Ma version de la photo officielle du Masters. Avertissement : ceci est un recyclage de commentaire.
The mob.
- Roger Federer est le plus à l’aise, been there done that. C’est le parrain quoi qu’il arrive, la rue ne le craint plus, elle l’aime. C’est pire. Il a tout le monde sur son payroll, politiciens, hommes d’état, juges et magistrats. Aujourd’hui il ne contrôle plus qu’une part minime du business mais se rend toujours incontournable par ses connexions. Ses investissements légitimes lui rapportent désormais plus que ses activités mafieuses. Il a participé au sommet de Davos, ce qui est l’un des actes les plus forts et impressionnants du siècle. Tous lui mangent dans la main. De son ascension à son règne, il a toujours appliqué la règle d’or : faire faire, gérer et contrôler. Ne pas toucher. Et surtout, arroser.
- Jo-Wilfried Tsonga est le bodyguard de Roger. Dans tous les sens du terme. Il est prêt à défenestrer quiconque s’en approche. Il est plus fort que le boss désormais mais cette seule idée l’embarrasse et le révulse tellement qu’il fait tout pour la combattre. Il contrôle les casinos de la côte française mais n’a pas vraiment la bosse des affaires. Est plus à l’aise pour les exécutions.
- Andy Murray ressemble au nouveau caïd qui monte et qui vend la meilleure came de la ville. Il n’a pas encore les marchés mais il est sûr de sa source d’appro et tout le monde veut se fournir chez lui. Il a l’arrogance parce qu’il a reçu son premier coup de fil de Jo qui souhaite organiser une rencontre avec Roger.
- Novak Djokovic est l’oligarque russe, qui est une autre façon de dire mafieux. Il dirige toute la connexion orientale du business et est notamment l’interlocuteur unique des triades chinoises et yakuzas nippons, spécialité l’héroïne. Il quitte rarement Moscou mais ses réseaux sont hyper bien organisés. Le plus rusé de tous.
- Rafael Nadal est le Floridien bronzé, on ne sait même plus en quelle année il a débarqué de Cuba. Il contrôle le trafic de cocaïne avec Miami comme plaque tournante et fournit tout le marché de l’Amérique du nord. Il est le plus jeune parrain de l’histoire de la mafia floridienne. Mais l’essentiel de sa carrière est derrière lui. Veni, vidi, vici. Et le tout très rapidement. Il compte désormais ses millions et danse la salsa malgré des genoux fragilisés par cet exercice ; il a laissé la gestion quotidienne de l’empire à David.
- David Ferrer, justement, n’a pas su tenir la ligne de conduite de tout mafieux qui veut durer : sell the dope, don’t use it. Camé jusqu’à la moelle, il a moins de deux heures de lucidité par jour. Toujours survolté, intenable, imprévisible. En quête désespérée de reconnaissance. Il est craint mais pas respecté et ça le tue. Il compense sa petite taille par son impressionnante collection de gros SUV américains (Hummer, Cadillac Escalade, Lincoln Navigator) tous équipés de jantes en or.
- Mardy Fish est le petit futé, il mange à tous les râteliers. Le seul qui soit à la bonne avec les Colombiens, les Afghans, les Marocains et les Russes. Coke, héro, cristal meth, chronic, just name it il vous trouve ça en moins de deux. Il ne touche jamais la drogue, au propre comme au figuré. Il ne se montre jamais avec des gens du milieu, sa présence à Londres est d’ailleurs une sacrée surprise. En diurne il dirige une maison de courtage en assurance. En nocturne il organise des parties fines pour l’establishment londonien. Ses activités incluent le proxénétisme en coopération avec la filière balkanique et le réseau slave (Djoko again).
- Tomas Berdych est the butcher, brute décérébrée qui a fui la Sicile à la chute de Toto Riina. Il a connu son heure de gloire quand la violence a atteint des sommets inédits dans l’île. Réputé pour ses exécutions à main nue. Il ronge son frein en gérant des boîtes de nuit à Prague et en passant des filles de joie à l’Ouest pour le compte de Novak.
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Excellent. La description de Ferrer est ma préférée.
Comme je l’ai déjà lu quelque part il y a quelque temps, une brève actualisation est sans doute nécessaire:
Murray a certes la meilleure came de la ville mais à l’évidence il en prenait avec David, ne s’est pas suffisamment méfié de lui et s’est fait égorger comme un vulgaire dealer qui ne sait pas tenir son hall d’immeuble. Remonté à bloc, David en a profité pour faire la peau de l’oligarque russe en lui faisant miroiter la moitié du business. Il lui a roulé dessus à plusieurs reprises le plus lentement possible avec son Hummer et était fou de joie lorsque l’autre a enfin diminué à moins de dix centimètres d’épaisseur et que ses boyaux se sont répandus sur le trotoir ! Rien à dire, il a de très beaux restes David !
Je viens de lire une interview de Tsonga où il déclare qu’il joue bien puisqu’il bat de bons voire très bons joueurs, il a d’ailleurs raison, mais il dit aussi qu’il lui manque un petit quelque chose, sans vraiment savoir ce que cela peut être. Ce genre de questionnement est très sain mais je pense que c’est le rôle d’un entraîneur d’y répondre. Pour l’instant tout va bien pour Jo, et cela risque de durer vu le peu de points qu’il aura à défendre en début d’année. A partir de Roland Garros en revanche, les choses vont commencer à se corser sévèrement et je suis curieux de voir quelle sera sa réaction quand les beaux jours seront finis. Je pense qu’il est temps pour lui de se retrouver un entraîneur et surtout un encadrement solide, s’il attend que son énergie retombe il sera trop tard… Il doit battre le fer tant qu’il est chaud.
Sur le match de ce soir, on pourrait aussi titrer « more thant meets the eye », mais pas forcément pour les mêmes raisons. Je pense que Federer a frappé un grand coup en cette fin d’année en prenant des points qui seront précieux en 2012. Si Tsonga bat Nadal, celui-ci va perdre les points de sa finale 2010. Si Djoko ne va pas en demi-finale, il perdra lui aussi des points. En fait, le seul qui se prépare un épais matelas de points, c’est Roger. Vous voyez où je veux en venir ? Les excellents résultats de Djokovic et Nadal vont s’avérer être un sacré poids à tenir jusqu’à Wimbledon, et le Suisse, alors en embuscade, pourrait bien tirer son épingle du jeu… J’affirme qu’il peut repasser numéro 1 en 2012.
Commentaire et analyse superbe.
Si Karlovic avait été sur la photo…
Llodra/Zimonjic ont laissé passé le coche, ils avaient le break dans le deuxième set et menaient dans le super tie-break. Les déconvenues des meilleurs ce n’est pas qu’en simple !
Il sert le plomb Jo là…
Il a quand même un revers bien pourri, Tsonga, le plus faible du Top 10 sans aucun doute.
Sauf contre Federer à Wimbledon : snif.
Je crois qu’il avait un revers à une main à l’origine et qu’on lui a fait passer à deux mains… je ne sais pas si c’est si concluant…
Nadal est beaucoup mieux qu’hier, mais ça reste un Nadal moyen +… Jo mène aux points.
La Tsongue est très facile sur ses services alors que Nadal ne peut se mettre à l’abri.
Il serait bien pour Jo qu’il prenne rapidement son service à Nadal pour « assommer » ce dernier et le faire douter.
Tsonga joue très bien je trouve. Déjà deux winners sur son revers pourtant pourri, et le coup droit j’en parle même pas.
Mais Nadal est complètement à la rue, facilement débordé, poussé à la faute, sous pression sur tous ses services malgré le fait qu’il serve plutôt bien avec son slicé extérieur. Si les joueurs gardent leur niveaux, Rafa va pouvoir retrouver sa terre battue chérie dès demain. Il aura besoin de repos et de réacclimatation au plus tôt car il n’est pas dans son assiette le pauvre biquet.
Ben moi, niveau revers, je le trouve pas mal, pour le moment!!! Ce lob!
Oui mais ça n’empêche pas Nadal de chercher très régulièrement le revers pour prendre le point à son avantage.
Merci Karim. Tu m’as bien fait rire, en particulier avec Berdych. Pour Djoko, je ne suis pas sûr qu’il soit le plus intelligent et je le voyais bien aussi à la pointe de la diversification dans les synthétiques à base de gluten.
Sinon, Tsonga volleye aussi très bien pour finir le jeu malgré un très bon passing plongeant de Nadal.
Mais ce qui m’impressionne le plus, c’est l’attitude de Nadal pendant la pause sur son siège. Il regarde un peu n’importe où. Il n’y est plus. Ca me rappelle très exactement Courier qui lisait un bouquin sur sa chaise lors précisément du Masters 1992.
Pour moi, ça apporte de l’eau à mon moulin : la motivation commence à flancher, certainement parce que ça commence à faire trop longtemps qu’il pratique son jeu éreintant physiquement et mentalement. Et les 6 défaites contre Djoko pourraient bien lui avoir fait atteindre la masse critique qui enclenche la réaction en chaîne.
Pourquoi ai-je cette légère sensation de déjà-lu ?
Non, vraiment je ne vois pas.
J’ai dû confondre
Ca fait tellement d’annees que tu nous prophetises « la baisse de motivation de Nadal qui va entrainer sa chute ou la baisse physique », c’est comme ceux qui annoncent le declin de Roger a chacune de ses defaites. La carriere d’un sportif n’etant pas finie et le declin inevitable quand il ne decide pas de s’arreter en pleine gloire, il n’y a grand merite a verser dans la redondance dans ces eaux-la puisqu’a terme, tu seras logiquement gagnant.
Attention si Rafa commence à varier et à casser le rythme plutôt que d’envoyer des ronds…
Vu comme Tsonga ne fait pas dans le détail, encore faudrait-il que Nadal soit à temps sur la balle. Ali tape 2 coups de raquette par points sur son service, pas plus.
D’un côté, la perspective de n’avoir à affronter que Ferrer en demi en tant que numéro 1 de la poule A, ça doit motiver !!
Heu, numéro 2, non???
Je faisais allusion à Ferrer, il peut finir numéro 1.
Ah oui, j’avais pas saisi la tournure de ta phrase!!! Trop compliqué pour moi, les poules…
Tsonga est monstrueux sur son service, mais il faudra faire bien gaffe quand il y aura un jeu où la première ne passera pas. Car Rafa plie, mais ne rompt pas!
Il est bien là, Jo..Il faut juste qu’il arrondisse moins sur les retours et rentre un peu plus dans le court, frapper plus sec..
Stat très causante : Nadal en est à seulement 33% de points gagnés sur sa 2ème balle de service contre … 88% (!!!) pour Tsonga.
Bon, là, Jo-Wi a oublié que Nadal était gaucher et qu’il valait mieux éviter les volées flottantes sur le coup droit de Nadal.
Arno a raison. La difficulté pour Jo est de rester patient sans s’occuper du score et laisser libre cours à son avantage dans le jeu qui finira par payer tant il est net. Nadal est mené largement aux points mais sera patient lui et sautera sur la moindre occasion si Jo s’énerve pour faire un hold up.
Je trouve ta première phrase particulièrement pertinente.
J’ai personnellement peur d’un tie break avec une grosse baisse au service de Jo.
Il faut éviter de laisser rentrer le taureau dans l’arène, enfin le match. Fed avait très bien su faire cela naguère.
Il est énorme à la volée, le Jo.
Quel joli service volée !
Cette volée!!! Jo version OA 2008!!!
Un petit 6/4 ?
Ça fait plaisir à voir (surtout de nos jours)…
Nadal ne peut pas mettre Jo en danger sur son service car il retourne de beaucoup trop loin. il ne peut compter que sur les cadeaux de Jo et il n’y en a pas trop..Mais Jo, lui, il faut qu’il bloque ses retours maintenant..
Oh la vache ! Ce coup de fusil en revers croisé !
Très bon en revers le Tsonga aujourd’hui, c’est surtout lui qui mitraille celui de Nadal…
Et encore extrèmement solide à la volée le Jo !