceux du vilain Ben ; s’il se dopait il aurait certainement moins de chances de se faire gauler. A sa suite c’est tout le sprint du petit état caribéen qui est tiré vers le haut et fait aujourd’hui la pluie et le beau temps sur les pistes et danser la samba aux sponsors. Le sport est un investissement et les multinationales ne sont pas prêtes à sacrifier leurs têtes d’affiche sur l’autel de la morale. Que sont les Jeux olympiques sinon un gigantesque salon mercantile ?
Le sport a pu être pour certains pays un outil de propagande, un moyen de communication à l’adresse de la planète pour affirmer la force d’une idéologie. L’ex-bloc communiste et ses satellites ont notamment usé du sport et abusé de la santé de leurs athlètes pour faire passer le message de nations fortes. L’image de la fameuse nageuse Est-Allemande est restée profondément ancrée dans l’imagerie populaire et parcourir l’abécédaire de la dope de cet État prendrait une année entière. Après la chute du mur de Berlin et l’ouverture des archives de la Stasi, on découvre que la RDA avait mis au point un vaste programme de dopage de ses sportifs. Les injections de testostérone et d’anabolisants étaient une pratique courante, voire systématique, y compris chez des enfants.
De même un état pauvre et au fond du trou comme Cuba a longtemps trouvé à travers ses athlètes le seul moyen d’attirer sur lui les regards du monde. Dois-je rappeler que le plus illustre de ses représentants, le sauteur Javier Sotomayor, a été contrôlé positif à la nandrolone en 1999 puis 2001. Sa fédération avertit l’IAAF de ce qu’il se mettait à la retraite sine die, évitant ainsi toute suspension, quand lui clamait ne s’être jamais dopé « volontairement ».
Les propos de Noah quant à l’hégémonie ibérique sur le sport mondial ont provoqué un raz-de-marée médiatique qui a juste rendu compte du niveau général d’hypocrisie et de la défaite de l’homme contre le système. On a assez glosé sur le sujet pour que je m’y attarde à nouveau.
Les USA, la nation-phare du globe, ne sont pas en reste sur la question du dopage. L’Oncle Sam veille jalousement sur ses quatre sports majeurs, le basketball, le football (dit américain), le baseball et le hockey sur glace. Le sport comme seul échappatoire à la violence des rues ou la misère pour les minorités, la culture de la gagne et la soif de compétition, le rêve américain, la culture de la pilule (médocs en vente libre), tous ces facteurs combinés ne pouvaient faire de ce pays qu’un Disneyland de la dope. Les sports majeurs américains ont toujours freiné des quatre fers l’instauration de contrôles antidopage. La prise de stéroïdes anabolisants et autres hormones de croissance se conjuguent à tous les temps et tous les modes dans les quatre majeurs, et ce n’est qu’au cours des années 2000 qu’un embryon de moralisation a commencé à poindre. Le chemin reste long toutefois dans un pays où la prise d’anabolisants dans le sport même amateur est un fait culturel fortement ancré. Le seul chiffre de l’espérance de vie des footballeurs professionnels – 47 ans – suffit à donner une idée de la profondeur de l’abysse.
Les États-Unis sont aussi passés maîtres dans l’art de la disparition de contrôles positifs infamants. L’affaire Jerome Young en 2003 a créé un tumulte monstre qui avait notamment révélé des cas de blanchiment de contrôles positifs, poussant le Comité Olympique américain au confessionnal : depuis les années 1980, pas moins de 24 athlètes Stars and Stripes avaient remporté des médailles olympiques après un contrôle positif passé sous silence.
Le dopage est partout, il est inscrit dans le génome humain. Les amphétamines font des ravages dans les rangs des étudiants. Les bêtabloquants sont extrêmement prisés des musiciens professionnels pour combattre le trac ; doit-on pour autant instaurer des contrôles antidopage aux portes des opéras et des salles d’examens ? Pendant la seconde guerre mondiale, ce sont des aviateurs shootés jusqu’à la moelle qui font titrer au Times en première page : «La méthédrine a gagné la bataille d’Angleterre». Des kamikazes japonais aux SS lançant leur Blitzkrieg en passant par les GI’s, ce sont des millions de drogués à la méthamphétamine qui ont écumé la grande guerre. Le dopage est partout, il est inscrit dans le génome humain.
Et le joli petit tennis dans tout ça ? Que ceux qui croient encore qu’il a pu passer entre les gouttes et préserver sa virginité lèvent la main. Sa récente évolution vers le « tout physique » rend de plus en plus grotesque l’absence de cas avérés de dopage vers les sommets de la pyramide. Un proverbe africain dit que l’habitant le plus heureux du village, c’est l’idiot. L’ITF et l’ATP nous prennent pour des idiots, et je suis très heureux comme ça : quoi qu’il se passe en coulisses, je n’en veux surtout rien savoir. Cette petite balade dans les arcanes du dopage est loin d’être exhaustive mais suffit à me convaincre que la théorie d’un tennis propre est une fable, un conte de fée à la probabilité d’occurrence nulle. Tant qu’il a été un sport de technique et d’adresse, il a pu laisser croire en la vanité de la prise de produits dopants, mais la course à la puissance des années 1990 à laquelle s’ajoute celle au physique des années 2000 ne laissent aucun choix. Puissant et explosif comme un sprinteur, souple comme un gymnaste et endurant comme un fondeur, le tennisman a dénoué la quadrature du cercle. Chapeau bas.
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Superbe article Karim! Je me suis régalé du début à la fin.
Il me manque que 2 choses:
- et Fed? Tu ne le mentionne même pas alors qu’il est clair pour moi qu’il n’a pas pu régater avec les deux autres sans se charger aussi.
- le denis de réalité: les gens qui se dopent reusent de considérer ce qu’ils font comme du dopage. Et cela vaut aussi bien pour les sportifs d’élite que le simple étudiant préparant ses examens. J’y reviendrai avec un example édifiant vécu il n’y a pas longtemps.
Mais j’auimerais d’abord revenir sur la victoire de Fed hier.
J’étais sur le bord de la route pour voir passer d’autres dopés (ceux du Tour) qui faisaient halte dans ma verte Hélvétie. Je n’ai pu grapiller qu’une petite heure du match.
Le 1er point qu j’ai vu, c’est celui où Murray a allumé Fed au filet pour faire le break et empocher le 1er set derrière. Bien que scandalisé par cette attitude, j’ai ensuite été ébahi par le niveau et le relachement du Scot tout au long du 2ème set. Il servait vraiment bien, super en revers (comme toujours), mais surtout très agressif, et son coup droit marchait du feu de dieu. Fed s’accrochait, mais Murray était tout simplement au-dessus. Ce break presque volé par 2 volées funambulesques fut un gros soulagement. J’étais moyennement optimiste quand j’ai laissé mon télévisuer au moment de l’interruption.
Ce n’est que 4 heures plus tard, en rentrant à la maison, que ma fille (qui a regardé toute la fin du match) m’a glissé que Fed avait gagné.
Génial! Grandiose! Tout a été dit sur le fil précédent.
Je me joint en particuliers à tous les commentaires pertinents émits par Elmar.
Tout comme lui, c’est bien le maudit record de 286 semaines qui me restait le plus en travers de la gorge. Autant je croyais encore à un titre en GC, autant j’étais (pauvre pêcheur) incrédule devant ses chances de redevenir une fois no 1 mondial. Plus que 2008, la manière dont Fed avait fait la baudruche au printemps 2010 pour échouer à une petite semaine du record avait mis à mal l’admiration que j’avais pour ce joueur génial.
Alors chapeau l’artiste! Je peux désormais cesser de te mesurer sur une quelconque échelle de goatitude, et simplement profiter des prochains grands matchs dont tu voudras nous faire profiter.
L’art du contre-pied by Karim. Alors qu’on célèbre le génie de Federer tu nous rappelles à la triste réalité du sport professionnel !
Ta prose est à archiver absolument et à transférer à tous les jeunes qui planchent ou plancheront sur ce sujet d’actualité. Le problème c’est que s’ils font du copié-collé on reconnaîtra tout de suite ta signature…et ils se feront piquer.
Excellentissime article Karim. C’est un sujet qui fait très mal et que tu traites admirablement bien.
J’avoue il y a deux ans, j’étais encore toute naïve. Je ne croyais pas au dopage (à part pour le cyclisme, faut pas déconner hein ). Je me disais qu’à quelques exceptions près, le sport était préservé de dopage.
Le cyclisme en prend plein la gueule. C’est sur ce sport que l’agence antidopage a décidé de se faire plaisir pour masquer le reste.
Mais honnêtement, quand je regarde le basket et que je vois tous ces mecs imposants jouer un super basket à plus de 30 ans, je me dis qu’il ne faut pas nous prendre pour des prunes. Pareil pour les footballeurs, les sprinteurs aussi! Quand je vois Yohann Blake, la nouvelle star du sprint, je n’ai aucun doute sur l’utilisation de substances dopantes. Pareil pour les autres stars de l’athlétisme.
Et je le confesse, je croyais que le tennis était préservé de tout cela. Mais pour moi c’est évident qu’on se dope dans ce sport aussi.
C’est l’aspect économique et spectacle qui prime. En effet, les instances ont tout à perdre en révélant les dopés. L’argent qu’il gagne est plus important que de dénoncer un dopé ou des dopés.
L’effet spectacle, parce que nous spectateurs on en veut toujours plus. Comme tu dis, on veut des records, on veut voir repousser les limites, mais tout cela n’est plus possible sans que les sportifs prennent des cachets.
Je crois qu’avec le temps cela va devenir une évidence que le sport est pourri par le dopage.
Mais est-ce qu’on a envie de le savoir ou bien veut-on rester « idiot »?
J’ai adoré ce sujet! Merci.
La natation aussi, avec tous les records qui tombent à la pelle. Les records dépassés chaque semaine. Du grand n’importe quoi.
Mais bon, le sport nous rend heureux. On veut encore y croire pour de faux.
Excellent comme toujours, Karim, même si dans un registre plus analytique et grave que d’habitude. Tu mets bien en relief à qui profite le crime et comment tout s’organise pour planquer la merde sous le tapis.
On pourrait ajouter qu’il est inexpliquable de voir pratiquer les seuls contrôles urinaires et sanguins qui détectent un dopage récent alors qu’un contrôle capillaire guère plus cher permet de remonter tout l’historique de prise de produits pendant la pousse du cheveu (à se demander pourquoi tant de grands sportifs soucieux de leur image choisissent la boule à zéro).
Je connais bien quelques personnes qui gravitent aux marges du sport de haut niveau amateur (vélo, athlétisme, sport d’équipe). Toutes ont une expérience directe du dopage sur eux-même où leur entourage. Je suis persuédé d’une chose : le sport moderne n’est pas un océan propre avec quelques îles de dopages dedans. C’est un océan de dopage généralisé avec peut-être quelques îles de propreté.
« C’est un océan de dopage généralisé avec peut-être quelques îles de propreté. » On ne peut pas dire mieux.
Putain Karim … je te pardonne parce que tu as vraiment une belle plume.
Mais tu pourrais nous laisser savourer encore quelques temps ce final de Wimbledon.
Fed est numéro un pour 75 points !!
Il a été bien inspiré d’aller chercher ces points en demi à Rome et RG, hein Antoine ? ^^
Et il peut remercier Ion Tiriac pour la patinoire bleu de Madrid.
C’est dingue de penser que c’est cela qui a ouvert la fenêtre de tir.
PErosnne ne lui a offert Winbly, mais Madrid cela a été du pain béni…
Maintenant, on a un regard différent sur les 10 derniers mois.
Chaque petit (et gros) match a son importance.
Cependant, Federer n’a pas résonné comme ça.
Itw d’Annacone:
« J’essaie de ne pas trop écouter ce type de discours, parce que je les ai déjà entendus auparavant. Roger et tous les autres joueurs du groupe de tête pratiquent un excellent tennis et, si vous regardez les résultats de Roger ces 12 ou 18 derniers mois, ils sont vraiment bons. Ce n’est pas comme s’il avait eu un gros trou. Le problème, c’est que tout le monde se réfère à 2005, 2006 et 2007, quand il ne perdait que deux matches dans l’année. C’est une époque différente et il y a plus de grands joueurs, aujourd’hui. Je pense que Roger joue un superbe tennis et que les autres gars aussi. Donc je n’ai jamais vraiment douté qu’il gagnerait un nouveau titre majeur et qu’il reviendrait à la première place mondiale si c’était son objectif. Et redevenir numéro un n’a jamais vraiment été un objectif. Ca a toujours été le produit, le résultat d’un processus. »
Numéro un certes grâce à chaque tour passé dans le plus obscur tournoi de l’année écoulée. Il est CDMO également. Il va remettre ces deux qualités en jeu au tournoi olympique où Murray, Djoko, Nadal et Tsonga seront morts de faim. Ça promet. Je me lèche les babines d’avance vue la deuxième partie de saison qui commence sans qu’un des usual susopects ait pris une avance démesurée sur les autres…
Excellent article! La culture sportive de l’auteur est remarquable. Chapeau!
Il y a quand même un bémol. J’ai cherché le mot MONONUCLEOSE dans le texte. En vain.
Comment peut-on parler dopage en tennis sans évoquer la MONONUCLEOSE?
Pas eu le temps de lire l’article mais je m’y attelle dès ce soir. Merci Karim.
Evans, on n’en a déjà parlé sur d’autres articles : il faut arrêter avec cet argument complètement infondé et basé sur du vent qui veut que la mononucléose puisse être une résultante du dopage. C’est une abération et je t’invite à relire les arguments que j’avais énoncé à l’époque.
Entendons-nous bien : que la mononucléose soit utilisée comme excuse par les instances dirigeantes pour éviter tout scandale de dopage d’un athlète, pourquoi pas (encore que je trouve ça stupide). Mais dire que c’est la conséquence dopage par transfusion ou je ne sais quoi, je trouve cela complètement ridicule.
La mononuclose étant une maladide virale, je vois pas trop le rapport avec le dopage.
Federer ayant continué à jouer pendant sa maladie, on ne peut prétendre qu’il se soit éloigné du circuit pour éviter les controles en prétextant une mono…
sinon, j’espère que tu as quand meme passé une bonne nuit
Eloigner Federer du circuit? Tu rigoles?
Alors là c’est un article qui me fait plaisir, même si l’effet douche écossaise (haha) est violent ! J’aime te voir traiter un sujet d’analyse en profondeur, j’aime bien l’angle d’attaque par d’autres sports et le recul historique, finalement la gravure à l’eau forte sied autant à ta plume que le badinage.
Sur le fond appliqué au tennis, ce n’est pas même un mini choc pour moi, puisque c’est une réflexion et une recherche qui me tiennent à coeur depuis des années… mon point de vue actuel sur la question est le suivant :
- je concède que l’éradication totale du dopage est illusoire pour des raisons technologiques, en particulier pour l’élite richissime
- l’ATP pourrait nettement limiter une grosse partie du dopage qui sévit, sans passer par des coups de filets, et ne le fait pas purement par choix
- la réduction de l’endurance et de la puissance ne nuirait en rien au spectacle et à la popularité du tennis, mais les gros intérêts (les grosses fortunes du tennis, les sponsors, les instances sportives) préfèrent contrôler les paramètres de la manne médiatique sur des valeurs de péplum holywoodien sur-formaté.
- Un nombre respectable de joueurs du top 100 ne se dope pas et est authentiquement effrayé par le dispositif anti-dopage, mais ça se raréfie extraordinairement dans la crème de l’élite.
- certains d’entre vous la ramèneriez peut être moins s’ils savaient quel pourcentage de testostérone bio entre dans la composition des couilles de mammouth des monstres mentaux du circuit : je suis convaincue que les meilleurs sur ce plan sont grandement assistés par la confiance issue d’un physique trafiqué et les effets directs de leur pharmacopée, et que la comparaison avec le mental des petits monsieurs propres est encore plus absurde que ne l’est leur endurance…
A lire ton post, on comprend entre les lignes quel(s) type(s) de joueur(s) tu considères comme non-dopé(s). Un exemple qui me vient à l’esprit, serait celui d’un joueur qui serait arrivé au 7ème rang mondial, puis aurait dégringolé loin au classement suite à un contrôle positif dû à une pelle roulée à une grognasse cocaïnée de la téléréalité, et qui, depuis, a ramé pour revenir mais reste tanké à la 20ème place mondiale, tandis que tout le monde le raille sur son physique de moineau asthmatique et son mental en carton mâché. Me trompè-je?
Ben oui (j’ai tout un article en tête – seulement en tête)sur « qui soupçonner et pourquoi ». Mais il n’est pas le seul ! Je pense aussi que Benneteau, PHM, les Rochus, entre de nombreux autres, ne sont sans doute pas dopés. Ce en quoi je me distingue du « tous dopés » si fréquents chez ceux qui pensent que l’élite ne marche pas à l’eau claire… Je lis plus bas que certains pensent « qu’ils ont trop de risques de se faire gauler », ça ne tient pas une seconde… Par contre, je n’exonère pas a priori Simon ou Davydenko au seul motif qu’ils ont une carrure de crevette, ou Tsonga et Monfils au motif qu’ils sont français… Même si la nationalité constitue effectivement un paramètre dans mon échelle de soupçon !
Sinon, Murray est le membre du top 10 que mon soupçonomètre est le plus encline à acquitter. (Et aussi, mais mon algorithme n’est bien sûr pas une garantie d’innocence : Blake, Dolgopolov, Cilic, Tomic, Ancic, Mahut, le petit Goffin, Jaziri, Malisse….)
Un petit exemple de denis de dopage chez les sportifs amateurs.
J’ai une bande de potes bien ceintrés qui aiment les sensations fortes et les exploits sportifs et techniques (voir notemment http://www.jaccuzzi.ch/html/extrem.html).
Début mai, j’étais à un repas avec deux des meneurs de la bande. C’était peu après la Patouille des Glaciers à laquelle un des deux avait participé.
Pour ceux qui ne le savent pas: la Patrouille des Glaciers est probablement la plus grand course populaire de ski alpinisme. C’est peut-être pas la plus difficile, mais c’est certainment la plus chargée d’histoire (http://fr.wikipedia.org/wiki/Patrouille_des_glaciers).
Pour le pote en question, c’était la 7ème participation et son mantra c’était de battre son record personnel. Pour poser le personnage, c’est un obsessionnel de la performance. Il ne laisse rien de côté: du matériel (il a dépensé prés de 3000 EUR pour s’acheter le matos le plus léger (skis, combis, gants, casque, même les sous-vêtements) à l’alimentation (il a mis des années a trouver les aliments hyperénergétiques (genre Isostar mais 10 fois plus efficaces) qui lui convenaient le mieux).
Mais c’est dans ses méthode d’entraînement qu’il a poussé le bouchon le plus loin. Et c’est là où je rejoins notre discussion sur le dopage…
Il y a deux ans, j’avais déjà tiqué. Cette année là, il avait fait la course avec sa femme. Il n’était pour une fois pas question de battre de record. Il n’avait cependant rien laissé au hasard et établi un programme d’entrainment draconien de 6 mois auquel sa chère et tendre devait s’astreindre (je rajoute au passage qu’ils ont 4 enfants entre 13 et 5 ans …).
La course c’était très bien déroulée pour eux et sa femme y avait pris un plaisir énorme. Mais elle était clair sur une point: plus jamais, surtout à cause des sacrifices demandé pour la phase de préparation. Et ce qui l’avait le plus gêné, c’est qu’il l’avait plus ou moins forcée à prendre des anti-douleurs de manière plus ou moins continue durant toute cette période afin de mieux supporter la charge de travail. Vous commencez à voir où je veux en venir?
Cette année, il avait décidé de pousser l’entraînment « scientifique » encore un peu plus loin. Le 2ème pote cité plus haut (présent au repas début mai donc) est un passionné de plongée sous-marine, et possède un équipement plus que complet pour remplir des bonbonnes de plongées avec le mélange gazeux de son choix. Le programme était donc de s’astreindre durant le mois précédent la course à 4-5 scéances de 1-2 heures sous masque à oxygène, mais avec un concentration d’oxygène correspondant à une altitude de 5’000 mètres.
Je n’ai pas vu de photos, mais au dire de son épouse, les trois lascards (car la Patrouille se courre par équipe de trois) avaient l’air de zombies à la fin de chaque scéance. Un des trois à d’ailleurs failli y passer, car il a décidé de faire la dernière scéance tout seul à son chalet de Verbier. Le problème étanrt qu’à 2’200, son mélange frelaté équivalait à une altitude de 7’500 mètres. Il a perdu conscience et n’est certainement pas passé loin de l’embolie.
La course fut un grand succès. Ils ont pulvérisé leur propre record. Ils se sont même approchés des tous meilleurs (dans leur catégorie). Génial à les entendre!
Je les ai titllé sur le sujet du dopage. Ils ont esquissé gentiment. J’ai insisté en parlant du sports en général (genre l’article de Karim ci-dessus). Alors mes deux potes ont essayé de me comvaincre chiffres à l’appuis que le sport était de plus en plus sain et que le dopage était en régression. Apparemment, si on regarde les courbes de performances / records dans un peu tous les sports, cela fait presque 10 ans que l’appogée a été atteinte et que nous sommes dans une phase de régression (des performances pures donc).
Comme en même temps les méthode de préparation « propres » ont été grandement améliorées, c’est bien la preuve qu’on se dope presque plus.
Pour eux, Contador est propre, le cyclisme est propre, l’athlétisme aussi, et je ne parle même pas des sports d’endurance extrême comme le ski alpinisme…
Jétais estomaqué. J’ai essyé d’argumenter, mais autant parler à un mur.
Pour moi, ils pratiquent une forme de dopage. Il est clair que juridiquement, nous sommes dans une zone de gris vu que les anti-douleurs ou les tentes à oxygènes ne sont pas classés dans le dopage pur et dur. Mais c’est très clairement des pratiques par lesquelles ils mettent très fortement leur santé en jeu. A 40 and, quand on ne sent plus ses limites grâce aux anti-douleurs, il vaut mieux ne pas avoir d’acccident cardi-vasculaire…
Ils sont en plein dénis de réalité. Comme ils ne peuvent/veulent pas admettre qu’ils se dopent, alors tous les sportifs sur lesquelle sils prennent exemples ne peuvent pas se doper non plus. Donc tout le monde il est beau et tout le monde il est gentil!!!
Je pense que le problème est là. Où commence le dopage? Où s’arrête l’entraînement scientifique « propre »? Chacun a sa propre réponse, même les sprotifs professionnels. Et beaucoup sont sincérement convaincus d’être juste du bon côté de la barrière, à l’insu de leur plein grès, bien sûr.
Je conclus que j’adore mes potes en questions et que je ne leur en veut pas du tout. Il y a longtemps que j’avais cessé de vibrer à leur exploits sportifs. Ils sont excessifs en tout, en amitié aussi, et cela n’a pas de prix…
Jolie – et intéressante – histoire, Mathias…
Je vois qu’effectivement j’aurais peut-être été plus avisé de donner mon point de vue sur une éventuelle prise de produits dopants par Saint Roger himself. L’usage de na cocaïne n’est pas forcément plus répandu dans le heavy metal que le monde des orchestres philarmoniques. Même nappé de classe et de raffinement, enrobé d’expression artistique, l’art ne peut pas prédominer sur la fonction, il agit en trompe-l’œil et Fed n’a pas moins besoin de se doper que Nadal ou Djokovic. Attendez, trente et un an et pas encore ses dents de sagesse? On parle du rythme effréné de Novak l’an dernier, mais question cadences infernales et enchaînement de victoires personne n’a poussé le curseur aussi loin que le Suisse. Mais lui c’est beau, donc c’est forcément propre. On dit Rafa et Novak dopés comme à mort, et lui qui redonne un coup de rein et enchaîne à nouveau les belles perfs et les victoires quand plus jeune et dopé tire la langue?
Tous les sportifs le diront, ce qui s’émousse quand on passe le cap de la trentaine c’est dans l’ordre – subjectif – la vitesse, l’endurance, et la motivation. Côté motivation aucun souci pour Fed et on ne se dope pas pour ça; quoi que quand on voit comment Murray est entré dans le match comme un mort de faim et sans aucune des appréhensions qu’on lui collait a priori, on peut se demander s’il n’a pas été aidé. Ensuite il a été rattrapé par sa nature quand au bout d’un heure ça n’agissait plus. Je suppute. Revenons à Fed. Il reste donc le vitesse et l’endurance, deux domaines dans lesquels clairement il pêchait face aux deux autres. Mais là on le voit frais comme un gardon et jamais dans le rouge, et le jeu de jambes si apathique les mauvaises années tricote super depuis l’été dernier à nouveau.
Fed est bien préparé, trop bien préparé pour laisser place à l’à-peu-près. Il se donne TOUTES les chances d’y arriver et je suis certain que les aides chimiques font partie du package, sans preuve évidemment de ce que j’avance. Et voir Nole poursuivre Rafa sur ce terrain, puis Fed en résurrection, je crois qu’une (mal)saine émulation existe entre ces trois.
C’est un excellent article Karim. Une petite question au passage : est-ce le premier article consacré au dopage sur le site ? Je me souviens de nombres de coms et autres discussions, mais pas d’article dédié. Je me trompe peut-être.
Tu fais donc le point sur le dopage dans le sport, avec bien sûr un gros focus sur les 30 dernières années et les sports les plus touchés. Je pourrais difficilement être en désaccord avec toi. En fait, toutes les idées et arguments que tu avances, je les partage. Et pourtant je suis le premier à reconnaître que cette vision des choses possède ce petit côté « complot judéo-maçonnique » très café du commerce, mais rien à faire, je ne peux QUE approuver totalement tes dires.
Ben Johnson tel le Christ mort pour nos péchés ? J’aime bien, même si on pourrait y opposer pas mal d’arguments. 9 secondes 79. Mon cœur avait tressailli quand Maurice Green avait atteint cette marque en 2000. Comme un temps sous lequel personne ne devait jamais passer, sous peine de se voir être confondu aux yeux du monde comme un Johnson-bis. Un record presque sale, honteux.
A ce propos, une petite erreur dans ton article, tu dis que les années 2000 ont vu apparaître à nouveau des sprinters longilignes alors qu’en l’occurrence c’était l’ère des « petits » hyper-puissants du genre Green, Ato Boldon, Frankie Frederics, Jon Drummond… C’est vrai que dans les années qui ont suivi on a aussi eu du Kim Collins et du Jeremy Wariner, mais ils n’étaient pas nombreux, et loin d’être un cador pour Collins en l’occurrence.
Pour ce qu’il se passait en ex-RDA, c’est pire que tout ce que vous pouvez imaginer. Une personne très proche de mon entourage a débuté une enquête sur le sujet, dans le but d’écrire un bouquin. Je vous passe les détails sur les pratiques dont cette personne m’a fait part, c’est à faire vomir un fan de films d’horreur.
Donc Karim, tu t’atèle à la très difficile tâche qu’est le sujet du dopage. Ton papier est plutôt complet et exhaustif.
Et comme d’habitude très chouette écriture même si pour une fois je n’adhère pas à tout sur le fond pour la part de subjectivité.
Le dopage existe dans la vie de tous les jours, les étudiants prennent des médocs et/ou tout un tas de vitamines pour favoriser la concentration notamment au moment de passer les examens.. d’ailleurs souvent suggéré par les parents. C’est peut-être un peu excessif mais je trouve ça complètement stupide et dangereux, le risque d’accoutumances est important…
Ce n’est malheureusement pas uniquement le sport qui est concerné par cet épineux sujet, seulement comme tu l’exprimes plus haut, il y a tellement de fric en jeu que toute lutte contre un système fructueux est vaine. C’est comme la corruption dans la police ou dans la politique.
C’est très bien de pointer du doigt cette infâme tricherie, de citer des noms de personnes convaincues de dopage et d’autres soupçonnées de dopage. Malheureusement, on est spéctateur et on y adhère forcément en tant que spectateur. Plus de spectateur, plus de spectacle…
Le tennis n’échappe pas à la dure réalité du sport, les gens sensés ne peuvent pas être dupes, je n’ai jamais été naïve au point de me dire qu’un sport ne serait pas concerné par ce fléau alors que d’autres serait empoisonné jusqu’à la moelle.
Mais pour rentrer dans la polémique j’aimerais que pour une fois quelqu’un m’explique comme si j’avais 6 ans pourquoi le nom de Federer n’est jamais cité lorsqu’on aborde ce sujet ?
Moi je suis pour l’équité, on m’a expliqué pourquoi Nadal et Djokovic sont des cybertennismen, ok, c’est entériné, Ferrer j’en parle même pas, impossible de le citer sans parler de la couleur de ses urines, les Espagnols aussi, bla bla bla, dans les années 80, c’était les Russes…
De temps en temps pour faire bien on cite Justine, JMPD, mais foutaise quid du top 50, 100, 200 …
Déjà je crois qu’on se trompe, le délit de sale gueule, j’peux pas supporter et pas seulement dans le cas du dopage. Les prisons sont pleines d’innocents et les rues de coupables…
Maintenant je veux savoir comment le prince du tennis fraichement titré et couronné a pu se transformer en gazelle à partir des demis alors qu’on avait un gars quasi handicapé face à Malisse ?
Tsonga ne pose jamais de question non plus alors qu’il avait des os de verres jusqu’en 2010, depuis 2 ans alors qu’il joue beaucoup plus qu’avant plus de pépin… Ce n’est pas que je souhaite qu’il se blesse mais on peut s’interroger aussi sur son cas, sur celui de Fish fraichement opéré et qui arrive frais comme un gardon à Wim.
Mais si tout le monde triche , c’est plus de la triche ? Mais comme tout le monde n’a pas les mêmes moyens, c’est pas du jeu…
L’omerta n’est pas une solution, le dopage existe mais il faut se rendre à l’évidence, ou on ferme les yeux et on fait comme si tout allait bien ou au contraire c’est trop insupportable et on n’est plus témoin de toutes ces tricheries.
Bref on n’est pas sorti de l’auberge avec ce sujet !
@ May : je n’ai pas forcément la même analyse pour Tsonga : ce mec a enfin commencé à avoir une vraie hygiène de vie et à bouffer correctement (et pas que des Kinder Bueno) et il s’astreint chaque jour à des exercices de renforcement de son dos qui payent. Quand tu bouffes n’importe quoi et que tu ne soignes pas tes faiblesses congénitales, tu te blesses, à l’inverse, si tu e prépares correctement, tu peux éviter les blessures trop fréquentes.
Quant à Fish, il n’a rien fait d’extraordinaire, il est revenu sans pb de santé et atteint les 8è, rien d’extraordinaire au regard de son classement.
Et il est normal qu’un Fish soit frais comme un gardon
Tu sais Marc, je n’ai aucune conviction pour ces 2 joueurs que je cite, j’aurais pu citer Simon ou Monfils, cela tente juste à démontrer que personne ne sait réellement si untel et dopé et un autre non. On aura toujours tendance à accuser les sportifs selon notre propre vision, qui n’est pas forcément la réalité.
Tant qu’il n’y en a pas un qui est convaincu de dopage, on pourra toujours avoir des certitudes mais cela reste surtout supputations.
Ce sujet est sensible, il est indispensable d’en parler, de le combattre ou au moins de faire semblant car de toute façon le dopage est voué à rester un sujet sur lequel nous pourrons débattre encore et encore sans pour autant y trouver ni une seule vérité et encore moins un remède.
Moi-même j’ai du mal à en avoir une idée précise, quand j’y réfléchis, j’arrive toujours à la conclusion que les petits coups de mains sont inévitables alors dopage ou pas dopage?
A la lisière du dopage, il y a le sujet de l’âge de Fed. On glose sur l’exploit de sa performance à 31 ans. Je répète que le corps humain n’est pas programmé pour perdre en perfo à 31 ans. Il y a des champions olympiques en sprint, en demi-fond, en fond, en natation, en tir à l’arc et en pyrogravure sur contre-plaqué jusqu’à 35 ans.
Sergueï Bubka établit ses records du monde en plein air et en salle juste après 30 ans. Carl Lewis établit ses records du 100m et du saut en longueur à 30 ans pile. La natattion n’est pas en reste avec Alexander Popov triple champion du monde à 31 ans et même Mark Warnecke champion du monde du 50m brasse à 35 ans. Le cyclisme nous montre des dopés encore très présentables sur le plan récupération et perfo pure cardio-vasculaire dans la trentaine : Indurain, Riis et Armstrong gagnent encore le tour de France à respectivement 33, 32 et 34 ans.
Bien sur il est factuel que l’âge de performance max en tennis est plutôt 22-27 ans et que les exploits après 30 ans sont rarissimes. Mais il faut en attribuer plutôt la raison à la lassitude et la perte de motivation après des années d’ascèse. Il faut à un trentenaire qui a déjà connu un succès planétaire un ressort puissant pour ne pas souhaiter enfin profiter de sa jeunesse et de son pognon. Ce ressort puissant c’est la passion de son sport et de son histoire, un gros ego, voire une obsession. La vraie limite physique de Federer, ce sera aux environs de 2016 ses 35 balais. La seule question est : son mental tiendra-t-il jusque-là ?
Entièrement d’accord avec toi, Ulysse, cessons de considérer que 31 ans, c’est vieux en sport, cela ne l’est qu’en cas d’usure mentale.
Excellent réquisitoire de Maître Yoda. Eh oui, pour que « La Force Soit Avec Toi », c’est quand même mieux de prendre un peu de Force en pilules ou en injections.
J’ai écrit un post sur le sujet il y a quelques temps, je n’ai évidemment pas changé d’avis depuis. C’était sur l’article de John relatant sa rencontre avec Christophe Rochus, et les dires de celui-ci sur les moeurs de l’ATP en matière de dopage, qu’on avait commencé la discussion.
Rien à voir avec la choucroute mais juste pour le fun : http://andymurrayometer.com/
La Murène a perdu pas mal de sa britishitude entre hier à la veille du match (97%) et aujourd’hui.
Merci Karim pour cet article très « cheveux sur la soupe » en cette période post-extatique. C’est magistralement écrit, comme d’habitude, et remarquablement construit.
Cela m’amène 2 remarques :
Comme Clément le souligne, la ligne dopage/pas dopage relève de la philisophie. Impossible pour moi de la fixer facilement. Le suivi médical parmanent dont font preuve les joueurs pro tout au long de leur carrière, c’est déjà du dopage d’un certain point de vue. Les anti-inflammatoires pris entre 2 matchs, ou même au cours d’un match, par infiltration ou en cachets, comment doit-on classer ça ? Le fameux caisson hypobar de Djoko, c’est autourisé mais n’est-ce pas du dopage ?
Ensuite, s’il l’on s’en tient aux produits interdits, il faut bien avouer que ton réquisitoire par ailleurs très bien documenté, prend le risque de tomber dans la généralisation à outrance, et le « tous dopés » bien senti. Faut-il condamner tout le monde sur une présomption de culpabilité ? J’ai du mal avec ce raisonnement, ce n’est pas ma manière de penser.
Je suis peut-être naïf, mais je ne crois pas une seconde, que tous les sportifs de haut niveau soient dopés. Le problème, c’est que dans un sens comme dans l’autre, c’est impossible à prouver.
Le tennis reste un sport un peu particulier quoi qu’on en dise : au niveau amateur petit joueur de club, vous pouvez bien vous « charger comme un troupeau d’ânes », vous ne gagnerez pas un classement de plus. Si l’on transpose la réflexion au cyclisme ou l’athlé, là oui, quel que soit votre niveau initial, vous progresserez.
A haut niveau, je concède que le physique joue un rôle fondamental dans le tennis moderne, pour autant, cela ne constitue pas une preuve suffisante.
je ne crois pas trop à l’argument « tennis sport technique sur lequel le dopage a peu d’impact ». Même à petit niveau, en cavalant comme un possédé, on finit par écoeurer des joueurs plus forts.
Pour la même raison fondamentale, je suis persuadé que Federer, tout technique qu’il soit, use de toutes les ressources qui lui sont disponibles pour augmenter sa performance physique et que celle-ci est fondamentale dans ses résultats. Il suffit de jouer un simple pour s’en apercevoir: le tennis, même à coups de demi-volées géniales dès que possible, c’est physique. Les watts on ne les consomme pas tant que ça dans les frappes, même à 3000 tours / minute. C’est surtout le déplacement qui met le cardio-vasculaire en zone rouge, et ça n’est guère plus facile pour Fed que pour Nadal ou Djoko, juste le revers à une main qui est un poil moins exigeant.
Federer a besoin d’être au top physiquement comme les autres pour gagner un grand tournoi. Le seul bémol c’est sur son seuil de survie face à une opposition moyenne. La match face à Malisse montre que le Suisse est capable de gagner à petit niveau en trottinant, juste sur ses fondamentaux techniques. A ce niveau-là de performance physique, un Djoko ou un Nadal passe à la trappe. Federer peut donc se permettre de
se doperpardon d’optimiser sa performance moins souvent que les autres, et de façon plus ciblée en fonction d’un gros rendez-vous.D’accord sur ce tu dis, mais je dis simplement que le physique ne joue pas un rôle si fondamental au tennis que dans d’autres sports. Cela ne protège pas du dopage, on est d’accord là dessus.
Quant à nommer tel ou tel joueur pour dopage présumé, j’en suis bien incapable.
Sur un match en 2 sets gagnants, l’endurance à l’effort est quand même rarement mise à l’eppreuve, quel que soit le niveau.
J’aimerai avoir l’avis de John là-dessus : à son niveau (haut niveau amateur donc), est-il confronté au dopage, en a-t-il entendu parlé, vu des pratiques dopantes chez ses petits camarades ?
Je suis assez naif par nature, mais j’ai du mal à croire à un dopage intensif des joueurs du top 10, trop risqué de se faire attraper.
Par contre, comme le raconte le bourreau de John, ça doit pas faire semblant lorsqu’ils sont jeunes. Ce qui leur permet d’avoir un physique qu’il « suffira » d’entretenir le reste de leur carrière.
Bonjour Damien, bonjour Karim.
Pour répondre à vos questions:
1) Non, je n’ai jamais assisté ou entendu parler de pratiques dopantes à mon niveau. Il s’agit néanmoins de répéter que les standards internationaux du doping, tout dérisoires soient-ils vis-à-vis des techniques de pointe du doping, transforment très vite en dopage des pratiques que nous considérerions comme « normales » dans la vie de tous les jours: il va de soi que de nombreux joueurs fument un joint le soir après leur match ou boivent un Red Bull en vitesse avant leur partie.
2)Mon témoignage n’a cependant pas grande utilité. Le tennis belge n’est pas franchement réputé pour la tenacité physique de ses joueurs, souvent issus – comme je le disais dans le SAV de mon article – de la classe moyenne aisée du pays (pour ne prendre que deux exemples, les Rochus étant fils de médecin, Et Vliegen n’ayant jamais eu besoin de travailler/jouer au tennis pour survivre). Les substance psychotropes les plus répandues restant la Duval, la Chimay Bleure et la Leffe Blonde d’après-effort.
3)Je n’ai par contre pas beaucoup d’illusions sur la pratique du dopage au niveau ATP. Absolument aucune sur le cynisme et l’inconscience des joueurs et entraineurs qui font commencer la consommation de cocktails dès le plus jeune âge. Et pas davantage sur la propreté de Federer himself – conforté en ça par une ou deux remarques au picrate de mon bourreau. Cependant:
a) Je crois que toutes les cultures tennistiques ne pratiquent pas le dopage à la même échelle
b) Seuls une centaine de joueurs ont le budget pour s’offrir du dopage de pointe. Le point en question n’est pas rassurant cela dit, puisque cela signifie que le monde du dopage est lui-même un monde à plusieurs vitesses sociales et financières, et que des centaines de joueurs pro prennent des produits dans des conditions de surveillance sanitaire non optimales
c) J’ai la faiblesse de penser qu’un certain nombre de joueurs du top 100 ne sont pas (ou peu) dopés.
Sur le fond du sujet, l’argument selon lequel tout le monde se dope dans la vie comme dans le sport ne suffit pas à légitimer le dopage. Pourquoi ?
1) Le dopage n’est pas seulement une affaire de pureté symbolique du sport mais aussi de santé publique. Le dopage « scientifique » et « raisonnable » est vite désamorcé par les impératifs de la compétition et des enjeux financiers qui l’accompagne. Le Tour de France n’a, étrangement, pas beaucoup communiqué sur l’AVC fatal qui a tué il y a deux jours un des coureurs de la caravane.
2) Le dopage est un facteur d’injustice sociale. Seuls les gros poissons – sportifs issus de fédérations dominantes, champions déjà établis, sportifs bénéficiant de rentes diverses – ont le budget pour se doper. Le dopage permet à la victoire de s’acheter. Pour répéter une phrase entendue par un bon joueur belge il ya de cela deux jours, « l’oeuf de Djokovic n’a de sens que parce que Djokovic est le seul à l’utiliser: si le but de ces genre de progrès médical était vraiment d’augmenter le niveau général du tennis professionnel ou de favoriser la récupération des joueurs, pourquoi ne pas mettre ce genre d’oeufs à disposition de tous dans les vestiaires de RG ? »
3) La légalisation du dopage ne supprime pas cette injustice sociale. D’une part, la légalisation du dopage continuera de favoriser les sportifs les plus capables – c’est-à-dire les plus riches – de s’offrir un équipement de pointe. D’autre part, la légalisation du dopage ne supprime pas pour autant le dopage illégal. Je m’explique. Même si les pratiques aujourd’hui considérées comme dopantes en venaient à être légalisés, certaines conduites à haut risque continueraient à être interdites: les pratiques considérées (à tort ou à raison) comme criminalles par les ordres législatifs nationaux (dopage génétique, consommation de drogues dures) mais également les pratiques considérées particulièrement dangereuses pour le corps humain. Dès le moment où cet interdit demeure, la tentation de le franchir pour acquérir un avantage indû demeure…
Merci John pour ce long post. Tu confirme au moins que le dopage n’est pas généralisé, au moins au niveau « amateur++ ».
Je pense également que tout le monde n’est pas égal devant les progrès de la médecine, et que cela coûte très cher.
Bon, avant tout, rassurez-vous, le retour à Bordeaux s’est bien passé !!
Par contre, j’ai pas eu le temps de dormir en rentrant avant d’aller bosser, du coup je poste les yeux fermés…
D’abord, toutes mes félicitations à Karim pour cet article splendide dans le fond comme dans la forme. Personnellement, j’ai toujours eu une position très fataliste sur le sujet, que je laisse dans un petit coin de ma tête et qui me permet de relativiser certaines « performances ».
Passons à « La Rencontre » d’hier !! Génial, vraiment. Je ne regrette pas le chemin parcouru !!
Partager ce moment d’histoire avec des connaisseurs était un grand moment. Balancer les « passe les premières et reste concentré » en direct live, un vrai bonheur !!
Sur le match en lui-même: c’est une réaction mi à chaud, mi à froid, je n’ai rien revu.
Je pense que Murray a été extrêmement régulier sur ce match: il n’a connu aucun trou d’air, mis à part une baisse purement physique au 4ème set.
Fed, lui, a d’abord soufflé le froid : coups pas suffisamment frappés, trop courts, service en berne, UE à foison…
Et malgré tout, le premier set est accroché, même si remporté logiquement par Murray.
Et Fed remporte le deuxième sur un hold-up total et 2 coups de génie, ses meilleurs du match à ce moment-là. Je peux vous dire qu’on était fous à Paris…
Ensuite ?? Ensuite le toit se ferme et Fed monte de 2 crans. A qui profite le toit ?? A Federer, c’est indiscutable: il se met à servir le plomb, avec des secondes balles ahurissantes et ses coups de fond de court vont là où il veut, quand il veut. En revers, tout y passe, c’est presque aussi impressionnant qu’à l’OA 2010.
Et en coup droit, ça tape enfin, même si ce coup est définitivement beaucoup plus lifté que pendant les grandes années.
Et surtout, surtout, il agresse systématiquement les secondes de Murray, parfois même les premières quand il le peut, quitte à faire des fautes, comme lors de ce jeu interminable à 3/2 où Fed chie plusieurs retours sur BB avec la volonté d’agresser le Scot’…
A ce propos, petit aparte sur la manière de mesurer la réussite sur BB: lors de ce 3ème set, Fed est à 1/6, ce qui fait dire « ce blaireau est toujours aussi pourri sur les BB ».
Sauf qu’il me semble qu’il a obtenu ces 6 BB dans le même jeu, ce qui signifie qu’il a breaké dans le seul jeu où des occasions se sont présentées. Je pense qu’on devrait mesurer cette stat’ en fonction du nombre de jeu où des possibilités sont apparues plutôt qu’avec le pourcentage de réussite brut. Bref, c’était un avis personnel qui n’engage que moi…
Après donc ce jeu interminable où Fed finit par breaker, on a plus peur. On est tendu parce ce que ce qui s’annonce est historique, mais le Suisse domine clairement son sujet.
Sur le résultat en lui-même: ce mec est un tueur, un des plus grands sportifs de tous les temps. Il y a Michael Jordan, Mohammed Ali, Eddy Merckx et Roger Federer. Ce type est une légende vivante, et il n’a pas fini d’écrire l’histoire du sport.
La portée de ce qu’il a accompli avec cette victoire en termes de niveau de jeu comme en termes de records a déjà été décrite avec brio bien avant ce post, je ne vais donc pas m’y remettre. Un mot: monumental.
Et maintenant ?? Ben maintenant, ce que vous attendiez tous !!! Les résultats définitifs du RYSC Wimbledon 2012 !!!!!!!!!!!!!!!!
Comme à RG, on commence par la fin:
19/ Damien et Nath: 1 Pt !!!!
1/16… Vous me laissez rêveur, mes amis. Mais le prestige ne se partage pas, et Nath a répondu à la question subsidiaire dans les temps, alors que Damien a profité de la salve des retardataires…
Nath remporte donc le titre ô combien honorifique de « Karim amateur » !!!!! Bravo à toi, Nath !
18/ Babolat: 2 Pts.
Seul aux portes de la lose, il échoue d’un rien…
13/ Remy, May, Oluive, Marc et Pat : 3 Pts.
Ben alors Remy ????? 3 points, c’était beaucoup trop pour confirmer ton Karim d’Or obtenu à RG… Mais bon, tu restes dans les mauvais, rassure-toi ! ^^
6/ Quentin, Mathias, Antoine, William, Kaelin, David et Robin: 4 Pts.
Les types qui auraient pu, mais qui n’ont pas… Dommage !!
5/ Sylvie : 5 Pts.
Seule 5ème avec 5 Pts, Sylvie est une adepte du 5. Il se murmure même dans les milieux autorisés qu’elle aurait 5 doigts à chaque main…
Bon, on arrive en haut. Les durs. Les tatoués. Les winners. Bienvenue sur le podium du RYSC Wimbledon !!!!!
2/Fred, Fieldog et JC: 6 Pts.
Ils sont donc bien restés inséparables jusqu’au bout, mais seulement dans la deuxième place… Fred et Fieldog se sont vus rejoindre par JC, seul et unique candidat à avoir prévu les résultats de TOUT le Big Four !!!! Oui, même le 2ème tour de Rafa !!! Chapeau bas, JC…
Mais il ne peut y avoir de deuxième ex aequo au RYSC, la question subsidiaire va donc jouer son rôle.
Seul à avoir répondu dans les temps, Fieldog finit 2ème de ce RYSC Wimbly, un mois après sa victoire à RG. Quelle régularité…
En 3ème position, JC, qui a répondu mieux que Fieldog, mais trop tard… Bravo quand même !!
La place du con est pour Fred qui lui n’a pas répondu du tout. Bien fait !!
Et enfin, The Winner is…
1/ Jérôme: 7 Pts !!!!!!
Jérôme est revenu du diable vauvert… Seulement 3 points avant les 1/2, mais voilà, un fabuleux 4/4 à partir de ce moment qui lui permet de remporter une superbe victoire dans les derniers instants !!!!
Bravo donc à Jérôme, grand vainqueur intersidéral du RYSC Wimbledon 2012 !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! Bravo également à Nath, « Karim amateur » !!
Pour la bonne bouche, la réponse à la question subsidiaire (qui était, je le rappelle, le nombre de points gagnés au filet par le vainqueur du tournoi, donc Federer) est de 192 points !!! Et bizarrement, le plus proche était Damien, quasi dernier, qui avait pronostiqué 170…
Après ce pavé monumental comme Roger Federer, je vais me coucher !!!!!
« Sauf qu’il me semble qu’il a obtenu ces 6 BB dans le même jeu, ce qui signifie qu’il a breaké dans le seul jeu où des occasions se sont présentées. Je pense qu’on devrait mesurer cette stat’ en fonction du nombre de jeu où des possibilités sont apparues plutôt qu’avec le pourcentage de réussite brut. Bref, c’était un avis personnel qui n’engage que moi… »
Je m’étais fait la même réflexion il y a 2 ans environ. Content de voir quelqu’un qui partage mon avis.
Le nombre de jeux durant lesquels on a eu l’opportunité de breaker son adversaire est peut-être plus important que le nombre de balles de break.
Je rate l’élimination de Nadal à un tour et j’ai bon pour la demi Djoko/Fed puis la victoire de Fed.
Je suis fier de moi
Je me demande même si je mérite encore mon Karim d’Or.
Bravo aux top 4 de 15love, je suis impressionné par la performance.
Je note juste que j’ai marqué tous me spoints grace à la moitié haute du tableau. Un 4 sur 8 c’est pas mal…
Par contre un superbe zéro pointé dans la moitié basse. Putain de Rosol et la perf de sa vie (+ Hewitt et Rahan pour n’avoir pas fait leur boulot)!!!
interdit d’insulter Rosol! non mais!
J’ai même pas le droit à un prix spécial pour ma prédiction au 1er tour de Gulbis-Berdych!
Bon, je réagirais sur l’article plus tard, mais là je me dois de répondre. Je ne comprends pas pourquoi je suis classée derrière Damien alors que Fieldog est devant JC ? Pour moi, je réponds tôt (et le mieux possible) à la question subsidiaire pour m’assurer de passer devant ceux qui pourraient être ex-aequo avec moi, et ce quel que soit la place en jeu, première ou dernière ! Je me vois donc dans l’obligation de décliner l’offre et de remettre le karim amateur à Damien. Je ne t’en veux pas Arno et je mets cette erreur sur le compte de l’émotion et du manque de sommeil.
Bravo, Karim pour cet article qui reprend sous une forme littéraire à peu près tous les arguments que j’avance régulièrement dans les discussions avec mes amis / partenaires de mon club.
Depuis la mort de Tom Simpson sur les pentes du Ventoux pendant le Tour de France 1967 (je crois), j’ai les doutes les plus sérieux suer les sportifs de haut niveau.
En cyclisme, sport pourtant bien poursuivi par la patrouille, les coureurs du Tour grimpent à l’Alpe d’Huez plus vite maintenant que du temps de Virenque qui avoua (après son cinéma à l’insu de son plein gré) la prise d’EPO.
Et maintenant il commente le Tour à la télé!!!
Bien sûr, le tennis est aussi un sport où la dope est présente, et pas qu’au plus haut niveau, je le vois bien quand mes adversaires dans les tournois vétérans boivent deux ou trois café avant le match !!!! (et je ne parle pas des génépis après les matchs, mais là, je me dope aussi j’avoue)
Ahhh un petit Genepi des pères chartreux, idéal en digestif après un bon repas. Mais en général, c’est plutot après le match pour moi aussi
Ah non !! pas celui des Pères Chartreux, celui que je fais moi-même.
Il passe à travers tous les contrôles anti-dopage.
Pour ceux qui aiment le dopage lourd, on vient d’avoir un feu d’artifice aujourd’hui sur les routes du Tour de France
Tout d’abord félicitations à Karim pour cet article… Toujours aussi agréable à lire et sur le fond, j’adhère en partie… Pour le tennis, non que je sois un grand naïf, mais je pense qu’un bon nombre du top 50 est presque propre. J’ai déjà posté sur le sujet lors d’un article de John,et j’ai mon Kiné qui fréquente encore régulièrement les pros du circuit: pour lui, le dopage reste limité voir nul. Cela vaut peut être rien mais son avis est assez intéressant.
Pour le match d’hier, tout a déjà été dit: C’est surtout au niveau mental que Fed m’impressionne le plus: CDM en acier trempé….
Et pour terminer, ma place au RYSC: pour une fois que ne termine pas dans les choux ( cf CC ) Assez fier de mon coup sur le Top 4 ,par contre Pour Jo, je me plante royalement, trompé par son petit doigt à la noix, sinon c’est sûr je le mettais en demie contre Andy , non mais, et j’aurais été premier na na nere…..
Sur ce, je vais commander ma première sangria de la soirée sur mon transat face à la mer , ou j’ai suivi Wimb grâce au free wifi du bar de plage…
Ouais je sais c’est pas facile tous les jours…
https://fbcdn-sphotos-a.akamaihd.net/hphotos-ak-snc6/s480x480/182111_10150947935233732_2075209831_n.jpg Belle image
Bonsoir,
je ne partage pas complètement l’analyse de Karim, car elle ne prend en compte que les disiplines qui vont dans le sens de sa démonstration.
Je suis un peu connaisseur de l’athlétisme, et si on met de côté le sprint,sur lequel on peut effectivement peut se poser beaucoup de questions avec Bolt et les Jamaïcains, il faut regarder aussi les autres disciplines, et ntament les lancers et les sauts, pour lesquels personne n’approche les marques du début des années 80 ou des années 90 : qui a approché les records du monde du poids, du disque, ou du marteau ? Qui a sauté 2m40 ces dernières années ? Qui s’est approché des 8m60 en longueur ? A quelle hauteur se gagnent les concours à la perche : 5,89, 5,90, quasiment comme il y a 20 ans hors Bubka.
Combien de temps a tenu le record du 800 m de Coe, taillé comme une crevette ? 2 ans environ.
Je ne crois pas pour ma part que le dopage augmente partout, je pense qu’il y a des disciplines dans lesquelles au contraire il régresse (Cyclisme depuis 2 ou 3 ans, il n’y a qu’à regarder les temps qu’ils font dans les contre la montre), l’athlétisme, qui a su réagir après le scandale des coureuses chinoises au JO de je ,e saisp lus quelle année, où elles avaient pulvérisé sur 5000m et 10 000 m tous les records, laissant les adversaires à 1 tour, et ce sans respirer, et en buvant soit-disant du sang de tortue ? Elles ont disparu, et les perf sont redevenues normales.
Je ne crois pas aux tous dopés. Je crois à la fois à un dopage fort dans plusieurs sports, mais aussi à une régulation quand les performances deviennent complètement en dehors de l’entendement. J’avoue pour ma part être très partagé sur le tennis : en regardant la finale de Melbourne cette année, je me suis dit qu’on marchait sur la tête et que rien n’était naturel. Maintenant, quand on sait que Nadal comme Djoko prennent chacun 30 secondes entre chaque point, + les 1.30 de repos tous les 2 jeux, combien de temps de jeu effectif ?
Quand je les ai vus ne plus tenir debout à la fin du match, cela m’a rassuré un peu. Le niveau physique de leur tennis était ahurissant, mais en même temps, ils sont dans une condition physique de folie, en débur=t de saison, et ils ont été claqués pour les semaines suivantes.
Sur Federer : bien sûr qu’il a perdu en puissance, il ne tape plus comme en 2004-2007 ! Regarde comme il était vite débordé lors des 2 premiers sets quand Murray prenait l’initiative, il a un vrai déficit de puissance contre les 3 autres, d’où le fait qu’il change son mode de jeu, raccourcisse les échanges, et prenne l’initiative…ce qu’il aurait dû faire depuis des années, au lieu d’essayer de battre ses adversaires à son propre jeu.
Dès que sa condition physique n’est pas parfaite (2010), il explose, cf ses matchs contre Berdych à Wimbledon et Sorderling à RG. On voit au contraire qu’il a besoin d’être en parfaite condition physique pour pouvoir tenir, et il est aujourd’hui fit.
Maintenant, libre à chacun de penser que tous ls sportifs sont forcément dopés, que tous les politiques sont forcément pourris : quant à moi, je pense au contraire qu’à partir du moment où le physique ne sera pas suffisant pour gagner (cf lancers + concours en athlétisme, tennis…), la technique fera la différence, comme Lavillenie la crevette qui saute le plus haut à la perche.
C’était long, peut-être confus, mais voilà, en bref, c’est plus complexe qu’on ne le pense
J’allais oublier de faire un petit clin d’oeil à la belle brochette de 15lovers du Coolin, dommage que Djita n’ai pas pu être des votres, cela aurait apporté une petite touche féminine.
C’est vraiment dommage. Mais je devais organiser mon déménagement, du coup pas eu le temps de venir. Mais promis, la prochaine fois je viens!
sans être naïve, il y a quand même qques petites histoires bizzares sur le thème du dopage dans le tennis :
- demongeot qui racontait dans son bouquin, comment on avait prévenu tauziat la veille d’un contrôle…
- rios qui a fait le même genre d’insinuations que les belges après sa retraite…
- rusedski à qui ont avait donné un complément alimentaire contenant un produit dopant, à l’insu de son plein gré lui aussi… et qui avait des choses à raconter !
- le cas odesnik qui jouait la chèvre, mais pour qui ?
les aveux d’agassi, jmac et d’autres…
- l’interêt des tournois et des fédés : ils sont mouillés jusqu’ou eux ? car je ne crois pas un seul instant qu’une fois un mec coincé, il ne lui appliquent pas de sanction dans le genre « on va dire que ce n’était pas ton jour, hein ? » c’est le truc qui passe très bien, ça permet de faire une mini sensation avec le vainqueur héroïque du magistral upset…
ou quand on a une prog qui prend l’eau, d’ajuster le tir pour faire rentrer le programme dans la case TV… le set complètement balancé par gonzo contre nadal en 2009 qui a permis à nadal de finir son match avant une interruption d’une journée pour cause de pluie… peut être que je me trompe sur ce match, mais j’avais trouvé le pétage de câbles vraiment forcé ce jour là…
on ne peut pas généraliser là dessus, et je suis partagée entre la version de Marc et celle de Karim…
j’aimerai pouvoir me dire qu’il y a peu de dopage dans le tennis comme ailleurs, à une époque où les droit tv n’avaient pas encore atteint des reccords, l’argent ne dictait pas tout… aujourd’hui c’est mort de ce côté.
et ce qui me choque de plus en plus c’est les finish hollywodiens, ou chaque GC prend des allures de peplum… on veut un truc de plus en plus énorme : la finale du siècle à chaque fois, ça deviens indigeste même si au final le spectacle est souvent au rdv, il faut bien l’avouer et cela nous comble à chaque fois un peu plus…
Oui, mais ceux-mà ils ont fini par comprendre que :
- ça finissait par susciter trop de malaise,
- que l’inflation de surenchère dévalorisait la chose.
La question fondamentale soulevée par cet article très bien construit de Karim, c’est : qu’entend-on par dopage ?
Dans une époque formaliste et hyper-juridicisée, la réponse est équivoque et c’est la principale cause :
- de frustration qu’on a quand le sujet est abordé,
- de difficulté/impossibilité à le traiter.
Car on bute devant l’impossibilité de faire régner la Justice et ce faisant on se voit contraint de se contenter d’un état de droit, par nature imparfait, contingent, et source de contournements/évasions formellement légales/fraudes formelles mais indetectées.
Les effets de seuil sont terribles. Juste en dessous le jour du controle t’es tranquille même s’il y a très forte probabilité que tu en aies pris une mega-dose suffisamment à l’avance.
Tu utilises des produits innovants qui ne sont pas encore sur la liste des trucs interdits ou bien tu suis un protocole visant à te faire passer sous les radars et tu es tranquille. C’est donc ce qui explique que, hormis les boucs émissaires de second rang pour maintenir une relative peur du gendarme, on ne fasse pas grand chose : le problème est inextricable hormis méthodes ultra-radicales qui consisteraient à supprimer toute sécurité juridique ou seraient trop lourdes : du genre « on analysera vos échantillons pendant 30 ans et on vous supprimera tous vos titres si on vous chope ».
Et par ailleurs, en quoi des méthodes de dopage tout aussi efficaces que les méthodes illégales seraient moralement moins condamnables ? C’est la vraie question. Et c’est aussi pourquoi on tourne très vite au soupçon, en particulier quand on a sous les yeux des symptômes qui ont tout du délit de grande vitesse non enregistré par un gendarme qui répond « mon radar n’a rien détecté d’illégal.
Le problème c’est que la science va trop vite et que ça risque de finir par tellement se voir que certains sportifs sont plus plus proches du cyborg que de l’être humain. Et là, le sport perdra son crédit quand on s’apercevra que les chimistes/industriels comptent plus que le sportif masque de leurs innovations.
Le tennis et certains autres sports où la dimension technique est prépondérante sont peut-être, pour cette raison même, plus tolérants que d’autres. Une chèvre avec le physique de Bolt ne gagnera rien d’important. Encore que …
Dernier point, à ce stade, sur les USA. Certes, ça se dope à haute dose. Mais c’est aussi le pays qui n’hésite pas à poursuivre et a mettre à bas ses icônes sportives, comme Jones ou Armstrong.
Ah oui, j’oubliais.
….
I AM THE KING OF THE RYYYYYYYYSC !!!!
… Pour une fois.
ah oui félicitations ! tu les a tous eu, comme roger ! hehe
les chiens font pas des chats, maintenant c’est vérifié même chez 15love
http://balle-de-break.blog.lemonde.fr/2012/07/09/comment-federer-a-retrouve-son-rang/
Analyse pas inintéressante de la finale d’hier et de l’évolution du jeu de Federer…mais qui peut aisément être contredite, comme l’écrivent certains posteurs : si Fed avait converti ses balles de match contre Djoko à l’USO 2011 et gagné le tournoi, et perdu face à Benneteau au 3è tour (il est passé à plusieurs fois à 2 points de la défaite) ou si Murray avait mené 2 sets / 0 et gagné derrière, l’analyse de l’évolution du jeu de Federer ne vaudrait plus grand chose…
La glorieuse incertitude du sport..qui permet de se lancer dans toutes les hypothèses et conjectures.
Commentaire de pré-lecture: Yoda Vert, si tu as le malheur d’avoir écrit le nom « Nadal » plus de 3 fois dans ton article, je m’en souviendrais!
Tout d’abord bravo à Karim pour cet article courageux, fouillé mais parfois incomplet, objectif mais aussi plein d’à priori sur le vaste sujet du dopage.
Comme certains je suis d’accord que la première difficulté pour traiter ce sujet tient à la définition même du dopage et à l’impossibilité de mettre tout le monde d’accord sur le sujet (souvenons nous de cette question beaucoup plus grave sur les droits de l’homme il n’y a pas si longtemps entre l’europe les USA et la Chine par ex).
Pour ma part et là je suis en totale opposition avec nombre d’entre vous je trouve que le contraire du génie et du talent c’est le dopage.
JE SCHEMATISE VOLONTAIREMENT. Ce n’est pas si simple mais c’est un peu mon postulat de départ.
Pour moi il y a des génies reconnus dans tous les domaines sportifs, scientifiques, politiques… et beaucoup de gens « ordinaires » qui tentent par tous les moyens, dans le cadre donné par une loi, un règlement, des théories… de rester au contact.
Mandela est un génie humaniste, politique tout comme l’était Gandhi mais combien par siècle de cette trempe.
Einstein pareillement dans son domaine.
….
Je ne peux pas dissocier le dopage du génie et du talent.
Je réfute l’argument du délit de faciés ou argument du même accabit.
Si l’on prenait « X » génie en train de soulever les jupes des écolières à la sortie des écoles j’attendrai qu’il soit traité comme il se doit par la justice mais cela ne voudrait pas dire pour autant qu’il ne resterait pas le génie qu’il était dans sa partie.
Il serait juste, à mes yeux, presque plus coupable car il a souvent valeur d’exemple.
En clair, le génie n’est pas à mes yeux une excuse de moralité, un meilleur être humain qu’un autre même si de prime abord tous ceux qui sacrifient leur propre vie pour en sauver d’autre semble avoir un supplément d’humanité. Vaste débat.
Que je sache personne ne nie le génie de Hawkins et personne ne nie son infirmité.
Simplement dans le sport le génie et le talent vont souvent de pair avec l’esthètisme et ce n’est pas un parti pris. Il y a des canons esthètiques (mais là encore j’ouvre une autre boite de pandore puisque force est de reconnaître qu’ils évoluent eux aussi avec les époques et selon les pays, peuples au sens large).
Pour en revenir au sport domaine que je maîtrise mieux il est par exemple entendu dans le milieu de l’alpinisme que Meisner en devenant le 1er à atteindre les 14 sommets de plus de 8000M sans apport d’oxygène a indirectement (une sorte de causalité) entraîné la mort de quelques alpinistes qui tentaient de faire de même.
Voyez vous ou je veux en venir, Meisner avait un ensemble de paramètre (mentaux, physique…) tellement en avance sur son époque que la question du dopage ne se pose pas. Même avec les mêmes ingrédients personne à son époque n’aurait pu faire ce qu’il a fait.
La parfaite définition du talent ou du génie.
Pour en revenir au tennis, à hier, à la fin du 2ème set en 2 coups de génie Fed fait basculer la rencontre.
Ali était né pour boxer, Zatopek pour courrir, Meisner pour faire de l’alpinisme, Messi du football, Jordan du basket…
A toutes les époques finalement les deuxièmes, les perdants, les bosseurs fous, courageux plein d’envie et de volonté eux aussi ont cherché par tous les moyens à rattraper les génies qui parfois sans travail, sans effort (Mc Enroe à son époque par ex) en dilletante récoltaient tous les lauriers.
Et si la cause du dopage n’était qu’une conséquence de l’inégalité des hommes entre eux?
A Matthias
J’aime bien tes potes « Jacuzi.ch » juste énorme, récréatif, plein de bonnes humeurs
Pour la patrouille des glaciers c’est effectivement une belle course avec une histoire mais question difficulté ce n’est pas du lourd.
Rien à voir avec par exemple la Pierra Menta entre autre
On est d’accord – La Pierra Menta c’est de la folie ou presque…
J’imagine que certains qui la font poussent l’entraînment « scientifique » beaucoup plus loin encore.
J’ai juste voulu illustrer le débat par un cas personnel.
Et pour les « Jacuzzis », c’est juste énorme effectivement.
La fois où ils l’ont fait au sommet du Mont Blanc (tout le matériel monté à dos d’hommes), ils se sont fait engueuler par un guide de Chamonix qui n’a pas apprècié de découvrir une trentaine de givrés en caleçon de bain là où il amenait ses clients friqués à prix d’or…
Un grand merci Karim pour avoir su traiter parfaitement ce sujet oh combien délicat, c’est excellement mené.
Concernant mon avis, je ne sais pas du tout. Entre Coach K qui affirme que toute l’élite est dopée, ou Rabelaisan qui pense que la majorité ne l’est pas, je ne parviens pas à me faire une opinion.
Ah, et puis: Seven is fabulous!!!